Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-08-19
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 août 1928 19 août 1928
Description : 1928/08/19 (Numéro 18580). 1928/08/19 (Numéro 18580).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5413476
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/03/2008
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Commentant le récent voyage de M.
Philippe Berlhelot à Londres, certains
journaux ont cru pouvoir y discerner les
préliminaires d'une prochaine mobili-
sation de la dette allemande. La présen-
ce à Paris de M. Gilbert Parker, qui se
montrait fort actif, il y a trois mois,
pour une mobilisation de même nature,
a fortifié ces rumeurs. Nous sommes
ainsi amenés à nous demander de quel-
le opération peuvent bien s'occuper nos
dirigeants et s'il n'est pas bon, à tout
hasard, de les mettre en garde contre un
nouvel impair.
S'agit-il toujours de commercialiser
les gages fournis en apparence par l'Al-
lemagne, à ses créanciers de l'Entente,
par le concordat conclu entre eux, le
9 août 1924, et d'où sortit le plan Dawes
promulgué à Berlin, le 30 août suivant,
après un simulacre de ratification par
le Reichstag ? Si tel était le cas, on se-
rait en présence d'une manœuvre de
haut vol, susceptible de conduire les
promoteurs et leurs comparses, ainsi
que les pays créanciers mêlés à le tra-
me, dans le plus mauvais pas.
En effet, nous croyons avoir démontré,
par une série d'exposés substantiels pa-
rus dans divers organes parisiens, no-
tamment dans le Gaulois des 17 février,
20 avril et 23 mai derniers, le vice ra-
dical de ces prétendues garanties. Rap-
pelons sommairement les faits
On sait que le vaste programme ima-
giné, dès 1922, par la finance interna-
tionale, au prétendu bénéfice de l'Euro-
pe, fut mis en avant par elle sous le
nom le Plan des Experts, pour dégager
la Ruhr de l'occupation franco-belge,
et pour remédier à la grave crise poli-
tique, économique et sociale, déchaînée
dans toute l'Allemagne par l'effondre-
ment du mark. Affaiblir le créancier
français, assujettir le débiteur alle-
mand, tel était le double but, plus pu
moins dissimulé, de ce plan.
Pour l'affaiblissement du créancier
'français, le programme a pleinement
réussi. Quant à l'assujettissement de
l'Allemagne, c'était une autre affaire.
Le. gouvernement du Reich y mit bon
:ordre, en glissant dans le fameux pacte
tout un lot de bombes à retardement
dont l'explosion calculée devait, au mo-
ment choisi, annuler toutes les pseiido-
cpncessions du débiteur. Ce sont jus-
tement -ces explosifs que nous nous
sommes attaché à tirer de l'ombre où le
machiavel berlinois les avait caché s, au
nez et à la barbe des « Experts r'.
De quoi se composait le Plan Dàwës i?
D'un ensemble de trois lois principales
qui, présentées au Reichstag, fin août
̃1924, y obtinrent, sous la pression gou-
vernementale, un semblant de ratifi-
cation. Après quoi, le tout fut remis tel1
quel à la Commission des Réparations
'pour le service de la dette allemande,
sous le contrôle d'un agent général pré-
posé à ce service par la finance cosmo-
polite, M. Owen Young, citoyen améri-
cain, et prédécesseur de M. Gilbert Par-
ker, autre citoyen américain, cité plus
haut.
Quelles étaient ces ,lois
1° Une loi bancaire, ayant pour objet
de réformer de fond en comble le sys-
tème monétaire allemand, de créer un
nouvel établissement central de Crédit,
la Reichsbank, avec un nouveau signe
monétaire, le Reichsmark. Comme en-
trée de jeu, un emprunt de 800 millions
de marks (auquel la France a souscrit
pour 100 millions) était consenti au
Reich, pour faciliter la liquidation de sa
banqueroute, et peut-être aussi, comme
prime à ses complaisances.
Or, cette loi est nulle, comme l'a prou-
,Vé un conseiller de la Cour de Leipzig,
le docteur Hufner, pour n'avoir pas
réuni, au Reichstag, la majorité des
'Aeux tiers exigée par la Constitution
de Weimar pour les actes législatifs de
;cet ordre. Aux questions posées à ce su-
net, dans le Journal Officiel du 7 mars,
par M. Edouard Soulié, député, le Quai
d'Orsay a répondu en admettant que
cette loi n'avait été votée, en effet, qu'à
la majorité simple et que, par suite, le
privilège cinquantenaire consenti à la
banque pouvait être révoqué par un vote
'semblable en sens opposé. Il est pré-
;cieux pour nous de pouvoir placer cette
constatation sous la haute autorité de
M. Briand. Quant aux difficultés sans
nombre auxquelles donneraient lieu les
indemnités qui pourraient être dues de
çe chef aux plaignants, on les devine
sans peine. Les juges de Berlin ne sont
plus les mêmes que ceux qui rassu-
raient, en face du grand Frédéric, le
le Meunier de Sans-Souci.
2° La seconde loi visait la création
d'un gage dit f erroviaire établi, pour
'il milliards de marks-or, sur l'ensem-
ble des chemins de fer allemands. Cette
loi, bien que votée par le Reichstag à la
majorité constitutionnelle des deux
tiers, est nulle pour être en désaccord
formel avec les clauses 5 et 8 du contrat
signé en 1920, pour l'unification de leurs
réseaux, entre les divers Etats germa-
niques, propriétaires de ces réseaux, et
le Reich.
3° La troisième loi, traite de la créa-
tion, pour 5 milliards de marks, d'une
hypothèque générale sur les ressources
industrielles de l'Allemagne. Cette loi,
votée à la majorité simple, est sans va-
leur, elle aussi, pour être révocable par
un autre vote contraire, ne fût-il rendu
qu'à la majorité de la moitié plus un.
Tels sont les traits essentiels du plan
étrangetés à relever dans cette étrange
machination. Le silence observé, depuis
nos divulgations, sur le gage ferroviaire
dont M. Poincaré avait parlé un peu im-
prudemment, dans ses discours de Bor-
deaux et de Carcassonne, en liant cette
scabreuse affaire à une évacuation an-
ticipée sur le Rhin, nous incline à croire
que la commercialisation envisagée
pour la dette allemande pourrait se ra-
battre sur. le gage hypothécaire dont il
n'a pas encore été question en termes
aussi bruyants. On nous excusera donc,
si nous poussons notre analyse un peu
plus loin de ce c6tG.
A' la cause générale' de nullité pro-
venant d'un vote inconstitutionnel, la
loi hypothécaire joint certains vices ré-
dhibitoires qui lui sont propres. En effet,
l'hypothèque ainsi créée ne doit pas
s'entendre dans le sens habituel de ce
terme juridique. Elle n'est pas inscrite
sur leurs registres par les fonctionnai-
res compétents. Elle n'assure, dès lors,
aux intéressés qu'un droit précaire, an-
nulable au gré du Parlement. D'autre
part, la loi exonère toutes les industries
dont le capital de roulement ne dépasse
pas 50.000 marks-or. Au-dessus de ce
niveau, elle soustrait à l'hypothèque
toutes les entreprises ayant un caractère,
d'utilité publique et l'on aperçoit l'am-
ple marge ouverte par ce'texte élastique
à toutes les interprétations. Admirable
nid à chicanes, ce dispositif n'a pas
moins de 72 paragraphes, et l'on a pei-
ne à découvrir, après ces éliminations,
la matière qui demeure soumise à l'hy-
pothèque, viciée elle-même dans ses
origines.
Tel serait le gage réservé aux prêteurs,
au cas où les démarches que nous vi-
sions en commençant cet article de-
vraient aboutir à un appel de fonds.
Détails troublants on relève au bul-
letin officiel (Reichsgesellz Blalt) une
autre loi de même date, et qui ressemblé
à la première comme une sœur, sauf
qu'elle s'applique exclusivement aux
besoins intérieurs du Reich.
De ces deux lois, quelle est la vraie,
ou la meilleure Où mène ce labyrinthe
de textes ?
N'oublions pas que pour offrir au
marché des titres marqués de ces fâ-
cheux présages, le gouvernement fran-
çais devrait encore leur donner sa ga-
rantie pour leur montant.
On ne nous en voudra pas d'avoir
appelé sur une pareille affaire la vigi-
lante attention de qui de droit et d'in-
diquer le cran d'arrêt.
LA VIE QUI PASSE
La revanche des éléments
La mer ou la montagne ?. Projets de va-
cances, indicateurs ouverts et tous les beaux
départs. La mer, avec ses crépuscules où le
soleil pose un point rouge sur l'i de son re-
flet, des clapotis pour dodeliner le voilier mi-
niature dont un enfant s'enchante, des va-
gues contre des châteaux de sable, des tem-
pêtes comme un spectacle, dont on va admi-
rer les éclats sur la pointe. puis un soir, une
dépêche. Là-bas dans la baie d'Along où la
légende veut que veille le dieu féroce des
mers jaunes, le vapeur Cap-Lay sombre du-
rant un typhon.
