Titre : La Fraternité : journal hebdomadaire : organe des intérêts d'Haïti et de la race noire / directeur-fondateur Benito Sylvain
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1892-02-01
Contributeur : Sylvain, Benito (1868-1915). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327784726
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Langue : français
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Description : 01 février 1892 01 février 1892
Description : 1892/02/01 (A2,N24)-1892/02/28. 1892/02/01 (A2,N24)-1892/02/28.
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Amérique - Caraïbe
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Histoire et géographie Collection numérique : Histoire et géographie
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55705389
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOA-816
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
Oeuxîème Année. — NK 34. V i"' 2° semaine d« F
SOMMAIRE i
7-es Naturalisés. — BKNITÛ SYLVAIN.
;.<•/,/«' d'Haïti. — Appréciation d'un vieil (
abonne sxtr la direction de la Fralernilé. 1
Les esclavagistes modernes. '
A propos de Créolismcs. — Aoucu ? — Vn c
débat philologique.— C.V.
Vive l'euphonie! — Jiéponse à C. Y. —: An-
KOULljRoiilKll.
Pourquoi les femmes ne sont pas députés. 1'
— PARADOX. (1
Un conflil à Fhorison. — JJAngleterre elle
Xënézucla.
g
L'industrie coloniale. — Las nouveaux tarifs
français. — C. DESMOUI.INS.
Lit Lyre haïtienne : Ode à la Poésie. — A. i»: V
POMMAYRAG. H
Ihic grève à Jacmel.— BÉTANUKS ,I
ifaiYs et Nouvelles.
Portraits littéraires: Guy de Naupassanl. v-
— GKOOKS IJHANWCS.
Courrier théâtral.— A. DHKVJLUC. —
Comment je devins conférencier. — FHAN-
: CJSQUE SAIICKY.
Nécrologie.
Petite Chronique de l'Inflilcnza.
Recettes utiles.
A
. ==s*M«©©©©e<*c=,='
LIS MTURAIISÉS
La démission du général Menabrea, J 01
° SOI
ambassadeur d'Italie en France, a (în
mis en relief un point, extrêmement no
délicat du droit, international, et, dont |,ei
ten
la discussion ne pourrait manquer .
d'engendrer des aperçus du plus liant ],»,
intérêt. 6ln
■ S'il faut en croire quelques coni'rè- ™°
res autorisés, qui ont pénétré les des- rjol
sous de cet incident diplomatique, les sir
démarches faites par le fils du ministre, v0'.
,. ,. .. ■ uni
pourûblenirlanaturalisation irançaise, fJuf
auraient, été la. cause efficiente de cette des
démission presque imposée. H
Le comte Carlo Menabrea était,
depuis dix ans, attaché d'ambassade Cl
., , •, , < i réc<
honoraire; il s occupait surtout de
sport, de chasse, de chevaux et de m(-,
chiens dont il est grand amateur. lisl«
Les journaux italiens, qui s'expri- ^™
ment en ternies fort sympathiques sur Q
Je compte de l'ambassadeur, se mon- voti
trenl. très sévères pour son fils, dont A
la naturalisation aurait place Je gênerai (]e j
Menabrea dans une situation difficile, ïacc
si celui-ci avait conservé ses hautes .ter s
.... . ,, . a lv
Jonctions a Pans. . ■ ,|im
En elfel, en cas de mobilisation gé- qu>j
nérale, le comte Menabrea serait ap- Etal
]ielé à servir dans la réserve de l'armée ver
française, et si; trouverait, par consé- c0"(
quenl, expose a combattre contre une r,ivj
puissance alliée de l'Italie ou contre mej1
l'Italie elle-même. Sa situation serait il s'
alors tout à fait critique, car une dis- «l»»-'
position du Code pénal militaire ita- Vi'f
, lien édicté que tout sujet, même natu- ^
ralisé, pris les armes à la main contre reni,
son pays d'origine, sera fusillé. foriï
]] ne nous appartient pas d'apprécier il po
la convenance des raisons qui ont pu S'"' 1,
porter le comte Carlo à changer de na- ]m^
tionaîité. Nous tenons cependant, à (]r^.
faire, sur la dignité de l'acte accompli, il Co
quelques réserves personnelles qui ne il n'i
peuvent, d'ailleurs, qu'accroître la Pai'(l
■force de nos conclusions.
Certes, ce serait bien mal comprendre J
la liberté individuelle que de dénier
aux citoyens d'un pays, le droit d'en M'
adopter un autre dont la protection ^
leur semble plus efficace on les [nsti- com;
tu Lion s plus libérales. Mais il n'en est moi
..pas moins,-vrai qu'il est des circons- -M
lances où un homme de coeur doit ^
craindre de iorfaire àj'honneur de sa d>air
race en abandonnant, le pays de ses _
ancêtres. der '
Ainsi, un Américain, un Anglais ou ww
un Russe ne peuvent avoir aucun scru- j^
pule à se faire naturaliser Français, et ce"m
vice versât Mais nous n'étonnerons ferm
personne en affirmant que, d'ici long- s'est
temps, aucun Français digne de ce <;01>v
nom n'ira se cônstituer le sujet de ™"n
l'empereur d'Allemagne. De ...môme, )JÏISS(
l'Haïtien qui;-";en ce moment, commet- des c
trait l'indignité de demander des Jet- Le
1res de naturalisation à Ja grande hij^
-chancellerie de Washington, serait jus- s^
tement flétri par l'opinion publique. , d-fllu
Ceci dit, qu'il nous soit permis de comi
regretter qu'une interprétation plus
large ne vienne pas atténuer la rigueur
V1-eil des pénalités édictées contre les natii-
■iiiié. ralisés parles constitutions de presque
tous les grands Etats. Cette question
- Vn est. beaucoup-plus profonde qu'elle ]
. n'en a l'air, car elle constitue une des i
An-
faces d'un immense progrès social ù la i
dés., réalisation duquel l'Humanité marche i
depuis le commencement de l'histoire, l
Hlc Après vingt siècles de luttes inces- '*,
._, santés, l'abolition de l'esclavage a fait „
reconnaître l'indépendance de 1 mai- r
.]»: vidu vis-à-vis de l'individu : il reste »
maintenant à proclamer l'autonomie ]<
de l'individu vis-à vis de la collecti- j,
mi. vite. v
BENITO SYLVAIN. IC
- îii
AN. = . g]
Lettre d'Haïti
Appréciation il' « un vieil abonné » _
—. sur la direction de la Fralcr-
nil.6. .
Monsieur le Directeur,
Permettez à l'un de vos anciens abonnés de
v. joindre sa voix au eon.cei'l de félicitations et de
'' ' souhaits qui, do tous les coins do notre lie, a
''■ dû s'élever vers vous ù l'occasion de l'année
lit nouvelle. Je n'ai pas l'honneur d'ôtro connu a ]
JJJ; personnellement de vous, mais depuis long- m;
temps j'aurais cédé àl'iinpulsion de mon coeur. v^
61 qui me portait à vous j'emercier, eoinine c'est p,,.
ut ]e devoir de tout bon Haïtien, des services coi
éminents que, dans le court espace de quelques «In
., mois, vous avez déjà rendus à notre ]iays et jJJ. 1
à notre race, si les obligations de la vie maté- ].),
s_ riolle ne m'eussent enlevé trop souvent le loi- cor
3S Sir d'écrire. Quoi qu'il en soit, j'en agis avec P"'<
e vous comme un vieil ami, et je viens tout '^
' uniment vous soumettre le résultat de quel- jnf
e' ques réflexions que m'a suggérées la lecture
Le des derniers numéros de la Fraternité.
M ]>ouglnss et la République
L, «?'««»« qui
le Que pensez-vous, monsieur, de la mission CS(.
, récente de M. Douglass en Haïti? Vous avez s-ei
repi'oduit la spirituelle défense « pro domo nj„
le sud « qu'il en a faite, à l'adresse des journa- j
listes do son pays,-mais vous vous êtes abs- M;1
• tenu d'en donner votre appréciation person- jni|
nelle. n'ei
ir Quelques-uns des nôtres n'ont pas imité 1i(.j
l- votre louable circonspection. Q
l( A la vérité, nul-plus que moi ne rend boni- -p,.,i
, mage aux grandes qualités d'esjn'it et de co-ur est
de l'un des hommes qui honorent le plus Ja J-^'l
'', race noire et l'humanité, mais delà à souhai- Y"l
.g ter son retour comme Ministre, des Etats-Unis (j(;(
à Port-au-Prince, il y a loin ! M. Douglass nous adr
aime Haïtiens, mais il n'a jamais dissimulé «j'u
'■' qu'il nous aimerait encore, mieux citoyens des ])0[
)- Etats-Unis. Il nous félicite d'avoir su conser: .s„j(
e ver depuis tantôt un siècle l'indépendance loir
;_ conquise par nos aïeux, mais il se félicite tout S|,|,)
autant d'avoir fait ce qu'il a pu pour nous en ^
0 ravir au moins quelques parcelles, conformé- ,naj
e ment aux instructions de son gouvemement. Sim
t II s'est exprimé sans doute sur notre compte revi
;. dans le pur langage de l'impartialité et de ^\^
l'équité, mais s'il en eût agi d'autre sorte, et (j„j,
qu'il se fût mis bénévolement, lui, le nmré- pay
sentant, le plus autorisé de la cause noire, à la Joui
e remorque des Texier et des La Selve, il eût j'j,"
forfait à son rôle et à son caractère. Et certes, fyS('
]• -il pourrait s'étonner a juste titre qu'on son- "D
geât, à lui décerner une médaille pour n'avoir :tré'|
pas accompli une indignité. ]njlj
En résumé, homme privé, M. Douglass a en-,
1 droit à toute notre vénération; homme public, soit
) il commande le respect par sa loyauté, mais vnk
e il n'en voudra pas aux poissons,de ne point |(;r ,
!( partager, sur l'utilité de la poêle à frire, l'opi- p<
nion des pécheurs... C'is
une
M. Desroclie* et 1» politique Ai
d'apaisement P,ir
I' arm
) M. Desroches a-t-il rencontré un plus bril- mi f
lant apologiste que le eorres])ondant enfantin Ijuti
1 d\ï Nouveau-Monde t je le lui souhaite; car, ^
" comme dit le fabuliste ; Kur
t Hieii n'est plus dangereux qu'un ignorant ami, Mov
. —Mieax vaudrait au sage ennemi. h*
I Quelle, piteuse défense que celle qui consiste- P»!»
