Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-09-07
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 07 septembre 1927 07 septembre 1927
Description : 1927/09/07 (Numéro 18234). 1927/09/07 (Numéro 18234).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5410007
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
62' année.– 3° sérié, -N» 18234- C5 h. du matîlO PARIS. ËT DÉPARTEMENTS. 25 CENTIMES CS du matin) MERCREDI 7 SEPTEMBRE 1B2T?
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
ABONNEMENTS
TBOISJIOI! SIX MOIS OX AN
ftrkelDéparlemeol». 19 fr, 38 fr. iffr.
Belgique el Luxembourg, 36 ft. 72 fr. fr.
Éirûi£«i (Daioo postale), iO fr. 95 fr. 180 fr.
Oompie Chèque Postal i 268-0*, Pari*
OH S'ABONNE OAÛS TOUS LES BUREAU) DE POSTt
JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PLUS PiUUSIEN DES GRANDS QUOTIDIENS
RENÉ CAR A
RBDAOTION
1 i-«jp Orouol,
f V 'GAULOIS-PUBLICITÉ' », «»• D«m«
# <'Aeence Hava», ea, rat WoImBb»
ADRESSE TÉLEGMPHIQUe i GAULOIS PARI.
delEsprit
Ïl faut approprier les jeux de l'esprit
*&u- temps et à la saison. J'ai donc relu,
en ces jours de loisir, sur les bords
de cette mer qui fut la leur, les
vies des Pères du Désert et j'ai mé-
dité encore leur enseignement à l'aide
des longs et judicieux extraits que vien-
nent de nous en donner MM. Henri et
Jean Bremond. Comme Antée reprenait
des forces en touchant la tenre, l'intelli-
gence retrouve une vigueur nouvelle à
se reporter à ses origines et il n'y a pas
de commerce plus actuel et plus profr-
table que celui des très vieux bouquins.
Ces Pères du Désert durent peut-être
d'abord des sportifs. Il y a, dans la vie
monacale ou ascétique, une sorte de ten-
tation où doivent se laisser prendre bien
des volontés ardentes;-Les.austérités mè-
nent à Dieu par le dépouillement du
corps et c'est là leur objet. Mais par na-
ituTe et par l'ordre qui y préside, ce sont
laussi des performances, et il peut se
glisser une insidieuse satisfaction d'a-
(mour-propre à les réaliser. Le ver est au
;cœur du fruit et l'ennemi du genre hu-
main aime à souillée, de sa présence in-
visible les sentiments qui semblent.de-
,voir se tenir bien loin de lui.
J'ai entendu des religieux fair gloire
de se lever plus matin,les uns que les
autres. Lorsque Macaire l'Alexandrin se
laissait manger pam les moustiques et
durant que Siméon se tenait lié sur sa
colonne, le diable ne leur soufflait-il pas
que, par ces excentricités sublimes, ils
s'élevaient au-dessus des autres péni-
tents ? Les chefs le savaient, la règle plus
humaine de Pacôme, vir humanissimus ,•
dit Sozomèné l'a emporté sur les pres-
criptions rigides de Schnoûdi. Et on
nous rapporte qu'à la suite d'un jeune
indiscret, l'anachorète Benjamin se ren-
gagea dans le monde et la vaine philo-
isophie. 7
Mais aussi, ces saints étaient des sa-
ges. Plus, et emportés rar la folie de la
Croix, ils se rappelaient que l'instru-
ment humain ne demeure pas si docile
même aux mains divines et qu'il con-
,vient de préparer au Maître, avec dili-
gence et rudesse, la maison où on l'in-
vite à venir' habiter. Ces austérités
avaient pour fin de briser les résistan-
ces ou le sournois mauvais vouloir du
;corps et de le rendre propre au mystère
dont il allait être le lieu indigne. Le
:jeûne et les rigueurs disposaient à la
prière, la prière menait à l'oraison et
3'oraison à la contemplation. A ce prix,
c'est-à-dire par les soins d'une médecine
préventive, curative et roborative, on
pouvait dès ici-bas, tressant des nattes,
souffrant de U soif et mangeant des her-
bes, entrevoir ce que serait la béatitude
'dans l'infini et l'indéfini des lointains.
Un principe d'unité assurait l'ivarmo-
inie de ces vies si misérables et si hautes.
Tout s'enchaîne au cours de l'existance
fidèle et se suspend aux ;pointes fixes et
finébranlables de la croyance, tout obéit
là l'appel de l'amour. « A quelque mo-
ment écrit le commentateur, à quel-
que moment qu'on saisisse et qu'on es-
saie d'isoler un acte de vertu chrétienne,
on le retrouve lié aux éléments fonciers
du dogme. Une activité se dessine au
delà des organes qu'elle emprunte et,
par son origine comme par sa fin, n'a
plus aucun rapport avec eux.
Nous apprenons, par l'exemple des
Pères du Désert, comment les jours
même très longs s'ordonnent en esprit,
comment on pense. La méditation veut
oin but, des moyens appropriés, une
'force d'âme peu commune. Ici, elle est
Commandée par la crainte d'une justice
incorruptible, l'attrait d'une médiation
merveilleuse, l'espoir d'une clémence in-
finie. Elle est chrétienne. Elle baigne,
dès lors, dans le surnaturel: elle ne
laisse pas d'utiliser humainement les
,voies de l'homme.
A quoi bon, dira-t-on, si on ne croit
point, et quel amer paradoxe que de
prétendre sauver avec les gestes de
l'Eglise ceux qui la fuient? Nous avons
peut-être un tort plus grave que celui
de n'être pas chrétiens et nous sommes
anal éclairés sur le visage propre de no-
tre péché.
Jusqu'aux âges dits modernes n, la
philosophie avait pour dessein la sagesse
plus que la connaissance et cherchait en
ses derniers efforts à réaliser l'union avec
des puissances supérieures. Elle n'était
ni pratique, au sens où nous entendons
le mot, ni utilitaire, ni industrielle, et
il eût paru étrange qu'à propos d'elle on
introduisit ces notions. L'acte n'avait
pas sa fin en soi et ne cherchait qu'à
rompre la chaîne des actes. Au terme
de ce qui se mouvait, Aristote plaçait un
moteur immobile.
Nous avons changé ces choses. A pro-
pos de cet ordre des disciplines qui vont
des mathématiques à la sociologie, on
lit dans le Descartes posthume d'Espi-
nas, ouvrage fort remarquable, ces li-
gnes décisives « Le trait caractéristique
de fa classification nouvelle est que la
contemplation cesse d'occuper le faîte
et d'être le but des opérations de l'esprit
humain.
En effet, et c'est en cela surtout qu'a
consisté la « révolution n philosophi-
que. Nous avons subordonné la pensée
à l'acte entendrez que nous ne pensons
plus que pour réaliser des desseins pres-
que touiours d'ordre terrestre et sensi-
i ble. Le financier « pense n lorsqu'il sup-
pute les chances de ses spéculations et
l'aviateur rqiaiid il cherche à grouper,
pour battre un .record, tous ses avanta-
ges. Le philosophe s'est mis à leur école.
Dirigé jadis par l'idée, il se laisse au-
jourd'hui mener par le fait où il ne voit
pas seulement un point de départ ou un
instrument de contrôle, mais la subs-
tance de ses exercices et la borne d'un
domaine qu'il ne doit plus franchir.
On devine l'usage que nous souhaite-
rions qu'on tirât de la pratique des Pè-
res du Désert. Même si on ne partage ni
leur foi, ni leur zèle, comment ne pas
leur donner raison quant au principe
et à la manière ? La pensée a, comme
ils nous l'enseignent, un objet dernier,
inaccessible, sans doute, mais où elle
tend par une pente inévitable et vers
quoi elle ouvre des routes assez préci-
ses quoique, pour le moment, sans fin.
Ellb exige une préparation corporelle,
ajoutons sociale ou mondaine, d'une ex-
trême rigueur. Elle ne se maintient à
quelque hauteur que nar une élévation
constante et des nourritures appropriées.
Elle tombe dès qu'on la détourne et
qu'on la veut faire servir d'abord au
temporel. Nous ne demandons pas à nos
contemporains d'aller se mettre en sub-,
sistance sur la colonne de Juillet ou se
¡ regarder le nombril dans les fqunrés du
bois de Boulogne nous souhaiterions
1 seulement qu'ils apprissent, des moines
de Saint-Pacôme à distraire quelques
minutes par jour de leurs affaires, de
leurs plaisirs et de leurs autres vanités.
Gonzague Truc
:LA VIE QUI PASSE
Les heures nouvelles Os tende
Un attendrissement involontaire détend la face
crispée du Parisien quand on lui parle de nos
voisins les Belges. Débonnaires et tout ce qu'il
y a de plus garde nationale (ils prononcent:
garde civique), nous les aimions avant la guerre
avec une nuance de supériorité. « Bons Belges »,
« petits Belges », disions-nous, les prenant tous
pour des Beulemans. Mais nous pûmes constater
leur cran, leur intelligence aussi débrouillarde
que la nôtre, leur fidélité aux serments.d'amitié
et la camaraderie, baptisée par le feu, se
changea en fraternité très tendre. Nous aimions
la Belgique, et voilà que nous aimons les Belges.
Ce qui ne nous empêche pas d'aimer encore la
Belgique. Bruxelles, excursion facile. Cordialité
familière, bières et boulevard Anspach; le bas
de la ville comme un Montmartre plus honnête
et plus débraillé, le haut comme un noble fau-
bourg resté à 1830, ou tout au moins 1880.
