Titre : Journal amusant : journal illustré, journal d'images, journal comique, critique, satirique, etc.
Éditeur : Aubert et cie (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-08-10
Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327966940
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37721 Nombre total de vues : 37721
Description : 10 août 1861 10 août 1861
Description : 1861/08/10 (N293). 1861/08/10 (N293).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55011834
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
N* 293. JOURNAL AMUSANT. 3
LES COULISSES DE L'HIPPODROME PENDANT UNE REPRÉSENTATION DES SOUVENIRS D'AFRIQUE,
par MARCELIN (suite). -
L'homme fait une grimace outrageante, et bientôt
iprès : ,
— If. Pigelel? Ah! il y à beau temps, belle heurette,
que nous n'avons pas Ça ici !
Et, tout en se remettant à son travail, il chantonne
l'air des Fraises.
Une autre fois vous avez plus de chance, mais vous
avez toujours le même langage bizarre, qui sera, hélas!
le beau langage français dans vingt ans d'ici. Vous ac-
courez, vous saluez à demi par une petite inclinaison de
tête et vous dites :
— Mademoiselle Myrra de Beauvoisis, s'il vous plaît!
— Au cintième, là porte du mellieu.
Et le concierge, qui est assis en robe de chambre à ra-
mages sur un fauteuil eh tapis tigré, croit très-sérieuse-
ment avoir parlé avec autant d'élégance que M. François
Ponsard, auteur à'Agnès de Méranie et membre de l'Aca-
démie française.
*■*
L'écriteau du propriétaire dit aux habitants de la mai-
son ou à ceux qui viennent les voir : Parlez au concierge;
— mais, en réalité, c'est bien le concierge qui parle le
plus souvent, si ce n'est toujours.
Il m'a été donné d'entendre le speech d'un portier à un
jeune musicien chevelu, pauvre fruit sec du Conserva-
toire qui étudiait les mélodies de Schubert du matin au
soir. Hélas! c'était sa seule façon de faire du bruit.
L'homme s'était même présenté sans saluer dans la
cénobie de l'artiste. —Retenez, je vous prie, cette ob-
servation en passant : — Les pauvres de Paris ne con-
sentent jamais à être polis avec les pauvres.;—Avec les
riches, ils sont humbles jusqu'à la bassesse. — Mais je
reviens au speech du portier à. mon musicien :
— Jeune homme, vaudrait mieux pour vous que vous
jouéreriez du cor de chasse que du piano. D'abord le piano
donne envie de danser, que c'est donc imoral. Ensuite,
secundo, le propriltiétatré z'a é\é trompé par un piano
droit qui lui z'a dérobé le coeur de son épouse, y a trois
mois au terme d'octobre; du depuis il ne peut pas voir
cet instrument perfide en peinture. Raison pourquoi je
vous apporté un papier timbré où l'on vous donne congé.
Et il faisait claquer sa langue sur son palais à la ma-
nière des anthropophages du Canada.
*
• *
Mais passe pour cet effroyable idiome du portier. Quoi-
que ce fonctionnaire à cordon soit le bras droit du maître,
quoiqu'il se donne des allures de premier ministre, on lui
passerait encore et son dictionnaire et son style, car, au
bout du compte, les pataquès sont un tort personnel; mais
en ce qui concerne la littérature des écriteaux, toute lit-
térature doit nécessairement remonter au propriétaire, le
véritable auteur du délit.
En lisant ou en entendant jouer le théâtre de Molière,
vous avez vu qu'un certain personnage des comédies du
Contemplateur voulait qu'on assujettît la rédaction des
enseignes de Paris à une règle des plus sévères. Oh a ri
de la proposition. Le brave homme demandait une chose
utile pourtant et fort sensée. En France, àPàris surtout,
de quoi rirà-t-on si l'on ne se moque pas de ceux qui ont
raison!
Enseignes et écriteaux, c'est blanc bonnet et bonnet
blanc. Les propriétaires de Paris abusent du privilège
qu'a un honnête homme de noircir une pancarte. Sur
celles qu'ils suspendent à des clous ou à des ficelles au
frontispice de leurs maisons, ils mettent tout ce qui leur
passe par là tête. Laissons de côté les questions de forme,
si vous voulez. Tout le mondé n'a pas le système nerveux
aussi sensible que M. Théodore Jouffroy, ni l'oeil aussi
irritable que le prosateur si correct qui à écrit Colomba.
