Titre : Journal amusant : journal illustré, journal d'images, journal comique, critique, satirique, etc.
Éditeur : Aubert et cie (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-06-06
Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327966940
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 juin 1874 06 juin 1874
Description : 1874/06/06 (A27,N927). 1874/06/06 (A27,N927).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5501434p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
N* 927. JOURNAL AMUSANT.
I
CHRONIQUE PARISIENNE. n)él
aloi
Et les rosières florissaient toujours ! {
Chaque année le nombre de ces solennités vertueuses son
va s'augmentant de quelques localités nouvelles. Re
Au fond, comme bien vous le pensez, ce n'est pas bla
précisément le désir d'encourager l'innocence qui dé- ]
termine les communes, que j'oserai qualifier de subur- tra
baines, à décerner une couronne blanche et un livret
de trois cents francs aux demoiselles qui ont tenu à Ro
distance les enjôleurs. C'est ce qu'on appelle semer de
pour récolter. La commune se dit, en effet :
— Grâce à ces trois cents francs-là, mes restaura- la
leurs vendront dimanche pour dix-huit cents francs de
lapin sauté et pour deux cents francs de petit bleu. un
Il n'en faut pas davantage pour décider successive-
ment toutes les mairies à chercher des vierges à prix fixe.
Par malheur, les rosières, neuf fois sur dix, sont j
affligées d'un physique qui ôte tout mérite à leur pu- .
relé. A tel point que quelquefois on se dit que c'est
celui qui les aurait fait sortir du droit chemin qui mé-.
riterait une médaille d'héroïsme.
Le rosiérisme n'a pas que cet inconvénient.
Si vous arriviez.dans un pays, que vous y vissiez un *"
pompeux cortège promenant processionnellement un
homme sur un pavois, vous vous informeriez : '
— Qu'y a-t-il donc? '
u
Et si l'on vous répondait :
— On exhibe en grande pompe un habitant du pays
qui n'a pas volé de l'année ,
Quelle serait votre conclusion?
Que dans ce pays-là la délicatesse n'est pas positi-
vement à l'état chronique.
Je me fais toujours la même réflexion quand je vois
couronner une rosière.
Et je me dis : t
— Si l'on fait tant d'histoires pour une fille ver- T
tueuse, c'est donc l'exception dans cette localité. i
2*# Je voudrais aussi que la cérémonie du couron- '
nement des rosières eût une contre-partie : la dégra- '
dation. <
Le beau mérite d'avoir été sage jusqu'à vingt ans,
d'empocher un prix, et de se mettre ensuite à rôtir le '
balai impunément.
Ne serait-il pas logique, quand une rosière tourne
mal, de la dénoncer à la vindicte de ses concitoyens,
et surtout de ses concitoyennes?
11 est par trop affligeant de voir une drôlesse com-
paraître devant le tribunal correctionnel pour escro-
querie et outrage aux moeurs,
Laquelle répond, quand on l'interroge sur sa pro-
fession :
— J'ai été rosière en 1868.
^* Il est fort probable que mes observations au-
ront tout juste l'effet du fameux cautère sur la jambe
de bois.
Au fond cela m'est complètement indifférent, n'é-
tant pas dans l'intention de concourir pour cette ré-
compense, exclusivement réservée au beau sexe.
Tiens, au fait, pourquoi? si l'on instituait des ro-
siers? C'est une idée.
Tout jeune homme qui, à vingt et un ans, prouve-
rait qu'il n'a débauché personne, aurait son petit
mérite, par le temps qui court.
Trop de mérite même, vu les moeurs contempo-
raines, où les enfants de quatorze ans écrivent du col-
lège des déclarations à la prima-dona du Boeuf à
l'huile.
Le combat des rosiers cesserait tout de suite, faute
de combattants.
Je retire mon amendement.
3*^ Le voilà donc couru ce fameux Derby! Et,
comme il fallait s'y attendre, toutes les prévisions dés
malins ont été grotesquement déjouées.
C'est pour le Derby comme à l'Académie : les plus
méritants sont sûrs d'échouer.
Je me demande toujours quel attrai^ spécial cette
cette course-là peut avoir pour le bon - blic, qui s'en-
tasse et s'étouffe dans les vagons duAonônin de fer du
Nord. ,;ossèd«j
lits susd '
. de droit;
, et parlant!
De l'amélioration des chevaux nous ne parlerons ' -
même pas, cette plaisanterie est trop vieille. Mais vils
alors, quelle mouche les pique?
