Titre : L'Art pour tous : encyclopédie de l'art industriel et décoratif / M. Émile Reiber, directeur-fondateur
Éditeur : A. Morel & cie (Paris)
Éditeur : Librairies-imprimeries réuniesLibrairies-imprimeries réunies (Paris)
Date d'édition : 1891-11-01
Contributeur : Reiber, Émile (1826-1893). Directeur de publication
Contributeur : Sauvageot, Claude (1832-1885). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327026616
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8250 Nombre total de vues : 8250
Description : 01 novembre 1891 01 novembre 1891
Description : 1891/11/01 (BULLETIN,N71 = A30,N754)-1891/11/30. 1891/11/01 (BULLETIN,N71 = A30,N754)-1891/11/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5483178d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3774
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
et très ciselés récités devant lui par M. Donnay: \
Le Champ des orchidées nous montre ses fleurs
balancées par un vent lubrique, qui emporte
dans les airs en nuages gracieux la valse des
affolées d'amour. Je citerai pour mémoire la
Galerie des statues et le Sabbat, deux tableaux
appartenant au genre monochrome. Viennent
ensuite : l'Origine d'une fortune et la Bourse
ou Lévy, deux maîtresses oeuvres, surtout la pre-
mière. VOrigine d'une fortune nous transporte
dans l'Egypte pharaonique. Le fleuve sacré
coule majestueux, reflétant profondément un
ciel puissant ; un bois de palmiers borde la rive
opposée au spectateur. Tandis que des théories
de femmes puisent l'eau du divin Hapi, pour
Ta transporterdans leurs demeures, mêlant ainsi
à nos yeux la grande splendeur simple de la
composition antique à la riche coloration du
paysage moderne, le jeune Moïse arrive dans
son berceau flottant dont il est tiré par la fille
du beau Seti. La corbeille, vide de son précieux
fardeau, est entourée par de jeunes voyous
hébreux qui s'en emparent en criant de toute
la force de leurs poumons et jouent ainsi pour
la première fois au jeu de l'agent de change. La
Bourse ou Lévy nous montre le monument de la
rue Vivienne incendié et, sur ses reflets fumants,
deux agioteurs, deux barons descendant des
jeunes bousculés du Nil, occupés à comploter
quelque bonne affaire aussi véreuse que lucra-
tive. Le monument ruiné est d'une silhouette
superbe et le ciel éclairé par les lueurs sinistres ;
de l'incendie est d'un effet grandiose. Au beau
milieu de la conversation criminelle des finan-
ciers, le Christ apparaît lumineux, le front tout
ensanglanté par ses épines, entre les deux
barons qui s'enfuient éperdus. L'impression
dramatique est saisissante. La Guerre, tel est le
titre du tableau suivant, nous montre un
champ de bataille s'étendant à perte de vue,
tout couvert d'hommes et de chevaux morts, de
canons démontés, de caissons brisés et d'armes
éparses. A l'horizon, un village brûle et la fumée
zèbre le ciel d'une longue tache sombre. Je suis
heureux de constater que l'artiste a su éviter la
banalité mélodramatique si commune dans ces
sortes de compositions. Son champ de carnage
est terrible par l'étendue du terrain et la sim-
plicité de l'arrangement. De plus il.a évité de se
répéter dans l'exécution dé ces deux incendies
qui se suivent sans se nuire. L'avant-dernier
tableau représente un immense palais que des
ouvriers construisent pour eux-mêmes, une sorte
de phalanstère où ils vivront en frères, jouissant
du bénéfice de ^association. Le décor est de
tous points admirable. La charpente en fer colos-
sale du palais se détache sur un ciel d'aurore
qui éclaire jusqu'au fond de l'immense chantier.
Ce tableau est un de ceux qui conquièrent à
M. Rivière un succès mérité. Enfin la pièce
finit sur une vue, de Notre-Dame aux premières
lueurs du matin. La vieille cathédrale se détache,
éclairée par des rayons rosés, de la Morgue dont
on aperçoit la silhouette au premier plan. C'est là
encore le résultat d'un truc simple; et, si j'ad-
mire ces trucs d'une ingéniosité et d'une délica-
tesse incomparables, combien davantage m'in-
clinerai-je pour saluer les résultats rêvés avec
leur aide, les oeuvres d'art merveilleuses dont
l'admiration s'impose en donnant la sensation
élevée des grands aspects de la nature !
