Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-07-07
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Description : 07 juillet 1898 07 juillet 1898
Description : 1898/07/07. 1898/07/07.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/04/2008
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alors seulement, de nous incliner devant sa
volonté. »
Les communications télégraphiques avec
Santiago sont interrompues, les employés
anglais du câble ayant quitté la ville; Le
gouvernement manque donc totalement.de
renseignements sur:. tout ce, qui se passe
autour de cette place. Toutes les dépêches
relatives au siège seront donc forcement
d'origine américaine.
Aux dernières nouvelles regues ici, le gé-
néral Torral, commandant en chef à Sant-
iago, était fermement décidé à résister
outrance. Les six mille hommes de renfort
qui sont entrés dans la place-lui en donnent
la faculté. On ignore si les deux autres co-
lonnes qui.vont à son secours, l'une com-
mandée par le général Pareja, l'autre par le
colonel Pareja, l'ont déjà rejoint.
Les journaux, sans en excepter les or-
ganes carlistes et républicains, publient des
articles d'un patriotisme enflammé- deman-
dant la continuation de la guerre. Seul, le
Diario de Barcelone persiste à réclamer
une solution pacifique.
Le Globo, journal ministériel madrilène,
qui, jusqu'ici, était plutôt partisan de la
paix, dit qu'il faudrait être fou pour négo-
cier en ce moment avec les Etats-Unis.
Après la défaite de l'escadre espagnole, les
exigences des Américains seraient inadmis-
sibles. Il faut plus que jamais faire sentir
le poids de la guerre aux Etats-Unis, afin
d'obtenir des conditions honorables.
Le général Linares.
Le général Linares, qui avait résigné son
commandement à cause des blessures qu'il
a reçues, a repris le commandement de
l'armée de Santiago. ·
Le ministre des affaires étrangères a reçu
de nombreuses dépêches de condoléance
dés gouvernements étrangers.
Il est inexact que le général Azcarraga ait
quitté Madrid. Interviewé par un journa-
liste, 11 a déclaré que le .moment n'est pas
encore venu de faire la paix.
5 heures du matin
LIBRE SUR PAROLE
New- York, 7 juillet.. Selon une dépô-
ehe-de Washington, le secrétaire de la, ma-
rine aurait dit que M. Mac Kinley ordonne-
rait sans doute la mise enlibertë sur parolei
de l'amiral Cervera.
L' u ALFONSO-XII
Washington,. juillet,. Le gouverne-
ment a été informé que YAlfonso-XH a;
été détruit en sortant dù port de la Ha-
vane.
SÉPARATISME CATALAN
Mécontentement général.- Ouvriers
sans travail Symptômes de
désagrégation.
Barcelone, 4 juillet. De notre cor-
respondant particuliers La situation
devient assez grave en Catalogue. La guerre
a paralysé tout travail, et l'on prévoit, que,
d'ici à quelques jours, si les manufactures
continuent à se fermer,, vingt. mille ou-
vriers pourront se trouver sur le pavé de
Barcelone,
Les industriels et les commerçants, tous
partisans de la paix immédiate, s'inquiètent
de voir que le gouvernement ne donne au-
cune suite à leurs vœux et qu'il semble
écouter les exaltés de la presse républi-
caine ou carliste qui prêchent la guerre à,
outrance.
Un fort mouvement séparatiste commence:
à se dessiner dans une province indus-
trieuse et agricole, qui. est lasse de contri-
buer pour une part excessive aux folles dé-
penses d'un Etat dontla moitié est oisive,
à demi déserte et sauvage.
J'ai entendu ici. pousser lecri de « Vive la
Catalogne indépendante! » et les paysans
fredonner le vieux chant insurrectionnel
«Bon moissonneur, un coup de faulx 1 un.
coup de faulxï Plusieurs négociants en-
vient ouvertement le sort de Cuba, des Phi-
lippines, de Porto-Rico, qui vont être affran-
chis de la tyrannie et des exactions des pro-
consuls espagnols.
Autant le peuple madrilène est sceptique,,
indifférent aux victoires aussi bien qu'aux,
défaites, autant le peuple catalan.est agité..
Si un mouvement révolutionnaire doit
prochainement éclater en Espagne, ce sera,
à Barcelone.
LE PAUMENT
A LA CHAMBRE
Suite de la vérification des pouvoirs
Election de M. Maurice- Faure.
La Chambre adopte; sans discussion, les
conclusions du rapport du premier bureau
sur les opérations électorales de la première
circonscription de-Montluçon.
Au>nom du bureau, M. Renault-Morlière,
rapporteur-, conclut à la proclamation de M.
Letang comme député, à la place de M. Va-
cher, qui avait été proclamé élu par la com-
mission de recensement.
Le premier bureau propose, en outre, de
renvoyer le dossier électoral au garde des
sceaux pour rechercher les auteurs de la
fraude qui a été commise et les poursuivre
conformément à la loi.
L'admission de M. Létang, qui appartient
au parti socialiste, soulève de frénétiques
applaudissements à l'extrême gauche, tan-
dis que M. Zévaès s'écrie
II n e reste plus qu'â envoyer au bagne les
membres de la commission de recensements
'.Mouvements divers.)
L'élection de M.Gerville-Réachê, à îaGua»
deloupe, est ensuite validée, et l'on passe à
l'élection de' M. de Ramel, à Alais.
Malgré M. Gaston Doumergue, qui recla-
malt une enquête, sous le prétexte que les
ouvriers des mines de Bessèges et de la
Grand'Combo n'avaient pas été laissés li-
bres d'émettre leur vote, et après avoir
entendu le rapporteur du bureau, M. Alicot,
la Chambre a repous'sê la proposition de M.
Doumergue par 313 voix contre 216. Et
l'élection de M: de Ramèl a été validée.
Après ce débat, qui a duré plus d'une
heure, M. Krantz, qui présidait, a fait con--
naître les résultats du second tour de scru.
tin pour l'élection d'un'4 vice-président, en
remplacement de M. Sarrien.
M. Maurice Faure, député radical sociar
liste de la Drôme; a été proclamé élu par
236 voix contre 98 à M. Gerville-Réache.
Puis M. Pourquery de Boisserin a dé-
posé un rapport sommaire tendant à la
prise- en considération de la proposition
d'amnistie de M. Coûtant.
A la demande de M. Mougeot, sous-se-
crétaire d'Etat aux postes et télégraphesy
qui fait ses débuts à la tribune comme
membre du gouvernement, la discussion
des conclusions de ce rapport est inscrite
à l'ordre du jour d'aujourd'hui, après l'ini-
terpellation sur l'affaire Dreyfus.
GEORGES ABRIC.
LE DÉBAT D'AUJOURD'HUI
L'interpellation sur l'affaire Dreyfus
L'attitude du gouvernement
Un seul orateur nouveau s'est fait inscrire
pour prendre part à l'interpellation de Mt
Castelin sur l'affaire Dreyfus, que la Cham-
bre doit discuter aujourd'hui: M. de Grand-
maison.
Hier, on paraissait avoir quelques rensei-
gnements sur la conduite que tiendrait le
gouvernement.
En effet; dans les couloirs du palais Bour-
bon, on assurait que M. Cavaignac était,
pour sa part, disposé à produire à la tri-
bune non point le rapport du capitaine Le-
brun-Renaud qui n'a été, comme on le
sait; rédigé que trois ans après le jugement
du conseil de guerre, en 1897 mais une
lettre du général Gonse, sous-chef d'état-
major général, au général Mercier, alors mi-
nistre data guerre.
Dans cette lettre, écrite aussitôt après la
dégradation du condamné, le généralGonse
rendait' compte au ministre des déclara-
tiens que lui -aYait' faites le? capitaine Le-
Tîrun-ïlëna_.d sur lës-ptfPoles^e lui aurait
adressées l'ex-capitaine Dreyfus* auprès du-
quel il avait été placé, -en quelque sorte,
comme gardien pendant les préparatifs.; de
la: parade d'exécution.
Mais on ajoutait que, si M. Cavaignac. se
montrait résolu à lire cette lettre, aucune
décision définitive n'avait' été prise encore à
cet égard par le; conseil, des ministres,. qui
ne statuerait que ce matin, le conseil étant
divisé sur l'opportunité .de cette divulga-
tion.
D'autre part; on assurait que M. Sarrien,
garde des sceaux, ferait connaître à. la
Chambre que « de l'examen du dossier au-
quel il s'est livré ne résulte pas la
preuve qu'une pièce secrète aurait été com-
muniquée au conseil de guerre de et
que, Mme Alfred Dreyfus n'apportant pas
cette preuve, il ne croit pas devoir accueil-
lir sa requête en annulation du jugement.
Tels sont les bruits qui couraient hier
soir.
LE RÈGLEMENT_Df LA CHAMBRE
L'examen des modifications à y ap-
porter La proposition de
M. Georges Graux.
La commission de revision du règlement
de la Chambre doit continuer, ce matin,
l'examen des propositions dont elle est,
saisie.
Asa précédente réunion, elle avait ajourne
sa décision en ce qui touche les « ques-
tions » que tout député peut adresser aux
ministres au commencement de chaque'
séance, jusqu'à la distribution de la propo-
sition déposée par M. Georges Graux sur la
matière. Cette proposition, qui a été distri-
buée hier, est une étude fort. documentée,
et en grande partie appuyée sur le règle-
ment en usage dans, le Parlement an-
glais.
A l'égard des « questions a, M. Graux pro-
posé les modifications suivantes: Au lieu
de pouvoir repousser uno question, les:
membres du gouvernement seraient tenus
de répondre dans la. huitaine, à moins:
qu'ils en soient dispensés par un vote for-
mel de la Chambre, à toutes questions, les-,
quelles. devraient être posées par écrit;
par contre, « en aucune circonstance une-
'question 'ne pourrait être transformée en,
interpellation».
Les amendements.
En ce qui touche les amendements en
général, le député duPas-de-Calais propose
d'établir io qu'aucun amendement ne peut
être soumis au; vote s'il n'a été distribué
deux jours au moins avant la discussion de
l'article de loi auquel il se réfère ou si la
commission n'en a accepté le renvoi pour
examen ^2° mais que tout amendement dé-'
posé dans ce délai est.renvoyé de droit à
la commission, qui devra le rapporter som-
mairement.̃
Quant aux amendements' budgétaires,
M. Graux préconise la nouvelle rédaction,
suivante pour l'article 55 du réglement
Aucune motion tendant à imposer une nou-
velle charge au budget no sera examinée que
si elle est appuyée par lé gouvernement.
Toute modification à l'organisation et au
fonctionnement des services publics devra faire
l'objet d'une proposition de loi. Tout amende-
ment tendant, par la réduction. d'un crédit, il,
opérer l'une de ces modifications ne sera dis-
,cutô que s'il est accepté par le gouvernement.
Cela pour empêcher la désorganisation
d'un service public par la fantaisie d'un dé-
Grandes commissions.
La proposition de M. Georges Graux com-
porte d'autres innovations.
D'abord, au début de chaque législature,
la Chambre nommerait, au scrutin de liste,
une commission de législation de vingt-
deux membres; chargée de l'examen som-
maire des propositions de loi au momentde
leur dépôt, de leur classement et de leur
répartition: entre les commission^ enfin de
la revision dé leur texte, exclusivement au
point de vue juridique, après le vote de la
Chambre.
Cette commission devrait, naturellement,
être recrutée parmi les membres' de la
Chambre qui auraient consacré une partie
dé leur existence à l'étude du droit, et son
rôle devrait être de contribuer à rendre les
lois plus claires dans leur texte, plus'faciles
à appliquer et moins susceptibles de faire
'naître des contestations et des procès:
Puis, au début de chaque session ordi-
naire, au lieu des différentes commissions.
spéciales d'aujourd'hui, les bureaux de la
Chambre nommeraient, pour une année' en-
'tiëre, dix grandes commissions de 44 mem-
bres et quatre de 33, 'qùi seraient chargées;
'de l'étude deS projets ou propositions de
loi concernant, savoir 'les dix prémiéres"
l'enseignement la décentralisation les
affaires étrangères et les cultes les doua-
nes, l'agriculture et l'industrie- l'organisa-
tion administrative et judiciaire l'armée,
la marine les finances l'Algérie et
les colonies l'assistance publique la
prévoyance sociale, et les quatre autres
les beaux-arts les canaux et'chemins de
fer le commerce et les postes et télégra-
plies la revision des codes.