' à reprocher à un interlocuteur d'à voir été, en ■ ,
1 d'au 1resleinps,radyersairedeses gouvernants! (]u°,
i —Vousétestropbon,Monsieur,devousattar- d'av
der à discuter de semblables misères! Vous h<
! avez, enpériodc révolutionnaire, soutenu une l'rei
politique contraire à celle du général Hyppo-
" litfil Et aprèsï D'autres que vous ont commis ^J
'' ce,noir.-forfait, qui sont maintenant;les" plus .r,1(!'
5 fermes soutiens du gouvernement. Quand on jnaj
- s'est montré dans la lutte adversaire loyal et «içu
5 convaincu, on peut marcher ensuite la tête |J!U'C
\ haute, quel qu'ait été d'ailleurs le sort de im1iC
' votre cause. Ce qui dégrade à jamais, c'est la jom
' bassesse des sentiments et la malhonnêteté capi
- des actions. (t§j
- Le premier devoir (et aussi la suprême lia- ;(j.en
> bjleté) d'un chef d'État, est d'altiror à soi tran
' tous les citoyens. Le Président Hyppolile a ces <
' sogeuientdéelaréqu'iln'enlendaitêtrel'homine -jj^-
d'aucun parti. Bien audacieux sont ceux qui, jjjes
! comme:le"champion de M. Desi'oehês, démen- Or
plus .'«'it cette déclaration, persistent à soutenir j
^ueur ^u'^ n l!,sl au P0,lvoil' (lue Pour liUrc ^(!U1S j'
3 . affaires et celles de leurs amis. ,,
natu- "
sS(iue J^ *a *l*1,ec<*on «le la Fraternité j 5.
stion D'une façon générale, de bons esprits appré- »'
ll'elle n,;1K'e"'i Monsieur, que vous ne vous; laissiez j:
entraîner à vous occuper trop directement de |j(
e tles la ]ioliti(jue intérieure de ce .pays. Un patriote Je
1 U la ne saurait sans doute s'en désintéresser com-
irche plètement. Mais, représentant à Pélranger le J;f
oire l,(!Uple haïtien tout entier, vous devez, vous „,;
aussi, jilaner au-dessus des discussions sou- Ai
' vent mesquines et des rivalités de nos partis i|l
l lail politiques, afin de garder vis-à-vis de tous '. (
indl- l'indéjiendance de votre langage, alin de cou- co
reste server à vos conseils et à vos exhortations
Jlllie 1<;I11'légitime autorité. e"
Votre programme est excellent : servir les •{"
CCD- inlérèls d'Haïti et de la raci; noire, 'l'an! que n-,!
vous vous y conformerez strictement, /// Fra-
ternité survivra, impartiale et respectée, à re;
^^ nos bouleversements éphémères, pour le plus *;M
'■ grand bien il(! notre ]>ays. C0I
.le suis, Monsieur, avec une respectueuse téi
considération, J
., . ... . . ra;
\Olre vieil abonne. j).,
■ X. ■ av,
né » „„„__,«„_.,_,__________-______,_ 1
Mr- vt>:
Les Estojislos Modernes |-
° Ira
-, .le.-
V!" LES-ALLEMANDS-EN AFRIQUE les
L'tde * mu
le, a Ce que disent les Français soj
mee ij'JCclair, dans son numéro du 7 février, eiu
nmi a ]iul)lié un vrai réquisitoire contre les Aile- j!"_'
Diig. mands qui, relativement à la traite des csela- il}}
eur V(,s °" 1, PiU'al1"'^ llll(! conduite plus que nlt!
i 'louche en Afriqu". Ne ])0uvant contrôler """
;esl l'exactitude 'les faitsgraves avancés par notre l"i 1'
ices confrèie parisien, nous nous bornons à repro- \':l
nies- duire ses imjiortanles déclarations sans y cll!l
,. o( ajouter aucun commentaire. Un jour viendra '
" , où'toutes les responsabilités seront lixées, et ""'
il
loi- certaines puissances --civilisées qui, tout en ,ns
ivec prônant devant l'Europe attendrie les beautés ]'J!l.
,i" «te leur morale ])hilanthropiqu(i, vont se faire j.1^
1 en Afrique tes complices et les associés des 0).H
ue)" infâmes bandits -musulmans.- '..
iiire- "'*
I^ès Allemands inarehniuls \
d'esehtves troj
e seu
«Jjorsque les journaux français annoncèrent cen
que les Allemands se livraient à la traite des leri
;ion esclaves au Dahomey, la presse d'iûitre-Rhiii J "1
* * ■ il 1*11
voz s'empressa de iirolesler et de crier à la caloin- fl..(I
"'"'■' nie. ^
I 1! 1" La lettre suivante, (jue le Sémaphore de
l!)S" Marseille reçoit de Whydah, |)n'cise les faits J
on" imputés aux Allemands de telle manière qu'il
n'est plus permis do douter de leur aulhen- ,
"•'- licite.
On parait, dit cette lettre, ne pas assez se
lni" préoccuper en France de la situation qui nous
eur est faite au Dahomey. Les agissements du roi L
]•! Behanzin, sa dernière incursion à Grand mes
, ■'_ Pojio, doivent être connus au moment où je n'a
i' 1. 1" vous écris. Mais sait-on exactement tous les haït
llis détails? .l'en doute. C'est pourquoi je vous s'inl
ous adivssecomme une revue rétrospective île ce Ni
ni,-, qui s'est passé depuis l'année dernière. Vous que
i,.- verrez, je crois, par cette succession des faits, rite
notés au fur et à mesure qu'ils se prodtii- esta
îC1'r saienl, que notre situation au Dahomey est Les
née loin d'être satisfaisante et qu'elle appelle Ja nom
0U| sérieuse attention de nos gouvernants. -semi
C'est au commencement de l'année der- cala
°,n nière, de février à mai, que les agents des son I
ll(^" maisons allemandes ont commencé à livrer,
■ni. -sans interruption, des fusils, des canons
nie revolvers et des munitions qu'ils recevaient ''
i. parles vapeurs de la ligne Woerman. Pro- oit
duils et indigènes étaient continuellement îv- ijl(
cl quisitionnés dans tout le Dahomey, soit pour
iré- payer aux Allemands le montant de leurs •"'
]a fournitures d'armes, soitpour transporter ces suite
,,\ armes du littoral dans l'intérieur et ce, au ^uvo
grand détriment des maisons françaises para- (
Cb> fvsées dans leur commerce. t '
311- ' Des Allemands faisaient à cette époque de uClu
oir fréquents voyages à Abomey-Capilale. La
Jls y donnaient aux troupes l'instruction ,..,js(,
militai're et jetaient les bases d'arrangemenls : .
• :» en vue de se procurer des esclaves destinés
lie, soit au Gameroon allemand, pour combler les « eu]
,,;' vides de la milice allemande, soit aux entre- pour
'. h preneurs allemands des travaux du chemin de ))0I1(|
1111 1er du Congobelge. ,,
pi- Pendant ces quatre mois, les maisons fran- ', .
caises, entourées d'espions, ont été soumises à H afcr|
une surveillance étroite. cité.
Au commencement du mois de suai, pressé J^J
par ses contractants et muni de son nouvel j
armement européen, le roi de Dahomey part
'il- en guerre, se dirigeant d'abord vers Abboo- lecte
tin luiffa, cii])ilalo des Egbas, région soumise à poini
„-.'. .l'influence anglaise; repoussé après des ren- ij] ,,,
' contres sanglantes, il tombe à l'improvislo
sur les Maysou, j)cuple tributaire de Porto- V' 1"
Novo et leur enlève do nombreux prisonniers, si di
Le 17 juin, le roi .l'ait une rentrée trioinr Allié;
nie phaïoà Aboiney, ramenant ses captifs. l'exiti
Dix jours après, arrive en rade Jo croiseu- f '
anglais Alligator, porteur d'une sommation ' " ,
is- du gouverneur anglais de Lagos à Behanzin t>uu"
:ir- d'avoir à respecter le territoire des Egbas. pus 1
us IA commandant annonce qu'il reviendra deux
n(i prendre la réponse dans six semaines. inemi
)0. Les;; contrats -d'engagement' ' JJ0 .
jis Le 13 août, entrée en grande pompe à Ai
Whydah du commissaire 'impérial d Alluma- ^/jrtl
ns gne a Togo, accompagné du collecteur .aile-
on mand des douanes de Petit-Popo ot.,et sieurs officiers allemands, parinllesquels le leinei
\Xe baron do Gravenreuîli, détaché de Cameroon. qui, i
\ Do nombreux conciliabules ont lieu avec les „]c((l,
(1(i autorités; on v règle foutes les questions de hK>'
1» forme se rattachant tant à 3a livraison des ' '
;té captifs qu'aux contrats à intervenir pour La Pi
déguiser le caraclèro réel de ce trafic. „ £|
Un décide qu'il sera dressé des contrats
"l" d'engagements et que rinterinédiaire do ces '
;oi transactions auprès du Dahomey légalisera Sor,
a ces contrats en sa qualité d'agent consulaire -jjCaq
|1C d'Allemagne ù Whydah. Le prix de chaque ,4,5 aii
. homme est fixé entre 300 et 500 francs, paya- ' .
Il» blés comptant aux représentants du roi. ' unit,
11- On presse le roi d'opérer promiitement de l'oreil
ulenir nouvelles razzias, sans attendre, comme n
leurs 'l'I'iiWliide, l'automne. Celte insistance ,|
trouve son explication dans la faiblesse nu-
méi'ique des contingents d'esclaves livrés. A '
i^î cette é))oque il a été passé un contrat de l!l
livraison de 4,00(1 captifs dont 1,01)0 à l,f>00 "
ij)pré- seulement étaient remis à la fin de l'année.
tissiez Après avoir tout réglé, le commissaire impô-
' rial de Togo quitte Whydah, laissant sur les i
ml
triole les premières livraisons d'hommes.
coin- Le îi!» août a eu lieu le départ du premier (<
■or le i;onv"' ]»arla vaj)eur allemand Poilu.e, à des- «
' \ Unation de Cameroon. Les captifs sont einine- „
vous Iu\s (](. l'jntérieur à la plage, liés et enchaînés. u
sou- Au moment de reinbarqiioment on les délie, '.
iarlis afin démontrer qu'ils s'expatrient librement, V1
tous '"' "s s'^ol'i'rquent entourés d'un cordon de «
troupes. Ce premier convoi est placé sous la „
con~ conduite d'un officier allemand.
lions .Sur ces on!refaites revient, le 7 septembre,
en rade de Whydah, Je croiseur anglais Alli- l!X
j(ij. r/atnr, qui reçoit la réponse du roi à la soin- qi
ination du 27 juin.On ignore quelle a été celte dj
1"e réponse.