Je le répète donc encore, pensant l'avoir
démontré, l'art du décor d'ombres a progressé
chaque année et nous devons ces progrès à
M. Rivière, qui, j'en suis convaincu, nous en
réserve bien d'autres.
Le Chat noir donne cette saison, commeje l'ai
dit en commençant, en même temps qu'Ailleurs,
deux autres pièces :
Le lever de rideau : Une Affaire d'honneur,
de M. Jules Jouy, est une farce très amusante,
mise en ombres pures suivant la tradition primi-
tive par M.. Fernand Fau.
Le Carnaval de Venise est une oeuvre élégam-
ment traitée par MM. Maurice Vaucaire et Louis
Morin.
M. Vaucaire a fait des vers zinzolins, frisés,
poudrés, calamistrés, pomponnés comme les
gais modèles du bon peintre Tiepolo qu'il met
en scène. Sa pièce est d'un bout à l'autre
exquise de grâce et de charme et il se sert avec
une grande habileté de son organe harmonieux
pour dire ses beaux vers qui nous font revivre
pendant vingt minutes en plein xvme siècle,
loin des banalités bourgeoises de l'existence
actuelle.
M. Louis Morin est bien connu par les livres
dont il a écrit le texte et dessiné les illustrations.
Tout le monde a lu, j'en suis certain, le Cabaret
du Puits sans vin, Jeannic et les Amours de
Gilles. Il s'est admirablement associé à la pen-
sée de M. Vaucaire et a ranimé de sa brosse
magique la Venise du xvme siècle qu'il a si bien
étudiée. Son second tableau est de beaucoup le
plus remarquable des deux. La fête bat son plein
devant la piazetta et les gondoles, enguirlandées
de fleurs et de girandoles, se montrent sur tous
les points. D'autres gondoles passent au premier
plan, renfermant des groupes merveilleusement
rêvés et exécutés avec une grâce exquise. La
polychromie est obtenue par les procédés un
peu perfectionnés de la Tentation.
En résumé, bonne pièce et succès pour les
auteurs.
Et, puisque je me suis occupé dans cette
étude de la décoration au Chat noir, je demande
à consacrer quelques lignes à un des artistes les
plus : originaux parmi ceux qui fréquentent
habituellement cet établissement. S'il n'a jamais
peint de décors pour les pièces, il a fait souvent
pour leurs programmes des dessins décoratifs
qui sont des oeuvres de maître. J'ai nommé
M. Georges Auriol. C'est un fin entre les fins
que M. Auriol, un délicat entre les délicats.
Aquarelliste distingué entre et hors pairs, il con-
naît les fleurs et les rend aussi bien que Hokusaï,
Outamaro ou Keisaï Kitao Masayoshi. Japonais
par l'âme et. les doigts, il est bien Parisien par
la physionomie et la pensée. J'ai rencontré peu
d'hommes qui possédassent comme lui la vie de
la plante, ses attitudes, ses moeurs et ses hôtes
habituels. Il tord une tige de pavot, déploie les
ailes d'une libellule et la lance dans l'espace
avec une grâce simple et vraie qui désespérerait
et ravirait en même temps un élève de Tosa ; ou
bien il trace dans un mon un iris dont le grand
Kôrin lui-même eût égalé mais non surpassé la
facture libre. Jugez-en plutôt sur l'admirable
couverture du programme des trois dernières
pièces dont je viens de vous parler.
ODON GUENEAU DE MUSSY.
Beaux-Arts
Exposition de l'oeuvre de Raffet. — Nous
devions avoir successivement deux expositions
dés oeuvres du célèbre peintre, dessinateur,
lithographe.
L'une était organisée par notre confrère de
l'Événement, M. Gonzague-Privat, dans les gale-
ries du Théâtre d'Application, gracieusement
mises à sa disposition par M. Bodinier. Un comité
s'était formé pour la réception et le classement
des ouvrages prêtés par les collectionneurs. Le
produit des entrées devait être versé à la sous-
cription du monument Raffet.