D'autre part, point important, chacune de
ces. commissions ne pourrait procéder à
aucun vote si la moitié plus un de ses mem-
,bres n'étaient présents.
Chaque membre de la Chambre ne pour-
rait faire partie que d'une seule de ces com-
missions, mais tous les députés feraient
ainsi partie de l'une d'elles. Cette manière
de procéder, explique M; Graux, en même
temps qu'elle ferait contribuer tous les dé-
putés au travail législatif; garantirait aux
minorités leur droit de collaborer à la pré-
paration des lois, centraliserait les efforts
disséminées et unifierait l'oeuvre législative.
Le « comité de la Chambre entière ».
Enfin, le député du Pas-de-Calais propose,
à l'instar de ce qui existe en Angleterre,
l'institution de ce qu'il appelle le « comité
Ce c ité se réunirait, au moins deux
fois par'semaine, en séances publiques, et
aurait « la même puissance » que la Cham-
bre elle-même. Il s'occuperait spécialement
des lois d'affaires et serait saisi de plein
droit de tous les projets et propositions
d'intérêt local, ainsi que de ceux relatifs
aux canaux, chemins de fer et à la réforme
de la législation civile et criminelle. Il dis-
cuterait également les projets et proposi-
tions que la Chambre lui renverrait sur la pn>
position du président, des ministres ou de
la commission de législation.
Cette institution aurait pour résultat, se-
lon M. Graux, de permettre à un grand
nombre de députés de prendre une part
plus active aux travaux parlementaires et
de faire aboutir un grand nombre de lois
menacées de ne jamais arriver à l'ordre du
jour.
Le comité de la Chambre entière aurait
pour attribution, en quelque sorte; d'opérer
un travail de déblaiement, car, ayant la
même puissance que la Chambre elle-
même, quand il aurait adopté un projet ou
une proposition de loi le vote serait défini-
tif, et il n'y aurait plus qu'à l'envoyer au
Sénat.
Georges Labbê.
COMMISSIONS PARLEMENTAIRES
Constitution du bureau -Les con-
tributions directes.
Les différentes grandes commissions
nommées, mardi, par la Chambre se sont
réunies, hier, pour se constituer.
A la commission chargée de l'examen du
projet des contributions directes et du
cahier de crédits supplémentaires, M. Rou-
vier ayant posé sa candidature à la. prési-
dence, M. Paul Delombre a, comme nous
l'avions fait prévoir, déclaré qu'il n'était
pas candidat.
Le député des Alpes-Maritimes a été élu
président par 19 voix contre à à M. Paul
Delombre et quelques bulletins blancs.
MM. Gerville-Réache et Georges Berger
ont été nommés vice-présidents MM. Mau-
rice Lasserre, de la Batut,Klbtz et Gaillaux,
secrétaires.
M. Marlou° a été chargé du rapport sur les
contributions directes, qu'il déposera bref
délai, et? M. Câillsux, du rapport sur lescré.-
dits supplémentaires.
Travail et prôvoyawce*
La commission, du travail a nommé pré-
sident Ml Bovier-Lapierre par 14 voix.con--
tre lâi M. Charles Ferry; vice-présidents;
MM*. Charles Ferry at Dutreix;, secrétaires
MM.RoseetDubief.
La commission' d'assurances et de pré-
voyance sociale a constitué Son bureau
ainsi
Président, M. Louis Ricard; vice-prési-
dents, MM. Georges Leygues et' Guieyssé;.
secrétaires, MM. Ari1odrù, Perreau, Mirman.
La commission agricole a élu président
M.- le comte de Saint-Quentin .j. vice-prési*
dents, MM. Galpin, Paul Déroutède et de
Pontbriand*.
Informations
A PARIS
éORTSTELIUS HEKZ
A Bournemouth. Le résumé d'une
vie d'aventures*
Cornelius succombé hier matin, aux
suites d'une angine de poitrine compliquée
de congestion pulmonaire avec hémorrhagie.
Sa femme et les membres de sa famille
étaient tous réunis autour de .lui,, à ses der-
niers moments, pendant lesquels, paraît-il,
il a terriblement souffert. -•̃"
Rappelons les: principales phases de cette
vie aventureuse, qui -débuta" à l'Ecole de
médecine de Paris pour se terminer triste-
ment dans l'inaction et la maladie a Tanker-
ville hôtel, à Bournemouth.
Né à Besançon, le 3 septembre 1845, d'un
père bavarois, modeste ouvrier relieur, et
d'une Française, Adélaïde Friedmann, il
devenait, trois ans. aprés, citoyen améri-
cain par suite de l'émigration de s_as pa-
rents. aux Etats-Unis. La situation pécu-
niaire familiale étant de moins en moins
brillante, il vient à Paris en 1866, achève ses
études de médecine et,-admis comme in-
terne à l'hospice de Gliarenton, contracte un
premier mariage avec Mlle Rosalie Lebuho-
tel. La guerre de 1870 en fait un médecin
aide-major à l'armée de la Loire, et il reçoit
l'année suivante, à titre étranger, la croix
de la Légion d'honneur. Sa femme meurt; il
repart pour New- York, pour Boston, où un
riche industriel, M. Saroni, séduit par. sa
réelle intelligence et ses larges projets
d'avenir, lui accorde d'emblée sa fille.
C'est là le premier échelon de la fortune
de Cornelius.
La tête pleine d'idées audacieuses et par-
lant déjà de bénéfices fantastiques, il rentre
à Paris, ouvre l'exposition,, d'électricité au
palais de l'Industrie et, ayant fondé la So-
ciété fermière d'exploitation des téléphones,
cherche à s'entendre avec la Compagnie gé-
nérale- des téléphones pour accaparer Je
monopole des communications téléphoni-
ques. Premier échec. Sans se décourager,
'le grand brasseur d'affaires traite, le pre-
mier, avec l'ingénieur Marcel Desprez en
vue des célèbres expériences du transport
de la force par l'électricité; il crée le syndi-
cat français d'électricité et .fonde le journal
la Lumière électrique. On le voit partout:
à la Chambre, dans les cabinets des minis-
tres, chez les financiers en renom, ayant
toujours une. entreprise à recommander,
une combinaison lucrative à soumettre.
En 1886 il est promu grand-officier de la
Légion d'honneur.
C'est la gloire ce sera bientôt la chute.
Le scandale des affaires de Panama vient
d'éclater le baron de Iteinach, avec qui le
.docteur Herz n'avait cessé d'être en intimes
relations, d'affaires, est mort. A la suite d'une
plainte déposée par ses héritiers, une pre-
mière instruction pour chantage s'ouvre
contre Corneiius^qui, rayé des cadres de la
Légion d'honneur, a quitté précipitamment
la France et, après avoir parcouru l'Jtalie,
l'Allemagne, s'est réfugié en Angleterre.
Seconde plainte pour complicité d'abus de
confiance et d'escroquerie par recel, suivie
d'une instance en extradition introduite par
le gouvernement français. De plus, M, lm-
b-rt, administrateur de la succession Rei-
nach, l'avait assigné devant le tribunal civil
par voie de garantie en restitution des som-
mes qu'il avait reçues de la Compagnie de
Panama par l'entremise du baron de Rei-
nach et qui étaient réclamées à la succes-
sion de celui-ci par voie directe, pour voir
dire que les immeubles au nom de Mme
Herz étaient bien la propriété de Cornelius
Herz.
Qui ne se rappelle les lentes, très lentes
.négociations relatives à l'extradition, qui fut
finalement refusée ? Cornélius, reconnu in-
capable d'être transporté sans danger, reste
et restera à Tankerville hôtel. Une transac-
tion est intervenue; il verse 1,500,000 francs
à la Compagnie de Panama et est l'objet
d'une ordonnance de non-lieu dans l'affaire
de complicité d'abus de confiance et d'es-
croquerie par recel par contre, l'instruc-
tion pour chantage lui vaut par défaut-
cinq ans de prison et 3,000 francs d'a-
mende.
Le 5 juillet de l'année dernière, sur son
invitation, les membres de la seconde com-
mission d'enquête sur les affaires de Pana-
ma avaient accepté de se rendre auprès de
lui, quand, revenant sur sa résolution pre-
mière, il prétendit qu'on aurait dû le con-
sulter sur le jour et l'heure de l'entrevue
et que, d'ailleurs, il exigeait communica-
tion des dossiers, des. procès engagés con-
tre lui.
La commission ne répondit pas, et la « vé-
rité promise» ne serajamais connue.
FÊTE DE L'ÉCOLE ALSACIENNE
Vingt-cinq années d'existence Une
œuvre patriotique Un
livre d'or.
Aujourd'hui, 7 juillet, sous la présidence
du ministre de l'instruction publique, l'Ecole
alsacienne fêtera le vingt-cinquième anni-
versaire de sa fondation.
L'Ecole alsacienne est un établissement
d'enseignement secondaire libre' laïque,
créé au lendemain de la guerre et actuelle-
ment rattaché à l'Etat. Les fondateurs ont
eu pour but d'appliquer de nouvelles mé-
thodes d'enseignement et d'éducation et de
contribuer ainsi au relèvement de la patrie.
« Lorsqu'après la guerre, nous disait
hier le distingué directeur de l'école, M.
Beclt, tout bon Français interrogeait sa
raison et sa conscience sur les moyens les
plus efficaces de guérir les plaies de la pa-
trie, les plus sages se dirent C'est par la
jeunesse qu'il faut commencer. Former des
caractères et des consciences, des généra-
tions ayant au cœur le sentiment du devoir
et de l'honneur pour augmenter la vitalité
de. notre peuple, c'est la tâche patriotique
qu'ils se sont imposée.
» A ce moment,- une généreuse impa-
tience; la passion du bien inspiré à quel-
ques hommes d'élite le besoin de joindre à
l'action des pouvoirs publics celle de l'ini-
tiative privée. Ces hommes n'ont eu que le
seul but d'aider l'Université dans les réfor-
mes scolaires qu'elle devait entreprendre
sans retard, d'accélérer sa marche en avant.
de hâter avec elle le progrès, de lui servir
d'auxiliaire et d'éclaireur.L'Ecole alsacienne
a donc fait son devoir en cherchant à être
utile à la démocratie française, qui était née
sur des ruines.
» Elle a appliqué tout un système, d'en-
seignement et d'éducation qui avait fait la
De là son nom, qu'elle est fière de porter.
Ce nom est un symbole, une protestation
contre tout ce qui porte atteinte a la liberté
des.esprits et des consciences.
» L'Ecole alsacienne est un établissement
d'enseignement. secondaire. Cet enseigne-
ment est solide les résultats aux examens
de la Sorbonne le prouvent. Mais elle
cherche surtout à agir sur le cœur, la vo-
lonté et le caractère de ses élèves pour en
faire des hommesj Elle a rendu à l'Univer-'
sité de signalés services, qui ont été recon-
nus par l'Etat. Celui-ci lui accorde une sub-
vention annuelle de francs.
nent d&ns ses méthodes d'éducation. Elfe
s'bcBuipô de: chaque élève individuellement
et n'en néglige aucun. Les clasffisssne peu-
vent contenir glas de vingt à\ vingt-deux
'élèves,
» L'Ecole alsacienne compte*actuèîlenîent
deux cent soixante-cinq éléves. Il yt aï des
,élèves pensionnaires placés chez -les profës-
^seurs, où ils respirent un bon ait de- fa-
milje et où ils sont l'objet des meilleui's
soins au point deet moral.
» L'enseignement des langues vivantes et
surtout de l'allemand a été complètement
réorganisé; on y pratique une méthode in-
tensive qui a produit d'excellents résul-
tats; » -̃ •
Ajoutons qu'à l'occasion du vifi£;t-ciïi-
quième anniversaire la direction a publié
un livre d'or qui renferme toute l'histoire
de l'école ainsi que d'autres documents sur
son développement, son esprit et son carac-
volume à été illustrèi par.' lësl anciens
élèves.
