Titre : L'Ami de l'enfance : journal des salles d'asile
Éditeur : Hachette (Paris)
Date d'édition : 1894-12-01
Contributeur : Cochin, Jean Denis Marie (1789-1841). Éditeur scientifique
Contributeur : Battelle (chef de bureau à l Assistance publique). Éditeur scientifique
Contributeur : Hachette, Louis (1800-1864). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32691160x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4533 Nombre total de vues : 4533
Description : 01 décembre 1894 01 décembre 1894
Description : 1894/12/01 (A14,SER5,N5)-1894/12/14. 1894/12/01 (A14,SER5,N5)-1894/12/14.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5607689f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-2016
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
70
L'AMI DE L'ENFANCE
fougère, puis une couronne formée de fleurs
rapportées de Sniyrne par l'oncle d'un enfant.
Sur un feuillet, de petits myosotis sans pédon-
cule sont, disposés enétoile. Il est écrit : «;Fleurs
du Pirée, en Grèce. — Dédié à Mmo l'inspectrice
générale. — Marie Schemalza, sept ans. »
Puis des fleurs du jardin de l'école : géra-
niums et verveines, des roses, des oeillets.
Voici des pensées de Bretagne, des Heurs des
champs; les enfants ont collé des papillons en
chromo.
L'album continue par les « Souvenirs des
enfants qui ont quitté l'école ».
«Souvenir de MUe Veymère, inspectrice géné-
rale. » Figurez-vous une petite corbeille décou-
pée dans de la soie écarlate, sur les bords de
laquelle l'enfant a collé de petites fleurs, des
brins de lyeopode, de capillaire, etc. Vous
pourriez imiter ce délicat travail en faisant une
corbeille en papier.
Nous sommes obligée d'abréger; mais n'ou-
blions pas de signaler un bateau fait avec des
bâtonnets découpés dans une feuille séchée et,
pour terminer, un souvenir de la fête du
patronnage des écoles : ce sont deux drapeaux
en Heurs : le bleu, des myosotis; le blanc, des
camomilles ; le rouge, des pétales de géranium;
les hampes, deux feuilles d'une petite fougère
très ténue, retenues par un noeud délicat où les
trois espèces de fleurs se marient.
MARIE KCENIG.
tes jouets.
Voici le mois des cadeaux, des surprises, des
joujoux. Tous ceux qui connaissent des enfants
r— et qui n'en connaît pas? —• s'ingénient à
trouver quelque jouet nouveau,. quelque jeu
encore inconnu, pour en offrir la primeur a leurs
petits amis. Mais à quoi bien peu de personnes
songent, c'est à l'importance des jouets.
L'enfant est destiné à devenir un membre de
la grande famille humaine et à faire partie du
grand rouage social où chacun est engrené sans
qu'il le veuille, où tout homme a sa place, son ac-
tivité, son influence salutaire ou pernicieuse. Les
années d'enfance sont les plus importantes dans
la vie humaine, puisque tout l'avenir y est en
germe, et les jouets, qui y sont la chose capitale,
ont donc une importance incontestable, tant par
la placé qu'ils tiennent dans les préoccupations
et les occupations de l'enfant que par les idées
qu'ils font naître dans son intelligence impres-
sionnable.
L'enfant qui a compris son jeu l'aime, le quitte
avec regret et y revient volontiers ; de là l'inu-
tilité de cette surabondance de jouets dont on
accable maintenant l'enfance. Si le grand nombre
est inutile, il est non moins fâcheux pour le ca-
ractère. Une intelligence, à peine ouverte aux
choses qui l'entourent, a de la peine à s'orien-
ter au milieu dé tant d'objets divers, il lui est
impossible d'y faire de l'ordre : l'enfant ne naît
pas avec un esprit d'organisation, et il s'habitue
a voir le désordre autour de lui, à jeter sa pou-
pée ou son cheval dans un coin pour vite saisir
autre chose qu'il jettera de nouveau sur les pre-
miers jouets.
Le petit enfant qui laisse en désordre un
nombre de jouets qu'il lui est impossible de
caser, d'arranger, habitue son esprit et ses yeux
au désordre ; quand il sera écolier, il fera de
même avec ses livres et ses cahiers, et, quand il
sera homme, il aura du désordre non seulement
dans sa maison, mais dans son esprit et dans
sa conduite. Et puis, ces joujoux que l'enfant ne
parvient pas à mettre en ordre à cause de leur
grand nombre, il les gâtera, les détruira sans
s'en attrister, même avec plaisir; il ne tient à
aucun, il en a tant! Après celui-ci, un autre; il
devient prodigue, car la prodigalité est la com-
pagne inséparable du désordre, et plus tard, dans,
la vie, cet être ne saura plus discerner le néces-
saire du superflu.