On sait que ce monument doit être élevé par
les soins d'un comité formé des membres de la
Sabretache, qui a pour président le peintre
Edouard Détaille.,
Ce comité avait décidé, de son côté, d'orga-
niser une exposition très complète des lithogra-
phies, aquarelles, peintures, croquis et souve-
nirs du maître.
Depuis quelques jours, après une réunion
préparatoire, les deux comités sont fondus en
un seul.
Déjà assuré du concours de la famille Raffet,
le comité définitif s'est adjoint, pour mener à
bien son oeuvre, plusieurs hautes personnalités,
parmi lesquelles on peut dès à présent citer :
M. le duc d'Aumale, président d'honneur ;
MM. Gérôme et Roujon, directeur des Beaux-
Arts, présidents ; MM. le général Vanson, Cossé-
Brissac, Marmottan, Cain, Giacomelli, etc.
Le comité prie, dès à présent, toutes les per-
sonnes possédant des oeuvres de Raffet et
désireuses de participer à cette exposition, qui
promet d'être un véritable événement artistique,
de vouloir bien adresser leur adhésion à M. Mil-
lot, 117, avenue des Champs-Elysées, trésorier
du comité.
-G-
Bourses fondées par le Conseil général
de la Seine. — Les jeunes artistes qui vou-
draient se porter candidats, pour l'année 1892,
aux bourses fondées par le Conseil général (déli-
bération du 16 novembre 1881), sont invités à se
faire inscrire à l'Hôlel de Ville, escalier D,
2e étage (bureau des beaux-arts) en apportant
les pièces nécessaires.
Ces bourses, pour l'année 1892, sont au
nombre de cinq, de 1,200 francs chacune, el
doivent être réparties entre les jeunes peintres
ou sculpteurs sans fortune, nés dans le déparle-
ment de la Seine, el qui auront, dans leur spé-
cialité, remporté le plus de récompenses à la fin
de leurs éludes, ou dont le talent se sera déjà
affirmé par une première oeuvre.
Les architectes et musiciens ayant obtenu un
deuxième grand prix de Rome sont également
admis à prendre part à ce concours.
Les demandes seront reçues jusqu'au 31 dé-
cembre 1891 inclus.
-O-
Exposition des maîtres hollandais à
Paris. — Le Kunslclub (cercle des arts) de
Rotterdam organise, au profit des pauvres de
Paris, une exposition de peinture des maîtres
hollandais.
L'exposition sera ouverte, au pavillon de la
Ville de Paris, Champs-Elysées, du lor au
31 décembre, de dix heures à quatre heures.
-0-
École des Beaux-Arts. — Le Ministre de
! l'Instruction publique et des Beaux-Arts vient
de nommer professeur de l'histoire générale
d'architecture, à l'École des Beaux-Arls, M. Lu-
cien Magne, archilecle du gouvernement, en
remplacement de M. Lenoir.
-O-
' Le Japon à Paris. — Nous visitions, il y a
quelques jours, la galerie Hayiashi, et nous
sommes sorti absolument émerveillé de la
; réunion d'objets d'art, de laques, d'estampes en
; couleurs, réunie en quelques salles par cet infa-
tigable chercheur, au goût sûr et délicat. Nous
ne saurions trop engager nos lecteurs et nos
' lectrices, amateurs des arts de l'Extrême-Orient,
à faire comme nous le pèlerinage de la rue de la
; Victoire, 65. Une promenade dans les galeries
; Hâyiàshi vaut une visite à un musée : et vous y
aurez cet avantage, qui a bien son prix, d'y
| trouver un cicérone aussi érudit que complai-
sant, connaissant à fond l'histoire et la valeur
vraie des mille objels qui défileront sous vos
yeux.