La cérémonie d'aujourd'hui aura lieu à
deux-heures de l'après-midi. Si le ministre
de l'instruction publique est retenu à la
Chambre, il se fera représenter.^ par le»-di=
recteur de l'enseignement secondaire. Plu-
sieurs diseours seront prononcés, et iné-
vitablement- dBTpalmes académiques se-
ront distribuées.
Dernier détail': le fils de M. Bourgeois a
été élève de l'Ecole alsacienne, laquelle
contrairement à ce qu'on pourrait croire-
n'est pas o'uverte aux Alsaciens seulement.
LA VIE MILITAIRE
Au camp de Satory.
Lti Société polytechnique militaire, école
annexe d'instruction du, gouvernement miL
litaire de Paris, a pris l'initiative de séances
de tir à longue portée, avec feux de salve
9 distance variable et sur des buts fixes ou
mobiles. Ces exercices auront lieu, le 10 et
le 31 de. ce mois, 'sur le plateau de Satory.
Les tireurs des sociétés territoriales mili-
taires de tir sont invités à y prendre part.
Tls auront droit à des feuilles de route pour
le transport à demi-tarif sur les'chémins de
fer. Les arniesetles munitions seront mises
gratuitement à" leur disposition. Les plus
adroits tireurs recevront des prix. Les offl-
ciers de la réserve et de l'armée territo-
riale qui le désirent prendront le comman-
dement des diverses unités ainsi consti-
tuées.
La nouvelle balle du fusil anglais.
Après, avoir constaté, dans leurs expédi-
tions coloniales, que-la balle du fusil Lee-
Metford ne mettait pas hors de combat,
ceux de leurs adversaires qu'elle atteignait,
les 'Anglais l'avaient modifiée pour la,rendre
plus meurtrière. Mais, les observations faites
par la France ayant rappelé nos voisins au
respect de la convention de 1860 contre l'em-
ploi des petits projectiles: explosifs, une
nouvelle balle vient d'être fabriquée' en vue
de l'expédition de Khartoum. Si cette « balle
homicide», ainsi qu'on l'appelle à Wool-
wich, répond aux prévisions, de grands
approvisionnements seront constitues. En
attendant, on en fabrique deux millions
par semaine pour la campagne en Haute-
Egypte. [o;
CONSEIL GÉNÉRAL
Le monument de Floquet Les
tramways dé pénétration.
Séance spéciale pour les tramways de pé-
nétration. Mais ce n'est qu'à six heures et
demie que l'on aborde cette palpitante
question. Il s'agit,- cette fois, d'attribuer les
concessions. On bataille ferme. M. Adrien
Veber plaide en faveur.des demandeurs,qui,
depuis plusieurs années, sont en rapport
avec la Ville. Il est battu et le rapport de la
commission est adopté, sauf une modifica-
tion de la dernière heure que M. Grébauval
enlève à bras tendu. Trente-deux lignes
de-tramways sont ainsi partagées entre di-
vers concessionnaires.
Il est neuf heures un quart lorsque, le
préfet clôture la session.. x
Auparavant, on avaitvoté des subventions
de 5U0 francs aux monuments du regretté
Félix Grelot, secrétaire général de la. pré-
fecture de la Seine d'Alphonse Daudet
et de Charles Floquet. MM. Gervais et Bau-
din ont même l'ait donner 500 francs de plus
à Floquet, malgré une vive opposition
de la droite, représentée-par M. Alpy, alliée
à l'extrême gauche, représentée par M.Tho-
mas.
M. Marsoulan avait organisé l'enseigne-
ment agricole dans les communes subur-
baines, et M. Blondel obtenu 50,000 francs'
pour l'internat primaire M. Thuillier avait
fait décider l'affectation de l'asile de la Mai-
son-Blanche aux femmes aliénées, et l'on
avait distribué un tas de subventions, non
toutefois tout ce. qui était proposé, M. Car-
mignac ayant échoué dans sa demande de
500 francs pour les pêcheurs à la ligne de lâ
haute Marne.
AU MINISTÈRE DE LA MARINE
On annonce que M.Lockroy a définitive-
ment choisi le vice-amiral Cavelier de Cu-
verville comme chef d'état-major au minis-
tère de la marine, en remplacement du vice-
amiral Sallandrouze de Lamornaix.
PETITES NOUVELLES
Les ambassadeurs abyssins n'ont pas quitté
le Grand-Hôtel pendant la journée d'hier.
Encore fatigués du voyage, stupéfaits du
bruit, du spectacle de la rue. ils ont même dé-
commandé, au dernier moment, les landaus
daus lesquels ils avaient décidé d'abord de
faire une promenade au Bois.
Nouveaux cabinets (suite).
M. Léon Mougeot, sous-secrétaire d'Etat aux
postes et télégraphes, a constitué ainsi son oa*
binet:
Chef de cabinet, M. Charles Causet, conseil-
ler général de la Haute-Marne chef adjoint,
M. Gaston Labat, ancien chef adjoint au cabi-
net du ministre de l'intérieur sous-chef, M.
Emile Mazoyer, rédacteur à la direction de la
Caisse nationale ,d'épargne; chef du secréta-
riat, M. Gustave Bley, avocat, ancien attaché
du cabinet du ministre du commerce.
̃ MM. Gabriel Itam, rédacteur au ministère
de l'instruction publique, et Bouguereau, avo-
cat, tils du peintre, sont attachés au cabinet
du ministre des colonies.
En son assemblée générale, l'Institut de
France a nommé, hier, par 75 voix contre 61
accordées à M. Dehérain, M. Fabre, professeur
à la Faculté des lettres de Lille, deuxième sous-
conservateur de la bibliothèque et des collec-
tisons de l'Institut.
Le comte de Toll, gouverneur de Saint-Péters-
bourg, accompagné de sa femme et de sa fille,
est arrivé. hier matin, à Paris.
A L'ÉTRANGER
TERRIBLE EXPLOSION
A bord du vapeur Monatopa »
Plusieurs morts et blessés.
LONDRES, 6 juillet. Un grave accident
s'est produit, ce matin, à onze heures, à
bord du vapeur Monatopa, dans le Royal
Albert dock de Londres.
Ce vapeur, qui appartenait à la ligne
transatlantique, avait, dit-on, été vendu
récemment au gouvernement des Etats-
Unis. On était en train d'y embarquer das
caisses de cartouches, dissimulées sous la
qualification de caisses de marchandises.
L'une des caisses étant tombée, une explo-
sion s'ensuivit, projetant les ouvriers dans
toutes les directions.
Jusqu'ici, on a recueilli cinq morts et
quinze blessés, la plupart affreusement
mtitilés.
L'ANNEXION DES ILES HAWAI'
WASHINGTON; 6 juillet. Le Sénat a voté'
l'annexion.des îles Hawaï par 42 voix con-
tre
VISITE AU TSAR
SAiKT-PjiTEKsnoTJRG, 6 juillet. Le- roi de
Roumanie est attendu à'Peterhof, le' 15/37
juillet et y séjournera quatre jours.
,11 se rendra, ensuite, à Jtfoscou, ou il pas-
sera deux jours, et*âf'Kièv, où il restera
jour. < ,'•
Le; roi rentrera easwte-iBùcacesi.,
Le vote de l'exercice provisoire
'Les poursuites-xiontre les députés.
̃ Rome, 6 juillet. De .notre eorrespon-
dant particulier» La- Chambré. a-, ap-
prouvé, au scrutin secret, par 180 voix: con-
tre 50, l'exercice pnovisoire du budget jais?
qu'au; 31 décembre. F
La commission parlementaire nommée
pour examiner la demande de poursuites
contre les députés arrêtés pour avoir 'pris
partau dernier mouvement insurrectionnel
propose que l'autorisation soit accordée en
ce qui concerne MM. Turatti, de Andreis^
Morgari, Pescetti elle ne l'accorde pas
pour M. Bertesi; elle ne trouve pas légitime
l'arrestation de MM. Bissolati etCosta; elle
ne s'occupe pas de M. Rondani, dont, hier,
la Chambre a proclamé le ballottage.
.LES TIREURS FRANÇAIS. A VIENNE.
VIENNE, 6 juillet. Le banquet d'adieu
des tireurs a eu lieu sous la présidence du
prince Trautmansdorfl, ayant à sa droite
le maire de Vienne, à sa gauche M.- Méril-
Ion, président des tireurs français.
Le maire de Vienne a porté un toast
aux étrangers,et particulièrement aux Fran-
çaisi
M. Mérillon l'a remercié et a invité les.
tireurs autrichiens à venir-au concours na-
tional qui aura lieu en 1900 à Paris pour
renouer les liens d'amitié.
Une cravate offerte par les dames de
Vienne a été attachée avors au drapeau
de l'Union, .au milieu de vives acclama-
tions.
LE DUEL PHILIPESCO-LÂHOVARY
Sinaia, 6 'juillet. La cour d'appel de Bu-
carest a prononcé son arrêt dans l'affaire
du duel Philipesco-Lahovary.
Le tribunal de première instance avait
condamné M. Philipescd, mais avait- ac-
quitté les témoins du duel.
Après plusieurs jours de débats, la cour,
à la majorité, a confirmé ce jugement.
UN ATTENTAT EN RUSSIE
KHARnôv, 6 'juillet. Ce matin, au mo-
ment où le directeur du chemin de- fer- de
Kursk-Sébastopol quittait son bureau, il fut
attaqué par un garde-train renvoyé du s,er-
vice, qui lui tira successivement plusieurs
coups de revolver, qui, heureusement, n'ont
fait qu'effleurer le vêtement du directeur.
Le garde-train a été arrêté; Il a déclaré
qu'il voulait se venger à causé de son
renvoi.
LA CAISSE DE LA- DETTE
Le Caire, juillet. La Caisse de la
dette publique égyptienne a reçu le mois
passé 271,000 livres égyptiennes pour le
service dé la dette unifiée et 64,000 livres
égyptiennes pour celui de la dette privilé-
giée.
JOURNAUX DE CE MATIN
« JOURNAL OFFICIEL
Le numéro de ce matin contient
Des arrêtés nommant des officiers de' l'in-
struction publique et des officiers d'académie;
Un arrêté portant nomination des fonction-
naires du cabinet du sous-secrétaire d'Etat des
postes et télégraphes;
Des décisions portant nominations et muta-
tions dans l'artillerie de marine et dans le
corps des officiers do vaisseau.
UNE MODE
Du GilBlqs:
Il est d'ores et déjà du « dernier cri de com-
paraître devant le tribunal de simple police
séant au Palais de Justice, dans l'angle gau-
.che de la grande cour do Mai comme con-
trevenant au règlement de la circulation des
voitures. automobiles.
Hier déjà, prenant l'avance sur Mme.la du-
chesse d'Uzès, qui ne doit comparaître qu'au-
jourd'hui devant le tribunal, de nombreux.
clubmen, parmi lesquels l'élégant Maxime D.
sont venus recevoir ce brevet de mondanité,.
sous la forme d'une amende de cent sous.
C'est moins cher qu'une cotisation de cercle
et cela « pose» tout aussi.bien.,
LASANTË DE M. BUFFET
Du Gaulois:
Nous avons le regret d'apprendre que l'état
de santé de M. Buffet, sénateur, est des plus in-
quiétants.
Depuis trois mois déjà, M. Buffet est sérieu-
sement malaàe ces jours derniers, la situa-
tion s'est aggravée tres rapidement et a été'
jugée assez alarmante pour faire rentrer à Pa-
ris les fils de l'honorable sénateur, qui sont de-
puis hier auprès de leur père.
PREMIERS-PARIS
Le Figaro, M. J, Cornély
« Nous sommes beaucoup plus raisonnables!
pour le compte des Espagnols que nous ne le
lûmes pour notre propre compte, nous qui blâ-
mons le a Jamais 1 » de Sagasta et qui avons:
acclamé ceux de Jules Favre. Et. cependant,,
Sagasta, aujourd'hui, comme Jules Favre il y;
a vingt-huit ans, obéit à la nécessité de trom,
per le tyran dont ils ont peur et qu'ils servenf
a genoux: l'opinion publique, la volonté na-
tionale.
