Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1891-09-11
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 septembre 1891 11 septembre 1891
Description : 1891/09/11 (Numéro 1191). 1891/09/11 (Numéro 1191).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/04/2008
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Jo~r~c~ ,S~~M~~ ~o~~J~~
Directeur Politique, Rédacteur en chef GEORGES LAGUERRE
j~
ê~oxYYrr~SMi~c~ s
'JULES GKEVY.
~CHOS.
LA MORT DE JULES GREVY.
ttA MISSION CRAMPEL.
JOURNAUX POURSUIVIS.
x LOHENGRIN A PARIS.
AUX GRANDES )MAJV
)LE SAINT-LÉGER.
~E TSAR AUX MANŒUVRES.
LE SCANDALE DE ROUBAIX.
3LA COURSE DES VELOCtPEDtSTES.
~A LÉGION D'HONNEUR.
)L'ACCIDENT DE MARSEILLE.
TRIBUNAUX.
REVUE DES JOURNAUX DE CE MATtK.
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leur procurer.
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de la PRESSE.
JULES_6REW
~n grand citoyen, M. Jules Grévy, vient de
terminer sa carrière. Nos acteurs liront plus
)oin le récit des derniers moments de ce vail-
!ant républicain et des évènements qui ont
Signalé sa longue et glorieuse vie.
Quant à nous, nous voulons simplement
essayer ici de porter un jugement sur l'homme
qui occupera une si grande place dans l'his-
toire des vingt premières années de la troi-
Sième République.
Sans doute, il est difficile d'être absolument
Impartial vis-à-vis d'un contemporain, d'un
jiomme qui fut mêlé aux dernières luttes et
&ux. dernières passions delà vie politique, et
11 n'appartient qu'à l'historien de porter sur
lui un jugement sûr et définitif, qui sera celui
de la postérité. Mais M. Grévy fait petit-être
Exception a cette règle.
Depuis quelques années déjà, depuis qu'une
grande infortune, présente encore à toutes les
mémoires, l'avait mis dans l'obligation d'a-
bandonner la présidence de la République, il
S'était sagement retiré de la vie publique et le
Silence n'avait pas tardé à se faire autour de
son nom. Il vivait, paisible et effacé dans sa
.retraite de Mont-sous-Vaudrey, entouré des
siens, de tous ceux qui l'aimèrent, évitant le
~ruit, se renfermant, pour ainsi dire, dans sa.
dignité de patriarche. C'était bien là la fin qui
Convenait à ce vieillard il est mort .comme il
avait vécu: simple, modeste, incarnant en lui
ja bourgeoisie française avec toutes ses'ver-.
his, tous ses mérites et aussi, il faut bien le
dire, avec ses défauts.
M. Jules Grévy appartenait donc, en réalité
l'Histoire depuis déjà quelques années.
Une convient peut-être pas de revenir, à'
cette heure, sur le triste et douloureux évcne-
ïnents qui précipita M. Jules Grévy du pouvoir,
.de cette présidence de la République qu'il
avait encore élevée par sa conviction, son ca-
factére, ses vertus républicaines. L'on ne peut
se défendre d'une profonde pitié en se rappe-
tant la grande infortune qui frappa ce vieil-
lard dont tout le monde respectait la droiture
et l'intégrité, et l'atteignit jusque dans ses
plus profondes an'ections. L'Histoire, du
Bl&lns, lui rendra jusuce en disant qu'il nt
aux siens, à ses sentiments de père de famille,
te noble sacrince de sa situation, de lui-même.
L'espace nous manque pour faire ici l'his-
torique de la carrièye politique de M. Gr~vy.
On se souvient des actes, des événements qui
la signalèrent et l'honorèrent, des sages con-
seils qu'il donna et qui, malheureusement, ne
furent pas toujours suivis.
A défaut peut-être des grands talents, M.
Grévy se distingua par des qualités non moins
précieuses: un jugement sur, un redoutable
et robuste bon sens, un esprit droit et logique,
une grande sagesse.
Personnellement, i! était le plus aimable des
hommes, toujours accueillant et affable, sim-
ple dans ses manières, désireux de faire le
bien, même dans les plus petites choses. Il
était, en outre, dit-on, doué d'une prodigieuse
mémoire que le grand âge n'avait nullement
affaiblie.
Mais le plus bel éloge qu'on puisse faire de
son caractère, c'est de dire qu'il était AMMïa!M.
On lui a quelquefois reproché d'abuser de son
droitdegràce. M. Grévy était, en effet, un
adversaire de la peine de mort élevé à !a
présidence de la République, il demeura fidèle
à ses principes et grâcia le plus de condamnés
qu'il put. Eut-il tort dans sa clémence ? La
contre-épreuve aujourd'hui est faite et l'expé-
rience Semble, au contraire, lui donner raison.
Enfin, en dépit de l'éclipsé finale qui ter-
mina cette glorieuse carrière, l'on peut dire
avec justice que M. Grévy fut et restera une
des grandes figures de la République.
Un despremiers fondateurs de cette RépuNi-
que, il contribua à l'affermir par ses vertus et
sa sagesse. Dans sa vie politique, l'histoire
relèvera quelques taches sans doute, mais le
souvenir des grands services qu'il a rendus à.
la patrie, de la fidélité à la foi républicaine
dont il a toujours fait preuve, la rendra indul-
gente à sa mémoire.
*
jECHEO~
Observations m&teorologiquas de <: la Presse a
du 9 septembre 1891
ycmpërahtM la plus basse de la nuit
à 5h~ures 40. l~a~-des.
7 heures du matin. 14° i/x–
2 heures du soir. 36"
7 heures du soir. 23"
la plus élevée (5h.l5). 28°.
Hausse.
B<:u:eur ëaroMeh-~ue A 6 h.,766milum., station-
nai!
DM'ec
.EM du ef~ a PcrM Très brumeux la matinée
très beau pendant la journée. Le soir brouillard très
dense à l'ouest et au sud sur Paris et les environs
d'une épaisseur moyenne de 250'" journée la plus
élevée depuis le 1"'septembre.
Eété très belle e. les vents ont dominé.
Temps pro&s6 Température élevée, légère tendance à l'orage.
A
Aujourd'hui, à 2 heures, courses à Enghien.
Pronostics de la FrMMj.
Prix de Picrrentte. César.
Prix de Montligon. AfascaW~e.
Prix de Groslay. jOta6to
Prix de la Barre.–Co<0tt.
Prix d'Ermont. ji/on~tHtsr.
L'installation solennelle de M. Dreyfus, le
nouveau grand-rabbin de Paris, est nxëe au
29 septembre.
On sait que M. Dreyfus a été désigné pour
ce poste, en remplacement de M. Zadoc-Kahn,
nommé grand-rd.bbin du Consistoire central
desisraélites de France.
Le Jardin des Plantes vient de recevoir de
l'Ile de Thursday (détroit de Terres), deux
échantillons d'un singulier animal le chei-
monàbec.
C'est un poisson de 12 à 15 centimètres de
long, avec une sorte de museau allongé de 3
à 5 centimètres, très plat, zébré de cinq ban-
des noires bordées de blanc, qui vont du dos
au ventre, se détachant sur un fond jaune
d'or; sur la nageoire molle qui occupe le mi-
lieu du dos, il est tacheté de noir fonce.
