Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1900-06-20
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 20 juin 1900 20 juin 1900
Description : 1900/06/20 (Numéro 8636). 1900/06/20 (Numéro 8636).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2008
VINGT-CINQUIÈME ANNÉE. Ne 8636.
Le numéro S co-n/tlmes
MERCREDI 20 JUIN
ABONNEMENTS
PARIS et DÉPARTEMENTS Trois mois, 5 fr. Six mois, 9fr. Un an, 18 fr.
On s'abonne sans train dans lins les Boréaux de poste
Dernière Edition
L'AÉRO-CLDJJE FRANCE
On s'était flatté que l'année 1000, der-
nière du siècle, verrait la solution d'un pro-
blème qui a passionné et qui passionne
encore nombre d'esprits nous voulons
parler du problème de la direction des
Ballons.
Une société dont nous avons fait l'éloge
en son temps et qui avait cette originalité
de comprendre dans son sein beaucoup
d'amateurs à côté de quelques savants,
l'Aéro-Club de France, s'était fondée il y a
deux ans en vue de fournir il nos aéro-
nautes les ressources et te champ d'expé-
riences qui leur manquaient jusqu'ici. Jus-
tement désireux de restituer à l'aérostation
la place d'honneur qui lui revient en tète
des sports de l'avenir et qu'avait quelque
peu accaparée l'automobilisme, les mem-
bres de cette société avaient institué par
surcroît un grand concours, dont les épreu-
ves devaient coïncider avec le milieu de
l'Exposition de 1900.
Or, jugez de ln surprise des socié!aires
M. Emmanuel Aimé, secrétaire général de
l'Aéro-Club, vient d'informer la commission
qu'aucun engagement pour la première pé-
riode du concours, laquelle devait aller du
1er au 15 juin dernier, n'avait été reçu au
secrétariat de la société, « malgré le nom-
bre considérable de lettres envoyées par
les inventeurs qui s'appliquent au problème
de la locomotion aérienne ».
D'après M. Emmanuel Aimé, il n'existe
en France qu'un seul ballon, celui de
M. Santos-Dumont, qui, possédant une
forme allongée et muni d'un propulseur,
soit actuellement prêt à faire des essais de
direction. Encore l'expérimentateur hésite-
t-il à s'inscrire, en présence des conditions
difficiles de l'épreuve.
On voit ce qu'il faut penser des bruits
qui avaient couru en ces derniers temps et
qui tendaient à nous donner le problème de
la direction des ballons comme définitive-
ment résolu.
Tantôt c'était un ingénieur français, M.
Contour, qui avait fait cette importante dé-
couverte. On ajoutait que les expériences de
M. Contour avaient lieu dans l'enceinte
même de l'Exposition internationale du
commerce et de l'industrie et que M. Dela-
garde, l'aéronaute bien connu, dirigeait en
personne les manœuvres de l'aérostat.
Tantôt c'était un autre inventeur français,
M. Roze, qui venait de faire construire à
Colombes un appareil d'aviation dont on
disait morv&ill© et qu'il comptait expéri-
rflenter très prochainement. Avec cet appa-
reil, M. Roze affirmait qu'il pourrait se di-
riger à son gré dans le sens vertical, hori-
zontal et oblique, traverser des nuages et
même des cyclones, avancer enfin contre
les vents les plus violents.
On pensait bien pourtant en avoir fini
avec les machines à voler. Depuis Icare, de
fabuleuse mémoire, aucun des téméraires
qui ont essayé de résoudre autrement que
sur le papier le difficultueux problème du
« plus laurrl que l'air Il n'a eu à se louer de
ses tentatives. La plupart des « hommes
volants sont tombés à plat sur le sol et se
sont cassés les reins.
Sans parler rlu fameux aéroplane d'Edi-
son, armé de six grandes ailes et qui ne prit
jamais sa volée que dans le cerveau du cé-
lèbre inventeur américain, il n'est besoin
que de rappeler les machines volantes de
Leturr, d'Otto Lilienthal, d'Hiram Maxim,
de Langley et, plus récemment, du profes-
seur Wellner, de Brünn (Moravie).
L'appareil de M. Wellner semblait pour-
tant réaliser un type assez heureux, puis-
qu'il conciliait le système de la navigation
hélice avec celui de la navigation à voiles.
Ou plutôt les voiles de M. Wellner étaient
d'une nature spéciale jumellées et dispo-
sées en un ou plusieurs groupes, elles pou-
vaient tourner dans des directions coutrai-
res, cependant qu'une nacelle fusiforme,
actionnée par un moteur électrique, était
suspendue horizontalement sous le centre
des roues.
Un gouvernail, fixé à l'extrémité de l'ap-
̃^roil, lui imprimait la direction voulue.
.♦/ Wellner reconnaissait d'ailleurs que sa
machine volante ne pouvait produire tout
son etîet que dans les zones de vent mo-
déré, c'est-à-dire 150 ou 200 mètres au-
dessus du sol.
Ne 14. Feuilleton du PETIT Parisien.
Main Gauche
GRAND ROMAN INÉDIT
PREMIÈRE PARTIE
SERMENT D'AMOUR
XI (suite)
Jean Rédal. eut un rire saccadé
L'assassin est un imbécile, Il n'avait
qu'à la taisser.
Ou un malin, le revolver l'aurait peut-
être fait pincer.
Le caissier glissa ses doigts sur son front
eu portait la sueur.
Enfin, bientôt, le cauchemar sera fini;
on tâchera de n'y plus penser.
Oui, il faut éloigner cette idée.
J'y arriverai
Il ajouta, frappant nerveusement du poing
sur la table, où cliqueta la vaisselle
Une mère comme celle-là, il vaut mieux
que des enfants n'en aient plus.
Certainement. elle ne pourrait que leur
faire du tort, dans l'avenir. Quant à vous,
monsieur Rédal, vous êtes joliment débar-
rassé
Il ne répondit point.
Il eut le mouvement qu'il avait de temps
en temps depuis trois jours, une espèce de
geste qui eût semble machinal si on l'ellt
remarqué, par lequel il portait la main sur
une de ses poches de poitrine, comme s'il
eût tàté quelque chose.
Ce que personne ne soupçonnait, c'est qu'il
Il ne parait point, malgré tout, que les
expériences du professeur WeUner aient eu
les résultats décisifs qu'il en attendait. La
grande querelle des partisans de l'aérostati-
que à moteur et de l'aérostatique à voiles
dure toujours et ne semble pas à la veille
d'être tranchée.
Voyez pourtant les oiseau*, disent
MM. Lilienthal, Hiram Maxim, Langley,
Wellner, ils n'ont qu'une paire d'ailes et ils
volent.
Là est justement le mystère. Puis, comme
l'a fait observer le docteur Suzor, s'il est
vrai que l'oiseau se serve de ses ailes pour
voler, il possède par surcroit, entre sa peau
et ses plumes somatiques, une sorte de sac
rempli d'air chaud qui se gonfle et se dé-
gonfle à volonté. C'est vraisemblablement
dans cette propriété de l'oiseau, tout autant
que dans ses ailes, qu'il faut aller chercher
le secret de son vol.
J'ignore si M. Roze, le dernier en date
des constructeurs de machines volantes,
s'est posé la question. Son appareil d'avia-
tion est double, parait-il, au contraire de
tous ceux que l'on avait imaginés jusqu'à ce
jour il comprend deux énormes fuseaux
ou « cigares » de soie tendue sur une lé-
gère carcasse d'aluminium. La nacelle et le
moteur pour les hélices sont situés entre
les deux fuseaux, de façon que, si la ma-
chine tombe sur le sol, l'aéronaute reste
suspendu au-dessus de celui-ci sans se faire
aucun mnl que si, d'aventure, la chute avait
lieu en pleine mer, les fuseaux serviraient
de flotteurs, et l'eau n'atteindrait même pas
la nacelle d'où l'impossibilité de se noyer.
Nous ne suspectons ici ni la bonne foi de
M. Roze ni celle de M. Contour. Si leurs
appareils possèdent cependant toutes les
qualités qu'ils leur découvrent, que ne s'a-
dressent-ils, pour les expérimenter, àl'Aéro-
Club de France? Tant qu'une commission
officielle ne se sera pas prononcée sur leur
cas, le public, tant de fois alléché et déçu,
sera bien obligé de faire ses réserves.
L'aérostatique est d'ailleurs entrée, depuis
quelques années, dans une voie nouvelle où
elle rend déjà d'incontestables services, en-
core qu'on ne soit pas plusavancé que jadis
sur le problème de la direction des aéros-
tats. On sait par exemple ce que la météo-
rologie doit à l'invention des ballons-sondes.
Plus récemment MM. Vallot et Lecarme
ont tenté avec un certain succès de commu-
niquer, à grande distance et sans aucun
conducteur, entre la terre et un ballon libre,
par le moyen des ondes hertziennes. Le
poste transmetteur était disposé dans la
plaine Saint- Denis, à l'usine à gaz du Landy;
le récepteur dans le ballon. Le départ eut
lieu le 12 mai dernier, à neuf heures du
matin le ballon s'éleva d'abord verticale-
ment, puis dériva lentement, ce qui n'empê-
cha pas les signaux d'être très nettement
perçus jusqu'à une altitude de 600 mètres
et une distance horizontale de cinq kilomè-
tres, puis, plus faiblement, jusqu'à une
altitude de 800 mètres et une distance de
six kilomètres.
De cette intéressante expérience il semble
bien résulter qu'un ballon peut communi-
quer avec la terre sans aucun conducteur
et par le seul intermédiaire d'un poste ter-
restre et d'un récepteur placé dans l'aéros-
tat.
Tout n'est donc point vanité dans l'aéros-
tatique. Il est malheureusement probable
que l'année 1900 ne verra pas encore la so-
lution du grand problème de la locomotion
aérienne. Mais il y a d'autres problèmes
que celui-là, et quoique l'Aéro-Club de
France soit composé surtout de sportsmen,
c'est-à-dire d'hommes intéressés d'abord
aux questions pratiques, les membres de
cette société ont bien compris qu'ils ne de-
vaient pas s'en tenir à ces seules questions.