Ne parlons donc que du fond des choses. Je tiens les
écriteaux actuels pour menteurs, enclins à la tromperie,
usant de sophistication. Je dis qu'ils annoncent tout autre
objet que celui qu'on donne. Je passe que, sauf de rares
exceptions, il faudrait en faire un tas immense et les faire,
disparaître dans un auto-dà-fê expiatoire.
LES COULISSES DE L'HIPPODROME PENDANT UNE REPRÉSENTATION DES SOUVENIRS D'AFRIQUE,
par MARCELIN (suite). -
L'homme fait une grimace outrageante, et bientôt
iprès : ,
— If. Pigelel? Ah! il y à beau temps, belle heurette,
que nous n'avons pas Ça ici !
Et, tout en se remettant à son travail, il chantonne
l'air des Fraises.
Une autre fois vous avez plus de chance, mais vous
avez toujours le même langage bizarre, qui sera, hélas!
le beau langage français dans vingt ans d'ici. Vous ac-
courez, vous saluez à demi par une petite inclinaison de
tête et vous dites :
— Mademoiselle Myrra de Beauvoisis, s'il vous plaît!
— Au cintième, là porte du mellieu.
Et le concierge, qui est assis en robe de chambre à ra-
mages sur un fauteuil eh tapis tigré, croit très-sérieuse-
ment avoir parlé avec autant d'élégance que M. François
Ponsard, auteur à'Agnès de Méranie et membre de l'Aca-
démie française.
*■*
L'écriteau du propriétaire dit aux habitants de la mai-
son ou à ceux qui viennent les voir : Parlez au concierge;
— mais, en réalité, c'est bien le concierge qui parle le
plus souvent, si ce n'est toujours.
Il m'a été donné d'entendre le speech d'un portier à un
jeune musicien chevelu, pauvre fruit sec du Conserva-
toire qui étudiait les mélodies de Schubert du matin au
soir. Hélas! c'était sa seule façon de faire du bruit.
L'homme s'était même présenté sans saluer dans la
cénobie de l'artiste. —Retenez, je vous prie, cette ob-
servation en passant : — Les pauvres de Paris ne con-
sentent jamais à être polis avec les pauvres.;—Avec les
riches, ils sont humbles jusqu'à la bassesse. — Mais je
reviens au speech du portier à. mon musicien :
— Jeune homme, vaudrait mieux pour vous que vous
jouéreriez du cor de chasse que du piano. D'abord le piano
donne envie de danser, que c'est donc imoral. Ensuite,
secundo, le propriltiétatré z'a é\é trompé par un piano
droit qui lui z'a dérobé le coeur de son épouse, y a trois
mois au terme d'octobre; du depuis il ne peut pas voir
cet instrument perfide en peinture. Raison pourquoi je
vous apporté un papier timbré où l'on vous donne congé.
Et il faisait claquer sa langue sur son palais à la ma-
nière des anthropophages du Canada.
*
• *
Mais passe pour cet effroyable idiome du portier. Quoi-
que ce fonctionnaire à cordon soit le bras droit du maître,
quoiqu'il se donne des allures de premier ministre, on lui
passerait encore et son dictionnaire et son style, car, au
bout du compte, les pataquès sont un tort personnel; mais
en ce qui concerne la littérature des écriteaux, toute lit-
térature doit nécessairement remonter au propriétaire, le
véritable auteur du délit.
En lisant ou en entendant jouer le théâtre de Molière,
vous avez vu qu'un certain personnage des comédies du
Contemplateur voulait qu'on assujettît la rédaction des
enseignes de Paris à une règle des plus sévères. Oh a ri
de la proposition. Le brave homme demandait une chose
utile pourtant et fort sensée. En France, àPàris surtout,
de quoi rirà-t-on si l'on ne se moque pas de ceux qui ont
raison!
Enseignes et écriteaux, c'est blanc bonnet et bonnet
blanc. Les propriétaires de Paris abusent du privilège
qu'a un honnête homme de noircir une pancarte. Sur
celles qu'ils suspendent à des clous ou à des ficelles au
frontispice de leurs maisons, ils mettent tout ce qui leur
passe par là tête. Laissons de côté les questions de forme,
si vous voulez. Tout le mondé n'a pas le système nerveux
aussi sensible que M. Théodore Jouffroy, ni l'oeil aussi
irritable que le prosateur si correct qui à écrit Colomba.
Ne parlons donc que du fond des choses. Je tiens les
écriteaux actuels pour menteurs, enclins à la tromperie,
usant de sophistication. Je dis qu'ils annoncent tout autre
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