~r~
C'est aujourd'hui, vendredi, que devait
avoir lieu, dans les salons du Grand-Hôtel, un
banquet russe, en l'honneur de la. fête de l'em-
pereur Alexandre 111.
Les organisateurs n'ont pas voulu que l'é-
clat du banquet souffrit de ce que la nouvelle
en a été donnée trop tard et l'ont décommandé.
La cérémonie est donc remise au 28 octobre
prochain, date anniversaire des nocéS d'ar-
gent de l'empereur de Russie.
Hier s'est ouvert à La Haye un Congrès in-
ternational d'agriculture dont M.' Méline a été
nommé président..
Le ministre de France, M. Legrahd~ adonné
un dîner en l'honneur de M. Méhne'et des
autres députés français.
Les nichamés n'ont qu'à bien se tenir. En
effet, le ministre de l'intérieur vient d'adres-
ser aux préfets la circulaire suivante
« Pour répondre à un désir exprimé .par M.
le président de la République et dont M. le
grand-chancelier de la Légion d'honneur s'est
rendu auprès de moi l'interprète, je vous se-
rai obligé d'avoir soin, à l'avenir, soit en me
transmettant, soit en envoyant directement à
la grande chancellerie les demandes en auto-
risation de port d'ordres étrangers, notam-
ment en ce qui concerne les décorations des
pays placés sous notre protcctoratr, de faire
connaître !a nature des ser vices :oefIe$mc;Hs
qui ont valu ces distinctions aux pétition-
naires, s
1 Cette petite enquête promet des révélations
curieuses.
ESORT D~jM. 6REWY
LA CARRIÈRE DE L'ANCIEN PRÉSIDENT
DE LA REPUBLIQUE
Les derniers moments du président. Une
dépêche du général Grévy. L'avocat.
Le bâtonnier. Le président
On n'a aucun détail sur les conditions dans les-
quelles M, Jules Grévy est décide. La nouvelle en
est arrivée à Paris par une laconique dépêche du
général Grévy, dates de Mont-sous-Vaudrey, dix
heures du matin.
Dans cette dépêche, adressée au président du con-
seil, le général Grévy se bornait à dire qu'il a la
douleur d'annoncer à M. de Freycinet la mort de
son frère, Jutes Grévy, décédé ce matin môme, à
Mont-sous-Vaudrey, où il était en villégiature de-
puis le début des vacances.
Rien ne faisait prévoir la mi aussi prochaine ~de
l'ancien président do la République. 11 avait quitté
Paris, le 16 août dernier, en excellente santé, avec
Mme Grévy, M. et Mme Wilson et leurs enfants et
tout le personnel de sa maison. M. le général Grévy
était allô les rejoindre jeudi dernier seulement
lundi dernier encore, la santé de M. Grévy n'inspi-
rait aucune inquiétude, car son secrétaire. M. Dou-
doux, envoyait à Paris la dépêche suivante
<' 'l'eut le monde va bien ici nous avons une
'chaleur étouffante. a
Aussi hn'r matin, les-domestiques restés à la
garde de l'hôtel, avenue d'iéna, se refusèrent-ils
ob~iném~t à admettre l'exactitude de la triste
nouvelle.
A une heure et demie seulement est arrivée une
dépêche du secrétaire de M. Grévy, dépêche dont
voici le texte intégral:
« M. Jules Grévy est décédé ce matin, à sept heu-
res, à Mon -sous-Vaudrey, des suites d'une conges-
tion pulmonaire dont il é.ait atteint depuis deux
jours.H »
M. Jules Grévy était né à Mont-sous-Vaudrey le
15 aoû. 1807.
Après avoir fait son droit, il fut reçu avocat et
conquit très vite une place honorable au barreau
de Paris.
Lors de la Révolution de Février, il fut nommé
commissaire de la République pour le département
du Jura, et lors des des élections à 1 Assemblée
Constituante, il fut nommé représentant du peuple
par la presque unanimité des sun'ragas.
Membre de la commission faisant fonctions de
conseil d'Etat, il fut aussi l'un des vice-présidents
de l'Assemblée.
L'amendement Grévy
Lorsque le comité de constitution, présidé par
Cormpnin, institua la présidence de la République,
M. Grévy proposa, dans un amendement resté cé-
lèbre soua le nom d'ameH~MMn< Grévy, d'inscrire
dans la Constitution les articles suivants à la place
de ceux qui consacraient l'institution de. la prési-
dence
« L'Assemblée nationale délègue le pouvoir exé-
« cutif à un citoyen qui reçoit le titre de président
« du conseil des ministres.
« Le président du conseil des ministres est nommé
)) par l'Assemblée nationale au scrutin et à la ma-
«jorité absolue dès suil'rages.
« Le président du conseil est élu pour un temps
« illimité il est toujours révocable. »
M. Grévy défendit son amendement avec sa forte
et sobre dialectique, mais sans réussir à le faire
accepter.
Réélu à l'assemblée législative, M. Grévy com-
battait à la fois la politique de l'Algérie et :Ia coali-
tion monarchique de la Chambre il parla et vota
contre toutes les mesures réactionnaires, expédi-
tion de Rome, lois sur la presse, surle droit de réu-
nion, sur le droit de siège; enfin, il vota pour la
proposi ion des questeurs qui avait pour but de ga-
rantir la représentation nationale contre rôyenLua-
lité d'un coup d'Etat en plaçant la force armée dans
la main de rassemblée.
Après le 8 décembre
Après le 2 Décembre, M. Grévy se retira de la
scène politique.
Il rentra au barreau et s'isola dans sa profession
d'avocat.
Toutefois, au mois d'août 1868, une élection pour
le corps législatif ayam eu lieu dans la deuxième
circonscription du Jura, M. Grévy se présenta
comme candida démocratique et obtint 22,000 suf-
frages contre 10,000 donnés au candidat ofûciel,
Cette élection fut regardée avec raison comme
une protestation contre l'Empire et l'on s'en émut
très vivement aux Tuileries.
En môme temps, le barreau de Paris nommait
M. Jules Grévy, bâtonnier de l'ordre.
Lors des élections de 1869, M. Grévy fut réélu
presque à l'unanimité dans le Jura.
Le 4 septembre 1870
Le 4 septembre 1870 quand l'Assemblée eut cessé
de vivre; M. Jules Grevy rallia le soir un certain
nombre de députés et s'associa à leurs protesta-
tions.
Il fut un des huit députés délégués à l'Hôtel de
Ville; mais un gouvernement provisoire s'y était
installé déjà. w
Le 8 février 1871 il fut élu par les Bouches-du-
Rhône et le Jura, e~ opta pour ce dernier.
A la Chambre
Lorsque la Chambre constitua son bureau défini-
tif, elle nomma M. Jules Grévy président par 519
voix sur 536 votants. 'Le jour même M. Grévy, de
concert avec M. Dui'aure, présentait à l'Assemblée
une proposition ayant pour objet de faire nommer
M. Thiers chef du pouvoir exécutif de la Répu-
blique.
Cette proposition fut adoptée le 17 à une immense
majorité.
.M. Jules Grévy. fut constamment élu président de
l'Assemblée nationale de février 1871 à février 1873.
L'incident de Gramont
Le 1" août 1873, pendant la discussion du projet
de loi sur la municipalité de Lyon, M. Jules Grévy
dut rappeler à 1 ordre M. de Gramont, membre de
la droite.