» Ce qu'il y a de navrant, c'est que, par la,
force des choses, les peuples sont les victimes
de la terreur qu'ils inspirent aux gouverne-
ments, et on les ruine et ornes extermine pour
leur démontrer les vérités que les élites com-
prennent, mais qu'elles n'osent proclamer. »
Le Petit Journal, M- E. Judet
Quoi qu'on pense de l'utilité des fortifica-
tions, de leur rôle dans la guerre do demain,
il nous est interdit d'avoir la foi dans un outil-
lage suranné ou mal adapté- et d'entretenir
une équivoque pour nous dispenser d'une dé-
termination énergique. »
Le Gaulois, M. L. Desmoulins
« Avant-hier, les nouveaux ministériels ayant
à élire, dans les bureaux, la commission char-
gée de proposer à la Chambre le vote des
crédits supplémentaires, nommait en grande
majorité des adversaires du gouvernement.
» Ou je ne comprends plus rien à la politique
ou cela signifié que la Chambre se défie des
projets financiers de M. Brisson, et dès la pre,
mière heure entend barrer la route à l'impôt
global sur le revenu.
» Quoi qu'il en soit, je pense que M. Brisson
ne doit pas s'affliger outre mesure de l'échec
qu'il vient de subir dans les bureaux.
Le voilà contraint d'ajourner les réformes
qu'il promettait naguère à ses électeurs et que,
manifestement, il ne se souciait pas de mener
abonne fin. »
L'Aurore, M. Clemenceau
M. Alphonse Humbert a découvert que «les
̃d faits articulés ne sont susceptibles d'aucune
» preuve car les délibérations desjuges étant
secrètes, « aucun d'eux ne pourrait fournir la
moindre explication à ce sujet, s'il était in-
terrogé par un juge ». Ainsi, les juges peu-
vent violer la loi selon leur bon plaisir. L'ac-
cusé, le plus iniquement, le plus illégalement
condamné n'a pas de recours contre eux. L'ar-
bitraire est au-dessus de la loi. C'est un an-
cien révolutionnaire, retour du bagne, qui nous
fait cette théorie devant laquelle eût reculé
Napoléon III.
a Il me paraît dilficile que M. Sarrien, NI;
Brisson, M. Bourgeois lui-même se rangent à
l'avis de M. Humbert. Je ne puis pas leur faire
l'injure de les croire insoucieux de leur re-
nommée. S'ils étaient capables de se mettre
en ligne derrière M.Artbur Meyer et d'objecter
,què nous n'avons pas de preuve quand ils sa-
vent que la raison en est qu'on nous a précisé-
ment empêchés de faire cette preuve; s'ils
étaient capables dé dire avec M. Humbert que
la loi est organisée pour couvrir le crime et
pouren garantir l'impunité, que resterait-il
d'eux demain? »
Le Radical, M. Rânc
« Ce serait faire injure M. Brisson que de
supposer une minute que lui aussi se' resigne
à ignorer. Il a pour cela l'âme trop haute. Sa
conscience lui dira qu'il a en ce moment le dé-
pôt des droits sacrés de la libre défense, égale
pour tous; qu'il est le gardien des principes de
;.la Révolution, de l'honneur de la France répu-
blicaine, et aussi de l'honneur de l'armée na-
tionale, intéressée plus que personne à ce que
la vérité. quelle -qu'elle'soit, apparaisse et à ce
que justice soit rendue. M, Brisson voudra sa-
voir. » "̃
L'Intransigeant, M. Henri Boehefort
Tout en lançant, l'anathème à M. Cavai-
la réponse à l'iater-
•peHtttien'Castelin, les conspiraAe«pg-4-colJets
noirs et à nez croHnïs comptent-ils fermement
jsur le rejet de leurs prétentions pour- avoir un
nouveau prétexte de- continuer léùr'c'àmpàgne
de chambardement,.
C'est donc au ministre de la. gnerre, -tout
en. écartant nettement toute intention de revi-
sser, le procès, de leur fourrer sans hésitation ni
réticence le nez.daaa leurs hâbleries et leur
mauvaise foi, de. façon à couper court une fois
"pour toutes à leur criminelle mais–lttcrative
entreprise. ̃-••̃̃̃
.a M, Viger l'a di(?énergiquemen,t_jL! y a quel-
ques jours
« On forcera bien les traîtres à rentrer dans
leurstamères. »
L'Autorité, M. de Gassagnae
Tout le monde, et partout, est partisan
d'une paix rapide et honorable.
» Malheureusement, il est difficile, sinon im-
possible matériellement, à. l'Europe, d'imposer
sa médiation à l'Espagne et à l'Amérique, tant
que la guerroyât son plein.
»Il pourrait lui arriver le désagrément d'un
double refus:
»Il est toujours délicat, en effet, de se mê-
Ici, des' affaires desautres, dans leur seul in-
térêt et quand cela né vous regarde pas direc-
tement.
» D?autffntcque toute demande de ce genre
nécessité forcément une sanction, et, cette
sanction, nous ne la .voyons pas. ».
-La Journée- mondaine;
Lestrois grandes sociétés de sport- en pleia
air, le Polo;, l'Omnium et l'ile de Puteaux,
sont parvenues à un degré de prospérité
qu'elles. n'avaient point encore atteint. On
peut: dire qu'en dehors même du jeu et du
mode de locomotion' qu'elles ont chacune
pour objet elles sont. devenues des facteurs
importants, de la vie élégante à Paris.
Les fêtes qu'elles ont données ou qu'elles
vont donner sont les plus selcct été la saison
et, par l'éclatant succès des oeuvres qui y sont
représentées, ont apporté un appoint notable
à l' «amateurisme dans la grande qucrelle'
que le « professionalisme »' a déchaînée con-
tre lu il '̃̃
On sait qu'avant-hier, sous la présidence du
duc de Luynes, le cercle de l'Omnium a donné
un dîner suivi d'une représentation à laquelle ont
pris part les artistes, les, plus renommés des
théâtres parisiens et des cabarets de Mont-
martre Mlles Darty, Gâudet, Durand, Gavro-
chinette, MM.- Fordyce, Maurel, Fragson et
Marien.
..Hier soir, il y avait grande: fête à Pile de
Puteaux. Dans, la journée, joutes sur l'eau,
puis dîner par petites tables, feu d'artince et
cotillon; '̃̃ •:
Ce soir, enfin, lai princesse" de Broglie donne
un grand dîner de cent couverts au chalet
du Polo.
Bien qu'intimement liées entre elles par les
relations les plus courtoises et qu'ayant un
grand nombre de membres inscrits chez les
trois, ces trois sociétés ont, néanmoins, cha-
cune sa physionomie propre avec, chacune, sa
coterie plus fidèle â l'iinequ'à l'autre.
Ce qui leur est commun, par exemple^ c'est
le charme exquis de la situation. A qui; sous
ce rapport, donner, la préférence au chalet
situé à l'entrée du bois de Boulogne, ou à l'île
enfoncée sous la verdure et bercée par le mur-
mure du. fleuve et des grands arbres, ou à la
pelouse de Bagatelle;, avec ses corbeilles de
fleurs, jetant leur note. éclatante dans le vert
émeraude du gazon, avec le délicieux encadre-
ment que lui fait le bois de' Boulogne ? C'est
une question que. nous ne nous chargerons
pas de résoudre. Le va-e,t-vient est peut-être
plus considérable à Puteaux et à l'Omnium
qu'au Polo.
Par une conséquence forcée du nombre, des
coteries, assez distinctes entre elles, se sont
formées chacun 'et chacune retrouve son
groupe d'amis soit pour jouer, soit pour
causer.
Vers six heures, c'est, tous les jours, les plus
élégants garden parties que l'on puisse rêver.
Tandis que les joueurs et les joueuses de
tennis, après avoir changé; dans les vestiaires
spéciaux,leurs vêtements- parisiens pour le cos-
tume, se livrent à des' parties acharnées-, les
simptes' spectateurs' et- spectatrices. s'asseoient
-autour, des petites tables dressées sur la pe-
louse qui s'étend devant la rotonde ouverte
du chalet. On lunche. à là fraîche, on cause, 6n
admire l'habileté des étoiles de la spécialité»
on surveille les arrivées et les-départs, on fait
un tour jusqu'au port ombreux où des yoles
légères attendent les promeneurs séduits par
la fraîcheur bruissante de la rivière. A certains
'jours; il y a dans cetteale enchantée plusieurs
centaines de personnes. Nous n'entreprendrons
.point de donner des:noms: il faudrait citer tout
le Gotha.
Au chalet de l'Omnium^ on ne fait, en gré-
néral, que passer pour changer de costume et
revêtir la tenue de cycliste. Au retour de la
promenade, on gare sa bicyclette et on lunche.
Au Polo, enfin, les dames ne peuvent être
que spectatrices. Tous les'jours de partie, une
gracieuse haie féminine se forme sous le léger
auvent qui borde ta'grande pelouse. Là, aussi,
on s'asseoit, on cause, en prenant des bois-
sons glacées. Le cercle des habituées est plus
restreint qu'à Puteaux, comme nous le re-
marquions tout à l'heure. Une coterie de su-
prême chic s'y retrouve presque régulièrement.
Par un galant ressouvenir du moyen âge, les
dames offrent souvent des prix aux cham'-
pions bijoux, objets d'art; etc:, et tes remet-
tent elles-mêmes aux vainqueurs.
• Archiduc.
NECROLOGIE
Si. Pradines, le magistrat de la cour dE
cassation qui avait été frappé, au Palais,
d'une attaque d'apoplexie, vient de succom-
ber dans sa soixante-cinquième année.
CORRESPONDANCE
Monsieur le directeur,
J'ai lu dans le Matin du 13 juin un article
me concernant qu'il est de mon devoir de recti-
fier. Votre correspondant a cru me faire plai-
sir sans doute en racontant q2te j'ai dansé la
farandole à Tourvos et que, durant le bal
qui suivit, je Lins lieu de, vestiaire et que je
vie mis jongler avec les cannes et les pa-
rapluies que les jeunes danseurs ?ne confiè-
rent.
Cela n'est pas très exact,
Les félibres allèrent à Tourves fêter l'un de
leurs précurseurs, M. d'Astros. Il plut à tor-
rents une grande partie de la journée, ce qui
aurait dû, à mon avis, conserver à la mémoire
de votre aimable correspondant un pou plus de
fraîcheur.
Après lé banquet, le soleil faisant risette on
monta visiter les ruines du château de'Wûl-
belle. C'est là qu'Auguste Marin mit en branle
la farandole et qu'un jeune, Fernand Hauser,
me remit son parapluie un instant; mais je
n'ai pas plus danse la farandole que je n'ai
tenu lieu de vestiaire durant le bal qui
suivait bien après sur la coquette place
du pays et dont j'étais bien loin en ce mo-
ment.
Je serais à plaindre si je ne devais ma cigale
d'or qu'à mon adresse de jongleur ou de fa-
randoleur.
Veuillez agréer, etc.'
•V, Spariat.
CHANGES
Du 5 Change sur Londres à Rio, 7 13/32.
-Change sur Londres à Valparaiso. 1619/3.2
Du Piastres Hong-Kong, 4m., 1 Il 1/8.
Taël Shanghaï, 4 mois, 2.7
Change Yokohama, 4 mois, 2.0 3/8.
ChangesSingapouretPenang,4m.l.ll 3/16..
Change Calcutta, 6 mois, trans-
fert télégraphique, 1.3 5/8. Change Bom-
bay, 3 moins, 1.3 23/32; transfert télégraphi-
que, 1 .3 19/32.– Buenos-Ayres, agio, 80.
LA TEMPÉRATURE
Une aire de fortes pressions persiste, ce
matin, sur l'ouest du continent. Le vent est
faible sur nos côtes. La température s'est
abaissée sur nos régions du centre et
du sud.
Hier, 6,Paris, temps nuageux dans l'après-
midi.'
Thermomètre Baromètre
Mercredi. 8 h. matin.. 16" 769
Midi. 769
4 h. soir.
