Presse et revues
16 pages
Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1895-08-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 01 août 1895 01 août 1895
Description : 1895/08/01 (A14,N21,SER5)-1895/08/14. 1895/08/01 (A14,N21,SER5)-1895/08/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607707x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
336
L'AMI DE L'ENFANCE
sans se presser, mais sans interrompre (expli-
quer ce.mot) son travail. Il ne s'en allait pas
courir de côté et d'autre ; non, il restait à la
même place, assidu (expliquer), comme vous
l'étiez hier quand nous avons, ramassé tous.les
petits marrons tombés- dans la cour. Il rongea
ainsi une heure de suite. C'est long pour un
rat, surtout pour un rat qui était encore jeune.
S'il n'avait pas été jeune, il ne serait pas sorti
de terre, la première fois, entre les pattes
d'un lion, assez à Yétourdie, comme il est dit
dans la fable.
« Au bout d'une heure une maille était
défaite : « À présent, dit le rat au lion, mettez
« votre patte là, et très doucement, je crois que
« les mailles vontcouler. » (Vous savez, quand on
fait un bas, les mailles coulent quelquefois ; dans
les filets aussi). « Oui, c'est bien cela ; tirez encore
« un peu,... passez votre tête à présent là !... »
« Le lion avait agrandi l'ouverture assez pour
se sauver, il remercia le rat en passant et alla
vite se cacher dans sa tanière (expliquer ce mot)
plus loin dans la forêt.
« 11 faut que je vous dise eucore comment ce
liori avait été pris au piège. Au bout d'une
planche assez large, qui basculait, on avait
placé un quartier de chèvre, puis on avait posé
sur la planche des branches d'arbres. Sous la
planche il y avait uii grand trou. Le lion vit la
viande et voulut aller la manger; mais tout à
' coup la planche fit la bascule, le lion tomba dans
le trou, et, au même moment, un grand filet
s'abattit sur lui et l'enferma tout entier. Le
piège avait été placé à l'entrée de la forêt, pas
très loin d'une petite mare d'eau claire; on
savait que le lion passait par là quand il voulait
aller boire. Il avait mangé plusieurs chèvres
appartenant aux gens du pays, et les personnes
qui avaient des chèvres ne voulaient plus les
laisser manger par le lion.
« Si le rat s'était impatienté, s'il avait dit :
a. Les cordes sont trop dures, je n'en viendrai
« jamais à bout; cela me fatigue de les ronger»,
ou s'il avait tiré à droite, à gauche, au lieu de
ronger avec persévérance, il n'aurait pas délivré
son ami le lion.
« Vous voyez que les rats, qui sont petits,'
peuvent être utiles aux lioiiSj qui sont grands.
Aussi, notre fable commence-t-elle par ces mots : -
Il faut, autant qu'on p.eut, obliger tout le monde.
On a souvent besoin-d'un. plus pptit que soi.
Etc'estbien vrai': vous, qui êtes petitsjvous pouvez
rendre des services à-vos pères, à vos mères, à
moi. (Citer ici des exemples familiers de services
rendus par des enfants. Revenir sur l'explication
des mots acquis, et aussi sur celle des mots
expliqués précédemment. Faire comprendre
comment le lion s'est pris au piège en montrant
une souricière à bascule; en un mot, rendre
l'entretien aussi vivant que possible).
« Maintenant que vous connaissez bien cette
histoire, nous allons relire lafable. Elle est plus
courte que l'histoire, mais elle dit la même
chose, et, tout en la répétant, on pense à toute
l'histoire. »
(Ici l'institutrice a redit la fable et ensuite les
enfants l'ont répétée après elle, vers par vers.
Personne ne bâillait dans le petit auditoire. Je
m'éloignai furtivement sans que ma présence
eût été remarquée, enchantée de ce que j'avais
entendu. Inutile d'ajouter que cet entretien tout
sponlané n'est pas destiné à être reproduit tel
quel, encore moins à être simplement lu à des
enfants, niais à en inspirer d'autres dû même
genre.) ;
M. MONOD.
Le Gérant : A. TEMPLIER.