Celle-ci prit fait et cause pour M. de Gramont et
parut vouloir quitter la salle pour protester.
Le lendemain M. Grévy donna sa démission de
président.
Bien que réélu par 345 voix contre 231 seulement
accordées~ M. Butt'et-, M. Grévy refusa cette ma-
jorité insufnsante, et M. Butîet fut élu à on ~ecpnd
tourdescruinpar3U4voix.
Redevenu simple député, M. Grévy alla siéger
dansles rangs de la gauche républicaine.
II combat.itI'élabiisscmcnL du septennat, mais
sans succès, et s'abstint, à partir de ce moment, de
prendre part aux débats de l'Assemblée.
Après la dissolution de l'Assemblée nationale il
fut élu député de l'arrondissement de Dote en février
1876 et nommé président de la Chambre par 462
voix sur 468 votants.
Au Seize mai
Lorsque, âpres le vote par la majorité. républi-
caine de l'ordre du jour de dénance contre le cabinet
BrogIie-Fout'tou, le Sénat vota la dissolution de la
Chambre, M. Grévy, avant de lire le décret de dis-
solution, dans la séance du 25 ju'n, déclara que la
majorité républicaine pouvait se présenter sans
crainte devant lo pays, parce qu'elle avait bien mé-
rité de la France et de la République.
Elu député de Paris et de Dôle, M. Grévy opta
pour Dôie et fut nommé président de la nouvelle
Chambre le 12 novembre.
L'élection à la présidence de la République
Le 30 januier 1879, l'Assemblés nationale se réu-
nissait à Versai)tos pour entendre lecture de la
let rc de démission du maréchal de Mac-Mahon.
Il fallait pourvoir d'un titulaire 1~ Présidence de
la République..
Les vuas se portèrent. immédiatement sur deux
candidats M. Grévy et Chanzy.
Ce fut M. Grévy qui l'emporta, à l'énorme majo-
rité de 563 voix ~ur 99.
Proclamé président de la République, M. Grévy,
dès son entrée en fonctions, se trouva en présence
d'une situation assez difncile. En effet, M. Dufaure
ne voulant pas conserver le ministère auquel le
maréchal de Mac-Mahon l'avait placé, démissionna
le lendemain.
C'est~M. Waddington que le nouveau président
chargea de constituer un cabinet. Le message de
M. Grévy au Sénat et à la Chambre ne fut lu que
le 6 février. Dans ça document, le président de la
République affirmait sa résolution de n'entrer ja-
mais en lutte « contre la volonté nationale, expri-
mée par ses organes constitutionnels, »
Ces paroles devaient plus tard lui être rappelées
dans de pénibles circonstances.
Quelques jours après, recevant le bureau du con-
seil municipal de Paris, M. Grévy définissait ainsi
sa conception gouvernementale
« La République doit être la République de la
France entière, de coux qui marchent en avant
comme de ceux qui suivent en arrière. Evitons d'ef-
frayer les timides, cherchons à maintenir l'accord
entre tous c'est la sécurité générale et complète
qui permettra à la République de produire les fruits
qu'elle doit produire. »
Les actes de la présidence
Le 14 juillet 1880, M. Grévy, assisté des prési-
dents du Sénat et de la Chambre, remit à l'armée
française ses nouveaux drapeaux. A cette occa-
sion, il prononça une chaude allocution patrio-
tique.
Le mois suivant, il fit son voyage à Cherbourg
où il fut chaleureusement reçu par la population,
Ce voyage avait lieu en pleine période de repos, de
travail, au lendemain d'une dernière épreuve élec-
torale qui sacrât. dénnitivemen'. la République.
11 nt un frappant contraste avec celui que trois
ans plus tût avait accompli dans la même région le
maréchal de Mac-Mahon, entouré d'un brillant état-
major et de la fine fleur du réactionnarisme, car, à
l'instigation du cabinet du Seize-Mai, le maréchal
ne faisait là qu'une démonstration électorale.
Le tact qu'il montra lors des incidents qui signa-
lèrent l'arrivée à Paris d'Alphonse XII, roi d'Espa-
gne. en octobre 1883, fut fort apprécié à l'étranger,
ainsi que par le pays.
L'année suivante, il transmit au président du con-
seil une lettre de M. Barodet qui îui demandait la
convocation anticipée des Chambres, déclarant qu'il
ne pouvait y répondre personnellement « sans sor-
tir de sa réserve constitutionnelle.
Ces qualités de tact, de dignii.é et de juste appré-
ciation du caractère de ses fonctions furent vive-
ment mises en relief lorsque, le 28 décembre 1885,
le Congrès se réunit à Versailles. Aussi M. Grévy
fut-il réélu par 457 voix contre 68 à M. Henri Bris-
son, 14 à M. de Freycinet et 10 à M. Anatole de la
Forge.
Les élections qui avaient eu lieu en octobre et
qui avaient fait entrer à la Chambre 201 conserva-
teurs avaient créé une situation parlementaire beau-
coup moins nette, que celle de la législature précé-
dente, et M. Grévy se trouva en présence de grandes
difficultés.
Lorsque M. Brisson se sentit dans l'impossibilité
de constituer une majorité de gouvernement, le pré-
sident de la République nt appel à M. de Freyeinet
qui, par son passé et son habiieté proverbiale, avait
seul peut-être quelque chance de concentrer autour
de lui les divers groupes républicains.
Les résultats ne répondirent pas à l'attente de
M. Grévy. M. de Freycinet, puis M. Goblet, furent
successivement renversés.
Dans de telles conditions, il devenait puéril de
songer à concilier les tendances des deux fractions
républicaines de la Chambre.
La démission de M. Grévy
A la suite d'incidents douloureux sur lesquels il
est Inutile de revenir ici, M. Grévy adressa aux
Chambres un message de démission qui fut lu le
2 décembre 1887.
Depuis cette époque, M. Grévy avait vécu dans
une retraite absolue, regardant les événéments de
loin. ne s'en désintéressant pas, sans doute, mais
n'ayant reparu en aucune circonstance.
Terminons cette trop rapide biographie de l'ancien
président de la République par ce portrait de l'avo-
cat par Laurier
« A la barre, i) est un redoutable adversaire,
précis, serré, sans faconde, professant et pratiquant
l'horreur de la phrase. Il plaide avec une simplicité
extraordinaire, sans faste, presque sans bruit,
comme un homme qui ne s'attache qu'au raisonne-
ment et fait aucun cas du reste.
« Il parle d'une voix claire nette, peut-être un peu
trouble, contrasi.e singulier avec le nerf dé sa dia-
lecLique mais sous cette parole négligée et comme
ilottante, on sent bien vite une argumentation de
premier ordre. Les obsèques
La date des obsèques de l'ancien président de la
République n'est pas encore fixée.
Elles auront lieu probablement dimanche à Mont-
sous-Vaudrey, où l'inhumation se fera dans un ca-
veau de famille.
Les ministres, qui devaient tenir un conseil sa-
medi, se réuniront sans doute avant cette date
pour examiner la question des obsèques et désigner
celui d'entre eux qui sera chargé d'y représenter le
gouvernement.
M. le président de la Republique se fera égale-
ment représenter.