Ici la marée monte sans sursauts, s'arrê-
tera devant le casino à la ligne marquée sur
le programme, mais on se tait devant ce
calme sournois qui réserve on ne sait quel
réveil. Sur cette surface sans rides, on lit la
tragédie d'Haïphong mieux que dans un quo-
tidien. Le choc dans la nuit, la coque que la
tourmente projette contre le récif à coups
répétés. L'ordre rétabli sur le pont. La sirène,
qui, hurle dans le vent, répond aux vagues
par une plainte humaine, le télégraphiste à
son poste, ignorant si on coule ou non, cher-
chant dans un bruissement d'étincelles le fris-
son morcelé qui lui annoncera le secours
possible. Les séparations inévitables des fa-
milles au hasard des embarcations, le trans-
bordement difficile, le passager qui tombe à
l'eau sans un cri et disparaît avec un geste
fou,- et là-dessus la nuit inexorable, les va-
gues qui nivellent, la tourmente dévastatrice.
Sinistre en mer! et dans vingt-quatre heures
deux cents naufragés à demi-nus sur un
rocher aiguisé par ces coquillages spéciaux à
la baie d'Along qui tranchent les chairs.
Ce minuit, les cris des courlis passeront
sur les villas comme un appel d'âmes en per-
dition.
La montagne, dites-vous, avec ses neiges
pour des glissades, ses edelweiss en bouquets,
ses rochers qu'on escalade en se jouant et
les caravanes au mince fil se profilant ainsi
que des ombres chinoises. Un crépuscule, les
sommets se coiffent d'un bonnet gris, une
brise aigre apporte soudain des aiguilles et
la longue vue, qui sur son pivot permettait
aux habitants de l'hôtel de compter les va-
ches dans un pré, se fixe sur un point loin-
tain. On s'attroupe. Sur une pente des for-
mes gesticulent, luttent collectivement contre
l'appel de la crevasse, lui arrachent une vic-
time. Un blessé. une caravane en détresse. Il
faut partir. Mais la montagne veut garder sa
proie. La neige vient comme un suaire blanc,
la tempête ferme les passes et c'est une tra-
gédie comme celle du Petit Dru.
Là-haut, un compagnon n'abandonnant pas
un blessé. Les sauveteurs en marche défail-
lent sous la violence des bourrasques, l'âpreté
du gel. Un s'affaisse mort de froid et "d'é-
puisement, et les autres, membres gelés,
abandonnent la partie. D'une seconde cara-
vane, un guide tombe et se blesse grièvement.
On ne peut pas approcher de la cime inter-
dite. Les gnomes blancs se vengent, et la té-
nacité des hommes ne peut leur reprendre,
après plusieurs jours, qu'une vie sur deux,
en laissant du sang sur les glaciers.
La mer ou la montagne Longs plaisirs
des vacances, les éléments captifs pour le
plaisir des voyageurs. Puis, brusquement la
revanche des éléments, la mort qui passe et
la paix renaît devant les hommes qui vien-
nent de comprendre qu'ils ne sont que des
hommes. Farnoux-.Reynaud
Paul Lefaivre
Une leçon J
de charité chrétienne
Il y a à Wisches, dans la vallée de la
Bruche, en Alsace, un curé qui a refusé
de célébrer un service religieux pour les
soldats français tués dans les combats
d'août 1914. Quel peut être l'état d'âme
d'un prêtre qui refuse de prier pour les
morts ? Ce scandale a révolté les an-
ciens combattants, qui ont protesté au-
près de l'évêque de Strasbourg et l'ont
supplié, devant la défaillance du curé
de Wisches, de dësigner un prêtre pour
officier au jour anniversaire, au milieu
des tombes.
Voici ce que Mgr Ruch a répondu à
leur président
« Monsieur le président,
» Je vous remercie de votre lettre
émouvante. Vous me priez de désigner
un prêtre pour célébrer la messe an-
niversaire au cimetière des Chênes, à
Wisches, et vous exprimez, le désir que
je clioisisse un aumônier militaire,
Votre vœu est le mien. Je désigne
Charles Iluch, évoque de Strasbourg,
ancien aumônier militaire du 20' corps.
Dimanche prochain, il célèbrera la
messe au cimetière des Chênes et pro-
noncera quelques mois d'édification.
» •Veuillez agréer, monsieur le prési-
dent, pour vous et vos camarades, MM.
les membres de la section de Schir-
meck, l'expression de mon cordial res-
pect et l'assurance de mon religieux dé-
vouement. »
C'est une belle lettre et qui honore
d'autant plus le prélat qui l'a signée,
qu'il y a du courage à l'écrire dans les
temps où nous vivons et au milieu des
querelles qui déchirent l'Alsace
Les autonomistes, les pacifistes de
toutes nuances prodiguent avec dérision
à Mgr Ruch le titre « d'évêque-soldat »
Osons dire qu'il n'y en a pas de plus
beau à ,.nos yeux, et remercions Mgr.
Ruch de s'en faire gloire aujourd'hui.
Réunir deux apostolats, confondre le
service de la patrie et le service de Dieu
c'est faire deux fois le sacrifice de soi-
même, c'est rompre doublement avec
l'affreux égoïsme qui enchaîne aujour-
d'hui tant d'âmes à la terre.
Le sacrifice est le dogme fondamen-
tal de la société religieuse mais il est
aussi, sous le nom de dévouement la
patrie, le premier moyen de conservation
de la société politique.
D'autre politique, ce prêtre n'en a pas
voulu connaître. Ainsi s'est-il aliéné
tous les partis. Tous auraient voulu l'at-
tacher à leur cause. Il n'a choisi que
celle de Dieu et de la France Et c'est
pourquoi nous sommes disposés à croire
que les erreurs imputées à un tel prélat
ne sont que des vérités défigurées.
Nous-même n'avons-nous pas regretté
de ne pas voir l'évêque de Strasbourg
se dresser contre le déplorable abbé
Haegy ? Mais pouvions-nous lui de-
mander de frapper la seule presse ca-
tholique d'Alsace ? Au lieu de sévir Mgr.
Ruch a préféré prier pour la conversion
du pécheur, et prêcher d'exemple, alors,
comme il fait aujourd'hui Il n'a pas
désespéré de préserver contre eux-mê-
mes ces ecclésiastiques mal inspirés
qu'il n'a cessé d'ailleurs de rappeler au
devoir et au bon sens. Il.n'a pas renoncé
à ramener les brebis égarées. N'est-ce
pas son rôle de pasteur ? Et puis, la
haine des ennemis de l'Eglise, les me-
naces, les cris de guerre de tous ces Ja-
cobins enivrés de leur droit laïque ne
devaient-ils pas inciter l'évêque dans la
défense de son clergé.
Son geste d'aujourd'hui aura, nous le
souhaitons, l'efficace vertu qu'il en es-
père lui-même. Il donne au curé de
Wisches et à ses pareils une leçon de
charité chrétienne trop éclatante pour
n'être pas comprise. Sur une société ma-
lade, la crise aiguë de convulsions,
comme la nôtre, des actes qui décèlent
une énergie intérieure profonde et con-
centrée ont parfois de longs retentisse-
ments et l'exemple entraîne plus d'âmes
que la parole
Un ouragan swjajp il Bougie
Des dépêches d'Alger ont apporté
hier 'des renseignements sur un terri-
ble ouragan qui s'était abattu la veille
sur la région de Bougie et de Djidjelli.
Il s'agit en réalité d'un violent cy-
'clone.qui a sévi pendant 15 minutes,
de 5 h'. 15 il 5 h. 30, et qui a occasion-
né autant de dégâts que s'il avait duré
plusieurs heures. Un raz de marée a
accompagné l'ouragan et ses effets se
sont particulièrement fait sentir dans
la partie de la ville appelée la pres-
qu'île. Ce coin verdoyant présente un
aspect lamentable. La caserne de tirail-
leurs et l'hôpital qui y étaient cons-
truits ne sont plus qu'un amas de dé-
combres.
Les premiers renseignements indi-
quaient 8 à 10 morts et 150 blessés
auxquels il fallait ajouter sept noyés
d'une drague venant de Marseille qui
avait coulé à quelques milles du port
de Bougie.
Renseignements officiels
Le secrétaire de la préfecture de Mar-
seille qui s'est rendu sur les lieux du si-
nistre a fourni au gouvernement général
de l'Algérie les renseignements- officiels
suivants
Le 17 août au matin, de 5 h. 15 à 5 h. 30,
un cyclone d'une' violence exceptionnelle,
accompagné de pluie et de grêle, s'est
abattu sur la région de Djijelli et particu-
lièrement sur la ville, arrachant de très
nombreuses toitures, abattant de très nom-
breuses cloisons de maisons, détruisant
toutes les installations électriques, brisant
presque tous les arbres..