S'il ne s'agit que de parier, ne peut-on pas perdre rar
son argent à propos de n'importe quel prix ordinaire? 1
Reste donc un sentiment d'une puérilité invraisem- la ]
blable.
Prudhomme disait à Toto, pour l'encourager au d'j
travail :
— Si tu es sage, je te mènerai dimanche au Palais-
Royal voir manger des truffes au travers les carreaux ne
des restaurants.
Les gens qui se foulent au Derby sont tout à fait de a <
la même école.
Us s'écrasent pour aller voir un monsieur empocher c'<
un prix de 80,000 francs.
Grand bien leur fasse!
ç*'^. Rien de particulier d'ailleurs à signaler que ce
tournoi hippique; la seule nouveauté, c'est l'appari-
tion d'une nouvelle espèce de cocotte :
■ -La- cocotte à renseignements.
Cela fait la chaîne. La cocotte à renseignements
hante les pockeys et les entrafneurs. Je ne sais pas à
quel prix elle obtient ses renseignements, niais elle
les obtient! Cela fait, la voilà en possession d'un vrai j<
patrimoine. En effet, les jeunes gommeux et autres ti
parieurs se pressent ensuite autour d'elle pour obtenir
un conseil. Il n'y a plus besoin de beauté.
D'où les dialogues suivants : d
— Comment peux-tu être l'amant de cette vieille à
Irma qui a au moins quarante-cinq ans?
— Ah! mon cher, elle m'a déjà désigné quatre
vainqueurs dans les courses de Longchamps. t
Nous allons bien !
#% Il est trop tard pour reparler du banquet noc-
turne d'Orphée aux enfers. Bien tard aussi pour re-
venir sur l'histoire de la Société des gens de lettres,
rayant si drôlement deux de ses membres pour avoir
fait identiquement la même chose que deux autres I
membres, qu'elle maintient énergiquement sur ses
cadres.
D'autre part le théâtre, désespérant de lutter contre
, la canicule anticipée dont nous jouissons, a fait re-
lâche sur toute la ligne.
, Au Gymnase seulement, une toute petite piécette
qu'on pourrait jouer dans les distributions de prix,
tant c'est anodin et vertueux.
Titre : La Femme qui ment.
Morale : Si vous avez un parrain qui vous fasse
cadeau d'une somme d'argent, dites-le tout de suite à
votre mari, sinon vous vous embarquerez dans une
série d'impostures qui n'aboutiront à rien de bon.
Comme vous le voyez, ce n'est pas précisément de
la forcé du Discours de la Méthode de Descartes.
e Mais il fait si chaud !
Et puis, en somme, elles deviennent si clairse-
mées les pièces dont on peut dire :
;_ La mère en permettra le spectacle à sa fille.
i5*]|t A propos d'enfasits, laissez-moi vous conter
'" une bien charmante histoire, dont Bébé est l'héroïne
authentique.
!" Un de nos amis possède une charmante petite fille
l' de trois ans et demi.
Un soir du mois dernier, la fillette voyant passer
'" des demoiselles en blanc se rendant à l'église pour le
l~ mois de Marie, demande à ce qu'on l'y conduise.
a La voilà partie avec sa bonne.
Au retour, son père la questionne.
-e — Eh bien, qu'as-tu vu? qu'as-tu entendu?
— Oh ! c'était bien beau ! et puis il y a un monsieur
qui a parlé.
t, — Et qu'a-t-il dit?
es — Il a parlé bien longtemps.
— Mais, sur quoi ?
as — Sur Adam et Eve.
— Ah, ah! et qu'est-ce qu'il a dit?
te — Il a dit... il a dit... il a dit que c'était Polichi-
u- nelle qui avait fait le mal.
lu — Comment, Polichinelle?
— Certainement... Polichinelle!
' — Bébé, je n'aime pas qu'on mente et qu'on dise de
vilaines choses.
— Bébé, elle, ne ment jamais, dit la petite en ser-
rant les poings et en frappant du pied, jamais, jamais !
Le papa, désireux d'en avoir le coeur net, fait venir
la bonne.
— Voyons, rappelez-vous. Bébé dit qu'on a parlé
d'Adam et d'Eve?
— Oui, Monsieur.
— Mais, où diable a-t-elle pu prendre que Polichi-
nelle avait perdu l'humanité.
— Ma foi, Monsieur... Ah! c'est sans doute... on
a dit que c'était le péché originel ?
—■ Tu vois bien, intervint le bébé triomphant, que
c'est Polichinelle!
