Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-08-27
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124274 Nombre total de vues : 124274
Description : 27 août 1904 27 août 1904
Description : 1904/08/27 (Numéro 4472). 1904/08/27 (Numéro 4472).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5510731
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/07/2008
~A PRESSE 27 AOUT i9B~
!es clients, & Urer au hHomëtre t. Ce serait
]nous supprimer benevo]ement l'avantage du
pourboire.
Dans des cas nombreux, nous ne prenons pas
te chemin le ptus court, mais le plus pratique,
oe.qui n'est pas la même chose. Le Bonievard,
torsqu'i! est envahi, la rue mat pavée, cë)!e que
!'on repare sont des ëcneUs qu'il fautevtter, dam'
t'!n
11 faut, au total, ne pas faire ta réputation
~ès cochers en ae basant sur quelques abus.
La plupart gagnent péniblement leur vie
~ans cette profession très dure. Souhaitons
que le tàxamètre, tout en rendant service au
public, améliore le sort du cocher.
n~~r~a~R~s ~ow~L~~s
LA GRÈVE MARmME
OumandedeMarseiHe:
Le charbon faisant déjà défaut a Marseille,
ïea consignatairea des armateurs étrangers
ont avisé de cette situation leurs Compa-
fnies respectives, si bien que les vapeurs de
~(f Orient Pacinc Line x,dela< Peninsuiair
tnd Oriental x et des autres grandes socié-
tés d'armement anglaises ou aliemandes brû-
leront dorôn~ant l'escale de Marseille. Si la
grève persistait, ces Compagnies seraient
peut-être obligées de transporter leurs agen-
ces dans un port d'Italie ou d'Espagne, et ce
tranc important serait définitivement perdu
pour Marseille.
D'autre part, les rafnneries de Saint-
Louis ont arrête le travail dans l'une de leurs
deux usines, ceU& de Saint-Charles, où se
fabrique le sucre destiné à l'exportation.
L'arrêt de la manutention sur les quais et
~ans les docks empêche la société d'exporter
:es produits. Be ce fait, 600 ouvriers déplus
3ont sur le pavé.
–xs~
L'tNSURRECT!OM ALBANA!SE
On mande de Belgrade:
Le mouvement des Albanais gagne jour-
nellement du terrain, s'étendant d'Ipek à
Diakovo dans la Métochée, et de là à Priz-
rend. Il rencontre .jusqu'ici peu d'obstacles.
Les rédifs qui remplacent actuellement les
nizams ont refusé à Chakir pacha démarcher,
comme les troupes d'Asie le font générale-
ment, contre les Albanais. Le soulèvement
actuel eût été évité si le sultan n'avait pas
amnistié récemment, sur les instances des
Albanais du Palais, le fameux Suleiman Ba-
tucha, qui était déporté en Asie.
–s~
LA NEtGE
On mande d'Epina]
La neige est tombée avant-hier sur les
talions d'Alsace et de Servance.
.y\
ENTRE SOLDATS TURCS °
OnmandedeConstantinopte~
Pour une cause inconnue, une bagarre a eu
jieu entre Arabes et Turcs de la garde impé-
riale un aide de camp et deux ofûciers ont
~té blessés. Les instigateurs do cette querelle
Mt été déférés à une cour martiale. °
EGUSE CAMBRIOLÉE
On mande de Brest
La chapelle Saint-Mathieu, à PIougouve-
~n, a été cambriolée la nuit dernière. Les
malfaiteurs ont pénétré dans l'église par une
fenêtre et ont emporté les troncs qu'on a re-
trouvés vides dans un champ.
-ir~s~
UNE AFFAIRE DE MŒURS
La personne à laquelle nous faisions allu-
sion dans notre numéro d'avant-hier, pour-
suivie pour une aS'aire scabreuse, est venue
cet après-midi chez M. le juge Beer, accom-
pagné de M" Delhomeau, secrétaire de M"
Henri Coulon, empêché. On fait autour de
sette anaire le plus grand mystère.
LES CONSEtLS GENERAUX
On mande de La Rochelle
Le conseil général a instamment prie son
président, M. Combes, de déposer dès la
rentrée du Parlement un projet de loi faisant
remise intégrale de l'impôt foncier aux pro-
priétaires victimes des ravages de la cam-
pagne.
Le conseil a émis le vœu que l'affranchis-
sement des lettres soit abaissé à 10 centimes
.et celui des cartes postales à 5 centimes.
LE DUC D'ORLÉANS EM FRANCE ?
Brest,-26 août. On télégraphie de Mor-
gat que la famille d'Orléans est attendue
.dans cette station ce soir. Un très joli yacht
'étranger croise au large de la baie. On croit
~ue le duc d'Orléans est abord.
–a.v~
LE FEU
'Un incendie assez considérable s'est dé-
:clare, à deux heures, dans un atelier d'ébé-
nisterie, au troisième étage, rue de Thori-
gny, n° 5. Les pompiers ont eu beaucoup de
peine à maîtriser lefeu. Les dégâts sont cou-
sidérables. Il n'y a pas eu d'accident de per-
sonnes.
BULLETIN COMMERCIAL
_MARCHE DE PARIS
Mqis Blés Farin. Lin Colza Alcool Sucre
Courant. 22 40 30 15 45 48 75 4350 29 375
Septemb. 22 60 30 40 45 25 48 75 43 29 50
Sept.0ct.2270 3050
.4dern.2295 3065 4550 4925 4050
Sd'octob. MM
Ad'octob. 30G25
4denov.23S5 3115
4prem. 4675 50.. 39.. 31375
4mars. 3175
tdemai.
LE HAVRE NEW-YORK
Mois Café Coton Laine Café Coton Blés
~oût. 44 75 76.. i5Septemb 44 75 73 25 156 50 6 60 10 90 109 1/8
Octobre M.. 7075157.. 670 i083
Novemb 45 25 69 875 157 50 6 80 10 SO
.Décemb 45 50 69 50 158 6 90 10 79 1 /8
Janvier. 4575 MM t58.. 7.. MM
Février 46.. 6925 15950 710 1078
Mars.. M.. 692515950 720 1080
Avril.. 4625 6912515959 735 1083
Mai. 46 50 69 125 159 50 7 40 10 85 109 3/8
'Juin. 4675 6912515950 750
.'jMUet M.. 6887515950 760 60
Sucres.–Le marché débute soutenu, pour
'devenir plus ferme sur ]es avis similaires de
~'étranger. La demande assez active ne trouve
:sie contre-partie qu'à des prix en hausse de 25 a
:87t/2cts. Clôture sans changement.
Btés et Farines. Le marché a débute
eaJme sans changement sur hier. Quelques offres
en résiliation se sont produites, d'où un léger
'recul. La tendance devient plus soutenue avec
vendeurs réservés. Clôture en plus-value de 10
& t5 ets.
:e ao Il · a
9 1 1 't'
1
LA SORCIERE
!MTERVtEWDUMARt
Un journaliste mal accueilli, Fâ-
cheuses prédictions. Conver-
sation avec M. Barbaud.
La macabre et singulière affaire de sorcel-
lerie, dont nous avons entretenu hier nos
lecteurs, continue à exciter toutes les curio-
sités et à faire l'objet de toutes les conver-
sations à Versailles.
M. Barbaud est arrivé la nuit dernière de
Falaise, très ennuyé de l'intervention de la
justice, qui empêche désormais la '[rénova-
tion )) de sa femme. Il déjeunait avec sa
belle-mère et Mme Christmann, qui ne les
quitte pas, dans l'appartement mortuaire,
lorsque nous nous sommes présenté.
Mme Christmann vint ouvrir Mme FIeury
était derrière elle et M. Barbaud, un gros
homme habille de gris, fraîchement rasé, à
la forte moustache blonde, coiiîé d'un grand
chapeau mou noir, l'air parfaitement calme,
s'appuyait au chambranle de la porte de la
cuisine.
C'est encore vous, petit serpent, vous
êtes venu hier rendre visite a Mme FIeury,
malgré ma défense? s'écria la magnétiseuse.
43, avenue deSaint-Cloud
Madame, excusez-moi
Je vous excuse, mais, mon'père le
Christ sera-t-il aussi clëment que moi ? Je ne
le pense pas. Vous serez atteint,, avant qu'il
soit longtemps, d'une bonne lèpre continente
qui fera tomber votre langue et vos lèvres
eu pourriture. L'esprit de M. Chervillë me
l'a dit ce matin. Savez-vous comment il vous
appelle Chervillë? Il vous appelle s un détes-
table ourang-outang )). EnSn, je ne vous en
veux pas, que désirez-vous?
Voir M. Barbaud, causer avec lui.
M. Barbaud déjeune très rapidement
avant de se rendre chez le juge d'instruction
qui l'a convoqué pour deux heures.
Etia magicienne demande d'une voix au-
toritaire à Mme Fleury, qui se tient près
d'elle, les clefs de son appartement person-
nel, où elle nous emmène aussitôt, pour nous
lire, en détail. les sinistres prédictions que
M. de Cherville lui a faites à notre sujet.
Vers deux heures pourtant, avant son in-
terrogatoire par le juge d'instruction, nous
~pouvons aborder M. Barbaud et l'interroger
à notre aise.
Interview de M. Barbaud
D'abord il ne voulut point parler.
–Je ne dirai rien, fit-il, parce que les
journaux ont raconté sur cette affaire beau-
coup de choses complètement erronées.
On a dit que le corps de ma femme avait
été déposé dans un placard après sa mort
apparente, c'est faux. Ma belle-mère et Mme
Christmann l'avaient au contraire laissé dans
la chambre sur le lit et avec un admirable
dévouement elles le changeaient chaque jour
de linge et le baignaient dans de l'eau ma-
ghétiséè.
–Vous croyez donc à tout cela?
A ces mots, une flamme passe dans les
yeux de M. Barbaud, et il s'écrie:
Si j'y crois! Comment pourrais-je en
douter? Mme Christmann est Mie du Christ.
L'esprit de son père lui a promis de hautes
destinées. Elle doit préparer la rénovation
de tous les braves gens en 1906, et ceux qui
combattirent le bon combat, échapperont
grâce à elle à la terrible épidémie de « 1e-
protzine cuivrée a, qui alors décimera Paris
et Versailles, M. Loubet, le général André,
tous les ministres; les méchants sans excep-
tion en seront atteints et mourront dans
d'horribles souffrances, car il ne sera pas au
pouvoir de Mme Christmann de les en pré-
server.
J'ai dit ce matin au commissaire que lui-
même et ceux qui jouent dans cette aiîairo un
si triste rôle ne seraient pas rénové. Notre
bienfaitrice, Mme FIeury, ma chère femme,
et peut-être le secrétaire .du commissaire, un
gentil gardon, échapperont à la mort. Tant
pis pour les autres.
L'autopsie du corps de Mme Barbaud
n'empêchera-t-clle pas, selon vous, sa réno-
vation ?
J'espère que non, pourvu toutefois qu'on
ne l'ensevelisse pas. Pour éviter cette horri-
b'e profanation, je ferai tout ce qui sera en
mon pouvoir, et tout à l'heure je saurai par-
ler avec fermeté, au juge d'instruction.
Quelle triste affaire, monsieur Je fai-
sais paiblement mes vingt-huit jours a Fa-
laise, plein de confiance dans le résultat cer-
tain du traitement de Mme Christmann,
lorsqu'une dépêche m'a annoncé l'interven-
tion du parquet. Pourquoi le parquet se
mêle-t-il de cela? Ne pouvait-il donc nous
laisser en repos ?
Avez-vous, vous aussi des communica-
tions avec les esprits? '?
Non, seule Mme Christmann, fille du
Christ, est mise par son père en rapport avec
eux.
