Titre : L'Immeuble et la construction dans l'Est : revue de la propriété et des travaux publics et particuliers : organe des intérêts régionaux, des professions, industries et commerces qui concourent au bâtiment / directeur Emile Jacquemin, architecte
Éditeur : [s.n.] (Nancy)
Date d'édition : 1902-07-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327888072
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 38953 Nombre total de vues : 38953
Description : 06 juillet 1902 06 juillet 1902
Description : 1902/07/06 (A18,N10). 1902/07/06 (A18,N10).
Description : Collection numérique : Fonds régional : Alsace Collection numérique : Fonds régional : Alsace
Description : Collection numérique : Fonds régional : Lorraine Collection numérique : Fonds régional : Lorraine
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5571746v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-2890
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
DIX-HUITIÈME ANNÉE. - N° 10.
DIMANCHE G JUILLET 1902
L'IMMEUBLE ET LA CONSTRUCTION
DANS L'EST
CHRONIQUE
Le Lycée Jeanne d'Arc
L'opposition qu'à rencontrée à Nancy
la création du lycée de jeunes filles a été
.plus que vive. Elle a donné lieu a des
luttes municipales, politiques etscolaires
qui ont eu comme principaux théâtres,
la presse, le conseil municipal et, môme
les hautes sphères administratives. Ses
partisans et ses adversaires étaient à peu
près égaux en nombre et en valeur,
puisque, on se le rappelle, ce n'est qu'à
une voix de majorité qu'un vote favo-
rable a lait triompher "les défenseurs de
la nouvelle institution.
Ici même, nous avons pris parti avec
l'opposition ; nous avons combat lu le
lycée de iilles au point de vue financier,
au point de vue moral, an point de vue
social. Nous le considérions, de toute
:n.otre bonne foi, comme une oeuvre inu-
tile dans un centre suffisamment outillé
qu'est Nancy ; une oeuvre inopportune
quand tant d'autres dépenses s'impo-
saient, d'abord e(. davantage, dans un
intérêt beaucoup plus général ; enfin et
surfout une oeuvre de parti contre les
institutions religieuses, une oeuvre de
.laïcité sectaire tendant à faire intervenir
plus tard les femmes dans nos discus-
sions politiques et sociales.
Aussi, une fois le lycée de filles dé-
cidé, construit et. instu.] é, l'avons-nous
surveillé de très près pour bien nous
rendre compte de son foncLionnement,
pour juger en connaissance de cause si
nous avions en raison de le combattre
ou si, au contraire, nous devions recon-
naître que nous nous étions vainement
Alarmés.
Dans cette dernière occurencc, l'atti-
tude d'adversaires loyaux, que nous [
avons toujours tenu à garder, ne nous
faisait-elle pas un devoir d'impartialité •■
de revenir sur lios préventions si. en
définitive, les résultats produits étaient,
contraires à nos prévisions et à nos
craintes ?
C'est ce que nous voulons établir, au-
jourd'hui, et nous empresser de dire que
nous nous étions en partie, en grande
partie trompé.
Et d'abord le nom de Jeanne d'Arc
donné au nouveau lycée et auquel per-
sonne, même parmi ses plus chaucls dé-
fenseurs, n'avait pensé au début, semble
avoir déjà concilié une des premières
divergences, car tandis que ses parti-
sans l'appelaient un lycée de jeunes
filles, ses adversaires ne le désignaient
jamais autrement que lycée de filles en
donnant à ce dernier mot une significa-
tion malveillante.
Le nom de la vierge Lorraine que les
uns estiment avoir été seulement une
héroïque patriote, alors que les autres la
considèrent comme une sainte française,
satisfaisait tout le monde, parce qu'une
telle appellation représentait à l'esprit
des familles et des élèves aussi bien un
modèle qu'une patronne, ne devant
qu'inspirer et protéger l'instruction et
l'éducation. Il semble que c'est à l'exem-
ple de Jeanne d'Arc pour les unes, à son
intercession pour les autres, que les
jeunes filles lorraines doivent à leur ly-
cée sa valeur actuelle, pour ne pas en-
core employer le mot de son lustre, car
le lycée Jeanne d'Arc est de création en-
core trop récente et d'exercice encore
trop court.
En effet, d'après nos renseignements
aussi sûrs que désintéressés, donnés pai-
lles jeunes filles sérieuses, dont plusieurs
sont sorties des meilleurs couvents et
qui fréquentent les cours du lycée Jeanne
d'Are, renseignement y est on ne peut
plus complet, attrayant et, absolument
approprié à la formation de l'esprit, de
l'intelligence et du coeur de la femme.
Les cours sont, faits par des dames,
quelques-unes professeurs agrégées, avec
une maîtrise et un tact qui séduisent, les
élèves, sans que jamais la plus scrupu-
leuse conscience puisse être choquée
dans ses convictions morales et religieu-
ses. De là l'éducation parallèle à l'ins-
truction faite par des maîtresses très
distinguées et. vraiment supérieures qui
semblent avoir été choisies précisément
pour enlever aux adversaires qui ne le
sont pas systématiquement, tout pré-
texte de no pas reconnaître l'excellence
| du lycée Jeanne d'Arc, si elle existe vé-
ritablement, comme nous le croyons
aujourd'hui.
