Titre : Revue pratique d'apologétique / sous la direction de MM. Baudrillart, Guibert et Lesêtre
Éditeur : G. Beauchesne & Cie (Paris)
Date d'édition : 1912-11-01
Contributeur : Baudrillart, Alfred (1859-1942). Directeur de publication
Contributeur : Guibert, Jean (1857-1914). Directeur de publication
Contributeur : Lesêtre, Henri (1848-1914). Directeur de publication
Contributeur : Verdier, Jean (1864-1940). Directeur de publication
Contributeur : Bainvel, Jean-Vincent (1858-1937). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328612033
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 19171 Nombre total de vues : 19171
Description : 01 novembre 1912 01 novembre 1912
Description : 1912/11/01 (A8,T15,N171). 1912/11/01 (A8,T15,N171).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55747068
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
APOLOGÉTIQUE AU JOUR LE JOUR 219
choisit ce qui est infirme pour confondre la force. » Il trouve cepen-
dant à cette joie une raison profonde. Ces hommes célèbres, par
cela qu'ils sont plus connus, pèsent plus dans l'oeuvre du salut et
deviennent les coryphées d'une phalange de convertis : Mullis noii,
muiti sunt aucioritati ad salutem, et multis prseant secuturis. La noto-
riété qu'ils possèdent ajoute à la joie de l'ensemble. Supposez qu'ils
fussent moins célèbres, ceux mêmes qui les connaissent se réjoui-
raient moins pleinement de leur conversion : Sed si minus noti sunt
populis, minus de illis gaudent etiam qui noverunt eos. Joie légitime,
du reste, au premier chef et dont l'apôtre nous donne l'exemple
quand, après la conversion du proconsul Sergius Paulus, il change
son nom de Saul en celui de Paul, ob tam magnos insigne victoriae. La
victoire, d'ailleurs, est plus sensible à l'ennemi quand la victime
arrachée de ses mains est plus noble : Plus enim hostis vincitur in eo
quem, plus tenet et de quo plures tenet. Ne voyons dans ce raisonne-
ment ni artifices de rhéteur ni subtilités d'apologiste. Celui qui
écrivait ces lignes savait de quel poids avait pesé dans sa vie la
conversion de Victorin. Combien, parmi nos universitaires catho-
liques d'aujourd'hui, ont été entraînés par l'exemple de Brunetière,
encore plus que par ses raisons ? L'exempla trahunt exprime une mer-
veilleuse psychologie. Aimons-donc et honorons nos convertis.
Faisons-les connaître. Les intéressants opuscules de M. A. Crosnier,
de MM. A. Dossat et J. Montjovet nous en offrent le moyen. « Le
converti ! quel être original et séduisant ! dit encore M. Dossat dans
la belle langue vigoureuse et chaude qu'il possède. Il est la création
restaurée, ces cieux nouveaux dont parle l'Apocalypse. On dirait
une révélation vivante de la bonté de Dieu. Par quels sentiers
perdus le Bon Pasteur l'est-il allé trouver et conquérir ? Le sait-il
lui-même? ce Qui dira, écrivait Brunetières les mystères de l'âme?
Comment on se détache d'une croyance ou comment on y vient
d'une autre? Et nous-mêmes le savons-nous toujours? » C'est parce
que nous ne savons jamais parfaitement ces choses-là pour nous-
mêmes qu'il est si bon et si utile de savoir comment elles se passent
chez les autres.
La conversion de La Harpe.