Nécrologie
M. LÉOPOLD GENTIL, ancien inspecteur des
édifices diocésains, ancien architecte en chef du
déparlement du Gers, vient de mourir, à Auch,
après une longue carrière, exceptionnellement
remplie. On lui doit, à Auch, la restauration de
la préfecture, le Palais de Justice, les prisons,
l'asile des aliénés, la promenade de l'escalier
monumental, etc., etc., et, dans le département
et les environs, un grand nombre d'églises, de
villas, de châteaux. M. Gentil fut un des premiers
abonnés de l'Art pour tous ; il était resté, depuis,
fidèle à notre publication, qu'il n'a cessé d'en-
courager de ses bons conseils et de sa propa^
gande.
Le Champ des orchidées nous montre ses fleurs
balancées par un vent lubrique, qui emporte
dans les airs en nuages gracieux la valse des
affolées d'amour. Je citerai pour mémoire la
Galerie des statues et le Sabbat, deux tableaux
appartenant au genre monochrome. Viennent
ensuite : l'Origine d'une fortune et la Bourse
ou Lévy, deux maîtresses oeuvres, surtout la pre-
mière. VOrigine d'une fortune nous transporte
dans l'Egypte pharaonique. Le fleuve sacré
coule majestueux, reflétant profondément un
ciel puissant ; un bois de palmiers borde la rive
opposée au spectateur. Tandis que des théories
de femmes puisent l'eau du divin Hapi, pour
Ta transporterdans leurs demeures, mêlant ainsi
à nos yeux la grande splendeur simple de la
composition antique à la riche coloration du
paysage moderne, le jeune Moïse arrive dans
son berceau flottant dont il est tiré par la fille
du beau Seti. La corbeille, vide de son précieux
fardeau, est entourée par de jeunes voyous
hébreux qui s'en emparent en criant de toute
la force de leurs poumons et jouent ainsi pour
la première fois au jeu de l'agent de change. La
Bourse ou Lévy nous montre le monument de la
rue Vivienne incendié et, sur ses reflets fumants,
deux agioteurs, deux barons descendant des
jeunes bousculés du Nil, occupés à comploter
quelque bonne affaire aussi véreuse que lucra-
tive. Le monument ruiné est d'une silhouette
superbe et le ciel éclairé par les lueurs sinistres ;
de l'incendie est d'un effet grandiose. Au beau
milieu de la conversation criminelle des finan-
ciers, le Christ apparaît lumineux, le front tout
ensanglanté par ses épines, entre les deux
barons qui s'enfuient éperdus. L'impression
dramatique est saisissante. La Guerre, tel est le
titre du tableau suivant, nous montre un
champ de bataille s'étendant à perte de vue,
tout couvert d'hommes et de chevaux morts, de
canons démontés, de caissons brisés et d'armes
éparses. A l'horizon, un village brûle et la fumée
zèbre le ciel d'une longue tache sombre. Je suis
heureux de constater que l'artiste a su éviter la
banalité mélodramatique si commune dans ces
sortes de compositions. Son champ de carnage
est terrible par l'étendue du terrain et la sim-
plicité de l'arrangement. De plus il.a évité de se
répéter dans l'exécution dé ces deux incendies
qui se suivent sans se nuire. L'avant-dernier
tableau représente un immense palais que des
ouvriers construisent pour eux-mêmes, une sorte
de phalanstère où ils vivront en frères, jouissant
du bénéfice de ^association. Le décor est de
tous points admirable. La charpente en fer colos-
sale du palais se détache sur un ciel d'aurore
qui éclaire jusqu'au fond de l'immense chantier.
Ce tableau est un de ceux qui conquièrent à
M. Rivière un succès mérité. Enfin la pièce
finit sur une vue, de Notre-Dame aux premières
lueurs du matin. La vieille cathédrale se détache,
éclairée par des rayons rosés, de la Morgue dont
on aperçoit la silhouette au premier plan. C'est là
encore le résultat d'un truc simple; et, si j'ad-
mire ces trucs d'une ingéniosité et d'une délica-
tesse incomparables, combien davantage m'in-
clinerai-je pour saluer les résultats rêvés avec
leur aide, les oeuvres d'art merveilleuses dont
l'admiration s'impose en donnant la sensation
élevée des grands aspects de la nature !
Je le répète donc encore, pensant l'avoir
démontré, l'art du décor d'ombres a progressé
chaque année et nous devons ces progrès à
M. Rivière, qui, j'en suis convaincu, nous en
réserve bien d'autres.
Le Chat noir donne cette saison, commeje l'ai
dit en commençant, en même temps qu'Ailleurs,
deux autres pièces :
Le lever de rideau : Une Affaire d'honneur,
de M. Jules Jouy, est une farce très amusante,
mise en ombres pures suivant la tradition primi-
tive par M.. Fernand Fau.
Le Carnaval de Venise est une oeuvre élégam-
ment traitée par MM. Maurice Vaucaire et Louis
Morin.
M. Vaucaire a fait des vers zinzolins, frisés,
poudrés, calamistrés, pomponnés comme les
gais modèles du bon peintre Tiepolo qu'il met
en scène. Sa pièce est d'un bout à l'autre
exquise de grâce et de charme et il se sert avec
une grande habileté de son organe harmonieux
pour dire ses beaux vers qui nous font revivre
pendant vingt minutes en plein xvme siècle,
loin des banalités bourgeoises de l'existence
actuelle.
M. Louis Morin est bien connu par les livres
dont il a écrit le texte et dessiné les illustrations.
Tout le monde a lu, j'en suis certain, le Cabaret
du Puits sans vin, Jeannic et les Amours de
Gilles. Il s'est admirablement associé à la pen-
sée de M. Vaucaire et a ranimé de sa brosse
magique la Venise du xvme siècle qu'il a si bien
étudiée. Son second tableau est de beaucoup le
plus remarquable des deux. La fête bat son plein
devant la piazetta et les gondoles, enguirlandées
de fleurs et de girandoles, se montrent sur tous
les points. D'autres gondoles passent au premier
plan, renfermant des groupes merveilleusement
rêvés et exécutés avec une grâce exquise. La
polychromie est obtenue par les procédés un
peu perfectionnés de la Tentation.
En résumé, bonne pièce et succès pour les
auteurs.
Et, puisque je me suis occupé dans cette
étude de la décoration au Chat noir, je demande
à consacrer quelques lignes à un des artistes les
plus : originaux parmi ceux qui fréquentent
habituellement cet établissement. S'il n'a jamais
peint de décors pour les pièces, il a fait souvent
pour leurs programmes des dessins décoratifs
qui sont des oeuvres de maître. J'ai nommé
M. Georges Auriol. C'est un fin entre les fins
que M. Auriol, un délicat entre les délicats.
Aquarelliste distingué entre et hors pairs, il con-
naît les fleurs et les rend aussi bien que Hokusaï,
Outamaro ou Keisaï Kitao Masayoshi. Japonais
par l'âme et. les doigts, il est bien Parisien par
la physionomie et la pensée. J'ai rencontré peu
d'hommes qui possédassent comme lui la vie de
la plante, ses attitudes, ses moeurs et ses hôtes
habituels. Il tord une tige de pavot, déploie les
ailes d'une libellule et la lance dans l'espace
avec une grâce simple et vraie qui désespérerait
et ravirait en même temps un élève de Tosa ; ou
bien il trace dans un mon un iris dont le grand
Kôrin lui-même eût égalé mais non surpassé la
facture libre. Jugez-en plutôt sur l'admirable
couverture du programme des trois dernières
pièces dont je viens de vous parler.
ODON GUENEAU DE MUSSY.
Beaux-Arts
Exposition de l'oeuvre de Raffet. — Nous
devions avoir successivement deux expositions
dés oeuvres du célèbre peintre, dessinateur,
lithographe.
L'une était organisée par notre confrère de
l'Événement, M. Gonzague-Privat, dans les gale-
ries du Théâtre d'Application, gracieusement
mises à sa disposition par M. Bodinier. Un comité
s'était formé pour la réception et le classement
des ouvrages prêtés par les collectionneurs. Le
produit des entrées devait être versé à la sous-
cription du monument Raffet.
On sait que ce monument doit être élevé par
les soins d'un comité formé des membres de la
Sabretache, qui a pour président le peintre
Edouard Détaille.,
Ce comité avait décidé, de son côté, d'orga-
niser une exposition très complète des lithogra-
phies, aquarelles, peintures, croquis et souve-
nirs du maître.
