Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-06-15
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 15 juin 1882 15 juin 1882
Description : 1882/06/15 (A4,N12). 1882/06/15 (A4,N12).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55087871
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 12. — 4e Année.
15 Juin 1882.
SOMMAIRE
L'hospitalité de nuit à Paris. — Louise de la Miséricorde. —
Lettre d'Italie à une amie (12" letti-e sur Rome). — Poésie
(Les grillets). — Le choix fatal. — Une pensée par jour.
— Annonces. — Dons.
L'HOSPITALITÉ DE NUIT A PARIS
Se fait-on une idée en province, de ce qu'est
l'hospitalité de nuit à Paris, de son utilité, de son
importance, et nous ajouterons, sans regarder si
nous sommes d'un avis contraire à tant d'autres,
de son impuissance à remédier au mal qu'il s'agit
de guérir.
Un asile de nuit se compose ordinairement, en
dehors de l'installation pour bains ou douches et
d'une chambre sanitaire indispensable pour les
vêtements, d'un bureau où se distribuent les car-
tes d'admission, d'une salle de réception ou d'at-
tente avec quelques chaises et des bancs tout au-
tour, d'une cuisine et d'un réfectoire où les pen-
sionnaires mangent silencieusement leur soiipe
chaude, après le bain réglementaire; les autres
pièces sont de grands dortoirs bien aérés, avec des
lits très propres et parfaitement entretenus. L'un
de ces dortoirs est destiné aux mères qui ont de
jeunes enfants; l'autre, dit lit de camp, aux fem-
mes qui n'ont pas de papiers.
Dans les dortoirs ordinaires, les femmes con-
nues ou ayant leurs papiers, sont reçues pendant
trois jours; dans la salle du lit de camp, une nuit
seulement.
Le coucher a lieu, selon la saison, de 9 heures
à 9 heures 1/2, après la lecture du règlement et
l'allocution qu'on leur adresse tous les soirs; le
lever à 6 ou 7 heures du matin. Après le nettoyage
delà maisou et une nouvelle ration de soupe, toutes
les femmes sortent de nouveau pour aller chercher
de l'ouvrage.
L'organisation de ces maisons est tout ce qu'elle
peut être, étant donné la gratuité absolue, mais
quelle plaie un pareil besoin ne révèle-t-il pas?...
Essayons d'en sonder les abords.
La première maison pour femmes fut créée, il y
a trois ans, dans la rue Saint-Jacques ; elle contient
aujourd'hui plus de cent lits. Depuis, il s'en est
ouvert deux autres. Celles de Clignancourt et de
la Villette.
« Le seul asile de Saint-Jacques a, nous dit le
rapport, abrité pendant l'année 1880, quatre mille
quatre cents femmes, sans compter les enfants ; si
les deux autres en font autant, cela fera au moins
quinze mille femmes ou enfants qui viendront cette
année demander un asile temporaire à ces asiles. »
Cela suffira-t-il? Non, non, il faudra agrandir,
agrandir encore et agrandir toujours, à moins de
trouver un moyen plus efficace.
M. Legouvé, dans la magnifique allocution qu'il
a prononcée à l'ouverture de l'asile de Clignan-
court (24, rue Labat), a parlé de Macbeth et de la
voix qui nous crie à tous : Marche! Marche!
Après un, deux, trois, quatre asiles pour hom-
mes, femmes ou enfants, il en faudra cinq, six et
bientôt un nombre indéfini, illimité, car l'impos-
sibilité pour les pauvres gens, de se loger, même
dans un taudis, deviendra, si la cherté des loyers
continue, le grand apport du paupérisme, et ce-
pendant, que deviendrait Paris, sans ces milliers
de bras indispensables pour certains travaux. L'i-
magination la plus courageuse recule devant les
conséquences.
Dernièrement je fus épouvantée. On m'appela
pour une femme qui ne savait où aller coucher,
c'était une ancienne institutrice restée sans emploi
qui n'avait rien mangé depuis la veille et qui
avait passé les Irois nuits réglementaires dans
chaque asile.