Fra- Le J(j seidembre, le baron de Gravenreulh, '
;0) à resté à Wliydah pour recevoir les derniers ' !l
nliis csc'aV(-'si s'embarque à ^011 tour pour (lame- A'
* ' roon sur le vapeur allemand Nord avec une ljs
centaine de captifs'et plusieurs femmes ache- 1.
euse tées à Whydah.
De son côté, le roi repart en guerre et va " '
razzier la population de Giiila, à J'ouesl du av
Dahomey, en territoire français. 11 en revient
avec un grand nombre de prisonniers."
— Le 17 octobre, les représentants du roi, en- j
voyés à Porto-Novo ])Oiir recevoir la pension ''°
de 20,000 francs consentie par la l'rance, ren- rej
trent à Whydah. Celle somme est aussitôt c0,
transmise aux agents allemands en paiement
des armes fournies.
Le2S octobre, arrivent en rade de Whydah cei
les'vapeurs Souverain el Jim m an -Woer- ])oi
■mami, venant de charger chacun iiOO cajitil's, ,,,,,
soil 1000en tout.Tous le.sconvois n'étant jias "
rj,„. encore diîscendiis d'Ahomey, le yavohan ne '''
Vile- |",u' •''"cellier qu'une livraison partielle. Celle lill
ichi- 'iy''ilison s'efléeluo toujours de la même nia- ]>:\:
(.nc nière : contrats dressés el visés par l'agent j/,
^jcl). consulaire; esclaves déliés seulement au I110- '
0jn, ment de J'embarquciiient; prix des hommes '
pro- ^''-'S'' au Dahomey, les « engagés » ne ton- in,!
1; v chant ahsoliiinent'rien. tau
J,j,.], Le 3 novembre, le vapeur Gerlriul-Woer- .ml
..' ,,'t manu vient embarquer ô]
:'de ^n '"''"'o temps, on aj)jirend que sur les '.
0I1 instances de plus en plus pressantes des Aile- ll:l 1
l((';!:. mands el du Congo belge, Hehanzin pari une res
aire troisième fois en expédition, marchant celte nj|
,)„,. fois sur les populations dos Oualchis el d'A- (
Ihiémé, qui sont sous notre adniinislralion lj
directe, à quelques inities de (IrandPopo. 1)!"
Vous savez le resle. Les événements sont ton
trop récents pour que j'y revienne, .l'ajouterai „ t
seulement qu'aux dernières nouvelles (21) dé- ,
'eut cembre), l'armée du Dahomey, avec son aiiil- , 1
des lerie, élai! campée à peil de distance de (irand- l)V 1
hiu Popo, dont toute la population avait pris les pin
armes sons la direction dos agents des maisons .)0|
1 """ fi'ancaises. »
• tan
ut A PROPOS DE CRÉ0LISIV1ES S
u'il l'en
en- ''os
A ou EN ? n«i
: se Un délmt philologique "
DUS .
roi L'arlieiedeC. V. intiliilé : Quelques créo/is- ln'l
ml mes, qui a jiaru dans notre dernier numéro, sec
je n'a pas manqué de passionner la colonie .)rjt
les haïtienne de Paris el tous les Français qui
)iis s'intéressent à notre pays. nos
ce Nos compatriotes sont .unanimes à trouver 1(; -"
Mis que cette horrible assoiinance de '/ Haïti nié- uoli
its, ri le d'être bannie du langage. Mais C. V., qui ri„r,
ni- est un polémiste redoutable, ne désarme point. . "
[!.sl Les quelques réflexions sur l'euphonie, dont ' ''
Ja nous avons fait suivre son article, lui ont ni ''
semblé une résistance digne doses argument» ses 1
IT- catapiillueux. 11 revient doue à la charge avec
les son ardeur des grands jours.
us . N' 1
,n£ raut-il dire « a Haïti », comme les pranrats v;1js
•o- ou 11 on Haïti » comme les Jlaïtiensf— La l'haï
v- question d'euphonie. —L'annnirdu créole. ""•'"
ur Oi
!rs- Mon très aimable contradicteur, comme (.:;I»J
es suite à mon article sur les créolismcs, a cru Ire 1
ini devoir ajouter certaines réserves qui, sans l',il"'
a" trop ni'étonner, ne m'onl ]»as convaincu : loin ^' ''
de *lcl" ! «'Ni
La locution « en Haïti » qui est peu Iran- illus
m çaise, serait-elle donc un dogme auquel il soil i'"'"
'£ interdit de loucher et faul-il, sous prétexte * '
os d'euphonie, éviter la locution n d llaïli » qui J|^|
•e- .pourtant est correcte?.. .le croyais avoir ré- j,. m
'1(' pondu d'avance à celte objection. Qu'il me près:
soit permis de revenir à la charge, puisqu'il KT''a
;à s'agit là d'un préjugé local d'une rare -.-ténu- '''^
cité. une)
f' . L'hialus, jiour lequel on montre une sainte mon
'• horreur, abonde dans Homère el dans le dia- '■'■
10- lecte ionien, dont la douceur pourtant n'est Jj °n '
à point contestée. G est aussi, paraîtrail- p0Ut
"" il, un des charmes de l'idiome tahitien. Les «
'(* Français, qui après tout, n'ont point l'oreille "'M' 1
•.s. si dure que cela et qui sont les modernes ''^
nr Athéniens, disent toujours u d Haïti », comme (>.
l'exige le génie de la langue. D'aucuns mémo décri
!!" font 17i aspirée, ce qui n'a rien .de dôsobli- j/1'' 1'
m' géant en soi.Ln ronconlrode ces deux « n'est "'ll.n^
pas plus désagréable en jiroso que celle de j|l{0]'
ra deux nasales, qui, par parenthèse, est admise j,iUs
même en vers : Lç
Lo dessein-en ueliu'is, jo pars, cherTliéraniéae. l'an*
à A ce comple-là Racine aurait eu tort, dans "r"^
a" -Aliialie,ûa parler des autels de Jlaal, les deux v'jcj[Ji
','] a imrlourrencoutre, produisant aussi un bail- avis,
le loinent sensible. Que dire de l'historien Guizol p»>'0
n. qui, racontant l'exécution do Charles 1»' d'An- j^ 1
^ glcterre, a osé rejtroduirele mol bien connu : ,-),',
,>s « Ne touchez pns à la hache/ n Kl co vers de Iraili
ir La Fontaine. : ■-lierai
« Elle bâtit un nid, pond, couve ul fait éclore t]os „
ts , A la hâte... » Vn
ÏS ,
■a Serait-il donc interdit do Caire'mention du clore
'0 bcnii groupe de Laocoon ou d'avouer qu'on a j'fi" ^
ie été au Jardin"Xoologique ? Car l'hialus se pro- ^JCS
l" dnit, mémo dans le corps d'un"mol, sans que nous
,e l'oreille saigne pour cela. Le cullo «le l'enpho- i»'ofei
mine nie a du bon. Mais il ne faudrait pas tomber f
a"ci! dans l'exagération des précieuses qui, par
•!•',{ I" 11' caprice ou parti pris, voulaient proscrire.
t'd(i eerlnins mots, comme contraires à l'har-
irm inonie :
"'';' «... Ah I sollicitude à mon oreille est rade I
rlosl s'écrie la Philaininl. île Molière. '
lv0,r « La préposition en, l'ait observer mon
inier (< synipalhique conlradiclenr, dans le cas spé- "
des- n cial qui nous occupe, éveille l'idée d'une
une- « certaine étendue. C'est pour cette raison
".'.'*']• « qu'elle n'est guère usitée devant, un nom de ^
(>nl' ville. Mais devant un nom de paysfile ou con-
II de « linent), son emploi ne blesse aucunement
s la l( Jo génie de la belle langue française. »
. it Celle théorie est-elle exacte f Où sont les
1//,'! exemples à l'appui?.le ne sache pas d'abord '
om- qu'il y ait un seul nom de ville qui puisse être
;,,Ue directement précédé de la préposition en, —
.. à moins, bien entendu, d'être accompagné de
iers l'adjectif 11 plein » : en plein J'aris. — « Hn
me- Avignon, en Arcachon » sont des provincia-
"'"' lisnies qui n'ont pas force de loi à l'Académie.
lin second lieu, l'idée d'une certaine étendue
v;l n'est pas plus éveillée, à mon 1res humble
du" avis, par en que par a.
'''"t La preuve, c'est, qu'on dit « en Corse; » et
qu'il faut dire « à Madagascar. » L'inlluence
en- ' . ■
jon de l'article paraît une règle plus décisive, lille
■en- repose, d'ailleurs, sur des faits grammaticaux •''
'1"' conslanls, fournis par le ))el usage. Si en de- '"
*'' vait s'employer devant, un nom d'Ile d'une
j.,1, certaine étendue comme Haïti, il faudrait,
nr- pour être logique, dire aussi enSainl-Domin-
i's> gue, en Cuba, en Madagascar! Or, il n'est
l,,lh lias, dans la jeune école (qui, sous ce rapport, '■"'
>lle rappelle ] autre, celle que ,j ai connue), il n est
na- pas un seul vrai lettré qui oserai! aller jusque-
oui là. On dit « en ('.valu » — qui n'est pourtant ''',''
""" pas une Ho d'une si grande étendue,--simple- '
nés ' , i- , . , -i do
ou- ment parce qu on peut dire « /«(.rete », et, il
faut dire « d.Candie » qui est le nom moderne,
,,. licle féminin. Si tous ces exemples n'éluci-
||,.. liaient pas une question aussi simple, il ne
me resterait plus qu'à laisser mourir dans l'iinpé-
■"'■'- nilence linale les partisans obstinés de la lo- ' ■
■ culion toute locale de «e» Haïti », qui choque,
ion .,,','.
pa'r son élrangele mènie.une oreille Irançaise, 1
oit (nul comme le ferait « donner une cale» pour i)0]
i':" « rosser d'importance. » un
';.';" Amour-projire de clocher à part, n'esl-il pa.-- |110
„|. évident qu'en France on parle un français plus <
les pur qu'à Haïti? Il y aurait donc tout,' prolil //,/
,ns pour'nos jeunes écrivains, si-intéressants à ,)•.,
tant d'égards, à se conformer au bon'usage. Vol
— plutôt qu'à vouloir quand même ériger en ,)*;l
règle et presqn'en dogme un créolisme aussi lll0
peu acceplable. Les Belges ont. aussi des j
îles expressions du crû, saves-votts? Mais ils s,,:i
no poussent, pas le prosélytisme jusqu'à vou- //„
loir en faire! un article d'exportation. dit,
Jadis des dames créoles, je dis des plus mj,
/.y. huppées, s'obstinaient même en plein Paris, à j| s
•0, se coiffer du madras national. La mode n'en ,.,„,
'i'.' prit pas el pour cause. Aujourd'hui, ce sont n,,,
'" nos Haïtiennes qui portent le chapeau. Avec, le |,.ol
ur te.nps el le progrès des études philologiques, Vll|,
é- notre belle jeunesse renoncera sans le moindre ,],,,.
