Titre : Les Trois règnes de la nature : lectures d'histoire naturelle / recueil publié sous la direction du Dr J.-C. Chenu
Éditeur : (Paris)
Date d'édition : 1866-11-24
Contributeur : Chenu, Jean-Charles (1808-1879). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb412246271
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 novembre 1866 24 novembre 1866
Description : 1866/11/24 (N152). 1866/11/24 (N152).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5464848f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-62301
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
LES TROIS REGNES DE LA NATURE
LECTURES D'HISTOIRE NATURELLE
84 Novembre 1866.
N° 152. — 10 centimes.
Ce Recueil paraît une fois par semaine. — On s'abonne à Paris, à la Librairie L. HACHETTE et Cie, boulevard Saint-Germain, n° 77.
Les abonnements se prennent du 1er de chaque mois.—Paris, six mois, 5 fr.; un an, 6 fr. — Départements, six mois, 4 fr.; un an, 8 fr.
LES OIES (suite).
Nous ne nous montrons pas toujours aussi humains en-
vers les animaux, et Pline, dans son Histoire naturelle,
nous apprend qu'il a vu autrefois d'immenses troupeaux
d'Oies qui, de différents cantons de la Gaule, et notam-
ment du pays des Morins (formant aujourd'hui les dépar-
tements du Nord et du Pas-de-Calais), se rendaient à pied
jusqu'à Home, il fait remarquer à ce sujet le moyen em-
ployé par les conducteurs pour parvenir heureusement,
et sans perte, au terme d'un aussi long voyage. « Contrai-
rement à l'usage établi par les Oies libres dans leurs émi-
grations, ils plaçaient toujours au premier rang les plus
fatiguées, afin que, la colonne les poussant en avant, elles
fussent, contre leur gré, forcées d'avancer. » Ce fait suffit
pour peindre l'homme; voici que, dans sa cupidité, il se
montre sans pitié pour de. pauvres oiseaux ; il est plus dur,
plus implacable que les Oies, auxquelles il se croit bien
supérieur.
Nous rougissons d'être obligés de convenir que les
voyages de ces nombreuses troupes d'Oies de la Gaule
n'avaient d'autre but que de satisfaire la gourmandise des
Romans, qui, à celte époque, s'adonnaient aux plaisirs
sensuels de la table. Après avoir soumis le monde par les
armes, le peuple romain énervait les nations et les main-
tenait dans l'esclavage au moyen des jeux du cirque et
des festins, dans lesquels l'Oie gauloise jouait un grand
rôle.
Dans Home libre, avons-nous dit, cet oiseau était vé-
néré comme symbole de la vigilance. Comme en Egypte
et en Grèce, il ne figurait que rarement sur la table des
banquets ; mais dès que Home fut sous le joug des Césars,
on y connut la méthode barbare de l'engraissement des
Oies; on sul, en les privant d'eau, de mouvement et de
lumière, obtenir le développement extraordinaire de leurs
foies, dont la gastronomie fait encore aujourd'hui ses dé-
OIE CENDRÉE OU PREMIÈRE.
LECTURES D'HISTOIRE NATURELLE
84 Novembre 1866.
N° 152. — 10 centimes.
Ce Recueil paraît une fois par semaine. — On s'abonne à Paris, à la Librairie L. HACHETTE et Cie, boulevard Saint-Germain, n° 77.
Les abonnements se prennent du 1er de chaque mois.—Paris, six mois, 5 fr.; un an, 6 fr. — Départements, six mois, 4 fr.; un an, 8 fr.
LES OIES (suite).
Nous ne nous montrons pas toujours aussi humains en-
vers les animaux, et Pline, dans son Histoire naturelle,
nous apprend qu'il a vu autrefois d'immenses troupeaux
d'Oies qui, de différents cantons de la Gaule, et notam-
ment du pays des Morins (formant aujourd'hui les dépar-
tements du Nord et du Pas-de-Calais), se rendaient à pied
jusqu'à Home, il fait remarquer à ce sujet le moyen em-
ployé par les conducteurs pour parvenir heureusement,
et sans perte, au terme d'un aussi long voyage. « Contrai-
rement à l'usage établi par les Oies libres dans leurs émi-
grations, ils plaçaient toujours au premier rang les plus
fatiguées, afin que, la colonne les poussant en avant, elles
fussent, contre leur gré, forcées d'avancer. » Ce fait suffit
pour peindre l'homme; voici que, dans sa cupidité, il se
montre sans pitié pour de. pauvres oiseaux ; il est plus dur,
plus implacable que les Oies, auxquelles il se croit bien
supérieur.
Nous rougissons d'être obligés de convenir que les
voyages de ces nombreuses troupes d'Oies de la Gaule
n'avaient d'autre but que de satisfaire la gourmandise des
Romans, qui, à celte époque, s'adonnaient aux plaisirs
sensuels de la table. Après avoir soumis le monde par les
armes, le peuple romain énervait les nations et les main-
tenait dans l'esclavage au moyen des jeux du cirque et
des festins, dans lesquels l'Oie gauloise jouait un grand
rôle.
Dans Home libre, avons-nous dit, cet oiseau était vé-
néré comme symbole de la vigilance. Comme en Egypte
et en Grèce, il ne figurait que rarement sur la table des
banquets ; mais dès que Home fut sous le joug des Césars,
on y connut la méthode barbare de l'engraissement des
Oies; on sul, en les privant d'eau, de mouvement et de
lumière, obtenir le développement extraordinaire de leurs
foies, dont la gastronomie fait encore aujourd'hui ses dé-
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