Mais encore une fois, n'avez-vous aucun
doute sur la conduite de celle que vous ap-
pelez votre bienfaitrice?
Prenez garde aux paroles que vous pro-
noncez monsieur, elles pourraient vous
coûter cher. II ne faut point Masphémer.
Mme Christmaun est une vieille amie de
ma belle-mère qui me l'a présentée; je lui ai
bien-volontiers'conSé ma femme souffrante,
carje crois en elle. Comment pourrais-je en
douter ? Son dévouement, la gratuité de ses
soins, tout cela ne parle-t-il pas en sa fa-
veur ?
Vous n'êtes point le premier, du reste, qui
me parliez de la sorte. Mon patron de la rue
de Douai voulait aussi, selon son expression,
« me mettre on garde )), et j'ai renoncé pour
cette raison à travailler chez lui.
Mais il faut que je vous quitte, monsieur,
le juge m'attend croyez, ne blasphémez pas,
croyez comme moi, et bientôt vous verrez
ma femme rénovée; pourvu toutefois qu'on
ne l'ensevelisse pas
Et M. Barbaud, d'un pas lent et balancé,
s'éloigne et pénètre dans le cabinet du juge
d'instruction où M. Viala, qui remplace M.
Mouquin-Bocquet en congé, va l'interroger.
CORDON BLEU ET PROPHÈTE
Chez l'ancien patron de M. Barbaud.
Sinistres prédictions d'un cuisinier.
Nous nous sommes rendu chez. l'ancien
patron de M. Barbaud, M. B. qui tient une
boutique de boulangerie-pâtisserie au nu-
méro 50 Ms de la rue de Douai, à l'angle de
la rue de Bruxelles.
J'ai employé Barbaud, nous dit ce commer-
çant, pendant deux ans et demi, on qualité de
chef-cuisinier; je n'ai jamais eu aucun reproche
à lui adresser. Toujours exact, d'une complai-
sance extrême, il était parvenu à se faire esti-
mer de tous. Aussi n'est-ce pas sans tristesse
que nous t'avons, entendu tenir à maintes re-
prises des propos incohérents. Il était littérale-
ment magnétise par.sa femme, iaqueUe subis-
sait elle-même l'innuence de. Mme Christmann.
Barbaud se plaisait à nous prédire pour un ave-
nir prochain les pires catastrophes. C'est ainsi
qu'ii nous affirmait, avec le plus grand sérieux,
que bientôt le Sacre-Cœur subirait le même sort
que la montagne Pelée. Les femmes, selon lui,
ne devaient continuer d'avoir des enfants que
jusqu'en 1905. L'année suivante, l'univers ne
manquerait pas d'être englouti dans un eifroya-
ble cataclysme. Barbaud était en outre sûr que
tous les menteurs auraient tôt ou tard la langue
coupée. Dans le même ordre d'idées, la Provi-
dence était sur le point, disait-il, de trancher
les mains des voleurs.
Rénovation et métempsychose
Toujours selon Barbaud, les hommes ne meu-
rent pas. Ils rentrent simplement, a un moment
donne, dans un état de .rénovation D, c'est-à-
dire que leur corps revêt les apparences de la
mort.
M~ M?!e)) employé, ajoute M. B. croyait à
!a niëtempsyehose. Sa conv!et!on était te!!e que
nous ne savions quels aliments tu! présenter
quand il déjeunait à la pâtisserie le dimanche.
Dans !es derniers temps, je dus même-le prier
de prendre ses repas au dehors. II avait plus par-
ticulièrement en horreur la viande de mouton.
Une nous fut jamais possible de mettre ces
discours Étranges sur le compte do l'ivresse.
Barbaud était la sobriété même. Je l'ai toujours
vu s'abstenir de café. Je puis dire que ne pre-
nant jamais aucune distraction, pensant toujours
usa femme qu'il aimait profondément et dont i!
nous entretenait a tout propos, il passait son
temps à faire des économies,
Barbaud m'a quitté le 8 août dernier et m'a
eemandé depuis de reprendre son travail ses
vingt-nuit jours, finis.
M.B. continuant ses confidences, nous
dit que, mis au courant par Barbaud de ce
qui se passait à VersaHIes, il écrivit d'abord
auprocureur de la République,etalla ensuite
trouver le commissaire de police. Mais la
justice était impuissante, personne n'ayant
déposé une plainte en règle.
LE RETOUR DE M. PELLETAN
M. Pelletan n'est pas pressé
Confiants dans les informations qui nous
avaient été fournies en haut lieu, nous nous
attendions, aujourd'hui, avoir M. Camille
Pelletan débarquer a Paris, où il devait s'oc-
cuper des grèves de Marseille hélas M. le
ministre de la marine n'est pas rentré dans
la capitale, et il n'y rentrera que lundi.
M. le ministre, en effet, se trouve dans le
Midi, et il s'y trouve bien il avait'eu l'in-
tention de venir hâtivement à Paris; il à
changé d'avis il avait, en effet, promis aux
ouvriers du port de Toulon, de présider di-
manohejeurbanquet; il ne rentrera à Paris
qu'après avoir présidé aux agapes toulon-
naises.
En attendant, à Salon, .il a présidé un ban-
quet de quarante couverts il a assisté à un
punch, auquel étaient conviés quinze cents
citoyens; et, enBn', il a été reçu en grande
pompe à la loge maçonnique.
M. CamUIe Pelletan arrivera à Paris lundi
matin, juste pour assister au conseil des mi-
nistres c'est ce qui nous a été dit aujour-
d'hui même dans les bureaux de la rue
Royale.
On voit que le ministre de la marine n'est
pas pressé de rentrer à Paris la gravité de la
situation à Marseille ne l'inquiéterait-elle
pas?
Les TTr'i.m'BY~a.x
DêvaHsenrd ivrognes
Arthur Boulot s'est fait une spécialité dans
le vol le soir, il dévalise les ivrognes en-
dormis sur les bancs.
Arthur \Boulot opérait tranquillement le
2 août, à minuit, boulevard des Batignolles,
lorsqu'un vieillard, l'ayant vu opérer, s'ap-
procha et lui reprocha sa conduite.. `
De quoi tu te mêles? s'écria le voleur, et
aussitôt il renversatle vieillard d'un coup do
tête dans le ventre.
Des agents survinrent au moment ouïe
malfaiteur prenait la fuite. Il a comparu de-
vant la 11'= chambre du tribunal correction-
nel, qui lui a iniligé un an de prison.
Le revolver du mari 1
Prosper-Julien Richet, âgé de trente et
un ans, épousait, en 1898, MUe Armandine 1
Larue. Deux. filles naquirent de cette union
qui fut heureuse pendant cinq ans. Riohet est
un ouvrier laborieux et honnête. A Juvisy,
où il demeurait avec sa femme, des rensei-
gnements très bons ont été recueillis sur son
compte.
Au mois de mai '1904, sa femme abandon-
nait le domicile conjugal, laissantles enfants
à son mari, pour aller avec un amant chez la
mëro de celui-ci.
Le 22 juillet dernier Richet se rendit chez
sa beUe-mère et tira quatre coups de revol-
ver sur sa femme et Mme Larue. Les deux
femmes furent blessées 'assez grièvement,
mais elles sont aujourd'hui guéries.
Richet a été traduit aujourd'hui devant la
onzième chambre du tribunal correctionnel
présidée par M. Salvador.
Après plaidoirie de M" Lévy-OuImann, le
tribunal condamne Richet à treize mois de
prison.
Mémoire infidèle
Alfred Dupuis, âgé de vingt-trois ans, et
Eugène Franqueville, âgé de vingt-cinq ans,
étaient trouvés au cinquième étaga d'une
maison boulevard Voltaire ils étaient pieds
nus et introduisaient une clé dans une ser-
rure lorsque le concierge survint. Interpel-
lés par lui, ils répliquèrent par un formida-
ble coup de poing et prirent la fuite.
Franqueville avoue être entré dans la mai-
son avec son co-inoulpé dans la but de cam-
briolér des chambres de domestiques.
..Dupuis donne ces explications
J'allais voir un ami; mais, comme je n'ai pas
de mémoire, je me suis trompé de maison.
Le tribunal a condamné Dupuis à trois ans
de prison, et Franqueville à deux ans de la
même peine, et tous deux à cinq ans d'inter-
diction de séjour.
Les économies de la cuisinière
Mlle Françoise, une plantureuse cuisinière
de quarante-cinq ans, avait fait en juillet
dernier la connaissance d'un jeune employé
de commerce, qui devint rapidement l'heu-
reux possesseur des charmes du cordon
bleu. Cela ne lui suffisait pas. Mlle Françeise
avait de sérieuses économies qu'il désira
posséder également. La cuisinière lui fit de
petits csdeaux, car l'employé ~arrivait pas
à trouver de travail puis, enconSdence, elle
lui raconta qu'elle possédait de sérieuses
valeurs au porteur.
–Gomme tu es imprudente lui dit le jeune
homme; tu risques tous les jours de perdre tes
économies, fruit de ton travail, en laissant tes
obligations dans ta chambre, à la merci des cam-
brioleurs.
Et le jeune employé persuada a la cuisi-
nière d'enfouir sous les carreaux de sa
cuisine ses obligations, dont il s'empara
bientôt.
Arrêté avant d'avoir négocié les titres,
l'indélicat personnage a été jugé et con-
damné aujourd'hui par la 9= chambre à trois
moisdeprison, avec sursis à cause de ses
bons antécédenta.
Cambrioleurs et meurtriers
Eugène Welter, âgé de vingt ans, et Henri
Brelle.âgédevingt et un ans, ont été dès
l'âge de seize ans envoyés dans*'une maison
de correction, où ils se connurent. A leur
sortie ils s'associèrent pour commettre das
vols.
Le 5 mai dernier ils pénétraient dans une
chambre de bonne, 126, rue du Templa, oc-
cupée par Mlle Florostine Briand;, celle-ci
était occupée dans la boutique de ses patrons,
lorsqu'elle entendit la sonnerie électrique
reliant le magasin a sa chambre. Elle pré-
vint le concierge que des malfaiteurs de-
vaient se trouver dans la maison, et tous deux
montèrent au 6" étage.
A leur vue, les deux accusés, qui étaient
en train de fracturer les meubles, se jetè-
rent sur le concierge etie.bleasèrent à coups
de couteau, au bras et dans le dos. Les
cambrioleurs, qui prenaient la fuite, furent
arrêtés dans l'escalier par des agents, attirés
par les cris.
Sur eux, on trouva des fausses clés et des
pinces-monseigneura.
Welter et Brelle comparaissent aujour-
d'hui pour ces faits devant la cour d'assises
de la Seine. r
Les accusés sont défendus par M'~ Paul
RcusseMt et Pau~ Watrin.
LA ERÊVE MttmE
Lutte à. outrance.– Usiniers et arma-
teurs. Chez le Préfet. La
situation dans le port
On mande de Marseille
Cette fois, c'est la coalition des intérêts
menacés par les exigences sans cesse crois-
santes des dockers et des grévistes. Les mi-
notiers et les remouliers de notre port
viennent de décider de faire cause commune
avec les armateurs. Ils fermeront leurs
usines si, le 1" septembre, les propriétaires
de bateaux n'ont pas obtenu satisfaction.
Cette décision provoque une grosse émo-
tion. D'autre part, les entrepreneurs de ca-
mionnage doivent licencier demain une
grande partie de leur personnel. Parsuite
de cette mesure, douze cents charretiers
environ, innocents du connit actuel, vont en
supporter I&s conséquences et se trouver sur
le pavé.