Telle est l'impression de surface. Le spectateur
plus attentif découvre en ce peuple sympathique
d'autres raisons d'estime et tout d'abord un sens
large, autant que pratique, des affaires, un -sens
de la grandeur et de l'universalité qui semble
lui -avoir été enseigné par le plus magnifique
capitaine d'industrie que l'époque ait connu
Léopold IL C'est en égaux et avec respect que,
désormais, les gens perspicaces de France trai-
teront ceux de Belgique..
Quand on va à Bruxelles (c'est à un pas de
Paris, trois heures de train maintenant), on fait
le tour du patelin dense et grouillant. On va
saluer la puissance d'Anvers, le carillon de Ma-
lines, Liège comme un buisson de fleurs gau-
loises au bord de la Meuse germanique, Gand
aussi costaude qu'au temps des Métiers et d'Ar-
tevelde, Bruges et ses Memling, Ostende..
Bruxelles, capitale d'hiver; Ostende, capitale
d'été. Tout ce qui compte en Belgique y vit,
du 1er juillet au 30 septembre. Les Belges aiment
les courses, plus encore que les Anglais ou
nous-mêmes. On leur en sert, à Ostende,
soixante et une réunions'en soixante et un jours.
Hippodrome Wellington, à l'aspect de forteresse.
Hippodrome de Breedene, dans un cadre de
chaumes et de dunes, ressemblant à notre Trem-
blay. Double meeting que les bookmakers au
piquet rendent pittoresque et fiévreux. Pour
attirer les galopeurs étrangers, on créa, là-bas,
il y a quelques années, un Grand International
de 500,000 francs, que Français et Anglais s'ad-
jugent tour à tour. Située à la fin du mois d'août,
cette importante épreuve réussit à prolonger de
quinze jours la saison intense. Il eût fallu voir
quelles foules se pressaient, internationales
comme le ,Grand Prix d'Embargo, le 28 août
dernier; à Wellington. Le Prince héritier dans
la tribune royale un escadron de photographes
sur la piste des tourneurs cinématographiques
sur tous les mutuels.
Et cependant si, du haut d'une des tourelles
vous regardiez du côté du Kursaal, vous aper-
ceviez, sur l'immense plage de sable fin, sur la
digue qui la longe, sur toutes les avenues, d'au-
tres foules aussi compactes. La grande rotonde
du Kursaal était bondée de monde: sur la scène,
Anna Pavlova et sa compagnie. Aux salons de
jeux, autant d'amateurs de roulette que si,
dehors, il n'y avait eu ni soleil ni Grand Prix.
D'où diable sont sortis, pensait-on, tous ces
clients-là? De partout et d'ailleurs. D'Angleterre
surtout. Presque autant d'Englishmen que de
Belges. D'après les statistiques les plus série-
ses, les Français du Nord et les Hollandais vien-
nent ensuite ex-œquo. Les Américains yankees
suivent de près, conséquence du congrès rotarien
qui se tint au Kursaal en juin dernier, présidé
par Albert 1er, roi des Belges et rotarien lui-
même. Les Allemands, revenus avec autant de
discrétion que d'empressement, ne sont que
cinquièmes, à l'heure actuelle, sur la liste des
amateurs d'Ostende, alors qu'en 1914 ils étaient
bons premiers.
On prononce souvent, avec un soupir, ces
mo,ts « avant-guerre ». A Ostende, depuis cette
année, on les a oubliés parce que les temps
de splendeur sont revenus. A quoi tient !a
vogue ? Qui le dira ? A tant d'impondérables.
Une plage est une vaste boutique, où la rltttre
et le directeur du casino vendent du plaisir au
comptoir déserté, été 1919, on appela, pour vivre,
tout ce qui passait; mais les clients excellents
étant, un à un, revenus, on éloigna, sans en
avoir l'air, les médiocres, et la reine des plages
remit, triomphante, sa couronne sur sa tête.
Simultanément, les grandes vedettes avaient rem-
placé les petites. Mille dollars pour un soir à
Titta Rufo, pour un air de violoncelle à Pablo
Casals, n'étaient plus pour effrayer le Kursaal
d'Ostende.
La salle des Ambassadeurs d'ici fut la première
à donner des « revues anglaises », avec autant
de girls et d'aussi amusants décors qu'à Londres.
Florence Mills et sa troupe, c'est la fureur de
Paris? Il nous faut Florence Mills. Le jour du
dernier Grand Prix, on paya à Ostende plus iî
cent cinquante mille francs de cachets, sans
compter l'orchestre du Conservatoire, les trois
jazz, la parure d'un soir de la salle de bal; les
cotillons.
.Grand public; grandes dépenses, grands noms
noblesse oblige. Nos plages ont leur charme
et leur public c'est sans envie, avec une joie de
vrais amis, que nous constatons le succès de
cette Ostende plantureuse et vibrante, sympa-
thiquement belge.
Pierre Delamarne
Une phase
critique
La Société des nations paraît entrer
dans la phase la plus critique d'une
existence précaire, où toute l'habileté
des gouvernements se résuma à lui épar-
gner les écueils de problèmes trop dan-
gereux.
L'exhumation de feu le protocole de
Genève, qu'on s'efforce de ranimer en
lui insufflant l'oxygène d'un nouvel exa-
men de principes, cause un malaise, dif-
ficile à dissimuler après l'accueil' plutôt
frais réservé à la motion de la Pologne
en faveur d'un pacte généralisé de non-
agression.
M. Stresemann n'est pas content, et
sir Austen Chamberlain, qui fut chargé
par son gouvernement d'enterrer le fa-
meux protocole de 1924, n'a pas trop
l'air enchanté qu'on tente de le ressusci-
ter sous ses yeux.
Le ministre des affaires étrangères du
Reich et le secrétaire d'Etat au Foreign
Office ont eu, hier, un long' entretien
particulier. Rien n'a transpiré de leur
conversation. Mais on a comme par ha-
sard appris dans la soirée que M. Stre-
semann avait l'intention de partir de
Genàve vendredi, en avion, pour Berlin,
où est convoqué un important conseil
des ministres.
L'incertitude s'accroît d'un énigmati-
que communiqué du Quai d'Orsay, qui
avait négligé de nous apprendre qu'à
son arrivée à Genève, M. Stresemann
avait informé ses collègues du conseil
de la Société des nations de l'obligation
où il serait d'assister à ce conseil, sa-
medi matin, pour discuter une question
de traitements de fonctionnaires.
Ne serait-ce pas plutôt pour prendre
contact avec son gouvernement et arrê-
ter l'attitude de la délégation allemande
à Genève sur la proposition de M. Sokal
délégué polonais, et sur la motion de
M. Beelaerts van Blokland, délégué hol-
landais, demandant une reprise de
l'étude des principes fondamentaux du
protocole de 1924 par les commissions
compétentes ?
Il n'est pas besoin d'être grand pro-
phète pour prévoir ce que penseront le
chancelier Marx et ses collègues sans
parler du président Hindenburg et de
la proposition polonaise et d'un retour
plus ou moins déguisé aux principes
d'un protocole que ses auteurs nommè-
rent « règlement d'administration
publique du pacte de la Société des na-
tions pour l'organisation de la sécurités
Peut-être le gouvernement allemand
ne formulera-t-il pas sur ces deux ques-
tions une fin de non-recevoir brutale qui
révèlerait trop crûment la volonté agres-
sive du Reich à l'égard de la Pologne.
Mais les circonlocutions diplomati-
ques dont s'enveloppera son refus pro-
bable n'y changeront rien. L'Allema-
gne ne veut pas s'engager dans un nou-
veau Locarno garantissant les frontiè-
res orientales. Dans l'éventualité où l'as-
semblée de la Société des nations pa-
raîtrait décidée à adopter la motion
polonaise, il se pourrait fort bien que
M. Stresemann s'abstînt de rentrer à
Genève.
Sans doute les choses n'iront-elles pas
si loin. On trouvera, avant la fin de
la semaine, des coussins amortisseurs
de chocs.
Lors de l'apparition du nrotocole de
1924; tout imprégné des conceptions chi-
mériques de M. Heririolt, nous avouâmes
notre scepticisme pour un système de
sécurité juridique qu'aucun gouverne-
ment anglais ne pourrait iamais ac-
capter.
Nous avons avoué, hier, notre absence
d'illusions sur la formule polonaise de
pacte de non-agression, qui, malgré son
caractère anodin, suscite une si vive
opposition en Allemagne et tant d'in-
quiétudes en Angletere. Nous ne parve-
nons pas à nous expliquer l'insistance
de la délégation française à faire préva-
loir de telles « sécurités de papier », sans
autre but plausible que de hâter une
conférence générale du désarmement,
réclamée par la délégation allemande,
et qui après les révélations du général
Guillaumat sur l'organisation militaire
du Reich serait une duperie mortelle
pour la France.
René Lara
LES DETTES INTERALLIÉES
Sue lettre du sénateur Borah
Quand M. Borah, président de la com-
mission des affaires étrangères du Sénat
américain, ne trouve pas d'occasions de
dire des choses désobligeantes à la France,
il en invente et généralement les relations
franco-américaines ne s'en trouvent pas
mieux.