"' regret aux créolismes du temps passé. Mais J.
; le patois créole, qui ne manqui; ni de naïveté moi
ni ni de charme, vivra, grâce à ses proverbes et à el il
t» ses contes. blii
ec C. V. A
dus
Notre érudil, collaborateur est sur une mau- |ra\
'■s' vaise penle. F.ncore un peu, il démontrera que |
.a l'hiatus est tout.ee qu'il y a de plus harmo- '
t, nieux en prose! C. V. est pourtant poêle !... h
Qu'il nous permette de lui dire que les
"! exemples qu'il cite, pour défendre la reucon- A
•u ire des voyelles, ne sont rien'moins que pro- (,( (]
ls hauts. Saiis doute, Haeine, dans Alhalie n'hé-
site pas à parler de « Jlaal »; et Guizol. dit, '
III sans comme-lire un crime do lése-liarinonie : •■
u Ne louchez pas à la hache. » Mais-ces deux de
1- illustres maîtres pouvaient-ils l':>.ire autre- ).■,..,
il nient ? ^
[,, < Haut, I.aoeoon, zoologique » ne constituent i '
". pas des hiatus proprement dits, car le choc "';
" des voyelles, qui est ici inévitable, a lieu dans plié
';- le mémo mot. Tel n'est pas le cas pour l'ex- est;
ic pression « à Jlaïli », dont la sonorité désa- j,,j0|
il gréablopeut être si avantageusement remplacée
par « en Jlaïli ». "'
l" Nous avons dit que la préposition en n'est pari
guère usitée devant un nom de ville, unique- pari
!e menl pour ne pas nous montrer trop absolu. mp
t. C. V. trouve que « l'idée d'une oerlnino
" étendue n'est pas plus éveillée pnven que par l!> P
il d, » Ne se Ironuie-l-il pas?... Après I011I, c'est vos
'- peut-être une affaire d appréciation. fr:m
«s « Amour de clocher <) pari, d'il en lenni- (|j,, |
„ naiil notre éminent philologue, n'esl-il pas
évident qu'en J''rance on parle un français
iS plus pur qu'à Haïti? » ç;^™
'" Certes; mais qu'on prenne garde aussi de
e décréter, en principe, que le français 110-peut T ?
L être parlé purement qu'en France. La langue ■*-'
I française étant la plus logique et la plus claire
■qui soil au monde, il s'ensuit qu'un étranger
0 intelligent peut arriver à la parler beaucoup
e plus correctement que bien des nationaux.
Les daines créoles qui, « mémo en plein Le
> Paris, s'obslinaient jadis à se coiffer du ma- p]j
'! dras national, «étaient parfaitement ridicules; (- )(
b car celle coiffure, qui avait lo tort immense de ' '
s vieillir celles qui s'en affublaient,élait,à notre calt'
- avis,moins élégante que les chapeaux donl.se des d
1 pare actuellement le beau sexo des Antilles. JJ0
C'est pourquoi la mode du madras « n'a pus ^
pris. » i
: Quant ù l'expression.-« en llaïli » que C. V. ««ce
s Infile de « préjugé l
néralisora de plus en jdus.pou'r le plus grand pnvn
bonheurde la langue et la légitimesalisf'acfion ,, -
des nombreux nmanls de la douce harmonie.
Nous nous proposons, d'ailleurs, avant, de C1')SU
1 clore le débat, d'aller interviewer à cet égard posst
un certain nombre d'écrivains célèbres et .CC||fl
los plus renommés parmi nos confrérospari- ,,
■ siens,Voici, pour aujourd'hui, une lettre que '■■"
i nous a spontanément adressée M. Rogier, un jes-yi
. professeur de rhétorique des plus estimés : est-il
mberl
..- VIVE L'EUPHONIE!
icrire
'bar- ' .
A JJeiitlii Sylvain.
Jùl io son musico.' lit nous aussi, quoique
Français, nous disons : en. Jlaïli !
mon Oommenl votre poêle a-l-il- pu plaider, si lo-
snè- tfiil'ioincnl, la cause do l'hiatus ?... Il est pro-
■>„„/, bable que vous nous avez donné parfois des
lisoii V(ils ''" '"' ,,an's '"' fraternité, —iiin des rares
(| journaux où prose el vers fraternisent : or,
con- vo,,s niJ ('"nne/' 1'"' ''us v,-i's harmonieux :
lient l!' 11"-""- '-'" P1',',s°i <|»oi qu'en dise notre poêle
lettré, l'hiatus n'usl pas admis.
L les Vous n'en trouverez pas un dans lidmoml
bord ^'w"'>(l"i<( avail.de l'esprit comme un démon,
£(,.<-, et qui n'écrivait, pas à la diable «.-lin" prose,
, l'hialus est toléré' jiarce que la prose est le
■' île 'îm"nôr'' '',! ,("1H les jours, tandis que la -poésie,
., c'est, l'habit des dimanches.
icia- ^'-"is "o voulons j>as qu'on nous accorde
.. les circonstances atténua nl.es. si nous disons :
due fi M' 1' 1' > "°"'s no voulons ]>as lé dire, nous ne
,, le dirons pas.
ible ■
Cesl si doux : en Jlaïli! C'est comme si
H ftt l'on disait en famille, chez nous. Cela vaut le
; doux al. home des Anglais,
lille 0;ins 1(!S grammaires comparées, car il no"
aux l"!"''P!,s >' avoir de grammaire générale, on
(l(i_ met la préposition en, ou ses équivalents
une ll':ulllils> devant les noms de pays el degran-
;IJI des iles :elles valent un continent en ce point ;
iin- 'l>s,(,SI Les Anglais réservent, la préposition en
l)rl pour les contrées, i;l pour deux villes seule--
,( J ment; ils disent in Londnn, in Paris. Ils
|M se garderaient bien de dire : m, Urusse/s, la
,ln( capitale de la liolgique n'est que la capitale
■ (V d'un pelil pays. Les (Irecs, à. qui « la Muse a
,I j| donné le parler harmonieux », tire rolundo,
ne disaient jamais : à Athènes : jamais! ils
ne, •' J
, disent : pros Allient, eis hlhèni.
. Pourquoi niellons-nous des/euphoniques ?..
Parce que l'harmonie, est la première des lois
. non seulement en jiolilique, mais encore en
I " slvle:
lo- ■
lie, L'oreille esl le chemin du cieiir.
ise, Voye/.-vous, ou plutôt enliMidez-vous un
"i"' homme de goùl,disant : <• J'ai-éléà Aï-! ».\on !
un homme de gnùl dit : « ,1e connais l'Ai
l'as mousseux, el... yen ai bu sur'place. »
lus Comme vous lediles, mon cherdirecleur, «à
0I1I llaïli •> est affriiuseinenl, dura prononcer. < l'est
' ;l d'ailleurs, le seul hiatus que se -permette
!ge voire poêle lettré: son style n'en a pas laissé
eu d'autres échapper aux becs de sa plume har-
ssi nionieiise.
'•''S- Mais n'y eùt-il pas d'autre raison, ne vous
ils senible-l-il pas (avec un / euphonique) t\n'en.
H|- /////'/■/ esl jdlls expressif : que relie locution
dit bien un endroit clos? Or, quel endroit esl
'"s mieux clos qu'une. "île? lit iluns celle clôture
' ;1 il y a un troupeau, qui demande protection
lîn contre les convoitises du dehors, 'contre le
'"' lion dévorant qui tourne autour de l'ile, un
'■'''■ troupeau qui demande la paix, comme je le
,;si vois avec, plaisir à la première page de votre
I'' 11 dernier numéro !...
nis J.a Pair, en Haïti, c'est l'accord des senti-
dé mènls et des volontés,c'est l'union des jK'iisées
là el des désirs : c'est l'idéal d'une bonne répu-
blique.
Avec la paix, le commerce est florissant, l'in-
dilslrie s'organise, l'agriculture enrichit " le
u- travailleur.
'"' La plus grande parole qui ait jamais retenti
sur la (erre esl. celle-ci :
(>s " Paix aux hommes de bonne volonté ! .■>
n- Avec la paix, source féconde de la richesse
'','" et du bonheur, nous verrons bientôt en llaïli,
II par surcroît, un théâtre national.
1; : Le bruitenesl venu jusqu'à nous, Français
IX de "France, qui aimons les habitants de la
'■" France noire.
Si vous n'étiez pas si loin, nous irions éeou-
nt
. . fer sous votre beau ciel, dans voire almos-
11 s l'hère à la l'ois chaude el viviliaîite, car elle
x- est," rafraîchie par de suaves brises. nous
;!,,_ irions écouler nos ehel's-d'ieuvro artistiques,
interprétés chez,vous, en Haïti, puisque vous
■si parlez notre langue française et que vous la
•■- parlez bien; nous irions fêter avec vous l'heii-
"• roux centenaire de la découverled'llispaniola,
!,',,' la perle des Antilles ; nous irions applaudir
si vos poètes et vos musiciens à votre théâtre
français, en Haïti, comme, vous venez applan-
"" dir les nôtres, en France !
'il .InNori.i) HirtiKii.
çyqumBnm———t^m^mB^i^—^m^
le
,'el L'Industrie Coloniale
■e
P LE NOUVEAU TARIF FRANÇAIS
11 Le nouveau tarif douanier vient d'être aji-
l" pliqtié aux colonies, et, en compensation,
;; quelques-uns de leurs produits, tels que. le
,0 café et le cacao, ont été exonérés de la moitié
e des droits d'entrée.
!- Depuis quelque, temps, la Guadeloupe se
s préparait en vue d'un dégrèvement éventuel
\ de ces denrées.
i- L'avilissement constant du prix du sucre
[1 l'avait avertie de ne pas s'engager aveuglément
n dans la culture exclusive delà canne, el la
0 crise aiguë qui s'est aballue, en -iSSi-,- sur les
1 possessions françaises, avail fait ]:iasser sur
' celle colonie comme 11 n souffle de ruine.