C'est certainement pour que le Lycée
Jeanne d'Arc s'impose dès son ouver-
ture comme établissement d'utilité pu-
blique qu'on a placé à sa tête pour pre-
mière directrice une femme d'un grand
mérite comme Test Mme Ravaire, pour
i première économe une femme d'ordre
comme Mme Julien, pour premières
maîtresses, professeurs et surveillantes
une pléiade de personnes accomplies au
double point de vue d'éducatrices et
d'institutrices.
Au sujet du Lycée Jeanne d'Arc, il
faut donc reven r à une saine, par con-
séquent meilleure appréciation de choses
quand on les a vues et qu'il fait ses
preuves ; il faut partager l'estime que
lui accordent aujourd'hui les familles et
les jeunes filles qui le fréquentent ; il
faut que ceux qui lui ont été hostiles en
principe, oublient leurs préventions en
présence de l'expérience faite et des
services qu'il rend à celles qui seront,
des épouses et des mères lorraines.
Et les adversaires d'antan, s'ils n'é-
taient animés que de sentiments sin-
cères, devront, d'autant plus vite et
d'autant mieux, revenir de leurs pré-
ventions, qu'ils peuvent, se dire que c'est
presque sûrement à l'ardente oppo-
sition qu'ils ont faite à la création du Ly-
cée de jeunes filles,que sont dus tous les
soins avec lesquels les autorités univer-
sitaires et gouvernementales se sont
efforcées de choisir des éléments d'au-
tant plus sïïrs et d'autant plus précieux
qu'elles voulaient un succès, un succès
sans conteste.
C'est à vous, nous disait un de nos
amis grand promoteur d'un Lycée de
jeunes filles à Nancy, c'est à la presse
qui luttait contre nous que l'on doit que
le Lycée Jeanne d'Arc est ce qu'il est,
car en le combattant vous nous avez
contraints de ne rien négliger pour faire
bien, pour faire très bien, afin de vaincre
votre opposition en vous ralliant à
nous.
' Puisqu'il en est ainsi félicitons-nous
donc de la campagne que nous avons
soutenue contre le Lycée de filles ; sans
nous il ne serait peut-être pas le Lycée
Jeanne d'Arc.
Jean MICQUIÏ.
Excursions artistiques dans les Vosges
(suite)
ME CHAT Et, A EPIÎVAL,
En partant, ce matin-là, je me rap-
pelle le mot. d'Homère au sujet de ses
héros de l'Iliade : Bc d'imen, il se mil en
marche pour aller.
Et, moi aussi, je. m'en vais, à l'aven-
ture et à la découverte, par ces villages
des Vosges, qui me sont, inconnus en-
core,'continuant, à glaner modestement
dans le champ fertile de l'histoire et de
l'archéologie de mon pays lorrain, re-
montant toujours cette ravissante val-
lée de la Moselle, qu'on n'a pas assez
DIMANCHE G JUILLET 1902
L'IMMEUBLE ET LA CONSTRUCTION
DANS L'EST
CHRONIQUE
Le Lycée Jeanne d'Arc
L'opposition qu'à rencontrée à Nancy
la création du lycée de jeunes filles a été
.plus que vive. Elle a donné lieu a des
luttes municipales, politiques etscolaires
qui ont eu comme principaux théâtres,
la presse, le conseil municipal et, môme
les hautes sphères administratives. Ses
partisans et ses adversaires étaient à peu
près égaux en nombre et en valeur,
puisque, on se le rappelle, ce n'est qu'à
une voix de majorité qu'un vote favo-
rable a lait triompher "les défenseurs de
la nouvelle institution.
Ici même, nous avons pris parti avec
l'opposition ; nous avons combat lu le
lycée de iilles au point de vue financier,
au point de vue moral, an point de vue
social. Nous le considérions, de toute
:n.otre bonne foi, comme une oeuvre inu-
tile dans un centre suffisamment outillé
qu'est Nancy ; une oeuvre inopportune
quand tant d'autres dépenses s'impo-
saient, d'abord e(. davantage, dans un
intérêt beaucoup plus général ; enfin et
surfout une oeuvre de parti contre les
institutions religieuses, une oeuvre de
.laïcité sectaire tendant à faire intervenir
plus tard les femmes dans nos discus-
sions politiques et sociales.
Aussi, une fois le lycée de filles dé-
cidé, construit et. instu.] é, l'avons-nous
surveillé de très près pour bien nous
rendre compte de son foncLionnement,
pour juger en connaissance de cause si
nous avions en raison de le combattre
ou si, au contraire, nous devions recon-
naître que nous nous étions vainement
Alarmés.
Dans cette dernière occurencc, l'atti-
tude d'adversaires loyaux, que nous [
avons toujours tenu à garder, ne nous
faisait-elle pas un devoir d'impartialité •■
de revenir sur lios préventions si. en
définitive, les résultats produits étaient,
contraires à nos prévisions et à nos
craintes ?