Minuit. 768
Il. matin-, 76?
5 h. matin.. 766
filai du ciel Couvert..
LB
-r
alors seulement, de nous incliner devant sa
volonté. »
Les communications télégraphiques avec
Santiago sont interrompues, les employés
anglais du câble ayant quitté la ville; Le
gouvernement manque donc totalement.de
renseignements sur:. tout ce, qui se passe
autour de cette place. Toutes les dépêches
relatives au siège seront donc forcement
d'origine américaine.
Aux dernières nouvelles regues ici, le gé-
néral Torral, commandant en chef à Sant-
iago, était fermement décidé à résister
outrance. Les six mille hommes de renfort
qui sont entrés dans la place-lui en donnent
la faculté. On ignore si les deux autres co-
lonnes qui.vont à son secours, l'une com-
mandée par le général Pareja, l'autre par le
colonel Pareja, l'ont déjà rejoint.
Les journaux, sans en excepter les or-
ganes carlistes et républicains, publient des
articles d'un patriotisme enflammé- deman-
dant la continuation de la guerre. Seul, le
Diario de Barcelone persiste à réclamer
une solution pacifique.
Le Globo, journal ministériel madrilène,
qui, jusqu'ici, était plutôt partisan de la
paix, dit qu'il faudrait être fou pour négo-
cier en ce moment avec les Etats-Unis.
Après la défaite de l'escadre espagnole, les
exigences des Américains seraient inadmis-
sibles. Il faut plus que jamais faire sentir
le poids de la guerre aux Etats-Unis, afin
d'obtenir des conditions honorables.
Le général Linares.
Le général Linares, qui avait résigné son
commandement à cause des blessures qu'il
a reçues, a repris le commandement de
l'armée de Santiago. ·
Le ministre des affaires étrangères a reçu
de nombreuses dépêches de condoléance
dés gouvernements étrangers.
Il est inexact que le général Azcarraga ait
quitté Madrid. Interviewé par un journa-
liste, 11 a déclaré que le .moment n'est pas
encore venu de faire la paix.
5 heures du matin
LIBRE SUR PAROLE
New- York, 7 juillet.. Selon une dépô-
ehe-de Washington, le secrétaire de la, ma-
rine aurait dit que M. Mac Kinley ordonne-
rait sans doute la mise enlibertë sur parolei
de l'amiral Cervera.
L' u ALFONSO-XII
Washington,. juillet,. Le gouverne-
ment a été informé que YAlfonso-XH a;
été détruit en sortant dù port de la Ha-
vane.
SÉPARATISME CATALAN
Mécontentement général.- Ouvriers
sans travail Symptômes de
désagrégation.
Barcelone, 4 juillet. De notre cor-
respondant particuliers La situation
devient assez grave en Catalogue. La guerre
a paralysé tout travail, et l'on prévoit, que,
d'ici à quelques jours, si les manufactures
continuent à se fermer,, vingt. mille ou-
vriers pourront se trouver sur le pavé de
Barcelone,
Les industriels et les commerçants, tous
partisans de la paix immédiate, s'inquiètent
de voir que le gouvernement ne donne au-
cune suite à leurs vœux et qu'il semble
écouter les exaltés de la presse républi-
caine ou carliste qui prêchent la guerre à,
outrance.
Un fort mouvement séparatiste commence:
à se dessiner dans une province indus-
trieuse et agricole, qui. est lasse de contri-
buer pour une part excessive aux folles dé-
penses d'un Etat dontla moitié est oisive,
à demi déserte et sauvage.
J'ai entendu ici. pousser lecri de « Vive la
Catalogne indépendante! » et les paysans
fredonner le vieux chant insurrectionnel
«Bon moissonneur, un coup de faulx 1 un.
coup de faulxï Plusieurs négociants en-
vient ouvertement le sort de Cuba, des Phi-
lippines, de Porto-Rico, qui vont être affran-
chis de la tyrannie et des exactions des pro-
consuls espagnols.
Autant le peuple madrilène est sceptique,,
indifférent aux victoires aussi bien qu'aux,
défaites, autant le peuple catalan.est agité..
Si un mouvement révolutionnaire doit
prochainement éclater en Espagne, ce sera,
à Barcelone.
LE PAUMENT
A LA CHAMBRE
Suite de la vérification des pouvoirs
Election de M. Maurice- Faure.
La Chambre adopte; sans discussion, les
conclusions du rapport du premier bureau
sur les opérations électorales de la première
circonscription de-Montluçon.
Au>nom du bureau, M. Renault-Morlière,
rapporteur-, conclut à la proclamation de M.
Letang comme député, à la place de M. Va-
cher, qui avait été proclamé élu par la com-
mission de recensement.
Le premier bureau propose, en outre, de
renvoyer le dossier électoral au garde des
sceaux pour rechercher les auteurs de la
fraude qui a été commise et les poursuivre
conformément à la loi.
L'admission de M. Létang, qui appartient
au parti socialiste, soulève de frénétiques
applaudissements à l'extrême gauche, tan-
dis que M. Zévaès s'écrie
II n e reste plus qu'â envoyer au bagne les
membres de la commission de recensements
'.Mouvements divers.)
L'élection de M.Gerville-Réachê, à îaGua»
deloupe, est ensuite validée, et l'on passe à
l'élection de' M. de Ramel, à Alais.
Malgré M. Gaston Doumergue, qui recla-
malt une enquête, sous le prétexte que les
ouvriers des mines de Bessèges et de la
Grand'Combo n'avaient pas été laissés li-
bres d'émettre leur vote, et après avoir
entendu le rapporteur du bureau, M. Alicot,
la Chambre a repous'sê la proposition de M.
Doumergue par 313 voix contre 216. Et
l'élection de M: de Ramèl a été validée.
Après ce débat, qui a duré plus d'une
heure, M. Krantz, qui présidait, a fait con--
naître les résultats du second tour de scru.
tin pour l'élection d'un'4 vice-président, en
remplacement de M. Sarrien.
M. Maurice Faure, député radical sociar
liste de la Drôme; a été proclamé élu par
236 voix contre 98 à M. Gerville-Réache.
Puis M. Pourquery de Boisserin a dé-
posé un rapport sommaire tendant à la
prise- en considération de la proposition
d'amnistie de M. Coûtant.
A la demande de M. Mougeot, sous-se-
crétaire d'Etat aux postes et télégraphesy
qui fait ses débuts à la tribune comme
membre du gouvernement, la discussion
des conclusions de ce rapport est inscrite
à l'ordre du jour d'aujourd'hui, après l'ini-
terpellation sur l'affaire Dreyfus.
GEORGES ABRIC.
LE DÉBAT D'AUJOURD'HUI
L'interpellation sur l'affaire Dreyfus
L'attitude du gouvernement
Un seul orateur nouveau s'est fait inscrire
pour prendre part à l'interpellation de Mt
Castelin sur l'affaire Dreyfus, que la Cham-
bre doit discuter aujourd'hui: M. de Grand-
maison.
Hier, on paraissait avoir quelques rensei-
gnements sur la conduite que tiendrait le
gouvernement.
En effet; dans les couloirs du palais Bour-
bon, on assurait que M. Cavaignac était,
pour sa part, disposé à produire à la tri-
bune non point le rapport du capitaine Le-
brun-Renaud qui n'a été, comme on le
sait; rédigé que trois ans après le jugement
du conseil de guerre, en 1897 mais une
lettre du général Gonse, sous-chef d'état-
major général, au général Mercier, alors mi-
nistre data guerre.
Dans cette lettre, écrite aussitôt après la
dégradation du condamné, le généralGonse
rendait' compte au ministre des déclara-
tiens que lui -aYait' faites le? capitaine Le-
Tîrun-ïlëna_.d sur lës-ptfPoles^e lui aurait
adressées l'ex-capitaine Dreyfus* auprès du-
quel il avait été placé, -en quelque sorte,
comme gardien pendant les préparatifs.; de
la: parade d'exécution.
Mais on ajoutait que, si M. Cavaignac. se
montrait résolu à lire cette lettre, aucune
décision définitive n'avait' été prise encore à
cet égard par le; conseil, des ministres,. qui
ne statuerait que ce matin, le conseil étant
divisé sur l'opportunité .de cette divulga-
tion.
D'autre part; on assurait que M. Sarrien,
garde des sceaux, ferait connaître à. la
Chambre que « de l'examen du dossier au-
quel il s'est livré ne résulte pas la
preuve qu'une pièce secrète aurait été com-
muniquée au conseil de guerre de et
que, Mme Alfred Dreyfus n'apportant pas
cette preuve, il ne croit pas devoir accueil-
lir sa requête en annulation du jugement.
Tels sont les bruits qui couraient hier
soir.
LE RÈGLEMENT_Df LA CHAMBRE
L'examen des modifications à y ap-
porter La proposition de
M. Georges Graux.
La commission de revision du règlement
de la Chambre doit continuer, ce matin,
l'examen des propositions dont elle est,
saisie.
Asa précédente réunion, elle avait ajourne
sa décision en ce qui touche les « ques-
tions » que tout député peut adresser aux
ministres au commencement de chaque'
séance, jusqu'à la distribution de la propo-
sition déposée par M. Georges Graux sur la
matière. Cette proposition, qui a été distri-
buée hier, est une étude fort. documentée,
et en grande partie appuyée sur le règle-
ment en usage dans, le Parlement an-
glais.
A l'égard des « questions a, M. Graux pro-
posé les modifications suivantes: Au lieu
de pouvoir repousser uno question, les:
membres du gouvernement seraient tenus
de répondre dans la. huitaine, à moins:
qu'ils en soient dispensés par un vote for-
mel de la Chambre, à toutes questions, les-,
quelles. devraient être posées par écrit;
par contre, « en aucune circonstance une-
'question 'ne pourrait être transformée en,
interpellation».
Les amendements.
En ce qui touche les amendements en
général, le député duPas-de-Calais propose
d'établir io qu'aucun amendement ne peut
être soumis au; vote s'il n'a été distribué
deux jours au moins avant la discussion de
l'article de loi auquel il se réfère ou si la
commission n'en a accepté le renvoi pour
examen ^2° mais que tout amendement dé-'
posé dans ce délai est.renvoyé de droit à
la commission, qui devra le rapporter som-
mairement.̃
Quant aux amendements' budgétaires,
M. Graux préconise la nouvelle rédaction,
suivante pour l'article 55 du réglement
Aucune motion tendant à imposer une nou-
velle charge au budget no sera examinée que
si elle est appuyée par lé gouvernement.
Toute modification à l'organisation et au
fonctionnement des services publics devra faire
l'objet d'une proposition de loi. Tout amende-
ment tendant, par la réduction. d'un crédit, il,
opérer l'une de ces modifications ne sera dis-
,cutô que s'il est accepté par le gouvernement.
Cela pour empêcher la désorganisation
d'un service public par la fantaisie d'un dé-
Grandes commissions.
La proposition de M. Georges Graux com-
porte d'autres innovations.
D'abord, au début de chaque législature,
la Chambre nommerait, au scrutin de liste,
une commission de législation de vingt-
deux membres; chargée de l'examen som-
maire des propositions de loi au momentde
leur dépôt, de leur classement et de leur
répartition: entre les commission^ enfin de
la revision dé leur texte, exclusivement au
point de vue juridique, après le vote de la
Chambre.
Cette commission devrait, naturellement,
être recrutée parmi les membres' de la
Chambre qui auraient consacré une partie
dé leur existence à l'étude du droit, et son
rôle devrait être de contribuer à rendre les
lois plus claires dans leur texte, plus'faciles
à appliquer et moins susceptibles de faire
'naître des contestations et des procès:
Puis, au début de chaque session ordi-
naire, au lieu des différentes commissions.
spéciales d'aujourd'hui, les bureaux de la
Chambre nommeraient, pour une année' en-
'tiëre, dix grandes commissions de 44 mem-
bres et quatre de 33, 'qùi seraient chargées;
'de l'étude deS projets ou propositions de
loi concernant, savoir 'les dix prémiéres"
l'enseignement la décentralisation les
affaires étrangères et les cultes les doua-
nes, l'agriculture et l'industrie- l'organisa-
tion administrative et judiciaire l'armée,
la marine les finances l'Algérie et
les colonies l'assistance publique la
prévoyance sociale, et les quatre autres
les beaux-arts les canaux et'chemins de
fer le commerce et les postes et télégra-
plies la revision des codes.