Le gouvernement français ayant, par
l'intermédiaire de son ambassadeur à
Washington, proposé au gouvernement des
Etats-Unie la conversion un taux plus
raisonnable de l'emprunt 8 0/0 contracté
en 1920, le « fougueux » sénateur a adressé
à M. Kellog, secrétaire d'Etat au Trésor
américain, une lettre l'invitant à ajourner
toute opération financière avec le gouver-
nement français jusqu'à ratification de
l'accord de Washington réglant la dette
de guerre française envers les Etats-Unis.
Cette lettre abstraction faite de son
ton acrimonieux ne peut s'expliquer que
par un confusion regrettable entre un nou-
vel emprunt, ctue la France ne songe nul-
lement à solliciter aux Etate-Unis, et la
conversion d'un emprunt ancien, dont
l'intérêt draconien de 8 0/0 s'expliquait lors
de sa conclusion, en raison des difficultés
où se trouvait en 1920 le gouvernement
français obligé de subvenir seul à la
reconstruction des régions dévastées, mais
qui ne se justifie plus en 1927, où le Trésor
dispose d'un stock suffisant de devises
pour rembourser, s'il était nécessaire, cet
emprunt par trop onéreux.
Le sénateur Borah n'ignore point que le
taux de 8 0/0 est excessif aux Etats-Unis,
où le loyer ordinaire de l'argent ne dépasse
guère 3 et 4 0/0, et où les emprunts, d'Etat
n'excèdent pas 5 0/0. L'offre de 6 0/0 -faite.
par le gouvernement français pour le
(le l'emprunt 1920 est donc
des plus raisonnables. Elle ne saurait être
liée. en aucun cas, à une ratification préa-
lable des accords de Washington, l'em-
prunt en question étant distinct de ce qu'on
est convenu d'appeler des dettes de guerre.
Ce serait une erreur de supposer que le
souci du gouvernement français de réaliser
une économie de deux millions de dollars
sur le service d'intérêts dudit emprunt pût
l'incliner à accepter un. règlement qu'il est
en droit de considérer comme inexécuta-
ble, rien n'assurant que les paiements du
plan Dawes suffiront à couvrir les soixante-
deux annuités que les accords de Washing-
ton exigent de la France.
Saint-Réal
L'Accord commercial
franco-allemand
en entrée en vigueur
'L'accord commercial franco-allemands
est entré en vigueur dans la journée d'hier.
Une dérogation avait été consentie, au dé-
but du mois de septembre, en faveur des
raisins frais français.
d'Espagne
Madrid, 6 septembre,
Selon une dépêche de Bilbao aux jour-
naux, au cours du déjeuner offert par le
Sporting-Club, en l'honneur des Souve-
rains, le Roi a porté un toast, au cours du-
quel il a déploré qu'il y ait des Espagnols
qui, dès qu'ils franchissent la frontière,
oublient qu'au-dessus de la politique il y
a la patrie et refusent de reconnaître que
« si nous avons des erreurs à notre actif,
nous avons encore plus de réussites et
s'obstinent à oublier la situation passée de
l'Espagne pour ne pas la comparer à la
situation présenter.
Le Roi, selon le correspondant de la
Nation, aurait ajouté
« L'Espagne a' l'intention de participer
au meeting nautique international de 1928
et nous devons tâcher d'organiser nous
aussi un meeting international afin que
tous les pavillons se réunissent comme
avant la guerre. Le sport coûte aux peu-
ples moins cher que la Société des na-
tions. »
LE COMMUNISME DANS L'ARMÉE
Une plainte contre la u Sape Rouge »
Versailles, 6 septembre.
Sur la plainte du général commandant
la place, le parquet de Versailles vient de
charger la première brigade mobile de re-
chercher des individus qui, depuis quelque
temps, .distribuent dans les- casernes de
Veisailles une feuille communiste dénom-
mée La Sape Rouge et qui s'intitule
« feuille de défense et de lutte des sapeurs
et réservistes du 10,. génie.,
La réduction des troupes bolges en Rhénanie
Bruxelles, 6 septembre.
La réduction des effectifs belges d'occu-
pation en Rhénanie sera effectuée au cours
du présent mois.
La diminution des effectifs belges est
d'environ 14 0/0 des effectifs actuellement
en Rhénanie sous le commandement belge.
Elle ne se fera pas en réduisant le nombre
de chacune des unités, mais en ramenant
en Belgique quelqus unités stationnées en
Allemagne.
LES RAIDS TRANSATLANTIQUES
Lloyd Berhud s'est envolé
des Etats-Unis
à destination de Rome
Il y a trois personnes à bord
de Il Old-Glory »
Encore une fois, l'aventure terrible est
tentée.
lIalgré le mauvais temps, que les bulle-
tins météorologiques déclarent persistant
sur tout l'Atlantique et qui oblige tous les
autres concurrents à rester au port, Lloyd
Bèrtaud s'est envolé, hier après-midi, à
6 h. 25 (heure européenne), dans le but de
gagner Rome.
Passera-t-il ?
Rééditera-t-il l'exploit de Lindberg, de
Chamberlin, de Byrd, et celui plus proche
de Broock et Schlee, qui poursuivent avec
une régularité admirable, mais trop peu
remarquée, le tour du monde sur leur
Pride-of-Detroit.
Lloyd Bertaud est l'un des premiers avia-
teurs américains qui préparèrent la ran-
donnée Ifransatlantique. Il devait précé-
demment partir avec Chamberlin. Mais il
eut des démêlés avec son commanditaire,
M. Levine, et Chamberlin s'envola sans lui.
emmenant à sa place le singulier person-
nage qui fit tant parler de lui dans nos
murs. Bertaud, depuis, a trouvé un autre
avion et il est prêt depuis longtemps.
New-York, 6 septembre.
On mande d'Old-Orchard (Etat du Mai-
ne), que c'est à 1 h. 25 cet après-midi (6 h.
25 m. à Paris) que le monoplan « Old-Glo-
ry a pris son vol pour tenter le raid sans
escale Old-Orchard-Rome.
lj avion, au moment du départ, était pi-
loté par M. J, D. Iiill deux autres per
sonnes sont à bord l'aviateur Lloyd. Ber-
taud et le new-yorkais Philip Payne.
Avant son départ, Bertaud a annoncé
son intention d'emprunter l'itinéraire sui-,
vant
Le cap Race (Terre-Neuve), traverser
l'Atlantique en suivant le 117e parallèle,
passer, près de Bordeaux et se diriger en-
suite directement sur Rome.
Le temps, à l'heure actuelle, est splen-
dide.
Londres, 6 septembre.
On mande d'Orchard (Maine) à l'agenca.
Reuter
L'avion « Old-Glôry » a été amené sur
la plage, à onze heures peu après, des vic-
tuailles ont été achetées dans un hôtel et
amenées à bord.
Entre tamps, des mécaniciens ont ins-
pecté l'avion à fond ils l'ont déclaré en
parfait état sous tous les l'apports. La
marée était basse un sable dur, un
temps idéal et un vent assez fort (du sud-
ouest) assuraient des conditions excellen-
tes pour l'encol, qu! a eu lieu à.lû h. ~5
(heure orientale des Etats-Unis).
New-York, G septembre.
Les aviateurs Bertaud et Hill, à bord du
<; Old-Glory x, ont emporté une couronne
portant l'inscription nA Nungesser et Coli».
Ils la jette.ront dans l'Océan, à la mémoire
des aviateurs français
Les Échos
The King's vine.
Cela veut dire en française: « La treille
du Roi. » Il y en a une fameuse en An-
gleterre, au loalais royal de Hampton
Court, qui fut plantée eni 1768. Elle
a produit cette .année cinq cents grappes
d'environ deux livres chacune, qui se-
sont vendues au profit des aveugles de
la grande guerre, au Dfix de cinq shil-
lings la livre.
LES NOMS DES VILLES
ET LA GUERRE MONDIALE
Parmi les changements gue la guerre mondiale
a amenés en Europe, il en est un, absolument
inoffensif, mais qui trouble tout de même bien
des connaissances géographiques: c'est le chan-
gement de nom d'un grand nombre de villes.
C'est ainsi que, si vous annoncez à un ami
que vous allez faire une cure à Karlovy-Vary,
cet ami, étonné, vous demandera dans quelle
partie du monde se trouve cette ville d'eaux.
C'est Carlsbad, tout simplement. Et cette jolie
ville de Presbourg, célèbre, entre autres, par le
traité signé par Napoléon et l'empereur Fran-
çois II, est devenue Bratislavec. Reconnaissez-
vous Lemberg dans Lwow, sans compter Oslo'
(Christiania), Leninegrad (Saint-Pétersbourg,
Petrograd), Merano (Merun) et, dans notre
chère Alsace, les noms allemands, de sinistre
mémoire, de Rappolstweiller, de Schlechtstadt,
de Zabern, de Markirch dans les anciens noms
harmonieux si français de Ribeauvillé, de Seles-
tat, de Saverne, de Sainte-Marie-aux-Mines
En Turquie, c'est un bouleversement général.
Les Turcs ve'ulent supprimer tous les noms de
villes où il y a les syllabes « San, Santo, Saint,
Sainte, église ». en français, en italien, en grec,
en arménien. C'est ainsi que le charmant village
de San Stefano, sur la mer de Marmara, où fut
signé le fameux traité russo-turc après la guerre
de 1877-78, est maintenant nommé Yéchilkeny
(Village vert) la ville de Kirkilissé (Quarante
Eglises) est métamorphosée en Kirkili (Région
des Quarante) (Enfin, comme nous l'avons déjà
annoncé avec horreur, on va débaptiser Cons-
tantinople et l'appeler Kémalie, du nom de Mus-
tapha Kémal. C. C.