" Ces avertissements, très durs, ont-ils dessillé
,! les yeux des moins clairvoyants? Toujours
est-il que le Conseil général, se réveillant enfin
SOMMAIRE i
7-es Naturalisés. — BKNITÛ SYLVAIN.
;.<•/,/«' d'Haïti. — Appréciation d'un vieil (
abonne sxtr la direction de la Fralernilé. 1
Les esclavagistes modernes. '
A propos de Créolismcs. — Aoucu ? — Vn c
débat philologique.— C.V.
Vive l'euphonie! — Jiéponse à C. Y. —: An-
KOULljRoiilKll.
Pourquoi les femmes ne sont pas députés. 1'
— PARADOX. (1
Un conflil à Fhorison. — JJAngleterre elle
Xënézucla.
g
L'industrie coloniale. — Las nouveaux tarifs
français. — C. DESMOUI.INS.
Lit Lyre haïtienne : Ode à la Poésie. — A. i»: V
POMMAYRAG. H
Ihic grève à Jacmel.— BÉTANUKS ,I
ifaiYs et Nouvelles.
Portraits littéraires: Guy de Naupassanl. v-
— GKOOKS IJHANWCS.
Courrier théâtral.— A. DHKVJLUC. —
Comment je devins conférencier. — FHAN-
: CJSQUE SAIICKY.
Nécrologie.
Petite Chronique de l'Inflilcnza.
Recettes utiles.
A
. ==s*M«©©©©e<*c=,='
LIS MTURAIISÉS
La démission du général Menabrea, J 01
° SOI
ambassadeur d'Italie en France, a (în
mis en relief un point, extrêmement no
délicat du droit, international, et, dont |,ei
ten
la discussion ne pourrait manquer .
d'engendrer des aperçus du plus liant ],»,
intérêt. 6ln
■ S'il faut en croire quelques coni'rè- ™°
res autorisés, qui ont pénétré les des- rjol
sous de cet incident diplomatique, les sir
démarches faites par le fils du ministre, v0'.
,. ,. .. ■ uni
pourûblenirlanaturalisation irançaise, fJuf
auraient, été la. cause efficiente de cette des
démission presque imposée. H
Le comte Carlo Menabrea était,
depuis dix ans, attaché d'ambassade Cl
., , •, , < i réc<
honoraire; il s occupait surtout de
sport, de chasse, de chevaux et de m(-,
chiens dont il est grand amateur. lisl«
Les journaux italiens, qui s'expri- ^™
ment en ternies fort sympathiques sur Q
Je compte de l'ambassadeur, se mon- voti
trenl. très sévères pour son fils, dont A
la naturalisation aurait place Je gênerai (]e j
Menabrea dans une situation difficile, ïacc
si celui-ci avait conservé ses hautes .ter s
.... . ,, . a lv
Jonctions a Pans. . ■ ,|im
En elfel, en cas de mobilisation gé- qu>j
nérale, le comte Menabrea serait ap- Etal
]ielé à servir dans la réserve de l'armée ver
française, et si; trouverait, par consé- c0"(
quenl, expose a combattre contre une r,ivj
puissance alliée de l'Italie ou contre mej1
l'Italie elle-même. Sa situation serait il s'
alors tout à fait critique, car une dis- «l»»-'
position du Code pénal militaire ita- Vi'f
, lien édicté que tout sujet, même natu- ^
ralisé, pris les armes à la main contre reni,
son pays d'origine, sera fusillé. foriï
]] ne nous appartient pas d'apprécier il po
la convenance des raisons qui ont pu S'"' 1,
porter le comte Carlo à changer de na- ]m^
tionaîité. Nous tenons cependant, à (]r^.
faire, sur la dignité de l'acte accompli, il Co
quelques réserves personnelles qui ne il n'i
peuvent, d'ailleurs, qu'accroître la Pai'(l
■force de nos conclusions.
Certes, ce serait bien mal comprendre J
la liberté individuelle que de dénier
aux citoyens d'un pays, le droit d'en M'
adopter un autre dont la protection ^
leur semble plus efficace on les [nsti- com;
tu Lion s plus libérales. Mais il n'en est moi
..pas moins,-vrai qu'il est des circons- -M
lances où un homme de coeur doit ^
craindre de iorfaire àj'honneur de sa d>air
race en abandonnant, le pays de ses _
ancêtres. der '
Ainsi, un Américain, un Anglais ou ww
un Russe ne peuvent avoir aucun scru- j^
pule à se faire naturaliser Français, et ce"m
vice versât Mais nous n'étonnerons ferm
personne en affirmant que, d'ici long- s'est
temps, aucun Français digne de ce <;01>v
nom n'ira se cônstituer le sujet de ™"n
l'empereur d'Allemagne. De ...môme, )JÏISS(
l'Haïtien qui;-";en ce moment, commet- des c
trait l'indignité de demander des Jet- Le
1res de naturalisation à Ja grande hij^
-chancellerie de Washington, serait jus- s^
tement flétri par l'opinion publique. , d-fllu
Ceci dit, qu'il nous soit permis de comi
regretter qu'une interprétation plus
large ne vienne pas atténuer la rigueur
V1-eil des pénalités édictées contre les natii-
■iiiié. ralisés parles constitutions de presque
tous les grands Etats. Cette question
- Vn est. beaucoup-plus profonde qu'elle ]
. n'en a l'air, car elle constitue une des i
An-
faces d'un immense progrès social ù la i
dés., réalisation duquel l'Humanité marche i
depuis le commencement de l'histoire, l
Hlc Après vingt siècles de luttes inces- '*,
._, santés, l'abolition de l'esclavage a fait „
reconnaître l'indépendance de 1 mai- r
.]»: vidu vis-à-vis de l'individu : il reste »
maintenant à proclamer l'autonomie ]<
de l'individu vis-à vis de la collecti- j,
mi. vite. v
BENITO SYLVAIN. IC
- îii
AN. = . g]
Lettre d'Haïti
Appréciation il' « un vieil abonné » _
—. sur la direction de la Fralcr-
nil.6. .
Monsieur le Directeur,
Permettez à l'un de vos anciens abonnés de
v. joindre sa voix au eon.cei'l de félicitations et de
'' ' souhaits qui, do tous les coins do notre lie, a
''■ dû s'élever vers vous ù l'occasion de l'année
lit nouvelle. Je n'ai pas l'honneur d'ôtro connu a ]
JJJ; personnellement de vous, mais depuis long- m;
temps j'aurais cédé àl'iinpulsion de mon coeur. v^
61 qui me portait à vous j'emercier, eoinine c'est p,,.
ut ]e devoir de tout bon Haïtien, des services coi
éminents que, dans le court espace de quelques «In
., mois, vous avez déjà rendus à notre ]iays et jJJ. 1
à notre race, si les obligations de la vie maté- ].),
s_ riolle ne m'eussent enlevé trop souvent le loi- cor
3S Sir d'écrire. Quoi qu'il en soit, j'en agis avec P"'<
e vous comme un vieil ami, et je viens tout '^
' uniment vous soumettre le résultat de quel- jnf
e' ques réflexions que m'a suggérées la lecture
Le des derniers numéros de la Fraternité.
M ]>ouglnss et la République
L, «?'««»« qui
le Que pensez-vous, monsieur, de la mission CS(.
, récente de M. Douglass en Haïti? Vous avez s-ei
repi'oduit la spirituelle défense « pro domo nj„
le sud « qu'il en a faite, à l'adresse des journa- j
listes do son pays,-mais vous vous êtes abs- M;1
• tenu d'en donner votre appréciation person- jni|
nelle. n'ei
ir Quelques-uns des nôtres n'ont pas imité 1i(.j
l- votre louable circonspection. Q
l( A la vérité, nul-plus que moi ne rend boni- -p,.,i
, mage aux grandes qualités d'esjn'it et de co-ur est
de l'un des hommes qui honorent le plus Ja J-^'l
'', race noire et l'humanité, mais delà à souhai- Y"l
.g ter son retour comme Ministre, des Etats-Unis (j(;(
à Port-au-Prince, il y a loin ! M. Douglass nous adr
aime Haïtiens, mais il n'a jamais dissimulé «j'u
'■' qu'il nous aimerait encore, mieux citoyens des ])0[
)- Etats-Unis. Il nous félicite d'avoir su conser: .s„j(
e ver depuis tantôt un siècle l'indépendance loir
;_ conquise par nos aïeux, mais il se félicite tout S|,|,)
autant d'avoir fait ce qu'il a pu pour nous en ^
0 ravir au moins quelques parcelles, conformé- ,naj
e ment aux instructions de son gouvemement. Sim
t II s'est exprimé sans doute sur notre compte revi
;. dans le pur langage de l'impartialité et de ^\^
l'équité, mais s'il en eût agi d'autre sorte, et (j„j,
qu'il se fût mis bénévolement, lui, le nmré- pay
sentant, le plus autorisé de la cause noire, à la Joui
e remorque des Texier et des La Selve, il eût j'j,"
forfait à son rôle et à son caractère. Et certes, fyS('
]• -il pourrait s'étonner a juste titre qu'on son- "D
geât, à lui décerner une médaille pour n'avoir :tré'|
pas accompli une indignité. ]njlj
En résumé, homme privé, M. Douglass a en-,
1 droit à toute notre vénération; homme public, soit
) il commande le respect par sa loyauté, mais vnk
e il n'en voudra pas aux poissons,de ne point |(;r ,
!( partager, sur l'utilité de la poêle à frire, l'opi- p<
nion des pécheurs... C'is
une
M. Desroclie* et 1» politique Ai
d'apaisement P,ir
I' arm
) M. Desroches a-t-il rencontré un plus bril- mi f
lant apologiste que le eorres])ondant enfantin Ijuti
1 d\ï Nouveau-Monde t je le lui souhaite; car, ^
" comme dit le fabuliste ; Kur
t Hieii n'est plus dangereux qu'un ignorant ami, Mov
. —Mieax vaudrait au sage ennemi. h*
I Quelle, piteuse défense que celle qui consiste- P»!»
' à reprocher à un interlocuteur d'à voir été, en ■ ,
1 d'au 1resleinps,radyersairedeses gouvernants! (]u°,
i —Vousétestropbon,Monsieur,devousattar- d'av
der à discuter de semblables misères! Vous h<
! avez, enpériodc révolutionnaire, soutenu une l'rei
politique contraire à celle du général Hyppo-
" litfil Et aprèsï D'autres que vous ont commis ^J
'' ce,noir.-forfait, qui sont maintenant;les" plus .r,1(!'