Les dégâts, .considérables, ne peuvent
être évalués, même approximativement.
On signale que quatre indigènes ont été
tués par reffondremeôt des toitures: Il y a
Curtlus
de plus blesses européens ou indigènes 1
parmi la population civile; une dizaine sont
grièvement atteints.
L'hôpital militaires, très endommagé,
a été évacué avec quelques blessés peu
grièvement atteints. Les casernes ont beau-
coup souffert
Un raz de marée a accompagné le cy-
clone. Il a fait chavirer plusieurs embar-
cations. Il n'y a pas de pertes de vies hu-
maines, mais des dégâts considérables no-
tamment dans les entrepôts établis sur les
quais.
La population insiste pour que l'on
prenne des dispositions pour affréter des
bateaux devant transporter de Marseille au
moins 200,000 tuiles.
D'autre part, le général commandan la
subdivision s'est rendu à Djijelli avec- nos*
ambulances et des médecins. Il a ordonné é
toutes les dispositions nécessaires pourue'
transport à El Milia et à Bougie des' ble
sés graves qui y seront mieux soignés./
De son côté, le gouverneur généra a
demandé au ministre de l'intérieur et au
ministre des finances l'autorisation de pré-
lever 300,000 francs sur les fonds de ré-
serve pour parer aux besoins immédiats
des sinistrés.
Les Échos
La Fourrière va avoir un nouvel im-
meuble.
L'institution de la Fourrière date de
plus d'un siècle 1813 Elle fut réorga-
nisée plus tard et aménagée par les
soins d'un fonctionnaire ponctuel et ri-
gide qui répondait au nom de. M. Fo-
lâtre.
Elle comprend aujourd'hui deux dé-
pendances, l'une 39, rue de Dantzig, dans
le quinzième arrondissement, l'autre 19,
rue de Pontoise, dans le cinquième. Mais
bientôt, il n'y aura plus qu'un seul im-
meuble pour abriter les services, et l'on
peut voir déjà les constructions neuves
se dresser rue de Dantzig, où seront dé-
sormais hébergés plus confortablement
les chiens trouvés sur la voie publique.
Il y aura même des locaux spéciaux où
l'on prendra des pensionnaires
Dans les pesages du Touquet et de
Deauville, parmi les élégantes, de beaux
types d'hommes se font remarquer
aussi.
Beaucoup de ceux-ci ont eu l'avantage
de se faire habiller chez Sleator et
Carter, il, rue des Pyramides, qui an-
noncent déjà l'arrivée de leurs nouveau-
tés pour l'automne.
Passez 11, rue des Pyramides. Vous
verrez
LES PETITS POINTS D'INTERROGATION
La loi Grammont existe-t-elle toujours ?
ou « Soyons bons pour les animaux
Premier spectacle. Aux abords de la rue
Lepic, atmosphère de fête foraine, d'une
fête vacarmeuse qui'dure toute l'année. Une
femme-camelot met des animaux en loterie
« Poulets, poulets. qui veut mes petits pou-
lets ? » Elle a sorti de sa cage-omnibus un
des maigres volatiles, et, le tenant par les
pattes, elle fait sans pitié décrire des cer-
cles dans l'espace à la pauvre bête, qui pous-
se des cris de détresse et dont les yeux
épouvantés s'exorbitent. Et la femme rit et
la poule tournoie. Une gamine à la Poulbot
dit à son petit frère Crois-tu que ça
l'amuse ? » Un sergenthde ville passe en ne
pensant à rien.
Deuxième spectacle. Rue de Prony, de-
vant la boutique d'un pharmacien. Une auto
vient de couper les pattes d'un fox et le
chien hurle à la mort. Rassemblement de
commères émues. On tient conseil. A Lon-
dres, un policeman surgirait aussitôt et or-
donnerait la piqûre, à laquelle devant les
bocaux personne ne songe. « Il faut le
noyer », s'écrie une bonne âme et, ra-
massant d'abord son courage dans la fierté
de sa décision, elle empoigne l'animal la-
mentable et pousse à coups répétés sa tête
dans le ruisseau. Mais le ruisseau n'a pas
seulement de quoi noyer les yeux du chien.
Alors arrive une autre bonne âme essoufflée
avec un seau plein d'eau et, toutes les
commères faisant cercle, on asphyxie le
petit fox. Et voilà. LE B. DE M..
Les cafés parisiens qui se transfor-
nrent
Un des cafés du boulevard Saint-Mi-
chel'jles plus fréquentés! par les étudiants
est en réparation ou, plutôt, en trans-
formation. Nous avons vu la maquette
or il nous a semblé que les modifica-
tions projetées retireraient au vieil
établissement beaucoup de son caractè-
re accueillant et aimablement fami-
lier. Ainsi avons-nous vu maints cafés
des grands boulevards se dépouiller de
toute atmosphère de repos et de déten-
te. Le café n'est plus un des lieux
d'agrément où l'on écrit, cause, fume
et rêve, il devient le havre éphémère et
fiévreux où seuls des inconnus pénè-
trent, s'assoient sur. des chaises incom-
modes, autour de tables vermoulues, et
passent.
Mais l'un des habitués fidèles du café
provisoirement fermé du boulevard
Saint-Michel est un poète fameux.
Qu'en pense-t-il ? Il s'agit de Raoul
Ponchon.
Le cinéma à la campagne
Le colonel Picot, député de la Giron-
de, aime conter l'anecdote dans une
petite ville qui se dépeuple, on ne trouve
quand même rien à louer; motif les
paysans des environs ont, à l'année, tou-
tes les chambres disponibles, simple-
ment pour y coucher le samedi, jour de
cinéma.
Le concert à domicile par T. S. F., ce
n'est plus suffisanf.
Le pont d'Avignon était menacé
Une compagnie de navigation deman-
da récemment à l'administration des
ponts et chaussées que l'on fît sauter
la dernière arche du vénérable et légen-
daire pont Saint-Benezet le pont
d'Avignon spûs prétexte que cette ar-
che gênait la navigation.
Heureusement la commission des mo-
numents historiques appuya les protes-
tations du conseil municipal, et des cré-
dits vont servir à consolider le vieux
pont, sur lequel on pourra encore dan-
ser en rond.
Là chaleur fatigue nos édiles g
Il se e eur état soit même in-
qui' an à en juger par les questions
qu'i posent par la voie du Bulletin
t'un d'eux demande que les proprié-
mi©es de chiens ten s en laisse les con-
dpisent au ruisseau \au lieu de les lais-
ser, en certain cas q l'on devine, salir
les trottoirs.
Cette idée part d'un louable souci de
la propreté publique, mais les chiens
ont-ils l'habitude de prévenir leur dé-
tenteur des besoins qu'ils éprouvent ?
Première rouille
Les platanes qui, tout au long de
l'avenue des Champs-Elysées, ont rem-
placé les marronniers familiers et histo-
riques, se sont merveilleusement com-
portés. Aucun d'eux n'a péri, ni hésité
à verdir copieusement, et la perspective
de l'Etoile n'a pas eu à souffrir dans sa
parure. 1
Depuis quelques jours, l'été la décou-
ronne, néanmoins. La plus grande
partie des feuilles de l'un des platanes
a déjà revêtu cette teinte mélancolique et
rousse qui annonce l'automne. C'est au
coin de la rue Lincoln qu'on peut le
voir.
La tour du feu.
La lutte contre l'incendie est une pré-
occupation importante pour toutes les
grandes villes. Le musée de Berlin pos-
sède, à cet égard, une section « incen-
die » où l'on peut voir une tour exten-
sible et repliable à volonté, d'invention
récente. Cette machine est montée sur
roues elle peut être amenée devant la
maison incendiée, et sa hauteur ajustée
de telle sorte que des plaques d'acier
se trouvent à la hauteur des fenêtres.
Les habitants ont ainsi la possibilité de
s'enfuir par ces plaques, qui jouent le
rôle de passerelles. Evidemment la rou-
te est un peu périlleuse, mais lorsqu'on
sent un brasier derrière soi, on oublie
facilement d'avoir le vertige pour ne
penser qu'à la possibilité de salut.
Le Coq
LA TEMPERATURE
Probabilités pour la journée du 19 août
Région parisienne vent variable, faible,
ciel brumeux, nuageux, devenant très nua-
geux avec quelques averses ou orages.
Température en hausse.
AUJOURD'HUI
Fête: Saint-Flavien.
14 heures. Courses à Deauville.
19 heures. Vigiles de la Flamme Asso-
ciation des Anciens combattants de Pommard.