Pourrépondre à cette attitude défensive,
les membres de la Fédération des dockers
vont lancer un appel à leurs camarades de
tous les ports de France, les invitant à dé-
clarer la grève générale lundi prochain. Cet
appel sera-t-il .entendu? En tout cas, c'est
une lutte sans merci qui se poursuit et qui
semble arrivée à sa période aiguë.
.Plusieurs dockers, sous la signature des
citoyens Maurel, Roux et Coate, ont adressé
aux armateurs une lettre .flétrissant la con-
duite deRivelH otHanot, quisontquaIiSésde
« meneurs terrorisant les 0'uvriers, dont
ils obtiennent ainsi obéissance
Entrevue avec lé préfet
Une délégation de dockers, conduite par
MM. Manot et Piech, secrétaire général :de la
Fédération des dockers de France, s'est ren-
due ce matin chez le préfet.
Les délégués ont demandé que le gouver-
nement propose à la Compagnie des docks
d'ouvrir ses entrepôts au commerce libre.
Usontréclaméenoutreia journée de huit
heures avec salaire de 6 francs.
M.Agrigneur, président du syndicat des
chantiers, a dit que le gouvernement en la
circonstance, doit agir contre la Compagnie
des docks et les Compagnies de transports
qu'il doit obligera assurer les services pu-
blics. La grève de Marseille est, dit-il, non
seulement une grève économique, mais en-
core une grève politique dirigée par les
Compagnies contre le gouvernement.
Le préfet a répondu qu'il transmettrait au
gouvernement les desiderata exprimés par
la délégation.
Les portefaix se solidarisant avec les doc-
ont porté, ce matin, au préfet, le programme
adopté au congrès de 1902, dont ils réclament
l'exécution..
Les inscrits maritimes, également venus
pour voirie préfet, ont déclaré vouloir atten-
dre les événements mai3 ils disent que si le
gouvernement voulait armer des navires avec
des marins de commerce, ceux-ci se tien-
nent à sa disposition.
Il n'y aura pas de réunion de dockers et
d'inscrits maritimes avant lundi.
Dans le port
On a quelque peu travaillé ce matin aux
môle où sont ancrés le pymz-.Re~tit.Ie
r?'un/t, la Lon'e et le Nueuo-Va!e7tCta. En
tout 235 dockers ont été occupés.
Le RhôMs-et-Saône est parti a 9 heures
'pour Alger..
Tous les navires qui sont arrivés aujour-
d'hui ont désarmé, comme leurs prédéces-
seurs. Toute laBotte marchande marseillaise,
moins deux ou trois unités, est maintenant
amarrée dans le port. Vingt steamers étran-
gers sont dans les docks et n'ont pu ter-
miner leurs opérations; ils devront repartir
en emportant les marchandises qu'ils de-
vaient laisser à Marseille.
Le Warwthme est parti ce matin à desti-
nation de Port-Saïd, Colombo et Rangoun,
avec de nombreux passagers qui devaient
prendre passage à bord du paquebot des
Messageries Maritimes.
C'est également ce courrier étranger qui
a embarqué toutes les dépêches et les colis
postaux pour l'Extrême-Orient, qui étaient en
souH'rance depuis quelques jours.
Le Brtfa~Tna, de la Peninsular and Orien-
tal Company, est parti à midi pour Colombo
et Sydney avec 220 passagers, les dépêches
et colis-postaux pour les Indes, l'Extrême-
Orient, l'Australie et la Nouvelle-Calédonie.
Les relations entre Marseille et .la Corse
sont toujours coupées. On attend de Toulon
'la venue de quatre autres transports qui as-
sureront les services sur la ligne d'Algérie,
de Tunisie et de Corse. Le contre-torpilleur r
~t'&a~ëte, remplaçant le Lmots qui, ainsi que
nous l'avons dit hier, n'est pas disponible,
partira à midi pour Oran avec les dépêches.
Départ de renforts
Bien que le calme n'ait été troublé par au-
cun incident, on annonce qu'un certain nom-
bre de gendarmes appartenant aux brigades
à pied du département de l'Ardèche sont ac-
tuellement en route pour Marseille. D'autres
gendarmes pris dans les brigades a cheval
sont également attendues.
A Cette
On.ma.nde de Cette
Le vapeur Marsa, de la Compagnie mixte,
est rentré cette nuit d'Oran, rapportant le
courjjer. Comme leMedye?'da, il partira ce
soir pour'Marseille ou il désarmera.
Les ouvriers grévistes de l'usine d'acide
tartrique, ont empêché le camion, qui
transporte le charbon aux ateliers, de con-
tinuer son service jusqu'à ce que le connit
soit tranché. Aucun autre incident à signa-
ler.
Sur les quais, le calme est complet.
marchand §4 KitëhëSër
L'entrevue de Fachoda,. Un récit
du colonel
Dans le Ftgaro de ce matin, le colonel
Marchand raconte l'entrevue qu'il eut avec le
sirdar KitcheneruFaehodaen 1898
–Major, me dit le général Kitehener après
les préliminaires, je suis le sirdar de l'armée
égyptienne, commandant au nom de Son Altesse
(il prononçait Hattess) le khédive et do la Sub)i-
me-Porte. Je suis venu reprendre possession
des territoires appartenant à S. A. le khédive.
Mon gênerai, je suis )e capitaine Marchand,
de l'armée française. Je suis venu ici sur l'ordre
du gouvernement français.
li n'y pas ici de général anglais, major.
Je suis le sirdar de t'armée égyptienne. Je n'agis
que pour S. A. le khédive et pour la Sublime-
Porte, qui reconquièrent ]eur domaine. Je'suis
venu planter ici le drapeau égyptien.
Mon généra), t'Egypte avait abandonne ces
territoires et y avait renoncé a )a souveraineté..
La Francs .n'a. jamais reconnu cette renoncia-
tion.
–QueHes sont vos intentions, major?
J'attends des instructions de mon gouverne-
ment, mon généra)..
Vous ne voûtez pas vous retirer, après la
magnifique exploration que vous avez faite ?
–Non, mon généra), j'attends.des ordres.
H y a !ongtemps que vous êtes sans nou-
veltës de France ? 2
Quelques mois, mon gênera! Mes ordres
sont d'attendre ici.
–Major, je mettrai a votre disposition mes
bateaux pour rentrer en Europe parie Nil.
–Mon généra), je vous remercie, mais je ne
puis pas accepter. J'attends mes ordres de
mon gouvernement.
Il s'est passe beaucoup de choses depuis que
vous êtes en route.
Mon général, quoi qu'il soit arrive, ]a France,
qui n'a pas pour habitude d'abandonner ses offi-
ciers, m'enverra, des ordres.
Major, il faut que je place à Fachoda le dra.
peau de S. A. ie khédive.
–Mon généra), je suis prêt.. a t'arborer moi-
meme,– sur)evi))age.
~-Suriefort,'major.
Je ne pn!s pM le permettre, mon gênera!,
puisque !e drapeau français y est.
–Et si mes instructions me prescrivaient
d'arborer sur le fortie drapeau de S. A. Je khé-
dive? Il
Je serais obligé de m'y opposer, mon gê-
nera).
Savez-vous, major, que de cette anaire
pourrait sortir la guerre entre !a. France et l'An-
gleterre ?.
Je m'inclinai sans répondre. Le général Kitche-
hër se leva; ii était très pale,je me ievai aussi. I!
promena son regard sur sa nombreuse flottille
ouïes hommes, deux mille au moins, étaient
pressés les uns contre les autres. Puis il se re-
tourna vers notre fort au sommet duquel on
voyait briller des baïonnettes.
Cette inspectionmuetto passée, le général eut
un geste large du bras au-dessus de sa uottillo,
puis abaissant la main vers notre fort il me dit
avec lenteur
Major, la suprématie,
–Mon gênera), ia suprématie militaire ne
peut s'établir que par ie combat.
–Vous avez raison, major. mais il faut que
j'arbore le drapeau de S. A. le khédive.. Sur ie
fort, vous ne voulez pas ?
C'est impossible, mon gênera! Placez-le
sur le village.
–Je crois, major, que la conversation ofS-
cielle est terminée, maintenant.
Comme il vous plaira, mon généra!.
–.Alors, dit-il, recouvrant subttement sa plus
belle humeur, prenons un « whisky and soda a
Et nous prîmes un )' whisky and soda x.
Kitchener repartit vers Khartoum avec
tout son monde, après avoir fait hisser le
drapeau khédivial surle viiiag'ede Faschoda.
Kitchenor avait 2,000 hommes au moins;
le capitaine français ne disposait que de
i80 fusiliers soudanais. Comment aurai.t-il
pu résister?
A cela, le colonel Marchand riposte que
sa position stratégique était superbe et quun
grand nombre des soldats noirs de Kitche-
ner, pour des raisons diverses, eussent aban-
donne leur chef pour se joindre au chef
français.
r~rc~s E<~n;<~s
jLE AfOA'DE
La comtesse Brochocka, qui vient de passer
une quinzaine de jours à la villa « Gardénia )), à
DeauviUe, où elle éta~t l'hôtesse du marquis et
de ia marquise de Massa, est rentrée ce matin à
Paris.
Sont également de retour & Paris Mme Tou-
ret de Lisoourt, comte R. de Laugier-VilIars,
comtesse de Courcy, née Nantois; comte de
Brondeau, baronne James de Hirsch, etc.
La comtesse René de Cherisey est depuis
hier a Plombières, la baronne Donop au château
de la Pochette, ie baron do Bully, à Evian, M.
Jacques de Bremond à Dieppe, la princesse Ed-
mond de Polignac a Pamgerton-sur-Devon, ]e
comte et la comtesse François de Maillé au châ-
teau de la Jumoliero, le marquis et la marquise
de Viilefranche a leur château de la VHIarceaux
ou ont lieu chaque automne des réunions cynégé-
tiques très recherchées, la comtesse Stéphane de
Weedel a Vienne. le vicomte d'Elva au château
de Changé, M. Léon Delafosse au château de
Coudrée, en Suisse, où il est l'hôte de M. Ana-
tole Bartholomé; la comtesse Henry de Suarez-
d'Aulan est dans !a Côte-d'Or où elie sera pro-
chainement rejointe par son Sis et sa belle-Bile,
ie comte et la comtesse Suarez-d'Aulan.
~t Parmi les personnes qui comptent prolon-
.ger jusque ia mi-septembre leur séjour a Trou-
ville, citons ia marquise de Bernis, la vicomtesse
Eugène d'Harcourt, Mme Edmond Dollfus qui
'attend la visite de sa mère la générale Vergé, la
comtesse et Mlle de Tantay, ta baronne d'Erlan-
ger et ses enfants, la comtesse de ta Bérau-
diëre.
Résultats du prix de clôture disputé hier
au tir aux pigeons de Deauville: 1" M. du Titlet,
2° M. Gaston Dreyfus, 3° M. Marghitoman.
Le sympathique artiste Pierre Sechiari,
qui se trouve actuellement à Pavtovsk. vient
d'obtenir te plus grand succès au. cours des huit
concerts qu'il a donnés, avec le concours de la
Philharmonie de Prague. Au dernier concert. M,
Pierre Sechiari a du revenir huit fois, rappelé
par tes ovations du publie.
L'HOMME ET LA VIE
Au?T.ej€M~eh'asfêdte)me
(MADEMOISELLE MARIE YENTURA.)
A te voir, a t'entendre, on pressent ton destin,
Fille de l'homme, enfant encore, mais demain
Reine de tragédie, héroïne et martyre
Car cet art souverain qui remue et déchire,
Et qui met son ardeur terrible dans ta voix,
Te consume si bien qu'il fait songer parfois
À la blanche élégie, émouvante et parfaite.
