Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-10-07
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328123058
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 123753 Nombre total de vues : 123753
Description : 07 octobre 1886 07 octobre 1886
Description : 1886/10/07 (Numéro 956). 1886/10/07 (Numéro 956).
Description : Note : 2ème édition. Note : 2ème édition.
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k552778c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/04/2008
̃•£̃̃̃̃̃
L B *^E A T I H-
PARIS, 7
JOURNAL ABSOLUMENT INDEPENDANT
PARIS, JEUDI 7 OCTOBRE
PRIX D'ABOIEMENT
Paris. 4 fr. 10 fr. 20 fr. 40 fr.
Départements. 4 20 » 40 »
Unionpostale. la » 54
I.cb abonnements partent du 1" et ilu 16 de chaque mois.
Les Annonces sont reçues chez MM. Lagr.inçe,
Cet et Cie, r. et 8, place de la Bourse, et aux
Iiurennx du Journal.
L'Administration du journal Le Matin a
l'honneur d'informer ses abonnés de Paris et
dés Départements que, pour faire droit aux
nombreuses demandes qui lui sont adressées, la
perception du montant des réabonnements aura
lieu au domicile des souscripteurs dans la quin-
za-iaie qui précédera l'échéance de l'abonnement
en cours.
Il est bien entendu que tout abonné qui ne
désirera pas continuer son abonnement n'aura
qu'à refuser la quittance qui lui sera adressée.
Nous sommes persuadés que nos abonnés
nous seront réconnaissants de leur éviter ainsi
les dérangements et les frais quc nécessite le
réabonnement par mandat poste.
DE TEMPS à autre, et pour les besoins de leur
cause, les journaux italiens font semblant de
prendre au sérieux les divagations de la presse
allemande au sujet de la France.
Quels reproches pourraient-ils bien nous adres-
ser, si les Prussiens ne leur en importaient pas
quelques-uns de temps à autre?
Aussi la Rassegna et les autres familles qui
préconisent une politique anti-française pour
leur pays se sont-elles jetées avec bonheur sur
les articles de la Gazette de Cologne, nous invi-
tant à mettre la main dans l'est de la Méditerra-
née, sur la Tripolitaine, et à l'ouest, sur le Ma-
roc.
Elles n'ont pas manqué d'exploiter devant
leur public, l'idée que la France médite d'uti-
liser à son profit et ensuite d'accaparer la partie
africaine du littoral méditerranéen.
Heureusement que les Italiens, bien que nous
étant hostiles, sont encore assez avisés pour s'a-
percevoir que le brandon de discorde ainsi jeté
entre leur pays et la France acte préparé en Al-
lemagne, et par des gens qui ont tout intérêt à
brouiller entre eux les peuples d'origine latine.
Ils sauront, d'ailleurs, que la France n'a au-
cune visée sur Tripoli. Quant au Maroc, sur
lequel nous avons une action à exercer, nous ne
pensons pas qu'il excite les convoitises de nos
inciens alliés.
'choses ET GENS
La prochaine session du conseil municip al s'ou-
trira le 19 de ce mois.
M. le ministre de la guerre vient d'attacher à son
itat-major général M. Koszutski, capitaine d'infan-
leiïe hors cadre.
M. Giraudet, de l'Opéra, professeur de chant, G2,
vue Caumartin, reçoit pour conseils et auditions les
lundis, mercredis et vendredis, 1 à 3 heures.
M.Parnell se dispose ti passer l'hiver dans le
midi do France, avec sa mère et sa sœur. M.
Parnell, qui doit partir dans huit ou dixjours, s'ar-
rêterait quelque temps il Paris.
M. le général de brigade Des Plas, commandant
l'artillerie du 2o corps d'armée, vient d'être placé
dans la deuxième section de réserve du cadre de
l'état-major général de l'armée.
On annonce la mort de M. Germain Demay, chef
de section aux Archives nationales. M. I)emay s'é-
tait signalé par des recherches sur l'histoire de la
sigillographie française du moyen -âge.
M. A. Gervais, notre donfrère du Natioaaal, vient
d'être chargé par M. do La Porte, sous-secrétaire
d'Etat au colonies, d'une mission à La Haye, en vue
d'étudier l'organisation du ministère des colonies.
M. le capitaine de frégate Gourgas, commandant
sic VAÎceste et de la station locale du Gabon et du
Congo, a été nommé commandant de la marine au
Srabon, poste nouvellement créé.
M. Lockroy, ministre du commerce et de l'indus-
trie, a repris hier la direction de son ministère, de
retour de Clarens, en Suis se, où il était allé pren-
dre quelques jours de repos auprès de sa famille.
Le colonel Lambert, commandant militaire du
Sénat, conservera, cette année, le commandement
du 1360 régiment de ligne, qui tient garnison à Pa.
ds, et qui va être transféré la caserne de Lour-
cine.
L'amiral Peyron a choisi, pour taire partie de son
FEUILLETON DU «MATIN-
DU 7 OCTOBRE
DEUXIÈME PARTIE
(Suite)
Un épouvantable désespoir s'empara de Da-
niel.
Le sentiment de son malheur et de son im-
puissance lui causait une rage folle, qui se tra-
duisit par une imprécation et une lamentation
turieuses.
Il était comme- une bête fauve. On dut em-
ployer la force pour lui arracher le corps de
Marthe, qu'il avait pris entre ses bras, et qu'il
prétendait ranimer sous ses baisers convulsifs.
Il poussait des cris sauvages et se meurtrissait
la poitrine avec ses ongles.
A cet accès de violence succéda une prostration
complète, dont il ne sortit que pour tomber
dans de nouvelles fureurs. Pendant deux jours,
on crut qu'il allait falloir l'enfermer dans une
maison d'aliénés, tellement son désespoir avait
pris des proportions inquiétantes.
A la fin pourtant,il se calma et se retrouva sur
pris et honteux de vivre. Que deviendrait-il
maintenant? N'aurait-il pas mieux valu qu'il
mourût lui aussi Il songea au suicide puisque
la douleur ne pouvait pas le terrasser. Il eut
peur. Une pensée, du reste; lui tourna l'esprit et
lui donna un prétexte pour supporter le fardeau
a'une existence qu'il n'avait pas le courage de
s'ôter lui-même un fils, il avait un fils, et Mar-
état-major général, après pes officiers qui ont déjà
été nommés, MM. Gillet, comme médecin principal,
Neveu, comme commissaire général, et l'abbé Mi-
chel, comme aumônier.
La statue de M. Thiers, œuvre du sculpteur Cle-
singer, a été placée hier sur le premier plateau du
palais de Longchamp, à Marseille, la municipalité ac-
tuelle ayant refusé de concéder l'emplacement qui
avait été désigné précédemment, place de la Bourse.
Les obsèques du statuaire Hiolle, dont nous
avons annoncé hier la mort, n'auront pas lieu à
Bois-le Roi, ainsi cru'elles avaient été fixées tout
d'abord; la cérémonie aura lieu à Paris, demain
vendredi, à midi. On se réunira, 4, boulevard de
Vaugirard.
Dimanche prochain aura lieu, à la mairie du qua-
trième arrondissement, une réunion de la Société
des anciens volontaires de Le général Boulan-
ger, qui a été invité à assister à cette assemblée, a,
dans une lettre des plus flatteuses, promis de s'y
rendre. Le soir, banquet au café Corrazza.
Succi arrivera prochainement à Paris, où il doit
répéter, dans la première semaine de novembre, le
jeûne de.lrento jours qu'il vient do subir à Milan.
La nouvelle expérience du jeûneur italien sera, dit-,
on, placée sous la surveillance de la Faculté de Mé-
decine.
La municipalité de Nantes a invité M. Sarrien à
venir dimanche prochain assister à l'ouverture de
l'exposition des beaux-arts. Le ministre de l'inté-
rieur a décliné cette invitation, en raison de la proxi-
mité de la rentrée des Chambres, qui ne lui permet
pas de s'absenter de Paris.
Lundi prochain, jour de l'anniversaire de la ba-
taille d'Arthenay, aura lieu le service fondé par les
officiels du régiment des mobiles de la Nièvre pour
leurs compagnons d'armes décédés pendant la guerre
1S70-1871. La cérémonie aura lieu it la cathédrale de
Nevers. L'office commencera à dix heures et de-
mie.
La ligue nationale contre l'athéisme reprend ses
travaux interrommis pendant les mois de vacances.
Parmi les nouvelles adhésions qui sont parvenues
au comité, citons celles de Mme de Gasparin, de M.
Honoré Arnoul, président de la Société d'encourage-
ment au bien, etc. Signalons également la haute an-
probation de Mgr Guilbert, archevêque de Bordeaux,
de plusieurs ecclésiastiques et de quelques pasteurs.
Enfin, annonçons qu'une grande conférence d'ouver-
ture sera donnée prochainement par M. de Pres-
sensé, sénateur.
Une note, dernièrement reproduite par beaucoup
de journaux, a donné sur la date des vacances an-
nuelles des grandes bibliothèques de Paris des indi,
cations inexactes que nous croyons devoir rectifier
d'après les règlements officiels. La Bibliothèque na-
tionale n'a pas de vacances proprement dites; vers
Pâques seulement, elle ferme pendant quelques
jours, pour travaux indispensables deréfection dans
les salles de travail. La bibliothèque Sainte-Gene-
viève est fermée du 1er septembre au 15 octobre. La
bibliothèque Mazarinc, du 15 juillet au 31 août. La
bibliothèque de l'Arsenal, du 15 août au 30 septem-
bre.
LA VIE MONDAINE
Mme Madeleine Lemaire A propos du
suicide d'avant-hier.
Tous les Parisiens présents dans nos murs ont ôté pé-
niblcmont impressionnés il la lecture des détails donnés
par les journaux sur le pillage et l'incendie de l'hôtel do
Mme Madeleine Lemaire.
Mme Lemairo est, en effet, une des physionomies los
plus connues et les plus aimées du Tout-Paris. Fille de
Mmo Herbelin.dont le taleut da miniaturiste est célèbre,
elle est devenue en pou de temps notre meilleur peintre
de fleurs A l'exposition des aquarellistes, où elle produit
tous les ans quelques-unes do ses oeuvres, elle est mise,
hors de pair par les amateurs sérieux. Ajoutons qu'au-
cune œuvre de charité no la trouve insensible. L'année
!eruière, lors des ventes do la salle Albert lc-Grand, elle
a donné, au comptoir dirigé par la confessa Aymery
do la llochefoucauld, un tableau évalue à trois mille francs
ait moins. Voilà une jolie aumône.