C'est le vice-président de l'Aéro-Club de
France, M. le comte de La Vaulx, qui s'était
chargé lui-même, lors des dernières expé-
riences de télégraphie sans fil, de la con-
duite de l'aérostat monté par lui et par MM.
Vatlot et Giraud. Les ressources de la So-
ciété sont assez grandes, en effet, pour lui
permettre d'excéder quelques peu son pro-
gramme primitif et d'oublier qu'elle fut,
originairement, une simple société de sport.
Flle a su montrer qu'été pouvnit être aussi
bien une société scientifique.
C'est par là qu'elie a pris rang parmi les
institutions utiles de ce temps. Pour signi-
ficatif qu'il soit, l'échec du premier con-
cours de l'Exposition ne doit pas la décou-
rager si les inventeurs n'ont point répondu
à son appel, ce n'est point sa faute. Elle a
y avait bien quelque chose dans cette poche,
un objet dur, un revolver.
Le jeune comptable reprit:
Comme vous dites, bientôt, le cauche-
mar sera passé.
Rédal secoua la tête.
Il mit ses coudes sur la table, son front
dans ses mains.
Non, voyez-vous, Chauvette, mon exis-
tence tout entière est empoisonnée.
Allons, voilà que vous perdez courage.
Vous vous remarierez.
Le caissier se redressa
Me remarier, moit Me remarier?. Est-
ce que vous êtes fou1?
Toutes les femmes ne sont pas. ce
qu'était la vôtre.
Toutes si elles ne sont pas cela, elles
sont autre chose. Les femmes, vous ne les
connaissez point. Est-ce qu'on peut en par-
ler, à votre âge?. Jusqùà ce qu'on en ait
sautfert, on les admire, on les désire, on les
adule. on les hisse sur un piédestal. Même
quaud on en a souffert, elles restent les êtres
qu'on adorera, qui vous feront souffrir en-
core. Puis un jour, c'est trop. on ne peut
plus. on les hait plus qu'on ne les aime.
Tenez, je comprends les hommes qui tuent à
force d amour.
C'était au tour de Victor Chauvette à poser
ses coudes sur le bord de la table, pour se
cacher le visage dans les mains.
Ces paroles amères, ces paroles cruelles
jetées par cet homme, avec rancune, avec
race, ne touchaient-elles pas en lui une fibre
déjà froissée, déjà souffrante et douloureuse?
Avait-il raison ce mari bafoué, trompé et
quitté, retrouvant après deux années de sé-
paration, sur une dalle glacée de la Morgue,
la compagne d'une partie de sa vie, la mère
de ses enfants, la femme comme il venait de
Direotlon: 18. Rue d'Enehlen. PAJR.IS
TOUS LES JEUDIS
Supplément Littéraire Ilfustré en Couleurs ;Huit Pages) 5 Centimes.
vu, d'ailleurs, sur nombre de points, le
succès répondre à ses efforts. Puis tout
n'est pas dit encore sur la question de la
locomotion aérienne. Un second concours
doit s'ouvrir en août; qui sait s'il no nous
réserve pas quelque surprise ?
JEAN FROLLO
LE
Sepplfeni Littéraire k Petit Parisien
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qui parait aujourd'hui mercredi, contient
deux superbes gravures en couleurs.
A la premikre page
LES INONDATIONS DANS LE MIDI
A la huitiètne paqe
Une Séance de Réception à l'Académie française
Voir dans l'intérieur du journal
LE PALAIS DE LA GRANDE-BRETAGNE
a l'exposition DE
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
Les dépêches que nous publions plus loin
donnent des détails assez précis sur le fait
d'armes glorieux qui a fait tomber les forts
de Takou entre les mains de la flotte interna-
tionale.
On est toujours sans nouvelles de Pékin.
Nous publions des reaseiga«mentâ intéres-
sants et absolument inédits sur la situation
des légations dans la capitale de l'empire
chinois.
Ces renseignements sont assez rassurants
et il convient, en outre, de ne pas oublier
que la cour sera probablement très troublée
par le premier acte d'énergie accompli à
l'embouchure du Peï-Ho et qui montre l'union
de toutes les grandes puissances.
LES LÉGATIONS A PÉKIN
La situation des diplomates européens à Pékin
préoccupe vivement l'opinion publique on se
demande aussi si nos compatriotes auront pu
trouver un refuge dans les légations, et si ces
légations ne sont pas elles-mêmes en grand
danger.
Un de nos amis, qui connatt bien la Chine et
qui a habité longtemps la capitale du Céleste-
Empire, a été à même d'envisager souvent les
éventualités d'un soulèvement populaire, et il
se montre relativement rassuré.
Les raisons qu'il donne, tirées de la situation
générale et de la position occupée par les léga-
tions dans la ville, sont sérieuses, Elles peuvent
sans doute être démenties demain par l'événe-
ment, surtout si l'entente n'a pas été complète
dans le corps diplomatique mais elles n'en
constituent pas moins, jusqu'à preuve du con-
traire, des présomptions de nature à calmer les
alarmes.
Les ministres européens disposent de sol-
dats environ et de 5 canons à tir rapide, a-t-on
dit. La prise surprenante des forts de Takou,
enlevés à la baïonnette, quoique ce fussent des
ouvrages en terre considérables et réputés im-
prenables sans un siège régulier, montre la fai-
blesse militaire des Chinois. Européens
forment donc une force sérieuse, pouvant ré-
sister.
Il faut se rappeler en outre que Pékin est en-
touré d'une haute muraille de 17 mètresenviron,
ayant 15 mètres d'épaisseur.
Toutes les légations européennes sont grou-
pées très près de cette muraille: celle d'Allema-
gne à une distance de 60 mètres, celle d'Autriche,
la plus éloignée, à 300 mètres environ.
Deux bastions, à 1,800 mètres l'un de l'autre,
comprennent l'espace de la muraille attenant
aux légations.
Si, dès l'origine des Inquiétudes, on a occupé
militairement ce rempart véritable s« en inter-
disant l'accès, ce qui était une mesure élémen-
taire de sécuri;é,los légations ont donc une pre-
mière protection par le fait de la possession
d'une position dominante.
En outre, une seconde enceinte, ayant la
forme d'une demi-circonférence et s'appuyant
sur la muraille, se termine par un troisième
bastion. En s'y installant également, on se se-
rait trouvé dans un réduit véritable dont la dé-
fense était facile, et assez vaste pour contenir la
petite colonie européenne à l'abri d'un coup de
main.
En résumé, si de patriotiques soucis sont légi-
times, des espérances basées sur un raisonne-
ment sont permises, même si l'audace du gou-
vernement chinois avait été assez grande pour
permettre un attentat contre le droit des gens, et
s'exposer ainsi à toutes les représailles.
PRISE DES FORTS DE TAKOU
Londres, 19 juin, 6 h. soir.
L'Amirauté communique ta dépêche suivante:
L'officier commandant le navire de guerre
Endymion, télégraphie:
Liu-Kua-Tau, 18 juin, S h. 30 soir.
Le fort de Takou a ouvert le feu le 17 juin à
le dire, placée sur un piédestal, celle qu'on
aime enfin. qu'on tuerait à force de l'aimer
Un autre se chargeait de remplir la prédic-
tion de la diseuse de bonne aventure.
La malheureuse mourait assassinée.
Lui, l'amoureux de Zette, de la pauvre pe-
tite Zette, qui se frappait elle-même avec un
couteau, lui qui disait, il n'y avait pas si long-
temps, à l'ingrate, qu'il se sentait capable de
la tuer s'il la voyait jamais'à à un autre, lui
qui souffrait déjà,'en la cachant, cette tor-
ture dont parlait Jean Rédal, il ne ressentait
en son âme, envers celle qui la lui causait,
qu'une grande, une immense pitié, une pitié
où, il s en rendait bien compte, vivait tout
entier son amour.
Les femmes n'étaient-elles donc, en effet,
que des coquines?
Les derniers mots du caissier ne produisi-
rent pas sur lui l'effet qu'ils eussent produit
s'il l'eût regardé.
Peut être se fùt-il demandé, tant était trou-
blante l'expression de sa physionomie, si ce
n'était pas lui. l'auteur du crime.
Ou il y avait de la folie sur ce visage, ou il
portait l'empreinte d'un acte contre la con-
science et la nature.
Le grelot de l'antichambre tinta encore.
Le veuf se leva, comme il s'était levé un
quart d'heure plus tôt, avec une précipitation
fébrile.
Monsieur Rédal, dit une voix douce, venez
donc chez nous, cela vous changera plus que
si nous venions ici. Puis, vous savez, il faut
toujours à maman la même température, elle
ne peut guère sortir de sa chambre.
J'ai quelqu'un, mademoiselle Thérèse,
tout à l'heure.
Victor, arraché à ses réflexions, se mit sur
ses jambes et se retourna.
11 se trouva en présence d'une grau de jeune
une heure du matin, sur les navires des flottes
alliées. Après un engagement de six heures, les
forts ont été réduïts au silence, et occupés par
l»f««:es alliées. Des renforts de troupes desti-
nés à donner l'assaut des forts avaient été débar-
qués dans l'après-midi du jour précédent.
Les navires de guerre anglais qui avaient été
engagés sur le fleuve sont i'Aigerine, le Faune
et le Whiiing. Ces deux derniers navires ont
capturé quatre contre-torpilleurs chinois.
Les pertes de l'équipage de VAlgerine ont été
légères. Celles des troupes qui ont donné l'as-
saut sont inconnues.
Un croiseur chinois de 2* classe, battant pavil-
lon amiral, a été retenu en dehors de Takou par
les flottes alliées.
Aucune information relative au retour à Tien-
Tsin de l'amiral Seymour n'avait été reçue par
le vice- amiral commandant à Takou, le 17 juin,
à deux heures de l'après-midi.
L'officier commandant le navire Endymion ter-
mine sa dépêche en disant «Je pars immédia-
tement pour Takou.
Les Pertes
des Troupes internationales
Che-Fou, 19 juin.
Les pertes subies par les troupes internatio-
nales à la prise des forts de Takou sont
7 blessés; Russes, 16 tués, 45 blessés; Français,
1 tué, 1 blessé.
Les canonnières chinoises ont été capturées.
Londres, 19 juin.
