Titre : Le Petit Tintamarre : paraît tous les samedis / Commerson, rédacteur en chef
Éditeur : au bureau du journal (Paris)
Éditeur : Martinon (Paris)
Date d'édition : 1857-01-03
Contributeur : Commerson (1802-1879). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328376031
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 214 Nombre total de vues : 214
Description : 03 janvier 1857 03 janvier 1857
Description : 1857/01/03 (T1,N1). 1857/01/03 (T1,N1).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54398700
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-892
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2008
A NOS LECTÈUHliS^
En fondant le Petit Tintamarre, nous a-
vons la certitude de vivre bien et longtemps.
Nous arrivons avec un riche butin puisé et
choisi dans les curieuses collections du
Tarn-Tarn et du Tintamarre que nous avons
..fondés.—Nous en extrairons la quintessen-
ce, sans exclure touiefois l'actualité, les
échos du jour, les commérages littéraires et
la critique charivarique qui ont fait la répu-
tation méri.ée de ces deux journaux.
Nous avons horreur du petit journal triste
qui inonde Paris en ce moment.
Le Petit Tintamarre ne se fera pas, com-
me le journal tris.e, l'éditeur de romans in-
compris laissés pour compte dans les rayons
de nos libraires ;—qu'on se rassure;" il n'a
aucuns romans a écouler sur la voie publi-
que avec l'aide des images pour les rajeu-
nir. Il a, son Nadar et sa gaîté pour pro-
gramme.
COMMERSON,
Rédacteur en chef.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
DU TINTAMARRE
COUR D'ASSISES DE HASSELT
( Limbourg - Belge )
Procès Pictompin : Ifiple empoisonnement. —
Poison inconnu. — Mystérieuse motifs de
l'accusé.
Présidence de M. ULYSSE TAILLÊBEUH.
Dès le matin, une foule nombreuse assiégeait
la porte du prétoire. — Le mystérieux motif du
crime, le poison inconnu dont s'est servi l'ac-
cusé, l'immense fortune dont il jouit, tout pro-
mettait des détails piquants pour la curiosité
des dames limbourgeoises. —A neuf heures, on
annonce la Cour, et l'accusé ne tarde pas à ve-
nir s'asseoir sur son banc; rien, en lui, n'indi-
que le crime horrible dont il est accusé; il por-
te à son bras un vieux cabas. — Me Polymnes-
tor, du barreau de Soissons, est venu chez nous
lui prêter l'appui de son beau talent.
Parmi les spectateurs, on remarque la tante
de l'accusé, vieille dame portant des lunettes
vertes.
LE PRÉSIDENT. — Accusé, déposez votre cabas
à vos pieds, et levez-vous (il obéit). Quels som
vos noms et prénoms ?
L'ACCUSÉ. — Louis-Hector Crevant.
LE PRÉSIDENT. —Quelle est votre profession?
L'ACCUSÉ (d'une voix ferme). — J'adore ma
tante et j'ai été vacciné.
_ LE PRÉSIDENT. — Très bien ! Vous êtes accusé
d'avoir empoisonné madame Pictompin et ses
deux filles que vous aviez accompagnées à Pa-
ris. Voulez-vous avouer la vérité?
L'ACCUSÉ. — J'adore ma tante.
LE PRÉSIDENT. — Alors asseyez-vous et écou-
tez la lecture de l'acte d'accusation.
(L'accusé, après s'être assis, ouvre son cabas,
en tire de la laine et des aiguilles, et se met à
tricoter des bas pendant la lecture du gref-
fier.)
LE GREFFIER. — « Le 18 septembre dernier,
Aime Pictompin, riche propriélaire, partait pour
Paris avec ses deux filles, auxquelles elle vou-
lait faire voir l'hippopotame et M. Thibaudeau.