Très recherchvo dans le monde, Mme Lemaire est une
des assidues du salon de la princesso Mathilde, aqua-
relliste elle aussi comme on sait. Depuis un an ou
deux, sa fille l'accompagne dans les salons et y fait sen-
sation par sa grâce décente et sa beauté. C'est Mlle Lo-
maire dont Chaplin a reproduit les traits dans une toile
exposée il y a deux ans, toilo qui a été, parait il, en-
dommagée par les pillards et les incendiaires de l'hôtel.
Pour ce qui est do l'hôtel lui-même, certains journaux
en ont fait une description un peu hyperbolique C'est en
réalité une jolie bonbonnière et rien de plus. Sans aller
jusqu'à dire que les voleurs ont été vulés, il y a lieu
d'espérer que Mme Madeleine Lemairo ou les Compa-
gnies d'assurances, si elle est assurée n'auront pas a
supporter une trop forte perte. La disparition la plus re-
grettable sera celle de très belles tapisseries qui ont servi
il y a deux ans de cadre merveilleux à un très beau ]),il
eostumc donné par Mmo Madeleine Lemaire et où plu-
sieurs peintres, notamment M. Détaille, ont paru en
accoutrements splendidos ou cocasses du plus curioux
effet.
A propos du suicide du prince Melissano, quelqu'un
passait en revue dans uu cercle les camarades qui ont
mis fin leurs jours dans des conditions analoguos. Le
nombre en est heureusement assez restreint. On a rappelé
cependant divers iio,-tis que nous nous garderons d'écrire,
lo suicido d'un des gentlemen qui le portait étant de
date trop récente.
Parmi ces morts volontaires, tous victimes du jeu, un
de ceux dont la fin tragique fut la plus frappante, était un
brillant officier, aide de camp d'un général. Une fois rui-
ne, M. après avoir payé toutes ses dettes, mais no
se résignant pas à vivre avec Ea solde, s'est enfoncé en
plein jour un poignard dans Io coeur. L'acte a été' accom-
pli avec tant d'énergie et d'habileté que lo jeune officier
n'a pas poussé un cri. Le général qui se trouvait daus la
pièce voisine n'entendit rien et c'est seulement en pas-
sant par cette pièce pour s'en aller, qu'il se heurta au
corns inanimé do son aide do camp.
d'elle, ce fruit d'une faute qu'il avait seul com-
mise.
Il reporta sur cet enfant toute l'immense pas-
sion qu'il avait eue pour la mère, et il se mit à
l'aimer avec cette ardeur inouïe et cet exclusi-
visme extraordinaire qui étaient le propre de sa
nature étrange.
Il vendit la verrerie et réalisa sa fortune qui
était considérable, il vint habiter définitivement
Paris, mais, voulant écarter tous les souvenirs
du passé, il changea de quartier et il vint s'éta-
blir près du Luxembourg.
Il avait été, en sa qualité de seul parent des
orphelins, nommé leur tuteur, et il fit entrer
André au collège Louis-le-Grand et Jeanne dans
un couvent.
Quant à lui, rompant avec ses anciennes rela-
tions, renonçant à toutes ses habitudes, il vécut
'seul., se livrant sans réserve à une douleur que
rien ne pouvait-adoucir. Il passait toutes ses
journées à faire dans le jardin d'interminables
promenades où il fatiguait son corps, rêvant de
Marthe et remuant dans sa mémoire les moin-
dres détails qui pouvaient avoir rapport à elle.
Il la revoyait, telle qu'elle était le jour de son
mariage, blanche et rose, il lui parlait, il la tou-
chait, il la pressait sur sa poitrine.
Le soir, quand il rentrait -dans son apparte-
ment, il s'enfermait devant un portrait d'elle et
il restait en extase jusqu'au matin.
Cette incessante et unique préoccupation avait
fait d'un homme jeune encore la ruine vivante
qu'on avait surnommée le père Rabat-Joie. Il
était toujours sous le coup qui l'avait frappé il
y pensait continuellement, ct il lui semblait
tantôt que Marthe venait seulement de mourir,
tantôt qu'elle n'était pas morte et qu'il la rever-
rait bientôt.
Il marchait ainsi dans une perpétuelle halluci-
nation il n'en sortait que péniblement le di-
manche quand, fidèle à sa mission, il allait
chercha les enfants.
Il n'avait pas osé se désintéresser de Jeanne;
la pauvre petite lui -était indifférente, sinon
'odieuse. Mais, pour André, il'réservait tout ce
qu'il pouvait retrouver dans son âme de ten-
dresse et d'affection.
sonne dg cet çnfajut qui
Demain, à midi, ont lieu, à Sainie-Clotilde les obsèques
de Mme la marquis¡¡ de Chaumont-Guitry, veuve de l'an-
cien sénateur de l'empire.
La famille de Chaumont-Guitry est connue dans tout
le faubourg Saint-Germain pour son zèle charitable. Une
demoiselle de Chaumont-Guitry, qui n'a pas voulu se
marier, a même fondé une sorte d'agence de placement,
gratuit, bien entendu, pour bonnes et femmes de cham-
bre dont elle a pu apprécier l'esprit de conduite et les
sentiments religieux.
A TRAVERS PARIS
Les obsèques d'Armand Yver.
L'enterrement de notre collaborateur Armand
Yver a eu lieu hier au cimetière d'Ivry.
Un grand nombre de journalistes ont accompa-
gné le modeste corbillard qui disparaissait sous les
couronnes et les bouquets. Dans le cortège, on re-
marquait aussi le docteur Robinet, conseiller muni-
cipal MM. Clément, commissaire aux délégations
judiciaires; Trobert et Duranton, commissaires de
police, et plusieurs officiers de paix.
Sur la tombe, le docteur Robinet a rappelé en
quelques paroles émues les qualités de cœur du dé-
funt.
Une désespérée.
Un sculpteur, Louis D. vivait depuis six ans
avec une jeune fille employée dans une maison de
commerce et nommée Léontine. Ils habitaient un
petit appartement dans le faubourg Saint-Antoine.
Au début de leur liaison, le sculpteur avait promis
à sa maîtresse de l'épouser; mais depuis, il avait
toujours répondu évasivement it ses pressantes sol-
licitations de régulariser leur situation.
Avant-hier soir, Léontine renouvela ses pftères.
Il lui déclara alors que iamais il ne l'épouserait,et
pour éviter une scène il sortit.
Trois heures après, lorsqu'il rentra, il trouva
Léontine pendue il l'espagnolette do la croisée.
Le sculpteur désolé, est allé avertir le commissai-
re de police du quartier, M. Baron, qui a procédé
aux constatations légales.
.L'affaire du Palais-Royal.
Une bijoutière du Falais-Royal, Mmo Charles,
dont le magasin est situé 25, galerie Montpénsier,
était réveillée la nuit dernière, vers trois heures du
matin, par un léger craquement.
C'était un voleur qui, sachant qne la négociante
habite seule, venait de couper un carreau pour s'in-
troduire dans l'appartement. Aime Charles, en proie
à une .frayeur bien compréhensible, ne liougea pas;
tout il coup le bruit cessa, une ronde, sans doute,
venait de déranger le malfaiteur. Dès que le jour
parut, la bijoutière se leva et avertit les gardiens.
On constata alors que neuf pesées avaient été faites
sur la porte de la boutique qui, sur la rue Mont-
pensier a le numéro 18. Heureusement elle avait ré-
sisté. C'est alors que le voleur s'était hissé jusqu'à
l'entresol.
Le morceau de vitre qu'il avait enievé à l'aide
d'une boule de poix a été retrouvé dans la rue par
le commissaire chargé de l'enquête.
Agression nocturne.
La nuit dernière, \vers deux heures du matin, un
ouvrier horloger nommé Jullien, demeurant 16, rue
Bezout, passait par la rue du Luxembourg pour
rentrer chez lui, lorsque, pressé par un besoin, il
entra dans un urinoir situé en face de la rue do
Savin.
Tout a coup, il sentit deux mains qui lui ser-
raient la gorge, et en même temps il recevait un for-
midable coup de tête dans le dos.
Jullien put cependant appeler il l'aide et ses cris
furent entendus par trois agents en bourgeois qui
accoururent à son secours.
Aprbs une très vive résistance, les agents parvin-
rent s'emparer des assaillants, deux jeunes drôles
de dix-neuf à vingt ans, qui furent conduits au com-
missariat de police de l'Odéon.
Ils ont déclaré se nommer Fernand Gonet et Louis
Lemoine, et ont avoué avoir déjà subi chacun
quatre condamnations.
Ils ont été envoyés au Dépôt.
Une bande de voleurs.
M. de la Londe, commissaire de police, vient de
mettre la main sur une vaste association de vo-
leurs, composée d'employés des grands magasins de
nouveautés et de camelots.
Voici comment celte bande a été découverte.
Hier, on arrêtait à la caisse d'un grand magasin
de In rue de Rivali un employé nommé G. qui ve-
nait de vendre une boîte de'rubans à unnoumiôR.
Ce G. était soupçonné depuis quelque temps et
très surveillé.
Le caissier enregistra un débit de 15 francs pour
la boîte de rubans, mais il trouva que la somme
était bien minime, étant donné le volume de cette
boîte.
Il confia ses appréhensions un inspecteur qui
la fit ouvrir. Il y avait dedans pour 270 francs de
marchandises.
G. et R. furent conduits immédiatement au
commissariat de police; ils refusèrent énergique-
ment de faire connaître leur adresse. *̃
On pressa R. de questions et il finit par avouer
qu'il habitait à Cliehy -lu-Garenne, 36, rue de
Paris.
Les agents partirent immédiatement avec lui pour
cette destination et, en arrivant, ils trouvèrent de-
vant la porte une voiture bondée de marchandises
de toutes sortes. Ils s'informèrent, et ils apprirent
qu'elle appartenait it R. On la garda il vue. Une
perquisition eut lieu dans la tnaisou, où les agents
découvrirent pour une somme considérable de "mar-
chanclises; il y avait entre autres pour une somme
de 7 à 8,000 francs de rubanes.