Les journaux publient une dépêche de Shan-
gttaï disant que Chinois ont été tués à Takou.
Le bruit court que c'est l'impératrice qui au-
rait donné l'ordre aux forts de commencer l'at-
luijne
Les *r>rii sont occupés par les Russes.
D'après des informatisons officielles, la canon-
nière russe Mandseur a sauté après avoir été
frappée par un obus ennemi.
Le navire anglais Algerine et ta canonnière
al.emande MU ont subi des avaries graves.
Le même correspondant dit que plus de
hommes de troupes russes ont déjà été débar-
quées à Takou.
Les Pertes des Chinois
Londres, 19 juin.
Les .Iournaux publient la dépêche suivante de
Shanghai
Une grande partie de la garnison chinoise de
T-ikon a été tuée ou blessée par une magnifique
charge à la baïonnette des marins des forces
alliées. Trois des forts ont été complètement
détruits.
Les Navires en Rade de Takou
Londres, 19 juin.
Voici, d'après des renseignements recueillis
ce soir à l'amirauté, quels sont les navires qui
se trouvent actuellement en rade de Takou et
qui ont pris part hier à l'engagement au coups
auquel les marias internationaux se sont empa-
rés des forts chinois dominant la rade:
L'Angleterre n'est pas représentée par moins
de cinq cuirassés, trois croiseurs, trois torpilleurs
et trois canonnières. Une de ces canonnières,
Y Algerine, a été assez gravement endommagée
hier par le feu des forts chinois.
L'ercadre russe comprend deux cuirassés, le
Pelropaylowsk et le Sissoi-Velike, deux croiseurs
cuirassés, un croiseur de première classe, onze
cauonoières iu torpilleurs.
Les Japonais ont cinq navires de guerre, dont
deux de leurs plus modernes cuirassés, le Kas-
sagi et le Suma.
La France a un croiseur de première classe, le
D'Hntrecasteaux deux croiseurs de seconde
classe, le Detcartcs et le Jean-Bart; deux canon-
nières, la Surprise et le Lion.
L'Allemagne a un croiseur de première classe,
le Kaiserin-Augusla, trois croiseurs de seconde
classe et une canonnière.
Les Etats-Unis ont un croiseur et trois canon-
nières l'ttalie a deux croiseurs de seconde classe
et l'Autriche un croiseur-torpilleur.
Le total îles navires en rade est ainsi, à l'heure
actuelle, de cinquante-trois.
A PÉKIN
Londres, 19 juin.
La Westminster Gazette, dans un article sur
l'armée chinoise, dit que la portion la plus con-
sidérable que les Chinois puissent mettre en
campagne contre les troupes internataonales est
celle qui est commandée depuis quelques an-
nées par le général Yuan-Shi-Kai.
Le journal cite easuite des passagers d'un livre
publie par lord Charles Beresford, après son
voyage en Extrême-Orient.
Lord Beresford, qui a inspecté cette armée, dit
qu'elle se compose de 7,400 hommes. L'infanterie
est armée de Mausers. Elle a dix batteries d'ar-
tillerie à sixpièces de différents calibres, lan-
çant des projectiles d'une à six livres. La cava-
ferie est armée de ianees, de Mausers spéciaux,
et de Mausers d'infanterie.
Nouveaux Renforts
Berlin, 19 juin.
On estime ici que les contingents étrangers
sont trop faibles pour frapper un grand coup
contre les Chinnis.
La Russie elle-même pourrait difficilement
fournir les hommes nécessaires. Aussi en-
visage t-on l'éventualité de donner au Japon le
mandat d'étouffer l'insurrection.
Le Japon accepterait, en échange de compen-
sations territoriales que l'on pourrait d'autant
moins lui refuser que ses troupes occuperaient
effectivement les territoires chinois convoités.
Yokohama, 19 juin.
La nouvelle du bombardement des forts de
Takou et le bruit de la perte de deux navires
fille très simplement mise, au regard grave,
aux traits un peu tirée.
C'est ma voisine, Mlle Belcourt, fit Jean
Rédal; sans ses parents et sans elle je n'au-
rais peut-être pas surmonté les Idées noires
qui m'ont poursuivi depuis deux ans.
Les enfants dorment ? demanda la jeune
fille.
Oh sans doute la tête sur l'oreiller, il
n'y a plus personne.
Alors, je vais dire à papa et à maman
que vous viendrez toutà l'heure t
C'est entendu.
La jeuue fille s'en alla.
Mais, je pars, fit Victor, j'étais seule-
ment venu pour vous souhaiter le bonsoir.
Rien ne vous presse j'irai bien chez
mes voisins, une demi-heure plus tard.
Pourquoi pas de suite puisqu'ils vous
attendent ?.
Voyons, restez encore un peu. ça me
fait du bien de causer avec vous. Vous m'ê-
tes sympathique, il me semble que, malgré
votre jeunesse, vous me comprenez.
Pour sûr, je vous comprends. C'est que,
voyez-vous. j'aime aussi.
ft^dal le regarda bien en face, comme sur-
pris, puis apitoyé.
Et il dit:
C'«t vrai, c'est de votre Age. Tant pis!
mais peut-être ce n'est qu'un caprice
Oh si ce n'étiit qu'un caprice. je n'ai-
merais plus du tout à 1 heure qu'il est. C'est
la première fois, voyez-vous.
Oui, le premier amour. comme moi,
avec elle. On ne devrait jamais épouser la
femme qui est la première aimée. C'est trop
profond, ça ne meurt pas. Vrai, je vous
plains, mon garçon.
Vous avez raison, car je suis à plaindre,
monsieur RÉddL
Les Annonces et Réclames sont reçues à l'OFFICE D'ANNONCES
Paris IO, fifnce de ta Bourse. 10 Paria
de guerre anglais a provoqué une grande émo-
tion dans tout le Japon.
Le bruit court que les puissances auraient de-
mandé au Japon d'envoyer hommes pour
réprimer l'insurrection, et on croit que la gou-
vernement y consentira.
En attendant, hommes sont déjà partis.
On prépare d'autres transporta.
Prancfort-sur-ie-Mein, 19 juin.
D'après une information parue dans la Gtuett*
de Francfort, la Russie envoie, d" suite, un nou-
veau contingent de 20,000 hommes de troupes
vers Pékin.
Le même journal reçoit de Wilhelmshavan la
nouvelle que l'empereur d'Allemagne a ordonné
la mobilisation du deuxième bataillon de ma-
rine qui sera envoyé en Chine.
Berlin, 19 juin.
Le grand croiseur allemand le Fiirst-Bismarck
partira a la fin de juin de Kiel pour 1 Extrême-
Orient.
On télégraphie de Tsing-Tao, le 19 juin
Le croiseur allemand Irène est parti auionr-
d'hui pour Takou avec 240 soldats d'infanterie
de marine. Toutest calma ici.
Une Mission Détruite
La Société des missions reçoit le télégramme
suivani
• Han-Kow, 18 juin.
La populace a détruit l'établissement de la
mission a Tsao-Shio, près de Han-Kow. Les mis-
sionnaires sont arrivés sains et saufs & lian-
Kow. »
L'Attitude des Etats-Unis
Washington, 19 juin.
Le9* régiment, tiré des Philippines, est le seul
que le gouvernement entendu employer jusqu
présent. Le navire qui le transporte a un tirant
d'eau trop considérable, et le 9* régiment devra
se remuarquer sur des chaloupes, le transport
ne pouvant pas aller devant Takou.
Le ministre de Chine est sans nouvelles. ü
restera à Washington jusqu'à ce que de nou-
veaux événements se produisent
Les fonctionnaires déclarent que les Etats-
Unis ne sont pas on guerre avec la Chine. Il
n'est pas prouvé que la Chine ait sanctionné ou
commandé l'attaque du détachement étranger,
ni celle de la flotte à Takou. Il est possible que
le commandant chinois à Takou se soit révolté
et ait passé aux Boxers. Il n'y aura technique-
ment état de guerre que lorsque la dérl nation
formelle en aura été faite par une autorité com-
pétente.
Le gouvernement s'occupe de donner à l'ami-
ral américain en Chinn un commandement qui
l'empêchera de dépendre de t'amiral camman-
dant aux Philippines, atln de rendre ses mouve-
ments plus rapides.
L'amiral aux Philippines avait envoyé ce matin
de Cavite une dépêche demandant des instruc-
tions et s'il devait se joindre aux autres puis-
sances, qui n'agissent de concert que pour obte-
nir une solution satisfaisante, et demandant si
le gouvernement américain voudrait télégraphier
aux Philippines, sa décision.
PRÉPARATIFSJDÈ LA FRANCE
Ainsi que nous le disions hier, trois croiseurs
ont été désignés pour rallier le pavillon du cati-
tre-amiral Courrejolles devant Takou. Ces croi-
seurs sont le Uuictien, ÏAmirat-Charner et le
Friant.
Le premier, qui était armé à effectif complet,
prendra la mer le 23. et, grâce à sa marchr, ra-
pide, car il a dépassé 23 nœuds de vitesse aux
essais, sera dans un délai aussi court que pos-
sible sur le lieu de l'action. Le Guichen avait été
rattaché temporairement il l'escadre du Nord;
il est destiné aux mers lointaines et est un frère
du croiseur corsaire Chdteaurenault. Sou dépla-
cement est de tonnes et il porte deux ca-
nonx de 161 millimètres, six de dix de 47 et
cinq de
Les deux autres croiseurs qui étaient en ré-
serve, 2« catégorie, à Brest, ne pourront partir
en même temps que le Guiche, mais ordre a
été donné au port de les armer immédiatement
à effectif complet; les offlciers qui doivent em-
barqner ont été désignés hier soir. L'Amiral-
Charner est un croiseur cuirassé de ton-
neaux du même type que la flruix. Son artillerie
est plus considérable que celle du Guichen. mai*
il n'a ni sa vitesse ni son rayon d'action. Sou
armement comprend deux canons de milli-
mètres, six de 138, quatre de 65 et quatre tic t7.
Enfin, le Priant est un croiseur protégé de
classe qui a une grande endurance à la mur;
il a un déplacement de 3,7?2 tonnes el porte six
canons de 164 millimètres, quatre de 100, huit
de 47 et onze de 37.