L'AMI DE L'ENFANCE
sans se presser, mais sans interrompre (expli-
quer ce.mot) son travail. Il ne s'en allait pas
courir de côté et d'autre ; non, il restait à la
même place, assidu (expliquer), comme vous
l'étiez hier quand nous avons, ramassé tous.les
petits marrons tombés- dans la cour. Il rongea
ainsi une heure de suite. C'est long pour un
rat, surtout pour un rat qui était encore jeune.
S'il n'avait pas été jeune, il ne serait pas sorti
de terre, la première fois, entre les pattes
d'un lion, assez à Yétourdie, comme il est dit
dans la fable.
« Au bout d'une heure une maille était
défaite : « À présent, dit le rat au lion, mettez
« votre patte là, et très doucement, je crois que
« les mailles vontcouler. » (Vous savez, quand on
fait un bas, les mailles coulent quelquefois ; dans
les filets aussi). « Oui, c'est bien cela ; tirez encore
« un peu,... passez votre tête à présent là !... »
« Le lion avait agrandi l'ouverture assez pour
se sauver, il remercia le rat en passant et alla
vite se cacher dans sa tanière (expliquer ce mot)
plus loin dans la forêt.
« 11 faut que je vous dise eucore comment ce
liori avait été pris au piège. Au bout d'une
planche assez large, qui basculait, on avait
placé un quartier de chèvre, puis on avait posé
sur la planche des branches d'arbres. Sous la
planche il y avait uii grand trou. Le lion vit la
viande et voulut aller la manger; mais tout à
' coup la planche fit la bascule, le lion tomba dans
le trou, et, au même moment, un grand filet
s'abattit sur lui et l'enferma tout entier. Le
piège avait été placé à l'entrée de la forêt, pas
très loin d'une petite mare d'eau claire; on
savait que le lion passait par là quand il voulait
aller boire. Il avait mangé plusieurs chèvres
appartenant aux gens du pays, et les personnes
qui avaient des chèvres ne voulaient plus les
laisser manger par le lion.
« Si le rat s'était impatienté, s'il avait dit :
a. Les cordes sont trop dures, je n'en viendrai
« jamais à bout; cela me fatigue de les ronger»,
ou s'il avait tiré à droite, à gauche, au lieu de
ronger avec persévérance, il n'aurait pas délivré
son ami le lion.
« Vous voyez que les rats, qui sont petits,'
peuvent être utiles aux lioiiSj qui sont grands.
Aussi, notre fable commence-t-elle par ces mots : -
Il faut, autant qu'on p.eut, obliger tout le monde.
On a souvent besoin-d'un. plus pptit que soi.
Etc'estbien vrai': vous, qui êtes petitsjvous pouvez
rendre des services à-vos pères, à vos mères, à
moi. (Citer ici des exemples familiers de services
rendus par des enfants. Revenir sur l'explication
des mots acquis, et aussi sur celle des mots
expliqués précédemment. Faire comprendre
comment le lion s'est pris au piège en montrant
une souricière à bascule; en un mot, rendre
l'entretien aussi vivant que possible).
« Maintenant que vous connaissez bien cette
histoire, nous allons relire lafable. Elle est plus
courte que l'histoire, mais elle dit la même
chose, et, tout en la répétant, on pense à toute
l'histoire. »
(Ici l'institutrice a redit la fable et ensuite les
enfants l'ont répétée après elle, vers par vers.
Personne ne bâillait dans le petit auditoire. Je
m'éloignai furtivement sans que ma présence
eût été remarquée, enchantée de ce que j'avais
entendu. Inutile d'ajouter que cet entretien tout
sponlané n'est pas destiné à être reproduit tel
quel, encore moins à être simplement lu à des
enfants, niais à en inspirer d'autres dû même
genre.) ;
M. MONOD.
Le Gérant : A. TEMPLIER.
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