Titre : Journal amusant : journal illustré, journal d'images, journal comique, critique, satirique, etc.
Éditeur : Aubert et cie (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-06-04
Contributeur : Philipon, Charles (1800-1862). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327966940
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37721 Nombre total de vues : 37721
Description : 04 juin 1864 04 juin 1864
Description : 1864/06/04 (N440). 1864/06/04 (N440).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55010542
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, LC2-1681
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
6 JOURNAL AMUSANT. N° 44{ p 44
. •^r**7'^T"~~^——^——^———— . ■ , , , _ ^ ^
PETITE PHYSIOLOGIE DE LA CERISE, — par J. PELCOCQ (suite).
LES PREMIÈRES BOUCLES D'OREILLE.
22230
A UNE PETITE DAME.
Cadeau beaucoup moins coûteux qu'un huit ressorts; ne pas s'étonner si l'on
vous répond :Des navels!
N. B. — Prendre cette réponse pour une boutade spirituelle, et non comme
une protestation du goût en faveur du légume.
22331
LES CERISES DE M0NTM0RENGÏ.
Prétexte à une partie d'ânes avec tous ses charmes et toutes «es émotions.-
22232 H
AVIS AUX NAÏFS. B
— Des cerises à Montmorency? on voit bien qt»B
vous êtes un iarceur de Parisien. Faut aller à I2H
halle si vous en voulez, donc! ■
MORT DU SIFFLET.
Le sifflet vient de rendre le dernier son ; c'est la liberté
des théâtres qui l'a tué.
Dernier instrument de torture du moyen âge, vestige
de l'ancienne barbarie, démenti forcé aux principes de 89,
le sifflet résistait encore à toutes les attaques, à toutes les
inventions, à toutes les malédictions.
On avait aboli la marque, en ne pouvait obtenir la
suppression du sifflet.
C'est en vaiii que les philosophes et les philanthropes
s'écriaient : « Vous ne voulez plus de la mort en matière
politique, et vous la maintenez en matière dramatique. •»
Allons, un peu de logique, messieurs les partisans du
sifflet, répondez à ces questions : Sifflez-vous à l'Expo-
sition les peintres dont les tableaux ne vous plaisent pas?
non; les musiciens dont l'album vous endort? non encore;
les orateurs dont l'éloquence vous donne la migraine?
non, toujours non ; pourquoi donc infligez-vous au comé-
dien seul la peine du sifflet?
Ce restaurateur vous a dtinné hier un mauvais bifteck ;
vous tirez non pas une clef, mais de l'argent de votre
poche ; vous payez le gargotier, et vous ne retournez plus
chez lui ; faites-en autant avec ce directeur de théâtre, c
laissez là ses biftecks, c'est-à-dire ses ténors, s'ils vous t
paraissent coriaces, mais ne les sifflez pas. {
Siffler, qu'est-ce que cela prouve? Voilà un ténor qui (
arrive courbé sous le poids des couronnes des Bordelais ;
c'était un Duprez, un Fraschini, sur les bords de la Gi- <
ronde ; sur les rives du Rhône, ce n'est plus qu'un rien ;
les Lyonnais le trouvent détestable, c'est leur droit; mais
pourquoi le sifflent-ils quand il dépend d'eux de ne pas i
l'entendre ; a-t-on le droit d'insulter un homme parce qu'il
vous déplaît?
A cela les siffleurs répondaient : « Que voulez-vous,
l'industrie dramatique est une industrie privilégiée ; si un
restaurateur vend de mauvais biftecks, je vais chez son
voisin qui en vend de bons; je ne siffle ni les peintres, ni
les musiciens, ni les orateurs, parce que je puis choisir
entre les tableaux, les albums et les discours, tandis que
je ne puis choisir entre les théâtres, et par conséquent
entre les ténors; nous avons un directeur privilégié dans
notre ville, et quiconque montre quelque chose au public
pour de l'argent est obligé de lui payer une redevance;
dernièrement il a fait dresser procès-verbal contre des en-
fants qui faisaient voir des souris blanehes.
>• Comme abonnés nous payons ce directeur, comme
citoyens nous le subventionnons ; de là un double mécoM
tentement qui ne peut se traduire que d'une façon éncWf
gique. C'est de l'abonnement et de la subvention ve'sWJ
que naît le besoin de sifflery, » H
Ces raisons ne valaient, pas grand'chose avant la libenBj
des théâtres, maintenant elles ne valent plus rien dutoiiBJ
La plupart des grandes villes ayant supprimé la su»
vention théâtrale, les directeurs n'ont plus désormais
répondre de leur troupe devant le contribuable; l'abonn
s'abonne comme il veut et comme il peut. La fornw' 1
des débuts est supprimée :
« J'ai quarante ans bientôt, nous disait dernièremei
un des meilleurs ténors de nos théâtres des départemen !
vous ne sauriez croire quelle humiliation c'était pour m
de lire en tête d'une affiche :
« POUR LES DÉBUTS DE X
». PREMIÈRE REPRÉSENTATION DES HUGUENOTS.