Ces deux croiseurs quitteront Brest le
L'ensemble des trais croiseurs représenlu un
effectif de 1,350 hommes, officiers compris.
Dès que les affaires de Chine sont devenues
graves, des troupes ont quitté l'Indo-Chine pour
se rendre à Takou, il est important de no pas
démunir nos garnisons du Tonkin, de l'Annam
et de la Cochmrhine, aussi le ministre de la
Marine a-t-il prescrit l'envoi, dans le plus court
délei, de deux bataillon* d'infanterie de marine
et de deux batteries d'artillerie de la marine; ces
troupes seront transportées par la.Vive et un va-
peur affrété-
Le transport la Sive sera prêt à quitter le port
de Toulon le 25 juin,
L'effectif des troupes de la marine sera de
1,500 hommes environ et sera fourni par les
et 8' d'infanterie de marine, 4' de garnison et
1" d'artillerie de marine.
AU CONSEIL DES MINISTRES
Les ministres se sont réunis hier matin, à
l'Elysée, sous la présidence de NI. Loubet.
Le ministre des Affaires étrangères a entre-
tenu le Conseil de
L'accord est toujours complet, sur tous les
points, entre toutes les puissances.
Pourtant, vous devez vona trouver, vu
vos vingt ans, à la première période, c'est-à-
dire à la période heureuse.
Elle est finie déjà.
Vous avez rompu î
C'est elle.
Elle vous fait des Infidélités?
Hélas!
Jean se remit à rire, de ce rire où le sar-
casme sonnait amèrement.
Vous vous plaignez? Au contraire, frot-
tez-vous les mains. il vaut mieux avant
qu'après.
Ne vous moquez pas.
Allons donc il est préférable d'en rire
que d'en pleurer. Si elle m'avait fait des infi-
délités à cet âge-là, la mienne, je n'y aurais
plus pensé. probablement. et j'aurais eu
une vie comme un autre. point de joies, si
rares! comme elle m'en a donné peut-Mre.
mais la paix, la sécurité. c'est tout ce qu'un
homme doit demander sur terre.Une femme
honnête, des enfants bien portants. du tra-
vait. On est au monde, on y reste, surtout
quand on a charge d'âme. et on arrive ainsi
au bout de son routeau.
il tapa fortement, si fortement qu'il le flt
chanceler, sur l'épaule de son subordonné
Oui, Chauvette, il vaut mieux avant
qu'après. Oubliez-la. et mariez-vous avec
une fille que vous n'aimez pas.
Ça. jamais dit le jeune homme, se re-
mettant d'aplomb.
C'est le tort que vous aurez. Estimer
la mère de ses petits, c'est autrement préfé-
rable que de l'aimer. On la rend du reste,
je crois, plus heureuse.
Par exemple, je ne vois pas en quoi.
On est moins soupçonneux, moins ja-
loux. on ne l'embête pas à toujours lui re-
n'ocher d'en regarder un autre, ce. qui est
ANNONCES
Les communications entre Pékin et Tien-Tsia
sont toujours interrompues.
Un télégramme de notre consul général à
Shanghai, daté du 18 juin et reçu cette nuit, fait
connaître que te vice-roi a envoyé dimanche aux
autorités civiles et militaires l'ordra pressant da
veiller à la sécurité des étrangers.
Notre consul ajoute que les craintes de com-
plications diminuent sur le "ïang-Tsé-Kiang et
au Tsé-Tchouen.
Il fait savoir enfin que le vice-roi Li-liung-
Tchaag, mandé d'urgence à Pékin, partira de
Canton le 22 juin.
L'Ambassadeur de Chine
A la suite de (entrevue qu'il a eue lundi avee
M. Delcassé. l'ambassadeur de Chine a pris « sur
sa responsabilité » de télégraphier au vice-rot
de Yunnan dans les termes suivants
Comme il m'est impossible de télégraphier à
Pétrin pour vous faire parvenir des ordres, j«
prends sur ma responsabilité de vous inviter à
protéger M. François et les siens et de ne pas «
traver leur voyage, sinon la responsabilité de la vie
de tous cet Français retomber» sur vous. A peine
vous recevrez ce télégramme, veuillez m'en accuser
télégraphiquement la réception, pour ma saùsEao-
ton.
En raison de ces péniblas événements, le mt-,
ni-)' ,l.> la Chine il Paris et Mme Yu-Keng ont
cmiiremandé le d!ner et la réception qu ils of-
fraient le 22 juin, c'est-à-dire vendredi prochain,
aux membres du gouvernement et au corps dl·
piou)AUqu6.
La. Reclus© d'Amiens
(De notre coiTtspondant particulier)
Amiens, 19 juin.
Victor Sarot, le héros de l'affaire de ia rue
Dom-Bouquet, a quitte la prison de Bi cotre ft
cinq heures ouarantd-cinq ce soir-
Au coui-s d'un interrogatoire qui a eu lieu
hier, M' Jumel, défenseur de Sarot, avait de-
mandé In mise en liberté provisoire dé son client.
Elle a été accordée et Surot, libre, est sorti
quatre heures.
Il s'est aussitôt rendu chez das amis.
Le représentant de commerce proteste tou-
jours de son innocence pour les faits graves
dont on l'accusa. Voici la thèse qu'il soutient:
Il aimait Angèle Thieullet. lorsqu'il y a quel-
ques années elle tomba m ̃ '•̃ ;re les ins.
tances de son amant, elle i'-é tous les
soins qui lui ont été offert, < .̃.in'lr.nnéoà
la paresse et à l'oisiveté, lille st: t
tomba bientôt dans l'abrutissement
pict. Sarot prétend qu'il a nuurri Aukim; i mail-
tet par bonté et n'a pas parlé de sa situation par
honte du scandale. Sarot n'a rien voulu dire do
pi u^.
AngPle est toujours à l'Hôtel-Dii'ii. Elle sera
les Médecins out déclaré que son état mental
était nerilu.
L'aii' e semble devoir se terminer ainsi, nuit
l'opiaiou publique proteste.
A L'EXPOSITION
Chaque jour qui passe amène & l'Exposition
un nouveau contingent de visiteurs, et certes
jamais intérêt n'a été aussi grand ni plus mé-
rite.
L'affluence des étrangers est de plus en plua
marquée et le retentissement du succès obtenu
est si grand qu'à chaque instant on annonce ou
le ilôp irl d'une caravane d'ouvriers, ou l'arrivé»
d'une mission scienlitlquc, ou la visite d'uuo
haute personnalité étrangère.
Encore une fois, le monde stupéfait eu l'im-
pression que la France demeurait la vigilants
gar.lienue du Progrès, de la science et dos arts
partout c'est le thème concert d'éloges, d'admi-
ration et de respect.
Les Écoles
des Manufactures nationales
On ignore as^tiz généralement que les mer-
veilleux artisans qui lèguent il. l'art moderne
ces œuvres incomparables que sont les tapisse-
ries îles Gobelins et les porcelaines de Sèvres
sont recrutés parmi les élèves des deux écoles'
iri-tiiMées'ilans nos manufacturen nationales et
Jans lesquelles on enscigne à chacun les secrets
1 1 les mystères de l'ait du tapissier et du céra-
miste.
Ces écoles, extrêmement importantes, sont
assez mal représentées à l'Exposition univer»
Leur exposition particulière a trouvé place
dans l'exposition générale organisée par le mi-
nistère de l'Instruction publique, et bieu que le»
foiirti. rt la marche, on ne peut nier
quVIl' -nt seulement les initiés et res-
tent par conséquent lettre morte pour te publie.
L'Ecole professionnelle de la manufacture do
Sèvres expose quelques aquarelles, choisies
parrni les meilleure* et réellement intéressantes,
tant par la recherche artistique qu'ellea témoi-
gnent que par renseignement dont elles sont le
̃ -• .̃« mvi'.t' r?r>« bisiviltn et des pites
Ii ̃ .'̃' • ̃ ̃ ̃̃-̃•̃ .̃ ni > ̃̃̃] nc dira ja-
n.. -m nit.riMs.-nt le goi'i1 ]lie leurs auteur» ont déployé
r -̃ n:jjétIi' i"s poteries sorties des faïenceries
d. de Copenhague, etc., démon-
trent que la direction de l'école entend ne pas
dnmmiror étrangère au mouvement artistique
il ̃' ,̃'•'̃̃ paye.
::̃!<» science parfaite et quel
dévounii'-iit admirable prodiguent snns compter
les m.-iïir.j .(tu forment tes ouvriers d'art de nos
rn itionale8 cet oflort n'est pas
;i ut cest grand Hommage.
iui est initié, nous le répétons*,
vrai trop souvent. Puis, surtout et d'abord,
ne la prenez point jolie.
Moi je ne m'attacherais point un lait
deron
Mon garçon, une femme n'est laide que
si elle est un avorton. Je vous demande
qu'est-ce que ça peut faire à un bon brave
homme tranquille dans son ménage, que son
épouse ait le nez un peu plus droit ou un peu
plus en trompette, les yeux un peu plus
grands ou un peu plus petits, la taille plus
une ou plus grosse.
Ça, c'est l'appât, pour les autres.- mais
pour le mari Au bout de huit jours, Un',
voit plus rien, et chaque fois qu'on lui glfase
dans le tuyau de l'oreille Vous avez une jo-
lie femme! !» il a des tentations de gifler celui
qui lui rappelle que cette beauté est une deo
causes de son malheur.
Vous me regardez avec des yeux renver-
sés. Vous êtes jeune, Chauvette, pour peser
la valeur dû mes assertions. Je dois vous
psraltre plus ou moins toqué. Vous verrez,
mon petit, qu'un jour, si vous n'évitez pas la
bêtise que je vous signale, vous vous répéte-
rez trop tard il était dans le vrai, ce grin-
ceux de RédaL »
Que voulez-vous, on n'est pas maître de
certaines choses. C'est involontaire.
Taisez-von», un prévenu en vaut deux.
Si on l'était toujours, prévenu, on conduirait
sa vie.
AUons, au revoir. On vous reverra au
bureau après-demain?
Certainement; je voua le répète, le eau*
chemar sera passé.