Que consacra Musset a. Matibran muette.
M~is une telle vie éclate en tout ton corps,
Que la mélancolie est vite un vain remords
Devant le tourbitton des formes que tu crées
Les voici, ies voici, les amantes sacrées
Elles marchent, i'ceii fixe et les seins soulevés,
Contre elles les rayons des astres sont levés,
I)t les dieux, toujours durs aux misères hu-
[maines
C'est Phcdre combattant dans son cœur, dans ses
[veines
L'implacable Vénus, et bientôt succombant;
Iphigénic aux pieds de Diane tombant,
Andromaque aux beaux yeux tournés vers l'autre
[monde,
Hermione, Chimène eSaça.nt sous une onde
De larmes et d'amour tout le sang paternel.
C'est encore Ophélie aux yeux couleur de ciel,
Desdémone si pure et victime du doute,
Ju!iette au balcon, et dont le cœur écoute
La plainte de la nuit et l'aveu de i'amant.
Quet pouvoir est le tien et quel enfantement
Vaudrait l'enfantement tragique de~es âmes?
Comme sur un foyer, pour y puiser des nammes,
Tout un peuple de morts va se pencher [sur toi,
Sois fière, car l'orgueil préserve de l'effroi 1
Le passé, l'avenir te demandent la vie 1
Le passé, toujours beau dans sa splendeur Snie
Et toujours doux aux yeux de ses enfants loin-
tains
Mais l'avenir portant dans ses bras ies destins,
L'avenir t'appartient, tragédienne nouvelle,
Et, car ton nom sonore, entends-le qui t'appelle!
PAUL SOUCHOK.
fA'FORMATVONS
Le roi de Grèce, qui avait d'abord manifesté
l'intention de quitter Paris ce soir a dix heures,
a décidé de proionger son séjour dans la capitale
jusqu'à demain.
Georges I", qui avait passé la soirée d'hier
dans un concert des Champs-Elysées, est sorti
ce matin a onxo heures, accompagné de M. Thon,
intendant de sa liste civile, pour faire une prome-
nade n pied. tiniit-~ à l'hôtel
Notre h&te a, déjeuné daus i'intimitu a. l'hôtel
Bristoi avec les membres de sa suite et M. De-
ivannis, ministre de Grèce a Paris, avec lequel
i! avait eu un entretien dans la matinée.,
La plupart des membres de la colonie hellé-
nique se sont inscrits sur le registre déposé a
l'hotëiBristoi.
Un service a été célébré ça matin a dix heures
en la chapelle de Notre-Dame de la Compassion,
route delà Révolte, a Neuilly,u. l'occasion de
l'anniversaire de la mort du roi Louis-Philippe.
L'abbé Aliès, chapelain dé l'église, officiait.
Reconnu dans l'assistance, très peu nombreuse,
ie comte et la comtesse d'Eu.
DUSOIRAU M.4TJW i
La A'eue f?'e:c Presse de Vienne annonce
que les négociations 'austro-italiennes pour la
conclusion d'un traité de commerce seront termi-
nées vers la mi-septembre.
L'incendie qui s'était déclare hier sur la
côte orientale 'de la Corse a continué ses rava-
ges la nuit passée. Sur une longueur de plus de
vingt kilomètres, tous les vignobles sont dé-
truits la circulation des trains est interrompue.
On ne signale pas de mort d'homme.
Le docteur Goûta. conseiller général, s'est
suicidé hier après-midi, a Rodez, en se coupant
la gorge. On attribue.cet acte un accès de fiè-
vre chaude.
-<
:NCtBEMT DE FRONTIÈRE
Me.tz,~6 août. Le_ bruit court qu'un
douanier français aurait été arrêté, mardi
soir, aux abords du fort deVérnyen~con-
structioh. Ce fonctionnaire seseraitaY~ur~
eB~~4ç!9~9~r9M~M~
La. Gueule dn LioN
Les fauves acrobates.–Le dressa~~
La fête de Saint-Cloud ramènera bien-
tôt ses ménageries de toile et ses fauves:
cabotins devant les gens émerveillés et
attentifs par un secret désir de cata-
strophe les tigres joueront sagement &
saute-mouton, les lions traverseront tous
les cerceaux avec indin'érence. Et l'on~
admirera la plastique des dompteurs, et
la puissance de leur regard dominateur
des grands félins.
Au fond, ce regard-là ne domine rien d~t
tout. Il n'impressionne que les femmes
nerveuses, et il n'a aucune action sur les
fauves. C'est par d'autres moyens que le
dompteur se fait obéir; et il n'y a pas un
mince mérite, car il lui faut des qualités
d'adresse, de patience, de sang-froid, do
courage, de présence d'esprit exceptio~*
nelles, jointes à une singulière pénëtpa*
tion du caractère de ses élevés. Il y est
aidé, d'ailleurs, par le psychisme rudi-,
mehtairede ces princes du désert, na'tfa'
comme des sauvages.
Les lions, les tigres sont menés pa?
l'habitude, par l'obéissance ils exécu~
tent chaque jour des prouesses qui étoî~
nent parce qu'ils y ont été longuemeng
entraînés. Ce ne sont pas des domptés.
Ce sont des passifs momentanés, quiaco
complissent certains mouvements, tou*.
jours les mêmes, commandés par cer-
taines attitudes de leur maître, Ils sont
dressés par 1~ peur, non pas la force bru<
taie, qui ne servirait à rien, mais par la
peur d'objets ou de gestes qui sont pour
~eux d'incompréhensibles mystères. On
les dresse avec une chaise.
Dans la cage du fauve qu'on veut domp-
ter, une chaise solide de bois ë~t placée.'
L'animal se jette dessus. A travers les
barreaux, il reçoit sur le mune un coup de
cravache ou de gourdin. Le même ma<
nège recommence chaque jour. Il se lasse
et s'enraye de ce jeu, en même temps que
s'associe en son cerveau l'idée de cette
chaise et de la désagréable correction.
Puis, le dompteur se présente à la porte
de la cage d'abord la chaise en main;
puis, lentement, peu à peu, habitue l'ani<
mal à sa vue, entre dans la loge, finit par
toucher le fauve et lui donner l'habitude
mécanique des mêmes exercices, dès que
sont faits les mêmes gestes. Le dressage
n'est terminé que lorsque l'automatisme
est absolu.
? ?
Mais cet automatisme identique da\
chaque jour, si parfait qu'il soit, ne sup-
prime pas le danger. Le dompteur, on en
a vu encore de récents exemples, est en
perpétuel péril de mort. Les fauves' sont
des nerveux impulsifs qu'un rien anble.
Un air de l'orchestre qui leur déplaît, le
trac devant le public, un temps froid ou
orageux, une attitude qui leur semble
menaçante, les rend terribles.
Ils ont leurs caprices. Un lion; par
exemple, ne craindra le bâton que s'il est
tenu de la main gauche. Chose' étrange,
un jour des fauves se refusèrent à tout
exercice et manifestèrent un inexplicable
effroi, parce que la tente où ils évo-
luaient avait été placée sur le terrain
d'un cimetière abandonné depuis long-
temps.
Le dompteur doit être en continuel
éveil. Armé de sa cravache et de sa
chaise qu'il peut mettre à l'occasion en-
tre un fauve aggressif et lui, il doit être
prêt à tout. II sait qu'il est subi non ac-
cepté, et que ses bë'tes sont d'autant plu~
dangereuses parfois qu'elles paraissent
plus calmes. 11 a soin de les maintenir le
plus possible juchées sur leurs escabeaux,
car de là elles ne peuvent bondir sur lui.
Dès qu'elles sont à terre, sur leur quatre
pattes, et réunies surtout, le péril corn-'
mence. S'il trébuche, s'il tombe par acci-
dent, ou bousculé par un fauve en gaieté,'
toutes ses bêtes se jetteront sur lui. U
peut être perdu, s'il n'a pas le sang-froid
intrépide de ce dompteur qui, lors d'une
chute et déjà entre les pattes de ses lions,
eut l'idée de tirer en l'air un coup de re-
volver, signal d'un exercice auxquels ils `
coururent aussitôt; ou la présence d'es-,
prit de cette dompteuse qui, portant à la
main un-bouquet de rosés rouges, etbies-
sée par le lion qui essayait de le lui arra--
c.her, le prenant pour de la viande, eut
l'idée de semer devant elle ses neurs
sans hâte.
Le dompteur ne doit surtout jamais,
montrer de crainte, de n.ervosité. Encore
moins ses bêtes ne doivent-elles jamais le
voir emporté ou ivre. Elles le méprise-
raient, et le dévoreraient. Le fait s'est pro-
duit déjà. Les fauves doivent sentir dans
le dompteur, une force. C'est même pour-
quoi les fauves nés en captivité ne peu-
vent être dressés, car ils connaissent trop
l'homme; l'ont observé; et ne le craignent,
plus.
Qu'on cesse donc de croire que le mé-
tier de dompteur soit à peu près inoû'ensif,
et que leurs fauves soient des bêtes émas-,
culées ou abruties d'opium. Qu'on ne se
6e pas à l'air bénévole; à l'air de prodi-
gieux, de dédaigneux ennui des fauves
acrobates. Ce sont lu des griffes et des
crocs toujours prêts à déchirer et à mor-
dre. C'est un sport de belle allure, quw
fourrer sa tête dans la. gueule du lion.
Xavier PcUet!e~
Cha.uSfours, coureurs, touristes, exigez tous t~
PtM:M G~HS L. Edetine, 43, quai Nations~
Puteaux(t6].5M-SO). Mug'" 232, bd Pet-eire, P&i~;
UM PEU PARTOUT
Cherbourg. L'inspecteur des contributîOR~
directes M.Fautrad, muni'd'une autorisation de
la préfecture maritime, traversait le terrain miH~
taire des Fourches, quand une sentinelle l'inter-
pella et, s'étant refusée a examiner les pièces, !e
fit conduire," ba'tonnotte au -canon, devant ses'.
chefs. L'erreur ayant été reconnue, ie fonction-
naire fut relâche, après avoir reçu des excuses.
New-York. Une panique vient de se pro"
duire parmi les noirs de' Wilmington (Caroline
du Nord) a la suite des prophéties d'unnommé. Georges Richardson, qui' s'intitute le
prince Georges III, roi de l'Univers, et qui avait
déclare que le feu du ciel devait détruire la
ville.
Les nègres se sont sauves.par centaines, lats-
sant tous leurs effets, et la vilie se trouve au-
jourd'hui sans ouvriers ni domestiques. On croit
même que deux grandes usines seront obligées
de fermer leurs portes.
Àjaccïo. Un véritable cyclone s'est abatte
la nuit dernière sur le golfe do Valinco et: ~ar-
rondissement de Sartene. La jetée de Prupriano'
a été détruite, des arbres, des poteaux télëgra-'
phiques ont été renverses; les relations té!égra-
phiques sont suspendues; les dégâts matériels,
sont énormes.
'L'arrondissement de SartëM est actueHemene
complètement isolé du reste.deja. Corse; M-
nombreux' bestiaux'ont péri pendant 1 orage.
Plusieurs barques de pécheurs n'étaient pas ea.-
ccre entrées. On redoute des StMstres.
!es clients, & Urer au hHomëtre t. Ce serait
]nous supprimer benevo]ement l'avantage du
pourboire.
Dans des cas nombreux, nous ne prenons pas
te chemin le ptus court, mais le plus pratique,
oe.qui n'est pas la même chose. Le Bonievard,
torsqu'i! est envahi, la rue mat pavée, cë)!e que
!'on repare sont des ëcneUs qu'il fautevtter, dam'
t'!n
11 faut, au total, ne pas faire ta réputation
~ès cochers en ae basant sur quelques abus.