C'est ce que nous voulons établir, au-
jourd'hui, et nous empresser de dire que
nous nous étions en partie, en grande
partie trompé.
Et d'abord le nom de Jeanne d'Arc
donné au nouveau lycée et auquel per-
sonne, même parmi ses plus chaucls dé-
fenseurs, n'avait pensé au début, semble
avoir déjà concilié une des premières
divergences, car tandis que ses parti-
sans l'appelaient un lycée de jeunes
filles, ses adversaires ne le désignaient
jamais autrement que lycée de filles en
donnant à ce dernier mot une significa-
tion malveillante.
Le nom de la vierge Lorraine que les
uns estiment avoir été seulement une
héroïque patriote, alors que les autres la
considèrent comme une sainte française,
satisfaisait tout le monde, parce qu'une
telle appellation représentait à l'esprit
des familles et des élèves aussi bien un
modèle qu'une patronne, ne devant
qu'inspirer et protéger l'instruction et
l'éducation. Il semble que c'est à l'exem-
ple de Jeanne d'Arc pour les unes, à son
intercession pour les autres, que les
jeunes filles lorraines doivent à leur ly-
cée sa valeur actuelle, pour ne pas en-
core employer le mot de son lustre, car
le lycée Jeanne d'Arc est de création en-
core trop récente et d'exercice encore
trop court.
En effet, d'après nos renseignements
aussi sûrs que désintéressés, donnés pai-
lles jeunes filles sérieuses, dont plusieurs
sont sorties des meilleurs couvents et
qui fréquentent les cours du lycée Jeanne
d'Are, renseignement y est on ne peut
plus complet, attrayant et, absolument
approprié à la formation de l'esprit, de
l'intelligence et du coeur de la femme.
Les cours sont, faits par des dames,
quelques-unes professeurs agrégées, avec
une maîtrise et un tact qui séduisent, les
élèves, sans que jamais la plus scrupu-
leuse conscience puisse être choquée
dans ses convictions morales et religieu-
ses. De là l'éducation parallèle à l'ins-
truction faite par des maîtresses très
distinguées et. vraiment supérieures qui
semblent avoir été choisies précisément
pour enlever aux adversaires qui ne le
sont pas systématiquement, tout pré-
texte de no pas reconnaître l'excellence
| du lycée Jeanne d'Arc, si elle existe vé-
ritablement, comme nous le croyons
aujourd'hui.
C'est certainement pour que le Lycée
Jeanne d'Arc s'impose dès son ouver-
ture comme établissement d'utilité pu-
blique qu'on a placé à sa tête pour pre-
mière directrice une femme d'un grand
mérite comme Test Mme Ravaire, pour
i première économe une femme d'ordre
comme Mme Julien, pour premières
maîtresses, professeurs et surveillantes
une pléiade de personnes accomplies au
double point de vue d'éducatrices et
d'institutrices.
Au sujet du Lycée Jeanne d'Arc, il
faut donc reven r à une saine, par con-
séquent meilleure appréciation de choses
quand on les a vues et qu'il fait ses
preuves ; il faut partager l'estime que
lui accordent aujourd'hui les familles et
les jeunes filles qui le fréquentent ; il
faut que ceux qui lui ont été hostiles en
principe, oublient leurs préventions en
présence de l'expérience faite et des
services qu'il rend à celles qui seront,
des épouses et des mères lorraines.
Et les adversaires d'antan, s'ils n'é-
taient animés que de sentiments sin-
cères, devront, d'autant plus vite et
d'autant mieux, revenir de leurs pré-
ventions, qu'ils peuvent, se dire que c'est
presque sûrement à l'ardente oppo-
sition qu'ils ont faite à la création du Ly-
cée de jeunes filles,que sont dus tous les
soins avec lesquels les autorités univer-
sitaires et gouvernementales se sont
efforcées de choisir des éléments d'au-
tant plus sïïrs et d'autant plus précieux
qu'elles voulaient un succès, un succès
sans conteste.
C'est à vous, nous disait un de nos
amis grand promoteur d'un Lycée de
jeunes filles à Nancy, c'est à la presse
qui luttait contre nous que l'on doit que
le Lycée Jeanne d'Arc est ce qu'il est,
car en le combattant vous nous avez
contraints de ne rien négliger pour faire
bien, pour faire très bien, afin de vaincre
votre opposition en vous ralliant à
nous.
' Puisqu'il en est ainsi félicitons-nous
donc de la campagne que nous avons
soutenue contre le Lycée de filles ; sans
nous il ne serait peut-être pas le Lycée
Jeanne d'Arc.
Jean MICQUIÏ.
Excursions artistiques dans les Vosges
(suite)
ME CHAT Et, A EPIÎVAL,
En partant, ce matin-là, je me rap-
pelle le mot. d'Homère au sujet de ses
héros de l'Iliade : Bc d'imen, il se mil en
marche pour aller.
Et, moi aussi, je. m'en vais, à l'aven-
ture et à la découverte, par ces villages
des Vosges, qui me sont, inconnus en-
core,'continuant, à glaner modestement
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