Il se penchait sur le jeune homme, en let
reconduisant jusqu'à la porte
Oui, sa mort me soulage. Tant qu'eUa
vivait, je sentais, plus ou moins, mais tou-
jours, une griffe sur mon cœur. Je me dU
Le numéro S co-n/tlmes
MERCREDI 20 JUIN
ABONNEMENTS
PARIS et DÉPARTEMENTS Trois mois, 5 fr. Six mois, 9fr. Un an, 18 fr.
On s'abonne sans train dans lins les Boréaux de poste
Dernière Edition
L'AÉRO-CLDJJE FRANCE
On s'était flatté que l'année 1000, der-
nière du siècle, verrait la solution d'un pro-
blème qui a passionné et qui passionne
encore nombre d'esprits nous voulons
parler du problème de la direction des
Ballons.
Une société dont nous avons fait l'éloge
en son temps et qui avait cette originalité
de comprendre dans son sein beaucoup
d'amateurs à côté de quelques savants,
l'Aéro-Club de France, s'était fondée il y a
deux ans en vue de fournir il nos aéro-
nautes les ressources et te champ d'expé-
riences qui leur manquaient jusqu'ici. Jus-
tement désireux de restituer à l'aérostation
la place d'honneur qui lui revient en tète
des sports de l'avenir et qu'avait quelque
peu accaparée l'automobilisme, les mem-
bres de cette société avaient institué par
surcroît un grand concours, dont les épreu-
ves devaient coïncider avec le milieu de
l'Exposition de 1900.
Or, jugez de ln surprise des socié!aires
M. Emmanuel Aimé, secrétaire général de
l'Aéro-Club, vient d'informer la commission
qu'aucun engagement pour la première pé-
riode du concours, laquelle devait aller du
1er au 15 juin dernier, n'avait été reçu au
secrétariat de la société, « malgré le nom-
bre considérable de lettres envoyées par
les inventeurs qui s'appliquent au problème
de la locomotion aérienne ».
D'après M. Emmanuel Aimé, il n'existe
en France qu'un seul ballon, celui de
M. Santos-Dumont, qui, possédant une
forme allongée et muni d'un propulseur,
soit actuellement prêt à faire des essais de
direction. Encore l'expérimentateur hésite-
t-il à s'inscrire, en présence des conditions
difficiles de l'épreuve.
On voit ce qu'il faut penser des bruits
qui avaient couru en ces derniers temps et
qui tendaient à nous donner le problème de
la direction des ballons comme définitive-
ment résolu.
Tantôt c'était un ingénieur français, M.
Contour, qui avait fait cette importante dé-
couverte. On ajoutait que les expériences de
M. Contour avaient lieu dans l'enceinte
même de l'Exposition internationale du
commerce et de l'industrie et que M. Dela-
garde, l'aéronaute bien connu, dirigeait en
personne les manœuvres de l'aérostat.
Tantôt c'était un autre inventeur français,
M. Roze, qui venait de faire construire à
Colombes un appareil d'aviation dont on
disait morv&ill© et qu'il comptait expéri-
rflenter très prochainement. Avec cet appa-
reil, M. Roze affirmait qu'il pourrait se di-
riger à son gré dans le sens vertical, hori-
zontal et oblique, traverser des nuages et
même des cyclones, avancer enfin contre
les vents les plus violents.
On pensait bien pourtant en avoir fini
avec les machines à voler. Depuis Icare, de
fabuleuse mémoire, aucun des téméraires
qui ont essayé de résoudre autrement que
sur le papier le difficultueux problème du
« plus laurrl que l'air Il n'a eu à se louer de
ses tentatives. La plupart des « hommes
volants sont tombés à plat sur le sol et se
sont cassés les reins.
Sans parler rlu fameux aéroplane d'Edi-
son, armé de six grandes ailes et qui ne prit
jamais sa volée que dans le cerveau du cé-
lèbre inventeur américain, il n'est besoin
que de rappeler les machines volantes de
Leturr, d'Otto Lilienthal, d'Hiram Maxim,
de Langley et, plus récemment, du profes-
seur Wellner, de Brünn (Moravie).
L'appareil de M. Wellner semblait pour-
tant réaliser un type assez heureux, puis-
qu'il conciliait le système de la navigation
hélice avec celui de la navigation à voiles.
Ou plutôt les voiles de M. Wellner étaient
d'une nature spéciale jumellées et dispo-
sées en un ou plusieurs groupes, elles pou-
vaient tourner dans des directions coutrai-
res, cependant qu'une nacelle fusiforme,
actionnée par un moteur électrique, était
suspendue horizontalement sous le centre
des roues.
Un gouvernail, fixé à l'extrémité de l'ap-
̃^roil, lui imprimait la direction voulue.
.♦/ Wellner reconnaissait d'ailleurs que sa
machine volante ne pouvait produire tout
son etîet que dans les zones de vent mo-
déré, c'est-à-dire 150 ou 200 mètres au-
dessus du sol.
Ne 14. Feuilleton du PETIT Parisien.
Main Gauche
GRAND ROMAN INÉDIT
PREMIÈRE PARTIE
SERMENT D'AMOUR
XI (suite)
Jean Rédal. eut un rire saccadé
L'assassin est un imbécile, Il n'avait
qu'à la taisser.
Ou un malin, le revolver l'aurait peut-
être fait pincer.
Le caissier glissa ses doigts sur son front
eu portait la sueur.
Enfin, bientôt, le cauchemar sera fini;
on tâchera de n'y plus penser.
Oui, il faut éloigner cette idée.
J'y arriverai
Il ajouta, frappant nerveusement du poing
sur la table, où cliqueta la vaisselle
Une mère comme celle-là, il vaut mieux
que des enfants n'en aient plus.
Certainement. elle ne pourrait que leur
faire du tort, dans l'avenir. Quant à vous,
monsieur Rédal, vous êtes joliment débar-
rassé
Il ne répondit point.
Il eut le mouvement qu'il avait de temps
en temps depuis trois jours, une espèce de
geste qui eût semble machinal si on l'ellt
remarqué, par lequel il portait la main sur
une de ses poches de poitrine, comme s'il
eût tàté quelque chose.
Ce que personne ne soupçonnait, c'est qu'il
Il ne parait point, malgré tout, que les
expériences du professeur WeUner aient eu
les résultats décisifs qu'il en attendait. La
grande querelle des partisans de l'aérostati-
que à moteur et de l'aérostatique à voiles
dure toujours et ne semble pas à la veille
d'être tranchée.
Voyez pourtant les oiseau*, disent
MM. Lilienthal, Hiram Maxim, Langley,
Wellner, ils n'ont qu'une paire d'ailes et ils
volent.
Là est justement le mystère. Puis, comme
l'a fait observer le docteur Suzor, s'il est
vrai que l'oiseau se serve de ses ailes pour
voler, il possède par surcroit, entre sa peau
et ses plumes somatiques, une sorte de sac
rempli d'air chaud qui se gonfle et se dé-
gonfle à volonté. C'est vraisemblablement
dans cette propriété de l'oiseau, tout autant
que dans ses ailes, qu'il faut aller chercher
le secret de son vol.
J'ignore si M. Roze, le dernier en date
des constructeurs de machines volantes,
s'est posé la question. Son appareil d'avia-
tion est double, parait-il, au contraire de
tous ceux que l'on avait imaginés jusqu'à ce
jour il comprend deux énormes fuseaux
ou « cigares » de soie tendue sur une lé-
gère carcasse d'aluminium. La nacelle et le
moteur pour les hélices sont situés entre
les deux fuseaux, de façon que, si la ma-
chine tombe sur le sol, l'aéronaute reste
suspendu au-dessus de celui-ci sans se faire
aucun mnl que si, d'aventure, la chute avait
lieu en pleine mer, les fuseaux serviraient
de flotteurs, et l'eau n'atteindrait même pas
la nacelle d'où l'impossibilité de se noyer.
Nous ne suspectons ici ni la bonne foi de
M. Roze ni celle de M. Contour. Si leurs
appareils possèdent cependant toutes les
qualités qu'ils leur découvrent, que ne s'a-
dressent-ils, pour les expérimenter, àl'Aéro-
Club de France? Tant qu'une commission
officielle ne se sera pas prononcée sur leur
cas, le public, tant de fois alléché et déçu,
sera bien obligé de faire ses réserves.
L'aérostatique est d'ailleurs entrée, depuis
quelques années, dans une voie nouvelle où
elle rend déjà d'incontestables services, en-
core qu'on ne soit pas plusavancé que jadis
sur le problème de la direction des aéros-
tats. On sait par exemple ce que la météo-
rologie doit à l'invention des ballons-sondes.
Plus récemment MM. Vallot et Lecarme
ont tenté avec un certain succès de commu-
niquer, à grande distance et sans aucun
conducteur, entre la terre et un ballon libre,
par le moyen des ondes hertziennes. Le
poste transmetteur était disposé dans la
plaine Saint- Denis, à l'usine à gaz du Landy;
le récepteur dans le ballon. Le départ eut
lieu le 12 mai dernier, à neuf heures du
matin le ballon s'éleva d'abord verticale-
ment, puis dériva lentement, ce qui n'empê-
cha pas les signaux d'être très nettement
perçus jusqu'à une altitude de 600 mètres
et une distance horizontale de cinq kilomè-
tres, puis, plus faiblement, jusqu'à une
altitude de 800 mètres et une distance de
six kilomètres.
De cette intéressante expérience il semble
bien résulter qu'un ballon peut communi-
quer avec la terre sans aucun conducteur
et par le seul intermédiaire d'un poste ter-
restre et d'un récepteur placé dans l'aéros-
tat.
Tout n'est donc point vanité dans l'aéros-
tatique. Il est malheureusement probable
que l'année 1900 ne verra pas encore la so-
lution du grand problème de la locomotion
aérienne. Mais il y a d'autres problèmes
que celui-là, et quoique l'Aéro-Club de
France soit composé surtout de sportsmen,
c'est-à-dire d'hommes intéressés d'abord
aux questions pratiques, les membres de
cette société ont bien compris qu'ils ne de-
vaient pas s'en tenir à ces seules questions.
C'est le vice-président de l'Aéro-Club de
France, M. le comte de La Vaulx, qui s'était
chargé lui-même, lors des dernières expé-
riences de télégraphie sans fil, de la con-
duite de l'aérostat monté par lui et par MM.