D'autre part, point important, chacune de
ces. commissions ne pourrait procéder à
aucun vote si la moitié plus un de ses mem-
,bres n'étaient présents.
Chaque membre de la Chambre ne pour-
rait faire partie que d'une seule de ces com-
missions, mais tous les députés feraient
ainsi partie de l'une d'elles. Cette manière
de procéder, explique M; Graux, en même
temps qu'elle ferait contribuer tous les dé-
putés au travail législatif; garantirait aux
minorités leur droit de collaborer à la pré-
paration des lois, centraliserait les efforts
disséminées et unifierait l'oeuvre législative.
Le « comité de la Chambre entière ».
Enfin, le député du Pas-de-Calais propose,
à l'instar de ce qui existe en Angleterre,
l'institution de ce qu'il appelle le « comité
Ce c ité se réunirait, au moins deux
fois par'semaine, en séances publiques, et
aurait « la même puissance » que la Cham-
bre elle-même. Il s'occuperait spécialement
des lois d'affaires et serait saisi de plein
droit de tous les projets et propositions
d'intérêt local, ainsi que de ceux relatifs
aux canaux, chemins de fer et à la réforme
de la législation civile et criminelle. Il dis-
cuterait également les projets et proposi-
tions que la Chambre lui renverrait sur la pn>
position du président, des ministres ou de
la commission de législation.
Cette institution aurait pour résultat, se-
lon M. Graux, de permettre à un grand
nombre de députés de prendre une part
plus active aux travaux parlementaires et
de faire aboutir un grand nombre de lois
menacées de ne jamais arriver à l'ordre du
jour.
Le comité de la Chambre entière aurait
pour attribution, en quelque sorte; d'opérer
un travail de déblaiement, car, ayant la
même puissance que la Chambre elle-
même, quand il aurait adopté un projet ou
une proposition de loi le vote serait défini-
tif, et il n'y aurait plus qu'à l'envoyer au
Sénat.
Georges Labbê.
COMMISSIONS PARLEMENTAIRES
Constitution du bureau -Les con-
tributions directes.
Les différentes grandes commissions
nommées, mardi, par la Chambre se sont
réunies, hier, pour se constituer.
A la commission chargée de l'examen du
projet des contributions directes et du
cahier de crédits supplémentaires, M. Rou-
vier ayant posé sa candidature à la. prési-
dence, M. Paul Delombre a, comme nous
l'avions fait prévoir, déclaré qu'il n'était
pas candidat.
Le député des Alpes-Maritimes a été élu
président par 19 voix contre à à M. Paul
Delombre et quelques bulletins blancs.
MM. Gerville-Réache et Georges Berger
ont été nommés vice-présidents MM. Mau-
rice Lasserre, de la Batut,Klbtz et Gaillaux,
secrétaires.
M. Marlou° a été chargé du rapport sur les
contributions directes, qu'il déposera bref
délai, et? M. Câillsux, du rapport sur lescré.-
dits supplémentaires.
Travail et prôvoyawce*
La commission, du travail a nommé pré-
sident Ml Bovier-Lapierre par 14 voix.con--
tre lâi M. Charles Ferry; vice-présidents;
MM*. Charles Ferry at Dutreix;, secrétaires
MM.RoseetDubief.
La commission' d'assurances et de pré-
voyance sociale a constitué Son bureau
ainsi
Président, M. Louis Ricard; vice-prési-
dents, MM. Georges Leygues et' Guieyssé;.
secrétaires, MM. Ari1odrù, Perreau, Mirman.
La commission agricole a élu président
M.- le comte de Saint-Quentin .j. vice-prési*
dents, MM. Galpin, Paul Déroutède et de
Pontbriand*.
Informations
A PARIS
éORTSTELIUS HEKZ
A Bournemouth. Le résumé d'une
vie d'aventures*
Cornelius succombé hier matin, aux
suites d'une angine de poitrine compliquée
de congestion pulmonaire avec hémorrhagie.
Sa femme et les membres de sa famille
étaient tous réunis autour de .lui,, à ses der-
niers moments, pendant lesquels, paraît-il,
il a terriblement souffert. -•̃"
Rappelons les: principales phases de cette
vie aventureuse, qui -débuta" à l'Ecole de
médecine de Paris pour se terminer triste-
ment dans l'inaction et la maladie a Tanker-
ville hôtel, à Bournemouth.
Né à Besançon, le 3 septembre 1845, d'un
père bavarois, modeste ouvrier relieur, et
d'une Française, Adélaïde Friedmann, il
devenait, trois ans. aprés, citoyen améri-
cain par suite de l'émigration de s_as pa-
rents. aux Etats-Unis. La situation pécu-
niaire familiale étant de moins en moins
brillante, il vient à Paris en 1866, achève ses
études de médecine et,-admis comme in-
terne à l'hospice de Gliarenton, contracte un
premier mariage avec Mlle Rosalie Lebuho-
tel. La guerre de 1870 en fait un médecin
aide-major à l'armée de la Loire, et il reçoit
l'année suivante, à titre étranger, la croix
de la Légion d'honneur. Sa femme meurt; il
repart pour New- York, pour Boston, où un
riche industriel, M. Saroni, séduit par. sa
réelle intelligence et ses larges projets
d'avenir, lui accorde d'emblée sa fille.
C'est là le premier échelon de la fortune
de Cornelius.
La tête pleine d'idées audacieuses et par-
lant déjà de bénéfices fantastiques, il rentre
à Paris, ouvre l'exposition,, d'électricité au
palais de l'Industrie et, ayant fondé la So-
ciété fermière d'exploitation des téléphones,
cherche à s'entendre avec la Compagnie gé-
nérale- des téléphones pour accaparer Je
monopole des communications téléphoni-
ques. Premier échec. Sans se décourager,
'le grand brasseur d'affaires traite, le pre-
mier, avec l'ingénieur Marcel Desprez en
vue des célèbres expériences du transport
de la force par l'électricité; il crée le syndi-
cat français d'électricité et .fonde le journal
la Lumière électrique. On le voit partout:
à la Chambre, dans les cabinets des minis-
tres, chez les financiers en renom, ayant
toujours une. entreprise à recommander,
une combinaison lucrative à soumettre.
En 1886 il est promu grand-officier de la
Légion d'honneur.
C'est la gloire ce sera bientôt la chute.
Le scandale des affaires de Panama vient
d'éclater le baron de Iteinach, avec qui le
.docteur Herz n'avait cessé d'être en intimes
relations, d'affaires, est mort. A la suite d'une
plainte déposée par ses héritiers, une pre-
mière instruction pour chantage s'ouvre
contre Corneiius^qui, rayé des cadres de la
Légion d'honneur, a quitté précipitamment
la France et, après avoir parcouru l'Jtalie,
l'Allemagne, s'est réfugié en Angleterre.
Seconde plainte pour complicité d'abus de
confiance et d'escroquerie par recel, suivie
d'une instance en extradition introduite par
le gouvernement français. De plus, M, lm-
b-rt, administrateur de la succession Rei-
nach, l'avait assigné devant le tribunal civil
par voie de garantie en restitution des som-
mes qu'il avait reçues de la Compagnie de
Panama par l'entremise du baron de Rei-
nach et qui étaient réclamées à la succes-
sion de celui-ci par voie directe, pour voir
dire que les immeubles au nom de Mme
Herz étaient bien la propriété de Cornelius
Herz.
Qui ne se rappelle les lentes, très lentes
.négociations relatives à l'extradition, qui fut
finalement refusée ? Cornélius, reconnu in-
capable d'être transporté sans danger, reste
et restera à Tankerville hôtel. Une transac-
tion est intervenue; il verse 1,500,000 francs
à la Compagnie de Panama et est l'objet
d'une ordonnance de non-lieu dans l'affaire
de complicité d'abus de confiance et d'es-
croquerie par recel par contre, l'instruc-
tion pour chantage lui vaut par défaut-
cinq ans de prison et 3,000 francs d'a-
mende.
Le 5 juillet de l'année dernière, sur son
invitation, les membres de la seconde com-
mission d'enquête sur les affaires de Pana-
ma avaient accepté de se rendre auprès de
lui, quand, revenant sur sa résolution pre-
mière, il prétendit qu'on aurait dû le con-
sulter sur le jour et l'heure de l'entrevue
et que, d'ailleurs, il exigeait communica-
tion des dossiers, des. procès engagés con-
tre lui.
La commission ne répondit pas, et la « vé-
rité promise» ne serajamais connue.
FÊTE DE L'ÉCOLE ALSACIENNE
Vingt-cinq années d'existence Une
œuvre patriotique Un
livre d'or.
Aujourd'hui, 7 juillet, sous la présidence
du ministre de l'instruction publique, l'Ecole
alsacienne fêtera le vingt-cinquième anni-
versaire de sa fondation.
L'Ecole alsacienne est un établissement
d'enseignement secondaire libre' laïque,
créé au lendemain de la guerre et actuelle-
ment rattaché à l'Etat. Les fondateurs ont
eu pour but d'appliquer de nouvelles mé-
thodes d'enseignement et d'éducation et de
contribuer ainsi au relèvement de la patrie.
« Lorsqu'après la guerre, nous disait
hier le distingué directeur de l'école, M.
Beclt, tout bon Français interrogeait sa
raison et sa conscience sur les moyens les
plus efficaces de guérir les plaies de la pa-
trie, les plus sages se dirent C'est par la
jeunesse qu'il faut commencer. Former des
caractères et des consciences, des généra-
tions ayant au cœur le sentiment du devoir
et de l'honneur pour augmenter la vitalité
de. notre peuple, c'est la tâche patriotique
qu'ils se sont imposée.
» A ce moment,- une généreuse impa-
tience; la passion du bien inspiré à quel-
ques hommes d'élite le besoin de joindre à
l'action des pouvoirs publics celle de l'ini-
tiative privée. Ces hommes n'ont eu que le
seul but d'aider l'Université dans les réfor-
mes scolaires qu'elle devait entreprendre
sans retard, d'accélérer sa marche en avant.
de hâter avec elle le progrès, de lui servir
d'auxiliaire et d'éclaireur.L'Ecole alsacienne
a donc fait son devoir en cherchant à être
utile à la démocratie française, qui était née
sur des ruines.
» Elle a appliqué tout un système, d'en-
seignement et d'éducation qui avait fait la
De là son nom, qu'elle est fière de porter.
Ce nom est un symbole, une protestation
contre tout ce qui porte atteinte a la liberté
des.esprits et des consciences.
» L'Ecole alsacienne est un établissement
d'enseignement. secondaire. Cet enseigne-
ment est solide les résultats aux examens
de la Sorbonne le prouvent. Mais elle
cherche surtout à agir sur le cœur, la vo-
lonté et le caractère de ses élèves pour en
faire des hommesj Elle a rendu à l'Univer-'
sité de signalés services, qui ont été recon-
nus par l'Etat. Celui-ci lui accorde une sub-
vention annuelle de francs.
nent d&ns ses méthodes d'éducation. Elfe
s'bcBuipô de: chaque élève individuellement
et n'en néglige aucun. Les clasffisssne peu-
vent contenir glas de vingt à\ vingt-deux
'élèves,
» L'Ecole alsacienne compte*actuèîlenîent
deux cent soixante-cinq éléves. Il yt aï des
,élèves pensionnaires placés chez -les profës-
^seurs, où ils respirent un bon ait de- fa-
milje et où ils sont l'objet des meilleui's
soins au point de
» L'enseignement des langues vivantes et
surtout de l'allemand a été complètement
réorganisé; on y pratique une méthode in-
tensive qui a produit d'excellents résul-
tats; » -̃ •
Ajoutons qu'à l'occasion du vifi£;t-ciïi-
quième anniversaire la direction a publié
un livre d'or qui renferme toute l'histoire
de l'école ainsi que d'autres documents sur
son développement, son esprit et son carac-
volume à été illustrèi par.' lësl anciens
élèves.