» Débuter chaque année, être un débutant jusqu a
fin de sa carrière, rester soumis à un perpétuel novtf 1
être obligé de se dire : Je suis ici un artiste honnête
distingué; là, je vais devenir un histrion auquel onj
tera des pommes cuites, quel supplice ! Enfin, m en v
délivré, je n'ai plus peur désormais qu'on me siffle, ]e
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PETITE PHYSIOLOGIE DE LA CERISE, — par J. PELCOCQ (suite).
LES PREMIÈRES BOUCLES D'OREILLE.
22230
A UNE PETITE DAME.
Cadeau beaucoup moins coûteux qu'un huit ressorts; ne pas s'étonner si l'on
vous répond :Des navels!
N. B. — Prendre cette réponse pour une boutade spirituelle, et non comme
une protestation du goût en faveur du légume.
22331
LES CERISES DE M0NTM0RENGÏ.
Prétexte à une partie d'ânes avec tous ses charmes et toutes «es émotions.-
22232 H
AVIS AUX NAÏFS. B
— Des cerises à Montmorency? on voit bien qt»B
vous êtes un iarceur de Parisien. Faut aller à I2H
halle si vous en voulez, donc! ■
MORT DU SIFFLET.
Le sifflet vient de rendre le dernier son ; c'est la liberté
des théâtres qui l'a tué.
Dernier instrument de torture du moyen âge, vestige
de l'ancienne barbarie, démenti forcé aux principes de 89,
le sifflet résistait encore à toutes les attaques, à toutes les
inventions, à toutes les malédictions.
On avait aboli la marque, en ne pouvait obtenir la
suppression du sifflet.
C'est en vaiii que les philosophes et les philanthropes
s'écriaient : « Vous ne voulez plus de la mort en matière
politique, et vous la maintenez en matière dramatique. •»
Allons, un peu de logique, messieurs les partisans du
sifflet, répondez à ces questions : Sifflez-vous à l'Expo-
sition les peintres dont les tableaux ne vous plaisent pas?
non; les musiciens dont l'album vous endort? non encore;
les orateurs dont l'éloquence vous donne la migraine?
non, toujours non ; pourquoi donc infligez-vous au comé-
dien seul la peine du sifflet?
Ce restaurateur vous a dtinné hier un mauvais bifteck ;
vous tirez non pas une clef, mais de l'argent de votre
poche ; vous payez le gargotier, et vous ne retournez plus
chez lui ; faites-en autant avec ce directeur de théâtre, c
laissez là ses biftecks, c'est-à-dire ses ténors, s'ils vous t
paraissent coriaces, mais ne les sifflez pas. {
Siffler, qu'est-ce que cela prouve? Voilà un ténor qui (
arrive courbé sous le poids des couronnes des Bordelais ;
c'était un Duprez, un Fraschini, sur les bords de la Gi- <
ronde ; sur les rives du Rhône, ce n'est plus qu'un rien ;
les Lyonnais le trouvent détestable, c'est leur droit; mais
pourquoi le sifflent-ils quand il dépend d'eux de ne pas i
l'entendre ; a-t-on le droit d'insulter un homme parce qu'il
vous déplaît?
A cela les siffleurs répondaient : « Que voulez-vous,
l'industrie dramatique est une industrie privilégiée ; si un
restaurateur vend de mauvais biftecks, je vais chez son
voisin qui en vend de bons; je ne siffle ni les peintres, ni
les musiciens, ni les orateurs, parce que je puis choisir
entre les tableaux, les albums et les discours, tandis que
je ne puis choisir entre les théâtres, et par conséquent
entre les ténors; nous avons un directeur privilégié dans
notre ville, et quiconque montre quelque chose au public
pour de l'argent est obligé de lui payer une redevance;
dernièrement il a fait dresser procès-verbal contre des en-
fants qui faisaient voir des souris blanehes.
>• Comme abonnés nous payons ce directeur, comme
citoyens nous le subventionnons ; de là un double mécoM
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des débuts est supprimée :
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un des meilleurs ténors de nos théâtres des départemen !
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« POUR LES DÉBUTS DE X
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» Débuter chaque année, être un débutant jusqu a
fin de sa carrière, rester soumis à un perpétuel novtf 1
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