R. se voyant perdu, fit des aveux complets. Il
trait pour trait, et qu'il ne pouvait pas regarder
sans que des larmes amères lui vinssent aux
yeux.
Mais, par une singulière anomalie, autant
Jeanne se montrait reconnaissante des soins que
leur tuteur lui accordait à regret et se plaisait à
l'en remercier par mille gentillesses, qui ne le
touchaient guère, autant André semblait n'ac-
cueillir qu'à regret les preuves de dévouement et
de protection que Daniel lui accordait.
Cette antipathie que le jeune homme se repro-
chait, mais qu'il ne pouvait pas vaincre, s'ac
centait de jour en jour, et c'était pour lui un vé-
ritable supplice que d'être obligé de ne pas lui
donner libre carrière.
Pourquoi, se disait-il, notre cousin me dé-
plait-il tant? pourquoi sa vue m'est-elle désa-
gréable, pourquoi son contact m'est-il pénible?
pourquoi sa présence m'est-elle insupportable et
pourquoi préféré-je cent fois me faire mettre en
retenue plutôt que de passer mes dimanches en
sa compagnie? C'est pourtant notre seul parent,
il était l'ami de mon père, le cousin de ma mère,
il nous élève, il nous choie, il va au devant de
nos désirs, je suis un ingrat 1
Et, dans la candeur de sa loyale nature, André
attendait la venue de son tuteur pour tomber
dans ses bras et lui payer l'arriéré d'une affec-
tion qn'il lui avait refusée jusqu'alors et aui lui
était due; mais dès que Daniel s'offrait à la vue
du jeune collégien, celui-ci sentait son cœur se
refermer et son offusiom raisonnée se changer en
une aversion instinctive.
Rien n'empêchait toutefois Daniel de s'épui-
ser en témoignages tendres envers cet enfant. Il
le trouvait beau, et de fait, comme nous l'avons
dit, André ressemblait à Marthe Il avait ses
yeux bleus, ses cheveux blonds, sa bouche fine
et son nez droit. Un air de décision, assez rare
chez les adolescents, masculinait ce que ce vi-
sage avait de trop délicat et de trop féminin.
André, qui était un eniant adorable, promettait
de devenir un homme, dans l'acception complète
du mot, physiquement et moralement.
Admirablement fait et proportionné, il avait
la vigueur et la force de son père.
De sa mère, il tenait un cœur d'or, une vo-
Jonté de fer.
v Quant à son esprit, il Itaài vif et réfléchi, la
raconta qu'il connaissait, dans leç magasins', de Pa-
ris, un .grand nombre d'employés qui lui .fournis-
saient les marchandises qu'il vendait dans la ban-
lieue de. Paris et en province. Il gagnait avec. ce
métier, a-t-il avoué, à à 600 francs par semaine.:
Plusieurs femmes sont affiliées à cette associa-
tion de ff,lous,et deux arrestations ont été opérées.
La répartition des bénéfices avait lieu dans un en-
droit que R. a refusé de faire connaître.
QUI MA ROCHER contre le DIABETE
un Aine DE lira TARIN
TABLETTES THEATRALES
Ce soir
Au Gymnase, reprise de Frou -Frou, comédie en cinq
actes, de MM. Henri Meilhac et Ludovic Halévy, avec la
distribution suivante
Frou-1< rou Mmes Jane IIading
La baronne de Gambri Marie Magnier
Louise Rosa Bruck i
Pauline Piorval
Zanètto Cheirel
Henri de Sartorys MU. Damala"
Brigard Lagranga
Lo baron de Cambri Landrol
De Valréas ̃ .Romain
Piton Numcs
Georges La petite Desmet
La Gouvernante Mme Gennctier
Un valet M. Bourgsolto
Aujourd'hui, au Nouveau-Cirque, henres et demi,
seconde matinée enfantine avec les petits éiéphants de
Geo Lockhara, et la grande bathoude nautique.
Aux. Menus-Plaisirs, la première représentation des Pe-
tites Manœuvres aura lieu lundi prochain.
M. Lecouppey ayant donné sa démission de professer
au Conservatoire, il est probable que c'eal M. Duvernoy
qui sera appelé il le remplacer.
M. Cnmille Saint-Saëns a entièrement terminé, sa par-
tition de Proserpine et travailleen cc moment à l'orches-
tration de cet ouvrage qui fera rcprésenté au commence-
ment de janvier à l'Opéra-Comiquê.
Mme Gabriello Krauss, engagée a Milan jusqu'à la fin
du mois, arrivera il Paris dans les premiers jours do no-
vembre et se consacrera entièrement il i'atrie, dont la
première représentation. doit avoir liou au commencement
de décembre.
M. Plunkelt nous prie d'annoncer qu'il n'y a pas de
Mlle Bcrr .engagée par M. Lainoureux.
La réclamation du directeur de J'Eden est conçue dans
des termes trop courtois pour que noua hésitions iL faire
droit à sa demande, bien que nous eussions préféré
qu'elle émanât do M. Lamoureux, qui seul était en jeu.
On a, paraft-il, des nouvelles de Mme Noirmont, dont'
les démêlés avec Mme Sarah Bernhardt ont fait tant de
bruit l'artiste cravachée serait à Lisbonne et rentrerait
prochainement en France.
Comme Mme Sarah Bernhardt no rentrera ici qti l'au-
tumno prochain, l'accord aura le temps de se faire.
L'ordre semble rétabli au Château- d'Eau, la seconde
représentation: 40 Juarez s'est passéé avec un calme qui
contrastait singulièrement avec l'agitation de la veille; il
peine quelques murmures ont-ils accueilli l'apparition de
Bazaine; l'entrée de Maximilion a même été très applau-
die et les amateurs de scandale,'qui n'ont pu assister ù la
première, vont être bien désappointés.
Matinées de dimanche prochain
Comédie Française, l'Ecole des femmes ex Bataille de da~
mes Opéra-Comique, lo Chalet et le Barbier de déoille
Odéon, les Femmes savantes et la Partie de chasse de
Henri IV; Gaité, le Petit Poucet; Chatelet. les Aventu-
res do M. de Crac Bouffes-Parisiens, matinée extraordi-
naire Menus Plaisirs, V Homme de paille; Cluny, Un
troupier qui suit les bonnes; Déjazet, la Bamboche;
Nouvcau-Cirque, Hippodromo et cirqne d'Hiver, ma-
tinée,
Voici le programme do la cérémonie d'inauguration du
monument do Berlioz qui aura lieu la 17 octobre au
square Vintiïttille
Marche troijenne et Apothéose de la Symphonie fu-
nèbre et triomphale, par la musique de la gardo répu-
blicaine et les chœurs; discours do MM. lo vicomte Dela-
Lorde, Garnier et Beyer; vers inédits de Gharles Grand-
uiougin, dits par Silvain, do la Comédie-Française. C'est
le troisième poème que M. Ch. Grandmougin consacre à
la mémoire du grand musicien; Mounet-Suliy et Mlle Du-
dlay ont récité, on s'en souvient, les deux premières pie.
ces'au Châtelet avec succès.
Le tribunal de commerce do Mars.cille vient de rendre
un jugement qui intéresse particulièrement le monde des
théâtres.
M. V. Sylvestre, directeur du Gymnase, demandait la
résiliation de l'engagement signé par M. et Mme Malo, en
qualités d'artistes lyriauos, se basant sur l'arrivée tar.
dive de ses pensionnaires, et objeclant le préjudice auo
co retard lui avait fait subir, en l'obligeant it recourir il
d'autres artistes.
M. lui, consentait à nayor uno amende pour le
retard, mais soutenait la validité de son engagement.
C'est il ce dernier que le tribunal a, en quelque sorte,
donne gain de cause, puisqu'il condamne M. Malo à
1,600 fr. d'amende et dommages-intérêts, et déclare toute-
fois l'engagement valable.
Notre confrère, Marcel Didier, révèle l'existence d'un
Haanlet peu connu du public
C'est une œuvre à laquelle ses auteurs avaient consacré
plusieurs années de travail.
Ils avaient eu pour objectif de reproduire, en le tradui-
sant presque littéralement, le texte de Shakespeare Quand
il y avait licu do placer des morceaux do. ciiant, des
chœurs, des duos, le musicien avait laissé aller son ima-
gination mélodique; sans cela, il plaçait simplement des
« mélodrames sous les paroles ».
Quand les auteurs virent apparailro VHamlet d'A. Tho-
mas, ils perdirent courage et publièrent leur œuvro non
représentée, Elle est curieuse lire et intéressera les
lettrés.
Le musicien était Aristide IIegnard, seconl prix de
Rome, qui débuta brillamment au Théâtre-Lyrique du
boulevard du Temple, mais se dégoûta vite du métier de
compositeur. Depuis, il s'est voué au professorat.
fois, prompt aux enthousiasmes généreux et aux
mâles résolutions, et il avait profité pleinement
d'une éducation et d'une instruction aussi per-
fectionnées que possible.
C'est pourquoi, il s'étonnait lui-même de ren-
contrer une lacune au milieu des qualités qu'il
se reconnaissait, et il se reproçhait avec un dépit
sincère de nourrir pour Daniel des sentiments si
peu en rapport avec les bienfaits dont celui-ci le
comblait.
Alors, André cherchait dans sa mémoire et
fouillait dans ses souvenirs d'enfance. Il avait
gardé pour son père et pour sa mère un vérita-
ble culte, lorsqu'il les avait perdus tous deux
presque en même temps, il était âgé déjà de dix
ans, et sa précoce intelligence l'avait mis à mê-
me de comprendre bien des choses.
Il savait que son père avait été obligé de par-
tir pour l'Amérique à la poursuite d'un voleur
qui emportait une fortune. Il avait encore de-
vant les yeux la scène de séparation, il revoyait
la figure pale, désolée, mais résolue de Grand-
cœur, il entendait les sanglots et les supplica-
tions de Marthe.
Son père comme il avait été aimé par lui, et
comme il l'avait aimé cet homme bon, dont il
croyait sentir encore l'es baisers sur son front.