Depuis quelques jours, après une réunion
préparatoire, les deux comités sont fondus en
un seul.
Déjà assuré du concours de la famille Raffet,
le comité définitif s'est adjoint, pour mener à
bien son oeuvre, plusieurs hautes personnalités,
parmi lesquelles on peut dès à présent citer :
M. le duc d'Aumale, président d'honneur ;
MM. Gérôme et Roujon, directeur des Beaux-
Arts, présidents ; MM. le général Vanson, Cossé-
Brissac, Marmottan, Cain, Giacomelli, etc.
Le comité prie, dès à présent, toutes les per-
sonnes possédant des oeuvres de Raffet et
désireuses de participer à cette exposition, qui
promet d'être un véritable événement artistique,
de vouloir bien adresser leur adhésion à M. Mil-
lot, 117, avenue des Champs-Elysées, trésorier
du comité.
-G-
Bourses fondées par le Conseil général
de la Seine. — Les jeunes artistes qui vou-
draient se porter candidats, pour l'année 1892,
aux bourses fondées par le Conseil général (déli-
bération du 16 novembre 1881), sont invités à se
faire inscrire à l'Hôlel de Ville, escalier D,
2e étage (bureau des beaux-arts) en apportant
les pièces nécessaires.
Ces bourses, pour l'année 1892, sont au
nombre de cinq, de 1,200 francs chacune, el
doivent être réparties entre les jeunes peintres
ou sculpteurs sans fortune, nés dans le déparle-
ment de la Seine, el qui auront, dans leur spé-
cialité, remporté le plus de récompenses à la fin
de leurs éludes, ou dont le talent se sera déjà
affirmé par une première oeuvre.
Les architectes et musiciens ayant obtenu un
deuxième grand prix de Rome sont également
admis à prendre part à ce concours.
Les demandes seront reçues jusqu'au 31 dé-
cembre 1891 inclus.
-O-
Exposition des maîtres hollandais à
Paris. — Le Kunslclub (cercle des arts) de
Rotterdam organise, au profit des pauvres de
Paris, une exposition de peinture des maîtres
hollandais.
L'exposition sera ouverte, au pavillon de la
Ville de Paris, Champs-Elysées, du lor au
31 décembre, de dix heures à quatre heures.
-0-
École des Beaux-Arts. — Le Ministre de
! l'Instruction publique et des Beaux-Arts vient
de nommer professeur de l'histoire générale
d'architecture, à l'École des Beaux-Arls, M. Lu-
cien Magne, archilecle du gouvernement, en
remplacement de M. Lenoir.
-O-
' Le Japon à Paris. — Nous visitions, il y a
quelques jours, la galerie Hayiashi, et nous
sommes sorti absolument émerveillé de la
; réunion d'objets d'art, de laques, d'estampes en
; couleurs, réunie en quelques salles par cet infa-
tigable chercheur, au goût sûr et délicat. Nous
ne saurions trop engager nos lecteurs et nos
' lectrices, amateurs des arts de l'Extrême-Orient,
à faire comme nous le pèlerinage de la rue de la
; Victoire, 65. Une promenade dans les galeries
; Hâyiàshi vaut une visite à un musée : et vous y
aurez cet avantage, qui a bien son prix, d'y
| trouver un cicérone aussi érudit que complai-
sant, connaissant à fond l'histoire et la valeur
vraie des mille objels qui défileront sous vos
yeux.
Nécrologie
M. LÉOPOLD GENTIL, ancien inspecteur des
édifices diocésains, ancien architecte en chef du
déparlement du Gers, vient de mourir, à Auch,
après une longue carrière, exceptionnellement
remplie. On lui doit, à Auch, la restauration de
la préfecture, le Palais de Justice, les prisons,
l'asile des aliénés, la promenade de l'escalier
monumental, etc., etc., et, dans le département
et les environs, un grand nombre d'églises, de
villas, de châteaux. M. Gentil fut un des premiers
abonnés de l'Art pour tous ; il était resté, depuis,
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