La cérémonie d'aujourd'hui aura lieu à
deux-heures de l'après-midi. Si le ministre
de l'instruction publique est retenu à la
Chambre, il se fera représenter.^ par le»-di=
recteur de l'enseignement secondaire. Plu-
sieurs diseours seront prononcés, et iné-
vitablement- dBTpalmes académiques se-
ront distribuées.
Dernier détail': le fils de M. Bourgeois a
été élève de l'Ecole alsacienne, laquelle
contrairement à ce qu'on pourrait croire-
n'est pas o'uverte aux Alsaciens seulement.
LA VIE MILITAIRE
Au camp de Satory.
Lti Société polytechnique militaire, école
annexe d'instruction du, gouvernement miL
litaire de Paris, a pris l'initiative de séances
de tir à longue portée, avec feux de salve
9 distance variable et sur des buts fixes ou
mobiles. Ces exercices auront lieu, le 10 et
le 31 de. ce mois, 'sur le plateau de Satory.
Les tireurs des sociétés territoriales mili-
taires de tir sont invités à y prendre part.
Tls auront droit à des feuilles de route pour
le transport à demi-tarif sur les'chémins de
fer. Les arniesetles munitions seront mises
gratuitement à" leur disposition. Les plus
adroits tireurs recevront des prix. Les offl-
ciers de la réserve et de l'armée territo-
riale qui le désirent prendront le comman-
dement des diverses unités ainsi consti-
tuées.
La nouvelle balle du fusil anglais.
Après, avoir constaté, dans leurs expédi-
tions coloniales, que-la balle du fusil Lee-
Metford ne mettait pas hors de combat,
ceux de leurs adversaires qu'elle atteignait,
les 'Anglais l'avaient modifiée pour la,rendre
plus meurtrière. Mais, les observations faites
par la France ayant rappelé nos voisins au
respect de la convention de 1860 contre l'em-
ploi des petits projectiles: explosifs, une
nouvelle balle vient d'être fabriquée' en vue
de l'expédition de Khartoum. Si cette « balle
homicide», ainsi qu'on l'appelle à Wool-
wich, répond aux prévisions, de grands
approvisionnements seront constitues. En
attendant, on en fabrique deux millions
par semaine pour la campagne en Haute-
Egypte. [o;
CONSEIL GÉNÉRAL
Le monument de Floquet Les
tramways dé pénétration.
Séance spéciale pour les tramways de pé-
nétration. Mais ce n'est qu'à six heures et
demie que l'on aborde cette palpitante
question. Il s'agit,- cette fois, d'attribuer les
concessions. On bataille ferme. M. Adrien
Veber plaide en faveur.des demandeurs,qui,
depuis plusieurs années, sont en rapport
avec la Ville. Il est battu et le rapport de la
commission est adopté, sauf une modifica-
tion de la dernière heure que M. Grébauval
enlève à bras tendu. Trente-deux lignes
de-tramways sont ainsi partagées entre di-
vers concessionnaires.
Il est neuf heures un quart lorsque, le
préfet clôture la session.. x
Auparavant, on avaitvoté des subventions
de 5U0 francs aux monuments du regretté
Félix Grelot, secrétaire général de la. pré-
fecture de la Seine d'Alphonse Daudet
et de Charles Floquet. MM. Gervais et Bau-
din ont même l'ait donner 500 francs de plus
à Floquet, malgré une vive opposition
de la droite, représentée-par M. Alpy, alliée
à l'extrême gauche, représentée par M.Tho-
mas.
M. Marsoulan avait organisé l'enseigne-
ment agricole dans les communes subur-
baines, et M. Blondel obtenu 50,000 francs'
pour l'internat primaire M. Thuillier avait
fait décider l'affectation de l'asile de la Mai-
son-Blanche aux femmes aliénées, et l'on
avait distribué un tas de subventions, non
toutefois tout ce. qui était proposé, M. Car-
mignac ayant échoué dans sa demande de
500 francs pour les pêcheurs à la ligne de lâ
haute Marne.
AU MINISTÈRE DE LA MARINE
On annonce que M.Lockroy a définitive-
ment choisi le vice-amiral Cavelier de Cu-
verville comme chef d'état-major au minis-
tère de la marine, en remplacement du vice-
amiral Sallandrouze de Lamornaix.
PETITES NOUVELLES
Les ambassadeurs abyssins n'ont pas quitté
le Grand-Hôtel pendant la journée d'hier.
Encore fatigués du voyage, stupéfaits du
bruit, du spectacle de la rue. ils ont même dé-
commandé, au dernier moment, les landaus
daus lesquels ils avaient décidé d'abord de
faire une promenade au Bois.
Nouveaux cabinets (suite).
M. Léon Mougeot, sous-secrétaire d'Etat aux
postes et télégraphes, a constitué ainsi son oa*
binet:
Chef de cabinet, M. Charles Causet, conseil-
ler général de la Haute-Marne chef adjoint,
M. Gaston Labat, ancien chef adjoint au cabi-
net du ministre de l'intérieur sous-chef, M.
Emile Mazoyer, rédacteur à la direction de la
Caisse nationale ,d'épargne; chef du secréta-
riat, M. Gustave Bley, avocat, ancien attaché
du cabinet du ministre du commerce.
̃ MM. Gabriel Itam, rédacteur au ministère
de l'instruction publique, et Bouguereau, avo-
cat, tils du peintre, sont attachés au cabinet
du ministre des colonies.
En son assemblée générale, l'Institut de
France a nommé, hier, par 75 voix contre 61
accordées à M. Dehérain, M. Fabre, professeur
à la Faculté des lettres de Lille, deuxième sous-
conservateur de la bibliothèque et des collec-
tisons de l'Institut.
Le comte de Toll, gouverneur de Saint-Péters-
bourg, accompagné de sa femme et de sa fille,
est arrivé. hier matin, à Paris.
A L'ÉTRANGER
TERRIBLE EXPLOSION
A bord du vapeur Monatopa »
Plusieurs morts et blessés.
LONDRES, 6 juillet. Un grave accident
s'est produit, ce matin, à onze heures, à
bord du vapeur Monatopa, dans le Royal
Albert dock de Londres.
Ce vapeur, qui appartenait à la ligne
transatlantique, avait, dit-on, été vendu
récemment au gouvernement des Etats-
Unis. On était en train d'y embarquer das
caisses de cartouches, dissimulées sous la
qualification de caisses de marchandises.
L'une des caisses étant tombée, une explo-
sion s'ensuivit, projetant les ouvriers dans
toutes les directions.
Jusqu'ici, on a recueilli cinq morts et
quinze blessés, la plupart affreusement
mtitilés.
L'ANNEXION DES ILES HAWAI'
WASHINGTON; 6 juillet. Le Sénat a voté'
l'annexion.des îles Hawaï par 42 voix con-
tre
VISITE AU TSAR
SAiKT-PjiTEKsnoTJRG, 6 juillet. Le- roi de
Roumanie est attendu à'Peterhof, le' 15/37
juillet et y séjournera quatre jours.
,11 se rendra, ensuite, à Jtfoscou, ou il pas-
sera deux jours, et*âf'Kièv, où il restera
jour. < ,'•
Le; roi rentrera easwte-iBùcacesi.,
Le vote de l'exercice provisoire
'Les poursuites-xiontre les députés.
̃ Rome, 6 juillet. De .notre eorrespon-
dant particulier» La- Chambré. a-, ap-
prouvé, au scrutin secret, par 180 voix: con-
tre 50, l'exercice pnovisoire du budget jais?
qu'au; 31 décembre. F
La commission parlementaire nommée
pour examiner la demande de poursuites
contre les députés arrêtés pour avoir 'pris
partau dernier mouvement insurrectionnel
propose que l'autorisation soit accordée en
ce qui concerne MM. Turatti, de Andreis^
Morgari, Pescetti elle ne l'accorde pas
pour M. Bertesi; elle ne trouve pas légitime
l'arrestation de MM. Bissolati etCosta; elle
ne s'occupe pas de M. Rondani, dont, hier,
la Chambre a proclamé le ballottage.
.LES TIREURS FRANÇAIS. A VIENNE.
VIENNE, 6 juillet. Le banquet d'adieu
des tireurs a eu lieu sous la présidence du
prince Trautmansdorfl, ayant à sa droite
le maire de Vienne, à sa gauche M.- Méril-
Ion, président des tireurs français.
Le maire de Vienne a porté un toast
aux étrangers,et particulièrement aux Fran-
çaisi
M. Mérillon l'a remercié et a invité les.
tireurs autrichiens à venir-au concours na-
tional qui aura lieu en 1900 à Paris pour
renouer les liens d'amitié.
Une cravate offerte par les dames de
Vienne a été attachée avors au drapeau
de l'Union, .au milieu de vives acclama-
tions.
LE DUEL PHILIPESCO-LÂHOVARY
Sinaia, 6 'juillet. La cour d'appel de Bu-
carest a prononcé son arrêt dans l'affaire
du duel Philipesco-Lahovary.
Le tribunal de première instance avait
condamné M. Philipescd, mais avait- ac-
quitté les témoins du duel.
Après plusieurs jours de débats, la cour,
à la majorité, a confirmé ce jugement.
UN ATTENTAT EN RUSSIE
KHARnôv, 6 'juillet. Ce matin, au mo-
ment où le directeur du chemin de- fer- de
Kursk-Sébastopol quittait son bureau, il fut
attaqué par un garde-train renvoyé du s,er-
vice, qui lui tira successivement plusieurs
coups de revolver, qui, heureusement, n'ont
fait qu'effleurer le vêtement du directeur.
Le garde-train a été arrêté; Il a déclaré
qu'il voulait se venger à causé de son
renvoi.
LA CAISSE DE LA- DETTE
Le Caire, juillet. La Caisse de la
dette publique égyptienne a reçu le mois
passé 271,000 livres égyptiennes pour le
service dé la dette unifiée et 64,000 livres
égyptiennes pour celui de la dette privilé-
giée.
JOURNAUX DE CE MATIN
« JOURNAL OFFICIEL
Le numéro de ce matin contient
Des arrêtés nommant des officiers de' l'in-
struction publique et des officiers d'académie;
Un arrêté portant nomination des fonction-
naires du cabinet du sous-secrétaire d'Etat des
postes et télégraphes;
Des décisions portant nominations et muta-
tions dans l'artillerie de marine et dans le
corps des officiers do vaisseau.
UNE MODE
Du GilBlqs:
Il est d'ores et déjà du « dernier cri de com-
paraître devant le tribunal de simple police
séant au Palais de Justice, dans l'angle gau-
.che de la grande cour do Mai comme con-
trevenant au règlement de la circulation des
voitures. automobiles.
Hier déjà, prenant l'avance sur Mme.la du-
chesse d'Uzès, qui ne doit comparaître qu'au-
jourd'hui devant le tribunal, de nombreux.
clubmen, parmi lesquels l'élégant Maxime D.
sont venus recevoir ce brevet de mondanité,.
sous la forme d'une amende de cent sous.
C'est moins cher qu'une cotisation de cercle
et cela « pose» tout aussi.bien.,
LASANTË DE M. BUFFET
Du Gaulois:
Nous avons le regret d'apprendre que l'état
de santé de M. Buffet, sénateur, est des plus in-
quiétants.
Depuis trois mois déjà, M. Buffet est sérieu-
sement malaàe ces jours derniers, la situa-
tion s'est aggravée tres rapidement et a été'
jugée assez alarmante pour faire rentrer à Pa-
ris les fils de l'honorable sénateur, qui sont de-
puis hier auprès de leur père.
PREMIERS-PARIS
Le Figaro, M. J, Cornély
« Nous sommes beaucoup plus raisonnables!
pour le compte des Espagnols que nous ne le
lûmes pour notre propre compte, nous qui blâ-
mons le a Jamais 1 » de Sagasta et qui avons:
acclamé ceux de Jules Favre. Et. cependant,,
Sagasta, aujourd'hui, comme Jules Favre il y;
a vingt-huit ans, obéit à la nécessité de trom,
per le tyran dont ils ont peur et qu'ils servenf
a genoux: l'opinion publique, la volonté na-
tionale.