De notre temps, on veut que l'enfant apprenne
tout en jouant ; la pensée dominante dans l'édu-
cation est d'amuser l'enfant, de lui aplanir toutes
les difficultés afin qu'il ne connaisse que les dou-
ceurs et les joies de la vie.
Puis, en avançant, il découvre qu'apprendre
n'est pas toujours un jeu, que la discipline est
dure, que le devoir est parfois ardu, et il dit :
t Je n'en veux pas, je né connais pas cela, la
vie doit être comme toujours pour moi un amu-
sement » ■ Alors que ferez-vous, parents qui
n'avez voulu instruire et élever vos enfants
qu'en les amusant? Vous risquez fort que les
impressions et les besoins de l'enfant ne per-
sistent et se poursuivent dans la vie de l'adoles-.
cent et de l'homme fait.
La surabondance des jouets, non seulement
fait croire à l'enfant que la vie ne se,compose
i que de plaisirs variés, mais l'habitue à l'insta-
i bilité : il naît léger et versatile, et, s'il peut
i changer de jouets aussi souvent que d'idées, il
i ne leur prêtera jamais qu'une demi-attention,
î ne leur donnera jamais son coeur; il laissera
s l'un pour prendre l'autre au gré de sa fantaisie.
Nous ne savons que trop que c'est un défaut
Î qui peut traverser la vie et se retrouver encore
ï chez le vieillard.
s Et l'enfant, au milieu de cette multitude de
- jouets qui l'encombrent plus qu'ils lie le ré-
s jouissent, n'appréciera plus rien, ne jouira de
s rien, désirera toujours du nouveau pour le quit^
il ter encore avec satiété et avancera ainsi dans
:-,. l'existence, mécontent et blasé : c'est ce qui
r nous donne ces jeunes gens déjà vieux au sortir
s de l'adolescence, qui se font gloire de tout con-
:s naître et de tout dédaigner.
i- N'ayons-nous pas vu, du reste, comme les en-
fants préfèrent les jeux qu'ils ont inventés eux-
e mêmes à tous les plus splendides jouets entas-
î- ses dans leur nursery? Le garçon devient tour à
in tour cocher, clown, régent, voyageur, locomo-
■e tive, etc.; la petite fille, maman, cuisinière,
a- blanchisseuse, maltressé d'école, garde-ma-
ix lade, etc., tout cela selon ce qu'ils ont vu et ont
ï- pu s'approprier. Ce n'est donc pas le grand
st. nombre de jouets qui rendra l'enfant heureux,
ît mais le jouet qu'il comprendra, celui que son
le imagination pourra adapter à sa vie, celui qu'il
a- pourra aimer comme sa création propre.
L'AMI DE L'ENFANCE
fougère, puis une couronne formée de fleurs
rapportées de Sniyrne par l'oncle d'un enfant.
Sur un feuillet, de petits myosotis sans pédon-
cule sont, disposés enétoile. Il est écrit : «;Fleurs
du Pirée, en Grèce. — Dédié à Mmo l'inspectrice
générale. — Marie Schemalza, sept ans. »
Puis des fleurs du jardin de l'école : géra-
niums et verveines, des roses, des oeillets.
Voici des pensées de Bretagne, des Heurs des
champs; les enfants ont collé des papillons en
chromo.
L'album continue par les « Souvenirs des
enfants qui ont quitté l'école ».
«Souvenir de MUe Veymère, inspectrice géné-
rale. » Figurez-vous une petite corbeille décou-
pée dans de la soie écarlate, sur les bords de
laquelle l'enfant a collé de petites fleurs, des
brins de lyeopode, de capillaire, etc. Vous
pourriez imiter ce délicat travail en faisant une
corbeille en papier.
Nous sommes obligée d'abréger; mais n'ou-
blions pas de signaler un bateau fait avec des
bâtonnets découpés dans une feuille séchée et,
pour terminer, un souvenir de la fête du
patronnage des écoles : ce sont deux drapeaux
en Heurs : le bleu, des myosotis; le blanc, des
camomilles ; le rouge, des pétales de géranium;
les hampes, deux feuilles d'une petite fougère
très ténue, retenues par un noeud délicat où les
trois espèces de fleurs se marient.
MARIE KCENIG.
tes jouets.
Voici le mois des cadeaux, des surprises, des
joujoux. Tous ceux qui connaissent des enfants
r— et qui n'en connaît pas? —• s'ingénient à
trouver quelque jouet nouveau,. quelque jeu
encore inconnu, pour en offrir la primeur a leurs
petits amis. Mais à quoi bien peu de personnes
songent, c'est à l'importance des jouets.