La mort d'un précurseur.
On annonce la mort, à l'âge de cin-
gùarite-sept ans, de M. Wayne Wheeler,
chef du mouvement prohibitionniste aux
Etats-Unis.
M. Wheeler avait entamé sa croisade
contre l'alcool il y a plus de trente ans,
alors qu'il suivait encore les cours du
collège d'Oberlin. On lui prêtait l'inten-
tion de se présenter aux élections pré-
sidentielles de 1928 comme candidat
« extra dry ».
Le « spirit » s'était cruellement vengé
du redoutable ennemi au'était M. Whee-
ler. La femme de celui-ci était morte
récemment dans des circonstances tra-
giques. des suites de l'explosion d'une
lampe à alcool.
Le brouillard.
Le brouillard, ennemi mortel des avia-
teurs qui, en ce moment-ci, leur barre
la route avec une persistance inouïe, se
manifeste même en des parages où, à
cette époque de l'année, il est inconnu.
C'est ainsi que, ces jours-Gi, il régnait
sur le détroit de Gibraltar un brouil-
lard empêchant toute navigation. D'a-
près une dépêche d'Algesiras, le va-
peur Flora de Bilbao. traversant le dé-
troit, a (failli aborder UHesperide ve-
nant de 1 anger avec de nombreux pas-
sager? h bord. Le LuLio, transport espa-
gnol nui ramenait des troupes du Ma-
roc, a dû stopper six heures au milieu
d'un brouillard intense.
En voyant la légèreté avec laquelle
certaines personnes placent leurs éco-
nomies, on ne peut se défendre de pen-
ser que ceux qui ont acheté de beaux
bijoux peuvent les réaliser chez leur
bijoutier ou chez Dusausoy, l'expert
joaillier, 41, boulevard des Capucines.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 02 (sans changement). Dollar,
25 5175 (+ 0 0025). Belga, 355 25 (sans
changement). Lire, 138 55 (+ 0 35).
Franc suisse, 491 75 (- 0 25). Peseta 'spa-
gnole, 431 25 (+ 1 25). Florin hollandais,
1022 25 (- 0 25).
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 7 septembre,
Région parisienne: ciel très nuageux avec
éclaircies; vent de sud-ouest modéré.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
Fête: Sainte Reine.
14 heures. Courses à Chantilly.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Union
des anciens combattants polonais en France.
21 heures. Théâtre de la Madeleine
Reprise de Souris d'Hôtel.
A L'AMERICAN LEGION
Une lettre du général Gouraud
M. James F. Barton, secrétaire de la Lé-
gion américaine, a reçu aujourd'hui la
lettre suivante du général Gouraud, gou-
verneur militaire de Paris, qui parlera au
congrès de la Légion américaine
« Mon cher camarade,
» Je suis très flatté de votre demande et
c'est avec grand plaisir que je prendrai la
parole à la Convention, le mardi matin
30 septembre, toujours heureux de rendre
hommage à la bravoure et au dévouement
des Américains pendant la Grande Guerre.
» Veuillez croire à mes sentiments très
dévoués.
Il GOTJRATID.
IL Y A TREIZE ANS.
SCÉNES VÉCUES
II y a treize ans. Hier., pour ceux dont
vibre l'âme patriotique, un siècle pour
ceux qui ont oublié les heures tragiques.
I1 y ,.=,ails, dis-je, les Allemands'
bombardaient la paisible petite ville de
Senlis, s y battaient avec nos troupes, y
incendiaient volontairement la rue princi-
pale et massacraient -six victimes ci-
viles innocentes.
On connaît les faits. Mais peut-être est-il
bon d'en retracer quelques-uns avant que
la légende ait remplacé l'histoire dans le
grand livre du passé.
Notre maire, M. Odent, Je modèle des
hommes de devoir et de conscience, stap-
prêtait au sacrifice. Le matin même du
x .septembre 1914, il nous avait confié son
horrible pressentiment de la mort proche,
il s'offrait en holocauste. A deux heures,
les premières bombes tombent sur la ville.
Nous frappons à la porte de la mairie. Elle
est fermée. En vain les deux adjoints,
MM. de Parseval et Robert, dont l'éloge
1 n'est. plus à faire, ont essayé de conserver,
avec le secrétaire de mairie, lf. Calais'
leur place auprès du maire. Tandis que
M. de Parseval s'efforce vainement d'en-
trer, M. Robert est chargé à la gare (bieu·
tôt incendiée) des plus délicates missions.
Le héros chrétien a voulu mourir seul.
Quelques heures plus tard, les officiers
allemands pénètrent dans la ville, en4raî·
nent M. Odent vers l'hôtel du Grand-Cerf.
En cours de route, quelques soldats fran-
çais ont tiré des coups de feu. C'est son
arrêt de mort sans jugement. Et des scènes
horribles se passent. Les Allemands Je
soir, cueillent au-hasard trois groupes
d otages les entraînent à Chamant. Six de
ces malheureux y sont fusillés sans qu'on
ait jamais connu leur tragiqüe histoire.
Les autres reviendront. sauf M. Odent,
qui fit partie d'un groupe emmené vers
cinq heures du soir. Dès le lendemain
matin, un de ses compagnons (Benoît
Decreus) nous conta la cruelle odyssée que
nous consignâmes immédiatement La
montée du calvaire fut lente. Deux haltes
eurent lieu sur le parcours de trois kilo-
mètres^ M. Odent causait avec calme et
sérénité. A neuf heures, les Allemands le
bousculent et :le frappent coups de
canne. A minuit, les officiers allemands
font coucher les otages à plat ventre et,
ordonnent la mort de --NI. Odent. Il serre
les maims de ses compagnons. Adieu,
mon pauvre Benoît, dit-il, on va me fusil-
ler. Nous ne nous reverrons plus »
Des coups de feu.C'est la fin..
4 septembre,. Aujourd'hui, sous le ciel
gris, dans la morne plaine de Chamant qui
ondule à l'infini, le Souvenir français vient
d'inaugurer un monument à la mémoire de
M. Odent et des otages. Le maire de Cha-
mant, Vl. Cosein, le comte A. D.oria, M. de
Pontalba et le général Balfourier pronon-
cent, après la bénédiction,- des paroles
émues et profondes.
C'est à dessein que je rappelle sobrement
ici les jours de mort de l'an car la
mesure est inégale entre la grandeur des
sacrifices et la petitesse des mots. Mais
qu'il me soit permis au moins de rendre
hommage au Souvenir française, dont le
nom seul est un programe.
Oui, souvenons-nous. Puissent ces-treize
ans n'être qu'un instant dans le tomps qui
-vole trop vite et puisse l'image de scènes
atrocement vécues faire réfléchir l'Allema-
gne et rendre l'humanité moins fratricide
et plus sage.
André de Maricourt
L'Assemblée
de Genève
Le Minisfre des Pays-Bas suggère un nouvel
examen des priucioes fondamentaux au Pro-
tocole de Genève éearté, en 1924,
par l'Angleterre.
Genève, 6 septembre.
Le début de la discussion sur l'oeuvre
de la Société des nations a été marqué
par une intervention importante du mi-
nistre des affaires étrangères des Pays-
Bas, M. Beelaerts van Blokland. Aux
applaudissements de la auasi unanimité
de l'assemblée, le ministre des affaires
étrangères des Pays-Bas, interprète de
tous ceux qui, en 1924. avaient voté d'en-
thousiasme le protocole de Genève, a
proposé 'formellement, dans un projet
de résolution, de reprendre l'étude des
principes du protocole de Genève.
Le discours du premier délégué hol-
landais, préparé d'accord avec son gou-
vernement nourri d'arguments et de
faits, a été écouté dans un -silence reli-
gieux par l'.assemblée.
S'il paraît dangereux, a dit le ministre,
pour la Société des nations de duf sous-
traire l'examen des questions qui entrent
dans son champ d'activité, il semble égale-
ment peu désirable de donner l'impression
que dorénavant aucun différend ne pour-
rait être aplani sans l'intervention de la
Société des mations. Pour S'aplanissement
d'un différend, il est toujours préférable
qu'une solution soit recherchée, autant que.
possible, par les négociations directes en-
tre les parties intéressées et une interven-
tion doit être limitée aux cas où la possi-
bilité d'aboutir par les négociations direc-
tes semble exclue.
En effet, si, d'une part, le conseil com-
mettait une faute en observant une atti-
tude réservée, il serait, d'autre part, fatal
qu'en surestimant ses forces, il plaçât la
Société des nations dans une situation
dangereuse.
La question vitale pour la Société des
nations, poursuit le -ministre hollandais,
est toujours celle de la réduction et de la
limitation des armements. C'est cette ques-
tion-là qui a suscité, ces derniers temps,
dans Je monde entier, une appréhension
qui mérite un examen sérieux et appro-
fondi de la part de cette assemblée.
Afin de mieux faire comprendre le
sentiment de découragement qui s'est
emparé de l'oninion publique, l'orateur
retrace brièvement les grandes lignes
des efforts entrepris par la Société des
nations dans ce domaine traité d'assis-
tance mutuelle, protocole de Gen&ve.
Ce programme n'a pas été réalisé, mais
les idées qui en formaient la base ont pu
être mises en pratique dans un cadre plus
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
ABONNEMENTS
TBOISJIOI! SIX MOIS OX AN
ftrkelDéparlemeol». 19 fr, 38 fr. iffr.