Vatlot et Giraud. Les ressources de la So-
ciété sont assez grandes, en effet, pour lui
permettre d'excéder quelques peu son pro-
gramme primitif et d'oublier qu'elle fut,
originairement, une simple société de sport.
Flle a su montrer qu'été pouvnit être aussi
bien une société scientifique.
C'est par là qu'elie a pris rang parmi les
institutions utiles de ce temps. Pour signi-
ficatif qu'il soit, l'échec du premier con-
cours de l'Exposition ne doit pas la décou-
rager si les inventeurs n'ont point répondu
à son appel, ce n'est point sa faute. Elle a
y avait bien quelque chose dans cette poche,
un objet dur, un revolver.
Le jeune comptable reprit:
Comme vous dites, bientôt, le cauche-
mar sera passé.
Rédal secoua la tête.
Il mit ses coudes sur la table, son front
dans ses mains.
Non, voyez-vous, Chauvette, mon exis-
tence tout entière est empoisonnée.
Allons, voilà que vous perdez courage.
Vous vous remarierez.
Le caissier se redressa
Me remarier, moit Me remarier?. Est-
ce que vous êtes fou1?
Toutes les femmes ne sont pas. ce
qu'était la vôtre.
Toutes si elles ne sont pas cela, elles
sont autre chose. Les femmes, vous ne les
connaissez point. Est-ce qu'on peut en par-
ler, à votre âge?. Jusqùà ce qu'on en ait
sautfert, on les admire, on les désire, on les
adule. on les hisse sur un piédestal. Même
quaud on en a souffert, elles restent les êtres
qu'on adorera, qui vous feront souffrir en-
core. Puis un jour, c'est trop. on ne peut
plus. on les hait plus qu'on ne les aime.
Tenez, je comprends les hommes qui tuent à
force d amour.
C'était au tour de Victor Chauvette à poser
ses coudes sur le bord de la table, pour se
cacher le visage dans les mains.
Ces paroles amères, ces paroles cruelles
jetées par cet homme, avec rancune, avec
race, ne touchaient-elles pas en lui une fibre
déjà froissée, déjà souffrante et douloureuse?
Avait-il raison ce mari bafoué, trompé et
quitté, retrouvant après deux années de sé-
paration, sur une dalle glacée de la Morgue,
la compagne d'une partie de sa vie, la mère
de ses enfants, la femme comme il venait de
Direotlon: 18. Rue d'Enehlen. PAJR.IS
TOUS LES JEUDIS
Supplément Littéraire Ilfustré en Couleurs ;Huit Pages) 5 Centimes.
vu, d'ailleurs, sur nombre de points, le
succès répondre à ses efforts. Puis tout
n'est pas dit encore sur la question de la
locomotion aérienne. Un second concours
doit s'ouvrir en août; qui sait s'il no nous
réserve pas quelque surprise ?
JEAN FROLLO
LE
Sepplfeni Littéraire k Petit Parisien
ILLUSTRÉ EN COULEURS
qui parait aujourd'hui mercredi, contient
deux superbes gravures en couleurs.
A la premikre page
LES INONDATIONS DANS LE MIDI
A la huitiètne paqe
Une Séance de Réception à l'Académie française
Voir dans l'intérieur du journal
LE PALAIS DE LA GRANDE-BRETAGNE
a l'exposition DE
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
Les dépêches que nous publions plus loin
donnent des détails assez précis sur le fait
d'armes glorieux qui a fait tomber les forts
de Takou entre les mains de la flotte interna-
tionale.
On est toujours sans nouvelles de Pékin.
Nous publions des reaseiga«mentâ intéres-
sants et absolument inédits sur la situation
des légations dans la capitale de l'empire
chinois.
Ces renseignements sont assez rassurants
et il convient, en outre, de ne pas oublier
que la cour sera probablement très troublée
par le premier acte d'énergie accompli à
l'embouchure du Peï-Ho et qui montre l'union
de toutes les grandes puissances.
LES LÉGATIONS A PÉKIN
La situation des diplomates européens à Pékin
préoccupe vivement l'opinion publique on se
demande aussi si nos compatriotes auront pu
trouver un refuge dans les légations, et si ces
légations ne sont pas elles-mêmes en grand
danger.
Un de nos amis, qui connatt bien la Chine et
qui a habité longtemps la capitale du Céleste-
Empire, a été à même d'envisager souvent les
éventualités d'un soulèvement populaire, et il
se montre relativement rassuré.
Les raisons qu'il donne, tirées de la situation
générale et de la position occupée par les léga-
tions dans la ville, sont sérieuses, Elles peuvent
sans doute être démenties demain par l'événe-
ment, surtout si l'entente n'a pas été complète
dans le corps diplomatique mais elles n'en
constituent pas moins, jusqu'à preuve du con-
traire, des présomptions de nature à calmer les
alarmes.
Les ministres européens disposent de sol-
dats environ et de 5 canons à tir rapide, a-t-on
dit. La prise surprenante des forts de Takou,
enlevés à la baïonnette, quoique ce fussent des
ouvrages en terre considérables et réputés im-
prenables sans un siège régulier, montre la fai-
blesse militaire des Chinois. Européens
forment donc une force sérieuse, pouvant ré-
sister.
Il faut se rappeler en outre que Pékin est en-
touré d'une haute muraille de 17 mètresenviron,
ayant 15 mètres d'épaisseur.
Toutes les légations européennes sont grou-
pées très près de cette muraille: celle d'Allema-
gne à une distance de 60 mètres, celle d'Autriche,
la plus éloignée, à 300 mètres environ.
Deux bastions, à 1,800 mètres l'un de l'autre,
comprennent l'espace de la muraille attenant
aux légations.
Si, dès l'origine des Inquiétudes, on a occupé
militairement ce rempart véritable s« en inter-
disant l'accès, ce qui était une mesure élémen-
taire de sécuri;é,los légations ont donc une pre-
mière protection par le fait de la possession
d'une position dominante.
En outre, une seconde enceinte, ayant la
forme d'une demi-circonférence et s'appuyant
sur la muraille, se termine par un troisième
bastion. En s'y installant également, on se se-
rait trouvé dans un réduit véritable dont la dé-
fense était facile, et assez vaste pour contenir la
petite colonie européenne à l'abri d'un coup de
main.
En résumé, si de patriotiques soucis sont légi-
times, des espérances basées sur un raisonne-
ment sont permises, même si l'audace du gou-
vernement chinois avait été assez grande pour
permettre un attentat contre le droit des gens, et
s'exposer ainsi à toutes les représailles.
PRISE DES FORTS DE TAKOU
Londres, 19 juin, 6 h. soir.
L'Amirauté communique ta dépêche suivante:
L'officier commandant le navire de guerre
Endymion, télégraphie:
Liu-Kua-Tau, 18 juin, S h. 30 soir.
Le fort de Takou a ouvert le feu le 17 juin à
le dire, placée sur un piédestal, celle qu'on
aime enfin. qu'on tuerait à force de l'aimer
Un autre se chargeait de remplir la prédic-
tion de la diseuse de bonne aventure.
La malheureuse mourait assassinée.
Lui, l'amoureux de Zette, de la pauvre pe-
tite Zette, qui se frappait elle-même avec un
couteau, lui qui disait, il n'y avait pas si long-
temps, à l'ingrate, qu'il se sentait capable de
la tuer s'il la voyait jamais'à à un autre, lui
qui souffrait déjà,'en la cachant, cette tor-
ture dont parlait Jean Rédal, il ne ressentait
en son âme, envers celle qui la lui causait,
qu'une grande, une immense pitié, une pitié
où, il s en rendait bien compte, vivait tout
entier son amour.
Les femmes n'étaient-elles donc, en effet,
que des coquines?
Les derniers mots du caissier ne produisi-
rent pas sur lui l'effet qu'ils eussent produit
s'il l'eût regardé.
Peut être se fùt-il demandé, tant était trou-
blante l'expression de sa physionomie, si ce
n'était pas lui. l'auteur du crime.
Ou il y avait de la folie sur ce visage, ou il
portait l'empreinte d'un acte contre la con-
science et la nature.
Le grelot de l'antichambre tinta encore.
Le veuf se leva, comme il s'était levé un
quart d'heure plus tôt, avec une précipitation
fébrile.
Monsieur Rédal, dit une voix douce, venez
donc chez nous, cela vous changera plus que
si nous venions ici. Puis, vous savez, il faut
toujours à maman la même température, elle
ne peut guère sortir de sa chambre.
J'ai quelqu'un, mademoiselle Thérèse,
tout à l'heure.
Victor, arraché à ses réflexions, se mit sur
ses jambes et se retourna.
11 se trouva en présence d'une grau de jeune
une heure du matin, sur les navires des flottes
alliées. Après un engagement de six heures, les
forts ont été réduïts au silence, et occupés par
l»f««:es alliées. Des renforts de troupes desti-
nés à donner l'assaut des forts avaient été débar-
qués dans l'après-midi du jour précédent.
Les navires de guerre anglais qui avaient été
engagés sur le fleuve sont i'Aigerine, le Faune
et le Whiiing. Ces deux derniers navires ont
capturé quatre contre-torpilleurs chinois.
Les pertes de l'équipage de VAlgerine ont été
légères. Celles des troupes qui ont donné l'as-
saut sont inconnues.
Un croiseur chinois de 2* classe, battant pavil-
lon amiral, a été retenu en dehors de Takou par
les flottes alliées.
Aucune information relative au retour à Tien-
Tsin de l'amiral Seymour n'avait été reçue par
le vice- amiral commandant à Takou, le 17 juin,
à deux heures de l'après-midi.
L'officier commandant le navire Endymion ter-
mine sa dépêche en disant «Je pars immédia-
tement pour Takou.
Les Pertes
des Troupes internationales
Che-Fou, 19 juin.
Les pertes subies par les troupes internatio-
nales à la prise des forts de Takou sont
7 blessés; Russes, 16 tués, 45 blessés; Français,
1 tué, 1 blessé.
Les canonnières chinoises ont été capturées.
Londres, 19 juin.
Les journaux publient une dépêche de Shan-
gttaï disant que Chinois ont été tués à Takou.
