Presse et revues
8 pages
Titre : La Femme : journal bi-mensuel
Auteur : Union nationale des amies de la jeune fille (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-06-01
Contributeur : Delpech, C (Mlle). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32773978f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5883 Nombre total de vues : 5883
Description : 01 juin 1882 01 juin 1882
Description : 1882/06/01 (A4,N11). 1882/06/01 (A4,N11).
Description : Collection numérique : France-Pologne Collection numérique : France-Pologne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5508786m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-R-254
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 11. — 4B Année.
1" Juin 1882.
. 1
L A^: 'FEMME
JOURNAL PARAISSANT LE 1er ET LE 15 DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENTS :
France, Algérie. . Un an. 4. »
Union postale. . . — 5. »
Autres pays. ... — 5.50
LE NUMÉRO 15 cent.
— par la poste. 20 »
Pour éviter tout retard clans les envois,
adresser, jusqu'à nouvel ordre,
tout ce qui concerne l'administration et la rédaction
à M'" C. DELPECH,
41, rue de Saint-Pétersbourg,
à Paris.
ANNONCES :
50 centimes la ligne.
On traite de gré à pré pour Les
annonces qui doivent être insérées
un grand nombre de fois.
SOMMAIRE
De l'activité matérielle des femmes (svite et fin). —Naturel
et vérité. — Les Tribulations de Nicolas. — Poésie (Les
premières fleurs). — Correspondance. — Un nouveau pas-
seport. — Communications postales. —■ Une pensée par
jour. — Avis. — Annonce.
De l'activité matérielle des femmes.
(SUITE ET FIN.)
Nous avons suivi cette activité, depuis la pre-
mière femme jusqu'à nos jours, et nous avons vu
avec quelle souplesse elle se prêtait aux diverses
circonstances de la vie, se transformant, s éten-
dant et se multipliant, selon les besoins qui se
manifestaient autour d'elles et la part de liberté
qui leur était octroyée. Ici, s'emparant de la haute
culture; là, devenant le gardien de la foi natio-
nale; et, quand le christianisme l'a enfin libérée,
s'élevant jusqu'au martyre. Que dis-je? s'immo-
lant elle-même pour apporter au milieu de mille
dangers, une muette et dernière consolation à
ceux dont le glaive ou le bûcher vont trancher
les jours. Voyons ce que devient .aujourd'hui son
application de nos jours.
Nous ne parlerons pas des sciences, des arts et
de la littérature si brillamment cultivés; l'avidité
de savoir, éveillée chez les femmes, fait qu'elles
n'attendent pas qu'on leur ouvre la porte, elles
l'enfoncent partout, passent et travaillent en at-
tendant que la loi, d'accord avec nos moeurs, leur
en reconnaisse le droit et leur en donne la per-
misson, mais dans cette agitation fébrile, dans
cette lutte ouverte contre la trop méticuleuse opi-
nion, l'harmonie entre les aptitudes diverses et les
devoirs de la femme n'est pas encore établie. On
dirait qu'il y a opposition entre ces deux points
de son ôtre. Nous traversons une époque de tran-
sition, de crise sociale, où la femme, plus encore
que l'homme, cherche sa voie.
La loi morale qui l'a relevée de sou abaisse-
ment ne l'avait encore soulevée qu'au point de
vue religieux, cette partie de son être sauvegar-
dée pour elle et pour les siens, elle abandonnait
volontiers tout le reste, mais aujourd'hui que la
responsabilité et la dignité individuelle s'affir-
ment et s'imposent, elle en subit aussi l'influence,
et ce n'est pas sans étonnement et une certaine
appréhension qu'elle voit son horizon s'étendre,
sa position sociale se transformer et ses devoirs
grandir en se multipliant.
Nos moeurs rendant les mariages difficiles, et
la plupart de ceux qui se font étant malheureux,
le nombre de femmes célibataires ou abandon-
nées tond de plus en plus à s'accroître. Celles qui
sont pauvres, quand l'extrême misère ne les
étreint pas et qu'elles conservent leur dignité,
trouvent, dans la nécessité do pourvoir à leur
existence, un stimulant précieux qui les pousse et
les fait réussir dans une industrie quelconque;
elles perfectionnent leurs travaux et préparent
des aptitudes nouvelles.
Une haute position ou une grande fortune
amènent toujours un mariage, mais la plupart ne
sont pas heureux ; les jeunes filles de cette classe
étant généralement prises sans amour demeurent
sans objet, à moins qu'elles n'aient des enfants.
Heureuses alors celles qui se cramponnent à leurs
devoirs de mères de famille, sans aller dans un
monde trompeur chercher, dans une activité fri-
vole, une consolation et des distractions qui les
écoeurent et les rendent impropres, à la moindre
infortune, de tout effort sérieux. Ne comptez pas
sur elles au temps du danger : elles ne sauraient
vous défendre ni vous soutenir, et, à moins que
Dieu n'y mette les mains, elles seront un vrai
fléau pour leurs familles.
Reste la classe moyenne, celle où se font en gé-
1" Juin 1882.
. 1
L A^: 'FEMME
JOURNAL PARAISSANT LE 1er ET LE 15 DE CHAQUE MOIS
ABONNEMENTS :
France, Algérie. . Un an. 4. »
Union postale. . . — 5. »
Autres pays. ... — 5.50
LE NUMÉRO 15 cent.
— par la poste. 20 »
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41, rue de Saint-Pétersbourg,
à Paris.
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SOMMAIRE
De l'activité matérielle des femmes (svite et fin). —Naturel
et vérité. — Les Tribulations de Nicolas. — Poésie (Les
premières fleurs). — Correspondance. — Un nouveau pas-
seport. — Communications postales. —■ Une pensée par
jour. — Avis. — Annonce.
De l'activité matérielle des femmes.
(SUITE ET FIN.)
Nous avons suivi cette activité, depuis la pre-
mière femme jusqu'à nos jours, et nous avons vu
avec quelle souplesse elle se prêtait aux diverses
circonstances de la vie, se transformant, s éten-
dant et se multipliant, selon les besoins qui se
manifestaient autour d'elles et la part de liberté
qui leur était octroyée. Ici, s'emparant de la haute
culture; là, devenant le gardien de la foi natio-
nale; et, quand le christianisme l'a enfin libérée,
s'élevant jusqu'au martyre. Que dis-je? s'immo-
lant elle-même pour apporter au milieu de mille
dangers, une muette et dernière consolation à
ceux dont le glaive ou le bûcher vont trancher
les jours. Voyons ce que devient .aujourd'hui son
application de nos jours.
Nous ne parlerons pas des sciences, des arts et
de la littérature si brillamment cultivés; l'avidité
de savoir, éveillée chez les femmes, fait qu'elles
n'attendent pas qu'on leur ouvre la porte, elles
l'enfoncent partout, passent et travaillent en at-
tendant que la loi, d'accord avec nos moeurs, leur
en reconnaisse le droit et leur en donne la per-
misson, mais dans cette agitation fébrile, dans
cette lutte ouverte contre la trop méticuleuse opi-
nion, l'harmonie entre les aptitudes diverses et les
devoirs de la femme n'est pas encore établie. On
dirait qu'il y a opposition entre ces deux points
de son ôtre. Nous traversons une époque de tran-
sition, de crise sociale, où la femme, plus encore
que l'homme, cherche sa voie.
La loi morale qui l'a relevée de sou abaisse-
ment ne l'avait encore soulevée qu'au point de
vue religieux, cette partie de son être sauvegar-
dée pour elle et pour les siens, elle abandonnait
volontiers tout le reste, mais aujourd'hui que la
responsabilité et la dignité individuelle s'affir-
ment et s'imposent, elle en subit aussi l'influence,
et ce n'est pas sans étonnement et une certaine
appréhension qu'elle voit son horizon s'étendre,
sa position sociale se transformer et ses devoirs
grandir en se multipliant.
Nos moeurs rendant les mariages difficiles, et
la plupart de ceux qui se font étant malheureux,
le nombre de femmes célibataires ou abandon-
nées tond de plus en plus à s'accroître. Celles qui
sont pauvres, quand l'extrême misère ne les
étreint pas et qu'elles conservent leur dignité,
trouvent, dans la nécessité do pourvoir à leur
existence, un stimulant précieux qui les pousse et
les fait réussir dans une industrie quelconque;
elles perfectionnent leurs travaux et préparent
des aptitudes nouvelles.
Une haute position ou une grande fortune
amènent toujours un mariage, mais la plupart ne
sont pas heureux ; les jeunes filles de cette classe
étant généralement prises sans amour demeurent
sans objet, à moins qu'elles n'aient des enfants.
Heureuses alors celles qui se cramponnent à leurs
devoirs de mères de famille, sans aller dans un
monde trompeur chercher, dans une activité fri-
vole, une consolation et des distractions qui les
écoeurent et les rendent impropres, à la moindre
infortune, de tout effort sérieux. Ne comptez pas
sur elles au temps du danger : elles ne sauraient
vous défendre ni vous soutenir, et, à moins que
Dieu n'y mette les mains, elles seront un vrai
fléau pour leurs familles.
Reste la classe moyenne, celle où se font en gé-
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