Belgique el Luxembourg, 36 ft. 72 fr. fr.
Éirûi£«i (Daioo postale), iO fr. 95 fr. 180 fr.
Oompie Chèque Postal i 268-0*, Pari*
OH S'ABONNE OAÛS TOUS LES BUREAU) DE POSTt
JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PLUS PiUUSIEN DES GRANDS QUOTIDIENS
RENÉ CAR A
RBDAOTION
1 i-«jp Orouol,
f
# <'Aeence Hava», ea, rat WoImBb»
ADRESSE TÉLEGMPHIQUe i GAULOIS PARI.
delEsprit
Ïl faut approprier les jeux de l'esprit
*&u- temps et à la saison. J'ai donc relu,
en ces jours de loisir, sur les bords
de cette mer qui fut la leur, les
vies des Pères du Désert et j'ai mé-
dité encore leur enseignement à l'aide
des longs et judicieux extraits que vien-
nent de nous en donner MM. Henri et
Jean Bremond. Comme Antée reprenait
des forces en touchant la tenre, l'intelli-
gence retrouve une vigueur nouvelle à
se reporter à ses origines et il n'y a pas
de commerce plus actuel et plus profr-
table que celui des très vieux bouquins.
Ces Pères du Désert durent peut-être
d'abord des sportifs. Il y a, dans la vie
monacale ou ascétique, une sorte de ten-
tation où doivent se laisser prendre bien
des volontés ardentes;-Les.austérités mè-
nent à Dieu par le dépouillement du
corps et c'est là leur objet. Mais par na-
ituTe et par l'ordre qui y préside, ce sont
laussi des performances, et il peut se
glisser une insidieuse satisfaction d'a-
(mour-propre à les réaliser. Le ver est au
;cœur du fruit et l'ennemi du genre hu-
main aime à souillée, de sa présence in-
visible les sentiments qui semblent.de-
,voir se tenir bien loin de lui.
J'ai entendu des religieux fair gloire
de se lever plus matin,les uns que les
autres. Lorsque Macaire l'Alexandrin se
laissait manger pam les moustiques et
durant que Siméon se tenait lié sur sa
colonne, le diable ne leur soufflait-il pas
que, par ces excentricités sublimes, ils
s'élevaient au-dessus des autres péni-
tents ? Les chefs le savaient, la règle plus
humaine de Pacôme, vir humanissimus ,•
dit Sozomèné l'a emporté sur les pres-
criptions rigides de Schnoûdi. Et on
nous rapporte qu'à la suite d'un jeune
indiscret, l'anachorète Benjamin se ren-
gagea dans le monde et la vaine philo-
isophie. 7
Mais aussi, ces saints étaient des sa-
ges. Plus, et emportés rar la folie de la
Croix, ils se rappelaient que l'instru-
ment humain ne demeure pas si docile
même aux mains divines et qu'il con-
,vient de préparer au Maître, avec dili-
gence et rudesse, la maison où on l'in-
vite à venir' habiter. Ces austérités
avaient pour fin de briser les résistan-
ces ou le sournois mauvais vouloir du
;corps et de le rendre propre au mystère
dont il allait être le lieu indigne. Le
:jeûne et les rigueurs disposaient à la
prière, la prière menait à l'oraison et
3'oraison à la contemplation. A ce prix,
c'est-à-dire par les soins d'une médecine
préventive, curative et roborative, on
pouvait dès ici-bas, tressant des nattes,
souffrant de U soif et mangeant des her-
bes, entrevoir ce que serait la béatitude
'dans l'infini et l'indéfini des lointains.
Un principe d'unité assurait l'ivarmo-
inie de ces vies si misérables et si hautes.
Tout s'enchaîne au cours de l'existance
fidèle et se suspend aux ;pointes fixes et
finébranlables de la croyance, tout obéit
là l'appel de l'amour. « A quelque mo-
ment écrit le commentateur, à quel-
que moment qu'on saisisse et qu'on es-
saie d'isoler un acte de vertu chrétienne,
on le retrouve lié aux éléments fonciers
du dogme. Une activité se dessine au
delà des organes qu'elle emprunte et,
par son origine comme par sa fin, n'a
plus aucun rapport avec eux.
Nous apprenons, par l'exemple des
Pères du Désert, comment les jours
même très longs s'ordonnent en esprit,
comment on pense. La méditation veut
oin but, des moyens appropriés, une
'force d'âme peu commune. Ici, elle est
Commandée par la crainte d'une justice
incorruptible, l'attrait d'une médiation
merveilleuse, l'espoir d'une clémence in-
finie. Elle est chrétienne. Elle baigne,
dès lors, dans le surnaturel: elle ne
laisse pas d'utiliser humainement les
,voies de l'homme.
A quoi bon, dira-t-on, si on ne croit
point, et quel amer paradoxe que de
prétendre sauver avec les gestes de
l'Eglise ceux qui la fuient? Nous avons
peut-être un tort plus grave que celui
de n'être pas chrétiens et nous sommes
anal éclairés sur le visage propre de no-
tre péché.
Jusqu'aux âges dits modernes n, la
philosophie avait pour dessein la sagesse
plus que la connaissance et cherchait en
ses derniers efforts à réaliser l'union avec
des puissances supérieures. Elle n'était
ni pratique, au sens où nous entendons
le mot, ni utilitaire, ni industrielle, et
il eût paru étrange qu'à propos d'elle on
introduisit ces notions. L'acte n'avait
pas sa fin en soi et ne cherchait qu'à
rompre la chaîne des actes. Au terme
de ce qui se mouvait, Aristote plaçait un
moteur immobile.
Nous avons changé ces choses. A pro-
pos de cet ordre des disciplines qui vont
des mathématiques à la sociologie, on
lit dans le Descartes posthume d'Espi-
nas, ouvrage fort remarquable, ces li-
gnes décisives « Le trait caractéristique
de fa classification nouvelle est que la
contemplation cesse d'occuper le faîte
et d'être le but des opérations de l'esprit
humain.
En effet, et c'est en cela surtout qu'a
consisté la « révolution n philosophi-
que. Nous avons subordonné la pensée
à l'acte entendrez que nous ne pensons
plus que pour réaliser des desseins pres-
que touiours d'ordre terrestre et sensi-
i ble. Le financier « pense n lorsqu'il sup-
pute les chances de ses spéculations et
l'aviateur rqiaiid il cherche à grouper,
pour battre un .record, tous ses avanta-
ges. Le philosophe s'est mis à leur école.
Dirigé jadis par l'idée, il se laisse au-
jourd'hui mener par le fait où il ne voit
pas seulement un point de départ ou un
instrument de contrôle, mais la subs-
tance de ses exercices et la borne d'un
domaine qu'il ne doit plus franchir.
On devine l'usage que nous souhaite-
rions qu'on tirât de la pratique des Pè-
res du Désert. Même si on ne partage ni
leur foi, ni leur zèle, comment ne pas
leur donner raison quant au principe
et à la manière ? La pensée a, comme
ils nous l'enseignent, un objet dernier,
inaccessible, sans doute, mais où elle
tend par une pente inévitable et vers
quoi elle ouvre des routes assez préci-
ses quoique, pour le moment, sans fin.
Ellb exige une préparation corporelle,
ajoutons sociale ou mondaine, d'une ex-
trême rigueur. Elle ne se maintient à
quelque hauteur que nar une élévation
constante et des nourritures appropriées.
Elle tombe dès qu'on la détourne et
qu'on la veut faire servir d'abord au
temporel. Nous ne demandons pas à nos
contemporains d'aller se mettre en sub-,
sistance sur la colonne de Juillet ou se
¡ regarder le nombril dans les fqunrés du
bois de Boulogne nous souhaiterions
1 seulement qu'ils apprissent, des moines
de Saint-Pacôme à distraire quelques
minutes par jour de leurs affaires, de
leurs plaisirs et de leurs autres vanités.
Gonzague Truc
:LA VIE QUI PASSE
Les heures nouvelles Os tende
Un attendrissement involontaire détend la face
crispée du Parisien quand on lui parle de nos
voisins les Belges. Débonnaires et tout ce qu'il
y a de plus garde nationale (ils prononcent:
garde civique), nous les aimions avant la guerre
avec une nuance de supériorité. « Bons Belges »,
« petits Belges », disions-nous, les prenant tous
pour des Beulemans. Mais nous pûmes constater
leur cran, leur intelligence aussi débrouillarde
que la nôtre, leur fidélité aux serments.d'amitié
et la camaraderie, baptisée par le feu, se
changea en fraternité très tendre. Nous aimions
la Belgique, et voilà que nous aimons les Belges.
Ce qui ne nous empêche pas d'aimer encore la
Belgique. Bruxelles, excursion facile. Cordialité
familière, bières et boulevard Anspach; le bas
de la ville comme un Montmartre plus honnête
et plus débraillé, le haut comme un noble fau-
bourg resté à 1830, ou tout au moins 1880.
Telle est l'impression de surface. Le spectateur
plus attentif découvre en ce peuple sympathique
d'autres raisons d'estime et tout d'abord un sens
large, autant que pratique, des affaires, un -sens
de la grandeur et de l'universalité qui semble
lui -avoir été enseigné par le plus magnifique
capitaine d'industrie que l'époque ait connu
Léopold IL C'est en égaux et avec respect que,
désormais, les gens perspicaces de France trai-
teront ceux de Belgique..