L'ÉTAT DES RECHERCHES DE GUILBALD
Le ministre de la marine fait connaître
qu'après les explorations minutieuses ef-
fectuées le long des côtes du Spitzberg,
dans la région de l'île aux Ours, et dans la
mer du Groenland entre le Spitzberg et la
banquise Ouest, le groupe des recherches
a déplacé son action vers l'Est, suivant un
plan concerté entre l'amiral Herr, le pro-
fesseur Hoel et le capitaine Wisting.
Les trois navires polaires Hcimland, Ves-
lekari et Hobby explorent toute la zone
comprise entre le Cap Sud (extrémité mé-
ridionale du Spitzberg Ouest) et l'archipel
François Joseph, en pénétrant le plus avant
possible dans la banquise. Le Heiniland est
chargé de la région située entre le Cap Sud
et la Terre du Roi; le Veslekari, avec le ca-
pitaine Wisting, patrouille le chenal com-
pris entre cette terre et la terre du Nord-
Est, ainsi que le Nord de la mer de Barentz
entre le méridien du Cap Leigh Smith et
l'île Victoria (90 milles à l'Est du cap Leigh
Smith). Le Hobby de la mission Boyd, avec
ses deux hydravions, se trouve à l'aile
orientale du dispositif et doit aller jusqu'à
l'archipel François-Joseph.
Au Sud des régions explorées par ces
navires spéciaux, le Michael Sars et le
Strasbourg, ce dernier muni des deux hy-
dravions apportés par la Dgrance circulent
en mer libre il l'Est méridien du Cap Sud
aussi loin que le leur permet leur rayon
d'action.
Le Braganua et ses hydravions conti-
nuent à rechercher le groupe Alessandri
on sait en outre que le Krassine quittera
prochainement Stavanger pour le Spitzberg
et la région de l'archipel François-Joseph.
Ces recherches se poursuivront aussi
longtemps que la saison le permettra. Déjà
les circonstances climatériques se montrent
moins favorables, et il est présumer qu'au
début de septembre toute exploration dans
cette région deviendra impossible. Seuls
les brise-glaces pourront continuer leur
travail jusqu'à la fin de septembre ou au
début d'octobre.
Le Tordcnskjold a cessé sa participation
le l août, le Qucntin-Roosevalt a quitté
Tromsoë le 14 pour Trondjhiém.
Dans la banquise du Groenland les re-
cherches se poursuivent le Pourquoi-Pas,
qui, le 27 juillet, a pénétré dans cette ban-
quise, à la hauteur du parallèle du
environ, s'est laissé dériver vers le Sud-
Ouest et a atteint le 10 août Akureyri Is-
lande, où il procède à de légères répara-
tions avant de retourner dans les mêmes
parages. Son action y complètera celle de
la mission Devold, qui a quitté Tromsoë le
25 juillet.
Enfin le âouvernemeent danois vient
d'offrir au gouvernement français, qui a
accepté cette proposition avec une vive re-
connaissance, de faire participer-aux re-
cherches le navire de l'Etat G2cslav Holmla
qui se trouve actuellement. à Scoresbysund
(Groenland) et pyrouillera le long de la
côte orientale du Groenland. L'amiral Herr,
est entré en relations avec lui pour c0or-
donner ses opérations avec celles des au-
tres bâtiments.
la délibération attendue
Comme nous le disions hier, la polithjtrè'
intérieure ne sera pas exclue du conseH
des ministres du 23 août.
On déclare,.en effet, maintenant, dans tes
milieux officieux, que le président du con-
seil serait désireux « d'établir avec ses col-
laborateurs les diverses répercussions qu'a"
pu avoir la stabilisation de notre ^monnaie
sur les prix des matières premières et
aussi de certaines denrées » et l'on ajoute
que la mise au point des projets budgé-
taires a été poussée suffisamment loin par.
M. Poincaré pour qu'il s'entende sur plu-
sieurs chiffres d'augmentation réclamés par.
divers départements ministériels.
II n'échappera à personne .que la ques-
tion des fonctionnaires et des élévations de,
traitements et d'indemnités que nous avons
signalée se trouve ainsi visée
On annonce en outre que M. Doumergue
viendra tout exprès de Rambouillet pour
présider le conseil des ministres.
Toute autre information serait l'écHp;
de rumeurs mal fondées. Mais il im-
porte, néanmoins, de retenir très par-
ticulièrement le bruit selon lequel, con-
trairement à diverses interprétations,
l'initiative de la réunion du 23 revient-
drait non à M. Briand, mais à M. Potin-
caré. Ce serait, en effet, le président du
conseil qui aurait tenu à s'assurer de
l'entente complète des membres du ca-
binet à l'occasion de la solennité du
et cela non pour orienter des pré-né-
gociations sur tel ou tel sujet, maks
afin qu'aucun geste compromettant 'et
hâtif ne soit commis.
Le 7 août, nous écrivions r: M. Herrïot
n'a-t-il pas engagé officieusement le'
cabinet, à Cologne, à l'égard de notre
politique rhénane ?
La prudence est plus que jamais né-
cessaire. On se refuse à croire que la;
délibératoin du 23 ait un autre but que
de la garantir davantage.
Gaëtan Sanvoisin
Lire chaque jour, en quatrième page,
notre Revue DE PRESSE commentée
Comment sera signé
Il ne faut plus dire le pacte Kellogg,
ni la mise hors la loi de la guerre. Ces;
titres sont périmés,. L'acte dipiomatï-.
que international qui sera signé le 27i
août dans l'après-midi au Quai d'Orsay
a maintenant une dénomination pffu
bielle. Il s'appelle: Le pacte, général de]
1'cnonciation la guerre. ;»"
Les signataires
Et on a fourni, hier, la liste,
des personnages non moins officiels
qui le signeront. Ce seront ̃: pour la
France M. Aristide Briand, ministre des
Affaires étrangères i;: pjour les Etatss
Unis M. Kellogg, secrétaire d'Etats
aux Affaires étrangères; pour l'Alleinar:
gne M. Stresemann, ministre des Aïs
faires étrangères du Reich; pour la Bel-
gique M. Hymans, ministre des Affaia
res étrangères; pour la Grande-Bretà-
gne, l'Irlande du Nord, les Indes et les.
possessions britanniques Lord Cus-,
hendum, chancelier du duché de Lalh
casier; pour l'Union de l'Afrique du
Sud M. D. S. Smit, haut-commissaire
de l'Union à Londres; pour le Canada £
M. Mac Kenzie, premier ministre et se=
crétaire d'Etat des Affaires étrangères}
pour la Nouvelle-Zélande Sir C. V.
Parr, haut-commissaire du dominion à'
Londres; pour l'Irlande M. Mac Gillia
gan, ministre des Affaires étrangères;'
pour l'Australie le sénateur Mac Lach-
lan, membre du cabinet et délégué
la S. D. N.; pour le Japon, le comte Us=
hida, membre du Conseil privé et mi:
nistre d'Etat pour la Tchécoslovaquie fê
M. Bénès, ministre des Affaires étran-.
gères.
L'Italie et la Pologne, n'ont pas encore
fait connaître le nom de leurs reprêsenr;
tant s.
Le programme
Voici, d'autre part, le programme du
séjour des plénipotentiaires à Paris.
Le 2 août M. Kellogg offrira un grand
dîner en leur honneur.
Le 27 après-midi, signature du pacte
au Quai d'Orsay, on ne sait encore,
dans quel salon. Un dîner et une récep-
tion diplomatique suivront.
Le 28, le président de la République
recevra à Rambouillet les plénipoten^
tiaires.
Une réception à l'Hôtel 'de Ville de
Paris aura lieu le même après-midi,
Y aura-t-il des conversations fl,
On voit que dans cet emploi du temps,
comme on dirait en style militaire, au--
cune place n'a été réservée pour les
conversations particulières. Et aussi
bien semble-t-il que s'il doit s'en projr.
duire, ce n'est qu'à titre personnel et
sans aucun caractère officiel. Une dé=
pêche de Berlin, qu'on lira en dernières
heure, et qui a trait au voyage de M.'
Stresemann, marque à, ce point de vue
de la part du gouvernement du Reich
un recul évident. Elle annonce que « des
négociations avec le gouvernement
français sur les questions politiques en
suspens ne sont pas prévues ». Ceci est
certain. Mais elle ajoute que la visite
de M. Stresemann à Paris lui fournira,
l'occasion de s'entretenir de ces problè-
mes avec les représentants du gouver-
nement français.
On pense bien, en effet, que le minis=
tre du Reich n'est pas homme à laisser
échapper l'occasion qui lui est offerte.