Il a fallu provisoirement renoncer à la détromper.
PIERRE VÉRON.
ANECDOTES ET RACONTARS.
C'était dans un salon.
Les femmes, ce soir-là, étaient toutes belles; les
jeunes gens (tous!) étaient polis. On riait, on chan-
tait; on causa....
Puis l'on se regarda un peu... beaucoup !
Le froufrou des robes de soie, le son harmonieux
des voix féminines, l'éclat des bougies, l'éclair des
diamants....
Le vague, l'inconnu, le rêve!
On se regardait — encore — on se regarda long-
temps.
Personne ne dit plus mot.
Une jeune fille se leva....
Diaphane, le front velouté, les lèvres roses, les
paupières soyeuses.
Elle posa son bouquet sur la chaise, bouquet blanc
I comme sa robe, comme ses bottines de satin; bouquet
blanc de l'innocence.
Elle alla au piano.
Ses petites mains sautillaient, fébriles, sur les tou-
ches d'ivoire.
Elle jouait une valse mélodieuse, enivrante.
Et jeunes gens et jeunes filles dansèrent.
O les poses gracieuses! O les provoquants sourires!
Que c'était beau!
Un jeune homme était là, regardant cette fête, re-
, gardant la jeune fille diaphane.
' Perdu dans sa contemplation, ivre d'amour, fou, il
alla tomber sur une chaise....
La chaise où était le bouquet blanc! ! !
Pardon! ô pardon, mademoiselle, dit-il à la jeune
fille, à la chaste enfant.
Il pleurait.
— Consolez-vous, monsieur, répondit-elle de sa
plus douce voix : je vous excuse... on ne peut pas
avoir les yeux partout.
*
* *
r . •
Entretien dans un atelier de sculpteur :
— Dieu ! la belle femme !
— Elle est parfaite.
— Il ne lui manque que la parole.
— C'est bien pour ça!...
le *
* *
Uni? mère, femme d'esprit, se trouvant dans une
poR;!! .» intéressante, disait à sa petite fille :
— Puisque tu as été bien sage depuis quelque temps,
je veux d'ici peu te donner un petit frère... ou une
petite soeur.
— Oh! reprit l'enfant, quel bonheur, maman! Mais
papa le sait-HP
*
PENSÉES ET RÉFLEXIONS.
ii« *** H- n'y a Pas ae rosses sans échine.
1**^ Le soleil cuit pour tout le monde.
^% Un homme sans passions est une locomotive
sans vapeur.
I
CHRONIQUE PARISIENNE. n)él
aloi
Et les rosières florissaient toujours ! {
Chaque année le nombre de ces solennités vertueuses son
va s'augmentant de quelques localités nouvelles. Re
Au fond, comme bien vous le pensez, ce n'est pas bla
précisément le désir d'encourager l'innocence qui dé- ]
termine les communes, que j'oserai qualifier de subur- tra
baines, à décerner une couronne blanche et un livret
de trois cents francs aux demoiselles qui ont tenu à Ro
distance les enjôleurs. C'est ce qu'on appelle semer de
pour récolter. La commune se dit, en effet :
— Grâce à ces trois cents francs-là, mes restaura- la
leurs vendront dimanche pour dix-huit cents francs de
lapin sauté et pour deux cents francs de petit bleu. un
Il n'en faut pas davantage pour décider successive-
ment toutes les mairies à chercher des vierges à prix fixe.
Par malheur, les rosières, neuf fois sur dix, sont j
affligées d'un physique qui ôte tout mérite à leur pu- .
relé. A tel point que quelquefois on se dit que c'est
celui qui les aurait fait sortir du droit chemin qui mé-.
riterait une médaille d'héroïsme.
Le rosiérisme n'a pas que cet inconvénient.
Si vous arriviez.dans un pays, que vous y vissiez un *"
pompeux cortège promenant processionnellement un
homme sur un pavois, vous vous informeriez : '
— Qu'y a-t-il donc? '
u
Et si l'on vous répondait :
— On exhibe en grande pompe un habitant du pays
qui n'a pas volé de l'année ,
Quelle serait votre conclusion?
Que dans ce pays-là la délicatesse n'est pas positi-
vement à l'état chronique.
Je me fais toujours la même réflexion quand je vois
couronner une rosière.
Et je me dis : t
— Si l'on fait tant d'histoires pour une fille ver- T
tueuse, c'est donc l'exception dans cette localité. i
2*# Je voudrais aussi que la cérémonie du couron- '
nement des rosières eût une contre-partie : la dégra- '
dation. <
Le beau mérite d'avoir été sage jusqu'à vingt ans,
d'empocher un prix, et de se mettre ensuite à rôtir le '
balai impunément.