Il est une conversion qui nous fait un peu moins d'honneur que
celles dont MM, A. Dossat et J. Montjovet nous ont retracé la
pathétique histoire, c'est celle de La Harpe qu'un bon travail de
M. de Préaudeau, publié par La Revue hebdomadaire, 23 septembre
1911, remit un instant d'actualité, l'an passé. L'intelligence n'eut
qu'une part incertaine dans le retour à Dieu de ce parfait arriviste
qui sut si bien, à toutes les phases de la Révolution, mettre son âme
au diapason des opinions ambiantes. On sait comment, dans sa
prison, ayanf ouvert l' Imitation au hasard, il rencontra ces mots :
« Me voici, mon fils, je viens à vous parce que vous m'avez invo-
qué » et comment sa sensibilité fut si fortement ébranlée que a son
coeur se fendit » et que ses larmes coulèrent abondantes. Comme
Chateaubriand il pleura et il crut. Ces sortes de conversion n'ont
choisit ce qui est infirme pour confondre la force. » Il trouve cepen-
dant à cette joie une raison profonde. Ces hommes célèbres, par
cela qu'ils sont plus connus, pèsent plus dans l'oeuvre du salut et
deviennent les coryphées d'une phalange de convertis : Mullis noii,
muiti sunt aucioritati ad salutem, et multis prseant secuturis. La noto-
riété qu'ils possèdent ajoute à la joie de l'ensemble. Supposez qu'ils
fussent moins célèbres, ceux mêmes qui les connaissent se réjoui-
raient moins pleinement de leur conversion : Sed si minus noti sunt
populis, minus de illis gaudent etiam qui noverunt eos. Joie légitime,
du reste, au premier chef et dont l'apôtre nous donne l'exemple
quand, après la conversion du proconsul Sergius Paulus, il change
son nom de Saul en celui de Paul, ob tam magnos insigne victoriae. La
victoire, d'ailleurs, est plus sensible à l'ennemi quand la victime
arrachée de ses mains est plus noble : Plus enim hostis vincitur in eo
quem, plus tenet et de quo plures tenet. Ne voyons dans ce raisonne-
ment ni artifices de rhéteur ni subtilités d'apologiste. Celui qui
écrivait ces lignes savait de quel poids avait pesé dans sa vie la
conversion de Victorin. Combien, parmi nos universitaires catho-
liques d'aujourd'hui, ont été entraînés par l'exemple de Brunetière,
encore plus que par ses raisons ? L'exempla trahunt exprime une mer-
veilleuse psychologie. Aimons-donc et honorons nos convertis.
Faisons-les connaître. Les intéressants opuscules de M. A. Crosnier,
de MM. A. Dossat et J. Montjovet nous en offrent le moyen. « Le
converti ! quel être original et séduisant ! dit encore M. Dossat dans
la belle langue vigoureuse et chaude qu'il possède. Il est la création
restaurée, ces cieux nouveaux dont parle l'Apocalypse. On dirait
une révélation vivante de la bonté de Dieu. Par quels sentiers
perdus le Bon Pasteur l'est-il allé trouver et conquérir ? Le sait-il
lui-même? ce Qui dira, écrivait Brunetières les mystères de l'âme?
Comment on se détache d'une croyance ou comment on y vient
d'une autre? Et nous-mêmes le savons-nous toujours? » C'est parce
que nous ne savons jamais parfaitement ces choses-là pour nous-
mêmes qu'il est si bon et si utile de savoir comment elles se passent
chez les autres.
La conversion de La Harpe.
Il est une conversion qui nous fait un peu moins d'honneur que
celles dont MM, A. Dossat et J. Montjovet nous ont retracé la
pathétique histoire, c'est celle de La Harpe qu'un bon travail de
M. de Préaudeau, publié par La Revue hebdomadaire, 23 septembre
1911, remit un instant d'actualité, l'an passé. L'intelligence n'eut
qu'une part incertaine dans le retour à Dieu de ce parfait arriviste
qui sut si bien, à toutes les phases de la Révolution, mettre son âme
au diapason des opinions ambiantes. On sait comment, dans sa
prison, ayanf ouvert l' Imitation au hasard, il rencontra ces mots :
« Me voici, mon fils, je viens à vous parce que vous m'avez invo-
qué » et comment sa sensibilité fut si fortement ébranlée que a son
coeur se fendit » et que ses larmes coulèrent abondantes. Comme
Chateaubriand il pleura et il crut. Ces sortes de conversion n'ont
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