Quand on va à Bruxelles (c'est à un pas de
Paris, trois heures de train maintenant), on fait
le tour du patelin dense et grouillant. On va
saluer la puissance d'Anvers, le carillon de Ma-
lines, Liège comme un buisson de fleurs gau-
loises au bord de la Meuse germanique, Gand
aussi costaude qu'au temps des Métiers et d'Ar-
tevelde, Bruges et ses Memling, Ostende..
Bruxelles, capitale d'hiver; Ostende, capitale
d'été. Tout ce qui compte en Belgique y vit,
du 1er juillet au 30 septembre. Les Belges aiment
les courses, plus encore que les Anglais ou
nous-mêmes. On leur en sert, à Ostende,
soixante et une réunions'en soixante et un jours.
Hippodrome Wellington, à l'aspect de forteresse.
Hippodrome de Breedene, dans un cadre de
chaumes et de dunes, ressemblant à notre Trem-
blay. Double meeting que les bookmakers au
piquet rendent pittoresque et fiévreux. Pour
attirer les galopeurs étrangers, on créa, là-bas,
il y a quelques années, un Grand International
de 500,000 francs, que Français et Anglais s'ad-
jugent tour à tour. Située à la fin du mois d'août,
cette importante épreuve réussit à prolonger de
quinze jours la saison intense. Il eût fallu voir
quelles foules se pressaient, internationales
comme le ,Grand Prix d'Embargo, le 28 août
dernier; à Wellington. Le Prince héritier dans
la tribune royale un escadron de photographes
sur la piste des tourneurs cinématographiques
sur tous les mutuels.
Et cependant si, du haut d'une des tourelles
vous regardiez du côté du Kursaal, vous aper-
ceviez, sur l'immense plage de sable fin, sur la
digue qui la longe, sur toutes les avenues, d'au-
tres foules aussi compactes. La grande rotonde
du Kursaal était bondée de monde: sur la scène,
Anna Pavlova et sa compagnie. Aux salons de
jeux, autant d'amateurs de roulette que si,
dehors, il n'y avait eu ni soleil ni Grand Prix.
D'où diable sont sortis, pensait-on, tous ces
clients-là? De partout et d'ailleurs. D'Angleterre
surtout. Presque autant d'Englishmen que de
Belges. D'après les statistiques les plus série-
ses, les Français du Nord et les Hollandais vien-
nent ensuite ex-œquo. Les Américains yankees
suivent de près, conséquence du congrès rotarien
qui se tint au Kursaal en juin dernier, présidé
par Albert 1er, roi des Belges et rotarien lui-
même. Les Allemands, revenus avec autant de
discrétion que d'empressement, ne sont que
cinquièmes, à l'heure actuelle, sur la liste des
amateurs d'Ostende, alors qu'en 1914 ils étaient
bons premiers.
On prononce souvent, avec un soupir, ces
mo,ts « avant-guerre ». A Ostende, depuis cette
année, on les a oubliés parce que les temps
de splendeur sont revenus. A quoi tient !a
vogue ? Qui le dira ? A tant d'impondérables.
Une plage est une vaste boutique, où la rltttre
et le directeur du casino vendent du plaisir au
comptoir déserté, été 1919, on appela, pour vivre,
tout ce qui passait; mais les clients excellents
étant, un à un, revenus, on éloigna, sans en
avoir l'air, les médiocres, et la reine des plages
remit, triomphante, sa couronne sur sa tête.
Simultanément, les grandes vedettes avaient rem-
placé les petites. Mille dollars pour un soir à
Titta Rufo, pour un air de violoncelle à Pablo
Casals, n'étaient plus pour effrayer le Kursaal
d'Ostende.
La salle des Ambassadeurs d'ici fut la première
à donner des « revues anglaises », avec autant
de girls et d'aussi amusants décors qu'à Londres.
Florence Mills et sa troupe, c'est la fureur de
Paris? Il nous faut Florence Mills. Le jour du
dernier Grand Prix, on paya à Ostende plus iî
cent cinquante mille francs de cachets, sans
compter l'orchestre du Conservatoire, les trois
jazz, la parure d'un soir de la salle de bal; les
cotillons.
.Grand public; grandes dépenses, grands noms
noblesse oblige. Nos plages ont leur charme
et leur public c'est sans envie, avec une joie de
vrais amis, que nous constatons le succès de
cette Ostende plantureuse et vibrante, sympa-
thiquement belge.
Pierre Delamarne
Une phase
critique
La Société des nations paraît entrer
dans la phase la plus critique d'une
existence précaire, où toute l'habileté
des gouvernements se résuma à lui épar-
gner les écueils de problèmes trop dan-
gereux.
L'exhumation de feu le protocole de
Genève, qu'on s'efforce de ranimer en
lui insufflant l'oxygène d'un nouvel exa-
men de principes, cause un malaise, dif-
ficile à dissimuler après l'accueil' plutôt
frais réservé à la motion de la Pologne
en faveur d'un pacte généralisé de non-
agression.
M. Stresemann n'est pas content, et
sir Austen Chamberlain, qui fut chargé
par son gouvernement d'enterrer le fa-
meux protocole de 1924, n'a pas trop
l'air enchanté qu'on tente de le ressusci-
ter sous ses yeux.
Le ministre des affaires étrangères du
Reich et le secrétaire d'Etat au Foreign
Office ont eu, hier, un long' entretien
particulier. Rien n'a transpiré de leur
conversation. Mais on a comme par ha-
sard appris dans la soirée que M. Stre-
semann avait l'intention de partir de
Genàve vendredi, en avion, pour Berlin,
où est convoqué un important conseil
des ministres.
L'incertitude s'accroît d'un énigmati-
que communiqué du Quai d'Orsay, qui
avait négligé de nous apprendre qu'à
son arrivée à Genève, M. Stresemann
avait informé ses collègues du conseil
de la Société des nations de l'obligation
où il serait d'assister à ce conseil, sa-
medi matin, pour discuter une question
de traitements de fonctionnaires.
Ne serait-ce pas plutôt pour prendre
contact avec son gouvernement et arrê-
ter l'attitude de la délégation allemande
à Genève sur la proposition de M. Sokal
délégué polonais, et sur la motion de
M. Beelaerts van Blokland, délégué hol-
landais, demandant une reprise de
l'étude des principes fondamentaux du
protocole de 1924 par les commissions
compétentes ?
Il n'est pas besoin d'être grand pro-
phète pour prévoir ce que penseront le
chancelier Marx et ses collègues sans
parler du président Hindenburg et de
la proposition polonaise et d'un retour
plus ou moins déguisé aux principes
d'un protocole que ses auteurs nommè-
rent « règlement d'administration
publique du pacte de la Société des na-
tions pour l'organisation de la sécurités
Peut-être le gouvernement allemand
ne formulera-t-il pas sur ces deux ques-
tions une fin de non-recevoir brutale qui
révèlerait trop crûment la volonté agres-
sive du Reich à l'égard de la Pologne.
Mais les circonlocutions diplomati-
ques dont s'enveloppera son refus pro-
bable n'y changeront rien. L'Allema-
gne ne veut pas s'engager dans un nou-
veau Locarno garantissant les frontiè-
res orientales. Dans l'éventualité où l'as-
semblée de la Société des nations pa-
raîtrait décidée à adopter la motion
polonaise, il se pourrait fort bien que
M. Stresemann s'abstînt de rentrer à
Genève.
Sans doute les choses n'iront-elles pas
si loin. On trouvera, avant la fin de
la semaine, des coussins amortisseurs
de chocs.
Lors de l'apparition du nrotocole de
1924; tout imprégné des conceptions chi-
mériques de M. Heririolt, nous avouâmes
notre scepticisme pour un système de
sécurité juridique qu'aucun gouverne-
ment anglais ne pourrait iamais ac-
capter.
Nous avons avoué, hier, notre absence
d'illusions sur la formule polonaise de
pacte de non-agression, qui, malgré son
caractère anodin, suscite une si vive
opposition en Allemagne et tant d'in-
quiétudes en Angletere. Nous ne parve-
nons pas à nous expliquer l'insistance
de la délégation française à faire préva-
loir de telles « sécurités de papier », sans
autre but plausible que de hâter une
conférence générale du désarmement,
réclamée par la délégation allemande,
et qui après les révélations du général
Guillaumat sur l'organisation militaire
du Reich serait une duperie mortelle
pour la France.
René Lara
LES DETTES INTERALLIÉES
Sue lettre du sénateur Borah
Quand M. Borah, président de la com-
mission des affaires étrangères du Sénat
américain, ne trouve pas d'occasions de
dire des choses désobligeantes à la France,
il en invente et généralement les relations
franco-américaines ne s'en trouvent pas
mieux.
Le gouvernement français ayant, par
l'intermédiaire de son ambassadeur à
Washington, proposé au gouvernement des
Etats-Unie la conversion un taux plus
raisonnable de l'emprunt 8 0/0 contracté
en 1920, le « fougueux » sénateur a adressé
à M. Kellog, secrétaire d'Etat au Trésor
américain, une lettre l'invitant à ajourner
toute opération financière avec le gouver-
nement français jusqu'à ratification de
l'accord de Washington réglant la dette
de guerre française envers les Etats-Unis.
