Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
398
MAJ MAJ MAJ
Majesté impériale, l'empereur des Français, l'em-
pereur d'Autriche, que l'on qualifie aussi de Sacrée
Majesté, mais seulement quand on lui parle, l'em-
pereur de Russie, l'empereur du Brésil. Sa Majesté
très-chrétienne, «e roi de France. Sa Majesté catho-
lique, le roi d'Espagne. Sa Majesté très-fidèle, le
roi de Portugal. Sa Majesté britannique, le roi d'An-
gleterre. Sa Majesté suédoise, Sa Majesté danoise,
le roi de Suède, le roi de Danemark. || On dit aussi
Sa Majesté le roi d'Angleterre. Sa Majesté le roi de
Suède, etc. || Fig. Voilà comme les hommes sont
ballottés par la fortune; Sa Sacrée Majesté le hasard
décide de tout, VOLT. Lett. Mariott, 26 fév. 4767.
|| 5° Dans les temps anciens, Majesté n'était pas
particulier aux souverains, et se disait d'autres
grands personnages. Il y a encore une lettre de lui
[Charles IV] au cardinal Colombier, doyen du sacré
collège, datée de l'an 4 355, dans laquelle il appelle
ce doyen Votre Majesté, VOLT. Moeurs, 70. ||6° Terme
de littérature. Caractère de pompe et de grandeur.
La majesté du style. On a pris pour de la majesté
la pesanteur des vers qui se tiennent comme en-
chaînés deux à deux, et qui se retardent l'un l'au-
tre; mais la majesté consiste dans le nombre, le
coloris, l'éclat et la pompe du style, MARMONTEL,
Élêm. litt.OEuv. t. x, p. 467, dans POUGENS.
|| 7° Terme d'histoire romaine. Loi 'de majesté, loi
punissant tout attentat contre le peuple romain, et
appliquée par les empereurs à tout délit contre le
prince. II.y avait une loi de majesté contre ceux
qui commettaient quelque attentat contre le peu-
ple romain; Tibère se saisit de cette loi et l'appli-
qua, non pas aux cas pour lesquels elle avait été
faite, mais à tout ce qui put servir sa haine ou ses
défiances, MONTESQ. Rom. 44. || Jugement de ma-
jesté, jugement prononcé en vertu de la loi de ma-
jesté. || 8° Terme de diplomatique. Sceau de majesté,
sceau des empereurs d'Allemagne. || S'est dit aussi
du grand sceau féodal de l'électeur de Mayence.
REM. 1. Faut-il dire, en parlant à un roi : Vo-
tre Majesté est maître ou maîtresse? Quand il s'a-
git d'un adjectif, la règle n'est pas douteuse, l'ad-
jectif s'accorde avec Majesté : Votre Majesté peut
être assurée.... Mais avec des substantifs, lors même
que les substantifs ont des féminins, il vaut mieux
donner le genre masculin. Du moins tel est l'u-
sage constaté par Bouhours dans ses Nouvelles re-
marques : Je l'ai assuré que Votre Majesté était le
maître, DUC DE SAVOIE, dans BOUHOURS; Cette ac-
quisition ne donnerait à Sa Majesté aucun avantage
solide, puisqu'aussi bien elle serait maître de ses
Etats, MAZARIN, dans BOUHOURS. || 2. Faut-il dire :
Votre Majesté est le plus éclairé des rois ou la plus
éclairée des rois? Il serait mieux de changer de
tournure; mais, si on tenait à suivre celle-ci, on di-
rait, vu que l'idée de roi et du masculin est celle qui
domine : Votre majesté est le plus éclairé des rois.
HIST. xu" s. E lors nostre Sire le demostrera, et
lors parra [paraîtra] la majestez de Deu, Machab.
n, 2. Plein sunt li ciel et la terre de la majestet de
ta gloire, Liber psalm. p. 250. ||xnies. Or en ait
Diex pitié, li rois de majesté, Berte, xv. || xive s.
Pour les rebellions et maléfices perpétrez encontre
la magesté royal, en soy armant.... Lettre de Char-
les V,Bibl. des chartes, 4e série, t. in, p. 425. Je
croy qu'il a ou monde si noblement resgné, Qu'il
a acquis l'amour de Dieu de maysté, Guescl. Va-
riantes du vers 4732. ||xve s. Seoit le roi en ma-
jesté royale, FROISS. II, II, 74. Mais la grant bénignité
De ta royal majesté, E. DESCHAMPS, lay du roy.
Gens de petit estât qui ne desiroient que de trou-
bler les besongnes, pour eux augmenter et avoir
majesté sur les plus riches, MONSTREL. t. n, p. 4 42,
dans LACURNE. || xvie s. Pour excuser son maistre
envers Sa Majesté [le roi], MONT, I, 38. Il avoitl'es-
pritprompt et subtil, le langage et la grâce avec de
la majesté, et le naturel actif et vigilant, CASTELN.
2. En ce temps (1575) n'estoit tenu pour bon cour-
tisan qui disoit : le roy ; ains falloit dire leurs ma-
jestés à la mode de la cour; sur quoi, par dérision,
fut fait le sonnet des majestés [le pluriel fut com-
mandé par un règlement de Henri III, peu après son
retour de Pologne], Journal de l'Estoile, t. XLV, ;
p. 4(8, collection Petitot, 4" série.
— ÉTYM. Provenç. majestat, maiestat; espagn. i
magestad; ital. magestà; du latin majestatem, qui
vient de majus pour magius, plus grand (voy. MA- :
JEUR), et le suffixe tôt qui fait des noms abstraits.
MAJESTUEUSEMENT (ma-jè-stu-eû-ze-man),odi). ]
Avec majesté. Le roi" s'avança majestueusement. Le
Mississipi roule majestueusement ses eaux à travers :
les forêts. j ;
- ÉTYM. Majestueuse, et le suffixe ment. |i
i- MAJESTUEUX, EUSE (ma-jè-stu-eû, eû-z'), adj.
e || 1° Qui a de la majesté. Combien il [Charles Ier]
i- était intrépide à la tête des armées, combien au-
é guste et majestueux au milieu de sa cour, BOSS.
)- Reine d'Anglet. La princesse la plus majestueuse que
e la France ait vue, fut en même temps la mère la
i- plus tendre, MASS. Or. fun. Madame. C'était une
, princesse grande, majestueuse, fort bien faite, ST-
;i SIM. 60, 95. || 2° 11 se dit aussi des choses. X ces
e saintes institutions, il ajouta des cérémonies majes-
;t tueuses, des fêtes qui rappelaient la mémoire des
i miracles par lesquels le peuple d'Israël avait été dé-
. livré, BOSS. Hist. n, 3. Comme un fleuve majes-
s tueux et bienfaisant, qui porte paisiblement dans
s les villes l'abondance qu'il a répandue dans les cam-
i pagnes en les arrosant, m. Louis de Bourbon. Ac-
é courez, peuples, venez contempler dans la première
3 place du monde la rare et majestueuse beauté d'une
e vertu toujours constante, ID. Mar.-Thêr. Ce port
. majestueux, cette douce présence.... RAC. Bérên. i,
i 5. D'un pas majestueux, à côté de ma mère, Le
- jeune Êliacin s'avance avec mon frère, ID. Athal.
- iv, 4. Il [un roi conquérant] regardera les moments
a d'un repos sage et majestueux, comme une oisiveté
, honteuse et des moments qu'on dérobe à la gloire,
. MASS. Pensées, Des talents. Je ne regardais jamais
i la nature sans m'élever jusqu'aux pensées religieu-
t ses qui nouslient à sesmajestueusesbeautés, STAEL,
i Delph. 2e frag. 6e part. || 3° S. f. Majestueuse, es- :
c pèce d'oeillet.
— ÉTYM.Voy. MAJESTÉ ; ital. maestoso. Majestuosus
- n'est pas latin; mais il pourrait l'être, puisque le la-
i tin auo2up2uosus. Du reste, ces formations, comme
> aussi montuosus, monslruosus, sont des imitations ■
■ malentendues des formes correctes sumptuosus, !
■ quxstuosus, qui viennent de substantifs en us.
MAJEUR, EURE (ma-jeur, jeu-r'), adj. || 1° Plus '
i grand. La majeure partie. || 2e En matière ecclésias- .
tique, ordres majeurs, la prêtrise, le diaconat, le '
sous-diaconat, par opposition aux quatre ordres mi- '
neurs. || Causes majeures, celles dont le pape doit J
être le seul juge; il y en a de trois espèces : les '
premières regardent la foi ; les secondes, la discipline ;
et les troisièmes, les évêques. }| Excommunication '
majeure, excommunication qui retranche entière- '
ment de l'Église; par opposition à excommunication '
mineure. || 3° Terme de musique. Tierce ma-
jeure, tierce composée de deux tons, par opposition ■!
à la tierce mineure qui ne comprend qu'un ton et (
demi. Ut, mi est une tierce majeure. || Sixte ma- '
jeure, intervalle de six notes, contenant quatre tons
et un demi-ton, ut, la. || Septième majeure, inter- '
valle de sept notes/contenant cinq tons et un demi- 1
ton, ut, si. || Ton ou mode majeur, celui où la tierce c
et la sixte au-dessus de la tonique sont majeures. I
Substantivement et dans le même sens, un air en '
majeur. Passer du majeur au mineur. [| Le majeur se t
dit aussi de la partie d'un duo, d'une sonate, d'une *
symphonie qui se trouve traitée en mode majeur, t
|| Seconde majeure, intervalle composé d'un ton en- I
tier, par opposition à la seconde mineure qui n'a c
qu'un demi-ton. || 4° Terme du jeu de piquet.Tierce, 1
quarte, quinte, seizième, dix-septième majeure, a
séquence des trois, quatre, cinq, six, sept plus I
fortes cartes. || On disait autrefois tierce major, etc. e
Sur mes cinq coeurs portés la dame arrive encor, d
Qui me fait justement une quinte major, MOL. Fdch. 1
n, 2. || 5° Terme de marine. Manoeuvres majeures, i
les manoeuvres principales. || Mâts majeurs, le grand y
mât, le mât de misaine, le grand mât de hune et le d
petit mât de hune. Les voiles établies sur ces mâts a
sont dites les quatre voiles majeures. || Lieues ma- c
jeures et milles majeurs, lieues et milles que fi
l'on parcourt sur un grand cercle du globe, o
|| 6° Grand, important, considérable (sans aucune idée b
de comparaison). [L'abbé de Tencin] fit une étour- c
derie majeure dans ce procès, où il assista en per- s;
sonne à la plaidoirie, DUCLOS, Mém. rég. OEuvr. t. v, 1'
p. 420, dans POUGENS. || Force majeure, voy. FORCE, V
n° 6. ij 7° Qui est à l'âge prescrit par les lois pour v
user et jouir de ses droits, et pour pouvoir con- n
tracter valablement. Les rois de France sont ma- cl
jeurs à quatorze ans par l'édit de l'an 1375. M. le di
Prince lui envoya voir son armée; eh bien qu'en n
dites-vous? dit M. le Prince : Monseigneur, dit Des- ||
préaux, je crois qu'elle sera fort bonne quand elle BI
sera majeure; c'est que le plus âgé n'a pas dix- ||
huit ans, SÉV. 4 66. Quand on considère de plus près ri
l'histoire de ce grand royaume | l'Angleterre] et g;
particulièrement les derniers règnes, où l'on voit pi
non-seulement les rois majeurs, mais encore les d<
I pupilles et les reines mêmes si absolues et si re- ri
| doutées, BOSS. Reine d'Anglet. Ceux qui avaient des m
. fiefs et qui par conséquent devaient faire le service
I militaire, ne furent plus majeurs qu'à vingt-un
■ ans, MONTESQ. Esp. xvm, 26. || 8° S. m. pi. Les ma-
• jeurs, les ancêtres ou les prédécesseurs (vieilli en ce
î sens). || 9° S. f. Terme de logique. La majeure, la
i proposition d'un syllogisme qui contient le grand
i terme ou l'attribut de la conclusion. La majeure en
• est inepte, la mineure est impertinente, et la con-
î clusion ridicule, MOL. Mar. for. 6. || 10° La majeure,
- la pluralité des voix (vieilli en ce sens). Dans ce
i tribunal on prend les voix à la majeure ; mais on
■ dit qu'on a reconnu par expérience qu'il vaudrait
mieux les recueillir à la mineure, MONTESQ. Lett.
'< pers. 86. || 11° L'un des plus grands actes des bache-
■ liers de théologie dans l'ancienne faculté de Paris,
■ qui, commençant à huit heures du malin, ûnis-
1 sait à six heures du soir. Faire sa majeure.
— HIST. xie s. Terre major [la France] remein-
■ droit en repos, Ch. de Roi. XLIV. || xne s. Uns siens
niés [neveu] après ot l'onour [le fief], Fils de son
1 frère le majour [l'aîné], Brut, f° 28, dans LACURNE.
Quant il approchent vers la terre major, Roncis. 37.
1 || xme s. Se nos fuson [fussions] major ou per, Ren.
1.1, p. 4 24. Bien a cent ans passés disrent no ancis-
sour, Que uns pules [peuple] venroit devers terre
' majour, Qui conquerroit ce reigne à force et à vi-
gour, Ch. d'Ant. vm, 220. || xive s. Et ceste majeure
prouveray Tantost le mieulx que je porrai, Modus,
f° cvn, verso. || xve s. Le roy de Thunes sarrazin
majeur en Barbarie, Hist. de Loys 3, duc de Bour-
bon, p. 293, dans LACURNE. || xvi" s. Jusques au golfe
de la mer majour [mer Noire], MONT, I, 213. Mena
Panurge au temple major, RAB. V, 44. En cela peuvent
ils bien encore aujourd'hui ensuivre leurs majeurs
[ancêtres], et se rendre semblables à eulx, AMYOT,
Morales, t. ni, p. 465, dans RAYNOUARD, Lexique.
— ÉTYM. Provenç. majer, major; espag. mayor;
ital. maggiore ; du lat. majorem, qui vient d'un
radical mag, qui se trouve dans magnus, grand.
Major avec l'accent sur ma a donné maire, et
majôrem avec l'accent sur jô, majeur.
t MAJOLIQUE (ma-jo-li-k'), s. f. Nom attribué,
dans le commerce de curiosités, à toutes les faïences
anciennes italiennes et espagnoles. || On écrit et pro-
nonce souvent maïolique.
— ÉTYM. Ital. majolica et majorica, de l'Ile de Jfa-
jorque (voir sur les monnaies du xme au xvm" siè-
cles : rex Majoricarum), où cette faïence fut d'abord
manufacturée.
MAJOR (ma-jor), s. m. || 1° Officier supérieur qui
dirige l'administration et la comptabilité d'un régi-
ment, et qui est chargé en outre de tout ce qui
concerne le recrutement et l'état civil du corps
Il On dit quelquefois gros major. || 2° Major géné-
ral, officier général chargé de remplir ces mêmes
fonctions pour toute une armée, ainsi que d'expédier
tous les ordres du généralissime, et de rendre compte
des opérations. Ce major général [Berthier] suppléa
peu son chef dans cette circonstance critique [à Mos-
cou] ; au milieu de ce sol et de ce climat nouveau,
il ne recommanda aucune précaution nouvelle; et il
attendit que les moindres détails lui fussent dictés
par son empereur; ils furent oubliés, SÉGUR, Hist.
de Nap. vin, 4 4. || On disait autrefois major général
de bataille. Bassompierre, celui qui est mort avec
beaucoup de réputation major général de bataille
dans l'armée de l'empire, RETZ, I, 3. || Aide-ma-
jor général, officier général qui est sous les ordres
du major général. || Dans l'ancienne armée, il y
avait un major général, de l'infanterie. Par le
compte exactement rendu au major général de l'in-
fanterie française, il ne se trouva que 4 684 soldats
ou sergents d'infanterie tués sur la place, et 3282
blessés [à Fontenoi], VOLT. Louis XV, 4 5. || 3° Offi-
cier supérieur qui, dans une place de guerre, est
spécialement chargé des détails du service, sous
l'autorité du commandant. || 4° Adjudant-major,
voy. ADJUDANT {ici et dans les exemples qui sui-
vent major est pris adjectivement). || 5°Chirurgien-
major, le premier chirurgien d'un régiment. || Le
chirurgien-major d'un bâtiment est ordinairement
désigné sous le titre pur et simple de major. || Aide-
major, chirurgien adjoint au chirurgien-major.
Il 6° Tambour-major, trompette-major, voy. TAM-
BOUR, TROMPETTE. H 7° Sergent-major, voy. SERGENT.
Il 8° Ronde-major, voy. RONDE. || 9° Terme de ma-
rine. Pilote-major, voy. PILOTE. || Dans les ports,
gardiens majors, gardiens chargés de faire exécuter
par les gardiens ordinaires, les ordres de police et
de surveillance. || Anciennement, major de la ma-
rine, officier qui présidait chaque jour à l'établis-
ment de la earde dans l'arsenal. Il 10° Au jeu de pi-
MAJ MAJ MAJ
Majesté impériale, l'empereur des Français, l'em-
pereur d'Autriche, que l'on qualifie aussi de Sacrée
Majesté, mais seulement quand on lui parle, l'em-
pereur de Russie, l'empereur du Brésil. Sa Majesté
très-chrétienne, «e roi de France. Sa Majesté catho-
lique, le roi d'Espagne. Sa Majesté très-fidèle, le
roi de Portugal. Sa Majesté britannique, le roi d'An-
gleterre. Sa Majesté suédoise, Sa Majesté danoise,
le roi de Suède, le roi de Danemark. || On dit aussi
Sa Majesté le roi d'Angleterre. Sa Majesté le roi de
Suède, etc. || Fig. Voilà comme les hommes sont
ballottés par la fortune; Sa Sacrée Majesté le hasard
décide de tout, VOLT. Lett. Mariott, 26 fév. 4767.
|| 5° Dans les temps anciens, Majesté n'était pas
particulier aux souverains, et se disait d'autres
grands personnages. Il y a encore une lettre de lui
[Charles IV] au cardinal Colombier, doyen du sacré
collège, datée de l'an 4 355, dans laquelle il appelle
ce doyen Votre Majesté, VOLT. Moeurs, 70. ||6° Terme
de littérature. Caractère de pompe et de grandeur.
La majesté du style. On a pris pour de la majesté
la pesanteur des vers qui se tiennent comme en-
chaînés deux à deux, et qui se retardent l'un l'au-
tre; mais la majesté consiste dans le nombre, le
coloris, l'éclat et la pompe du style, MARMONTEL,
Élêm. litt.OEuv. t. x, p. 467, dans POUGENS.
|| 7° Terme d'histoire romaine. Loi 'de majesté, loi
punissant tout attentat contre le peuple romain, et
appliquée par les empereurs à tout délit contre le
prince. II.y avait une loi de majesté contre ceux
qui commettaient quelque attentat contre le peu-
ple romain; Tibère se saisit de cette loi et l'appli-
qua, non pas aux cas pour lesquels elle avait été
faite, mais à tout ce qui put servir sa haine ou ses
défiances, MONTESQ. Rom. 44. || Jugement de ma-
jesté, jugement prononcé en vertu de la loi de ma-
jesté. || 8° Terme de diplomatique. Sceau de majesté,
sceau des empereurs d'Allemagne. || S'est dit aussi
du grand sceau féodal de l'électeur de Mayence.
REM. 1. Faut-il dire, en parlant à un roi : Vo-
tre Majesté est maître ou maîtresse? Quand il s'a-
git d'un adjectif, la règle n'est pas douteuse, l'ad-
jectif s'accorde avec Majesté : Votre Majesté peut
être assurée.... Mais avec des substantifs, lors même
que les substantifs ont des féminins, il vaut mieux
donner le genre masculin. Du moins tel est l'u-
sage constaté par Bouhours dans ses Nouvelles re-
marques : Je l'ai assuré que Votre Majesté était le
maître, DUC DE SAVOIE, dans BOUHOURS; Cette ac-
quisition ne donnerait à Sa Majesté aucun avantage
solide, puisqu'aussi bien elle serait maître de ses
Etats, MAZARIN, dans BOUHOURS. || 2. Faut-il dire :
Votre Majesté est le plus éclairé des rois ou la plus
éclairée des rois? Il serait mieux de changer de
tournure; mais, si on tenait à suivre celle-ci, on di-
rait, vu que l'idée de roi et du masculin est celle qui
domine : Votre majesté est le plus éclairé des rois.
HIST. xu" s. E lors nostre Sire le demostrera, et
lors parra [paraîtra] la majestez de Deu, Machab.
n, 2. Plein sunt li ciel et la terre de la majestet de
ta gloire, Liber psalm. p. 250. ||xnies. Or en ait
Diex pitié, li rois de majesté, Berte, xv. || xive s.
Pour les rebellions et maléfices perpétrez encontre
la magesté royal, en soy armant.... Lettre de Char-
les V,Bibl. des chartes, 4e série, t. in, p. 425. Je
croy qu'il a ou monde si noblement resgné, Qu'il
a acquis l'amour de Dieu de maysté, Guescl. Va-
riantes du vers 4732. ||xve s. Seoit le roi en ma-
jesté royale, FROISS. II, II, 74. Mais la grant bénignité
De ta royal majesté, E. DESCHAMPS, lay du roy.
Gens de petit estât qui ne desiroient que de trou-
bler les besongnes, pour eux augmenter et avoir
majesté sur les plus riches, MONSTREL. t. n, p. 4 42,
dans LACURNE. || xvie s. Pour excuser son maistre
envers Sa Majesté [le roi], MONT, I, 38. Il avoitl'es-
pritprompt et subtil, le langage et la grâce avec de
la majesté, et le naturel actif et vigilant, CASTELN.
2. En ce temps (1575) n'estoit tenu pour bon cour-
tisan qui disoit : le roy ; ains falloit dire leurs ma-
jestés à la mode de la cour; sur quoi, par dérision,
fut fait le sonnet des majestés [le pluriel fut com-
mandé par un règlement de Henri III, peu après son
retour de Pologne], Journal de l'Estoile, t. XLV, ;
p. 4(8, collection Petitot, 4" série.
— ÉTYM. Provenç. majestat, maiestat; espagn. i
magestad; ital. magestà; du latin majestatem, qui
vient de majus pour magius, plus grand (voy. MA- :
JEUR), et le suffixe tôt qui fait des noms abstraits.
MAJESTUEUSEMENT (ma-jè-stu-eû-ze-man),odi). ]
Avec majesté. Le roi" s'avança majestueusement. Le
Mississipi roule majestueusement ses eaux à travers :
les forêts. j ;
- ÉTYM. Majestueuse, et le suffixe ment. |i
i- MAJESTUEUX, EUSE (ma-jè-stu-eû, eû-z'), adj.
e || 1° Qui a de la majesté. Combien il [Charles Ier]
i- était intrépide à la tête des armées, combien au-
é guste et majestueux au milieu de sa cour, BOSS.
)- Reine d'Anglet. La princesse la plus majestueuse que
e la France ait vue, fut en même temps la mère la
i- plus tendre, MASS. Or. fun. Madame. C'était une
, princesse grande, majestueuse, fort bien faite, ST-
;i SIM. 60, 95. || 2° 11 se dit aussi des choses. X ces
e saintes institutions, il ajouta des cérémonies majes-
;t tueuses, des fêtes qui rappelaient la mémoire des
i miracles par lesquels le peuple d'Israël avait été dé-
. livré, BOSS. Hist. n, 3. Comme un fleuve majes-
s tueux et bienfaisant, qui porte paisiblement dans
s les villes l'abondance qu'il a répandue dans les cam-
i pagnes en les arrosant, m. Louis de Bourbon. Ac-
é courez, peuples, venez contempler dans la première
3 place du monde la rare et majestueuse beauté d'une
e vertu toujours constante, ID. Mar.-Thêr. Ce port
. majestueux, cette douce présence.... RAC. Bérên. i,
i 5. D'un pas majestueux, à côté de ma mère, Le
- jeune Êliacin s'avance avec mon frère, ID. Athal.
- iv, 4. Il [un roi conquérant] regardera les moments
a d'un repos sage et majestueux, comme une oisiveté
, honteuse et des moments qu'on dérobe à la gloire,
. MASS. Pensées, Des talents. Je ne regardais jamais
i la nature sans m'élever jusqu'aux pensées religieu-
t ses qui nouslient à sesmajestueusesbeautés, STAEL,
i Delph. 2e frag. 6e part. || 3° S. f. Majestueuse, es- :
c pèce d'oeillet.
— ÉTYM.Voy. MAJESTÉ ; ital. maestoso. Majestuosus
- n'est pas latin; mais il pourrait l'être, puisque le la-
i tin auo2up2uosus. Du reste, ces formations, comme
> aussi montuosus, monslruosus, sont des imitations ■
■ malentendues des formes correctes sumptuosus, !
■ quxstuosus, qui viennent de substantifs en us.
MAJEUR, EURE (ma-jeur, jeu-r'), adj. || 1° Plus '
i grand. La majeure partie. || 2e En matière ecclésias- .
tique, ordres majeurs, la prêtrise, le diaconat, le '
sous-diaconat, par opposition aux quatre ordres mi- '
neurs. || Causes majeures, celles dont le pape doit J
être le seul juge; il y en a de trois espèces : les '
premières regardent la foi ; les secondes, la discipline ;
et les troisièmes, les évêques. }| Excommunication '
majeure, excommunication qui retranche entière- '
ment de l'Église; par opposition à excommunication '
mineure. || 3° Terme de musique. Tierce ma-
jeure, tierce composée de deux tons, par opposition ■!
à la tierce mineure qui ne comprend qu'un ton et (
demi. Ut, mi est une tierce majeure. || Sixte ma- '
jeure, intervalle de six notes, contenant quatre tons
et un demi-ton, ut, la. || Septième majeure, inter- '
valle de sept notes/contenant cinq tons et un demi- 1
ton, ut, si. || Ton ou mode majeur, celui où la tierce c
et la sixte au-dessus de la tonique sont majeures. I
Substantivement et dans le même sens, un air en '
majeur. Passer du majeur au mineur. [| Le majeur se t
dit aussi de la partie d'un duo, d'une sonate, d'une *
symphonie qui se trouve traitée en mode majeur, t
|| Seconde majeure, intervalle composé d'un ton en- I
tier, par opposition à la seconde mineure qui n'a c
qu'un demi-ton. || 4° Terme du jeu de piquet.Tierce, 1
quarte, quinte, seizième, dix-septième majeure, a
séquence des trois, quatre, cinq, six, sept plus I
fortes cartes. || On disait autrefois tierce major, etc. e
Sur mes cinq coeurs portés la dame arrive encor, d
Qui me fait justement une quinte major, MOL. Fdch. 1
n, 2. || 5° Terme de marine. Manoeuvres majeures, i
les manoeuvres principales. || Mâts majeurs, le grand y
mât, le mât de misaine, le grand mât de hune et le d
petit mât de hune. Les voiles établies sur ces mâts a
sont dites les quatre voiles majeures. || Lieues ma- c
jeures et milles majeurs, lieues et milles que fi
l'on parcourt sur un grand cercle du globe, o
|| 6° Grand, important, considérable (sans aucune idée b
de comparaison). [L'abbé de Tencin] fit une étour- c
derie majeure dans ce procès, où il assista en per- s;
sonne à la plaidoirie, DUCLOS, Mém. rég. OEuvr. t. v, 1'
p. 420, dans POUGENS. || Force majeure, voy. FORCE, V
n° 6. ij 7° Qui est à l'âge prescrit par les lois pour v
user et jouir de ses droits, et pour pouvoir con- n
tracter valablement. Les rois de France sont ma- cl
jeurs à quatorze ans par l'édit de l'an 1375. M. le di
Prince lui envoya voir son armée; eh bien qu'en n
dites-vous? dit M. le Prince : Monseigneur, dit Des- ||
préaux, je crois qu'elle sera fort bonne quand elle BI
sera majeure; c'est que le plus âgé n'a pas dix- ||
huit ans, SÉV. 4 66. Quand on considère de plus près ri
l'histoire de ce grand royaume | l'Angleterre] et g;
particulièrement les derniers règnes, où l'on voit pi
non-seulement les rois majeurs, mais encore les d<
I pupilles et les reines mêmes si absolues et si re- ri
| doutées, BOSS. Reine d'Anglet. Ceux qui avaient des m
. fiefs et qui par conséquent devaient faire le service
I militaire, ne furent plus majeurs qu'à vingt-un
■ ans, MONTESQ. Esp. xvm, 26. || 8° S. m. pi. Les ma-
• jeurs, les ancêtres ou les prédécesseurs (vieilli en ce
î sens). || 9° S. f. Terme de logique. La majeure, la
i proposition d'un syllogisme qui contient le grand
i terme ou l'attribut de la conclusion. La majeure en
• est inepte, la mineure est impertinente, et la con-
î clusion ridicule, MOL. Mar. for. 6. || 10° La majeure,
- la pluralité des voix (vieilli en ce sens). Dans ce
i tribunal on prend les voix à la majeure ; mais on
■ dit qu'on a reconnu par expérience qu'il vaudrait
mieux les recueillir à la mineure, MONTESQ. Lett.
'< pers. 86. || 11° L'un des plus grands actes des bache-
■ liers de théologie dans l'ancienne faculté de Paris,
■ qui, commençant à huit heures du malin, ûnis-
1 sait à six heures du soir. Faire sa majeure.
— HIST. xie s. Terre major [la France] remein-
■ droit en repos, Ch. de Roi. XLIV. || xne s. Uns siens
niés [neveu] après ot l'onour [le fief], Fils de son
1 frère le majour [l'aîné], Brut, f° 28, dans LACURNE.
Quant il approchent vers la terre major, Roncis. 37.
1 || xme s. Se nos fuson [fussions] major ou per, Ren.
1.1, p. 4 24. Bien a cent ans passés disrent no ancis-
sour, Que uns pules [peuple] venroit devers terre
' majour, Qui conquerroit ce reigne à force et à vi-
gour, Ch. d'Ant. vm, 220. || xive s. Et ceste majeure
prouveray Tantost le mieulx que je porrai, Modus,
f° cvn, verso. || xve s. Le roy de Thunes sarrazin
majeur en Barbarie, Hist. de Loys 3, duc de Bour-
bon, p. 293, dans LACURNE. || xvi" s. Jusques au golfe
de la mer majour [mer Noire], MONT, I, 213. Mena
Panurge au temple major, RAB. V, 44. En cela peuvent
ils bien encore aujourd'hui ensuivre leurs majeurs
[ancêtres], et se rendre semblables à eulx, AMYOT,
Morales, t. ni, p. 465, dans RAYNOUARD, Lexique.
— ÉTYM. Provenç. majer, major; espag. mayor;
ital. maggiore ; du lat. majorem, qui vient d'un
radical mag, qui se trouve dans magnus, grand.
Major avec l'accent sur ma a donné maire, et
majôrem avec l'accent sur jô, majeur.
t MAJOLIQUE (ma-jo-li-k'), s. f. Nom attribué,
dans le commerce de curiosités, à toutes les faïences
anciennes italiennes et espagnoles. || On écrit et pro-
nonce souvent maïolique.
— ÉTYM. Ital. majolica et majorica, de l'Ile de Jfa-
jorque (voir sur les monnaies du xme au xvm" siè-
cles : rex Majoricarum), où cette faïence fut d'abord
manufacturée.
MAJOR (ma-jor), s. m. || 1° Officier supérieur qui
dirige l'administration et la comptabilité d'un régi-
ment, et qui est chargé en outre de tout ce qui
concerne le recrutement et l'état civil du corps
Il On dit quelquefois gros major. || 2° Major géné-
ral, officier général chargé de remplir ces mêmes
fonctions pour toute une armée, ainsi que d'expédier
tous les ordres du généralissime, et de rendre compte
des opérations. Ce major général [Berthier] suppléa
peu son chef dans cette circonstance critique [à Mos-
cou] ; au milieu de ce sol et de ce climat nouveau,
il ne recommanda aucune précaution nouvelle; et il
attendit que les moindres détails lui fussent dictés
par son empereur; ils furent oubliés, SÉGUR, Hist.
de Nap. vin, 4 4. || On disait autrefois major général
de bataille. Bassompierre, celui qui est mort avec
beaucoup de réputation major général de bataille
dans l'armée de l'empire, RETZ, I, 3. || Aide-ma-
jor général, officier général qui est sous les ordres
du major général. || Dans l'ancienne armée, il y
avait un major général, de l'infanterie. Par le
compte exactement rendu au major général de l'in-
fanterie française, il ne se trouva que 4 684 soldats
ou sergents d'infanterie tués sur la place, et 3282
blessés [à Fontenoi], VOLT. Louis XV, 4 5. || 3° Offi-
cier supérieur qui, dans une place de guerre, est
spécialement chargé des détails du service, sous
l'autorité du commandant. || 4° Adjudant-major,
voy. ADJUDANT {ici et dans les exemples qui sui-
vent major est pris adjectivement). || 5°Chirurgien-
major, le premier chirurgien d'un régiment. || Le
chirurgien-major d'un bâtiment est ordinairement
désigné sous le titre pur et simple de major. || Aide-
major, chirurgien adjoint au chirurgien-major.
Il 6° Tambour-major, trompette-major, voy. TAM-
BOUR, TROMPETTE. H 7° Sergent-major, voy. SERGENT.
Il 8° Ronde-major, voy. RONDE. || 9° Terme de ma-
rine. Pilote-major, voy. PILOTE. || Dans les ports,
gardiens majors, gardiens chargés de faire exécuter
par les gardiens ordinaires, les ordres de police et
de surveillance. || Anciennement, major de la ma-
rine, officier qui présidait chaque jour à l'établis-
ment de la earde dans l'arsenal. Il 10° Au jeu de pi-
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