La réunion du Conseil des ministres
français, dont nous avons parlé hier et
dont nous parlons d'autre part aujour-
d'hui encore, semble bien établir que
notre gouvernement entend, sur ces pro-
(5h. dumatîn) :30
PESBENCEB 0 laSOf W33B
-&, BIST El LARA
Directeur
DIRECTION, RSDÂOTION
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Commentant le récent voyage de M.
Philippe Berlhelot à Londres, certains
journaux ont cru pouvoir y discerner les
préliminaires d'une prochaine mobili-
sation de la dette allemande. La présen-
ce à Paris de M. Gilbert Parker, qui se
montrait fort actif, il y a trois mois,
pour une mobilisation de même nature,
a fortifié ces rumeurs. Nous sommes
ainsi amenés à nous demander de quel-
le opération peuvent bien s'occuper nos
dirigeants et s'il n'est pas bon, à tout
hasard, de les mettre en garde contre un
nouvel impair.
S'agit-il toujours de commercialiser
les gages fournis en apparence par l'Al-
lemagne, à ses créanciers de l'Entente,
par le concordat conclu entre eux, le
9 août 1924, et d'où sortit le plan Dawes
promulgué à Berlin, le 30 août suivant,
après un simulacre de ratification par
le Reichstag ? Si tel était le cas, on se-
rait en présence d'une manœuvre de
haut vol, susceptible de conduire les
promoteurs et leurs comparses, ainsi
que les pays créanciers mêlés à le tra-
me, dans le plus mauvais pas.
En effet, nous croyons avoir démontré,
par une série d'exposés substantiels pa-
rus dans divers organes parisiens, no-
tamment dans le Gaulois des 17 février,
20 avril et 23 mai derniers, le vice ra-
dical de ces prétendues garanties. Rap-
pelons sommairement les faits
On sait que le vaste programme ima-
giné, dès 1922, par la finance interna-
tionale, au prétendu bénéfice de l'Euro-
pe, fut mis en avant par elle sous le
nom le Plan des Experts, pour dégager
la Ruhr de l'occupation franco-belge,
et pour remédier à la grave crise poli-
tique, économique et sociale, déchaînée
dans toute l'Allemagne par l'effondre-
ment du mark. Affaiblir le créancier
français, assujettir le débiteur alle-
mand, tel était le double but, plus pu
moins dissimulé, de ce plan.
Pour l'affaiblissement du créancier
'français, le programme a pleinement
réussi. Quant à l'assujettissement de
l'Allemagne, c'était une autre affaire.
Le. gouvernement du Reich y mit bon
:ordre, en glissant dans le fameux pacte
tout un lot de bombes à retardement
dont l'explosion calculée devait, au mo-
ment choisi, annuler toutes les pseiido-
cpncessions du débiteur. Ce sont jus-
tement -ces explosifs que nous nous
sommes attaché à tirer de l'ombre où le
machiavel berlinois les avait caché s, au
nez et à la barbe des « Experts r'.
De quoi se composait le Plan Dàwës i?
D'un ensemble de trois lois principales
qui, présentées au Reichstag, fin août
̃1924, y obtinrent, sous la pression gou-
vernementale, un semblant de ratifi-
cation. Après quoi, le tout fut remis tel1
quel à la Commission des Réparations
'pour le service de la dette allemande,
sous le contrôle d'un agent général pré-
posé à ce service par la finance cosmo-
polite, M. Owen Young, citoyen améri-
cain, et prédécesseur de M. Gilbert Par-
ker, autre citoyen américain, cité plus
haut.
Quelles étaient ces ,lois
1° Une loi bancaire, ayant pour objet
de réformer de fond en comble le sys-
tème monétaire allemand, de créer un
nouvel établissement central de Crédit,
la Reichsbank, avec un nouveau signe
monétaire, le Reichsmark. Comme en-
trée de jeu, un emprunt de 800 millions
de marks (auquel la France a souscrit
pour 100 millions) était consenti au
Reich, pour faciliter la liquidation de sa
banqueroute, et peut-être aussi, comme
prime à ses complaisances.
Or, cette loi est nulle, comme l'a prou-
,Vé un conseiller de la Cour de Leipzig,
le docteur Hufner, pour n'avoir pas
réuni, au Reichstag, la majorité des
'Aeux tiers exigée par la Constitution
de Weimar pour les actes législatifs de
;cet ordre. Aux questions posées à ce su-
net, dans le Journal Officiel du 7 mars,
par M. Edouard Soulié, député, le Quai
d'Orsay a répondu en admettant que
cette loi n'avait été votée, en effet, qu'à
la majorité simple et que, par suite, le
privilège cinquantenaire consenti à la
banque pouvait être révoqué par un vote
'semblable en sens opposé. Il est pré-
;cieux pour nous de pouvoir placer cette
constatation sous la haute autorité de
M. Briand. Quant aux difficultés sans
nombre auxquelles donneraient lieu les
indemnités qui pourraient être dues de
çe chef aux plaignants, on les devine
sans peine. Les juges de Berlin ne sont
plus les mêmes que ceux qui rassu-
raient, en face du grand Frédéric, le
le Meunier de Sans-Souci.
2° La seconde loi visait la création
d'un gage dit f erroviaire établi, pour
'il milliards de marks-or, sur l'ensem-
ble des chemins de fer allemands. Cette
loi, bien que votée par le Reichstag à la
majorité constitutionnelle des deux
tiers, est nulle pour être en désaccord
formel avec les clauses 5 et 8 du contrat
signé en 1920, pour l'unification de leurs
réseaux, entre les divers Etats germa-
niques, propriétaires de ces réseaux, et
le Reich.
3° La troisième loi, traite de la créa-
tion, pour 5 milliards de marks, d'une
hypothèque générale sur les ressources
industrielles de l'Allemagne. Cette loi,
votée à la majorité simple, est sans va-
leur, elle aussi, pour être révocable par
un autre vote contraire, ne fût-il rendu
qu'à la majorité de la moitié plus un.
Tels sont les traits essentiels du plan
étrangetés à relever dans cette étrange
machination. Le silence observé, depuis
nos divulgations, sur le gage ferroviaire
dont M. Poincaré avait parlé un peu im-
prudemment, dans ses discours de Bor-
deaux et de Carcassonne, en liant cette
scabreuse affaire à une évacuation an-
ticipée sur le Rhin, nous incline à croire
que la commercialisation envisagée
pour la dette allemande pourrait se ra-
battre sur. le gage hypothécaire dont il
n'a pas encore été question en termes
aussi bruyants. On nous excusera donc,
si nous poussons notre analyse un peu
plus loin de ce c6tG.
A' la cause générale' de nullité pro-
venant d'un vote inconstitutionnel, la
loi hypothécaire joint certains vices ré-
dhibitoires qui lui sont propres. En effet,
l'hypothèque ainsi créée ne doit pas
s'entendre dans le sens habituel de ce
terme juridique. Elle n'est pas inscrite
sur leurs registres par les fonctionnai-
res compétents. Elle n'assure, dès lors,
aux intéressés qu'un droit précaire, an-
nulable au gré du Parlement. D'autre
part, la loi exonère toutes les industries
dont le capital de roulement ne dépasse
pas 50.000 marks-or. Au-dessus de ce
niveau, elle soustrait à l'hypothèque
toutes les entreprises ayant un caractère,
d'utilité publique et l'on aperçoit l'am-
ple marge ouverte par ce'texte élastique
à toutes les interprétations. Admirable
nid à chicanes, ce dispositif n'a pas
moins de 72 paragraphes, et l'on a pei-
ne à découvrir, après ces éliminations,
la matière qui demeure soumise à l'hy-
pothèque, viciée elle-même dans ses
origines.
Tel serait le gage réservé aux prêteurs,
au cas où les démarches que nous vi-
sions en commençant cet article de-
vraient aboutir à un appel de fonds.
Détails troublants on relève au bul-
letin officiel (Reichsgesellz Blalt) une
autre loi de même date, et qui ressemblé
à la première comme une sœur, sauf
qu'elle s'applique exclusivement aux
besoins intérieurs du Reich.
De ces deux lois, quelle est la vraie,
ou la meilleure Où mène ce labyrinthe
de textes ?
N'oublions pas que pour offrir au
marché des titres marqués de ces fâ-
cheux présages, le gouvernement fran-
çais devrait encore leur donner sa ga-
rantie pour leur montant.
On ne nous en voudra pas d'avoir
appelé sur une pareille affaire la vigi-
lante attention de qui de droit et d'in-
diquer le cran d'arrêt.
LA VIE QUI PASSE
La revanche des éléments
La mer ou la montagne ?. Projets de va-
cances, indicateurs ouverts et tous les beaux
départs. La mer, avec ses crépuscules où le
soleil pose un point rouge sur l'i de son re-
flet, des clapotis pour dodeliner le voilier mi-
niature dont un enfant s'enchante, des va-
gues contre des châteaux de sable, des tem-
pêtes comme un spectacle, dont on va admi-
rer les éclats sur la pointe. puis un soir, une
dépêche. Là-bas dans la baie d'Along où la
légende veut que veille le dieu féroce des
mers jaunes, le vapeur Cap-Lay sombre du-
rant un typhon.