5 fermes soutiens du gouvernement. Quand on jnaj
- s'est montré dans la lutte adversaire loyal et «içu
5 convaincu, on peut marcher ensuite la tête |J!U'C
\ haute, quel qu'ait été d'ailleurs le sort de im1iC
' votre cause. Ce qui dégrade à jamais, c'est la jom
' bassesse des sentiments et la malhonnêteté capi
- des actions. (t§j
- Le premier devoir (et aussi la suprême lia- ;(j.en
> bjleté) d'un chef d'État, est d'altiror à soi tran
' tous les citoyens. Le Président Hyppolile a ces <
' sogeuientdéelaréqu'iln'enlendaitêtrel'homine -jj^-
d'aucun parti. Bien audacieux sont ceux qui, jjjes
! comme:le"champion de M. Desi'oehês, démen- Or
plus .'«'it cette déclaration, persistent à soutenir j
^ueur ^u'^ n l!,sl au P0,lvoil' (lue Pour liUrc ^(!U1S j'
3 . affaires et celles de leurs amis. ,,
natu- "
sS(iue J^ *a *l*1,ec<*on «le la Fraternité j 5.
stion D'une façon générale, de bons esprits appré- »'
ll'elle n,;1K'e"'i Monsieur, que vous ne vous; laissiez j:
entraîner à vous occuper trop directement de |j(
e tles la ]ioliti(jue intérieure de ce .pays. Un patriote Je
1 U la ne saurait sans doute s'en désintéresser com-
irche plètement. Mais, représentant à Pélranger le J;f
oire l,(!Uple haïtien tout entier, vous devez, vous „,;
aussi, jilaner au-dessus des discussions sou- Ai
' vent mesquines et des rivalités de nos partis i|l
l lail politiques, afin de garder vis-à-vis de tous '. (
indl- l'indéjiendance de votre langage, alin de cou- co
reste server à vos conseils et à vos exhortations
Jlllie 1<;I11'légitime autorité. e"
Votre programme est excellent : servir les •{"
CCD- inlérèls d'Haïti et de la raci; noire, 'l'an! que n-,!
vous vous y conformerez strictement, /// Fra-
ternité survivra, impartiale et respectée, à re;
^^ nos bouleversements éphémères, pour le plus *;M
'■ grand bien il(! notre ]>ays. C0I
.le suis, Monsieur, avec une respectueuse téi
considération, J
., . ... . . ra;
\Olre vieil abonne. j).,
■ X. ■ av,
né » „„„__,«„_.,_,__________-______,_ 1
Mr- vt>:
Les Estojislos Modernes |-
° Ira
-, .le.-
V!" LES-ALLEMANDS-EN AFRIQUE les
L'tde * mu
le, a Ce que disent les Français soj
mee ij'JCclair, dans son numéro du 7 février, eiu
nmi a ]iul)lié un vrai réquisitoire contre les Aile- j!"_'
Diig. mands qui, relativement à la traite des csela- il}}
eur V(,s °" 1, PiU'al1"'^ llll(! conduite plus que nlt!
i 'louche en Afriqu". Ne ])0uvant contrôler """
;esl l'exactitude 'les faitsgraves avancés par notre l"i 1'
ices confrèie parisien, nous nous bornons à repro- \':l
nies- duire ses imjiortanles déclarations sans y cll!l
,. o( ajouter aucun commentaire. Un jour viendra '
" , où'toutes les responsabilités seront lixées, et ""'
il
loi- certaines puissances --civilisées qui, tout en ,ns
ivec prônant devant l'Europe attendrie les beautés ]'J!l.
,i" «te leur morale ])hilanthropiqu(i, vont se faire j.1^
1 en Afrique tes complices et les associés des 0).H
ue)" infâmes bandits -musulmans.- '..
iiire- "'*
I^ès Allemands inarehniuls \
d'esehtves troj
e seu
«Jjorsque les journaux français annoncèrent cen
que les Allemands se livraient à la traite des leri
;ion esclaves au Dahomey, la presse d'iûitre-Rhiii J "1
* * ■ il 1*11
voz s'empressa de iirolesler et de crier à la caloin- fl..(I
"'"'■' nie. ^
I 1! 1" La lettre suivante, (jue le Sémaphore de
l!)S" Marseille reçoit de Whydah, |)n'cise les faits J
on" imputés aux Allemands de telle manière qu'il
n'est plus permis do douter de leur aulhen- ,
"•'- licite.
On parait, dit cette lettre, ne pas assez se
lni" préoccuper en France de la situation qui nous
eur est faite au Dahomey. Les agissements du roi L
]•! Behanzin, sa dernière incursion à Grand mes
, ■'_ Pojio, doivent être connus au moment où je n'a
i' 1. 1" vous écris. Mais sait-on exactement tous les haït
llis détails? .l'en doute. C'est pourquoi je vous s'inl
ous adivssecomme une revue rétrospective île ce Ni
ni,-, qui s'est passé depuis l'année dernière. Vous que
i,.- verrez, je crois, par cette succession des faits, rite
notés au fur et à mesure qu'ils se prodtii- esta
îC1'r saienl, que notre situation au Dahomey est Les
née loin d'être satisfaisante et qu'elle appelle Ja nom
0U| sérieuse attention de nos gouvernants. -semi
C'est au commencement de l'année der- cala
°,n nière, de février à mai, que les agents des son I
ll(^" maisons allemandes ont commencé à livrer,
■ni. -sans interruption, des fusils, des canons
nie revolvers et des munitions qu'ils recevaient ''
i. parles vapeurs de la ligne Woerman. Pro- oit
duils et indigènes étaient continuellement îv- ijl(
cl quisitionnés dans tout le Dahomey, soit pour
iré- payer aux Allemands le montant de leurs •"'
]a fournitures d'armes, soitpour transporter ces suite
,,\ armes du littoral dans l'intérieur et ce, au ^uvo
grand détriment des maisons françaises para- (
Cb> fvsées dans leur commerce. t '
311- ' Des Allemands faisaient à cette époque de uClu
oir fréquents voyages à Abomey-Capilale. La
Jls y donnaient aux troupes l'instruction ,..,js(,
militai're et jetaient les bases d'arrangemenls : .
• :» en vue de se procurer des esclaves destinés
lie, soit au Gameroon allemand, pour combler les « eu]
,,;' vides de la milice allemande, soit aux entre- pour
'. h preneurs allemands des travaux du chemin de ))0I1(|
1111 1er du Congobelge. ,,
pi- Pendant ces quatre mois, les maisons fran- ', .
caises, entourées d'espions, ont été soumises à H afcr|
une surveillance étroite. cité.
Au commencement du mois de suai, pressé J^J
par ses contractants et muni de son nouvel j
armement européen, le roi de Dahomey part
'il- en guerre, se dirigeant d'abord vers Abboo- lecte
tin luiffa, cii])ilalo des Egbas, région soumise à poini
„-.'. .l'influence anglaise; repoussé après des ren- ij] ,,,
' contres sanglantes, il tombe à l'improvislo
sur les Maysou, j)cuple tributaire de Porto- V' 1"
Novo et leur enlève do nombreux prisonniers, si di
Le 17 juin, le roi .l'ait une rentrée trioinr Allié;
nie phaïoà Aboiney, ramenant ses captifs. l'exiti
Dix jours après, arrive en rade Jo croiseu- f '
anglais Alligator, porteur d'une sommation ' " ,
is- du gouverneur anglais de Lagos à Behanzin t>uu"
:ir- d'avoir à respecter le territoire des Egbas. pus 1
us IA commandant annonce qu'il reviendra deux
n(i prendre la réponse dans six semaines. inemi
)0. Les;; contrats -d'engagement' ' JJ0 .
jis Le 13 août, entrée en grande pompe à Ai
Whydah du commissaire 'impérial d Alluma- ^/jrtl
ns gne a Togo, accompagné du collecteur .aile-
on mand des douanes de Petit-Popo ot.,
\Xe baron do Gravenreuîli, détaché de Cameroon. qui, i
\ Do nombreux conciliabules ont lieu avec les „]c((l,
(1(i autorités; on v règle foutes les questions de hK>'
1» forme se rattachant tant à 3a livraison des ' '
;té captifs qu'aux contrats à intervenir pour La Pi
déguiser le caraclèro réel de ce trafic. „ £|
Un décide qu'il sera dressé des contrats
"l" d'engagements et que rinterinédiaire do ces '
;oi transactions auprès du Dahomey légalisera Sor,
a ces contrats en sa qualité d'agent consulaire -jjCaq
|1C d'Allemagne ù Whydah. Le prix de chaque ,4,5 aii
. homme est fixé entre 300 et 500 francs, paya- ' .
Il» blés comptant aux représentants du roi. ' unit,
11- On presse le roi d'opérer promiitement de l'oreil
ulenir nouvelles razzias, sans attendre, comme n
leurs 'l'I'iiWliide, l'automne. Celte insistance ,|
trouve son explication dans la faiblesse nu-
méi'ique des contingents d'esclaves livrés. A '
i^î cette é))oque il a été passé un contrat de l!l
livraison de 4,00(1 captifs dont 1,01)0 à l,f>00 "
ij)pré- seulement étaient remis à la fin de l'année.
tissiez Après avoir tout réglé, le commissaire impô-
' rial de Togo quitte Whydah, laissant sur les i
ml
triole les premières livraisons d'hommes.
coin- Le îi!» août a eu lieu le départ du premier (<
■or le i;onv"' ]»arla vaj)eur allemand Poilu.e, à des- «
' \ Unation de Cameroon. Les captifs sont einine- „
vous Iu\s (](. l'jntérieur à la plage, liés et enchaînés. u
sou- Au moment de reinbarqiioment on les délie, '.
iarlis afin démontrer qu'ils s'expatrient librement, V1
tous '"' "s s'^ol'i'rquent entourés d'un cordon de «
troupes. Ce premier convoi est placé sous la „
con~ conduite d'un officier allemand.
lions .Sur ces on!refaites revient, le 7 septembre,
en rade de Whydah, Je croiseur anglais Alli- l!X
j(ij. r/atnr, qui reçoit la réponse du roi à la soin- qi
ination du 27 juin.On ignore quelle a été celte dj
1"e réponse.