Cette lettre abstraction faite de son
ton acrimonieux ne peut s'expliquer que
par un confusion regrettable entre un nou-
vel emprunt, ctue la France ne songe nul-
lement à solliciter aux Etate-Unis, et la
conversion d'un emprunt ancien, dont
l'intérêt draconien de 8 0/0 s'expliquait lors
de sa conclusion, en raison des difficultés
où se trouvait en 1920 le gouvernement
français obligé de subvenir seul à la
reconstruction des régions dévastées, mais
qui ne se justifie plus en 1927, où le Trésor
dispose d'un stock suffisant de devises
pour rembourser, s'il était nécessaire, cet
emprunt par trop onéreux.
Le sénateur Borah n'ignore point que le
taux de 8 0/0 est excessif aux Etats-Unis,
où le loyer ordinaire de l'argent ne dépasse
guère 3 et 4 0/0, et où les emprunts, d'Etat
n'excèdent pas 5 0/0. L'offre de 6 0/0 -faite.
par le gouvernement français pour le
(le l'emprunt 1920 est donc
des plus raisonnables. Elle ne saurait être
liée. en aucun cas, à une ratification préa-
lable des accords de Washington, l'em-
prunt en question étant distinct de ce qu'on
est convenu d'appeler des dettes de guerre.
Ce serait une erreur de supposer que le
souci du gouvernement français de réaliser
une économie de deux millions de dollars
sur le service d'intérêts dudit emprunt pût
l'incliner à accepter un. règlement qu'il est
en droit de considérer comme inexécuta-
ble, rien n'assurant que les paiements du
plan Dawes suffiront à couvrir les soixante-
deux annuités que les accords de Washing-
ton exigent de la France.
Saint-Réal
L'Accord commercial
franco-allemand
en entrée en vigueur
'L'accord commercial franco-allemands
est entré en vigueur dans la journée d'hier.
Une dérogation avait été consentie, au dé-
but du mois de septembre, en faveur des
raisins frais français.
d'Espagne
Madrid, 6 septembre,
Selon une dépêche de Bilbao aux jour-
naux, au cours du déjeuner offert par le
Sporting-Club, en l'honneur des Souve-
rains, le Roi a porté un toast, au cours du-
quel il a déploré qu'il y ait des Espagnols
qui, dès qu'ils franchissent la frontière,
oublient qu'au-dessus de la politique il y
a la patrie et refusent de reconnaître que
« si nous avons des erreurs à notre actif,
nous avons encore plus de réussites et
s'obstinent à oublier la situation passée de
l'Espagne pour ne pas la comparer à la
situation présenter.
Le Roi, selon le correspondant de la
Nation, aurait ajouté
« L'Espagne a' l'intention de participer
au meeting nautique international de 1928
et nous devons tâcher d'organiser nous
aussi un meeting international afin que
tous les pavillons se réunissent comme
avant la guerre. Le sport coûte aux peu-
ples moins cher que la Société des na-
tions. »
LE COMMUNISME DANS L'ARMÉE
Une plainte contre la u Sape Rouge »
Versailles, 6 septembre.
Sur la plainte du général commandant
la place, le parquet de Versailles vient de
charger la première brigade mobile de re-
chercher des individus qui, depuis quelque
temps, .distribuent dans les- casernes de
Veisailles une feuille communiste dénom-
mée La Sape Rouge et qui s'intitule
« feuille de défense et de lutte des sapeurs
et réservistes du 10,. génie.,
La réduction des troupes bolges en Rhénanie
Bruxelles, 6 septembre.
La réduction des effectifs belges d'occu-
pation en Rhénanie sera effectuée au cours
du présent mois.
La diminution des effectifs belges est
d'environ 14 0/0 des effectifs actuellement
en Rhénanie sous le commandement belge.
Elle ne se fera pas en réduisant le nombre
de chacune des unités, mais en ramenant
en Belgique quelqus unités stationnées en
Allemagne.
LES RAIDS TRANSATLANTIQUES
Lloyd Berhud s'est envolé
des Etats-Unis
à destination de Rome
Il y a trois personnes à bord
de Il Old-Glory »
Encore une fois, l'aventure terrible est
tentée.
lIalgré le mauvais temps, que les bulle-
tins météorologiques déclarent persistant
sur tout l'Atlantique et qui oblige tous les
autres concurrents à rester au port, Lloyd
Bèrtaud s'est envolé, hier après-midi, à
6 h. 25 (heure européenne), dans le but de
gagner Rome.
Passera-t-il ?
Rééditera-t-il l'exploit de Lindberg, de
Chamberlin, de Byrd, et celui plus proche
de Broock et Schlee, qui poursuivent avec
une régularité admirable, mais trop peu
remarquée, le tour du monde sur leur
Pride-of-Detroit.
Lloyd Bertaud est l'un des premiers avia-
teurs américains qui préparèrent la ran-
donnée Ifransatlantique. Il devait précé-
demment partir avec Chamberlin. Mais il
eut des démêlés avec son commanditaire,
M. Levine, et Chamberlin s'envola sans lui.
emmenant à sa place le singulier person-
nage qui fit tant parler de lui dans nos
murs. Bertaud, depuis, a trouvé un autre
avion et il est prêt depuis longtemps.
New-York, 6 septembre.
On mande d'Old-Orchard (Etat du Mai-
ne), que c'est à 1 h. 25 cet après-midi (6 h.
25 m. à Paris) que le monoplan « Old-Glo-
ry a pris son vol pour tenter le raid sans
escale Old-Orchard-Rome.
lj avion, au moment du départ, était pi-
loté par M. J, D. Iiill deux autres per
sonnes sont à bord l'aviateur Lloyd. Ber-
taud et le new-yorkais Philip Payne.
Avant son départ, Bertaud a annoncé
son intention d'emprunter l'itinéraire sui-,
vant
Le cap Race (Terre-Neuve), traverser
l'Atlantique en suivant le 117e parallèle,
passer, près de Bordeaux et se diriger en-
suite directement sur Rome.
Le temps, à l'heure actuelle, est splen-
dide.
Londres, 6 septembre.
On mande d'Orchard (Maine) à l'agenca.
Reuter
L'avion « Old-Glôry » a été amené sur
la plage, à onze heures peu après, des vic-
tuailles ont été achetées dans un hôtel et
amenées à bord.
Entre tamps, des mécaniciens ont ins-
pecté l'avion à fond ils l'ont déclaré en
parfait état sous tous les l'apports. La
marée était basse un sable dur, un
temps idéal et un vent assez fort (du sud-
ouest) assuraient des conditions excellen-
tes pour l'encol, qu! a eu lieu à.lû h. ~5
(heure orientale des Etats-Unis).
New-York, G septembre.
Les aviateurs Bertaud et Hill, à bord du
<; Old-Glory x, ont emporté une couronne
portant l'inscription nA Nungesser et Coli».
Ils la jette.ront dans l'Océan, à la mémoire
des aviateurs français
Les Échos
The King's vine.
Cela veut dire en française: « La treille
du Roi. » Il y en a une fameuse en An-
gleterre, au loalais royal de Hampton
Court, qui fut plantée eni 1768. Elle
a produit cette .année cinq cents grappes
d'environ deux livres chacune, qui se-
sont vendues au profit des aveugles de
la grande guerre, au Dfix de cinq shil-
lings la livre.
LES NOMS DES VILLES
ET LA GUERRE MONDIALE
Parmi les changements gue la guerre mondiale
a amenés en Europe, il en est un, absolument
inoffensif, mais qui trouble tout de même bien
des connaissances géographiques: c'est le chan-
gement de nom d'un grand nombre de villes.
C'est ainsi que, si vous annoncez à un ami
que vous allez faire une cure à Karlovy-Vary,
cet ami, étonné, vous demandera dans quelle
partie du monde se trouve cette ville d'eaux.
C'est Carlsbad, tout simplement. Et cette jolie
ville de Presbourg, célèbre, entre autres, par le
traité signé par Napoléon et l'empereur Fran-
çois II, est devenue Bratislavec. Reconnaissez-
vous Lemberg dans Lwow, sans compter Oslo'
(Christiania), Leninegrad (Saint-Pétersbourg,
Petrograd), Merano (Merun) et, dans notre
chère Alsace, les noms allemands, de sinistre
mémoire, de Rappolstweiller, de Schlechtstadt,
de Zabern, de Markirch dans les anciens noms
harmonieux si français de Ribeauvillé, de Seles-
tat, de Saverne, de Sainte-Marie-aux-Mines
En Turquie, c'est un bouleversement général.
Les Turcs ve'ulent supprimer tous les noms de
villes où il y a les syllabes « San, Santo, Saint,
Sainte, église ». en français, en italien, en grec,
en arménien. C'est ainsi que le charmant village
de San Stefano, sur la mer de Marmara, où fut
signé le fameux traité russo-turc après la guerre
de 1877-78, est maintenant nommé Yéchilkeny
(Village vert) la ville de Kirkilissé (Quarante
Eglises) est métamorphosée en Kirkili (Région
des Quarante) (Enfin, comme nous l'avons déjà
annoncé avec horreur, on va débaptiser Cons-
tantinople et l'appeler Kémalie, du nom de Mus-
tapha Kémal. C. C.
La mort d'un précurseur.
On annonce la mort, à l'âge de cin-
gùarite-sept ans, de M. Wayne Wheeler,
chef du mouvement prohibitionniste aux
Etats-Unis.
M. Wheeler avait entamé sa croisade
contre l'alcool il y a plus de trente ans,
alors qu'il suivait encore les cours du
collège d'Oberlin. On lui prêtait l'inten-
tion de se présenter aux élections pré-
sidentielles de 1928 comme candidat
« extra dry ».