Ici la marée monte sans sursauts, s'arrê-
tera devant le casino à la ligne marquée sur
le programme, mais on se tait devant ce
calme sournois qui réserve on ne sait quel
réveil. Sur cette surface sans rides, on lit la
tragédie d'Haïphong mieux que dans un quo-
tidien. Le choc dans la nuit, la coque que la
tourmente projette contre le récif à coups
répétés. L'ordre rétabli sur le pont. La sirène,
qui, hurle dans le vent, répond aux vagues
par une plainte humaine, le télégraphiste à
son poste, ignorant si on coule ou non, cher-
chant dans un bruissement d'étincelles le fris-
son morcelé qui lui annoncera le secours
possible. Les séparations inévitables des fa-
milles au hasard des embarcations, le trans-
bordement difficile, le passager qui tombe à
l'eau sans un cri et disparaît avec un geste
fou,- et là-dessus la nuit inexorable, les va-
gues qui nivellent, la tourmente dévastatrice.
Sinistre en mer! et dans vingt-quatre heures
deux cents naufragés à demi-nus sur un
rocher aiguisé par ces coquillages spéciaux à
la baie d'Along qui tranchent les chairs.
Ce minuit, les cris des courlis passeront
sur les villas comme un appel d'âmes en per-
dition.
La montagne, dites-vous, avec ses neiges
pour des glissades, ses edelweiss en bouquets,
ses rochers qu'on escalade en se jouant et
les caravanes au mince fil se profilant ainsi
que des ombres chinoises. Un crépuscule, les
sommets se coiffent d'un bonnet gris, une
brise aigre apporte soudain des aiguilles et
la longue vue, qui sur son pivot permettait
aux habitants de l'hôtel de compter les va-
ches dans un pré, se fixe sur un point loin-
tain. On s'attroupe. Sur une pente des for-
mes gesticulent, luttent collectivement contre
l'appel de la crevasse, lui arrachent une vic-
time. Un blessé. une caravane en détresse. Il
faut partir. Mais la montagne veut garder sa
proie. La neige vient comme un suaire blanc,
la tempête ferme les passes et c'est une tra-
gédie comme celle du Petit Dru.
Là-haut, un compagnon n'abandonnant pas
un blessé. Les sauveteurs en marche défail-
lent sous la violence des bourrasques, l'âpreté
du gel. Un s'affaisse mort de froid et "d'é-
puisement, et les autres, membres gelés,
abandonnent la partie. D'une seconde cara-
vane, un guide tombe et se blesse grièvement.
On ne peut pas approcher de la cime inter-
dite. Les gnomes blancs se vengent, et la té-
nacité des hommes ne peut leur reprendre,
après plusieurs jours, qu'une vie sur deux,
en laissant du sang sur les glaciers.
La mer ou la montagne Longs plaisirs
des vacances, les éléments captifs pour le
plaisir des voyageurs. Puis, brusquement la
revanche des éléments, la mort qui passe et
la paix renaît devant les hommes qui vien-
nent de comprendre qu'ils ne sont que des
hommes. Farnoux-.Reynaud
Paul Lefaivre
Une leçon J
de charité chrétienne
Il y a à Wisches, dans la vallée de la
Bruche, en Alsace, un curé qui a refusé
de célébrer un service religieux pour les
soldats français tués dans les combats
d'août 1914. Quel peut être l'état d'âme
d'un prêtre qui refuse de prier pour les
morts ? Ce scandale a révolté les an-
ciens combattants, qui ont protesté au-
près de l'évêque de Strasbourg et l'ont
supplié, devant la défaillance du curé
de Wisches, de dësigner un prêtre pour
officier au jour anniversaire, au milieu
des tombes.
Voici ce que Mgr Ruch a répondu à
leur président
« Monsieur le président,
» Je vous remercie de votre lettre
émouvante. Vous me priez de désigner
un prêtre pour célébrer la messe an-
niversaire au cimetière des Chênes, à
Wisches, et vous exprimez, le désir que
je clioisisse un aumônier militaire,
Votre vœu est le mien. Je désigne
Charles Iluch, évoque de Strasbourg,
ancien aumônier militaire du 20' corps.
Dimanche prochain, il célèbrera la
messe au cimetière des Chênes et pro-
noncera quelques mois d'édification.
» •Veuillez agréer, monsieur le prési-
dent, pour vous et vos camarades, MM.
les membres de la section de Schir-
meck, l'expression de mon cordial res-
pect et l'assurance de mon religieux dé-
vouement. »
C'est une belle lettre et qui honore
d'autant plus le prélat qui l'a signée,
qu'il y a du courage à l'écrire dans les
temps où nous vivons et au milieu des
querelles qui déchirent l'Alsace
Les autonomistes, les pacifistes de
toutes nuances prodiguent avec dérision
à Mgr Ruch le titre « d'évêque-soldat »
Osons dire qu'il n'y en a pas de plus
beau à ,.nos yeux, et remercions Mgr.
Ruch de s'en faire gloire aujourd'hui.
Réunir deux apostolats, confondre le
service de la patrie et le service de Dieu
c'est faire deux fois le sacrifice de soi-
même, c'est rompre doublement avec
l'affreux égoïsme qui enchaîne aujour-
d'hui tant d'âmes à la terre.
Le sacrifice est le dogme fondamen-
tal de la société religieuse mais il est
aussi, sous le nom de dévouement la
patrie, le premier moyen de conservation
de la société politique.
D'autre politique, ce prêtre n'en a pas
voulu connaître. Ainsi s'est-il aliéné
tous les partis. Tous auraient voulu l'at-
tacher à leur cause. Il n'a choisi que
celle de Dieu et de la France Et c'est
pourquoi nous sommes disposés à croire
que les erreurs imputées à un tel prélat
ne sont que des vérités défigurées.
Nous-même n'avons-nous pas regretté
de ne pas voir l'évêque de Strasbourg
se dresser contre le déplorable abbé
Haegy ? Mais pouvions-nous lui de-
mander de frapper la seule presse ca-
tholique d'Alsace ? Au lieu de sévir Mgr.
Ruch a préféré prier pour la conversion
du pécheur, et prêcher d'exemple, alors,
comme il fait aujourd'hui Il n'a pas
désespéré de préserver contre eux-mê-
mes ces ecclésiastiques mal inspirés
qu'il n'a cessé d'ailleurs de rappeler au
devoir et au bon sens. Il.n'a pas renoncé
à ramener les brebis égarées. N'est-ce
pas son rôle de pasteur ? Et puis, la
haine des ennemis de l'Eglise, les me-
naces, les cris de guerre de tous ces Ja-
cobins enivrés de leur droit laïque ne
devaient-ils pas inciter l'évêque dans la
défense de son clergé.
Son geste d'aujourd'hui aura, nous le
souhaitons, l'efficace vertu qu'il en es-
père lui-même. Il donne au curé de
Wisches et à ses pareils une leçon de
charité chrétienne trop éclatante pour
n'être pas comprise. Sur une société ma-
lade, la crise aiguë de convulsions,
comme la nôtre, des actes qui décèlent
une énergie intérieure profonde et con-
centrée ont parfois de longs retentisse-
ments et l'exemple entraîne plus d'âmes
que la parole
Un ouragan swjajp il Bougie
Des dépêches d'Alger ont apporté
hier 'des renseignements sur un terri-
ble ouragan qui s'était abattu la veille
sur la région de Bougie et de Djidjelli.
Il s'agit en réalité d'un violent cy-
'clone.qui a sévi pendant 15 minutes,
de 5 h'. 15 il 5 h. 30, et qui a occasion-
né autant de dégâts que s'il avait duré
plusieurs heures. Un raz de marée a
accompagné l'ouragan et ses effets se
sont particulièrement fait sentir dans
la partie de la ville appelée la pres-
qu'île. Ce coin verdoyant présente un
aspect lamentable. La caserne de tirail-
leurs et l'hôpital qui y étaient cons-
truits ne sont plus qu'un amas de dé-
combres.
Les premiers renseignements indi-
quaient 8 à 10 morts et 150 blessés
auxquels il fallait ajouter sept noyés
d'une drague venant de Marseille qui
avait coulé à quelques milles du port
de Bougie.
Renseignements officiels
Le secrétaire de la préfecture de Mar-
seille qui s'est rendu sur les lieux du si-
nistre a fourni au gouvernement général
de l'Algérie les renseignements- officiels
suivants
Le 17 août au matin, de 5 h. 15 à 5 h. 30,
un cyclone d'une' violence exceptionnelle,
accompagné de pluie et de grêle, s'est
abattu sur la région de Djijelli et particu-
lièrement sur la ville, arrachant de très
nombreuses toitures, abattant de très nom-
breuses cloisons de maisons, détruisant
toutes les installations électriques, brisant
presque tous les arbres..