Fra- Le J(j seidembre, le baron de Gravenreulh, '
;0) à resté à Wliydah pour recevoir les derniers ' !l
nliis csc'aV(-'si s'embarque à ^011 tour pour (lame- A'
* ' roon sur le vapeur allemand Nord avec une ljs
centaine de captifs'et plusieurs femmes ache- 1.
euse tées à Whydah.
De son côté, le roi repart en guerre et va " '
razzier la population de Giiila, à J'ouesl du av
Dahomey, en territoire français. 11 en revient
avec un grand nombre de prisonniers."
— Le 17 octobre, les représentants du roi, en- j
voyés à Porto-Novo ])Oiir recevoir la pension ''°
de 20,000 francs consentie par la l'rance, ren- rej
trent à Whydah. Celle somme est aussitôt c0,
transmise aux agents allemands en paiement
des armes fournies.
Le2S octobre, arrivent en rade de Whydah cei
les'vapeurs Souverain el Jim m an -Woer- ])oi
■mami, venant de charger chacun iiOO cajitil's, ,,,,,
soil 1000en tout.Tous le.sconvois n'étant jias "
rj,„. encore diîscendiis d'Ahomey, le yavohan ne '''
Vile- |",u' •''"cellier qu'une livraison partielle. Celle lill
ichi- 'iy''ilison s'efléeluo toujours de la même nia- ]>:\:
(.nc nière : contrats dressés el visés par l'agent j/,
^jcl). consulaire; esclaves déliés seulement au I110- '
0jn, ment de J'embarquciiient; prix des hommes '
pro- ^''-'S'' au Dahomey, les « engagés » ne ton- in,!
1; v chant ahsoliiinent'rien. tau
J,j,.], Le 3 novembre, le vapeur Gerlriul-Woer- .ml
..' ,,'t manu vient embarquer ô
:'de ^n '"''"'o temps, on aj)jirend que sur les '.
0I1 instances de plus en plus pressantes des Aile- ll:l 1
l((';!:. mands el du Congo belge, Hehanzin pari une res
aire troisième fois en expédition, marchant celte nj|
,)„,. fois sur les populations dos Oualchis el d'A- (
Ihiémé, qui sont sous notre adniinislralion lj
directe, à quelques inities de (IrandPopo. 1)!"
Vous savez le resle. Les événements sont ton
trop récents pour que j'y revienne, .l'ajouterai „ t
seulement qu'aux dernières nouvelles (21) dé- ,
'eut cembre), l'armée du Dahomey, avec son aiiil- , 1
des lerie, élai! campée à peil de distance de (irand- l)V 1
hiu Popo, dont toute la population avait pris les pin
armes sons la direction dos agents des maisons .)0|
1 """ fi'ancaises. »
• tan
ut A PROPOS DE CRÉ0LISIV1ES S
u'il l'en
en- ''os
A ou EN ? n«i
: se Un délmt philologique "
DUS .
roi L'arlieiedeC. V. intiliilé : Quelques créo/is- ln'l
ml mes, qui a jiaru dans notre dernier numéro, sec
je n'a pas manqué de passionner la colonie .)rjt
les haïtienne de Paris el tous les Français qui
)iis s'intéressent à notre pays. nos
ce Nos compatriotes sont .unanimes à trouver 1(; -"
Mis que cette horrible assoiinance de '/ Haïti nié- uoli
its, ri le d'être bannie du langage. Mais C. V., qui ri„r,
ni- est un polémiste redoutable, ne désarme point. . "
[!.sl Les quelques réflexions sur l'euphonie, dont ' ''
Ja nous avons fait suivre son article, lui ont ni ''
semblé une résistance digne doses argument» ses 1
IT- catapiillueux. 11 revient doue à la charge avec
les son ardeur des grands jours.
us . N' 1
,n£ raut-il dire « a Haïti », comme les pranrats v;1js
•o- ou 11 on Haïti » comme les Jlaïtiensf— La l'haï
v- question d'euphonie. —L'annnirdu créole. ""•'"
ur Oi
!rs- Mon très aimable contradicteur, comme (.:;I»J
es suite à mon article sur les créolismcs, a cru Ire 1
ini devoir ajouter certaines réserves qui, sans l',il"'
a" trop ni'étonner, ne m'onl ]»as convaincu : loin ^' ''
de *lcl" ! «'Ni
La locution « en Haïti » qui est peu Iran- illus
m çaise, serait-elle donc un dogme auquel il soil i'"'"
'£ interdit de loucher et faul-il, sous prétexte * '
os d'euphonie, éviter la locution n d llaïli » qui J|^|
•e- .pourtant est correcte?.. .le croyais avoir ré- j,. m
'1(' pondu d'avance à celte objection. Qu'il me près:
soit permis de revenir à la charge, puisqu'il KT''a
;à s'agit là d'un préjugé local d'une rare -.-ténu- '''^
cité. une)
f' . L'hialus, jiour lequel on montre une sainte mon
'• horreur, abonde dans Homère el dans le dia- '■'■
10- lecte ionien, dont la douceur pourtant n'est Jj °n '
à point contestée. G est aussi, paraîtrail- p0Ut
"" il, un des charmes de l'idiome tahitien. Les «
'(* Français, qui après tout, n'ont point l'oreille "'M' 1
•.s. si dure que cela et qui sont les modernes ''^
nr Athéniens, disent toujours u d Haïti », comme (>.
l'exige le génie de la langue. D'aucuns mémo décri
!!" font 17i aspirée, ce qui n'a rien .de dôsobli- j/1'' 1'
m' géant en soi.Ln ronconlrode ces deux « n'est "'ll.n^
pas plus désagréable en jiroso que celle de j|l{0]'
ra deux nasales, qui, par parenthèse, est admise j,iUs
même en vers : Lç
Lo dessein-en ueliu'is, jo pars, cherTliéraniéae. l'an*
à A ce comple-là Racine aurait eu tort, dans "r"^
a" -Aliialie,ûa parler des autels de Jlaal, les deux v'jcj[Ji
','] a imrlourrencoutre, produisant aussi un bail- avis,
le loinent sensible. Que dire de l'historien Guizol p»>'0
n. qui, racontant l'exécution do Charles 1»' d'An- j^ 1
^ glcterre, a osé rejtroduirele mol bien connu : ,-),',
,>s « Ne touchez pns à la hache/ n Kl co vers de Iraili
ir La Fontaine. : ■-lierai
« Elle bâtit un nid, pond, couve ul fait éclore t]os „
ts , A la hâte... » Vn
ÏS ,
■a Serait-il donc interdit do Caire'mention du clore
'0 bcnii groupe de Laocoon ou d'avouer qu'on a j'fi" ^
ie été au Jardin"Xoologique ? Car l'hialus se pro- ^JCS
l" dnit, mémo dans le corps d'un"mol, sans que nous
,e l'oreille saigne pour cela. Le cullo «le l'enpho- i»'ofei
mine nie a du bon. Mais il ne faudrait pas tomber f
a"ci! dans l'exagération des précieuses qui, par
•!•',{ I" 11' caprice ou parti pris, voulaient proscrire.
t'd(i eerlnins mots, comme contraires à l'har-
irm inonie :
"'';' «... Ah I sollicitude à mon oreille est rade I
rlosl s'écrie la Philaininl. île Molière. '
lv0,r « La préposition en, l'ait observer mon
inier (< synipalhique conlradiclenr, dans le cas spé- "
des- n cial qui nous occupe, éveille l'idée d'une
une- « certaine étendue. C'est pour cette raison
".'.'*']• « qu'elle n'est guère usitée devant, un nom de ^
(>nl' ville. Mais devant un nom de paysfile ou con-
II de « linent), son emploi ne blesse aucunement
s la l( Jo génie de la belle langue française. »
. it Celle théorie est-elle exacte f Où sont les
1//,'! exemples à l'appui?.le ne sache pas d'abord '
om- qu'il y ait un seul nom de ville qui puisse être
;,,Ue directement précédé de la préposition en, —
.. à moins, bien entendu, d'être accompagné de
iers l'adjectif 11 plein » : en plein J'aris. — « Hn
me- Avignon, en Arcachon » sont des provincia-
"'"' lisnies qui n'ont pas force de loi à l'Académie.
lin second lieu, l'idée d'une certaine étendue
v;l n'est pas plus éveillée, à mon 1res humble
du" avis, par en que par a.
'''"t La preuve, c'est, qu'on dit « en Corse; » et
qu'il faut dire « à Madagascar. » L'inlluence
en- ' . ■
jon de l'article paraît une règle plus décisive, lille
■en- repose, d'ailleurs, sur des faits grammaticaux •''
'1"' conslanls, fournis par le ))el usage. Si en de- '"
*'' vait s'employer devant, un nom d'Ile d'une
j.,1, certaine étendue comme Haïti, il faudrait,
nr- pour être logique, dire aussi enSainl-Domin-
i's> gue, en Cuba, en Madagascar! Or, il n'est
l,,lh lias, dans la jeune école (qui, sous ce rapport, '■"'
>lle rappelle ] autre, celle que ,j ai connue), il n est
na- pas un seul vrai lettré qui oserai! aller jusque-
oui là. On dit « en ('.valu » — qui n'est pourtant ''',''
""" pas une Ho d'une si grande étendue,--simple- '
nés ' , i- , . , -i do
ou- ment parce qu on peut dire « /«(.rete », et, il
faut dire « d.Candie » qui est le nom moderne,
,,. licle féminin. Si tous ces exemples n'éluci-
||,.. liaient pas une question aussi simple, il ne
me resterait plus qu'à laisser mourir dans l'iinpé-
■"'■'- nilence linale les partisans obstinés de la lo- ' ■
■ culion toute locale de «e» Haïti », qui choque,
ion .,,','.
pa'r son élrangele mènie.une oreille Irançaise, 1
oit (nul comme le ferait « donner une cale» pour i)0]
i':" « rosser d'importance. » un
';.';" Amour-projire de clocher à part, n'esl-il pa.-- |110
„|. évident qu'en France on parle un français plus <
les pur qu'à Haïti? Il y aurait donc tout,' prolil //,/
,ns pour'nos jeunes écrivains, si-intéressants à ,)•.,
tant d'égards, à se conformer au bon'usage. Vol
— plutôt qu'à vouloir quand même ériger en ,)*;l
règle et presqn'en dogme un créolisme aussi lll0
peu acceplable. Les Belges ont. aussi des j
îles expressions du crû, saves-votts? Mais ils s,,:i
no poussent, pas le prosélytisme jusqu'à vou- //„
loir en faire! un article d'exportation. dit,
Jadis des dames créoles, je dis des plus mj,
/.y. huppées, s'obstinaient même en plein Paris, à j| s
•0, se coiffer du madras national. La mode n'en ,.,„,
'i'.' prit pas el pour cause. Aujourd'hui, ce sont n,,,
'" nos Haïtiennes qui portent le chapeau. Avec, le |,.ol
ur te.nps el le progrès des études philologiques, Vll|,
é- notre belle jeunesse renoncera sans le moindre ,],,,.
