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L'AMI DE L'ENFANCE
les parents. Jusqu'ici, ces rapports ont été
presque puis, au détriment des enfants et de
la famille tout entière. Rien de plus facile
cependant que d'avoir des relations avec les
mères. Il s'agit tout d'abord de ne pas se
dérober à son devoir de la première heure. Il
faut être là dès qu'arrive le premier enfant.
Quelquefois il est seul, mais souvent aussi il
est accompagné par sa mère qui porte le petit
panier. Visitez le panier pendant que la mère
est là. Très souvent aussi, la mère porte dans
ses bras un petit nourrisson. « Comment le
nourrissez-vous? — Oh! voilà beau temps qu'il
mange comme nous, absolument comme nous ;
il a commencé vers les cinq mois! s En ce cas
et dans les cas analogues, il faut absolument
donner un bon conseil.
Et le dimanche? Et les jours do congé? Mais
j'ai dit cela cent fois. Seulement, pour être de
bonnes conseillères, il faut nous instruire; les
livres ne nous manquent pas, mais nous les
trouvons parfois bien secs ; au moins ne per-
dons aucune occasion d'entendre remuer des
idées, puisque ce mode d'instruction est plus
conforme à notre tempérament.
PAULINE KEUGOMARD.
VARIÉTÉS
Dessin (SUITE) *.
C
Il a été dit précédemment que l'institutrice c
doit faire confectionner par ses élèves une c
partie du matériel destiné à l'enseignement des
couleurs et des nuances. C'est afin d'indiquer <
la voie à suivre qu'on a donné ici la manière <
de fabriquer, à peu de frais, divers objets, tels <
que cubes, balles, etc., qui composent ce qu'on <
peut appeler la partie stable du matériel, le ]
. fonds qui reste dans l'école et se modifie ou.
s'enrichit à chaque nouvelle trouvaille de la i
maîtresse.
Vient ensuite le matériel de fantaisie, non
moins essentiel que le premier; il permet à
l'institutrice do donner libre cours à son ingé-
niosité, car jamais les exemples ne seront trop
nombreux, et leur diversité rend les leçons
attrayantes.
Ce matériel de antaisie peut, lui aussi, être
fractionné.
Une de ses portions est tout actuelle, tout
éphémère, et rien de ce qui a servi ne subsiste
ou n'est conservé après la leçon. Ce qui est
employé varie selon le milieu dans lequel on
est, la saison où l'on se trouve, etc. Tout ici
peut être employé utilement, et les feuilles des
arbres formeront des gammes de verts, tout
aussi bien que les fruits et les fleurs fourni-
ront des échantillons de couleurs franches et
nettes, qui sont bien réellement des couleurs
types.
Le moindre bout de papier, d'étoffe, de ru-
ban, de galon, de passementerie, enfin les mille
riens qu'on peut amasser en vue de la leçon,
forment un ensemble dont la nouveauté, sans
cesse renouvelée, excite la curiosité des enfants
et tient leur attention en haleine, d'autant plus
que ces spécimens sans valeur pourront être
touchés et maniés par chacun.
On fabriquera aussi des objets de peu d'im-
portance : fleurs de papier, poupées, etc., qui,
après la leçon, seront distribués aux petits au-
diteurs attentifs.
t. Voir l'Ami de l'Enfance, 1895, n»' 13 et suivants.
Pour les moyens et les grands, on aura des
crayons de couleur aussi variés que possible
et surtout des laines, qu'il est facile et peu
coûteux d'avoir en grand nombre.
Bien mieux que les laines lie familiarise les
enfants avec les gammes de nuances et avec les
différenls tons. Afin de mieux graver nuances
et tons dans leur mémoire, on leur fait exé-
cuter des ouvrages nuancés : dessins, décou- .
pages, collages, broderies ou autres.
L'enfant classe les nuances avant de s'en
servir, c'est un premier exercice.
L'ouvrage fait laisse dans l'esprit de l'élève
une gamme de nuances qu'il a formée en con-
naissance de cause, et qu'il retrouvera dans sa
pensée, même sans l'avoir sous les yeux.
Pour une broderie, par exemple, il est bon
que chaque enfant aille lui-même, muni d'un
échantillon, assortir dans la boîte aux laines la
nuance dont il a besoin ; s'il a été suffisamment
exercé, il arrive à une finesse d'oeil telle, qu'il
saisit un degré de ton, ce qu'on ne saurait ob-
tenir quand cette étude est commencée seule-
ment a l'âge d'adulte.
L'oeil n'a plus alors la souplesse voulue, il ne
peut sans fatigue se plier à une gymnastique à
laquelle il n'a pas été préparé, et cette étude-
, alors sera non sans profit aucun, mais la plu-
part du temps sans résultats suffisamment ap-
, préciables.
; C'est pourquoi, à l'école maternelle, il est
tout à fait essentiel de donner à l'enseignement
. des couleurs et des nuances une très large place,
; c'est une excellente préparation à l'étude du
, dessin, point qui nous occupe en ce moment.
s L'enfant, s'il est bien pénétré de l'intensité
s des tons, comprendra facilement l'harmonie des
s couleurs et, livré à lui-même, il n'aura pas le
s désir d'assembler des couleurs disparates et
criardes comme il y sera porté s'il suit unique-
- ment son instinct personnel, qui le plus souvent
, n'est qu'une réminiscence de ce qu'il a sous les
- yeux au logis paternel ou des images grossière-
ment enluminées qu'on lui donne la plupart du
temps.
C. DEPOULLY,
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