LE TSAR AUX MANŒUVRES
VcMOMe, 9 septembre. Les journaux polonais
disent qu'a son retour de Danemark, le tsar assis-
tera aux manœuvres en Pcifgne ~t 8~0Urn~p!a-
sicurs jours à.Yarsovie.,
AM 6MMES_MmES
LA BATAILLE DE VENDEUVRE
M. de Freycinet sur le terain des manoeuvres
Les ofnciers étrangers. Préparatifs
pour l'arrivée de M. Carnet. La l
bataille d'hier
(DE NOTRE ENVOt'É SPECIAL)
Ve~eMWC, 9 septembre. C'est aujourd'Imi qu'a.
lieu la bataille de Vendeuvre, Faction la plus impor-
tante des manœuvres.
M. de Freycinet, accompagne par ses officiers
d'ordonnance le lieutenant-colonel Pamard, les
commandants de Lamothn et Bazin, et le chef d'es-
cadron Montaudon,est arrivé à Vendeuvra en train
spêciai, à huit heures et demie.
11 a été reçu, sur le quai de la gara, par le générât
Saussier et le gênerai de Miribel, qu'accompa-
gnaient les gén~raut de Boiadeiïre et Rsnouard et
tout leur état-major'
Les honneurs militaires ont été rendus par une
compagnie du 106° de ligne. Les officiers Étrangers
se tenaient sur le perron de la gare et ont salué le
ministre de la guerre; puis M. ds Freycinet est
monté en voiture avec ses of&ciers d'ordonnance,
suivi par les généraux Saussier et de Miribel.
L'escorte éi.ait formée par deux pelotons du 2S*
dragons.
Les ofnciers étrangers, conduits par un chef d'es-
cadron et le lieutenant Carnot, sont partis sur le
terrain des manœuvres quelques instants après la
ministre.
VeH~eMWC, 9 septembre, 10 heures. Le ballon
est à la pointe du bois de Bossigant, près de Mont-
martin. Le capitaine Sachs, de i'etat-major du gé-
néral Davout, y monte avec un capitaine télégra-
graphiste. Du plateau on découvre un vaste horizon
à l'ouest.
A huit heures et demie, l'aréostat s'élève rapide-
ment en ligne droite. Il n'y a pas un souffle d'air.
Les premiers coups de canon retentissent dans Ja
direction de Nuisement au nord-ouest.
Vendeuvre, 9 septembre, 11 h. 50 matin. C'est
à 10 h. 5 que M. de Freycinet est arrivé sur le pla-
teau dans un landau attela à la Daumont et conduit
par des artilleurs. La musique du 109~ de ligne a
joué la J~arMt~aMc.
Le ministre est reparti avant que rien fût encore
décidé sur ce point.
Il a repris la direction de Vendeuvre, passant les
lignes de l'armée du général Davout dans celles de
l'armée du général de Gatlitfot.
A 11 heures, les forces de l'armée de l'Ouest ont
été délogées de Nuisement par l'artillerie et l'infan-
terie de~a 26" brigade.
Elles se replient dans la direction de Vendeuvre
et opposent une nouvelle résistance sur les coteaux
à environ un kilomètre de Nuisement.
Le général de Négrier est. arrivé à 11 h. 30 à Nui-
sement. Il envoie donner l'ordre d'y amener toute
l'artillerie de réserve du 7° corps pour bombarder
Vendeuvre. Il demande à être assisté par le 8" corps.
Marche en retraite de l'armée de l'Ouest
VNH6~M!)re, 9 septembre. La marche en retraite
de l'armée de l'Ouest et le passage de l'Aube se
sont enecLUôs sana incident et sans engagement
sérieux.
L'opération était d'autant plus intéressante qu'elle
s'accomplissait presque sous le feu de l'ennemi
(l'armée de l'Est) contre Ifs tentatives de laquelle il
fallait protéger la marche de l'armée en retraite.
Le passage de l'Aube s'est effectué à la fois sur
tous les ponts permanents de la rivière et sur le
pont de bateaux jeté par les pontonniers de l'armée
de l'Ouest.
Cette dernière manœuvre a été exécutée avec une
rapidité à peine trois quarts d'heure qui fait
le plus grand honneur au capitaine Geunan sous la
direction duquel était placée la compagnie de pon-
tonniers.
Le capitaine avait reçu, & Vitry, dimanche, à six
heures du soir, l'ordre de venir & Bar-sur-Aube.
Parti de Vitry à huit heures du soir, il arrivait a
Brienne à cinq heures du matin, après une marche
de nuit. Il repartait à 1 h. de l'après-midi et arri-
vait le même jour à Bar-sur-Aubc à cinq heures du
soir, ayant accompli en vingt-deux heures une
marche de soixante-quatorze kilomètres.
Les engagements entre l'armée de l'Est et l'armés
de l'Ouest durant la retraite de celle-ci se sont bor-
nés à quelques combats d'arrière-garde. Le général
de Galîinet avait solidement établi au débouché de
toutes les routes donnant accès dans la ville da
Bar-Bur-Aube. D~s bataillons chargés de protéger
le mouvement du gros de l'armée se repliant sur
la rivière.
A onze heures, l'armée de l'Ouest couverte par
la cavalerie indépendan e aval. complètement effec-
tué son passage, et à midi 1 armée de l'Est recevait
l'ordre de cesser toute poursuite.
M. de Freycinet
Vendeuvre, 9 septembre. M. de Frjycinet a
employé sa matinée à visiter toute la ligne d'avant-
postes de l'armée de l'Ouest. II a fait un long sta-
tionnement à Magny-Fouchard, sur les positions ou
so trouvaient les batteries de la gauche du généra!
de Gallin'et, et il a examiné le tir da l'artillerie. Il a
vu l'attaque du village de Nuisoment, où il a assisté
au déploiement des troupes dp l'infanterie.
Il a traversé le Puits et, de là, il s'est porté sur la
position où se tenait le général de Gallittet, en avant
de Beurrey, pour surveiller les mouvements de l'en-
nemi et ceux des troupes placées sous son comman-
dement. Il a gagné, par la route de Longprey, le
village de Beurrey, où il a déjeuné sommairement
chez Mme Cha.el.
Le général Saussier et le général de Miribel, rete-
nus sur le terrain, n'ont pu arriver que vers la fin
du repas, auquel ont également pris part les offi-
ciers d'ordonnance du ministre de la guerre, .ainsi
que le commandant Courbebaisse et le capitaine Eb-
ner, officiers d'ordonnance du général Saussier.
M. de Freycinet partira pour Troyes ce soir, à
quatre heures vingt.
Le combat
VeMf!eMur6, 9 septembre, 3 h. soir. Les forces
du général de GaHinet, arrêtent leur première ligne
à l'extrémité du plateau de Nuisement. La seconde
ligne est appuyée au ru de Crébenard qui coûta
dans un bas-fond. Le 3° de ligne occupe la route de
Paris à Mulhouse.
Les forces du 7' corps (armée du général Davout)
sont arrêtées en face, un peu en avant de Nuise"
ment. Ses chasseurs à pied dissimulent leurs rangs
dans les plis du sol et derrière des meules qui s'élè-
vent seules sur la nudité du plateau.
A gauche, au loin, dans la direction de Thiem-am,
locanon tonne. A droite, vers Magny-Fouchard,
c'est une fusillade contiaoo. Sur lo~lateau même,
au centre, des faix pe~tOB 8'6
~~B~S~9._ .>
C!INQ contiEnes LE NT~MËS~O CINQ oeQtiœos
ANNEE (NOUVELLE SEME) N" 1AQ<
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Y*AMS: S mcM.
