Titre : Le Mutilé de l'Algérie : journal des mutilés, réformés et blessés de guerre de l'Afrique du Nord, paraissant le 1er et le 3eme dimanche du mois
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1917-12-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32821316w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 21671 Nombre total de vues : 21671
Description : 16 décembre 1917 16 décembre 1917
Description : 1917/12/16 (A2,N41). 1917/12/16 (A2,N41).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5585423b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-66160
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Deuxième Année. — Nc 41
Le Numéro 10 Oev
Dimanohe 16 Béeembf^l917.
Depuis quelque, temps, un vent pes-
tilentiel, tout empreint de sirop de
cafard s'est mis à souffler sur l'arrière,
avec plus de persistance que jamais et
menace de refluer dangereusement sur
l'avant ; il devient en conséquence,
nécessaire de remonter le moral des
esprits enclins au découragement, ou
trop ébranlés par la durée de la guer-
re.
Il faut que nos i>oilus ne retrouvent
à l'arrière que des visages sereins et
des coeurs solides. Il faut enfin qu'ils
sachent que nous sommes également
résolus* nous; Les ëivlisv à 'men©r:;jusv
qu'au bout, cette guerre impie, qui
nous a été imposée.
Il ne peut donc y avoir d'autre
paix, que celle que nous donnera la
Victoire complète, sur nos ennemis.
Toute paix blanche, ou paix alleman-
de, serait la finr de la France. Que tous
les lâcheurs soient bien convaincus,
qu'ils deviendraient les Khàmmës des
boches, si ces derniers obtenaient la
paix avant l'écrasement décisif de leur
militarisme et de leur pangermanis-
me. L'heure est grave. Que"îës timorés
et les trembleurs finissent. Que les
mauvais français soient muselés une
fois pour toutes. Nous jouons notre
sort et notre existence. Il importe donc
au plus haut point, que chacun soit
mis en. face do ses responsabilités.
Citoyens comme dirigeants, nous
avons tous dans la partie qui se joue,
Une part de responsabilité plus ou
moins grosse. Beaucoup de biens dé-
pendent de notre tenue, de notre atti-
tude, et beaucoup, de maux aussi,
maux incalculables, si nous faiblis-
sons. Biens incomparables si nous
savons nous montrer dignes des sacri-
fices et de l'intelligence de notre patrie,
si nous savons comprendre, ce que
peut pour la patrie et la nation, la
Victoire, la vraie, la Victoire menée
jusqu'il son fruit réel, et à son résul-
tat complet. Des siècles de paix sociale
et nationale, de prospérité économique
et civile,; de félicité publique et privée
résulteront nécessairement de cet
eflort, gigantesque, mais de bon sens
et de fermeté. Si nous ne comprenons
pas le plus saint de tous nos devoirs,
si nous hésitons, si nous cédons, mal-
heur à nous, nous sommes flambés
définitivement, nous sommes perdus
sans retour.
Ce que nous possédons, et tout ce que
nous sommes est perdu avec nous. Nos
femmes perdues, esclaves et martyres.
Nos croyances, nos idées^ nos champs,
nos maisons, rien de tout cela ne nous
appartiendra plus dans une dizaine
d'années, si en ce moment nous flan-
chons. Le sort des habitants de Lou-
vain, de Bruxelles, de Lille, de Vou-
ziers, de Belgrade, etc., etc., nous
attend infailliblement. L'invasion nous
a épàrgnéshier, mais elle nous guette
demain. Hommes politiques, gouver-
nants,; grands électeurs :et:ésimples
citoyens, de qui dépend, eïv somme la
conduite de la -guerre^^pU;nçus> agi-
rons, avec liberté et. autorité,, et sbus?; le
poids décisif des forces alliées, l'enne-
mi sauvage et barbare tombera-à notre
merci, ou nous- nous vouons an plus
épouvantable calvaire que le monde
ait jamais connu.
Oui, la Victoire émancipatrice nous
régénérera. Par contre, la paix alle-
mande, fera peser sur nous, dès son
lendemain, une telle ombre et un tel
joug, qu'il sera impossible de .réagir.
Ce sentiment devoir" tenuvtêteià l'un i-
vers entier sera multiplié; par le fol
orgueil naturel de la nation alleman-
de. Elle ne laissera plus voler une
mouche en Europe sans sa permission,
et dès que la faêtiguë; se sera dissipée,
le souvenir des longues ripailles et des
razzias joyeuses menées en pays étran-
gers, suffira pour lancer de nouveau
sur nos champs l'invasion de ces sau-
terelles ignobles. Mais, où seront nos
alliés alors P où seront même nos ar-
mées ?! ! Il nous sera interdit de re^
trouver notre équilibre politique. Les
pêcheurs en eau trouble, auront pul-
lulé de nos divisions, et par leur ac-
tion celles-ci se seront multipliées.