Le bruit court que c'est l'impératrice qui au-
rait donné l'ordre aux forts de commencer l'at-
luijne
Les *r>rii sont occupés par les Russes.
D'après des informatisons officielles, la canon-
nière russe Mandseur a sauté après avoir été
frappée par un obus ennemi.
Le navire anglais Algerine et ta canonnière
al.emande MU ont subi des avaries graves.
Le même correspondant dit que plus de
hommes de troupes russes ont déjà été débar-
quées à Takou.
Les Pertes des Chinois
Londres, 19 juin.
Les .Iournaux publient la dépêche suivante de
Shanghai
Une grande partie de la garnison chinoise de
T-ikon a été tuée ou blessée par une magnifique
charge à la baïonnette des marins des forces
alliées. Trois des forts ont été complètement
détruits.
Les Navires en Rade de Takou
Londres, 19 juin.
Voici, d'après des renseignements recueillis
ce soir à l'amirauté, quels sont les navires qui
se trouvent actuellement en rade de Takou et
qui ont pris part hier à l'engagement au coups
auquel les marias internationaux se sont empa-
rés des forts chinois dominant la rade:
L'Angleterre n'est pas représentée par moins
de cinq cuirassés, trois croiseurs, trois torpilleurs
et trois canonnières. Une de ces canonnières,
Y Algerine, a été assez gravement endommagée
hier par le feu des forts chinois.
L'ercadre russe comprend deux cuirassés, le
Pelropaylowsk et le Sissoi-Velike, deux croiseurs
cuirassés, un croiseur de première classe, onze
cauonoières iu torpilleurs.
Les Japonais ont cinq navires de guerre, dont
deux de leurs plus modernes cuirassés, le Kas-
sagi et le Suma.
La France a un croiseur de première classe, le
D'Hntrecasteaux deux croiseurs de seconde
classe, le Detcartcs et le Jean-Bart; deux canon-
nières, la Surprise et le Lion.
L'Allemagne a un croiseur de première classe,
le Kaiserin-Augusla, trois croiseurs de seconde
classe et une canonnière.
Les Etats-Unis ont un croiseur et trois canon-
nières l'ttalie a deux croiseurs de seconde classe
et l'Autriche un croiseur-torpilleur.
Le total îles navires en rade est ainsi, à l'heure
actuelle, de cinquante-trois.
A PÉKIN
Londres, 19 juin.
La Westminster Gazette, dans un article sur
l'armée chinoise, dit que la portion la plus con-
sidérable que les Chinois puissent mettre en
campagne contre les troupes internataonales est
celle qui est commandée depuis quelques an-
nées par le général Yuan-Shi-Kai.
Le journal cite easuite des passagers d'un livre
publie par lord Charles Beresford, après son
voyage en Extrême-Orient.
Lord Beresford, qui a inspecté cette armée, dit
qu'elle se compose de 7,400 hommes. L'infanterie
est armée de Mausers. Elle a dix batteries d'ar-
tillerie à sixpièces de différents calibres, lan-
çant des projectiles d'une à six livres. La cava-
ferie est armée de ianees, de Mausers spéciaux,
et de Mausers d'infanterie.
Nouveaux Renforts
Berlin, 19 juin.
On estime ici que les contingents étrangers
sont trop faibles pour frapper un grand coup
contre les Chinnis.
La Russie elle-même pourrait difficilement
fournir les hommes nécessaires. Aussi en-
visage t-on l'éventualité de donner au Japon le
mandat d'étouffer l'insurrection.
Le Japon accepterait, en échange de compen-
sations territoriales que l'on pourrait d'autant
moins lui refuser que ses troupes occuperaient
effectivement les territoires chinois convoités.
Yokohama, 19 juin.
La nouvelle du bombardement des forts de
Takou et le bruit de la perte de deux navires
fille très simplement mise, au regard grave,
aux traits un peu tirée.
C'est ma voisine, Mlle Belcourt, fit Jean
Rédal; sans ses parents et sans elle je n'au-
rais peut-être pas surmonté les Idées noires
qui m'ont poursuivi depuis deux ans.
Les enfants dorment ? demanda la jeune
fille.
Oh sans doute la tête sur l'oreiller, il
n'y a plus personne.
Alors, je vais dire à papa et à maman
que vous viendrez toutà l'heure t
C'est entendu.
La jeuue fille s'en alla.
Mais, je pars, fit Victor, j'étais seule-
ment venu pour vous souhaiter le bonsoir.
Rien ne vous presse j'irai bien chez
mes voisins, une demi-heure plus tard.
Pourquoi pas de suite puisqu'ils vous
attendent ?.
Voyons, restez encore un peu. ça me
fait du bien de causer avec vous. Vous m'ê-
tes sympathique, il me semble que, malgré
votre jeunesse, vous me comprenez.
Pour sûr, je vous comprends. C'est que,
voyez-vous. j'aime aussi.
ft^dal le regarda bien en face, comme sur-
pris, puis apitoyé.
Et il dit:
C'«t vrai, c'est de votre Age. Tant pis!
mais peut-être ce n'est qu'un caprice
Oh si ce n'étiit qu'un caprice. je n'ai-
merais plus du tout à 1 heure qu'il est. C'est
la première fois, voyez-vous.
Oui, le premier amour. comme moi,
avec elle. On ne devrait jamais épouser la
femme qui est la première aimée. C'est trop
profond, ça ne meurt pas. Vrai, je vous
plains, mon garçon.
Vous avez raison, car je suis à plaindre,
monsieur RÉddL
Les Annonces et Réclames sont reçues à l'OFFICE D'ANNONCES
Paris IO, fifnce de ta Bourse. 10 Paria
de guerre anglais a provoqué une grande émo-
tion dans tout le Japon.
Le bruit court que les puissances auraient de-
mandé au Japon d'envoyer hommes pour
réprimer l'insurrection, et on croit que la gou-
vernement y consentira.
En attendant, hommes sont déjà partis.
On prépare d'autres transporta.
Prancfort-sur-ie-Mein, 19 juin.
D'après une information parue dans la Gtuett*
de Francfort, la Russie envoie, d" suite, un nou-
veau contingent de 20,000 hommes de troupes
vers Pékin.
Le même journal reçoit de Wilhelmshavan la
nouvelle que l'empereur d'Allemagne a ordonné
la mobilisation du deuxième bataillon de ma-
rine qui sera envoyé en Chine.
Berlin, 19 juin.
Le grand croiseur allemand le Fiirst-Bismarck
partira a la fin de juin de Kiel pour 1 Extrême-
Orient.
On télégraphie de Tsing-Tao, le 19 juin
Le croiseur allemand Irène est parti auionr-
d'hui pour Takou avec 240 soldats d'infanterie
de marine. Toutest calma ici.
Une Mission Détruite
La Société des missions reçoit le télégramme
suivani
• Han-Kow, 18 juin.
La populace a détruit l'établissement de la
mission a Tsao-Shio, près de Han-Kow. Les mis-
sionnaires sont arrivés sains et saufs & lian-
Kow. »
L'Attitude des Etats-Unis
Washington, 19 juin.
Le9* régiment, tiré des Philippines, est le seul
que le gouvernement entendu employer jusqu
présent. Le navire qui le transporte a un tirant
d'eau trop considérable, et le 9* régiment devra
se remuarquer sur des chaloupes, le transport
ne pouvant pas aller devant Takou.
Le ministre de Chine est sans nouvelles. ü
restera à Washington jusqu'à ce que de nou-
veaux événements se produisent
Les fonctionnaires déclarent que les Etats-
Unis ne sont pas on guerre avec la Chine. Il
n'est pas prouvé que la Chine ait sanctionné ou
commandé l'attaque du détachement étranger,
ni celle de la flotte à Takou. Il est possible que
le commandant chinois à Takou se soit révolté
et ait passé aux Boxers. Il n'y aura technique-
ment état de guerre que lorsque la dérl nation
formelle en aura été faite par une autorité com-
pétente.
Le gouvernement s'occupe de donner à l'ami-
ral américain en Chinn un commandement qui
l'empêchera de dépendre de t'amiral camman-
dant aux Philippines, atln de rendre ses mouve-
ments plus rapides.
L'amiral aux Philippines avait envoyé ce matin
de Cavite une dépêche demandant des instruc-
tions et s'il devait se joindre aux autres puis-
sances, qui n'agissent de concert que pour obte-
nir une solution satisfaisante, et demandant si
le gouvernement américain voudrait télégraphier
aux Philippines, sa décision.
PRÉPARATIFSJDÈ LA FRANCE
Ainsi que nous le disions hier, trois croiseurs
ont été désignés pour rallier le pavillon du cati-
tre-amiral Courrejolles devant Takou. Ces croi-
seurs sont le Uuictien, ÏAmirat-Charner et le
Friant.
Le premier, qui était armé à effectif complet,
prendra la mer le 23. et, grâce à sa marchr, ra-
pide, car il a dépassé 23 nœuds de vitesse aux
essais, sera dans un délai aussi court que pos-
sible sur le lieu de l'action. Le Guichen avait été
rattaché temporairement il l'escadre du Nord;
il est destiné aux mers lointaines et est un frère
du croiseur corsaire Chdteaurenault. Sou dépla-
cement est de tonnes et il porte deux ca-
nonx de 161 millimètres, six de dix de 47 et
cinq de
Les deux autres croiseurs qui étaient en ré-
serve, 2« catégorie, à Brest, ne pourront partir
en même temps que le Guiche, mais ordre a
été donné au port de les armer immédiatement
à effectif complet; les offlciers qui doivent em-
barqner ont été désignés hier soir. L'Amiral-
Charner est un croiseur cuirassé de ton-
neaux du même type que la flruix. Son artillerie
est plus considérable que celle du Guichen. mai*
il n'a ni sa vitesse ni son rayon d'action. Sou
armement comprend deux canons de milli-
mètres, six de 138, quatre de 65 et quatre tic t7.
Enfin, le Priant est un croiseur protégé de
classe qui a une grande endurance à la mur;
il a un déplacement de 3,7?2 tonnes el porte six
canons de 164 millimètres, quatre de 100, huit
de 47 et onze de 37.