Les dégâts, .considérables, ne peuvent
être évalués, même approximativement.
On signale que quatre indigènes ont été
tués par reffondremeôt des toitures: Il y a
Curtlus
de plus blesses européens ou indigènes 1
parmi la population civile; une dizaine sont
grièvement atteints.
L'hôpital militaires, très endommagé,
a été évacué avec quelques blessés peu
grièvement atteints. Les casernes ont beau-
coup souffert
Un raz de marée a accompagné le cy-
clone. Il a fait chavirer plusieurs embar-
cations. Il n'y a pas de pertes de vies hu-
maines, mais des dégâts considérables no-
tamment dans les entrepôts établis sur les
quais.
La population insiste pour que l'on
prenne des dispositions pour affréter des
bateaux devant transporter de Marseille au
moins 200,000 tuiles.
D'autre part, le général commandan la
subdivision s'est rendu à Djijelli avec- nos*
ambulances et des médecins. Il a ordonné é
toutes les dispositions nécessaires pourue'
transport à El Milia et à Bougie des' ble
sés graves qui y seront mieux soignés./
De son côté, le gouverneur généra a
demandé au ministre de l'intérieur et au
ministre des finances l'autorisation de pré-
lever 300,000 francs sur les fonds de ré-
serve pour parer aux besoins immédiats
des sinistrés.
Les Échos
La Fourrière va avoir un nouvel im-
meuble.
L'institution de la Fourrière date de
plus d'un siècle 1813 Elle fut réorga-
nisée plus tard et aménagée par les
soins d'un fonctionnaire ponctuel et ri-
gide qui répondait au nom de. M. Fo-
lâtre.
Elle comprend aujourd'hui deux dé-
pendances, l'une 39, rue de Dantzig, dans
le quinzième arrondissement, l'autre 19,
rue de Pontoise, dans le cinquième. Mais
bientôt, il n'y aura plus qu'un seul im-
meuble pour abriter les services, et l'on
peut voir déjà les constructions neuves
se dresser rue de Dantzig, où seront dé-
sormais hébergés plus confortablement
les chiens trouvés sur la voie publique.
Il y aura même des locaux spéciaux où
l'on prendra des pensionnaires
Dans les pesages du Touquet et de
Deauville, parmi les élégantes, de beaux
types d'hommes se font remarquer
aussi.
Beaucoup de ceux-ci ont eu l'avantage
de se faire habiller chez Sleator et
Carter, il, rue des Pyramides, qui an-
noncent déjà l'arrivée de leurs nouveau-
tés pour l'automne.
Passez 11, rue des Pyramides. Vous
verrez
LES PETITS POINTS D'INTERROGATION
La loi Grammont existe-t-elle toujours ?
ou « Soyons bons pour les animaux
Premier spectacle. Aux abords de la rue
Lepic, atmosphère de fête foraine, d'une
fête vacarmeuse qui'dure toute l'année. Une
femme-camelot met des animaux en loterie
« Poulets, poulets. qui veut mes petits pou-
lets ? » Elle a sorti de sa cage-omnibus un
des maigres volatiles, et, le tenant par les
pattes, elle fait sans pitié décrire des cer-
cles dans l'espace à la pauvre bête, qui pous-
se des cris de détresse et dont les yeux
épouvantés s'exorbitent. Et la femme rit et
la poule tournoie. Une gamine à la Poulbot
dit à son petit frère Crois-tu que ça
l'amuse ? » Un sergenthde ville passe en ne
pensant à rien.
Deuxième spectacle. Rue de Prony, de-
vant la boutique d'un pharmacien. Une auto
vient de couper les pattes d'un fox et le
chien hurle à la mort. Rassemblement de
commères émues. On tient conseil. A Lon-
dres, un policeman surgirait aussitôt et or-
donnerait la piqûre, à laquelle devant les
bocaux personne ne songe. « Il faut le
noyer », s'écrie une bonne âme et, ra-
massant d'abord son courage dans la fierté
de sa décision, elle empoigne l'animal la-
mentable et pousse à coups répétés sa tête
dans le ruisseau. Mais le ruisseau n'a pas
seulement de quoi noyer les yeux du chien.
Alors arrive une autre bonne âme essoufflée
avec un seau plein d'eau et, toutes les
commères faisant cercle, on asphyxie le
petit fox. Et voilà. LE B. DE M..
Les cafés parisiens qui se transfor-
nrent
Un des cafés du boulevard Saint-Mi-
chel'jles plus fréquentés! par les étudiants
est en réparation ou, plutôt, en trans-
formation. Nous avons vu la maquette
or il nous a semblé que les modifica-
tions projetées retireraient au vieil
établissement beaucoup de son caractè-
re accueillant et aimablement fami-
lier. Ainsi avons-nous vu maints cafés
des grands boulevards se dépouiller de
toute atmosphère de repos et de déten-
te. Le café n'est plus un des lieux
d'agrément où l'on écrit, cause, fume
et rêve, il devient le havre éphémère et
fiévreux où seuls des inconnus pénè-
trent, s'assoient sur. des chaises incom-
modes, autour de tables vermoulues, et
passent.
Mais l'un des habitués fidèles du café
provisoirement fermé du boulevard
Saint-Michel est un poète fameux.
Qu'en pense-t-il ? Il s'agit de Raoul
Ponchon.
Le cinéma à la campagne
Le colonel Picot, député de la Giron-
de, aime conter l'anecdote dans une
petite ville qui se dépeuple, on ne trouve
quand même rien à louer; motif les
paysans des environs ont, à l'année, tou-
tes les chambres disponibles, simple-
ment pour y coucher le samedi, jour de
cinéma.
Le concert à domicile par T. S. F., ce
n'est plus suffisanf.
Le pont d'Avignon était menacé
Une compagnie de navigation deman-
da récemment à l'administration des
ponts et chaussées que l'on fît sauter
la dernière arche du vénérable et légen-
daire pont Saint-Benezet le pont
d'Avignon spûs prétexte que cette ar-
che gênait la navigation.
Heureusement la commission des mo-
numents historiques appuya les protes-
tations du conseil municipal, et des cré-
dits vont servir à consolider le vieux
pont, sur lequel on pourra encore dan-
ser en rond.
Là chaleur fatigue nos édiles g
Il se e eur état soit même in-
qui' an à en juger par les questions
qu'i posent par la voie du Bulletin
t'un d'eux demande que les proprié-
mi©es de chiens ten s en laisse les con-
dpisent au ruisseau \au lieu de les lais-
ser, en certain cas q l'on devine, salir
les trottoirs.
Cette idée part d'un louable souci de
la propreté publique, mais les chiens
ont-ils l'habitude de prévenir leur dé-
tenteur des besoins qu'ils éprouvent ?
Première rouille
Les platanes qui, tout au long de
l'avenue des Champs-Elysées, ont rem-
placé les marronniers familiers et histo-
riques, se sont merveilleusement com-
portés. Aucun d'eux n'a péri, ni hésité
à verdir copieusement, et la perspective
de l'Etoile n'a pas eu à souffrir dans sa
parure. 1
Depuis quelques jours, l'été la décou-
ronne, néanmoins. La plus grande
partie des feuilles de l'un des platanes
a déjà revêtu cette teinte mélancolique et
rousse qui annonce l'automne. C'est au
coin de la rue Lincoln qu'on peut le
voir.
La tour du feu.
La lutte contre l'incendie est une pré-
occupation importante pour toutes les
grandes villes. Le musée de Berlin pos-
sède, à cet égard, une section « incen-
die » où l'on peut voir une tour exten-
sible et repliable à volonté, d'invention
récente. Cette machine est montée sur
roues elle peut être amenée devant la
maison incendiée, et sa hauteur ajustée
de telle sorte que des plaques d'acier
se trouvent à la hauteur des fenêtres.
Les habitants ont ainsi la possibilité de
s'enfuir par ces plaques, qui jouent le
rôle de passerelles. Evidemment la rou-
te est un peu périlleuse, mais lorsqu'on
sent un brasier derrière soi, on oublie
facilement d'avoir le vertige pour ne
penser qu'à la possibilité de salut.
Le Coq
LA TEMPERATURE
Probabilités pour la journée du 19 août
Région parisienne vent variable, faible,
ciel brumeux, nuageux, devenant très nua-
geux avec quelques averses ou orages.
Température en hausse.
AUJOURD'HUI
Fête: Saint-Flavien.
14 heures. Courses à Deauville.
19 heures. Vigiles de la Flamme Asso-
ciation des Anciens combattants de Pommard.