L'anarchie régnera et nos querelles
ainsi reprises, feront une brèche nou-
velle par où Fépée prussienne saura
repasser à coup sûr.
Voilà la situation qui nous est
Le Numéro 10 Oev
Dimanohe 16 Béeembf^l917.
Depuis quelque, temps, un vent pes-
tilentiel, tout empreint de sirop de
cafard s'est mis à souffler sur l'arrière,
avec plus de persistance que jamais et
menace de refluer dangereusement sur
l'avant ; il devient en conséquence,
nécessaire de remonter le moral des
esprits enclins au découragement, ou
trop ébranlés par la durée de la guer-
re.
Il faut que nos i>oilus ne retrouvent
à l'arrière que des visages sereins et
des coeurs solides. Il faut enfin qu'ils
sachent que nous sommes également
résolus* nous; Les ëivlisv à 'men©r:;jusv
qu'au bout, cette guerre impie, qui
nous a été imposée.
Il ne peut donc y avoir d'autre
paix, que celle que nous donnera la
Victoire complète, sur nos ennemis.
Toute paix blanche, ou paix alleman-
de, serait la finr de la France. Que tous
les lâcheurs soient bien convaincus,
qu'ils deviendraient les Khàmmës des
boches, si ces derniers obtenaient la
paix avant l'écrasement décisif de leur
militarisme et de leur pangermanis-
me. L'heure est grave. Que"îës timorés
et les trembleurs finissent. Que les
mauvais français soient muselés une
fois pour toutes. Nous jouons notre
sort et notre existence. Il importe donc
au plus haut point, que chacun soit
mis en. face do ses responsabilités.
Citoyens comme dirigeants, nous
avons tous dans la partie qui se joue,
Une part de responsabilité plus ou
moins grosse. Beaucoup de biens dé-
pendent de notre tenue, de notre atti-
tude, et beaucoup, de maux aussi,
maux incalculables, si nous faiblis-
sons. Biens incomparables si nous
savons nous montrer dignes des sacri-
fices et de l'intelligence de notre patrie,
si nous savons comprendre, ce que
peut pour la patrie et la nation, la
Victoire, la vraie, la Victoire menée
jusqu'il son fruit réel, et à son résul-
tat complet. Des siècles de paix sociale
et nationale, de prospérité économique
et civile,; de félicité publique et privée
résulteront nécessairement de cet
eflort, gigantesque, mais de bon sens
et de fermeté. Si nous ne comprenons
pas le plus saint de tous nos devoirs,
si nous hésitons, si nous cédons, mal-
heur à nous, nous sommes flambés
définitivement, nous sommes perdus
sans retour.
Ce que nous possédons, et tout ce que
nous sommes est perdu avec nous. Nos
femmes perdues, esclaves et martyres.
Nos croyances, nos idées^ nos champs,
nos maisons, rien de tout cela ne nous
appartiendra plus dans une dizaine
d'années, si en ce moment nous flan-
chons. Le sort des habitants de Lou-
vain, de Bruxelles, de Lille, de Vou-
ziers, de Belgrade, etc., etc., nous
attend infailliblement. L'invasion nous
a épàrgnéshier, mais elle nous guette
demain. Hommes politiques, gouver-
nants,; grands électeurs :et:ésimples
citoyens, de qui dépend, eïv somme la
conduite de la -guerre^^pU;nçus> agi-
rons, avec liberté et. autorité,, et sbus?; le
poids décisif des forces alliées, l'enne-
mi sauvage et barbare tombera-à notre
merci, ou nous- nous vouons an plus
épouvantable calvaire que le monde
ait jamais connu.
Oui, la Victoire émancipatrice nous
régénérera. Par contre, la paix alle-
mande, fera peser sur nous, dès son
lendemain, une telle ombre et un tel
joug, qu'il sera impossible de .réagir.
Ce sentiment devoir" tenuvtêteià l'un i-
vers entier sera multiplié; par le fol
orgueil naturel de la nation alleman-
de. Elle ne laissera plus voler une
mouche en Europe sans sa permission,
et dès que la faêtiguë; se sera dissipée,
le souvenir des longues ripailles et des
razzias joyeuses menées en pays étran-
gers, suffira pour lancer de nouveau
sur nos champs l'invasion de ces sau-
terelles ignobles. Mais, où seront nos
alliés alors P où seront même nos ar-
mées ?! ! Il nous sera interdit de re^
trouver notre équilibre politique. Les
pêcheurs en eau trouble, auront pul-
lulé de nos divisions, et par leur ac-
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