Il était parti et il n'était plus revenu! mais en
revanche, à dater de ce moment, le cousin Daniel
faisait des visites de plus en plus fréquentes à
sa more, et l'enfant avait remarqué, c'était là un
de 5es souvenirs les plus précis, que Marthe était
plus triste. André avait même pris leur cousin
en haine à ce point qu'il .s'enfuyait pour n'avoir
pas à l'embrasser. il ne revenait près de sa mère
que quand l'autre l'avait quittée, et pour- la con-
soler, car elle pleurait. Les nouvelles qu'il ap-
portait étaient toujours mauvaises. Puis, un jour,
on les avait habillés en noir; sa sœur et lui. On
leur avait dit de prier pour leur père qui était au
ciel; c'était encore Daniel qui leur avait appris
ce fatal événement puis leur mère s'était alitée
et elle était morte à son tour, et Daniel était en-
core-là quand elle avait rendu le dernier soupir
Et les'delix pauvres orphelins s'étaient trouvés
seuls sur la terre!
Ainsi le passé tranquille, lumineux, ,gài,
joyeux, se rattachait à la mémoire de ce père, si
tôt enlevé à la tendresse du fils la tristesse, les
LES AFFAIRES
DÉPÊCHES FINANCIÈRES
CLOTURE DES BOURSES EUROPÉENNES
Londres, 6 octobre:
Consolidés. Terme. français 103.
4 0/0 Turc (i- groupe). 14 3 3 0/0 français 81
Ottomane groupe). Italien
groupe). 14 5/3.. G 0/0 Péruvien. liil/4.
(3. groupe). 5 0/0 Péruvien 12
Ottomane 1871 75. Suez (Actions). S2 1/2.
Turc Défende 87 1/2.. S 0/0 Espagnol extér.
Egyptien 76 1/8.. Espagnol extér. nonv.. 47 1/2.
Chemins Egyptiens. Lombards (actions)
Daïra-Sanieh Rîo-Tinto 131/1G..
Domaniales Egyptienn 5 0/0 Russe !)S 1/2.
Banque Ottomane 10 L/S. 92
4 0/0 Hongrois: 84 0/0 Eusse
Arpent 44&/S.. Escompte hors Banque. 2 3/fi
Prêts à court terme. 11/4. Change sr Paris 3 mois. 25 M- 1/2
Francfort, octobue,
Crédit mol), autrichien. 3/4.. 5 0/0 Russe
Autrichiens actions. 192 3/8.. Rente hongr. or 4 0/0. 85 AU.
Autrichiens olilig. anc. Coupon florin argent.. 81 07.
Autrichiens obi. nour. 79 Pièce do iO francs.
Autrich. obi. n. sér. A 78 Change Paris à 8 jours 80 70.
Lombards actions. Change Londres à 8 j
Lombards oblig, anc. Gû Change Vienne à vue. 35.
̃ Lombards* oMig. nnuv. Change Vienne à 3 m. UN 35.
Rente autrich. papier. 67 G0 Change Amst. à 3 m.. 1CS70.
°Rento autrich. argent. 69 10. Escompte hors banque
Rente autricli, or. 01 S0 Oblig. méridionales. fifl 70
Emprunt autrich. 1880. 117 20. Cons. prussiens 4 0/0. 105 DO.
3 0/0 Espagne oxtér. Turc Il 30.
Russe 1S70. 10030. Chemins ottomans.
,4 1/2 0/0 Russe Egypte
Francfort (Petite Bourse) octobre.
Crédit mobil. autrich.. 227 1/2.. Hongrois 4 85 1/2.
Autriche actions 19i Egypte 6 e.. 76.
Lombards actions 88 3/4. Onlig. doinanialalos
Actions gallicicnnes. 15S 3/4.. Obligations hongroises
Houle Autriche or. Tendance ferme.
Berlin, O octobre.
Consolidés* 0/0 compt 106 CI). autr. obi. n. sér. A G03
Rente autrich. papier, Chcm. lomb. Pet. fin c. 177 50.
Rente autrich. argent, C920. Chem, lomb. oblig, cpt
Rente autrichienne or. 94 70. Chom. lomb. obi. n. c. 325 20.
Hongrois 4 0/0. 85 40. Crédit mob. autr. lin c. 458
Italien f> 0/0 fin cour.. 100 KO. Billet de banq.russo c. c. 194 05.
Italien f> 0/0 comptant. 100 70. Billet de ]). russe fin c. lOiKO.
Russe 1870. 100 'dU. Change Londres il. 3 ni. KO
Russe 1875. SI4 Change Paris à 10 j. 80
Turc fin courant f4 30. Change Vienne à 2 m. 161 45.
Chemins ottom. fin c. SIMO' Change Amst, à 2 m..
Chem. aulr. aet. un c. 50. Change Pétersb. à 3 m. 1Dd 75.
Ch. àutr. obiig. une c. 413 Escompte hors banque 2
Ch. autr. obi. noue. c. Egypte 75 00.
Vienne, 6 octobre.
Autrichiens comptant. 238 20. Pièces de 20 francs.
Lombards comptant. Change Paris à vue 49 675.
Crédit mobilier compt. 281 Change Paris à 3 m. 49 575.
Anglo-Uimk comptant. 111 20. Change Londres à vue 125 80.
Rente autr. papier opt Si 0:). Change Londres à 3 m. 125 45.
Rente autr. argent cpt 8505. Change Amsterd. à3 m.
Rente Ilutr. or compt. Change Berlin à 3 m.. aU:
Nord-ouest autr; anc.. Wiener Bankverein cpt 101 50.
Act. de la Banque cpt. 861. Argent.
Emprunt 1860 compt.. 140 20. Foncier d'Autriche
Emprunt 1S64 compt.. Hongrois non% 105 55.. a'
Oblig. domaniales cpt. 159 Landerband 115
Chemins ottomans. 16 70. Alpine 23 80.
liome, 6 octobre.
Rente 5 Bons méridionaux
Rente 3 Oblig. méridionales.
Banque nat. Italie. 22 Ville (le Home 490
Crédit mob. italien Change France à vue..
Banque catholique. 100 20. Change Londres il S m. 25 10. j
Chemins romains (ord) Change AHemaç. à 3m.
Chemins méridionaux. Emprunt romain 10150.i
Navigation Blount
Gênes, 6 octobre.
Change Paris chèque.. Chemins méridionaux.
Change Londres à 3 m.
Bruxelles, 6 octobre.
'4 0/0 Belge 103 45. OWig. méridionales.
Métallique papier. 69 Change Paris a vue.
Métallique argent 69
Anvers, 6 octobre»
4 0/0 Espagne ester. Rente autrich. argent. CI) 3/4.
0/0 Portugais. 60 0/0 Russe 89 1/2.
Egypto60/0 386 Change Paris il 8 jours 100 20.
Amsterdam, 6 octobre.
2 1/2 0/0 Pays-Bas. 75 1/4. 4 1/2 0/0 Russe 02 3/4.
4 Espagne oxtér. 60 4 0/0 Russe 1SU7-186U.. 88 3/4.
Turc 14 1/3. Obligations Nadrld.
Egypto 6 0/0. 74 3f4. Oblig. méridionales.
Chemins ottomans. 81/8. Oblig. Victor-Emman
Portugais Change Paris à 8 jours
Rente autrich. argent. (J7 7/8. Change Berlin à 3 m
6 Péruvien Change Londres court
Modèle Type
Professeur agrég6 ès-lettres, ancicn élève de
l'Ecole normale supérieure, demande encore 3 élèves
demi-pensionnaires suivant les cours du lycée Con.
dorcet. Leçons (lettres et sciences) à "domicile-
Prix modérés.
S'adresser 40, rue de la Bienfaisance.
Ji^Slillil? homme 30 ans, excellentes références,
connaissant comptabilité, correspon-
dance et l'anglais, désire emploi. Ecrire àF.L.,
rue du Cherche-Midi, 5:i, Paris.
âÛPl IÛU Passage CHAPELLERIE
à. ytLlUII Jouffroy ELEGANTE
A n" 1G.
couvert en vitrages, i.
avec sous-sol, bureaux et logement.
S'y adresser, de midi a 5 heures.
larmes, le malheur, étaient entrés dans la niai-
son avec Daniel.
Il y avait là une coïncidence bizarre, qui pe-
sait sur l'esprit du jeune homme. Il associait in-
volontairement son tuteur au désastre de sa fa-
mille, et si sa raison lui défendait de l'en rendre
responsable, une.sorte depressentiment le pous-
sait à ne recevoir qu'impatiemment les preuves
d'amitié que Vidai lui donnait.
Et cependant il n'était pas de sacrifice que ce-
lui-ci ne fût prêt tr faire pour le jeune homme.
C'est cause de lui, uniquement à cause, de lui, 1
qu'il secouait, une fois par semaine. le fardeau
de ses cuisantes douleurs. Jamais il n'avait pu
obtenir d'André autre chose qu'un accueil ;la.
cial, jamais il n'avait reçu de lui de confidences
sur ses projets d'avenir. Il avait beau s'évertuer
en questions bienveillantes, depuis qu'André
était au collège, tous ses jours de sortie s'étaient
passés de la même manière Daniel arrivait au
parloir et faisait demander le jeune Grandcœur
celui-ci se présentait, et tandis que ses camara-
des se précipitaient joyeusement dans les bras de
leurs parents, il adressait à son tuteur un salut
froid: il aurait préféré visiblement ne pas sor-
tir.
Ils partaient ensemble, et Daniel seul sou te-
nait la conversation; ïl interrogeait sou pupille
sur ses études: il le complimentait sur ses suc-
cès il lui proposait des récompenses. L'enfant
ne répondait guère que par des monosyllabes;
ou bien, s'il se décidait à parler, c'était pour
cnbler Daniel de questions sur ses parents Vi-
dal, alors, se taisait à son tour. Il y avait comme
un mur de glace entre eux.
André ne redevenait content, et son visage ne
reprenait une expression heureuse, que lorsqu'on
approchait du couvent où Jeanne était élevée.
On l'emmenait,, et, après s'être tendrement
embrassés, lé frère et la sœur retrouvaient, l'un
près de l'autre, cette expansion si naturelle
leur âge,. Ils se confiaient leurs petits secrets.
André portait à Jeanne une affection protectrice,'
et Jeanne avait pour André une douce admira-
tion. Ils s'adoraient tous deux, et Daniel assis-
tait, en témoin jaloux, à ces scènes de mutuelle
confiance. dont il était exclu par, la volonté irré-'
fléchie du-jeune homme.