Ne serait-il pas logique, quand une rosière tourne
mal, de la dénoncer à la vindicte de ses concitoyens,
et surtout de ses concitoyennes?
11 est par trop affligeant de voir une drôlesse com-
paraître devant le tribunal correctionnel pour escro-
querie et outrage aux moeurs,
Laquelle répond, quand on l'interroge sur sa pro-
fession :
— J'ai été rosière en 1868.
^* Il est fort probable que mes observations au-
ront tout juste l'effet du fameux cautère sur la jambe
de bois.
Au fond cela m'est complètement indifférent, n'é-
tant pas dans l'intention de concourir pour cette ré-
compense, exclusivement réservée au beau sexe.
Tiens, au fait, pourquoi? si l'on instituait des ro-
siers? C'est une idée.
Tout jeune homme qui, à vingt et un ans, prouve-
rait qu'il n'a débauché personne, aurait son petit
mérite, par le temps qui court.
Trop de mérite même, vu les moeurs contempo-
raines, où les enfants de quatorze ans écrivent du col-
lège des déclarations à la prima-dona du Boeuf à
l'huile.
Le combat des rosiers cesserait tout de suite, faute
de combattants.
Je retire mon amendement.
3*^ Le voilà donc couru ce fameux Derby! Et,
comme il fallait s'y attendre, toutes les prévisions dés
malins ont été grotesquement déjouées.
C'est pour le Derby comme à l'Académie : les plus
méritants sont sûrs d'échouer.
Je me demande toujours quel attrai^ spécial cette
cette course-là peut avoir pour le bon - blic, qui s'en-
tasse et s'étouffe dans les vagons duAonônin de fer du
Nord. ,;ossèd«j
lits susd '
. de droit;
, et parlant!
De l'amélioration des chevaux nous ne parlerons ' -
même pas, cette plaisanterie est trop vieille. Mais vils
alors, quelle mouche les pique?
S'il ne s'agit que de parier, ne peut-on pas perdre rar
son argent à propos de n'importe quel prix ordinaire? 1
Reste donc un sentiment d'une puérilité invraisem- la ]
blable.
Prudhomme disait à Toto, pour l'encourager au d'j
travail :
— Si tu es sage, je te mènerai dimanche au Palais-
Royal voir manger des truffes au travers les carreaux ne
des restaurants.
Les gens qui se foulent au Derby sont tout à fait de a <
la même école.
Us s'écrasent pour aller voir un monsieur empocher c'<
un prix de 80,000 francs.
Grand bien leur fasse!
ç*'^. Rien de particulier d'ailleurs à signaler que ce
tournoi hippique; la seule nouveauté, c'est l'appari-
tion d'une nouvelle espèce de cocotte :
■ -La- cocotte à renseignements.
Cela fait la chaîne. La cocotte à renseignements
hante les pockeys et les entrafneurs. Je ne sais pas à
quel prix elle obtient ses renseignements, niais elle
les obtient! Cela fait, la voilà en possession d'un vrai j<
patrimoine. En effet, les jeunes gommeux et autres ti
parieurs se pressent ensuite autour d'elle pour obtenir
un conseil. Il n'y a plus besoin de beauté.
D'où les dialogues suivants : d
— Comment peux-tu être l'amant de cette vieille à
Irma qui a au moins quarante-cinq ans?
— Ah! mon cher, elle m'a déjà désigné quatre
vainqueurs dans les courses de Longchamps. t
Nous allons bien !
#% Il est trop tard pour reparler du banquet noc-
turne d'Orphée aux enfers. Bien tard aussi pour re-
venir sur l'histoire de la Société des gens de lettres,
rayant si drôlement deux de ses membres pour avoir
fait identiquement la même chose que deux autres I
membres, qu'elle maintient énergiquement sur ses
cadres.
D'autre part le théâtre, désespérant de lutter contre
, la canicule anticipée dont nous jouissons, a fait re-
lâche sur toute la ligne.
, Au Gymnase seulement, une toute petite piécette
qu'on pourrait jouer dans les distributions de prix,
tant c'est anodin et vertueux.
Titre : La Femme qui ment.
Morale : Si vous avez un parrain qui vous fasse
cadeau d'une somme d'argent, dites-le tout de suite à
votre mari, sinon vous vous embarquerez dans une
série d'impostures qui n'aboutiront à rien de bon.