La plupart gagnent péniblement leur vie
~ans cette profession très dure. Souhaitons
que le tàxamètre, tout en rendant service au
public, améliore le sort du cocher.
n~~r~a~R~s ~ow~L~~s
LA GRÈVE MARmME
OumandedeMarseiHe:
Le charbon faisant déjà défaut a Marseille,
ïea consignatairea des armateurs étrangers
ont avisé de cette situation leurs Compa-
fnies respectives, si bien que les vapeurs de
~(f Orient Pacinc Line x,dela< Peninsuiair
tnd Oriental x et des autres grandes socié-
tés d'armement anglaises ou aliemandes brû-
leront dorôn~ant l'escale de Marseille. Si la
grève persistait, ces Compagnies seraient
peut-être obligées de transporter leurs agen-
ces dans un port d'Italie ou d'Espagne, et ce
tranc important serait définitivement perdu
pour Marseille.
D'autre part, les rafnneries de Saint-
Louis ont arrête le travail dans l'une de leurs
deux usines, ceU& de Saint-Charles, où se
fabrique le sucre destiné à l'exportation.
L'arrêt de la manutention sur les quais et
~ans les docks empêche la société d'exporter
:es produits. Be ce fait, 600 ouvriers déplus
3ont sur le pavé.
–xs~
L'tNSURRECT!OM ALBANA!SE
On mande de Belgrade:
Le mouvement des Albanais gagne jour-
nellement du terrain, s'étendant d'Ipek à
Diakovo dans la Métochée, et de là à Priz-
rend. Il rencontre .jusqu'ici peu d'obstacles.
Les rédifs qui remplacent actuellement les
nizams ont refusé à Chakir pacha démarcher,
comme les troupes d'Asie le font générale-
ment, contre les Albanais. Le soulèvement
actuel eût été évité si le sultan n'avait pas
amnistié récemment, sur les instances des
Albanais du Palais, le fameux Suleiman Ba-
tucha, qui était déporté en Asie.
–s~
LA NEtGE
On mande d'Epina]
La neige est tombée avant-hier sur les
talions d'Alsace et de Servance.
.y\
ENTRE SOLDATS TURCS °
OnmandedeConstantinopte~
Pour une cause inconnue, une bagarre a eu
jieu entre Arabes et Turcs de la garde impé-
riale un aide de camp et deux ofûciers ont
~té blessés. Les instigateurs do cette querelle
Mt été déférés à une cour martiale. °
EGUSE CAMBRIOLÉE
On mande de Brest
La chapelle Saint-Mathieu, à PIougouve-
~n, a été cambriolée la nuit dernière. Les
malfaiteurs ont pénétré dans l'église par une
fenêtre et ont emporté les troncs qu'on a re-
trouvés vides dans un champ.
-ir~s~
UNE AFFAIRE DE MŒURS
La personne à laquelle nous faisions allu-
sion dans notre numéro d'avant-hier, pour-
suivie pour une aS'aire scabreuse, est venue
cet après-midi chez M. le juge Beer, accom-
pagné de M" Delhomeau, secrétaire de M"
Henri Coulon, empêché. On fait autour de
sette anaire le plus grand mystère.
LES CONSEtLS GENERAUX
On mande de La Rochelle
Le conseil général a instamment prie son
président, M. Combes, de déposer dès la
rentrée du Parlement un projet de loi faisant
remise intégrale de l'impôt foncier aux pro-
priétaires victimes des ravages de la cam-
pagne.
Le conseil a émis le vœu que l'affranchis-
sement des lettres soit abaissé à 10 centimes
.et celui des cartes postales à 5 centimes.
LE DUC D'ORLÉANS EM FRANCE ?
Brest,-26 août. On télégraphie de Mor-
gat que la famille d'Orléans est attendue
.dans cette station ce soir. Un très joli yacht
'étranger croise au large de la baie. On croit
~ue le duc d'Orléans est abord.
–a.v~
LE FEU
'Un incendie assez considérable s'est dé-
:clare, à deux heures, dans un atelier d'ébé-
nisterie, au troisième étage, rue de Thori-
gny, n° 5. Les pompiers ont eu beaucoup de
peine à maîtriser lefeu. Les dégâts sont cou-
sidérables. Il n'y a pas eu d'accident de per-
sonnes.
BULLETIN COMMERCIAL
_MARCHE DE PARIS
Mqis Blés Farin. Lin Colza Alcool Sucre
Courant. 22 40 30 15 45 48 75 4350 29 375
Septemb. 22 60 30 40 45 25 48 75 43 29 50
Sept.0ct.2270 3050
.4dern.2295 3065 4550 4925 4050
Sd'octob. MM
Ad'octob. 30G25
4denov.23S5 3115
4prem. 4675 50.. 39.. 31375
4mars. 3175
tdemai.
LE HAVRE NEW-YORK
Mois Café Coton Laine Café Coton Blés
~oût. 44 75 76.. i5Septemb 44 75 73 25 156 50 6 60 10 90 109 1/8
Octobre M.. 7075157.. 670 i083
Novemb 45 25 69 875 157 50 6 80 10 SO
.Décemb 45 50 69 50 158 6 90 10 79 1 /8
Janvier. 4575 MM t58.. 7.. MM
Février 46.. 6925 15950 710 1078
Mars.. M.. 692515950 720 1080
Avril.. 4625 6912515959 735 1083
Mai. 46 50 69 125 159 50 7 40 10 85 109 3/8
'Juin. 4675 6912515950 750
.'jMUet M.. 6887515950 760 60
Sucres.–Le marché débute soutenu, pour
'devenir plus ferme sur ]es avis similaires de
~'étranger. La demande assez active ne trouve
:sie contre-partie qu'à des prix en hausse de 25 a
:87t/2cts. Clôture sans changement.
Btés et Farines. Le marché a débute
eaJme sans changement sur hier. Quelques offres
en résiliation se sont produites, d'où un léger
'recul. La tendance devient plus soutenue avec
vendeurs réservés. Clôture en plus-value de 10
& t5 ets.
:e ao Il · a
9 1 1 't'
1
LA SORCIERE
!MTERVtEWDUMARt
Un journaliste mal accueilli, Fâ-
cheuses prédictions. Conver-
sation avec M. Barbaud.
La macabre et singulière affaire de sorcel-
lerie, dont nous avons entretenu hier nos
lecteurs, continue à exciter toutes les curio-
sités et à faire l'objet de toutes les conver-
sations à Versailles.
M. Barbaud est arrivé la nuit dernière de
Falaise, très ennuyé de l'intervention de la
justice, qui empêche désormais la '[rénova-
tion )) de sa femme. Il déjeunait avec sa
belle-mère et Mme Christmann, qui ne les
quitte pas, dans l'appartement mortuaire,
lorsque nous nous sommes présenté.
Mme Christmann vint ouvrir Mme FIeury
était derrière elle et M. Barbaud, un gros
homme habille de gris, fraîchement rasé, à
la forte moustache blonde, coiiîé d'un grand
chapeau mou noir, l'air parfaitement calme,
s'appuyait au chambranle de la porte de la
cuisine.
C'est encore vous, petit serpent, vous
êtes venu hier rendre visite a Mme FIeury,
malgré ma défense? s'écria la magnétiseuse.
43, avenue deSaint-Cloud
Madame, excusez-moi
Je vous excuse, mais, mon'père le
Christ sera-t-il aussi clëment que moi ? Je ne
le pense pas. Vous serez atteint,, avant qu'il
soit longtemps, d'une bonne lèpre continente
qui fera tomber votre langue et vos lèvres
eu pourriture. L'esprit de M. Chervillë me
l'a dit ce matin. Savez-vous comment il vous
appelle Chervillë? Il vous appelle s un détes-
table ourang-outang )). EnSn, je ne vous en
veux pas, que désirez-vous?
Voir M. Barbaud, causer avec lui.
M. Barbaud déjeune très rapidement
avant de se rendre chez le juge d'instruction
qui l'a convoqué pour deux heures.
Etia magicienne demande d'une voix au-
toritaire à Mme Fleury, qui se tient près
d'elle, les clefs de son appartement person-
nel, où elle nous emmène aussitôt, pour nous
lire, en détail. les sinistres prédictions que
M. de Cherville lui a faites à notre sujet.
Vers deux heures pourtant, avant son in-
terrogatoire par le juge d'instruction, nous
~pouvons aborder M. Barbaud et l'interroger
à notre aise.
Interview de M. Barbaud
D'abord il ne voulut point parler.
–Je ne dirai rien, fit-il, parce que les
journaux ont raconté sur cette affaire beau-
coup de choses complètement erronées.
On a dit que le corps de ma femme avait
été déposé dans un placard après sa mort
apparente, c'est faux. Ma belle-mère et Mme
Christmann l'avaient au contraire laissé dans
la chambre sur le lit et avec un admirable
dévouement elles le changeaient chaque jour
de linge et le baignaient dans de l'eau ma-
ghétiséè.
–Vous croyez donc à tout cela?
A ces mots, une flamme passe dans les
yeux de M. Barbaud, et il s'écrie:
Si j'y crois! Comment pourrais-je en
douter? Mme Christmann est Mie du Christ.
L'esprit de son père lui a promis de hautes
destinées. Elle doit préparer la rénovation
de tous les braves gens en 1906, et ceux qui
combattirent le bon combat, échapperont
grâce à elle à la terrible épidémie de « 1e-
protzine cuivrée a, qui alors décimera Paris
et Versailles, M. Loubet, le général André,
tous les ministres; les méchants sans excep-
tion en seront atteints et mourront dans
d'horribles souffrances, car il ne sera pas au
pouvoir de Mme Christmann de les en pré-
server.
J'ai dit ce matin au commissaire que lui-
même et ceux qui jouent dans cette aiîairo un
si triste rôle ne seraient pas rénové. Notre
bienfaitrice, Mme FIeury, ma chère femme,
et peut-être le secrétaire .du commissaire, un
gentil gardon, échapperont à la mort. Tant
pis pour les autres.
L'autopsie du corps de Mme Barbaud
n'empêchera-t-clle pas, selon vous, sa réno-
vation ?
J'espère que non, pourvu toutefois qu'on
ne l'ensevelisse pas. Pour éviter cette horri-
b'e profanation, je ferai tout ce qui sera en
mon pouvoir, et tout à l'heure je saurai par-
ler avec fermeté, au juge d'instruction.
Quelle triste affaire, monsieur Je fai-
sais paiblement mes vingt-huit jours a Fa-
laise, plein de confiance dans le résultat cer-
tain du traitement de Mme Christmann,
lorsqu'une dépêche m'a annoncé l'interven-
tion du parquet. Pourquoi le parquet se
mêle-t-il de cela? Ne pouvait-il donc nous
laisser en repos ?
Avez-vous, vous aussi des communica-
tions avec les esprits? '?
Non, seule Mme Christmann, fille du
Christ, est mise par son père en rapport avec
eux.
Mais encore une fois, n'avez-vous aucun
doute sur la conduite de celle que vous ap-
pelez votre bienfaitrice?
Prenez garde aux paroles que vous pro-
noncez monsieur, elles pourraient vous
coûter cher. II ne faut point Masphémer.
Mme Christmaun est une vieille amie de
ma belle-mère qui me l'a présentée; je lui ai
bien-volontiers'conSé ma femme souffrante,
carje crois en elle. Comment pourrais-je en
douter ? Son dévouement, la gratuité de ses
soins, tout cela ne parle-t-il pas en sa fa-
veur ?
Vous n'êtes point le premier, du reste, qui
me parliez de la sorte. Mon patron de la rue
de Douai voulait aussi, selon son expression,
« me mettre on garde )), et j'ai renoncé pour
cette raison à travailler chez lui.