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j~e< XMHMcrt~ non otteres ne terottt pfn T'tttomt.
Jo~r~c~ ,S~~M~~ ~o~~J~~
Directeur Politique, Rédacteur en chef GEORGES LAGUERRE
j~
ê~oxYYrr~SMi~c~ s
'JULES GKEVY.
~CHOS.
LA MORT DE JULES GREVY.
ttA MISSION CRAMPEL.
JOURNAUX POURSUIVIS.
x LOHENGRIN A PARIS.
AUX GRANDES )MAJV
)LE SAINT-LÉGER.
~E TSAR AUX MANŒUVRES.
LE SCANDALE DE ROUBAIX.
3LA COURSE DES VELOCtPEDtSTES.
~A LÉGION D'HONNEUR.
)L'ACCIDENT DE MARSEILLE.
TRIBUNAUX.
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JULES_6REW
~n grand citoyen, M. Jules Grévy, vient de
terminer sa carrière. Nos acteurs liront plus
)oin le récit des derniers moments de ce vail-
!ant républicain et des évènements qui ont
Signalé sa longue et glorieuse vie.
Quant à nous, nous voulons simplement
essayer ici de porter un jugement sur l'homme
qui occupera une si grande place dans l'his-
toire des vingt premières années de la troi-
Sième République.
Sans doute, il est difficile d'être absolument
Impartial vis-à-vis d'un contemporain, d'un
jiomme qui fut mêlé aux dernières luttes et
&ux. dernières passions delà vie politique, et
11 n'appartient qu'à l'historien de porter sur
lui un jugement sûr et définitif, qui sera celui
de la postérité. Mais M. Grévy fait petit-être
Exception a cette règle.
Depuis quelques années déjà, depuis qu'une
grande infortune, présente encore à toutes les
mémoires, l'avait mis dans l'obligation d'a-
bandonner la présidence de la République, il
S'était sagement retiré de la vie publique et le
Silence n'avait pas tardé à se faire autour de
son nom. Il vivait, paisible et effacé dans sa
.retraite de Mont-sous-Vaudrey, entouré des
siens, de tous ceux qui l'aimèrent, évitant le
~ruit, se renfermant, pour ainsi dire, dans sa.
dignité de patriarche. C'était bien là la fin qui
Convenait à ce vieillard il est mort .comme il
avait vécu: simple, modeste, incarnant en lui
ja bourgeoisie française avec toutes ses'ver-.
his, tous ses mérites et aussi, il faut bien le
dire, avec ses défauts.
M. Jules Grévy appartenait donc, en réalité
l'Histoire depuis déjà quelques années.
Une convient peut-être pas de revenir, à'
cette heure, sur le triste et douloureux évcne-
ïnents qui précipita M. Jules Grévy du pouvoir,
.de cette présidence de la République qu'il
avait encore élevée par sa conviction, son ca-
factére, ses vertus républicaines. L'on ne peut
se défendre d'une profonde pitié en se rappe-
tant la grande infortune qui frappa ce vieil-
lard dont tout le monde respectait la droiture
et l'intégrité, et l'atteignit jusque dans ses
plus profondes an'ections. L'Histoire, du
Bl&lns, lui rendra jusuce en disant qu'il nt
aux siens, à ses sentiments de père de famille,
te noble sacrince de sa situation, de lui-même.
L'espace nous manque pour faire ici l'his-
torique de la carrièye politique de M. Gr~vy.
On se souvient des actes, des événements qui
la signalèrent et l'honorèrent, des sages con-
seils qu'il donna et qui, malheureusement, ne
furent pas toujours suivis.
A défaut peut-être des grands talents, M.
Grévy se distingua par des qualités non moins
précieuses: un jugement sur, un redoutable
et robuste bon sens, un esprit droit et logique,
une grande sagesse.
Personnellement, i! était le plus aimable des
hommes, toujours accueillant et affable, sim-
ple dans ses manières, désireux de faire le
bien, même dans les plus petites choses. Il
était, en outre, dit-on, doué d'une prodigieuse
mémoire que le grand âge n'avait nullement
affaiblie.
Mais le plus bel éloge qu'on puisse faire de
son caractère, c'est de dire qu'il était AMMïa!M.
On lui a quelquefois reproché d'abuser de son
droitdegràce. M. Grévy était, en effet, un
adversaire de la peine de mort élevé à !a
présidence de la République, il demeura fidèle
à ses principes et grâcia le plus de condamnés
qu'il put. Eut-il tort dans sa clémence ? La
contre-épreuve aujourd'hui est faite et l'expé-
rience Semble, au contraire, lui donner raison.
Enfin, en dépit de l'éclipsé finale qui ter-
mina cette glorieuse carrière, l'on peut dire
avec justice que M. Grévy fut et restera une
des grandes figures de la République.
Un despremiers fondateurs de cette RépuNi-
que, il contribua à l'affermir par ses vertus et
sa sagesse. Dans sa vie politique, l'histoire
relèvera quelques taches sans doute, mais le
souvenir des grands services qu'il a rendus à.
la patrie, de la fidélité à la foi républicaine
dont il a toujours fait preuve, la rendra indul-
gente à sa mémoire.
*
jECHEO~
Observations m&teorologiquas de <: la Presse a
du 9 septembre 1891
ycmpërahtM la plus basse de la nuit
à 5h~ures 40. l~a~-des.
7 heures du matin. 14° i/x–
2 heures du soir. 36"
7 heures du soir. 23"
la plus élevée (5h.l5). 28°.
Hausse.
B<:u:eur ëaroMeh-~ue A 6 h.,766milum., station-
nai!
DM'ec
.EM du ef~ a PcrM Très brumeux la matinée
très beau pendant la journée. Le soir brouillard très
dense à l'ouest et au sud sur Paris et les environs
d'une épaisseur moyenne de 250'" journée la plus
élevée depuis le 1"'septembre.
Eété très belle e. les vents ont dominé.
Temps pro&s6
A
Aujourd'hui, à 2 heures, courses à Enghien.
Pronostics de la FrMMj.
Prix de Picrrentte. César.
Prix de Montligon. AfascaW~e.
Prix de Groslay. jOta6to
Prix de la Barre.–Co<0tt.
Prix d'Ermont. ji/on~tHtsr.
L'installation solennelle de M. Dreyfus, le
nouveau grand-rabbin de Paris, est nxëe au
29 septembre.
On sait que M. Dreyfus a été désigné pour
ce poste, en remplacement de M. Zadoc-Kahn,
nommé grand-rd.bbin du Consistoire central
desisraélites de France.
Le Jardin des Plantes vient de recevoir de
l'Ile de Thursday (détroit de Terres), deux
échantillons d'un singulier animal le chei-
monàbec.
C'est un poisson de 12 à 15 centimètres de
long, avec une sorte de museau allongé de 3
à 5 centimètres, très plat, zébré de cinq ban-
des noires bordées de blanc, qui vont du dos
au ventre, se détachant sur un fond jaune
d'or; sur la nageoire molle qui occupe le mi-
lieu du dos, il est tacheté de noir fonce.
~r~
C'est aujourd'hui, vendredi, que devait
avoir lieu, dans les salons du Grand-Hôtel, un
banquet russe, en l'honneur de la. fête de l'em-
pereur Alexandre 111.
Les organisateurs n'ont pas voulu que l'é-
clat du banquet souffrit de ce que la nouvelle
en a été donnée trop tard et l'ont décommandé.
La cérémonie est donc remise au 28 octobre
prochain, date anniversaire des nocéS d'ar-
gent de l'empereur de Russie.
Hier s'est ouvert à La Haye un Congrès in-
ternational d'agriculture dont M.' Méline a été
nommé président..
Le ministre de France, M. Legrahd~ adonné
un dîner en l'honneur de M. Méhne'et des
autres députés français.
Les nichamés n'ont qu'à bien se tenir. En
effet, le ministre de l'intérieur vient d'adres-
ser aux préfets la circulaire suivante
« Pour répondre à un désir exprimé .par M.
le président de la République et dont M. le
grand-chancelier de la Légion d'honneur s'est
rendu auprès de moi l'interprète, je vous se-
rai obligé d'avoir soin, à l'avenir, soit en me
transmettant, soit en envoyant directement à
la grande chancellerie les demandes en auto-
risation de port d'ordres étrangers, notam-
ment en ce qui concerne les décorations des
pays placés sous notre protcctoratr, de faire
connaître !a nature des ser vices :oefIe$mc;Hs
qui ont valu ces distinctions aux pétition-
naires, s
1 Cette petite enquête promet des révélations
curieuses.
ESORT D~jM. 6REWY
LA CARRIÈRE DE L'ANCIEN PRÉSIDENT
DE LA REPUBLIQUE
Les derniers moments du président. Une
dépêche du général Grévy. L'avocat.
Le bâtonnier. Le président
On n'a aucun détail sur les conditions dans les-
quelles M, Jules Grévy est décide. La nouvelle en
est arrivée à Paris par une laconique dépêche du
général Grévy, dates de Mont-sous-Vaudrey, dix
heures du matin.
Dans cette dépêche, adressée au président du con-
seil, le général Grévy se bornait à dire qu'il a la
douleur d'annoncer à M. de Freycinet la mort de
son frère, Jutes Grévy, décédé ce matin môme, à
Mont-sous-Vaudrey, où il était en villégiature de-
puis le début des vacances.
Rien ne faisait prévoir la mi aussi prochaine ~de
l'ancien président do la République. 11 avait quitté
Paris, le 16 août dernier, en excellente santé, avec
Mme Grévy, M. et Mme Wilson et leurs enfants et
tout le personnel de sa maison. M. le général Grévy
était allô les rejoindre jeudi dernier seulement
lundi dernier encore, la santé de M. Grévy n'inspi-
rait aucune inquiétude, car son secrétaire. M. Dou-
doux, envoyait à Paris la dépêche suivante
<' 'l'eut le monde va bien ici nous avons une
'chaleur étouffante. a
Aussi hn'r matin, les-domestiques restés à la
garde de l'hôtel, avenue d'iéna, se refusèrent-ils
ob~iném~t à admettre l'exactitude de la triste
nouvelle.
A une heure et demie seulement est arrivée une
dépêche du secrétaire de M. Grévy, dépêche dont
voici le texte intégral:
« M. Jules Grévy est décédé ce matin, à sept heu-
res, à Mon -sous-Vaudrey, des suites d'une conges-
tion pulmonaire dont il é.ait atteint depuis deux
jours.H »
M. Jules Grévy était né à Mont-sous-Vaudrey le
15 aoû. 1807.
Après avoir fait son droit, il fut reçu avocat et
conquit très vite une place honorable au barreau
de Paris.
Lors de la Révolution de Février, il fut nommé
commissaire de la République pour le département
du Jura, et lors des des élections à 1 Assemblée
Constituante, il fut nommé représentant du peuple
par la presque unanimité des sun'ragas.
Membre de la commission faisant fonctions de
conseil d'Etat, il fut aussi l'un des vice-présidents
de l'Assemblée.
L'amendement Grévy
Lorsque le comité de constitution, présidé par
Cormpnin, institua la présidence de la République,
M. Grévy proposa, dans un amendement resté cé-
lèbre soua le nom d'ameH~MMn< Grévy, d'inscrire
dans la Constitution les articles suivants à la place
de ceux qui consacraient l'institution de. la prési-
dence
« L'Assemblée nationale délègue le pouvoir exé-
« cutif à un citoyen qui reçoit le titre de président
« du conseil des ministres.
« Le président du conseil des ministres est nommé
)) par l'Assemblée nationale au scrutin et à la ma-
«jorité absolue dès suil'rages.
« Le président du conseil est élu pour un temps
« illimité il est toujours révocable. »
M. Grévy défendit son amendement avec sa forte
et sobre dialectique, mais sans réussir à le faire
accepter.
Réélu à l'assemblée législative, M. Grévy com-
battait à la fois la politique de l'Algérie et :Ia coali-
tion monarchique de la Chambre il parla et vota
contre toutes les mesures réactionnaires, expédi-
tion de Rome, lois sur la presse, surle droit de réu-
nion, sur le droit de siège; enfin, il vota pour la
proposi ion des questeurs qui avait pour but de ga-
rantir la représentation nationale contre rôyenLua-
lité d'un coup d'Etat en plaçant la force armée dans
la main de rassemblée.
Après le 8 décembre
Après le 2 Décembre, M. Grévy se retira de la
scène politique.
Il rentra au barreau et s'isola dans sa profession
d'avocat.
Toutefois, au mois d'août 1868, une élection pour
le corps législatif ayam eu lieu dans la deuxième
circonscription du Jura, M. Grévy se présenta
comme candida démocratique et obtint 22,000 suf-
frages contre 10,000 donnés au candidat ofûciel,
Cette élection fut regardée avec raison comme
une protestation contre l'Empire et l'on s'en émut
très vivement aux Tuileries.
En môme temps, le barreau de Paris nommait
M. Jules Grévy, bâtonnier de l'ordre.
Lors des élections de 1869, M. Grévy fut réélu
presque à l'unanimité dans le Jura.
Le 4 septembre 1870
Le 4 septembre 1870 quand l'Assemblée eut cessé
de vivre; M. Jules Grevy rallia le soir un certain
nombre de députés et s'associa à leurs protesta-
tions.
Il fut un des huit députés délégués à l'Hôtel de
Ville; mais un gouvernement provisoire s'y était
installé déjà. w
Le 8 février 1871 il fut élu par les Bouches-du-
Rhône et le Jura, e~ opta pour ce dernier.
A la Chambre
Lorsque la Chambre constitua son bureau défini-
tif, elle nomma M. Jules Grévy président par 519
voix sur 536 votants. 'Le jour même M. Grévy, de
concert avec M. Dui'aure, présentait à l'Assemblée
une proposition ayant pour objet de faire nommer
M. Thiers chef du pouvoir exécutif de la Répu-
blique.
Cette proposition fut adoptée le 17 à une immense
majorité.
.M. Jules Grévy. fut constamment élu président de
l'Assemblée nationale de février 1871 à février 1873.
L'incident de Gramont
Le 1" août 1873, pendant la discussion du projet
de loi sur la municipalité de Lyon, M. Jules Grévy
dut rappeler à 1 ordre M. de Gramont, membre de
la droite.
