Titre : La Comédie : théâtres, musique, littérature, expositions, associations artistiques, salons, villégiature, courrier des eaux, sport : beaux-arts, peinture, sculpture, gravure, ateliers d'artistes, poésies, nouvelles, bibliographie, sciences, orphéons / Paul Ferry rédacteur en chef
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-05-31
Contributeur : Ferry, Paul (02). Directeur de publication
Contributeur : Andréi, Adrien. Directeur de publication
Contributeur : Sault, Léon. Directeur de publication
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-1379
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/11/2008
MADAME CÉLINE CHAUMONT
Toutes les grandes qualités que l'on souhaiterait à la plu- part des artistes, Mme Céline Chaumont les possède : elle est un modèle de simplicité, de dé- vouement, de modestie, de bonté et de douceur.
Elle ne connut jamais que les devoirs de la famille et le culte de son art. Elle a su vivre heu- reuse sans diamants et sans huit- ressorts. Heureuse ! le mot est-il bien juste? Non, car elle a connu la privation ; elle a, comme beau- coup d'autres, essuyé, bien des déceptions avant d'arriver, et, de plus, du côté du coeur, elle a eu de cruelles épreuves en se voyant, toute jeune encore, séparée d'un mari-qu'elle.adorait.
Mme Céline Chaumont a tout supporté, tout surmonté avec un courage que la vertu seule peut donner.
N'a-t-elle pas chanté :
m
Je me moque des mauvais jours. J'ai mon moyen simple et facile, Et qui me réussit toujours. Aussi, dès que le beau temps change, Je cours chercher mon petit ange.
Ce petit ange, qui a nom Leone, est aujourd'hui une puis-
sante consolation pour Mme Cé- line Chaumont-Lefort...Enl862, à l'âge de 15 ans, la jeune Céline recevait les conseils de la grande Virginie, dont elle était pension- naire. A ce moment, que nous étions loin des fastueux engage- ments d'aujourd'hui! Le talent et les appointements ont grandi de cent coudées. L'artiste était . alors au maigre salaire de vingt sols par vingt-quatre heures; naguère, chaque soirée lui rap- portait cent belles et bonnes li- vres, et c'était justice.
Donc, en 1862, elle débute au Théâtre-Déjazet dans le Mariage enfantin, d'Eugène Scribe, où elle obtient un réel succès, sou- tenant bravement la comparai- son qu'on ne manque pas de faire avec la créatrice durôle : L. Faye.
Elle quitte le Théâtre-Déjazet pour les Folies-Marigny, où elle ne fait que passer... dans Y Alpha- bet de l'amour.
Des Folies au Gymnase, la dis- tance paraît bien difficile à fran- chir ; mais, quand on a un bon guide, c'est moins pénible qu'on ne croit.
Le hasard avait placé Mlle Cé- line Chaumont sur le chemin de M. A. Dumas fils, et de par lui le
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