» Ce qu'il y a de navrant, c'est que, par la,
force des choses, les peuples sont les victimes
de la terreur qu'ils inspirent aux gouverne-
ments, et on les ruine et ornes extermine pour
leur démontrer les vérités que les élites com-
prennent, mais qu'elles n'osent proclamer. »
Le Petit Journal, M- E. Judet
Quoi qu'on pense de l'utilité des fortifica-
tions, de leur rôle dans la guerre do demain,
il nous est interdit d'avoir la foi dans un outil-
lage suranné ou mal adapté- et d'entretenir
une équivoque pour nous dispenser d'une dé-
termination énergique. »
Le Gaulois, M. L. Desmoulins
« Avant-hier, les nouveaux ministériels ayant
à élire, dans les bureaux, la commission char-
gée de proposer à la Chambre le vote des
crédits supplémentaires, nommait en grande
majorité des adversaires du gouvernement.
» Ou je ne comprends plus rien à la politique
ou cela signifié que la Chambre se défie des
projets financiers de M. Brisson, et dès la pre,
mière heure entend barrer la route à l'impôt
global sur le revenu.
» Quoi qu'il en soit, je pense que M. Brisson
ne doit pas s'affliger outre mesure de l'échec
qu'il vient de subir dans les bureaux.
Le voilà contraint d'ajourner les réformes
qu'il promettait naguère à ses électeurs et que,
manifestement, il ne se souciait pas de mener
abonne fin. »
L'Aurore, M. Clemenceau
M. Alphonse Humbert a découvert que «les
̃d faits articulés ne sont susceptibles d'aucune
» preuve car les délibérations desjuges étant
secrètes, « aucun d'eux ne pourrait fournir la
moindre explication à ce sujet, s'il était in-
terrogé par un juge ». Ainsi, les juges peu-
vent violer la loi selon leur bon plaisir. L'ac-
cusé, le plus iniquement, le plus illégalement
condamné n'a pas de recours contre eux. L'ar-
bitraire est au-dessus de la loi. C'est un an-
cien révolutionnaire, retour du bagne, qui nous
fait cette théorie devant laquelle eût reculé
Napoléon III.
a Il me paraît dilficile que M. Sarrien, NI;
Brisson, M. Bourgeois lui-même se rangent à
l'avis de M. Humbert. Je ne puis pas leur faire
l'injure de les croire insoucieux de leur re-
nommée. S'ils étaient capables de se mettre
en ligne derrière M.Artbur Meyer et d'objecter
,què nous n'avons pas de preuve quand ils sa-
vent que la raison en est qu'on nous a précisé-
ment empêchés de faire cette preuve; s'ils
étaient capables dé dire avec M. Humbert que
la loi est organisée pour couvrir le crime et
pouren garantir l'impunité, que resterait-il
d'eux demain? »
Le Radical, M. Rânc
« Ce serait faire injure M. Brisson que de
supposer une minute que lui aussi se' resigne
à ignorer. Il a pour cela l'âme trop haute. Sa
conscience lui dira qu'il a en ce moment le dé-
pôt des droits sacrés de la libre défense, égale
pour tous; qu'il est le gardien des principes de
;.la Révolution, de l'honneur de la France répu-
blicaine, et aussi de l'honneur de l'armée na-
tionale, intéressée plus que personne à ce que
la vérité. quelle -qu'elle'soit, apparaisse et à ce
que justice soit rendue. M, Brisson voudra sa-
voir. » "̃
L'Intransigeant, M. Henri Boehefort
Tout en lançant, l'anathème à M. Cavai-
la réponse à l'iater-
•peHtttien'Castelin, les conspiraAe«pg-4-colJets
noirs et à nez croHnïs comptent-ils fermement
jsur le rejet de leurs prétentions pour- avoir un
nouveau prétexte de- continuer léùr'c'àmpàgne
de chambardement,.
C'est donc au ministre de la. gnerre, -tout
en. écartant nettement toute intention de revi-
sser, le procès, de leur fourrer sans hésitation ni
réticence le nez.daaa leurs hâbleries et leur
mauvaise foi, de. façon à couper court une fois
"pour toutes à leur criminelle mais–lttcrative
entreprise. ̃-••̃̃̃
.a M, Viger l'a di(?énergiquemen,t_jL! y a quel-
ques jours
« On forcera bien les traîtres à rentrer dans
leurstamères. »
L'Autorité, M. de Gassagnae
Tout le monde, et partout, est partisan
d'une paix rapide et honorable.
» Malheureusement, il est difficile, sinon im-
possible matériellement, à. l'Europe, d'imposer
sa médiation à l'Espagne et à l'Amérique, tant
que la guerroyât son plein.
»Il pourrait lui arriver le désagrément d'un
double refus:
»Il est toujours délicat, en effet, de se mê-
Ici, des' affaires desautres, dans leur seul in-
térêt et quand cela né vous regarde pas direc-
tement.
» D?autffntcque toute demande de ce genre
nécessité forcément une sanction, et, cette
sanction, nous ne la .voyons pas. ».
-La Journée- mondaine;
Lestrois grandes sociétés de sport- en pleia
air, le Polo;, l'Omnium et l'ile de Puteaux,
sont parvenues à un degré de prospérité
qu'elles. n'avaient point encore atteint. On
peut: dire qu'en dehors même du jeu et du
mode de locomotion' qu'elles ont chacune
pour objet elles sont. devenues des facteurs
importants, de la vie élégante à Paris.
Les fêtes qu'elles ont données ou qu'elles
vont donner sont les plus selcct été la saison
et, par l'éclatant succès des oeuvres qui y sont
représentées, ont apporté un appoint notable
à l' «amateurisme dans la grande qucrelle'
que le « professionalisme »' a déchaînée con-
tre lu il '̃̃
On sait qu'avant-hier, sous la présidence du
duc de Luynes, le cercle de l'Omnium a donné
un dîner suivi d'une représentation à laquelle ont
pris part les artistes, les, plus renommés des
théâtres parisiens et des cabarets de Mont-
martre Mlles Darty, Gâudet, Durand, Gavro-
chinette, MM.- Fordyce, Maurel, Fragson et
Marien.
..Hier soir, il y avait grande: fête à Pile de
Puteaux. Dans, la journée, joutes sur l'eau,
puis dîner par petites tables, feu d'artince et
cotillon; '̃̃ •:
Ce soir, enfin, lai princesse" de Broglie donne
un grand dîner de cent couverts au chalet
du Polo.
Bien qu'intimement liées entre elles par les
relations les plus courtoises et qu'ayant un
grand nombre de membres inscrits chez les
trois, ces trois sociétés ont, néanmoins, cha-
cune sa physionomie propre avec, chacune, sa
coterie plus fidèle â l'iinequ'à l'autre.
Ce qui leur est commun, par exemple^ c'est
le charme exquis de la situation. A qui; sous
ce rapport, donner, la préférence au chalet
situé à l'entrée du bois de Boulogne, ou à l'île
enfoncée sous la verdure et bercée par le mur-
mure du. fleuve et des grands arbres, ou à la
pelouse de Bagatelle;, avec ses corbeilles de
fleurs, jetant leur note. éclatante dans le vert
émeraude du gazon, avec le délicieux encadre-
ment que lui fait le bois de' Boulogne ? C'est
une question que. nous ne nous chargerons
pas de résoudre. Le va-e,t-vient est peut-être
plus considérable à Puteaux et à l'Omnium
qu'au Polo.
Par une conséquence forcée du nombre, des
coteries, assez distinctes entre elles, se sont
formées chacun 'et chacune retrouve son
groupe d'amis soit pour jouer, soit pour
causer.
Vers six heures, c'est, tous les jours, les plus
élégants garden parties que l'on puisse rêver.
Tandis que les joueurs et les joueuses de
tennis, après avoir changé; dans les vestiaires
spéciaux,leurs vêtements- parisiens pour le cos-
tume, se livrent à des' parties acharnées-, les
simptes' spectateurs' et- spectatrices. s'asseoient
-autour, des petites tables dressées sur la pe-
louse qui s'étend devant la rotonde ouverte
du chalet. On lunche. à là fraîche, on cause, 6n
admire l'habileté des étoiles de la spécialité»
on surveille les arrivées et les-départs, on fait
un tour jusqu'au port ombreux où des yoles
légères attendent les promeneurs séduits par
la fraîcheur bruissante de la rivière. A certains
'jours; il y a dans cetteale enchantée plusieurs
centaines de personnes. Nous n'entreprendrons
.point de donner des:noms: il faudrait citer tout
le Gotha.
Au chalet de l'Omnium^ on ne fait, en gré-
néral, que passer pour changer de costume et
revêtir la tenue de cycliste. Au retour de la
promenade, on gare sa bicyclette et on lunche.
Au Polo, enfin, les dames ne peuvent être
que spectatrices. Tous les'jours de partie, une
gracieuse haie féminine se forme sous le léger
auvent qui borde ta'grande pelouse. Là, aussi,
on s'asseoit, on cause, en prenant des bois-
sons glacées. Le cercle des habituées est plus
restreint qu'à Puteaux, comme nous le re-
marquions tout à l'heure. Une coterie de su-
prême chic s'y retrouve presque régulièrement.
Par un galant ressouvenir du moyen âge, les
dames offrent souvent des prix aux cham'-
pions bijoux, objets d'art; etc:, et tes remet-
tent elles-mêmes aux vainqueurs.
• Archiduc.
NECROLOGIE
Si. Pradines, le magistrat de la cour dE
cassation qui avait été frappé, au Palais,
d'une attaque d'apoplexie, vient de succom-
ber dans sa soixante-cinquième année.
CORRESPONDANCE
Monsieur le directeur,
J'ai lu dans le Matin du 13 juin un article
me concernant qu'il est de mon devoir de recti-
fier. Votre correspondant a cru me faire plai-
sir sans doute en racontant q2te j'ai dansé la
farandole à Tourvos et que, durant le bal
qui suivit, je Lins lieu de, vestiaire et que je
vie mis jongler avec les cannes et les pa-
rapluies que les jeunes danseurs ?ne confiè-
rent.
Cela n'est pas très exact,
Les félibres allèrent à Tourves fêter l'un de
leurs précurseurs, M. d'Astros. Il plut à tor-
rents une grande partie de la journée, ce qui
aurait dû, à mon avis, conserver à la mémoire
de votre aimable correspondant un pou plus de
fraîcheur.
Après lé banquet, le soleil faisant risette on
monta visiter les ruines du château de'Wûl-
belle. C'est là qu'Auguste Marin mit en branle
la farandole et qu'un jeune, Fernand Hauser,
me remit son parapluie un instant; mais je
n'ai pas plus danse la farandole que je n'ai
tenu lieu de vestiaire durant le bal qui
suivait bien après sur la coquette place
du pays et dont j'étais bien loin en ce mo-
ment.
Je serais à plaindre si je ne devais ma cigale
d'or qu'à mon adresse de jongleur ou de fa-
randoleur.
Veuillez agréer, etc.'
•V, Spariat.
CHANGES
Du 5 Change sur Londres à Rio, 7 13/32.
-Change sur Londres à Valparaiso. 1619/3.2
Du Piastres Hong-Kong, 4m., 1 Il 1/8.
Taël Shanghaï, 4 mois, 2.7
Change Yokohama, 4 mois, 2.0 3/8.
ChangesSingapouretPenang,4m.l.ll 3/16..
Change Calcutta, 6 mois, trans-
fert télégraphique, 1.3 5/8. Change Bom-
bay, 3 moins, 1.3 23/32; transfert télégraphi-
que, 1 .3 19/32.– Buenos-Ayres, agio, 80.
LA TEMPÉRATURE
Une aire de fortes pressions persiste, ce
matin, sur l'ouest du continent. Le vent est
faible sur nos côtes. La température s'est
abaissée sur nos régions du centre et
du sud.
Hier, 6,Paris, temps nuageux dans l'après-
midi.'
Thermomètre Baromètre
Mercredi. 8 h. matin.. 16" 769
Midi. 769
4 h. soir.
Minuit. 768
Il. matin-, 76?
5 h. matin.. 766
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