Celle-ci prit fait et cause pour M. de Gramont et
parut vouloir quitter la salle pour protester.
Le lendemain M. Grévy donna sa démission de
président.
Bien que réélu par 345 voix contre 231 seulement
accordées~ M. Butt'et-, M. Grévy refusa cette ma-
jorité insufnsante, et M. Butîet fut élu à on ~ecpnd
tourdescruinpar3U4voix.
Redevenu simple député, M. Grévy alla siéger
dansles rangs de la gauche républicaine.
II combat.itI'élabiisscmcnL du septennat, mais
sans succès, et s'abstint, à partir de ce moment, de
prendre part aux débats de l'Assemblée.
Après la dissolution de l'Assemblée nationale il
fut élu député de l'arrondissement de Dote en février
1876 et nommé président de la Chambre par 462
voix sur 468 votants.
Au Seize mai
Lorsque, âpres le vote par la majorité. républi-
caine de l'ordre du jour de dénance contre le cabinet
BrogIie-Fout'tou, le Sénat vota la dissolution de la
Chambre, M. Grévy, avant de lire le décret de dis-
solution, dans la séance du 25 ju'n, déclara que la
majorité républicaine pouvait se présenter sans
crainte devant lo pays, parce qu'elle avait bien mé-
rité de la France et de la République.
Elu député de Paris et de Dôle, M. Grévy opta
pour Dôie et fut nommé président de la nouvelle
Chambre le 12 novembre.
L'élection à la présidence de la République
Le 30 januier 1879, l'Assemblés nationale se réu-
nissait à Versai)tos pour entendre lecture de la
let rc de démission du maréchal de Mac-Mahon.
Il fallait pourvoir d'un titulaire 1~ Présidence de
la République..
Les vuas se portèrent. immédiatement sur deux
candidats M. Grévy et Chanzy.
Ce fut M. Grévy qui l'emporta, à l'énorme majo-
rité de 563 voix ~ur 99.
Proclamé président de la République, M. Grévy,
dès son entrée en fonctions, se trouva en présence
d'une situation assez difncile. En effet, M. Dufaure
ne voulant pas conserver le ministère auquel le
maréchal de Mac-Mahon l'avait placé, démissionna
le lendemain.
C'est~M. Waddington que le nouveau président
chargea de constituer un cabinet. Le message de
M. Grévy au Sénat et à la Chambre ne fut lu que
le 6 février. Dans ça document, le président de la
République affirmait sa résolution de n'entrer ja-
mais en lutte « contre la volonté nationale, expri-
mée par ses organes constitutionnels, »
Ces paroles devaient plus tard lui être rappelées
dans de pénibles circonstances.
Quelques jours après, recevant le bureau du con-
seil municipal de Paris, M. Grévy définissait ainsi
sa conception gouvernementale
« La République doit être la République de la
France entière, de coux qui marchent en avant
comme de ceux qui suivent en arrière. Evitons d'ef-
frayer les timides, cherchons à maintenir l'accord
entre tous c'est la sécurité générale et complète
qui permettra à la République de produire les fruits
qu'elle doit produire. »
Les actes de la présidence
Le 14 juillet 1880, M. Grévy, assisté des prési-
dents du Sénat et de la Chambre, remit à l'armée
française ses nouveaux drapeaux. A cette occa-
sion, il prononça une chaude allocution patrio-
tique.
Le mois suivant, il fit son voyage à Cherbourg
où il fut chaleureusement reçu par la population,
Ce voyage avait lieu en pleine période de repos, de
travail, au lendemain d'une dernière épreuve élec-
torale qui sacrât. dénnitivemen'. la République.
11 nt un frappant contraste avec celui que trois
ans plus tût avait accompli dans la même région le
maréchal de Mac-Mahon, entouré d'un brillant état-
major et de la fine fleur du réactionnarisme, car, à
l'instigation du cabinet du Seize-Mai, le maréchal
ne faisait là qu'une démonstration électorale.
Le tact qu'il montra lors des incidents qui signa-
lèrent l'arrivée à Paris d'Alphonse XII, roi d'Espa-
gne. en octobre 1883, fut fort apprécié à l'étranger,
ainsi que par le pays.
L'année suivante, il transmit au président du con-
seil une lettre de M. Barodet qui îui demandait la
convocation anticipée des Chambres, déclarant qu'il
ne pouvait y répondre personnellement « sans sor-
tir de sa réserve constitutionnelle.
Ces qualités de tact, de dignii.é et de juste appré-
ciation du caractère de ses fonctions furent vive-
ment mises en relief lorsque, le 28 décembre 1885,
le Congrès se réunit à Versailles. Aussi M. Grévy
fut-il réélu par 457 voix contre 68 à M. Henri Bris-
son, 14 à M. de Freycinet et 10 à M. Anatole de la
Forge.
Les élections qui avaient eu lieu en octobre et
qui avaient fait entrer à la Chambre 201 conserva-
teurs avaient créé une situation parlementaire beau-
coup moins nette, que celle de la législature précé-
dente, et M. Grévy se trouva en présence de grandes
difficultés.
Lorsque M. Brisson se sentit dans l'impossibilité
de constituer une majorité de gouvernement, le pré-
sident de la République nt appel à M. de Freyeinet
qui, par son passé et son habiieté proverbiale, avait
seul peut-être quelque chance de concentrer autour
de lui les divers groupes républicains.
Les résultats ne répondirent pas à l'attente de
M. Grévy. M. de Freycinet, puis M. Goblet, furent
successivement renversés.
Dans de telles conditions, il devenait puéril de
songer à concilier les tendances des deux fractions
républicaines de la Chambre.
La démission de M. Grévy
A la suite d'incidents douloureux sur lesquels il
est Inutile de revenir ici, M. Grévy adressa aux
Chambres un message de démission qui fut lu le
2 décembre 1887.
Depuis cette époque, M. Grévy avait vécu dans
une retraite absolue, regardant les événéments de
loin. ne s'en désintéressant pas, sans doute, mais
n'ayant reparu en aucune circonstance.
Terminons cette trop rapide biographie de l'ancien
président de la République par ce portrait de l'avo-
cat par Laurier
« A la barre, i) est un redoutable adversaire,
précis, serré, sans faconde, professant et pratiquant
l'horreur de la phrase. Il plaide avec une simplicité
extraordinaire, sans faste, presque sans bruit,
comme un homme qui ne s'attache qu'au raisonne-
ment et fait aucun cas du reste.
« Il parle d'une voix claire nette, peut-être un peu
trouble, contrasi.e singulier avec le nerf dé sa dia-
lecLique mais sous cette parole négligée et comme
ilottante, on sent bien vite une argumentation de
premier ordre. Les obsèques
La date des obsèques de l'ancien président de la
République n'est pas encore fixée.
Elles auront lieu probablement dimanche à Mont-
sous-Vaudrey, où l'inhumation se fera dans un ca-
veau de famille.
Les ministres, qui devaient tenir un conseil sa-
medi, se réuniront sans doute avant cette date
pour examiner la question des obsèques et désigner
celui d'entre eux qui sera chargé d'y représenter le
gouvernement.
M. le président de la Republique se fera égale-
ment représenter.
LE TSAR AUX MANŒUVRES
VcMOMe, 9 septembre. Les journaux polonais
disent qu'a son retour de Danemark, le tsar assis-
tera aux manœuvres en Pcifgne ~t 8~0Urn~p!a-
sicurs jours à.Yarsovie.,
AM 6MMES_MmES
LA BATAILLE DE VENDEUVRE
M. de Freycinet sur le terain des manoeuvres
Les ofnciers étrangers. Préparatifs
pour l'arrivée de M. Carnet. La l
bataille d'hier
(DE NOTRE ENVOt'É SPECIAL)
Ve~eMWC, 9 septembre. C'est aujourd'Imi qu'a.
lieu la bataille de Vendeuvre, Faction la plus impor-
tante des manœuvres.
M. de Freycinet, accompagne par ses officiers
d'ordonnance le lieutenant-colonel Pamard, les
commandants de Lamothn et Bazin, et le chef d'es-
cadron Montaudon,est arrivé à Vendeuvra en train
spêciai, à huit heures et demie.
11 a été reçu, sur le quai de la gara, par le générât
Saussier et le gênerai de Miribel, qu'accompa-
gnaient les gén~raut de Boiadeiïre et Rsnouard et
tout leur état-major'
Les honneurs militaires ont été rendus par une
compagnie du 106° de ligne. Les officiers Étrangers
se tenaient sur le perron de la gare et ont salué le
ministre de la guerre; puis M. ds Freycinet est
monté en voiture avec ses of&ciers d'ordonnance,
suivi par les généraux Saussier et de Miribel.
L'escorte éi.ait formée par deux pelotons du 2S*
dragons.
Les ofnciers étrangers, conduits par un chef d'es-
cadron et le lieutenant Carnot, sont partis sur le
terrain des manœuvres quelques instants après la
ministre.
VeH~eMWC, 9 septembre, 10 heures. Le ballon
est à la pointe du bois de Bossigant, près de Mont-
martin. Le capitaine Sachs, de i'etat-major du gé-
néral Davout, y monte avec un capitaine télégra-
graphiste. Du plateau on découvre un vaste horizon
à l'ouest.
A huit heures et demie, l'aréostat s'élève rapide-
ment en ligne droite. Il n'y a pas un souffle d'air.
Les premiers coups de canon retentissent dans Ja
direction de Nuisement au nord-ouest.
Vendeuvre, 9 septembre, 11 h. 50 matin. C'est
à 10 h. 5 que M. de Freycinet est arrivé sur le pla-
teau dans un landau attela à la Daumont et conduit
par des artilleurs. La musique du 109~ de ligne a
joué la J~arMt~aMc.
Le ministre est reparti avant que rien fût encore
décidé sur ce point.
Il a repris la direction de Vendeuvre, passant les
lignes de l'armée du général Davout dans celles de
l'armée du général de Gatlitfot.
A 11 heures, les forces de l'armée de l'Ouest ont
été délogées de Nuisement par l'artillerie et l'infan-
terie de~a 26" brigade.
Elles se replient dans la direction de Vendeuvre
et opposent une nouvelle résistance sur les coteaux
à environ un kilomètre de Nuisement.
Le général de Négrier est. arrivé à 11 h. 30 à Nui-
sement. Il envoie donner l'ordre d'y amener toute
l'artillerie de réserve du 7° corps pour bombarder
Vendeuvre. Il demande à être assisté par le 8" corps.
Marche en retraite de l'armée de l'Ouest
VNH6~M!)re, 9 septembre. La marche en retraite
de l'armée de l'Ouest et le passage de l'Aube se
sont enecLUôs sana incident et sans engagement
sérieux.
L'opération était d'autant plus intéressante qu'elle
s'accomplissait presque sous le feu de l'ennemi
(l'armée de l'Est) contre Ifs tentatives de laquelle il
fallait protéger la marche de l'armée en retraite.
Le passage de l'Aube s'est effectué à la fois sur
tous les ponts permanents de la rivière et sur le
pont de bateaux jeté par les pontonniers de l'armée
de l'Ouest.
Cette dernière manœuvre a été exécutée avec une
rapidité à peine trois quarts d'heure qui fait
le plus grand honneur au capitaine Geunan sous la
direction duquel était placée la compagnie de pon-
tonniers.
Le capitaine avait reçu, & Vitry, dimanche, à six
heures du soir, l'ordre de venir & Bar-sur-Aube.
Parti de Vitry à huit heures du soir, il arrivait a
Brienne à cinq heures du matin, après une marche
de nuit. Il repartait à 1 h. de l'après-midi et arri-
vait le même jour à Bar-sur-Aubc à cinq heures du
soir, ayant accompli en vingt-deux heures une
marche de soixante-quatorze kilomètres.
Les engagements entre l'armée de l'Est et l'armés
de l'Ouest durant la retraite de celle-ci se sont bor-
nés à quelques combats d'arrière-garde. Le général
de Galîinet avait solidement établi au débouché de
toutes les routes donnant accès dans la ville da
Bar-Bur-Aube. D~s bataillons chargés de protéger
le mouvement du gros de l'armée se repliant sur
la rivière.
A onze heures, l'armée de l'Ouest couverte par
la cavalerie indépendan e aval. complètement effec-
tué son passage, et à midi 1 armée de l'Est recevait
l'ordre de cesser toute poursuite.
M. de Freycinet
Vendeuvre, 9 septembre. M. de Frjycinet a
employé sa matinée à visiter toute la ligne d'avant-
postes de l'armée de l'Ouest. II a fait un long sta-
tionnement à Magny-Fouchard, sur les positions ou
so trouvaient les batteries de la gauche du généra!
de Gallin'et, et il a examiné le tir da l'artillerie. Il a
vu l'attaque du village de Nuisoment, où il a assisté
au déploiement des troupes dp l'infanterie.
Il a traversé le Puits et, de là, il s'est porté sur la
position où se tenait le général de Gallittet, en avant
de Beurrey, pour surveiller les mouvements de l'en-
nemi et ceux des troupes placées sous son comman-
dement. Il a gagné, par la route de Longprey, le
village de Beurrey, où il a déjeuné sommairement
chez Mme Cha.el.
Le général Saussier et le général de Miribel, rete-
nus sur le terrain, n'ont pu arriver que vers la fin
du repas, auquel ont également pris part les offi-
ciers d'ordonnance du ministre de la guerre, .ainsi
que le commandant Courbebaisse et le capitaine Eb-
ner, officiers d'ordonnance du général Saussier.
M. de Freycinet partira pour Troyes ce soir, à
quatre heures vingt.
Le combat
VeMf!eMur6, 9 septembre, 3 h. soir. Les forces
du général de GaHinet, arrêtent leur première ligne
à l'extrémité du plateau de Nuisement. La seconde
ligne est appuyée au ru de Crébenard qui coûta
dans un bas-fond. Le 3° de ligne occupe la route de
Paris à Mulhouse.
Les forces du 7' corps (armée du général Davout)
sont arrêtées en face, un peu en avant de Nuise"
ment. Ses chasseurs à pied dissimulent leurs rangs
dans les plis du sol et derrière des meules qui s'élè-
vent seules sur la nudité du plateau.
A gauche, au loin, dans la direction de Thiem-am,
locanon tonne. A droite, vers Magny-Fouchard,
c'est une fusillade contiaoo. Sur lo~lateau même,
au centre, des faix pe~tOB 8'6
~~B~S~9._ .>
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