Le « spirit » s'était cruellement vengé
du redoutable ennemi au'était M. Whee-
ler. La femme de celui-ci était morte
récemment dans des circonstances tra-
giques. des suites de l'explosion d'une
lampe à alcool.
Le brouillard.
Le brouillard, ennemi mortel des avia-
teurs qui, en ce moment-ci, leur barre
la route avec une persistance inouïe, se
manifeste même en des parages où, à
cette époque de l'année, il est inconnu.
C'est ainsi que, ces jours-Gi, il régnait
sur le détroit de Gibraltar un brouil-
lard empêchant toute navigation. D'a-
près une dépêche d'Algesiras, le va-
peur Flora de Bilbao. traversant le dé-
troit, a (failli aborder UHesperide ve-
nant de 1 anger avec de nombreux pas-
sager? h bord. Le LuLio, transport espa-
gnol nui ramenait des troupes du Ma-
roc, a dû stopper six heures au milieu
d'un brouillard intense.
En voyant la légèreté avec laquelle
certaines personnes placent leurs éco-
nomies, on ne peut se défendre de pen-
ser que ceux qui ont acheté de beaux
bijoux peuvent les réaliser chez leur
bijoutier ou chez Dusausoy, l'expert
joaillier, 41, boulevard des Capucines.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 02 (sans changement). Dollar,
25 5175 (+ 0 0025). Belga, 355 25 (sans
changement). Lire, 138 55 (+ 0 35).
Franc suisse, 491 75 (- 0 25). Peseta 'spa-
gnole, 431 25 (+ 1 25). Florin hollandais,
1022 25 (- 0 25).
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 7 septembre,
Région parisienne: ciel très nuageux avec
éclaircies; vent de sud-ouest modéré.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
Fête: Sainte Reine.
14 heures. Courses à Chantilly.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Union
des anciens combattants polonais en France.
21 heures. Théâtre de la Madeleine
Reprise de Souris d'Hôtel.
A L'AMERICAN LEGION
Une lettre du général Gouraud
M. James F. Barton, secrétaire de la Lé-
gion américaine, a reçu aujourd'hui la
lettre suivante du général Gouraud, gou-
verneur militaire de Paris, qui parlera au
congrès de la Légion américaine
« Mon cher camarade,
» Je suis très flatté de votre demande et
c'est avec grand plaisir que je prendrai la
parole à la Convention, le mardi matin
30 septembre, toujours heureux de rendre
hommage à la bravoure et au dévouement
des Américains pendant la Grande Guerre.
» Veuillez croire à mes sentiments très
dévoués.
Il GOTJRATID.
IL Y A TREIZE ANS.
SCÉNES VÉCUES
II y a treize ans. Hier., pour ceux dont
vibre l'âme patriotique, un siècle pour
ceux qui ont oublié les heures tragiques.
I1 y ,.=,ails, dis-je, les Allemands'
bombardaient la paisible petite ville de
Senlis, s y battaient avec nos troupes, y
incendiaient volontairement la rue princi-
pale et massacraient -six victimes ci-
viles innocentes.
On connaît les faits. Mais peut-être est-il
bon d'en retracer quelques-uns avant que
la légende ait remplacé l'histoire dans le
grand livre du passé.
Notre maire, M. Odent, Je modèle des
hommes de devoir et de conscience, stap-
prêtait au sacrifice. Le matin même du
x .septembre 1914, il nous avait confié son
horrible pressentiment de la mort proche,
il s'offrait en holocauste. A deux heures,
les premières bombes tombent sur la ville.
Nous frappons à la porte de la mairie. Elle
est fermée. En vain les deux adjoints,
MM. de Parseval et Robert, dont l'éloge
1 n'est. plus à faire, ont essayé de conserver,
avec le secrétaire de mairie, lf. Calais'
leur place auprès du maire. Tandis que
M. de Parseval s'efforce vainement d'en-
trer, M. Robert est chargé à la gare (bieu·
tôt incendiée) des plus délicates missions.
Le héros chrétien a voulu mourir seul.
Quelques heures plus tard, les officiers
allemands pénètrent dans la ville, en4raî·
nent M. Odent vers l'hôtel du Grand-Cerf.
En cours de route, quelques soldats fran-
çais ont tiré des coups de feu. C'est son
arrêt de mort sans jugement. Et des scènes
horribles se passent. Les Allemands Je
soir, cueillent au-hasard trois groupes
d otages les entraînent à Chamant. Six de
ces malheureux y sont fusillés sans qu'on
ait jamais connu leur tragiqüe histoire.
Les autres reviendront. sauf M. Odent,
qui fit partie d'un groupe emmené vers
cinq heures du soir. Dès le lendemain
matin, un de ses compagnons (Benoît
Decreus) nous conta la cruelle odyssée que
nous consignâmes immédiatement La
montée du calvaire fut lente. Deux haltes
eurent lieu sur le parcours de trois kilo-
mètres^ M. Odent causait avec calme et
sérénité. A neuf heures, les Allemands le
bousculent et :le frappent coups de
canne. A minuit, les officiers allemands
font coucher les otages à plat ventre et,
ordonnent la mort de --NI. Odent. Il serre
les maims de ses compagnons. Adieu,
mon pauvre Benoît, dit-il, on va me fusil-
ler. Nous ne nous reverrons plus »
Des coups de feu.C'est la fin..
4 septembre,. Aujourd'hui, sous le ciel
gris, dans la morne plaine de Chamant qui
ondule à l'infini, le Souvenir français vient
d'inaugurer un monument à la mémoire de
M. Odent et des otages. Le maire de Cha-
mant, Vl. Cosein, le comte A. D.oria, M. de
Pontalba et le général Balfourier pronon-
cent, après la bénédiction,- des paroles
émues et profondes.
C'est à dessein que je rappelle sobrement
ici les jours de mort de l'an car la
mesure est inégale entre la grandeur des
sacrifices et la petitesse des mots. Mais
qu'il me soit permis au moins de rendre
hommage au Souvenir française, dont le
nom seul est un programe.
Oui, souvenons-nous. Puissent ces-treize
ans n'être qu'un instant dans le tomps qui
-vole trop vite et puisse l'image de scènes
atrocement vécues faire réfléchir l'Allema-
gne et rendre l'humanité moins fratricide
et plus sage.
André de Maricourt
L'Assemblée
de Genève
Le Minisfre des Pays-Bas suggère un nouvel
examen des priucioes fondamentaux au Pro-
tocole de Genève éearté, en 1924,
par l'Angleterre.
Genève, 6 septembre.
Le début de la discussion sur l'oeuvre
de la Société des nations a été marqué
par une intervention importante du mi-
nistre des affaires étrangères des Pays-
Bas, M. Beelaerts van Blokland. Aux
applaudissements de la auasi unanimité
de l'assemblée, le ministre des affaires
étrangères des Pays-Bas, interprète de
tous ceux qui, en 1924. avaient voté d'en-
thousiasme le protocole de Genève, a
proposé 'formellement, dans un projet
de résolution, de reprendre l'étude des
principes du protocole de Genève.
Le discours du premier délégué hol-
landais, préparé d'accord avec son gou-
vernement nourri d'arguments et de
faits, a été écouté dans un -silence reli-
gieux par l'.assemblée.
S'il paraît dangereux, a dit le ministre,
pour la Société des nations de duf sous-
traire l'examen des questions qui entrent
dans son champ d'activité, il semble égale-
ment peu désirable de donner l'impression
que dorénavant aucun différend ne pour-
rait être aplani sans l'intervention de la
Société des mations. Pour S'aplanissement
d'un différend, il est toujours préférable
qu'une solution soit recherchée, autant que.
possible, par les négociations directes en-
tre les parties intéressées et une interven-
tion doit être limitée aux cas où la possi-
bilité d'aboutir par les négociations direc-
tes semble exclue.
En effet, si, d'une part, le conseil com-
mettait une faute en observant une atti-
tude réservée, il serait, d'autre part, fatal
qu'en surestimant ses forces, il plaçât la
Société des nations dans une situation
dangereuse.
La question vitale pour la Société des
nations, poursuit le -ministre hollandais,
est toujours celle de la réduction et de la
limitation des armements. C'est cette ques-
tion-là qui a suscité, ces derniers temps,
dans Je monde entier, une appréhension
qui mérite un examen sérieux et appro-
fondi de la part de cette assemblée.
Afin de mieux faire comprendre le
sentiment de découragement qui s'est
emparé de l'oninion publique, l'orateur
retrace brièvement les grandes lignes
des efforts entrepris par la Société des
nations dans ce domaine traité d'assis-
tance mutuelle, protocole de Gen&ve.
Ce programme n'a pas été réalisé, mais
les idées qui en formaient la base ont pu
être mises en pratique dans un cadre plus
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.59%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"1929/09/07 (A24,N436). /ark:/12148/bd6t51437414j.highres The Romanic review : a quarterly journal devoted to research, the publications of texts and documents, critical discussions, notes, news and comment, in the field of the romance languages and literatures / edited by Henry Alfred Todd and Raymond Weeks /ark:/12148/bpt6k119586.highresCommun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Pène Henri de Pène Henri de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Pène Henri de" or dc.contributor adj "Pène Henri de")Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis" or dc.contributor adj "Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis") Meyer Arthur Meyer Arthur /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Meyer Arthur" or dc.contributor adj "Meyer Arthur")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5410007/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5410007/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5410007/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5410007/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5410007
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5410007
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5410007/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest