Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur

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96 pages

Titre : Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1924-08-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850416j

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 01 août 1924 01 août 1924

Description : 1924/08/01 (A4,T7,N3)-1924/09/30 (A4,T7,N4). 1924/08/01 (A4,T7,N3)-1924/09/30 (A4,T7,N4).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k54766388

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-91018

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 19/01/2011

238

Piété

Gustave-Marie BRUNI.

En entendant parler il y a quelques jours des Prêtres morts pendant la
guerre j'ai pensé, cher petit, que vous seriez heureux de connaître l'histoire
d'un enfant comme vous qui, tout petit avait pris la résolution d'être un jour
prêtre; Son désir ne fut pas réalisé sur terre car Jésus vint le prendre pour en
faire « son petit prêtre » là-haut ! Mais vous verrez comment on peut, comment
on doit se préparer à devenir un prêtre de Jésus et, qui sait, peut-être vous
aussi serez heureux de suivre son exemple.

Gustave-Marie Bruni est né à Turin le 6 Mai 1903.
A l'Institut du Sacré-Coeur où on le gardait, pendant qu'on je croyait
tout à ses jeux, il écoutait avec attention la leçon de lecture. Un jour, sa ma-
man fut étonnée de l'entendre déchiffrer assez rapidement les lignes d'un
livre-; il avait appris à lire seul, et, à partir de ce moment, il suivit régulière-
ment la classe.

A l'école il fut bien sage ; il était toujours le premier aux concours. Le
matin, avant les examens, il entrait dans une chapelle et disait :•'■ Jésus, je.
vous recommande mon travail, c'est pour « vous » que je veux le bien faire »

Il était délicieusement bon avec ses petits amis, cherchait ce qui ferait
le plus plaisir à chacun d'eux et disait souvent :« Quand je serai prêtre, je
m en irai missionnaire tout là-bas ; mais je vous aimerai toujours comme je
vous aime aujourd'hui ».

Il aimait aussi beaucoup les pauvres et, lorsque sa petite bourse était
vide, il disait vite un « Ave Maria » pour que « Monsieur le Pauvre » rencontre
une personne qui lui donne de l'argent.

Il ne faut pourtant pas croire que Gustave fût parfait. Lui aussi, comme
vous, avait des défauts, il était vif, il aimait commander, son premier mouve-
ment était toujours de résister lorsqu'on lui demandait quelque chose qui
lui déplaisait ; puis, tout confus, il disait :« Une autre fois j'obéirai tout de
suite ».

Mais on lui dit un jour que la meilleure façon de montrer à Jésusqu'on
l'aimait, c'était d'obéir, et de faire des sacrifices. Depuis ce moment, il se
corrigea de ses défauts. Il ne voulait plus faire du chagrin au « Coeur du bon
Jésus »

Chaque jour, il se privait de quelque chose « pour l'amour de Jésus. »
A table il acceptait tout ce qu'on lui servait et disait joyeusement :« Tout
me plaît à moi ! »

Tout petit, un matin il avait suivi sa maman à la Table Sainte lui disant :
Et moi aussi je veux recevoir Jésus! Mais le Pape n'avait pas encore permis
la communion des tout petits. Gustave dût attendre trois longues années.
Enfin, le 23 Mai 1909, le Supérieur des Salésiens lui fit faire sa première
Communion.

Le soir de ce beau jour, il dit à son père :« Tu sais, papa, maintenant
que j'ai communié, je sens que je pourrai me faire saint : avant, non. » Désor-
mais, chaque semaine, et tous les jours de fête il reçoit Jésus.

Les dernières années de sa vie, il fut souvent malade, il souffrait beau-
coup ; jamais il ne se plaignit. Il disait même en souriant :« Je sens que Jésus
est plus près de moi. Et puis, n'ayant plus autre chose à faire, je peux davan-
tage penser au ciel ! »

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