L B *^E A T I H-
PARIS, 7
JOURNAL ABSOLUMENT INDEPENDANT
PARIS, JEUDI 7 OCTOBRE
PRIX D'ABOIEMENT
Paris. 4 fr. 10 fr. 20 fr. 40 fr.
Départements. 4 20 » 40 »
Unionpostale. la » 54
I.cb abonnements partent du 1" et ilu 16 de chaque mois.
Les Annonces sont reçues chez MM. Lagr.inçe,
Cet et Cie, r. et 8, place de la Bourse, et aux
Iiurennx du Journal.
L'Administration du journal Le Matin a
l'honneur d'informer ses abonnés de Paris et
dés Départements que, pour faire droit aux
nombreuses demandes qui lui sont adressées, la
perception du montant des réabonnements aura
lieu au domicile des souscripteurs dans la quin-
za-iaie qui précédera l'échéance de l'abonnement
en cours.
Il est bien entendu que tout abonné qui ne
désirera pas continuer son abonnement n'aura
qu'à refuser la quittance qui lui sera adressée.
Nous sommes persuadés que nos abonnés
nous seront réconnaissants de leur éviter ainsi
les dérangements et les frais quc nécessite le
réabonnement par mandat poste.
DE TEMPS à autre, et pour les besoins de leur
cause, les journaux italiens font semblant de
prendre au sérieux les divagations de la presse
allemande au sujet de la France.
Quels reproches pourraient-ils bien nous adres-
ser, si les Prussiens ne leur en importaient pas
quelques-uns de temps à autre?
Aussi la Rassegna et les autres familles qui
préconisent une politique anti-française pour
leur pays se sont-elles jetées avec bonheur sur
les articles de la Gazette de Cologne, nous invi-
tant à mettre la main dans l'est de la Méditerra-
née, sur la Tripolitaine, et à l'ouest, sur le Ma-
roc.
Elles n'ont pas manqué d'exploiter devant
leur public, l'idée que la France médite d'uti-
liser à son profit et ensuite d'accaparer la partie
africaine du littoral méditerranéen.
Heureusement que les Italiens, bien que nous
étant hostiles, sont encore assez avisés pour s'a-
percevoir que le brandon de discorde ainsi jeté
entre leur pays et la France acte préparé en Al-
lemagne, et par des gens qui ont tout intérêt à
brouiller entre eux les peuples d'origine latine.
Ils sauront, d'ailleurs, que la France n'a au-
cune visée sur Tripoli. Quant au Maroc, sur
lequel nous avons une action à exercer, nous ne
pensons pas qu'il excite les convoitises de nos
inciens alliés.
'choses ET GENS
La prochaine session du conseil municip al s'ou-
trira le 19 de ce mois.
M. le ministre de la guerre vient d'attacher à son
itat-major général M. Koszutski, capitaine d'infan-
leiïe hors cadre.
M. Giraudet, de l'Opéra, professeur de chant, G2,
vue Caumartin, reçoit pour conseils et auditions les
lundis, mercredis et vendredis, 1 à 3 heures.
M.Parnell se dispose ti passer l'hiver dans le
midi do France, avec sa mère et sa sœur. M.
Parnell, qui doit partir dans huit ou dixjours, s'ar-
rêterait quelque temps il Paris.
M. le général de brigade Des Plas, commandant
l'artillerie du 2o corps d'armée, vient d'être placé
dans la deuxième section de réserve du cadre de
l'état-major général de l'armée.
On annonce la mort de M. Germain Demay, chef
de section aux Archives nationales. M. I)emay s'é-
tait signalé par des recherches sur l'histoire de la
sigillographie française du moyen -âge.
M. A. Gervais, notre donfrère du Natioaaal, vient
d'être chargé par M. do La Porte, sous-secrétaire
d'Etat au colonies, d'une mission à La Haye, en vue
d'étudier l'organisation du ministère des colonies.
M. le capitaine de frégate Gourgas, commandant
sic VAÎceste et de la station locale du Gabon et du
Congo, a été nommé commandant de la marine au
Srabon, poste nouvellement créé.
M. Lockroy, ministre du commerce et de l'indus-
trie, a repris hier la direction de son ministère, de
retour de Clarens, en Suis se, où il était allé pren-
dre quelques jours de repos auprès de sa famille.
Le colonel Lambert, commandant militaire du
Sénat, conservera, cette année, le commandement
du 1360 régiment de ligne, qui tient garnison à Pa.
ds, et qui va être transféré la caserne de Lour-
cine.
L'amiral Peyron a choisi, pour taire partie de son
FEUILLETON DU «MATIN-
DU 7 OCTOBRE
DEUXIÈME PARTIE
(Suite)
Un épouvantable désespoir s'empara de Da-
niel.
Le sentiment de son malheur et de son im-
puissance lui causait une rage folle, qui se tra-
duisit par une imprécation et une lamentation
turieuses.
Il était comme- une bête fauve. On dut em-
ployer la force pour lui arracher le corps de
Marthe, qu'il avait pris entre ses bras, et qu'il
prétendait ranimer sous ses baisers convulsifs.
Il poussait des cris sauvages et se meurtrissait
la poitrine avec ses ongles.
A cet accès de violence succéda une prostration
complète, dont il ne sortit que pour tomber
dans de nouvelles fureurs. Pendant deux jours,
on crut qu'il allait falloir l'enfermer dans une
maison d'aliénés, tellement son désespoir avait
pris des proportions inquiétantes.
A la fin pourtant,il se calma et se retrouva sur
pris et honteux de vivre. Que deviendrait-il
maintenant? N'aurait-il pas mieux valu qu'il
mourût lui aussi Il songea au suicide puisque
la douleur ne pouvait pas le terrasser. Il eut
peur. Une pensée, du reste; lui tourna l'esprit et
lui donna un prétexte pour supporter le fardeau
a'une existence qu'il n'avait pas le courage de
s'ôter lui-même un fils, il avait un fils, et Mar-
état-major général, après pes officiers qui ont déjà
été nommés, MM. Gillet, comme médecin principal,
Neveu, comme commissaire général, et l'abbé Mi-
chel, comme aumônier.
La statue de M. Thiers, œuvre du sculpteur Cle-
singer, a été placée hier sur le premier plateau du
palais de Longchamp, à Marseille, la municipalité ac-
tuelle ayant refusé de concéder l'emplacement qui
avait été désigné précédemment, place de la Bourse.
Les obsèques du statuaire Hiolle, dont nous
avons annoncé hier la mort, n'auront pas lieu à
Bois-le Roi, ainsi cru'elles avaient été fixées tout
d'abord; la cérémonie aura lieu à Paris, demain
vendredi, à midi. On se réunira, 4, boulevard de
Vaugirard.
Dimanche prochain aura lieu, à la mairie du qua-
trième arrondissement, une réunion de la Société
des anciens volontaires de Le général Boulan-
ger, qui a été invité à assister à cette assemblée, a,
dans une lettre des plus flatteuses, promis de s'y
rendre. Le soir, banquet au café Corrazza.
Succi arrivera prochainement à Paris, où il doit
répéter, dans la première semaine de novembre, le
jeûne de.lrento jours qu'il vient do subir à Milan.
La nouvelle expérience du jeûneur italien sera, dit-,
on, placée sous la surveillance de la Faculté de Mé-
decine.
La municipalité de Nantes a invité M. Sarrien à
venir dimanche prochain assister à l'ouverture de
l'exposition des beaux-arts. Le ministre de l'inté-
rieur a décliné cette invitation, en raison de la proxi-
mité de la rentrée des Chambres, qui ne lui permet
pas de s'absenter de Paris.
Lundi prochain, jour de l'anniversaire de la ba-
taille d'Arthenay, aura lieu le service fondé par les
officiels du régiment des mobiles de la Nièvre pour
leurs compagnons d'armes décédés pendant la guerre
1S70-1871. La cérémonie aura lieu it la cathédrale de
Nevers. L'office commencera à dix heures et de-
mie.
La ligue nationale contre l'athéisme reprend ses
travaux interrommis pendant les mois de vacances.
Parmi les nouvelles adhésions qui sont parvenues
au comité, citons celles de Mme de Gasparin, de M.
Honoré Arnoul, président de la Société d'encourage-
ment au bien, etc. Signalons également la haute an-
probation de Mgr Guilbert, archevêque de Bordeaux,
de plusieurs ecclésiastiques et de quelques pasteurs.
Enfin, annonçons qu'une grande conférence d'ouver-
ture sera donnée prochainement par M. de Pres-
sensé, sénateur.
Une note, dernièrement reproduite par beaucoup
de journaux, a donné sur la date des vacances an-
nuelles des grandes bibliothèques de Paris des indi,
cations inexactes que nous croyons devoir rectifier
d'après les règlements officiels. La Bibliothèque na-
tionale n'a pas de vacances proprement dites; vers
Pâques seulement, elle ferme pendant quelques
jours, pour travaux indispensables deréfection dans
les salles de travail. La bibliothèque Sainte-Gene-
viève est fermée du 1er septembre au 15 octobre. La
bibliothèque Mazarinc, du 15 juillet au 31 août. La
bibliothèque de l'Arsenal, du 15 août au 30 septem-
bre.
LA VIE MONDAINE
Mme Madeleine Lemaire A propos du
suicide d'avant-hier.
Tous les Parisiens présents dans nos murs ont ôté pé-
niblcmont impressionnés il la lecture des détails donnés
par les journaux sur le pillage et l'incendie de l'hôtel do
Mme Madeleine Lemaire.
Mme Lemairo est, en effet, une des physionomies los
plus connues et les plus aimées du Tout-Paris. Fille de
Mmo Herbelin.dont le taleut da miniaturiste est célèbre,
elle est devenue en pou de temps notre meilleur peintre
de fleurs A l'exposition des aquarellistes, où elle produit
tous les ans quelques-unes do ses oeuvres, elle est mise,
hors de pair par les amateurs sérieux. Ajoutons qu'au-
cune œuvre de charité no la trouve insensible. L'année
!eruière, lors des ventes do la salle Albert lc-Grand, elle
a donné, au comptoir dirigé par la confessa Aymery
do la llochefoucauld, un tableau évalue à trois mille francs
ait moins. Voilà une jolie aumône.
Très recherchvo dans le monde, Mme Lemaire est une
des assidues du salon de la princesso Mathilde, aqua-
relliste elle aussi comme on sait. Depuis un an ou
deux, sa fille l'accompagne dans les salons et y fait sen-
sation par sa grâce décente et sa beauté. C'est Mlle Lo-
maire dont Chaplin a reproduit les traits dans une toile
exposée il y a deux ans, toilo qui a été, parait il, en-
dommagée par les pillards et les incendiaires de l'hôtel.
Pour ce qui est do l'hôtel lui-même, certains journaux
en ont fait une description un peu hyperbolique C'est en
réalité une jolie bonbonnière et rien de plus. Sans aller
jusqu'à dire que les voleurs ont été vulés, il y a lieu
d'espérer que Mme Madeleine Lemairo ou les Compa-
gnies d'assurances, si elle est assurée n'auront pas a
supporter une trop forte perte. La disparition la plus re-
grettable sera celle de très belles tapisseries qui ont servi
il y a deux ans de cadre merveilleux à un très beau ]),il
eostumc donné par Mmo Madeleine Lemaire et où plu-
sieurs peintres, notamment M. Détaille, ont paru en
accoutrements splendidos ou cocasses du plus curioux
effet.
A propos du suicide du prince Melissano, quelqu'un
passait en revue dans uu cercle les camarades qui ont
mis fin leurs jours dans des conditions analoguos. Le
nombre en est heureusement assez restreint. On a rappelé
cependant divers iio,-tis que nous nous garderons d'écrire,
lo suicido d'un des gentlemen qui le portait étant de
date trop récente.
Parmi ces morts volontaires, tous victimes du jeu, un
de ceux dont la fin tragique fut la plus frappante, était un
brillant officier, aide de camp d'un général. Une fois rui-
ne, M. après avoir payé toutes ses dettes, mais no
se résignant pas à vivre avec Ea solde, s'est enfoncé en
plein jour un poignard dans Io coeur. L'acte a été' accom-
pli avec tant d'énergie et d'habileté que lo jeune officier
n'a pas poussé un cri. Le général qui se trouvait daus la
pièce voisine n'entendit rien et c'est seulement en pas-
sant par cette pièce pour s'en aller, qu'il se heurta au
corns inanimé do son aide do camp.
d'elle, ce fruit d'une faute qu'il avait seul com-
mise.
Il reporta sur cet enfant toute l'immense pas-
sion qu'il avait eue pour la mère, et il se mit à
l'aimer avec cette ardeur inouïe et cet exclusi-
visme extraordinaire qui étaient le propre de sa
nature étrange.
Il vendit la verrerie et réalisa sa fortune qui
était considérable, il vint habiter définitivement
Paris, mais, voulant écarter tous les souvenirs
du passé, il changea de quartier et il vint s'éta-
blir près du Luxembourg.
Il avait été, en sa qualité de seul parent des
orphelins, nommé leur tuteur, et il fit entrer
André au collège Louis-le-Grand et Jeanne dans
un couvent.
Quant à lui, rompant avec ses anciennes rela-
tions, renonçant à toutes ses habitudes, il vécut
'seul., se livrant sans réserve à une douleur que
rien ne pouvait-adoucir. Il passait toutes ses
journées à faire dans le jardin d'interminables
promenades où il fatiguait son corps, rêvant de
Marthe et remuant dans sa mémoire les moin-
dres détails qui pouvaient avoir rapport à elle.
Il la revoyait, telle qu'elle était le jour de son
mariage, blanche et rose, il lui parlait, il la tou-
chait, il la pressait sur sa poitrine.
Le soir, quand il rentrait -dans son apparte-
ment, il s'enfermait devant un portrait d'elle et
il restait en extase jusqu'au matin.
Cette incessante et unique préoccupation avait
fait d'un homme jeune encore la ruine vivante
qu'on avait surnommée le père Rabat-Joie. Il
était toujours sous le coup qui l'avait frappé il
y pensait continuellement, ct il lui semblait
tantôt que Marthe venait seulement de mourir,
tantôt qu'elle n'était pas morte et qu'il la rever-
rait bientôt.
Il marchait ainsi dans une perpétuelle halluci-
nation il n'en sortait que péniblement le di-
manche quand, fidèle à sa mission, il allait
chercha les enfants.
Il n'avait pas osé se désintéresser de Jeanne;
la pauvre petite lui -était indifférente, sinon
'odieuse. Mais, pour André, il'réservait tout ce
qu'il pouvait retrouver dans son âme de ten-
dresse et d'affection.
sonne dg cet çnfajut qui
Demain, à midi, ont lieu, à Sainie-Clotilde les obsèques
de Mme la marquis¡¡ de Chaumont-Guitry, veuve de l'an-
cien sénateur de l'empire.
La famille de Chaumont-Guitry est connue dans tout
le faubourg Saint-Germain pour son zèle charitable. Une
demoiselle de Chaumont-Guitry, qui n'a pas voulu se
marier, a même fondé une sorte d'agence de placement,
gratuit, bien entendu, pour bonnes et femmes de cham-
bre dont elle a pu apprécier l'esprit de conduite et les
sentiments religieux.
A TRAVERS PARIS
Les obsèques d'Armand Yver.
L'enterrement de notre collaborateur Armand
Yver a eu lieu hier au cimetière d'Ivry.
Un grand nombre de journalistes ont accompa-
gné le modeste corbillard qui disparaissait sous les
couronnes et les bouquets. Dans le cortège, on re-
marquait aussi le docteur Robinet, conseiller muni-
cipal MM. Clément, commissaire aux délégations
judiciaires; Trobert et Duranton, commissaires de
police, et plusieurs officiers de paix.
Sur la tombe, le docteur Robinet a rappelé en
quelques paroles émues les qualités de cœur du dé-
funt.
Une désespérée.
Un sculpteur, Louis D. vivait depuis six ans
avec une jeune fille employée dans une maison de
commerce et nommée Léontine. Ils habitaient un
petit appartement dans le faubourg Saint-Antoine.
Au début de leur liaison, le sculpteur avait promis
à sa maîtresse de l'épouser; mais depuis, il avait
toujours répondu évasivement it ses pressantes sol-
licitations de régulariser leur situation.
Avant-hier soir, Léontine renouvela ses pftères.
Il lui déclara alors que iamais il ne l'épouserait,et
pour éviter une scène il sortit.
Trois heures après, lorsqu'il rentra, il trouva
Léontine pendue il l'espagnolette do la croisée.
Le sculpteur désolé, est allé avertir le commissai-
re de police du quartier, M. Baron, qui a procédé
aux constatations légales.
.L'affaire du Palais-Royal.
Une bijoutière du Falais-Royal, Mmo Charles,
dont le magasin est situé 25, galerie Montpénsier,
était réveillée la nuit dernière, vers trois heures du
matin, par un léger craquement.
C'était un voleur qui, sachant qne la négociante
habite seule, venait de couper un carreau pour s'in-
troduire dans l'appartement. Aime Charles, en proie
à une .frayeur bien compréhensible, ne liougea pas;
tout il coup le bruit cessa, une ronde, sans doute,
venait de déranger le malfaiteur. Dès que le jour
parut, la bijoutière se leva et avertit les gardiens.
On constata alors que neuf pesées avaient été faites
sur la porte de la boutique qui, sur la rue Mont-
pensier a le numéro 18. Heureusement elle avait ré-
sisté. C'est alors que le voleur s'était hissé jusqu'à
l'entresol.
Le morceau de vitre qu'il avait enievé à l'aide
d'une boule de poix a été retrouvé dans la rue par
le commissaire chargé de l'enquête.
Agression nocturne.
La nuit dernière, \vers deux heures du matin, un
ouvrier horloger nommé Jullien, demeurant 16, rue
Bezout, passait par la rue du Luxembourg pour
rentrer chez lui, lorsque, pressé par un besoin, il
entra dans un urinoir situé en face de la rue do
Savin.
Tout a coup, il sentit deux mains qui lui ser-
raient la gorge, et en même temps il recevait un for-
midable coup de tête dans le dos.
Jullien put cependant appeler il l'aide et ses cris
furent entendus par trois agents en bourgeois qui
accoururent à son secours.
Aprbs une très vive résistance, les agents parvin-
rent s'emparer des assaillants, deux jeunes drôles
de dix-neuf à vingt ans, qui furent conduits au com-
missariat de police de l'Odéon.
Ils ont déclaré se nommer Fernand Gonet et Louis
Lemoine, et ont avoué avoir déjà subi chacun
quatre condamnations.
Ils ont été envoyés au Dépôt.
Une bande de voleurs.
M. de la Londe, commissaire de police, vient de
mettre la main sur une vaste association de vo-
leurs, composée d'employés des grands magasins de
nouveautés et de camelots.
Voici comment celte bande a été découverte.
Hier, on arrêtait à la caisse d'un grand magasin
de In rue de Rivali un employé nommé G. qui ve-
nait de vendre une boîte de'rubans à unnoumiôR.
Ce G. était soupçonné depuis quelque temps et
très surveillé.
Le caissier enregistra un débit de 15 francs pour
la boîte de rubans, mais il trouva que la somme
était bien minime, étant donné le volume de cette
boîte.
Il confia ses appréhensions un inspecteur qui
la fit ouvrir. Il y avait dedans pour 270 francs de
marchandises.
G. et R. furent conduits immédiatement au
commissariat de police; ils refusèrent énergique-
ment de faire connaître leur adresse. *̃
On pressa R. de questions et il finit par avouer
qu'il habitait à Cliehy -lu-Garenne, 36, rue de
Paris.
Les agents partirent immédiatement avec lui pour
cette destination et, en arrivant, ils trouvèrent de-
vant la porte une voiture bondée de marchandises
de toutes sortes. Ils s'informèrent, et ils apprirent
qu'elle appartenait it R. On la garda il vue. Une
perquisition eut lieu dans la tnaisou, où les agents
découvrirent pour une somme considérable de "mar-
chanclises; il y avait entre autres pour une somme
de 7 à 8,000 francs de rubanes.
R. se voyant perdu, fit des aveux complets. Il
trait pour trait, et qu'il ne pouvait pas regarder
sans que des larmes amères lui vinssent aux
yeux.