Mais il faut que je vous quitte, monsieur,
le juge m'attend croyez, ne blasphémez pas,
croyez comme moi, et bientôt vous verrez
ma femme rénovée; pourvu toutefois qu'on
ne l'ensevelisse pas
Et M. Barbaud, d'un pas lent et balancé,
s'éloigne et pénètre dans le cabinet du juge
d'instruction où M. Viala, qui remplace M.
Mouquin-Bocquet en congé, va l'interroger.
CORDON BLEU ET PROPHÈTE
Chez l'ancien patron de M. Barbaud.
Sinistres prédictions d'un cuisinier.
Nous nous sommes rendu chez. l'ancien
patron de M. Barbaud, M. B. qui tient une
boutique de boulangerie-pâtisserie au nu-
méro 50 Ms de la rue de Douai, à l'angle de
la rue de Bruxelles.
J'ai employé Barbaud, nous dit ce commer-
çant, pendant deux ans et demi, on qualité de
chef-cuisinier; je n'ai jamais eu aucun reproche
à lui adresser. Toujours exact, d'une complai-
sance extrême, il était parvenu à se faire esti-
mer de tous. Aussi n'est-ce pas sans tristesse
que nous t'avons, entendu tenir à maintes re-
prises des propos incohérents. Il était littérale-
ment magnétise par.sa femme, iaqueUe subis-
sait elle-même l'innuence de. Mme Christmann.
Barbaud se plaisait à nous prédire pour un ave-
nir prochain les pires catastrophes. C'est ainsi
qu'ii nous affirmait, avec le plus grand sérieux,
que bientôt le Sacre-Cœur subirait le même sort
que la montagne Pelée. Les femmes, selon lui,
ne devaient continuer d'avoir des enfants que
jusqu'en 1905. L'année suivante, l'univers ne
manquerait pas d'être englouti dans un eifroya-
ble cataclysme. Barbaud était en outre sûr que
tous les menteurs auraient tôt ou tard la langue
coupée. Dans le même ordre d'idées, la Provi-
dence était sur le point, disait-il, de trancher
les mains des voleurs.
Rénovation et métempsychose
Toujours selon Barbaud, les hommes ne meu-
rent pas. Ils rentrent simplement, a un moment
donne, dans un état de .rénovation D, c'est-à-
dire que leur corps revêt les apparences de la
mort.
M~ M?!e)) employé, ajoute M. B. croyait à
!a niëtempsyehose. Sa conv!et!on était te!!e que
nous ne savions quels aliments tu! présenter
quand il déjeunait à la pâtisserie le dimanche.
Dans !es derniers temps, je dus même-le prier
de prendre ses repas au dehors. II avait plus par-
ticulièrement en horreur la viande de mouton.
Une nous fut jamais possible de mettre ces
discours Étranges sur le compte do l'ivresse.
Barbaud était la sobriété même. Je l'ai toujours
vu s'abstenir de café. Je puis dire que ne pre-
nant jamais aucune distraction, pensant toujours
usa femme qu'il aimait profondément et dont i!
nous entretenait a tout propos, il passait son
temps à faire des économies,
Barbaud m'a quitté le 8 août dernier et m'a
eemandé depuis de reprendre son travail ses
vingt-nuit jours, finis.
M.B. continuant ses confidences, nous
dit que, mis au courant par Barbaud de ce
qui se passait à VersaHIes, il écrivit d'abord
auprocureur de la République,etalla ensuite
trouver le commissaire de police. Mais la
justice était impuissante, personne n'ayant
déposé une plainte en règle.
LE RETOUR DE M. PELLETAN
M. Pelletan n'est pas pressé
Confiants dans les informations qui nous
avaient été fournies en haut lieu, nous nous
attendions, aujourd'hui, avoir M. Camille
Pelletan débarquer a Paris, où il devait s'oc-
cuper des grèves de Marseille hélas M. le
ministre de la marine n'est pas rentré dans
la capitale, et il n'y rentrera que lundi.
M. le ministre, en effet, se trouve dans le
Midi, et il s'y trouve bien il avait'eu l'in-
tention de venir hâtivement à Paris; il à
changé d'avis il avait, en effet, promis aux
ouvriers du port de Toulon, de présider di-
manohejeurbanquet; il ne rentrera à Paris
qu'après avoir présidé aux agapes toulon-
naises.
En attendant, à Salon, .il a présidé un ban-
quet de quarante couverts il a assisté à un
punch, auquel étaient conviés quinze cents
citoyens; et, enBn', il a été reçu en grande
pompe à la loge maçonnique.
M. CamUIe Pelletan arrivera à Paris lundi
matin, juste pour assister au conseil des mi-
nistres c'est ce qui nous a été dit aujour-
d'hui même dans les bureaux de la rue
Royale.
On voit que le ministre de la marine n'est
pas pressé de rentrer à Paris la gravité de la
situation à Marseille ne l'inquiéterait-elle
pas?
Les TTr'i.m'BY~a.x
DêvaHsenrd ivrognes
Arthur Boulot s'est fait une spécialité dans
le vol le soir, il dévalise les ivrognes en-
dormis sur les bancs.
Arthur \Boulot opérait tranquillement le
2 août, à minuit, boulevard des Batignolles,
lorsqu'un vieillard, l'ayant vu opérer, s'ap-
procha et lui reprocha sa conduite.. `
De quoi tu te mêles? s'écria le voleur, et
aussitôt il renversatle vieillard d'un coup do
tête dans le ventre.
Des agents survinrent au moment ouïe
malfaiteur prenait la fuite. Il a comparu de-
vant la 11'= chambre du tribunal correction-
nel, qui lui a iniligé un an de prison.
Le revolver du mari 1
Prosper-Julien Richet, âgé de trente et
un ans, épousait, en 1898, MUe Armandine 1
Larue. Deux. filles naquirent de cette union
qui fut heureuse pendant cinq ans. Riohet est
un ouvrier laborieux et honnête. A Juvisy,
où il demeurait avec sa femme, des rensei-
gnements très bons ont été recueillis sur son
compte.
Au mois de mai '1904, sa femme abandon-
nait le domicile conjugal, laissantles enfants
à son mari, pour aller avec un amant chez la
mëro de celui-ci.
Le 22 juillet dernier Richet se rendit chez
sa beUe-mère et tira quatre coups de revol-
ver sur sa femme et Mme Larue. Les deux
femmes furent blessées 'assez grièvement,
mais elles sont aujourd'hui guéries.
Richet a été traduit aujourd'hui devant la
onzième chambre du tribunal correctionnel
présidée par M. Salvador.
Après plaidoirie de M" Lévy-OuImann, le
tribunal condamne Richet à treize mois de
prison.
Mémoire infidèle
Alfred Dupuis, âgé de vingt-trois ans, et
Eugène Franqueville, âgé de vingt-cinq ans,
étaient trouvés au cinquième étaga d'une
maison boulevard Voltaire ils étaient pieds
nus et introduisaient une clé dans une ser-
rure lorsque le concierge survint. Interpel-
lés par lui, ils répliquèrent par un formida-
ble coup de poing et prirent la fuite.
Franqueville avoue être entré dans la mai-
son avec son co-inoulpé dans la but de cam-
briolér des chambres de domestiques.
..Dupuis donne ces explications
J'allais voir un ami; mais, comme je n'ai pas
de mémoire, je me suis trompé de maison.
Le tribunal a condamné Dupuis à trois ans
de prison, et Franqueville à deux ans de la
même peine, et tous deux à cinq ans d'inter-
diction de séjour.
Les économies de la cuisinière
Mlle Françoise, une plantureuse cuisinière
de quarante-cinq ans, avait fait en juillet
dernier la connaissance d'un jeune employé
de commerce, qui devint rapidement l'heu-
reux possesseur des charmes du cordon
bleu. Cela ne lui suffisait pas. Mlle Françeise
avait de sérieuses économies qu'il désira
posséder également. La cuisinière lui fit de
petits csdeaux, car l'employé ~arrivait pas
à trouver de travail puis, enconSdence, elle
lui raconta qu'elle possédait de sérieuses
valeurs au porteur.
–Gomme tu es imprudente lui dit le jeune
homme; tu risques tous les jours de perdre tes
économies, fruit de ton travail, en laissant tes
obligations dans ta chambre, à la merci des cam-
brioleurs.
Et le jeune employé persuada a la cuisi-
nière d'enfouir sous les carreaux de sa
cuisine ses obligations, dont il s'empara
bientôt.
Arrêté avant d'avoir négocié les titres,
l'indélicat personnage a été jugé et con-
damné aujourd'hui par la 9= chambre à trois
moisdeprison, avec sursis à cause de ses
bons antécédenta.
Cambrioleurs et meurtriers
Eugène Welter, âgé de vingt ans, et Henri
Brelle.âgédevingt et un ans, ont été dès
l'âge de seize ans envoyés dans*'une maison
de correction, où ils se connurent. A leur
sortie ils s'associèrent pour commettre das
vols.
Le 5 mai dernier ils pénétraient dans une
chambre de bonne, 126, rue du Templa, oc-
cupée par Mlle Florostine Briand;, celle-ci
était occupée dans la boutique de ses patrons,
lorsqu'elle entendit la sonnerie électrique
reliant le magasin a sa chambre. Elle pré-
vint le concierge que des malfaiteurs de-
vaient se trouver dans la maison, et tous deux
montèrent au 6" étage.
A leur vue, les deux accusés, qui étaient
en train de fracturer les meubles, se jetè-
rent sur le concierge etie.bleasèrent à coups
de couteau, au bras et dans le dos. Les
cambrioleurs, qui prenaient la fuite, furent
arrêtés dans l'escalier par des agents, attirés
par les cris.
Sur eux, on trouva des fausses clés et des
pinces-monseigneura.
Welter et Brelle comparaissent aujour-
d'hui pour ces faits devant la cour d'assises
de la Seine. r
Les accusés sont défendus par M'~ Paul
RcusseMt et Pau~ Watrin.
LA ERÊVE MttmE
Lutte à. outrance.– Usiniers et arma-
teurs. Chez le Préfet. La
situation dans le port
On mande de Marseille
Cette fois, c'est la coalition des intérêts
menacés par les exigences sans cesse crois-
santes des dockers et des grévistes. Les mi-
notiers et les remouliers de notre port
viennent de décider de faire cause commune
avec les armateurs. Ils fermeront leurs
usines si, le 1" septembre, les propriétaires
de bateaux n'ont pas obtenu satisfaction.
Cette décision provoque une grosse émo-
tion. D'autre part, les entrepreneurs de ca-
mionnage doivent licencier demain une
grande partie de leur personnel. Parsuite
de cette mesure, douze cents charretiers
environ, innocents du connit actuel, vont en
supporter I&s conséquences et se trouver sur
le pavé.
Pourrépondre à cette attitude défensive,
les membres de la Fédération des dockers
vont lancer un appel à leurs camarades de
tous les ports de France, les invitant à dé-
clarer la grève générale lundi prochain. Cet
appel sera-t-il .entendu? En tout cas, c'est
une lutte sans merci qui se poursuit et qui
semble arrivée à sa période aiguë.
.Plusieurs dockers, sous la signature des
citoyens Maurel, Roux et Coate, ont adressé
aux armateurs une lettre .flétrissant la con-
duite deRivelH otHanot, quisontquaIiSésde
« meneurs terrorisant les 0'uvriers, dont
ils obtiennent ainsi obéissance
Entrevue avec lé préfet
Une délégation de dockers, conduite par
MM. Manot et Piech, secrétaire général :de la
Fédération des dockers de France, s'est ren-
due ce matin chez le préfet.