— « Je n'ai pins la force de marcher, me dit-
elle, mes pieds sont tout enflés.
15 Juin 1882.
SOMMAIRE
L'hospitalité de nuit à Paris. — Louise de la Miséricorde. —
Lettre d'Italie à une amie (12" letti-e sur Rome). — Poésie
(Les grillets). — Le choix fatal. — Une pensée par jour.
— Annonces. — Dons.
L'HOSPITALITÉ DE NUIT A PARIS
Se fait-on une idée en province, de ce qu'est
l'hospitalité de nuit à Paris, de son utilité, de son
importance, et nous ajouterons, sans regarder si
nous sommes d'un avis contraire à tant d'autres,
de son impuissance à remédier au mal qu'il s'agit
de guérir.
Un asile de nuit se compose ordinairement, en
dehors de l'installation pour bains ou douches et
d'une chambre sanitaire indispensable pour les
vêtements, d'un bureau où se distribuent les car-
tes d'admission, d'une salle de réception ou d'at-
tente avec quelques chaises et des bancs tout au-
tour, d'une cuisine et d'un réfectoire où les pen-
sionnaires mangent silencieusement leur soiipe
chaude, après le bain réglementaire; les autres
pièces sont de grands dortoirs bien aérés, avec des
lits très propres et parfaitement entretenus. L'un
de ces dortoirs est destiné aux mères qui ont de
jeunes enfants; l'autre, dit lit de camp, aux fem-
mes qui n'ont pas de papiers.
Dans les dortoirs ordinaires, les femmes con-
nues ou ayant leurs papiers, sont reçues pendant
trois jours; dans la salle du lit de camp, une nuit
seulement.
Le coucher a lieu, selon la saison, de 9 heures
à 9 heures 1/2, après la lecture du règlement et
l'allocution qu'on leur adresse tous les soirs; le
lever à 6 ou 7 heures du matin. Après le nettoyage
delà maisou et une nouvelle ration de soupe, toutes
les femmes sortent de nouveau pour aller chercher
de l'ouvrage.
L'organisation de ces maisons est tout ce qu'elle
peut être, étant donné la gratuité absolue, mais
quelle plaie un pareil besoin ne révèle-t-il pas?...
Essayons d'en sonder les abords.
La première maison pour femmes fut créée, il y
a trois ans, dans la rue Saint-Jacques ; elle contient
aujourd'hui plus de cent lits. Depuis, il s'en est
ouvert deux autres. Celles de Clignancourt et de
la Villette.
« Le seul asile de Saint-Jacques a, nous dit le
rapport, abrité pendant l'année 1880, quatre mille
quatre cents femmes, sans compter les enfants ; si
les deux autres en font autant, cela fera au moins
quinze mille femmes ou enfants qui viendront cette
année demander un asile temporaire à ces asiles. »
Cela suffira-t-il? Non, non, il faudra agrandir,
agrandir encore et agrandir toujours, à moins de
trouver un moyen plus efficace.
M. Legouvé, dans la magnifique allocution qu'il
a prononcée à l'ouverture de l'asile de Clignan-
court (24, rue Labat), a parlé de Macbeth et de la
voix qui nous crie à tous : Marche! Marche!
Après un, deux, trois, quatre asiles pour hom-
mes, femmes ou enfants, il en faudra cinq, six et
bientôt un nombre indéfini, illimité, car l'impos-
sibilité pour les pauvres gens, de se loger, même
dans un taudis, deviendra, si la cherté des loyers
continue, le grand apport du paupérisme, et ce-
pendant, que deviendrait Paris, sans ces milliers
de bras indispensables pour certains travaux. L'i-
magination la plus courageuse recule devant les
conséquences.
Dernièrement je fus épouvantée. On m'appela
pour une femme qui ne savait où aller coucher,
c'était une ancienne institutrice restée sans emploi
qui n'avait rien mangé depuis la veille et qui
avait passé les Irois nuits réglementaires dans
chaque asile.
— « Je n'ai pins la force de marcher, me dit-
elle, mes pieds sont tout enflés.
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