Mais, par une singulière anomalie, autant
Jeanne se montrait reconnaissante des soins que
leur tuteur lui accordait à regret et se plaisait à
l'en remercier par mille gentillesses, qui ne le
touchaient guère, autant André semblait n'ac-
cueillir qu'à regret les preuves de dévouement et
de protection que Daniel lui accordait.
Cette antipathie que le jeune homme se repro-
chait, mais qu'il ne pouvait pas vaincre, s'ac
centait de jour en jour, et c'était pour lui un vé-
ritable supplice que d'être obligé de ne pas lui
donner libre carrière.
Pourquoi, se disait-il, notre cousin me dé-
plait-il tant? pourquoi sa vue m'est-elle désa-
gréable, pourquoi son contact m'est-il pénible?
pourquoi sa présence m'est-elle insupportable et
pourquoi préféré-je cent fois me faire mettre en
retenue plutôt que de passer mes dimanches en
sa compagnie? C'est pourtant notre seul parent,
il était l'ami de mon père, le cousin de ma mère,
il nous élève, il nous choie, il va au devant de
nos désirs, je suis un ingrat 1
Et, dans la candeur de sa loyale nature, André
attendait la venue de son tuteur pour tomber
dans ses bras et lui payer l'arriéré d'une affec-
tion qn'il lui avait refusée jusqu'alors et aui lui
était due; mais dès que Daniel s'offrait à la vue
du jeune collégien, celui-ci sentait son cœur se
refermer et son offusiom raisonnée se changer en
une aversion instinctive.
Rien n'empêchait toutefois Daniel de s'épui-
ser en témoignages tendres envers cet enfant. Il
le trouvait beau, et de fait, comme nous l'avons
dit, André ressemblait à Marthe Il avait ses
yeux bleus, ses cheveux blonds, sa bouche fine
et son nez droit. Un air de décision, assez rare
chez les adolescents, masculinait ce que ce vi-
sage avait de trop délicat et de trop féminin.
André, qui était un eniant adorable, promettait
de devenir un homme, dans l'acception complète
du mot, physiquement et moralement.
Admirablement fait et proportionné, il avait
la vigueur et la force de son père.
De sa mère, il tenait un cœur d'or, une vo-
Jonté de fer.
v Quant à son esprit, il Itaài vif et réfléchi, la
raconta qu'il connaissait, dans leç magasins', de Pa-
ris, un .grand nombre d'employés qui lui .fournis-
saient les marchandises qu'il vendait dans la ban-
lieue de. Paris et en province. Il gagnait avec. ce
métier, a-t-il avoué, à à 600 francs par semaine.:
Plusieurs femmes sont affiliées à cette associa-
tion de ff,lous,et deux arrestations ont été opérées.
La répartition des bénéfices avait lieu dans un en-
droit que R. a refusé de faire connaître.
QUI MA ROCHER contre le DIABETE
un Aine DE lira TARIN
TABLETTES THEATRALES
Ce soir
Au Gymnase, reprise de Frou -Frou, comédie en cinq
actes, de MM. Henri Meilhac et Ludovic Halévy, avec la
distribution suivante
Frou-1< rou Mmes Jane IIading
La baronne de Gambri Marie Magnier
Louise Rosa Bruck i
Pauline Piorval
Zanètto Cheirel
Henri de Sartorys MU. Damala"
Brigard Lagranga
Lo baron de Cambri Landrol
De Valréas ̃ .Romain
Piton Numcs
Georges La petite Desmet
La Gouvernante Mme Gennctier
Un valet M. Bourgsolto
Aujourd'hui, au Nouveau-Cirque, henres et demi,
seconde matinée enfantine avec les petits éiéphants de
Geo Lockhara, et la grande bathoude nautique.
Aux. Menus-Plaisirs, la première représentation des Pe-
tites Manœuvres aura lieu lundi prochain.
M. Lecouppey ayant donné sa démission de professer
au Conservatoire, il est probable que c'eal M. Duvernoy
qui sera appelé il le remplacer.
M. Cnmille Saint-Saëns a entièrement terminé, sa par-
tition de Proserpine et travailleen cc moment à l'orches-
tration de cet ouvrage qui fera rcprésenté au commence-
ment de janvier à l'Opéra-Comiquê.
Mme Gabriello Krauss, engagée a Milan jusqu'à la fin
du mois, arrivera il Paris dans les premiers jours do no-
vembre et se consacrera entièrement il i'atrie, dont la
première représentation. doit avoir liou au commencement
de décembre.
M. Plunkelt nous prie d'annoncer qu'il n'y a pas de
Mlle Bcrr .engagée par M. Lainoureux.
La réclamation du directeur de J'Eden est conçue dans
des termes trop courtois pour que noua hésitions iL faire
droit à sa demande, bien que nous eussions préféré
qu'elle émanât do M. Lamoureux, qui seul était en jeu.
On a, paraft-il, des nouvelles de Mme Noirmont, dont'
les démêlés avec Mme Sarah Bernhardt ont fait tant de
bruit l'artiste cravachée serait à Lisbonne et rentrerait
prochainement en France.
Comme Mme Sarah Bernhardt no rentrera ici qti l'au-
tumno prochain, l'accord aura le temps de se faire.
L'ordre semble rétabli au Château- d'Eau, la seconde
représentation: 40 Juarez s'est passéé avec un calme qui
contrastait singulièrement avec l'agitation de la veille; il
peine quelques murmures ont-ils accueilli l'apparition de
Bazaine; l'entrée de Maximilion a même été très applau-
die et les amateurs de scandale,'qui n'ont pu assister ù la
première, vont être bien désappointés.
Matinées de dimanche prochain
Comédie Française, l'Ecole des femmes ex Bataille de da~
mes Opéra-Comique, lo Chalet et le Barbier de déoille
Odéon, les Femmes savantes et la Partie de chasse de
Henri IV; Gaité, le Petit Poucet; Chatelet. les Aventu-
res do M. de Crac Bouffes-Parisiens, matinée extraordi-
naire Menus Plaisirs, V Homme de paille; Cluny, Un
troupier qui suit les bonnes; Déjazet, la Bamboche;
Nouvcau-Cirque, Hippodromo et cirqne d'Hiver, ma-
tinée,
Voici le programme do la cérémonie d'inauguration du
monument do Berlioz qui aura lieu la 17 octobre au
square Vintiïttille
Marche troijenne et Apothéose de la Symphonie fu-
nèbre et triomphale, par la musique de la gardo répu-
blicaine et les chœurs; discours do MM. lo vicomte Dela-
Lorde, Garnier et Beyer; vers inédits de Gharles Grand-
uiougin, dits par Silvain, do la Comédie-Française. C'est
le troisième poème que M. Ch. Grandmougin consacre à
la mémoire du grand musicien; Mounet-Suliy et Mlle Du-
dlay ont récité, on s'en souvient, les deux premières pie.
ces'au Châtelet avec succès.
Le tribunal de commerce do Mars.cille vient de rendre
un jugement qui intéresse particulièrement le monde des
théâtres.
M. V. Sylvestre, directeur du Gymnase, demandait la
résiliation de l'engagement signé par M. et Mme Malo, en
qualités d'artistes lyriauos, se basant sur l'arrivée tar.
dive de ses pensionnaires, et objeclant le préjudice auo
co retard lui avait fait subir, en l'obligeant it recourir il
d'autres artistes.
M. lui, consentait à nayor uno amende pour le
retard, mais soutenait la validité de son engagement.
C'est il ce dernier que le tribunal a, en quelque sorte,
donne gain de cause, puisqu'il condamne M. Malo à
1,600 fr. d'amende et dommages-intérêts, et déclare toute-
fois l'engagement valable.
Notre confrère, Marcel Didier, révèle l'existence d'un
Haanlet peu connu du public
C'est une œuvre à laquelle ses auteurs avaient consacré
plusieurs années de travail.
Ils avaient eu pour objectif de reproduire, en le tradui-
sant presque littéralement, le texte de Shakespeare Quand
il y avait licu do placer des morceaux do. ciiant, des
chœurs, des duos, le musicien avait laissé aller son ima-
gination mélodique; sans cela, il plaçait simplement des
« mélodrames sous les paroles ».
Quand les auteurs virent apparailro VHamlet d'A. Tho-
mas, ils perdirent courage et publièrent leur œuvro non
représentée, Elle est curieuse lire et intéressera les
lettrés.
Le musicien était Aristide IIegnard, seconl prix de
Rome, qui débuta brillamment au Théâtre-Lyrique du
boulevard du Temple, mais se dégoûta vite du métier de
compositeur. Depuis, il s'est voué au professorat.
fois, prompt aux enthousiasmes généreux et aux
mâles résolutions, et il avait profité pleinement
d'une éducation et d'une instruction aussi per-
fectionnées que possible.
C'est pourquoi, il s'étonnait lui-même de ren-
contrer une lacune au milieu des qualités qu'il
se reconnaissait, et il se reproçhait avec un dépit
sincère de nourrir pour Daniel des sentiments si
peu en rapport avec les bienfaits dont celui-ci le
comblait.
Alors, André cherchait dans sa mémoire et
fouillait dans ses souvenirs d'enfance. Il avait
gardé pour son père et pour sa mère un vérita-
ble culte, lorsqu'il les avait perdus tous deux
presque en même temps, il était âgé déjà de dix
ans, et sa précoce intelligence l'avait mis à mê-
me de comprendre bien des choses.
Il savait que son père avait été obligé de par-
tir pour l'Amérique à la poursuite d'un voleur
qui emportait une fortune. Il avait encore de-
vant les yeux la scène de séparation, il revoyait
la figure pale, désolée, mais résolue de Grand-
cœur, il entendait les sanglots et les supplica-
tions de Marthe.
Son père comme il avait été aimé par lui, et
comme il l'avait aimé cet homme bon, dont il
croyait sentir encore l'es baisers sur son front.