Les délégués ont demandé que le gouver-
nement propose à la Compagnie des docks
d'ouvrir ses entrepôts au commerce libre.
Usontréclaméenoutreia journée de huit
heures avec salaire de 6 francs.
M.Agrigneur, président du syndicat des
chantiers, a dit que le gouvernement en la
circonstance, doit agir contre la Compagnie
des docks et les Compagnies de transports
qu'il doit obligera assurer les services pu-
blics. La grève de Marseille est, dit-il, non
seulement une grève économique, mais en-
core une grève politique dirigée par les
Compagnies contre le gouvernement.
Le préfet a répondu qu'il transmettrait au
gouvernement les desiderata exprimés par
la délégation.
Les portefaix se solidarisant avec les doc-
ont porté, ce matin, au préfet, le programme
adopté au congrès de 1902, dont ils réclament
l'exécution..
Les inscrits maritimes, également venus
pour voirie préfet, ont déclaré vouloir atten-
dre les événements mai3 ils disent que si le
gouvernement voulait armer des navires avec
des marins de commerce, ceux-ci se tien-
nent à sa disposition.
Il n'y aura pas de réunion de dockers et
d'inscrits maritimes avant lundi.
Dans le port
On a quelque peu travaillé ce matin aux
môle où sont ancrés le pymz-.Re~tit.Ie
r?'un/t, la Lon'e et le Nueuo-Va!e7tCta. En
tout 235 dockers ont été occupés.
Le RhôMs-et-Saône est parti a 9 heures
'pour Alger..
Tous les navires qui sont arrivés aujour-
d'hui ont désarmé, comme leurs prédéces-
seurs. Toute laBotte marchande marseillaise,
moins deux ou trois unités, est maintenant
amarrée dans le port. Vingt steamers étran-
gers sont dans les docks et n'ont pu ter-
miner leurs opérations; ils devront repartir
en emportant les marchandises qu'ils de-
vaient laisser à Marseille.
Le Warwthme est parti ce matin à desti-
nation de Port-Saïd, Colombo et Rangoun,
avec de nombreux passagers qui devaient
prendre passage à bord du paquebot des
Messageries Maritimes.
C'est également ce courrier étranger qui
a embarqué toutes les dépêches et les colis
postaux pour l'Extrême-Orient, qui étaient en
souH'rance depuis quelques jours.
Le Brtfa~Tna, de la Peninsular and Orien-
tal Company, est parti à midi pour Colombo
et Sydney avec 220 passagers, les dépêches
et colis-postaux pour les Indes, l'Extrême-
Orient, l'Australie et la Nouvelle-Calédonie.
Les relations entre Marseille et .la Corse
sont toujours coupées. On attend de Toulon
'la venue de quatre autres transports qui as-
sureront les services sur la ligne d'Algérie,
de Tunisie et de Corse. Le contre-torpilleur r
~t'&a~ëte, remplaçant le Lmots qui, ainsi que
nous l'avons dit hier, n'est pas disponible,
partira à midi pour Oran avec les dépêches.
Départ de renforts
Bien que le calme n'ait été troublé par au-
cun incident, on annonce qu'un certain nom-
bre de gendarmes appartenant aux brigades
à pied du département de l'Ardèche sont ac-
tuellement en route pour Marseille. D'autres
gendarmes pris dans les brigades a cheval
sont également attendues.
A Cette
On.ma.nde de Cette
Le vapeur Marsa, de la Compagnie mixte,
est rentré cette nuit d'Oran, rapportant le
courjjer. Comme leMedye?'da, il partira ce
soir pour'Marseille ou il désarmera.
Les ouvriers grévistes de l'usine d'acide
tartrique, ont empêché le camion, qui
transporte le charbon aux ateliers, de con-
tinuer son service jusqu'à ce que le connit
soit tranché. Aucun autre incident à signa-
ler.
Sur les quais, le calme est complet.
marchand §4 KitëhëSër
L'entrevue de Fachoda,. Un récit
du colonel
Dans le Ftgaro de ce matin, le colonel
Marchand raconte l'entrevue qu'il eut avec le
sirdar KitcheneruFaehodaen 1898
–Major, me dit le général Kitehener après
les préliminaires, je suis le sirdar de l'armée
égyptienne, commandant au nom de Son Altesse
(il prononçait Hattess) le khédive et do la Sub)i-
me-Porte. Je suis venu reprendre possession
des territoires appartenant à S. A. le khédive.
Mon gênerai, je suis )e capitaine Marchand,
de l'armée française. Je suis venu ici sur l'ordre
du gouvernement français.
li n'y pas ici de général anglais, major.
Je suis le sirdar de t'armée égyptienne. Je n'agis
que pour S. A. le khédive et pour la Sublime-
Porte, qui reconquièrent ]eur domaine. Je'suis
venu planter ici le drapeau égyptien.
Mon généra), t'Egypte avait abandonne ces
territoires et y avait renoncé a )a souveraineté..
La Francs .n'a. jamais reconnu cette renoncia-
tion.
–QueHes sont vos intentions, major?
J'attends des instructions de mon gouverne-
ment, mon généra)..
Vous ne voûtez pas vous retirer, après la
magnifique exploration que vous avez faite ?
–Non, mon généra), j'attends.des ordres.
H y a !ongtemps que vous êtes sans nou-
veltës de France ? 2
Quelques mois, mon gênera! Mes ordres
sont d'attendre ici.
–Major, je mettrai a votre disposition mes
bateaux pour rentrer en Europe parie Nil.
–Mon généra), je vous remercie, mais je ne
puis pas accepter. J'attends mes ordres de
mon gouvernement.
Il s'est passe beaucoup de choses depuis que
vous êtes en route.
Mon général, quoi qu'il soit arrive, ]a France,
qui n'a pas pour habitude d'abandonner ses offi-
ciers, m'enverra, des ordres.
Major, il faut que je place à Fachoda le dra.
peau de S. A. ie khédive.
–Mon généra), je suis prêt.. a t'arborer moi-
meme,– sur)evi))age.
~-Suriefort,'major.
Je ne pn!s pM le permettre, mon gênera!,
puisque !e drapeau français y est.
–Et si mes instructions me prescrivaient
d'arborer sur le fortie drapeau de S. A. Je khé-
dive? Il
Je serais obligé de m'y opposer, mon gê-
nera).
Savez-vous, major, que de cette anaire
pourrait sortir la guerre entre !a. France et l'An-
gleterre ?.
Je m'inclinai sans répondre. Le général Kitche-
hër se leva; ii était très pale,je me ievai aussi. I!
promena son regard sur sa nombreuse flottille
ouïes hommes, deux mille au moins, étaient
pressés les uns contre les autres. Puis il se re-
tourna vers notre fort au sommet duquel on
voyait briller des baïonnettes.
Cette inspectionmuetto passée, le général eut
un geste large du bras au-dessus de sa uottillo,
puis abaissant la main vers notre fort il me dit
avec lenteur
Major, la suprématie,
–Mon gênera), ia suprématie militaire ne
peut s'établir que par ie combat.
–Vous avez raison, major. mais il faut que
j'arbore le drapeau de S. A. le khédive.. Sur ie
fort, vous ne voulez pas ?
C'est impossible, mon gênera! Placez-le
sur le village.
–Je crois, major, que la conversation ofS-
cielle est terminée, maintenant.
Comme il vous plaira, mon généra!.
–.Alors, dit-il, recouvrant subttement sa plus
belle humeur, prenons un « whisky and soda a
Et nous prîmes un )' whisky and soda x.
Kitchener repartit vers Khartoum avec
tout son monde, après avoir fait hisser le
drapeau khédivial surle viiiag'ede Faschoda.
Kitchenor avait 2,000 hommes au moins;
le capitaine français ne disposait que de
i80 fusiliers soudanais. Comment aurai.t-il
pu résister?
A cela, le colonel Marchand riposte que
sa position stratégique était superbe et quun
grand nombre des soldats noirs de Kitche-
ner, pour des raisons diverses, eussent aban-
donne leur chef pour se joindre au chef
français.
r~rc~s E<~n;<~s
jLE AfOA'DE
La comtesse Brochocka, qui vient de passer
une quinzaine de jours à la villa « Gardénia )), à
DeauviUe, où elle éta~t l'hôtesse du marquis et
de ia marquise de Massa, est rentrée ce matin à
Paris.
Sont également de retour & Paris Mme Tou-
ret de Lisoourt, comte R. de Laugier-VilIars,
comtesse de Courcy, née Nantois; comte de
Brondeau, baronne James de Hirsch, etc.
La comtesse René de Cherisey est depuis
hier a Plombières, la baronne Donop au château
de la Pochette, ie baron do Bully, à Evian, M.
Jacques de Bremond à Dieppe, la princesse Ed-
mond de Polignac a Pamgerton-sur-Devon, ]e
comte et la comtesse François de Maillé au châ-
teau de la Jumoliero, le marquis et la marquise
de Viilefranche a leur château de la VHIarceaux
ou ont lieu chaque automne des réunions cynégé-
tiques très recherchées, la comtesse Stéphane de
Weedel a Vienne. le vicomte d'Elva au château
de Changé, M. Léon Delafosse au château de
Coudrée, en Suisse, où il est l'hôte de M. Ana-
tole Bartholomé; la comtesse Henry de Suarez-
d'Aulan est dans !a Côte-d'Or où elie sera pro-
chainement rejointe par son Sis et sa belle-Bile,
ie comte et la comtesse Suarez-d'Aulan.
~t Parmi les personnes qui comptent prolon-
.ger jusque ia mi-septembre leur séjour a Trou-
ville, citons ia marquise de Bernis, la vicomtesse
Eugène d'Harcourt, Mme Edmond Dollfus qui
'attend la visite de sa mère la générale Vergé, la
comtesse et Mlle de Tantay, ta baronne d'Erlan-
ger et ses enfants, la comtesse de ta Bérau-
diëre.
Résultats du prix de clôture disputé hier
au tir aux pigeons de Deauville: 1" M. du Titlet,
2° M. Gaston Dreyfus, 3° M. Marghitoman.
Le sympathique artiste Pierre Sechiari,
qui se trouve actuellement à Pavtovsk. vient
d'obtenir te plus grand succès au. cours des huit
concerts qu'il a donnés, avec le concours de la
Philharmonie de Prague. Au dernier concert. M,
Pierre Sechiari a du revenir huit fois, rappelé
par tes ovations du publie.
L'HOMME ET LA VIE
Au?T.ej€M~eh'asfêdte)me
(MADEMOISELLE MARIE YENTURA.)
A te voir, a t'entendre, on pressent ton destin,
Fille de l'homme, enfant encore, mais demain
Reine de tragédie, héroïne et martyre
Car cet art souverain qui remue et déchire,
Et qui met son ardeur terrible dans ta voix,
Te consume si bien qu'il fait songer parfois
À la blanche élégie, émouvante et parfaite.
Que consacra Musset a. Matibran muette.
M~is une telle vie éclate en tout ton corps,
Que la mélancolie est vite un vain remords
Devant le tourbitton des formes que tu crées
Les voici, ies voici, les amantes sacrées
Elles marchent, i'ceii fixe et les seins soulevés,
Contre elles les rayons des astres sont levés,
I)t les dieux, toujours durs aux misères hu-
[maines
C'est Phcdre combattant dans son cœur, dans ses
[veines
L'implacable Vénus, et bientôt succombant;
Iphigénic aux pieds de Diane tombant,
Andromaque aux beaux yeux tournés vers l'autre
[monde,
Hermione, Chimène eSaça.nt sous une onde
De larmes et d'amour tout le sang paternel.