"' regret aux créolismes du temps passé. Mais J.
; le patois créole, qui ne manqui; ni de naïveté moi
ni ni de charme, vivra, grâce à ses proverbes et à el il
t» ses contes. blii
ec C. V. A
dus
Notre érudil, collaborateur est sur une mau- |ra\
'■s' vaise penle. F.ncore un peu, il démontrera que |
.a l'hiatus est tout.ee qu'il y a de plus harmo- '
t, nieux en prose! C. V. est pourtant poêle !... h
Qu'il nous permette de lui dire que les
"! exemples qu'il cite, pour défendre la reucon- A
•u ire des voyelles, ne sont rien'moins que pro- (,( (]
ls hauts. Saiis doute, Haeine, dans Alhalie n'hé-
site pas à parler de « Jlaal »; et Guizol. dit, '
III sans comme-lire un crime do lése-liarinonie : •■
u Ne louchez pas à la hache. » Mais-ces deux de
1- illustres maîtres pouvaient-ils l':>.ire autre- ).■,..,
il nient ? ^
[,, < Haut, I.aoeoon, zoologique » ne constituent i '
". pas des hiatus proprement dits, car le choc "';
" des voyelles, qui est ici inévitable, a lieu dans plié
';- le mémo mot. Tel n'est pas le cas pour l'ex- est;
ic pression « à Jlaïli », dont la sonorité désa- j,,j0|
il gréablopeut être si avantageusement remplacée
par « en Jlaïli ». "'
l" Nous avons dit que la préposition en n'est pari
guère usitée devant un nom de ville, unique- pari
!e menl pour ne pas nous montrer trop absolu. mp
t. C. V. trouve que « l'idée d'une oerlnino
" étendue n'est pas plus éveillée pnven que par l!> P
il d, » Ne se Ironuie-l-il pas?... Après I011I, c'est vos
'- peut-être une affaire d appréciation. fr:m
«s « Amour de clocher <) pari, d'il en lenni- (|j,, |
„ naiil notre éminent philologue, n'esl-il pas
évident qu'en J''rance on parle un français
iS plus pur qu'à Haïti? » ç;^™
'" Certes; mais qu'on prenne garde aussi de
e décréter, en principe, que le français 110-peut T ?
L être parlé purement qu'en France. La langue ■*-'
I française étant la plus logique et la plus claire
■qui soil au monde, il s'ensuit qu'un étranger
0 intelligent peut arriver à la parler beaucoup
e plus correctement que bien des nationaux.
Les daines créoles qui, « mémo en plein Le
> Paris, s'obslinaient jadis à se coiffer du ma- p]j
'! dras national, «étaient parfaitement ridicules; (- )(
b car celle coiffure, qui avait lo tort immense de ' '
s vieillir celles qui s'en affublaient,élait,à notre calt'
- avis,moins élégante que les chapeaux donl.se des d
1 pare actuellement le beau sexo des Antilles. JJ0
C'est pourquoi la mode du madras « n'a pus ^
pris. » i
: Quant ù l'expression.-« en llaïli » que C. V. ««ce
s Infile de « préjugé l
néralisora de plus en jdus.pou'r le plus grand pnvn
bonheurde la langue et la légitimesalisf'acfion ,, -
des nombreux nmanls de la douce harmonie.
Nous nous proposons, d'ailleurs, avant, de C1')SU
1 clore le débat, d'aller interviewer à cet égard posst
un certain nombre d'écrivains célèbres et .CC||fl
los plus renommés parmi nos confrérospari- ,,
■ siens,Voici, pour aujourd'hui, une lettre que '■■"
i nous a spontanément adressée M. Rogier, un jes-yi
. professeur de rhétorique des plus estimés : est-il
mberl
..- VIVE L'EUPHONIE!
icrire
'bar- ' .
A JJeiitlii Sylvain.
Jùl io son musico.' lit nous aussi, quoique
Français, nous disons : en. Jlaïli !
mon Oommenl votre poêle a-l-il- pu plaider, si lo-
snè- tfiil'ioincnl, la cause do l'hiatus ?... Il est pro-
■>„„/, bable que vous nous avez donné parfois des
lisoii V(ils ''" '"' ,,an's '"' fraternité, —iiin des rares
(| journaux où prose el vers fraternisent : or,
con- vo,,s niJ ('"nne/' 1'"' ''us v,-i's harmonieux :
lient l!' 11"-""- '-'" P1',',s°i <|»oi qu'en dise notre poêle
lettré, l'hiatus n'usl pas admis.
L les Vous n'en trouverez pas un dans lidmoml
bord ^'w"'>(l"i<( avail.de l'esprit comme un démon,
£(,.<-, et qui n'écrivait, pas à la diable «.-lin" prose,
, l'hialus est toléré' jiarce que la prose est le
■' île 'îm"nôr'' '',! ,("1H les jours, tandis que la -poésie,
., c'est, l'habit des dimanches.
icia- ^'-"is "o voulons j>as qu'on nous accorde
.. les circonstances atténua nl.es. si nous disons :
due fi M' 1' 1' > "°"'s no voulons ]>as lé dire, nous ne
,, le dirons pas.
ible ■
Cesl si doux : en Jlaïli! C'est comme si
H ftt l'on disait en famille, chez nous. Cela vaut le
; doux al. home des Anglais,
lille 0;ins 1(!S grammaires comparées, car il no"
aux l"!"''P!,s >' avoir de grammaire générale, on
(l(i_ met la préposition en, ou ses équivalents
une ll':ulllils> devant les noms de pays el degran-
;IJI des iles :elles valent un continent en ce point ;
iin- 'l>s
l)rl pour les contrées, i;l pour deux villes seule--
,( J ment; ils disent in Londnn, in Paris. Ils
|M se garderaient bien de dire : m, Urusse/s, la
,ln( capitale de la liolgique n'est que la capitale
■ (V d'un pelil pays. Les (Irecs, à. qui « la Muse a
,I j| donné le parler harmonieux », tire rolundo,
ne disaient jamais : à Athènes : jamais! ils
ne, •' J
, disent : pros Allient, eis hlhèni.
. Pourquoi niellons-nous des/euphoniques ?..
Parce que l'harmonie, est la première des lois
. non seulement en jiolilique, mais encore en
I " slvle:
lo- ■
lie, L'oreille esl le chemin du cieiir.
ise, Voye/.-vous, ou plutôt enliMidez-vous un
"i"' homme de goùl,disant : <• J'ai-éléà Aï-! ».\on !
un homme de gnùl dit : « ,1e connais l'Ai
l'as mousseux, el... yen ai bu sur'place. »
lus Comme vous lediles, mon cherdirecleur, «à
0I1I llaïli •> est affriiuseinenl, dura prononcer. < l'est
' ;l d'ailleurs, le seul hiatus que se -permette
!ge voire poêle lettré: son style n'en a pas laissé
eu d'autres échapper aux becs de sa plume har-
ssi nionieiise.
'•''S- Mais n'y eùt-il pas d'autre raison, ne vous
ils senible-l-il pas (avec un / euphonique) t\n'en.
H|- /////'/■/ esl jdlls expressif : que relie locution
dit bien un endroit clos? Or, quel endroit esl
'"s mieux clos qu'une. "île? lit iluns celle clôture
' ;1 il y a un troupeau, qui demande protection
lîn contre les convoitises du dehors, 'contre le
'"' lion dévorant qui tourne autour de l'ile, un
'■'''■ troupeau qui demande la paix, comme je le
,;si vois avec, plaisir à la première page de votre
I'' 11 dernier numéro !...
nis J.a Pair, en Haïti, c'est l'accord des senti-
dé mènls et des volontés,c'est l'union des jK'iisées
là el des désirs : c'est l'idéal d'une bonne répu-
blique.
Avec la paix, le commerce est florissant, l'in-
dilslrie s'organise, l'agriculture enrichit " le
u- travailleur.
'"' La plus grande parole qui ait jamais retenti
sur la (erre esl. celle-ci :
(>s " Paix aux hommes de bonne volonté ! .■>
n- Avec la paix, source féconde de la richesse
'','" et du bonheur, nous verrons bientôt en llaïli,
II par surcroît, un théâtre national.
1; : Le bruitenesl venu jusqu'à nous, Français
IX de "France, qui aimons les habitants de la
'■" France noire.
Si vous n'étiez pas si loin, nous irions éeou-
nt
. . fer sous votre beau ciel, dans voire almos-
11 s l'hère à la l'ois chaude el viviliaîite, car elle
x- est," rafraîchie par de suaves brises. nous
;!,,_ irions écouler nos ehel's-d'ieuvro artistiques,
interprétés chez,vous, en Haïti, puisque vous
■si parlez notre langue française et que vous la
•■- parlez bien; nous irions fêter avec vous l'heii-
"• roux centenaire de la découverled'llispaniola,
!,',,' la perle des Antilles ; nous irions applaudir
si vos poètes et vos musiciens à votre théâtre
français, en Haïti, comme, vous venez applan-
"" dir les nôtres, en France !
'il .InNori.i) HirtiKii.
çyqumBnm———t^m^mB^i^—^m^
le
,'el L'Industrie Coloniale
■e
P LE NOUVEAU TARIF FRANÇAIS
11 Le nouveau tarif douanier vient d'être aji-
l" pliqtié aux colonies, et, en compensation,
;; quelques-uns de leurs produits, tels que. le
,0 café et le cacao, ont été exonérés de la moitié
e des droits d'entrée.
!- Depuis quelque, temps, la Guadeloupe se
s préparait en vue d'un dégrèvement éventuel
\ de ces denrées.
i- L'avilissement constant du prix du sucre
[1 l'avait avertie de ne pas s'engager aveuglément
n dans la culture exclusive delà canne, el la
0 crise aiguë qui s'est aballue, en -iSSi-,- sur les
1 possessions françaises, avail fait ]:iasser sur
' celle colonie comme 11 n souffle de ruine.
" Ces avertissements, très durs, ont-ils dessillé
,! les yeux des moins clairvoyants? Toujours
est-il que le Conseil général, se réveillant enfin
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