Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur

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96 pages

Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1925-01-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 janvier 1925 01 janvier 1925

Description : 1925/01/01 (A4,T8,N8)-1925/01/31. 1925/01/01 (A4,T8,N8)-1925/01/31.

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5476670g

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

188 Chronique

CHINE

LA CONSÉCRATION DES FAMILLES AU SACRÉ-COEUR.

Sienhsien, le 24 septembre 1924.

Un petit récit « vécu » en attendant l'article sur la Chine et
le. Sacré-Coeur.

Le village de Tsing-tsao-ho, dans la préfecture de Kinghien,
ne se compose que d'environ quarante familles, ou trois cents
âmes, mais il est entièrement chrétien. Ces braves gens ne sotit
pas riches des biens de la terre, et au point de vue spirituel,
quoique tous baptisés, ils ne brillaient pas par leur ferveur.

Il y avait parmi eux des inimitiés tenaces et l'on comptait
aussi des joueurs invétérés. Quoi d'étonnant ! Cet îlot chrétien
n'était-il pas comme perdu au milieu de la vaste mer païenne ?
Et puis, ils ne recevaient que rarement la visite du missionnaire.

Eh 1919, on leur envoya pendant quelque temps un sémi-
nariste qui, sans être prêtre, pouvait au moins les ranimer par
son zèle et ses exhortations. Le premier objet qu'il aperçut, ce
fut la belle statue du Sacré Coeur qui domine le maître-autel de
la petite église. Il en prit texte pour expliquer l'excellence et l'uti-
lité de cette dévotion.

Or, nos chrétiens de Tsing-tsao-ho, qui de père en fils, sont
baptisés depuis deux siècles, et qui, durant la persécution des
Boxeurs, avaient défendu leur foi avec énergie, ces chrétiens
connaissaient à peine ou comprenaient mal la dévotion au Sacré
Coeur. Ils voyaient bien la statue de leur église, mais sa signifi-
cation leur échappait. Ce fut d'abord chez eux de l'étonnement,
puis, bientôt, à la voix persuasive du séminariste, leurs yeux
s'ouvrent, leurs coeurs s'échauffent et s'ébranlent, la piété endor-
mie se ranime ; les voilà à mener une vie plus sérieusement
chrétienne.

Pas tous cependant. Trois des principaux habitants, qui
nourrissaient les uns contre les autres d'antiques haines, refusaient
obstinément de se réconcilier.

Que faire ?

Notre séminariste se rappelle fort à propos que Notre-
Seigneur a promis de do'nner la paix aux familles consacrées à son
Sacré-Coeur. Qu'il obtienne cette consécration et tout sera gagné.

« Allez donc, dit-il à ces ennemis irréconciliables, allez prier
devant la statue qui est dans votre église. »

Ils y vont, et, à la stupéfaction générale, on les voit qui, peu
de temps après, se relèvent, les larmes aux yeux, et vont mutuel-
lement se demander pardon. Quelle joie et quelle édification pour
le village tout entier ! Et non contents de vivre désormais en

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