C'est encore Ophélie aux yeux couleur de ciel,
Desdémone si pure et victime du doute,
Ju!iette au balcon, et dont le cœur écoute
La plainte de la nuit et l'aveu de i'amant.
Quet pouvoir est le tien et quel enfantement
Vaudrait l'enfantement tragique de~es âmes?
Comme sur un foyer, pour y puiser des nammes,
Tout un peuple de morts va se pencher [sur toi,
Sois fière, car l'orgueil préserve de l'effroi 1
Le passé, l'avenir te demandent la vie 1
Le passé, toujours beau dans sa splendeur Snie
Et toujours doux aux yeux de ses enfants loin-
tains
Mais l'avenir portant dans ses bras ies destins,
L'avenir t'appartient, tragédienne nouvelle,
Et, car ton nom sonore, entends-le qui t'appelle!
PAUL SOUCHOK.
fA'FORMATVONS
Le roi de Grèce, qui avait d'abord manifesté
l'intention de quitter Paris ce soir a dix heures,
a décidé de proionger son séjour dans la capitale
jusqu'à demain.
Georges I", qui avait passé la soirée d'hier
dans un concert des Champs-Elysées, est sorti
ce matin a onxo heures, accompagné de M. Thon,
intendant de sa liste civile, pour faire une prome-
nade n pied. tiniit-~ à l'hôtel
Notre h&te a, déjeuné daus i'intimitu a. l'hôtel
Bristoi avec les membres de sa suite et M. De-
ivannis, ministre de Grèce a Paris, avec lequel
i! avait eu un entretien dans la matinée.,
La plupart des membres de la colonie hellé-
nique se sont inscrits sur le registre déposé a
l'hotëiBristoi.
Un service a été célébré ça matin a dix heures
en la chapelle de Notre-Dame de la Compassion,
route delà Révolte, a Neuilly,u. l'occasion de
l'anniversaire de la mort du roi Louis-Philippe.
L'abbé Aliès, chapelain dé l'église, officiait.
Reconnu dans l'assistance, très peu nombreuse,
ie comte et la comtesse d'Eu.
DUSOIRAU M.4TJW i
La A'eue f?'e:c Presse de Vienne annonce
que les négociations 'austro-italiennes pour la
conclusion d'un traité de commerce seront termi-
nées vers la mi-septembre.
L'incendie qui s'était déclare hier sur la
côte orientale 'de la Corse a continué ses rava-
ges la nuit passée. Sur une longueur de plus de
vingt kilomètres, tous les vignobles sont dé-
truits la circulation des trains est interrompue.
On ne signale pas de mort d'homme.
Le docteur Goûta. conseiller général, s'est
suicidé hier après-midi, a Rodez, en se coupant
la gorge. On attribue.cet acte un accès de fiè-
vre chaude.
-<
:NCtBEMT DE FRONTIÈRE
Me.tz,~6 août. Le_ bruit court qu'un
douanier français aurait été arrêté, mardi
soir, aux abords du fort deVérnyen~con-
structioh. Ce fonctionnaire seseraitaY~ur~
eB~~4ç!9~9~r9M~M~
La. Gueule dn LioN
Les fauves acrobates.–Le dressa~~
La fête de Saint-Cloud ramènera bien-
tôt ses ménageries de toile et ses fauves:
cabotins devant les gens émerveillés et
attentifs par un secret désir de cata-
strophe les tigres joueront sagement &
saute-mouton, les lions traverseront tous
les cerceaux avec indin'érence. Et l'on~
admirera la plastique des dompteurs, et
la puissance de leur regard dominateur
des grands félins.
Au fond, ce regard-là ne domine rien d~t
tout. Il n'impressionne que les femmes
nerveuses, et il n'a aucune action sur les
fauves. C'est par d'autres moyens que le
dompteur se fait obéir; et il n'y a pas un
mince mérite, car il lui faut des qualités
d'adresse, de patience, de sang-froid, do
courage, de présence d'esprit exceptio~*
nelles, jointes à une singulière pénëtpa*
tion du caractère de ses élevés. Il y est
aidé, d'ailleurs, par le psychisme rudi-,
mehtairede ces princes du désert, na'tfa'
comme des sauvages.
Les lions, les tigres sont menés pa?
l'habitude, par l'obéissance ils exécu~
tent chaque jour des prouesses qui étoî~
nent parce qu'ils y ont été longuemeng
entraînés. Ce ne sont pas des domptés.
Ce sont des passifs momentanés, quiaco
complissent certains mouvements, tou*.
jours les mêmes, commandés par cer-
taines attitudes de leur maître, Ils sont
dressés par 1~ peur, non pas la force bru<
taie, qui ne servirait à rien, mais par la
peur d'objets ou de gestes qui sont pour
~eux d'incompréhensibles mystères. On
les dresse avec une chaise.
Dans la cage du fauve qu'on veut domp-
ter, une chaise solide de bois ë~t placée.'
L'animal se jette dessus. A travers les
barreaux, il reçoit sur le mune un coup de
cravache ou de gourdin. Le même ma<
nège recommence chaque jour. Il se lasse
et s'enraye de ce jeu, en même temps que
s'associe en son cerveau l'idée de cette
chaise et de la désagréable correction.
Puis, le dompteur se présente à la porte
de la cage d'abord la chaise en main;
puis, lentement, peu à peu, habitue l'ani<
mal à sa vue, entre dans la loge, finit par
toucher le fauve et lui donner l'habitude
mécanique des mêmes exercices, dès que
sont faits les mêmes gestes. Le dressage
n'est terminé que lorsque l'automatisme
est absolu.
? ?
Mais cet automatisme identique da\
chaque jour, si parfait qu'il soit, ne sup-
prime pas le danger. Le dompteur, on en
a vu encore de récents exemples, est en
perpétuel péril de mort. Les fauves' sont
des nerveux impulsifs qu'un rien anble.
Un air de l'orchestre qui leur déplaît, le
trac devant le public, un temps froid ou
orageux, une attitude qui leur semble
menaçante, les rend terribles.
Ils ont leurs caprices. Un lion; par
exemple, ne craindra le bâton que s'il est
tenu de la main gauche. Chose' étrange,
un jour des fauves se refusèrent à tout
exercice et manifestèrent un inexplicable
effroi, parce que la tente où ils évo-
luaient avait été placée sur le terrain
d'un cimetière abandonné depuis long-
temps.
Le dompteur doit être en continuel
éveil. Armé de sa cravache et de sa
chaise qu'il peut mettre à l'occasion en-
tre un fauve aggressif et lui, il doit être
prêt à tout. II sait qu'il est subi non ac-
cepté, et que ses bë'tes sont d'autant plu~
dangereuses parfois qu'elles paraissent
plus calmes. 11 a soin de les maintenir le
plus possible juchées sur leurs escabeaux,
car de là elles ne peuvent bondir sur lui.
Dès qu'elles sont à terre, sur leur quatre
pattes, et réunies surtout, le péril corn-'
mence. S'il trébuche, s'il tombe par acci-
dent, ou bousculé par un fauve en gaieté,'
toutes ses bêtes se jetteront sur lui. U
peut être perdu, s'il n'a pas le sang-froid
intrépide de ce dompteur qui, lors d'une
chute et déjà entre les pattes de ses lions,
eut l'idée de tirer en l'air un coup de re-
volver, signal d'un exercice auxquels ils `
coururent aussitôt; ou la présence d'es-,
prit de cette dompteuse qui, portant à la
main un-bouquet de rosés rouges, etbies-
sée par le lion qui essayait de le lui arra--
c.her, le prenant pour de la viande, eut
l'idée de semer devant elle ses neurs
sans hâte.
Le dompteur ne doit surtout jamais,
montrer de crainte, de n.ervosité. Encore
moins ses bêtes ne doivent-elles jamais le
voir emporté ou ivre. Elles le méprise-
raient, et le dévoreraient. Le fait s'est pro-
duit déjà. Les fauves doivent sentir dans
le dompteur, une force. C'est même pour-
quoi les fauves nés en captivité ne peu-
vent être dressés, car ils connaissent trop
l'homme; l'ont observé; et ne le craignent,
plus.
Qu'on cesse donc de croire que le mé-
tier de dompteur soit à peu près inoû'ensif,
et que leurs fauves soient des bêtes émas-,
culées ou abruties d'opium. Qu'on ne se
6e pas à l'air bénévole; à l'air de prodi-
gieux, de dédaigneux ennui des fauves
acrobates. Ce sont lu des griffes et des
crocs toujours prêts à déchirer et à mor-
dre. C'est un sport de belle allure, quw
fourrer sa tête dans la. gueule du lion.
Xavier PcUet!e~
Cha.uSfours, coureurs, touristes, exigez tous t~
PtM:M G~HS L. Edetine, 43, quai Nations~
Puteaux(t6].5M-SO). Mug'" 232, bd Pet-eire, P&i~;
UM PEU PARTOUT
Cherbourg. L'inspecteur des contributîOR~
directes M.Fautrad, muni'd'une autorisation de
la préfecture maritime, traversait le terrain miH~
taire des Fourches, quand une sentinelle l'inter-
pella et, s'étant refusée a examiner les pièces, !e
fit conduire," ba'tonnotte au -canon, devant ses'.
chefs. L'erreur ayant été reconnue, ie fonction-
naire fut relâche, après avoir reçu des excuses.
New-York. Une panique vient de se pro"
duire parmi les noirs de' Wilmington (Caroline
du Nord) a la suite des prophéties d'un
prince Georges III, roi de l'Univers, et qui avait
déclare que le feu du ciel devait détruire la
ville.
Les nègres se sont sauves.par centaines, lats-
sant tous leurs effets, et la vilie se trouve au-
jourd'hui sans ouvriers ni domestiques. On croit
même que deux grandes usines seront obligées
de fermer leurs portes.
Àjaccïo. Un véritable cyclone s'est abatte
la nuit dernière sur le golfe do Valinco et: ~ar-
rondissement de Sartene. La jetée de Prupriano'
a été détruite, des arbres, des poteaux télëgra-'
phiques ont été renverses; les relations té!égra-
phiques sont suspendues; les dégâts matériels,
sont énormes.
'L'arrondissement de SartëM est actueHemene
complètement isolé du reste.deja. Corse; M-
nombreux' bestiaux'ont péri pendant 1 orage.
Plusieurs barques de pécheurs n'étaient pas ea.-
ccre entrées. On redoute des StMstres.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 74.67%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 74.67%.
- Collections numériques similaires Hozier Charles René d' Hozier Charles René d' /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Hozier Charles René d'" or dc.contributor adj "Hozier Charles René d'")Charles-René d'Hozier, « Mémoire contenant les véritables origines de Messieurs du Parlement de Paris en 1706.[...]. Fait au mois de May 1706 pour le Roi qui m'en fit donner l'ordre par M. de Chamillart, Contrôleur général des finances... ». /ark:/12148/btv1b52519234j.highres Nicolas Berthereau, Etat des gages des officiers de la maison du roi /ark:/12148/btv1b55013472b.highres
- Auteurs similaires Hozier Charles René d' Hozier Charles René d' /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Hozier Charles René d'" or dc.contributor adj "Hozier Charles René d'")Charles-René d'Hozier, « Mémoire contenant les véritables origines de Messieurs du Parlement de Paris en 1706.[...]. Fait au mois de May 1706 pour le Roi qui m'en fit donner l'ordre par M. de Chamillart, Contrôleur général des finances... ». /ark:/12148/btv1b52519234j.highres Nicolas Berthereau, Etat des gages des officiers de la maison du roi /ark:/12148/btv1b55013472b.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5510731/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5510731/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5510731/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5510731/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5510731
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5510731
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5510731/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest