Titre : La Rue : Paris pittoresque et populaire / rédacteur en chef Jules Vallès ; directeur Daniel Lévy
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-08-17
Contributeur : Vallès, Jules (1832-1885). Directeur de publication
Contributeur : Lévy, Daniel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32863356f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 258 Nombre total de vues : 258
Description : 17 août 1867 17 août 1867
Description : 1867/08/17 (A1,N12). 1867/08/17 (A1,N12).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5458163p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES FOL-LC2-3093
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2008
Première année. — N° 12. 20 CENTIMES 17 Août 1867.
SOMMAIRE :
Le Concours des Beaux-Arts — JULES VALLÈS ;
Souvenirs : Grand'Mère — A. BRUN;
Le Camelot — E. LKAUTEY ;
L'Homme qui a des opinions — A. JPÉ^ÎÇÊ ; /
Léonidas Requin — A.-E. GAUNIEU;, ./"^r . ■'.-■
Révélations sur le Dante — A. DE STAÏ^BK i ; ... \
——v u' '"■! !, i o y—
Toute personne qui voudra ne point, réclamer [la prime
pourra s'abonner à la Rue au prix suivant :
Pour PAUIS : Un an 7 fr.
— Six mois 3 50
Pour les DÉPARTEMENTS : Un an. .9 »
— Six mois. 5 »
— Trois mois 2 50
Tou.:e personne qui nous adressera I franc en timbres-
poste recevra franco les huit premiers numéros de la
Rue.
Les 300 pre ;iirrs abonnés d'un an reccrronl tjraluitc-
vient la collectiiu. Nous ne pourvus étendre cette faveur à
un ]>hts f/raml nombre vu !a petite quantité d'exemplaires
qui nous restent.
Nous prions tous les Libraires do province'qui ne re-
cuivent,pas la Rue, et qui voudraient la receveur, de nous
faire parvenir leur adresse et celle de leurs correspondants
à Paris.
Les conditions exceptionnelles q:.e nous uj],\:ns aux
abonnés nous font espérer que nous pourrons, (jriiee à leur
nombre, ne point souffrir de l'interdiction de la vente sur
la voie publique. L'abonné servi par la poste reçoit le nu-
méro alors même qu'on a refusé l'estampille.
Désormais, chaque numéro de la Rue contiendra un
article de M. Jules Vallès.
LE CONCOURS DES BEMJX-ARTS
Rue Bonaparte
Je suis allé l'autre jour voir les bas-relief de terre glaise et
les tableaux tout frais encore, composés par les élèves sculp-
teurs ou peintres entrés en loges.
LE MEUUTHE DE LAÏUS PAU OKDIFE, pour la statuaire.
ACUILLE faisant je ne sais plus quoi, pour la peinture.
Il ne s'agit pas toujours de les juger : il faut ruiner l'école par la
base.
Quoi, au dix-neuvième siècle. OEdipe, Achille?—tout nus !
....... >• .. ••••••••»
Pauvre passé ! 0 monde antique ! Pour deux ou trois blocs
superbes que tu nous a légués, combien nous as-tu imposé de
pâles copies, d'orgueilleuses contrefaçons, de plagiats bêtes ! Et
je m'attaque au modèle le plus beau, la Vénus de Milo ! — Oui.
Combien sont-ils, voyons, sous le ciel d'aujourd'hui, qui, si
les Adolphe Joannes de l'esthétique ne les avertissaient d'admi- ■
rer, tomberai nt en extase devant cette déesse amputée, qui a,
comme dit Dumas fils, la tête trop petite, le cou trop gros, les
seins trop haut, et qui semble n'avoir point d'âme! Enfin, com-
ment osez-vous parler d'harmonie, qunnd vous avez les yeux
crevés par des moignons ?
Faut-il s'arrêter devant ce tas de statues qui gèlent dans les
corridors du Louvre, dont on a, à coups d'encensoir, achevé de
casser le nez écaillé déjà ; invalides en pierre, à qui l'on n mal
soudé des doigts de pied ou des bouts d'épaules, qui ont l'air de
mitrons en goguette ou de pompiers rêveurs, et vous donnent
froid quand ils vous regardent de leur oeil stupide et sans pru-
nelles ?
C'est là la beauté, dites-vous ; mais nous ne la sentons point et
ne la comprenons pas, cette beauté qui vous arrache à vous des
grimaces d'admiration ! Et si moi, LéonidasRcquin,quiai eu dix
ans d'affreux collège, qui suis bachelier de ci, bachelier de ça,
je n'y comprends rien, qu'y comprendront ceux qui, ne s'é-
tant pas usé le. derrière sur les bancs, ne peuvent de bonne foi
savoir cjucls fin ont le îôle et la vie de ces bonshommes en
marbre ! Les initiés eux-mêmes s'ennuient et bâillent, quand,
pousséspar la pluie, ils rôdent à travers les épaves du monde an-
tique ! Comment encore une fois, comment ceux qui ignorent ce
qu'étaient ces gins peuvent-ils s'y intéresser! Ajoutez à cela
qu'ils avaient, ces anciens, la manie de la sérénité. «Divins»
par ci, « sereins » par là ! Mais nous qui avons vu crouler tant
de cultes et avons traversé tant d'orages, nous ne pouvons être
si enthousiastes pour ceux qui ne sont ni incrédules ni passion-
Quel bonheur qu'on n'ait retrouvé que des statues et qu'on
n'ait p'j. remettre la main sur les raisins de Zcuxis ou le chien
d'Apclles ! On aurait laissé pourrir les grappes dans les vignes
pour calquer les grains sur la toile, et depuis trois mille ans on
referait toujours le même chien, écumant et enragé, à coups d'é-
j ponges!
I Ces tableaux de Zcuxis et d'Apclles ent été perdus. Est-ce que
SOMMAIRE :
Le Concours des Beaux-Arts — JULES VALLÈS ;
Souvenirs : Grand'Mère — A. BRUN;
Le Camelot — E. LKAUTEY ;
L'Homme qui a des opinions — A. JPÉ^ÎÇÊ ; /
Léonidas Requin — A.-E. GAUNIEU;, ./"^r . ■'.-■
Révélations sur le Dante — A. DE STAÏ^BK i ; ... \
——v u' '"■! !, i o y—
Toute personne qui voudra ne point, réclamer [la prime
pourra s'abonner à la Rue au prix suivant :
Pour PAUIS : Un an 7 fr.
— Six mois 3 50
Pour les DÉPARTEMENTS : Un an. .9 »
— Six mois. 5 »
— Trois mois 2 50
Tou.:e personne qui nous adressera I franc en timbres-
poste recevra franco les huit premiers numéros de la
Rue.
Les 300 pre ;iirrs abonnés d'un an reccrronl tjraluitc-
vient la collectiiu. Nous ne pourvus étendre cette faveur à
un ]>hts f/raml nombre vu !a petite quantité d'exemplaires
qui nous restent.
Nous prions tous les Libraires do province'qui ne re-
cuivent,pas la Rue, et qui voudraient la receveur, de nous
faire parvenir leur adresse et celle de leurs correspondants
à Paris.
Les conditions exceptionnelles q:.e nous uj],\:ns aux
abonnés nous font espérer que nous pourrons, (jriiee à leur
nombre, ne point souffrir de l'interdiction de la vente sur
la voie publique. L'abonné servi par la poste reçoit le nu-
méro alors même qu'on a refusé l'estampille.
Désormais, chaque numéro de la Rue contiendra un
article de M. Jules Vallès.
LE CONCOURS DES BEMJX-ARTS
Rue Bonaparte
Je suis allé l'autre jour voir les bas-relief de terre glaise et
les tableaux tout frais encore, composés par les élèves sculp-
teurs ou peintres entrés en loges.
LE MEUUTHE DE LAÏUS PAU OKDIFE, pour la statuaire.
ACUILLE faisant je ne sais plus quoi, pour la peinture.
Il ne s'agit pas toujours de les juger : il faut ruiner l'école par la
base.
Quoi, au dix-neuvième siècle. OEdipe, Achille?—tout nus !
....... >• .. ••••••••»
Pauvre passé ! 0 monde antique ! Pour deux ou trois blocs
superbes que tu nous a légués, combien nous as-tu imposé de
pâles copies, d'orgueilleuses contrefaçons, de plagiats bêtes ! Et
je m'attaque au modèle le plus beau, la Vénus de Milo ! — Oui.
Combien sont-ils, voyons, sous le ciel d'aujourd'hui, qui, si
les Adolphe Joannes de l'esthétique ne les avertissaient d'admi- ■
rer, tomberai nt en extase devant cette déesse amputée, qui a,
comme dit Dumas fils, la tête trop petite, le cou trop gros, les
seins trop haut, et qui semble n'avoir point d'âme! Enfin, com-
ment osez-vous parler d'harmonie, qunnd vous avez les yeux
crevés par des moignons ?
Faut-il s'arrêter devant ce tas de statues qui gèlent dans les
corridors du Louvre, dont on a, à coups d'encensoir, achevé de
casser le nez écaillé déjà ; invalides en pierre, à qui l'on n mal
soudé des doigts de pied ou des bouts d'épaules, qui ont l'air de
mitrons en goguette ou de pompiers rêveurs, et vous donnent
froid quand ils vous regardent de leur oeil stupide et sans pru-
nelles ?
C'est là la beauté, dites-vous ; mais nous ne la sentons point et
ne la comprenons pas, cette beauté qui vous arrache à vous des
grimaces d'admiration ! Et si moi, LéonidasRcquin,quiai eu dix
ans d'affreux collège, qui suis bachelier de ci, bachelier de ça,
je n'y comprends rien, qu'y comprendront ceux qui, ne s'é-
tant pas usé le. derrière sur les bancs, ne peuvent de bonne foi
savoir cjucls fin ont le îôle et la vie de ces bonshommes en
marbre ! Les initiés eux-mêmes s'ennuient et bâillent, quand,
pousséspar la pluie, ils rôdent à travers les épaves du monde an-
tique ! Comment encore une fois, comment ceux qui ignorent ce
qu'étaient ces gins peuvent-ils s'y intéresser! Ajoutez à cela
qu'ils avaient, ces anciens, la manie de la sérénité. «Divins»
par ci, « sereins » par là ! Mais nous qui avons vu crouler tant
de cultes et avons traversé tant d'orages, nous ne pouvons être
si enthousiastes pour ceux qui ne sont ni incrédules ni passion-
Quel bonheur qu'on n'ait retrouvé que des statues et qu'on
n'ait p'j. remettre la main sur les raisins de Zcuxis ou le chien
d'Apclles ! On aurait laissé pourrir les grappes dans les vignes
pour calquer les grains sur la toile, et depuis trois mille ans on
referait toujours le même chien, écumant et enragé, à coups d'é-
j ponges!
I Ces tableaux de Zcuxis et d'Apclles ent été perdus. Est-ce que
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