Comme vous le voyez, ce n'est pas précisément de
la forcé du Discours de la Méthode de Descartes.
e Mais il fait si chaud !
Et puis, en somme, elles deviennent si clairse-
mées les pièces dont on peut dire :
;_ La mère en permettra le spectacle à sa fille.
i5*]|t A propos d'enfasits, laissez-moi vous conter
'" une bien charmante histoire, dont Bébé est l'héroïne
authentique.
!" Un de nos amis possède une charmante petite fille
l' de trois ans et demi.
Un soir du mois dernier, la fillette voyant passer
'" des demoiselles en blanc se rendant à l'église pour le
l~ mois de Marie, demande à ce qu'on l'y conduise.
a La voilà partie avec sa bonne.
Au retour, son père la questionne.
-e — Eh bien, qu'as-tu vu? qu'as-tu entendu?
— Oh ! c'était bien beau ! et puis il y a un monsieur
qui a parlé.
t, — Et qu'a-t-il dit?
es — Il a parlé bien longtemps.
— Mais, sur quoi ?
as — Sur Adam et Eve.
— Ah, ah! et qu'est-ce qu'il a dit?
te — Il a dit... il a dit... il a dit que c'était Polichi-
u- nelle qui avait fait le mal.
lu — Comment, Polichinelle?
— Certainement... Polichinelle!
' — Bébé, je n'aime pas qu'on mente et qu'on dise de
vilaines choses.
— Bébé, elle, ne ment jamais, dit la petite en ser-
rant les poings et en frappant du pied, jamais, jamais !
Le papa, désireux d'en avoir le coeur net, fait venir
la bonne.
— Voyons, rappelez-vous. Bébé dit qu'on a parlé
d'Adam et d'Eve?
— Oui, Monsieur.
— Mais, où diable a-t-elle pu prendre que Polichi-
nelle avait perdu l'humanité.
— Ma foi, Monsieur... Ah! c'est sans doute... on
a dit que c'était le péché originel ?
—■ Tu vois bien, intervint le bébé triomphant, que
c'est Polichinelle!
Il a fallu provisoirement renoncer à la détromper.
PIERRE VÉRON.
ANECDOTES ET RACONTARS.
C'était dans un salon.
Les femmes, ce soir-là, étaient toutes belles; les
jeunes gens (tous!) étaient polis. On riait, on chan-
tait; on causa....
Puis l'on se regarda un peu... beaucoup !
Le froufrou des robes de soie, le son harmonieux
des voix féminines, l'éclat des bougies, l'éclair des
diamants....
Le vague, l'inconnu, le rêve!
On se regardait — encore — on se regarda long-
temps.
Personne ne dit plus mot.
Une jeune fille se leva....
Diaphane, le front velouté, les lèvres roses, les
paupières soyeuses.
Elle posa son bouquet sur la chaise, bouquet blanc
I comme sa robe, comme ses bottines de satin; bouquet
blanc de l'innocence.
Elle alla au piano.
Ses petites mains sautillaient, fébriles, sur les tou-
ches d'ivoire.
Elle jouait une valse mélodieuse, enivrante.
Et jeunes gens et jeunes filles dansèrent.
O les poses gracieuses! O les provoquants sourires!
Que c'était beau!
Un jeune homme était là, regardant cette fête, re-
, gardant la jeune fille diaphane.
' Perdu dans sa contemplation, ivre d'amour, fou, il
alla tomber sur une chaise....
La chaise où était le bouquet blanc! ! !
Pardon! ô pardon, mademoiselle, dit-il à la jeune
fille, à la chaste enfant.
Il pleurait.
— Consolez-vous, monsieur, répondit-elle de sa
plus douce voix : je vous excuse... on ne peut pas
avoir les yeux partout.
*
* *
r . •
Entretien dans un atelier de sculpteur :
— Dieu ! la belle femme !
— Elle est parfaite.
— Il ne lui manque que la parole.
— C'est bien pour ça!...
le *
* *
Uni? mère, femme d'esprit, se trouvant dans une
poR;!! .» intéressante, disait à sa petite fille :
— Puisque tu as été bien sage depuis quelque temps,
je veux d'ici peu te donner un petit frère... ou une
petite soeur.
— Oh! reprit l'enfant, quel bonheur, maman! Mais
papa le sait-HP
*
PENSÉES ET RÉFLEXIONS.
ii« *** H- n'y a Pas ae rosses sans échine.
1**^ Le soleil cuit pour tout le monde.
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