— À l'embarcadère, elle fit rencontre de l'accu-
sé, son PROPRIÉTAIRE, habitant avec sa tante
l'appartement situé en dessous de celui des da-
mes Pictompin : — tous quatre partirent en-
semble. — Deux jours après, Mme Pictompin
écrivait à une de ses amies, lui annonçant son
heureuse arrivée â Paris; elle avait déjà visité
M. Thibaudeau. Dans cette lettre, elle parlait de
sa rencontre avec l'accusé, dont elle vantait la
politesse et les manières élégantes — Cette
lettre devait être la dernière, car vingt-sept
jours après (15 novembre), Crevant revenait
seul de Paris, porteur d'un triple extrait mor-
tuaire. — Bientôt des bruits d'empoisonnement
circulèrent; les entrailles des victimes exhu-
mées, soumises à une analyse chimique, révé-
lèrent la présence d'un poison inconnu. — Cre-
vant fut arrêté ; mais à tous les interrogatoires
de l'instruction, il n'a répondu que par ces
mots : J'adore ma tante. Quel peut avoir été le
motif de l'accusé? Il est riche instruit, beau et
vacciné. — La vérité va-t-elle sortir de ces dé-
bats ? »
Pendant cette lecture, aucune émotion ne
s'est manifestée sur le visage de l'accusé, qui
n'a cessé de tricoter avec énergie; il a presque
achevé le bout de pied et le fait admirer à son
avocat, Me Polymnestor. — On entend les san-
glots de la tante.
On procède à l'appel des témoins ; ils sont
vingt-sept à charge et trois à décharge.
LE PRÉSIDENT. — Accusé, quittez votre travail
et levez-vous. (Il obéil)....
(Au- départ du courrier, la séance conti-
nuait.) E. V.
— La suite au prochain numéro —
LE PARAPLUIE.
— Mon enfant, vous êtes bien avancé en âge
pour faire votre première communion.Dix-sept
ans!... Quelle négligence!
— Je ne les ai que d'aujourd'hui, monsieur
le curé.
— Grand Dieu! j'avais tant recommandé à
votre tuteur d'y songer dès que vous auriez
douze ans! Si votre bonne mère eût vécu, elle
n'aurait pas négligé ce devoir important. A
votre âge, un jeune homme a tant à faire pour
se présenter pur au saint banquet! le malin a
tant de prise sur un jeune coeur 1
— Ah ! oui, mon père!
— Heureusement, vous êtes sage, timide,
modeste, réservé; vous ne ressemblez pas à ce
que sont communément les jeunes gens dans
cette ville pervertie. L'absolution vient de vous
rendre blanc comme l'agneau sans tache...
Allez, mon fils, et faites en sorte de vous main-
tenir en état de grâce jusqu'à demain matin.
Demain, c'est le grand jour, le jour le plus so-
lennel de votre vie. Je vous attends à huit heu-
res pour vous donner ma dernière instruction,
et vous écouter si vous avez encore à vous ac-
cuser de quelque péché oublié.
— Oui, mon père.
— Mais je m'aperçois que le temps est noir
et qu'il va faire de l'orage ; prenez mon para-
pluie, mon fils : il est déjà lard, je ne sortirai
pas ce soir; vous me le rapporterez en venant
demain matin.
— Oui, mon père.
— Surtout, mon fils, veillez bien sur vous :
pratiquez la charité et défiez-vous des femmes.
Je m'attendais à cette dernière phrase; j'étais
même étonné que M. Peyron ne l'eût pas pro-
noncée plus tôt; car, depuis quinze jours, le
bon homme n'avait jamais manqué d'entre-
larder toutes ses instructions de ce double pré-
cepte : Pratiquez a charité, et défiez-vous des
femmes.
Le parapluie de M. Peyron me fut d'un grand
secours; la pluie tombait par torrents, et si je
n'avais eu cet utile meuble, il m'aurait été im-
possible de faire vingt pas sans être mouillé
jusqu'aux os. Je bénissais la précaution de M.
le curé.
Quelqu'un passa près de moi... Je regardai .
c'était une jeune fille. Je détournai bien vite la
tête en me rappelant ces paroles de mon con-
fesseur : Défiez-vous des femmes.