L'enfant est destiné à devenir un membre de
la grande famille humaine et à faire partie du
grand rouage social où chacun est engrené sans
qu'il le veuille, où tout homme a sa place, son ac-
tivité, son influence salutaire ou pernicieuse. Les
années d'enfance sont les plus importantes dans
la vie humaine, puisque tout l'avenir y est en
germe, et les jouets, qui y sont la chose capitale,
ont donc une importance incontestable, tant par
la placé qu'ils tiennent dans les préoccupations
et les occupations de l'enfant que par les idées
qu'ils font naître dans son intelligence impres-
sionnable.
L'enfant qui a compris son jeu l'aime, le quitte
avec regret et y revient volontiers ; de là l'inu-
tilité de cette surabondance de jouets dont on
accable maintenant l'enfance. Si le grand nombre
est inutile, il est non moins fâcheux pour le ca-
ractère. Une intelligence, à peine ouverte aux
choses qui l'entourent, a de la peine à s'orien-
ter au milieu dé tant d'objets divers, il lui est
impossible d'y faire de l'ordre : l'enfant ne naît
pas avec un esprit d'organisation, et il s'habitue
a voir le désordre autour de lui, à jeter sa pou-
pée ou son cheval dans un coin pour vite saisir
autre chose qu'il jettera de nouveau sur les pre-
miers jouets.
Le petit enfant qui laisse en désordre un
nombre de jouets qu'il lui est impossible de
caser, d'arranger, habitue son esprit et ses yeux
au désordre ; quand il sera écolier, il fera de
même avec ses livres et ses cahiers, et, quand il
sera homme, il aura du désordre non seulement
dans sa maison, mais dans son esprit et dans
sa conduite. Et puis, ces joujoux que l'enfant ne
parvient pas à mettre en ordre à cause de leur
grand nombre, il les gâtera, les détruira sans
s'en attrister, même avec plaisir; il ne tient à
aucun, il en a tant! Après celui-ci, un autre; il
devient prodigue, car la prodigalité est la com-
pagne inséparable du désordre, et plus tard, dans,
la vie, cet être ne saura plus discerner le néces-
saire du superflu.
De notre temps, on veut que l'enfant apprenne
tout en jouant ; la pensée dominante dans l'édu-
cation est d'amuser l'enfant, de lui aplanir toutes
les difficultés afin qu'il ne connaisse que les dou-
ceurs et les joies de la vie.
Puis, en avançant, il découvre qu'apprendre
n'est pas toujours un jeu, que la discipline est
dure, que le devoir est parfois ardu, et il dit :
t Je n'en veux pas, je né connais pas cela, la
vie doit être comme toujours pour moi un amu-
sement » ■ Alors que ferez-vous, parents qui
n'avez voulu instruire et élever vos enfants
qu'en les amusant? Vous risquez fort que les
impressions et les besoins de l'enfant ne per-
sistent et se poursuivent dans la vie de l'adoles-.
cent et de l'homme fait.
La surabondance des jouets, non seulement
fait croire à l'enfant que la vie ne se,compose
i que de plaisirs variés, mais l'habitue à l'insta-
i bilité : il naît léger et versatile, et, s'il peut
i changer de jouets aussi souvent que d'idées, il
i ne leur prêtera jamais qu'une demi-attention,
î ne leur donnera jamais son coeur; il laissera
s l'un pour prendre l'autre au gré de sa fantaisie.
Nous ne savons que trop que c'est un défaut
Î qui peut traverser la vie et se retrouver encore
ï chez le vieillard.
s Et l'enfant, au milieu de cette multitude de
- jouets qui l'encombrent plus qu'ils lie le ré-
s jouissent, n'appréciera plus rien, ne jouira de
s rien, désirera toujours du nouveau pour le quit^
il ter encore avec satiété et avancera ainsi dans
:-,. l'existence, mécontent et blasé : c'est ce qui
r nous donne ces jeunes gens déjà vieux au sortir
s de l'adolescence, qui se font gloire de tout con-
:s naître et de tout dédaigner.
i- N'ayons-nous pas vu, du reste, comme les en-
fants préfèrent les jeux qu'ils ont inventés eux-
e mêmes à tous les plus splendides jouets entas-
î- ses dans leur nursery? Le garçon devient tour à
in tour cocher, clown, régent, voyageur, locomo-
■e tive, etc.; la petite fille, maman, cuisinière,
a- blanchisseuse, maltressé d'école, garde-ma-
ix lade, etc., tout cela selon ce qu'ils ont vu et ont
ï- pu s'approprier. Ce n'est donc pas le grand
st. nombre de jouets qui rendra l'enfant heureux,
ît mais le jouet qu'il comprendra, celui que son
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