L'ÉTAT DES RECHERCHES DE GUILBALD
Le ministre de la marine fait connaître
qu'après les explorations minutieuses ef-
fectuées le long des côtes du Spitzberg,
dans la région de l'île aux Ours, et dans la
mer du Groenland entre le Spitzberg et la
banquise Ouest, le groupe des recherches
a déplacé son action vers l'Est, suivant un
plan concerté entre l'amiral Herr, le pro-
fesseur Hoel et le capitaine Wisting.
Les trois navires polaires Hcimland, Ves-
lekari et Hobby explorent toute la zone
comprise entre le Cap Sud (extrémité mé-
ridionale du Spitzberg Ouest) et l'archipel
François Joseph, en pénétrant le plus avant
possible dans la banquise. Le Heiniland est
chargé de la région située entre le Cap Sud
et la Terre du Roi; le Veslekari, avec le ca-
pitaine Wisting, patrouille le chenal com-
pris entre cette terre et la terre du Nord-
Est, ainsi que le Nord de la mer de Barentz
entre le méridien du Cap Leigh Smith et
l'île Victoria (90 milles à l'Est du cap Leigh
Smith). Le Hobby de la mission Boyd, avec
ses deux hydravions, se trouve à l'aile
orientale du dispositif et doit aller jusqu'à
l'archipel François-Joseph.
Au Sud des régions explorées par ces
navires spéciaux, le Michael Sars et le
Strasbourg, ce dernier muni des deux hy-
dravions apportés par la Dgrance circulent
en mer libre il l'Est méridien du Cap Sud
aussi loin que le leur permet leur rayon
d'action.
Le Braganua et ses hydravions conti-
nuent à rechercher le groupe Alessandri
on sait en outre que le Krassine quittera
prochainement Stavanger pour le Spitzberg
et la région de l'archipel François-Joseph.
Ces recherches se poursuivront aussi
longtemps que la saison le permettra. Déjà
les circonstances climatériques se montrent
moins favorables, et il est présumer qu'au
début de septembre toute exploration dans
cette région deviendra impossible. Seuls
les brise-glaces pourront continuer leur
travail jusqu'à la fin de septembre ou au
début d'octobre.
Le Tordcnskjold a cessé sa participation
le l août, le Qucntin-Roosevalt a quitté
Tromsoë le 14 pour Trondjhiém.
Dans la banquise du Groenland les re-
cherches se poursuivent le Pourquoi-Pas,
qui, le 27 juillet, a pénétré dans cette ban-
quise, à la hauteur du parallèle du
environ, s'est laissé dériver vers le Sud-
Ouest et a atteint le 10 août Akureyri Is-
lande, où il procède à de légères répara-
tions avant de retourner dans les mêmes
parages. Son action y complètera celle de
la mission Devold, qui a quitté Tromsoë le
25 juillet.
Enfin le âouvernemeent danois vient
d'offrir au gouvernement français, qui a
accepté cette proposition avec une vive re-
connaissance, de faire participer-aux re-
cherches le navire de l'Etat G2cslav Holmla
qui se trouve actuellement. à Scoresbysund
(Groenland) et pyrouillera le long de la
côte orientale du Groenland. L'amiral Herr,
est entré en relations avec lui pour c0or-
donner ses opérations avec celles des au-
tres bâtiments.
la délibération attendue
Comme nous le disions hier, la polithjtrè'
intérieure ne sera pas exclue du conseH
des ministres du 23 août.
On déclare,.en effet, maintenant, dans tes
milieux officieux, que le président du con-
seil serait désireux « d'établir avec ses col-
laborateurs les diverses répercussions qu'a"
pu avoir la stabilisation de notre ^monnaie
sur les prix des matières premières et
aussi de certaines denrées » et l'on ajoute
que la mise au point des projets budgé-
taires a été poussée suffisamment loin par.
M. Poincaré pour qu'il s'entende sur plu-
sieurs chiffres d'augmentation réclamés par.
divers départements ministériels.
II n'échappera à personne .que la ques-
tion des fonctionnaires et des élévations de,
traitements et d'indemnités que nous avons
signalée se trouve ainsi visée
On annonce en outre que M. Doumergue
viendra tout exprès de Rambouillet pour
présider le conseil des ministres.
Toute autre information serait l'écHp;
de rumeurs mal fondées. Mais il im-
porte, néanmoins, de retenir très par-
ticulièrement le bruit selon lequel, con-
trairement à diverses interprétations,
l'initiative de la réunion du 23 revient-
drait non à M. Briand, mais à M. Potin-
caré. Ce serait, en effet, le président du
conseil qui aurait tenu à s'assurer de
l'entente complète des membres du ca-
binet à l'occasion de la solennité du
et cela non pour orienter des pré-né-
gociations sur tel ou tel sujet, maks
afin qu'aucun geste compromettant 'et
hâtif ne soit commis.
Le 7 août, nous écrivions r: M. Herrïot
n'a-t-il pas engagé officieusement le'
cabinet, à Cologne, à l'égard de notre
politique rhénane ?
La prudence est plus que jamais né-
cessaire. On se refuse à croire que la;
délibératoin du 23 ait un autre but que
de la garantir davantage.
Gaëtan Sanvoisin
Lire chaque jour, en quatrième page,
notre Revue DE PRESSE commentée
Comment sera signé
Il ne faut plus dire le pacte Kellogg,
ni la mise hors la loi de la guerre. Ces;
titres sont périmés,. L'acte dipiomatï-.
que international qui sera signé le 27i
août dans l'après-midi au Quai d'Orsay
a maintenant une dénomination pffu
bielle. Il s'appelle: Le pacte, général de]
1'cnonciation la guerre. ;»"
Les signataires
Et on a fourni, hier, la liste,
des personnages non moins officiels
qui le signeront. Ce seront ̃: pour la
France M. Aristide Briand, ministre des
Affaires étrangères i;: pjour les Etatss
Unis M. Kellogg, secrétaire d'Etats
aux Affaires étrangères; pour l'Alleinar:
gne M. Stresemann, ministre des Aïs
faires étrangères du Reich; pour la Bel-
gique M. Hymans, ministre des Affaia
res étrangères; pour la Grande-Bretà-
gne, l'Irlande du Nord, les Indes et les.
possessions britanniques Lord Cus-,
hendum, chancelier du duché de Lalh
casier; pour l'Union de l'Afrique du
Sud M. D. S. Smit, haut-commissaire
de l'Union à Londres; pour le Canada £
M. Mac Kenzie, premier ministre et se=
crétaire d'Etat des Affaires étrangères}
pour la Nouvelle-Zélande Sir C. V.
Parr, haut-commissaire du dominion à'
Londres; pour l'Irlande M. Mac Gillia
gan, ministre des Affaires étrangères;'
pour l'Australie le sénateur Mac Lach-
lan, membre du cabinet et délégué
la S. D. N.; pour le Japon, le comte Us=
hida, membre du Conseil privé et mi:
nistre d'Etat pour la Tchécoslovaquie fê
M. Bénès, ministre des Affaires étran-.
gères.
L'Italie et la Pologne, n'ont pas encore
fait connaître le nom de leurs reprêsenr;
tant s.
Le programme
Voici, d'autre part, le programme du
séjour des plénipotentiaires à Paris.
Le 2 août M. Kellogg offrira un grand
dîner en leur honneur.
Le 27 après-midi, signature du pacte
au Quai d'Orsay, on ne sait encore,
dans quel salon. Un dîner et une récep-
tion diplomatique suivront.
Le 28, le président de la République
recevra à Rambouillet les plénipoten^
tiaires.
Une réception à l'Hôtel 'de Ville de
Paris aura lieu le même après-midi,
Y aura-t-il des conversations fl,
On voit que dans cet emploi du temps,
comme on dirait en style militaire, au--
cune place n'a été réservée pour les
conversations particulières. Et aussi
bien semble-t-il que s'il doit s'en projr.
duire, ce n'est qu'à titre personnel et
sans aucun caractère officiel. Une dé=
pêche de Berlin, qu'on lira en dernières
heure, et qui a trait au voyage de M.'
Stresemann, marque à, ce point de vue
de la part du gouvernement du Reich
un recul évident. Elle annonce que « des
négociations avec le gouvernement
français sur les questions politiques en
suspens ne sont pas prévues ». Ceci est
certain. Mais elle ajoute que la visite
de M. Stresemann à Paris lui fournira,
l'occasion de s'entretenir de ces problè-
mes avec les représentants du gouver-
nement français.
On pense bien, en effet, que le minis=
tre du Reich n'est pas homme à laisser
échapper l'occasion qui lui est offerte.
La réunion du Conseil des ministres
français, dont nous avons parlé hier et
dont nous parlons d'autre part aujour-
d'hui encore, semble bien établir que
notre gouvernement entend, sur ces pro-
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