Mais il faisait si mauvais temps! On chien ou
un voleur n'auraient pas voulu circuler dans
les rues par cette épouvantable averse. Et pour-
tant cette enfant si jeune, si frêle, si mignonne,
y restait exposée. Elle paraissait pressée de re-
gagner sa demeure : pour se garantir un peu
de la pluie, elle rasait les murailles; mais cette
précaution était ou allait devenir à peu près il-
lusoire. Puis, il me semblait que cette jeune
fille avait jeté en passant un regard de convoi-
tise sur mon rifflard largement déployé. Alors je
m'approchai d'elle en me rappelant ces autres
paroles de mon confesseur : Pratiquez la cha-
rité.
N'était-ce pas en effet une charité louable et
bien placée que de couvrir de ma protection et
de mon parapluie une pauvre fille légèrement
vêtue et tout à fait isolée, en un moment d'ora-
ge, à dix heures du soir, dans un des quartiers
les plus reculés de Paris? « Dieu m'en saura
gré, » medisais-je; et je songeais à la béatitude
de saint Martin qui jeta son manteau sur les
épaules d'un malheureux.
J'offris poliment mon bras et la moitié de mon
rifflard à la grisette, qui accepta le tout sans
beaucoup de façons. Je m'étais aperçu que c'é-
tait une brune fort jolie ; aussi je me faisais un
devoir de conscience de me tenir roide et muet
à ses côtés, sans lui adresser la parole, pour
éviter les pièges de Satan.
Elle me parla la première :
— Vous vous dérangez pour moi, monsieur;
je vous en demande bien pardon.
Oh 1 comme sa voix était douce 1 Je fus un
moment tenté de me boucher les oreilles, tou-
jours par crainte des embûches du malin.
Toutefois, je réfléchis que la politesse exi-
geait une réponse. Entre se montrer poli et être
galant, la distance est grande. Or, tout ce dont
je devais me garder, c'était de franchir cette
distance. La politesse, bon; la galanterie, non!
— Oh ! oh ! dis-je, n'y faites pas attention,
mademoiselle. Je suis trop heureux...
J'étais un grand imbécile.
— C'est que, voyez-vous, je demeure si loin!
rue du Chemin-Vert, n° 4. Je suis sûre que vous
n'habitez pas ce quartier?
En fondant le Petit Tintamarre, nous a-
vons la certitude de vivre bien et longtemps.
Nous arrivons avec un riche butin puisé et
choisi dans les curieuses collections du
Tarn-Tarn et du Tintamarre que nous avons
..fondés.—Nous en extrairons la quintessen-
ce, sans exclure touiefois l'actualité, les
échos du jour, les commérages littéraires et
la critique charivarique qui ont fait la répu-
tation méri.ée de ces deux journaux.
Nous avons horreur du petit journal triste
qui inonde Paris en ce moment.
Le Petit Tintamarre ne se fera pas, com-
me le journal tris.e, l'éditeur de romans in-
compris laissés pour compte dans les rayons
de nos libraires ;—qu'on se rassure;" il n'a
aucuns romans a écouler sur la voie publi-
que avec l'aide des images pour les rajeu-
nir. Il a, son Nadar et sa gaîté pour pro-
gramme.
COMMERSON,
Rédacteur en chef.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
DU TINTAMARRE
COUR D'ASSISES DE HASSELT
( Limbourg - Belge )
Procès Pictompin : Ifiple empoisonnement. —
Poison inconnu. — Mystérieuse motifs de
l'accusé.
Présidence de M. ULYSSE TAILLÊBEUH.
Dès le matin, une foule nombreuse assiégeait
la porte du prétoire. — Le mystérieux motif du
crime, le poison inconnu dont s'est servi l'ac-
cusé, l'immense fortune dont il jouit, tout pro-
mettait des détails piquants pour la curiosité
des dames limbourgeoises. —A neuf heures, on
annonce la Cour, et l'accusé ne tarde pas à ve-
nir s'asseoir sur son banc; rien, en lui, n'indi-
que le crime horrible dont il est accusé; il por-
te à son bras un vieux cabas. — Me Polymnes-
tor, du barreau de Soissons, est venu chez nous
lui prêter l'appui de son beau talent.
Parmi les spectateurs, on remarque la tante
de l'accusé, vieille dame portant des lunettes
vertes.
LE PRÉSIDENT. — Accusé, déposez votre cabas
à vos pieds, et levez-vous (il obéit). Quels som
vos noms et prénoms ?
L'ACCUSÉ. — Louis-Hector Crevant.
LE PRÉSIDENT. —Quelle est votre profession?
L'ACCUSÉ (d'une voix ferme). — J'adore ma
tante et j'ai été vacciné.
_ LE PRÉSIDENT. — Très bien ! Vous êtes accusé
d'avoir empoisonné madame Pictompin et ses
deux filles que vous aviez accompagnées à Pa-
ris. Voulez-vous avouer la vérité?
L'ACCUSÉ. — J'adore ma tante.
LE PRÉSIDENT. — Alors asseyez-vous et écou-
tez la lecture de l'acte d'accusation.
(L'accusé, après s'être assis, ouvre son cabas,
en tire de la laine et des aiguilles, et se met à
tricoter des bas pendant la lecture du gref-
fier.)
LE GREFFIER. — « Le 18 septembre dernier,
Aime Pictompin, riche propriélaire, partait pour
Paris avec ses deux filles, auxquelles elle vou-
lait faire voir l'hippopotame et M. Thibaudeau.
— À l'embarcadère, elle fit rencontre de l'accu-
sé, son PROPRIÉTAIRE, habitant avec sa tante
l'appartement situé en dessous de celui des da-
mes Pictompin : — tous quatre partirent en-
semble. — Deux jours après, Mme Pictompin
écrivait à une de ses amies, lui annonçant son
heureuse arrivée â Paris; elle avait déjà visité
M. Thibaudeau. Dans cette lettre, elle parlait de
sa rencontre avec l'accusé, dont elle vantait la
politesse et les manières élégantes — Cette
lettre devait être la dernière, car vingt-sept
jours après (15 novembre), Crevant revenait
seul de Paris, porteur d'un triple extrait mor-
tuaire. — Bientôt des bruits d'empoisonnement
circulèrent; les entrailles des victimes exhu-
mées, soumises à une analyse chimique, révé-
lèrent la présence d'un poison inconnu. — Cre-
vant fut arrêté ; mais à tous les interrogatoires
de l'instruction, il n'a répondu que par ces
mots : J'adore ma tante. Quel peut avoir été le
motif de l'accusé? Il est riche instruit, beau et
vacciné. — La vérité va-t-elle sortir de ces dé-
bats ? »
Pendant cette lecture, aucune émotion ne
s'est manifestée sur le visage de l'accusé, qui
n'a cessé de tricoter avec énergie; il a presque
achevé le bout de pied et le fait admirer à son
avocat, Me Polymnestor. — On entend les san-
glots de la tante.
On procède à l'appel des témoins ; ils sont
vingt-sept à charge et trois à décharge.
LE PRÉSIDENT. — Accusé, quittez votre travail
et levez-vous. (Il obéil)....
(Au- départ du courrier, la séance conti-
nuait.) E. V.
— La suite au prochain numéro —
LE PARAPLUIE.
— Mon enfant, vous êtes bien avancé en âge
pour faire votre première communion.Dix-sept
ans!... Quelle négligence!
— Je ne les ai que d'aujourd'hui, monsieur
le curé.
— Grand Dieu! j'avais tant recommandé à
votre tuteur d'y songer dès que vous auriez
douze ans! Si votre bonne mère eût vécu, elle
n'aurait pas négligé ce devoir important. A
votre âge, un jeune homme a tant à faire pour
se présenter pur au saint banquet! le malin a
tant de prise sur un jeune coeur 1
— Ah ! oui, mon père!
— Heureusement, vous êtes sage, timide,
modeste, réservé; vous ne ressemblez pas à ce
que sont communément les jeunes gens dans
cette ville pervertie. L'absolution vient de vous
rendre blanc comme l'agneau sans tache...
Allez, mon fils, et faites en sorte de vous main-
tenir en état de grâce jusqu'à demain matin.
Demain, c'est le grand jour, le jour le plus so-
lennel de votre vie. Je vous attends à huit heu-
res pour vous donner ma dernière instruction,
et vous écouter si vous avez encore à vous ac-
cuser de quelque péché oublié.
— Oui, mon père.
— Mais je m'aperçois que le temps est noir
et qu'il va faire de l'orage ; prenez mon para-
pluie, mon fils : il est déjà lard, je ne sortirai
pas ce soir; vous me le rapporterez en venant
demain matin.
— Oui, mon père.
— Surtout, mon fils, veillez bien sur vous :
pratiquez la charité et défiez-vous des femmes.
Je m'attendais à cette dernière phrase; j'étais
même étonné que M. Peyron ne l'eût pas pro-
noncée plus tôt; car, depuis quinze jours, le
bon homme n'avait jamais manqué d'entre-
larder toutes ses instructions de ce double pré-
cepte : Pratiquez a charité, et défiez-vous des
femmes.
Le parapluie de M. Peyron me fut d'un grand
secours; la pluie tombait par torrents, et si je
n'avais eu cet utile meuble, il m'aurait été im-
possible de faire vingt pas sans être mouillé
jusqu'aux os. Je bénissais la précaution de M.
le curé.
Quelqu'un passa près de moi... Je regardai .
c'était une jeune fille. Je détournai bien vite la
tête en me rappelant ces paroles de mon con-
fesseur : Défiez-vous des femmes.
Mais il faisait si mauvais temps! On chien ou
un voleur n'auraient pas voulu circuler dans
les rues par cette épouvantable averse. Et pour-
tant cette enfant si jeune, si frêle, si mignonne,
y restait exposée. Elle paraissait pressée de re-
gagner sa demeure : pour se garantir un peu
de la pluie, elle rasait les murailles; mais cette
précaution était ou allait devenir à peu près il-
lusoire. Puis, il me semblait que cette jeune
fille avait jeté en passant un regard de convoi-
tise sur mon rifflard largement déployé. Alors je
m'approchai d'elle en me rappelant ces autres
paroles de mon confesseur : Pratiquez la cha-
rité.
N'était-ce pas en effet une charité louable et
bien placée que de couvrir de ma protection et
de mon parapluie une pauvre fille légèrement
vêtue et tout à fait isolée, en un moment d'ora-
ge, à dix heures du soir, dans un des quartiers
les plus reculés de Paris? « Dieu m'en saura
gré, » medisais-je; et je songeais à la béatitude
de saint Martin qui jeta son manteau sur les
épaules d'un malheureux.
J'offris poliment mon bras et la moitié de mon
rifflard à la grisette, qui accepta le tout sans
beaucoup de façons. Je m'étais aperçu que c'é-
tait une brune fort jolie ; aussi je me faisais un
devoir de conscience de me tenir roide et muet
à ses côtés, sans lui adresser la parole, pour
éviter les pièges de Satan.
Elle me parla la première :
— Vous vous dérangez pour moi, monsieur;
je vous en demande bien pardon.
Oh 1 comme sa voix était douce 1 Je fus un
moment tenté de me boucher les oreilles, tou-
jours par crainte des embûches du malin.
Toutefois, je réfléchis que la politesse exi-
geait une réponse. Entre se montrer poli et être
galant, la distance est grande. Or, tout ce dont
je devais me garder, c'était de franchir cette
distance. La politesse, bon; la galanterie, non!
— Oh ! oh ! dis-je, n'y faites pas attention,
mademoiselle. Je suis trop heureux...
J'étais un grand imbécile.
— C'est que, voyez-vous, je demeure si loin!
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