Ces deux croiseurs quitteront Brest le
L'ensemble des trais croiseurs représenlu un
effectif de 1,350 hommes, officiers compris.
Dès que les affaires de Chine sont devenues
graves, des troupes ont quitté l'Indo-Chine pour
se rendre à Takou, il est important de no pas
démunir nos garnisons du Tonkin, de l'Annam
et de la Cochmrhine, aussi le ministre de la
Marine a-t-il prescrit l'envoi, dans le plus court
délei, de deux bataillon* d'infanterie de marine
et de deux batteries d'artillerie de la marine; ces
troupes seront transportées par la.Vive et un va-
peur affrété-
Le transport la Sive sera prêt à quitter le port
de Toulon le 25 juin,
L'effectif des troupes de la marine sera de
1,500 hommes environ et sera fourni par les
et 8' d'infanterie de marine, 4' de garnison et
1" d'artillerie de marine.
AU CONSEIL DES MINISTRES
Les ministres se sont réunis hier matin, à
l'Elysée, sous la présidence de NI. Loubet.
Le ministre des Affaires étrangères a entre-
tenu le Conseil de
L'accord est toujours complet, sur tous les
points, entre toutes les puissances.
Pourtant, vous devez vona trouver, vu
vos vingt ans, à la première période, c'est-à-
dire à la période heureuse.
Elle est finie déjà.
Vous avez rompu î
C'est elle.
Elle vous fait des Infidélités?
Hélas!
Jean se remit à rire, de ce rire où le sar-
casme sonnait amèrement.
Vous vous plaignez? Au contraire, frot-
tez-vous les mains. il vaut mieux avant
qu'après.
Ne vous moquez pas.
Allons donc il est préférable d'en rire
que d'en pleurer. Si elle m'avait fait des infi-
délités à cet âge-là, la mienne, je n'y aurais
plus pensé. probablement. et j'aurais eu
une vie comme un autre. point de joies, si
rares! comme elle m'en a donné peut-Mre.
mais la paix, la sécurité. c'est tout ce qu'un
homme doit demander sur terre.Une femme
honnête, des enfants bien portants. du tra-
vait. On est au monde, on y reste, surtout
quand on a charge d'âme. et on arrive ainsi
au bout de son routeau.
il tapa fortement, si fortement qu'il le flt
chanceler, sur l'épaule de son subordonné
Oui, Chauvette, il vaut mieux avant
qu'après. Oubliez-la. et mariez-vous avec
une fille que vous n'aimez pas.
Ça. jamais dit le jeune homme, se re-
mettant d'aplomb.
C'est le tort que vous aurez. Estimer
la mère de ses petits, c'est autrement préfé-
rable que de l'aimer. On la rend du reste,
je crois, plus heureuse.
Par exemple, je ne vois pas en quoi.
On est moins soupçonneux, moins ja-
loux. on ne l'embête pas à toujours lui re-
n'ocher d'en regarder un autre, ce. qui est
ANNONCES
Les communications entre Pékin et Tien-Tsia
sont toujours interrompues.
Un télégramme de notre consul général à
Shanghai, daté du 18 juin et reçu cette nuit, fait
connaître que te vice-roi a envoyé dimanche aux
autorités civiles et militaires l'ordra pressant da
veiller à la sécurité des étrangers.
Notre consul ajoute que les craintes de com-
plications diminuent sur le "ïang-Tsé-Kiang et
au Tsé-Tchouen.
Il fait savoir enfin que le vice-roi Li-liung-
Tchaag, mandé d'urgence à Pékin, partira de
Canton le 22 juin.
L'Ambassadeur de Chine
A la suite de (entrevue qu'il a eue lundi avee
M. Delcassé. l'ambassadeur de Chine a pris « sur
sa responsabilité » de télégraphier au vice-rot
de Yunnan dans les termes suivants
Comme il m'est impossible de télégraphier à
Pétrin pour vous faire parvenir des ordres, j«
prends sur ma responsabilité de vous inviter à
protéger M. François et les siens et de ne pas «
traver leur voyage, sinon la responsabilité de la vie
de tous cet Français retomber» sur vous. A peine
vous recevrez ce télégramme, veuillez m'en accuser
télégraphiquement la réception, pour ma saùsEao-
ton.
En raison de ces péniblas événements, le mt-,
ni-)' ,l.> la Chine il Paris et Mme Yu-Keng ont
cmiiremandé le d!ner et la réception qu ils of-
fraient le 22 juin, c'est-à-dire vendredi prochain,
aux membres du gouvernement et au corps dl·
piou)AUqu6.
La. Reclus© d'Amiens
(De notre coiTtspondant particulier)
Amiens, 19 juin.
Victor Sarot, le héros de l'affaire de ia rue
Dom-Bouquet, a quitte la prison de Bi cotre ft
cinq heures ouarantd-cinq ce soir-
Au coui-s d'un interrogatoire qui a eu lieu
hier, M' Jumel, défenseur de Sarot, avait de-
mandé In mise en liberté provisoire dé son client.
Elle a été accordée et Surot, libre, est sorti
quatre heures.
Il s'est aussitôt rendu chez das amis.
Le représentant de commerce proteste tou-
jours de son innocence pour les faits graves
dont on l'accusa. Voici la thèse qu'il soutient:
Il aimait Angèle Thieullet. lorsqu'il y a quel-
ques années elle tomba m ̃ '•̃ ;re les ins.
tances de son amant, elle i'-é tous les
soins qui lui ont été offert, < .̃.in'lr.nnéoà
la paresse et à l'oisiveté, lille st: t
tomba bientôt dans l'abrutissement
pict. Sarot prétend qu'il a nuurri Aukim; i mail-
tet par bonté et n'a pas parlé de sa situation par
honte du scandale. Sarot n'a rien voulu dire do
pi u^.
AngPle est toujours à l'Hôtel-Dii'ii. Elle sera
les Médecins out déclaré que son état mental
était nerilu.
L'aii' e semble devoir se terminer ainsi, nuit
l'opiaiou publique proteste.
A L'EXPOSITION
Chaque jour qui passe amène & l'Exposition
un nouveau contingent de visiteurs, et certes
jamais intérêt n'a été aussi grand ni plus mé-
rite.
L'affluence des étrangers est de plus en plua
marquée et le retentissement du succès obtenu
est si grand qu'à chaque instant on annonce ou
le ilôp irl d'une caravane d'ouvriers, ou l'arrivé»
d'une mission scienlitlquc, ou la visite d'uuo
haute personnalité étrangère.
Encore une fois, le monde stupéfait eu l'im-
pression que la France demeurait la vigilants
gar.lienue du Progrès, de la science et dos arts
partout c'est le thème concert d'éloges, d'admi-
ration et de respect.
Les Écoles
des Manufactures nationales
On ignore as^tiz généralement que les mer-
veilleux artisans qui lèguent il. l'art moderne
ces œuvres incomparables que sont les tapisse-
ries îles Gobelins et les porcelaines de Sèvres
sont recrutés parmi les élèves des deux écoles'
iri-tiiMées'ilans nos manufacturen nationales et
Jans lesquelles on enscigne à chacun les secrets
1 1 les mystères de l'ait du tapissier et du céra-
miste.
Ces écoles, extrêmement importantes, sont
assez mal représentées à l'Exposition univer»
Leur exposition particulière a trouvé place
dans l'exposition générale organisée par le mi-
nistère de l'Instruction publique, et bieu que le»
quVIl' -nt seulement les initiés et res-
tent par conséquent lettre morte pour te publie.
L'Ecole professionnelle de la manufacture do
Sèvres expose quelques aquarelles, choisies
parrni les meilleure* et réellement intéressantes,
tant par la recherche artistique qu'ellea témoi-
gnent que par renseignement dont elles sont le
̃ -• .̃« mvi'.t' r?r>« bisiviltn et des pites
Ii ̃ .'̃' • ̃ ̃ ̃̃-̃•̃ .̃ ni > ̃̃̃] nc dira ja-
n.. -m nit.riMs.-nt
r -̃ n:jjét
d. de Copenhague, etc., démon-
trent que la direction de l'école entend ne pas
dnmmiror étrangère au mouvement artistique
il ̃' ,̃'•'̃̃ paye.
::̃!<» science parfaite et quel
dévounii'-iit admirable prodiguent snns compter
les m.-iïir.j .(tu forment tes ouvriers d'art de nos
rn itionale8 cet oflort n'est pas
;i ut cest grand Hommage.
iui est initié, nous le répétons*,
vrai trop souvent. Puis, surtout et d'abord,
ne la prenez point jolie.
Moi je ne m'attacherais point un lait
deron
Mon garçon, une femme n'est laide que
si elle est un avorton. Je vous demande
qu'est-ce que ça peut faire à un bon brave
homme tranquille dans son ménage, que son
épouse ait le nez un peu plus droit ou un peu
plus en trompette, les yeux un peu plus
grands ou un peu plus petits, la taille plus
une ou plus grosse.
Ça, c'est l'appât, pour les autres.- mais
pour le mari Au bout de huit jours, Un',
voit plus rien, et chaque fois qu'on lui glfase
dans le tuyau de l'oreille Vous avez une jo-
lie femme! !» il a des tentations de gifler celui
qui lui rappelle que cette beauté est une deo
causes de son malheur.
Vous me regardez avec des yeux renver-
sés. Vous êtes jeune, Chauvette, pour peser
la valeur dû mes assertions. Je dois vous
psraltre plus ou moins toqué. Vous verrez,
mon petit, qu'un jour, si vous n'évitez pas la
bêtise que je vous signale, vous vous répéte-
rez trop tard il était dans le vrai, ce grin-
ceux de RédaL »
Que voulez-vous, on n'est pas maître de
certaines choses. C'est involontaire.
Taisez-von», un prévenu en vaut deux.
Si on l'était toujours, prévenu, on conduirait
sa vie.
AUons, au revoir. On vous reverra au
bureau après-demain?
Certainement; je voua le répète, le eau*
chemar sera passé.
Il se penchait sur le jeune homme, en let
reconduisant jusqu'à la porte
Oui, sa mort me soulage. Tant qu'eUa
vivait, je sentais, plus ou moins, mais tou-
jours, une griffe sur mon cœur. Je me dU
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