Il était parti et il n'était plus revenu! mais en
revanche, à dater de ce moment, le cousin Daniel
faisait des visites de plus en plus fréquentes à
sa more, et l'enfant avait remarqué, c'était là un
de 5es souvenirs les plus précis, que Marthe était
plus triste. André avait même pris leur cousin
en haine à ce point qu'il .s'enfuyait pour n'avoir
pas à l'embrasser. il ne revenait près de sa mère
que quand l'autre l'avait quittée, et pour- la con-
soler, car elle pleurait. Les nouvelles qu'il ap-
portait étaient toujours mauvaises. Puis, un jour,
on les avait habillés en noir; sa sœur et lui. On
leur avait dit de prier pour leur père qui était au
ciel; c'était encore Daniel qui leur avait appris
ce fatal événement puis leur mère s'était alitée
et elle était morte à son tour, et Daniel était en-
core-là quand elle avait rendu le dernier soupir
Et les'delix pauvres orphelins s'étaient trouvés
seuls sur la terre!
Ainsi le passé tranquille, lumineux, ,gài,
joyeux, se rattachait à la mémoire de ce père, si
tôt enlevé à la tendresse du fils la tristesse, les
LES AFFAIRES
DÉPÊCHES FINANCIÈRES
CLOTURE DES BOURSES EUROPÉENNES
Londres, 6 octobre:
Consolidés. Terme. français 103.
4 0/0 Turc (i- groupe). 14 3 3 0/0 français 81
Ottomane groupe). Italien
groupe). 14 5/3.. G 0/0 Péruvien. liil/4.
(3. groupe). 5 0/0 Péruvien 12
Ottomane 1871 75. Suez (Actions). S2 1/2.
Turc Défende 87 1/2.. S 0/0 Espagnol extér.
Egyptien 76 1/8.. Espagnol extér. nonv.. 47 1/2.
Chemins Egyptiens. Lombards (actions)
Daïra-Sanieh Rîo-Tinto 131/1G..
Domaniales Egyptienn 5 0/0 Russe !)S 1/2.
Banque Ottomane 10 L/S. 92
4 0/0 Hongrois: 84 0/0 Eusse
Arpent 44&/S.. Escompte hors Banque. 2 3/fi
Prêts à court terme. 11/4. Change sr Paris 3 mois. 25 M- 1/2
Francfort, octobue,
Crédit mol), autrichien. 3/4.. 5 0/0 Russe
Autrichiens actions. 192 3/8.. Rente hongr. or 4 0/0. 85 AU.
Autrichiens olilig. anc. Coupon florin argent.. 81 07.
Autrichiens obi. nour. 79 Pièce do iO francs.
Autrich. obi. n. sér. A 78 Change Paris à 8 jours 80 70.
Lombards actions. Change Londres à 8 j
Lombards oblig, anc. Gû Change Vienne à vue. 35.
̃ Lombards* oMig. nnuv. Change Vienne à 3 m. UN 35.
Rente autrich. papier. 67 G0 Change Amst. à 3 m.. 1CS70.
°Rento autrich. argent. 69 10. Escompte hors banque
Rente autricli, or. 01 S0 Oblig. méridionales. fifl 70
Emprunt autrich. 1880. 117 20. Cons. prussiens 4 0/0. 105 DO.
3 0/0 Espagne oxtér. Turc Il 30.
Russe 1S70. 10030. Chemins ottomans.
,4 1/2 0/0 Russe Egypte
Francfort (Petite Bourse) octobre.
Crédit mobil. autrich.. 227 1/2.. Hongrois 4 85 1/2.
Autriche actions 19i Egypte 6 e.. 76.
Lombards actions 88 3/4. Onlig. doinanialalos
Actions gallicicnnes. 15S 3/4.. Obligations hongroises
Houle Autriche or. Tendance ferme.
Berlin, O octobre.
Consolidés* 0/0 compt 106 CI). autr. obi. n. sér. A G03
Rente autrich. papier, Chcm. lomb. Pet. fin c. 177 50.
Rente autrich. argent, C920. Chem, lomb. oblig, cpt
Rente autrichienne or. 94 70. Chom. lomb. obi. n. c. 325 20.
Hongrois 4 0/0. 85 40. Crédit mob. autr. lin c. 458
Italien f> 0/0 fin cour.. 100 KO. Billet de banq.russo c. c. 194 05.
Italien f> 0/0 comptant. 100 70. Billet de ]). russe fin c. lOiKO.
Russe 1870. 100 'dU. Change Londres il. 3 ni. KO
Russe 1875. SI4 Change Paris à 10 j. 80
Turc fin courant f4 30. Change Vienne à 2 m. 161 45.
Chemins ottom. fin c. SIMO' Change Amst, à 2 m..
Chem. aulr. aet. un c. 50. Change Pétersb. à 3 m. 1Dd 75.
Ch. àutr. obiig. une c. 413 Escompte hors banque 2
Ch. autr. obi. noue. c. Egypte 75 00.
Vienne, 6 octobre.
Autrichiens comptant. 238 20. Pièces de 20 francs.
Lombards comptant. Change Paris à vue 49 675.
Crédit mobilier compt. 281 Change Paris à 3 m. 49 575.
Anglo-Uimk comptant. 111 20. Change Londres à vue 125 80.
Rente autr. papier opt Si 0:). Change Londres à 3 m. 125 45.
Rente autr. argent cpt 8505. Change Amsterd. à3 m.
Rente Ilutr. or compt. Change Berlin à 3 m.. aU:
Nord-ouest autr; anc.. Wiener Bankverein cpt 101 50.
Act. de la Banque cpt. 861. Argent.
Emprunt 1860 compt.. 140 20. Foncier d'Autriche
Emprunt 1S64 compt.. Hongrois non% 105 55.. a'
Oblig. domaniales cpt. 159 Landerband 115
Chemins ottomans. 16 70. Alpine 23 80.
liome, 6 octobre.
Rente 5 Bons méridionaux
Rente 3 Oblig. méridionales.
Banque nat. Italie. 22 Ville (le Home 490
Crédit mob. italien Change France à vue..
Banque catholique. 100 20. Change Londres il S m. 25 10. j
Chemins romains (ord) Change AHemaç. à 3m.
Chemins méridionaux. Emprunt romain 10150.i
Navigation Blount
Gênes, 6 octobre.
Change Paris chèque.. Chemins méridionaux.
Change Londres à 3 m.
Bruxelles, 6 octobre.
'4 0/0 Belge 103 45. OWig. méridionales.
Métallique papier. 69 Change Paris a vue.
Métallique argent 69
Anvers, 6 octobre»
4 0/0 Espagne ester. Rente autrich. argent. CI) 3/4.
0/0 Portugais. 60 0/0 Russe 89 1/2.
Egypto60/0 386 Change Paris il 8 jours 100 20.
Amsterdam, 6 octobre.
2 1/2 0/0 Pays-Bas. 75 1/4. 4 1/2 0/0 Russe 02 3/4.
4 Espagne oxtér. 60 4 0/0 Russe 1SU7-186U.. 88 3/4.
Turc 14 1/3. Obligations Nadrld.
Egypto 6 0/0. 74 3f4. Oblig. méridionales.
Chemins ottomans. 81/8. Oblig. Victor-Emman
Portugais Change Paris à 8 jours
Rente autrich. argent. (J7 7/8. Change Berlin à 3 m
6 Péruvien Change Londres court
Modèle Type
Professeur agrég6 ès-lettres, ancicn élève de
l'Ecole normale supérieure, demande encore 3 élèves
demi-pensionnaires suivant les cours du lycée Con.
dorcet. Leçons (lettres et sciences) à "domicile-
Prix modérés.
S'adresser 40, rue de la Bienfaisance.
Ji^Slillil? homme 30 ans, excellentes références,
connaissant comptabilité, correspon-
dance et l'anglais, désire emploi. Ecrire àF.L.,
rue du Cherche-Midi, 5:i, Paris.
âÛPl IÛU Passage CHAPELLERIE
à. ytLlUII Jouffroy ELEGANTE
A n" 1G.
couvert en vitrages, i.
avec sous-sol, bureaux et logement.
S'y adresser, de midi a 5 heures.
larmes, le malheur, étaient entrés dans la niai-
son avec Daniel.
Il y avait là une coïncidence bizarre, qui pe-
sait sur l'esprit du jeune homme. Il associait in-
volontairement son tuteur au désastre de sa fa-
mille, et si sa raison lui défendait de l'en rendre
responsable, une.sorte depressentiment le pous-
sait à ne recevoir qu'impatiemment les preuves
d'amitié que Vidai lui donnait.
Et cependant il n'était pas de sacrifice que ce-
lui-ci ne fût prêt tr faire pour le jeune homme.
C'est cause de lui, uniquement à cause, de lui, 1
qu'il secouait, une fois par semaine. le fardeau
de ses cuisantes douleurs. Jamais il n'avait pu
obtenir d'André autre chose qu'un accueil ;la.
cial, jamais il n'avait reçu de lui de confidences
sur ses projets d'avenir. Il avait beau s'évertuer
en questions bienveillantes, depuis qu'André
était au collège, tous ses jours de sortie s'étaient
passés de la même manière Daniel arrivait au
parloir et faisait demander le jeune Grandcœur
celui-ci se présentait, et tandis que ses camara-
des se précipitaient joyeusement dans les bras de
leurs parents, il adressait à son tuteur un salut
froid: il aurait préféré visiblement ne pas sor-
tir.
Ils partaient ensemble, et Daniel seul sou te-
nait la conversation; ïl interrogeait sou pupille
sur ses études: il le complimentait sur ses suc-
cès il lui proposait des récompenses. L'enfant
ne répondait guère que par des monosyllabes;
ou bien, s'il se décidait à parler, c'était pour
cnbler Daniel de questions sur ses parents Vi-
dal, alors, se taisait à son tour. Il y avait comme
un mur de glace entre eux.
André ne redevenait content, et son visage ne
reprenait une expression heureuse, que lorsqu'on
approchait du couvent où Jeanne était élevée.
On l'emmenait,, et, après s'être tendrement
embrassés, lé frère et la sœur retrouvaient, l'un
près de l'autre, cette expansion si naturelle
leur âge,. Ils se confiaient leurs petits secrets.
André portait à Jeanne une affection protectrice,'
et Jeanne avait pour André une douce admira-
tion. Ils s'adoraient tous deux, et Daniel assis-
tait, en témoin jaloux, à ces scènes de mutuelle
confiance. dont il était exclu par, la volonté irré-'
fléchie du-jeune homme.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.47%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.47%.
- Collections numériques similaires Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
- Auteurs similaires Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k552778c/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k552778c/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k552778c/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k552778c/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k552778c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k552778c
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k552778c/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest