Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-06-19
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 19 juin 1927 19 juin 1927
Description : 1927/06/19 (Numéro 18154). 1927/06/19 (Numéro 18154).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540920f
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
C2e année. -s» sériè. NO isi54 C5 li. du matîn> paris ET 25 CENTIMES (5 h. du matin )
DIMANCHE i9 JUIN
EDMOND JARBE ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
[Bois mois six mois ONJUI
hrîi et Département! 19 fr. 38 fr. 75 fr.
Belgique et Luxembourg.. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
étranger (Union postale). SO fr. M fr. 180 fr.
compte Choqua Postal i 263-04, Paris
on 8'ABONNE OANS TOUS LES BUREAUX DE POSTt
JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS
RENÉ LARA
Rédacteur en obel
SfT ADMINISTR.ATIOK
2 en» Drouot. 'il
Le. Annonces ci Kôomino!» soni reQUM
â •GAULOIS-PUBLICITÉ" t, me Drow»
o 6 %.Agence Havas. Bavas. 62, RWMli»
!Gulenber« S6O3
Provence SB-O3
ADRESSE TELEGRAPHIQUE i GAULOIS PARI'
LA LIBERTÉ D'ASSOCIATION
Pour une Ol de progrès
Unë proposition de loi très importante
et très opportune vient d'être déposée
sur le bureau de la Chambre. Elle pose
nettement le problème des associations
dans toute son ampleur et elle est de
nature, si elle est volée, comme tout
porte à le croire, à substituer à la légis-
lation actuelle, compliquée, contr.adic-
toire, désuète, un statut légal des asso-
ciations conforme à l'esprit de progrès
et de justice dont doit être imprégnée
toute loi digne de ce nom.
A la suite des diverses lois de 1884,
1898, 1901, 1920, 1923 les groupements
Ou associations de citoyens en France (en
dehors des sociétés à but lucratif) se di-
visent en cinq grandes catégories qui
toutes ont des statuts légaux différents
associations non déclarées, déclarées,
d'utilité publique, mutuelles et syndi-
cats.
Les associations non déclarées sont
purement licites, elles n'ont aucune ca-
pacité, .aucun droit, aucun patrimoine.
Les associations déclarées peuvent ester
en justice et jouissent de la personnalité
civile, mais d'une petite personnalilé,
car elles ne peuvent recevoir ni dons ni
legs et ne disposent que des cotisations
dé leurs membres et des iocaux stricte-
ment nécessaires au but qu'elles se pro-
posent. Les associations d'utilité publi-
que peuvent faire tous les actes de la vie
civile, recevoir des dons e: des legs sous
le contrôle de l'administration, mais ne
peuvent posséder ou acquérir d'autres
immeubles que ceux nécessaires à' leur
fonctionnement. Les mutuelles peuvent
recevoir des dons et des legs avec auto-
risation de l'Etat, mais ne peuvent ac-
quérir ou posséder des immeubles que
jusqu'à concurrence des trois quarts de
leur avoir. Seuls de tous les groupe-
ments, les syndicats, par la loi de 1920,
ont obtenu la pleine capacité juridique
..ils ont le droit d'ester en justice et d'ac-
quérir sans autorisation, à titre gratuit
ou à titre onéreux, des biens, meubles
ou immeubles. Ici, plus de limitation,
-plus de restrictions résultant d'une in-
tervéntion de l'Etat, olùs de péril de
main-morte. Seuls, vraiment, ils jouis-
'sent du droit d'association.
Pourquoi cette difféienci anormale et
injustifiable de traitement entre les
groupements à but professionnel et les
aûtres associations de citoyens à but
charitable, scientifique, moral, patrioti-
que, sportif, etc. ? On en trouverait une
i première raison dans cette pression,
j cette menace continues qu'exercent sur
i les législateurs les syndicats et surtout
[les syndicats ouvriers par leur bulletin
-de vote, en vue de la réalisation de leurs
revendications. Il en est une autre, qui
heureusement perd de plus en plus de
sa valeur, mais qui n'en a pas moins
i joué le Tôle principal dans l'élaboration
de la législation concernant l'associa-
tion.
C'est que nos législateurs, trop imbus
-des théories étatistes de ia Révolution,
ont .agi comme si lé droit d'associations
était une faveur, une concession de
l'Etat omnipotent et non un droit natu-
i rel à l'homme. Cela est si vrai qu'ils ont
donné pour titre à leur loi de 1901
Loi sur le contrat d'association », deux
mots qui eurent d'être accolés ensemble,
puisque l'association est le contraire du
] contrat car, si la nature du contrat est
précisément d'établir des rapports entre
des parties à intérêts opposés, celle de
l'association est de grouper, de fusionner
des volontés dirigées dans un même
sens, dans un même but. Et cette erreur
se poursuit dans la rédaction des ,a.rti-
cles de la loi. A l'article premier, l'as-
sociation est définie une convention »
et l'article 2 confère à cette conven-
lion » la capacité juridique, ce qui est
un pur non-sens et qui démontre la
malfaçon de cette loi trop hâtivement
élaborée par des législateurs au-dessous
dé leur tâche.
De nos jours, heureusement, la véri-
table notion du droit d'association a fini
par pénétrer dans les esprits. L'homme
ne tient pas la faculté de s'associer à ses
semblables de la faveur do l'État il use
tout simplement de son droit naturel.
L'Etat :peut réglementer cet usage dans
l'intérêt de la chose publique, mais il
n'a pas à l'accorder, et encore moins à
l'interdire. Toute- associations, pourvu
que son but soit honnête, a donc droit
à la protection de l'Etat afin de vivre et
de se développer. Or, comment vivra-t-
elle, prospérera-t-elle si elle n'a ,pas une
vie propre, une personnalité, une capa-
cité juridique ? Cette personnalité, cette
capacité d'acquérir et de posséder décou-
3ent de son droit naturel à l'existence.
Ici encore FEtkt ne peut intervenir que
pour enregistrer et -garantir ces droits
inhérents à la nature même de Fasse- 1,
cation. Tel est le droit, généralement
admis.
Aussi, il ,a suffi que fût accordée par la
loi de le principe du droit d'asso-
ciation pour que peu à peu, sous la
poussée des faits, la loi trop étriquée
craquât de toutes parts.
Elle interdisait aux associations décla-
rées de recevoir des dons, des legs, des
apports. C'était les réduire à la pauvreté
ét entraver leur développement. Mais on
ne résiste pas à la vie ev, pour vivre, les
associations déclarées se procurent des
ressources en perpétuelle violation de la
loi, L'exécutif ferme les yeux le légis-
latif intervient de temps à autre pour
détendre les liens qui enserrent la li-
berté d',association et menacent de rom-
pre et c'est ainsi qu'il a consacré la
pratique actuellement généralisée des
souscriptions publiques, des fêtes de
charité, des tombolas, des spectacles
payants en faveur des associations il a
même exonéré des droits d'Etat certains
d'entre eux enfin, toujours sous la
poussée des événements et, de réclama-
tions bruyantes, après avoir accordé en
1920 la pleine c,apacité juridique aux
syndicats, il vient de oronettre la même
capacité aux associations de fonctionnai-
res transformées actuellement en syndi-
cats illégaux.
Vraiment, l'heure est venue de substi-
tuer à cette législation si complexe, si
diverse et si retardataire, un statut lé-
gal, uniforme pour toutes les associa-
tions, conforme à l'esprit de progrès, de
justice et d'égalité. Il u'es, pas bon pour
1 autorité de la loi qu'elle soit impuné-
ment battue en brèche pai- les faits elle
y perd toute force, tout prestige il y va
de l'intérêt général que la loi écrite se
mette en concordance avec le droit vi-
vant.
C'est le but que se proprosent les signa-
taires de la, nouvelle. proposition de loi
sur les associations MM. Groussau,
abbé Bergey, Champetier de Ribes, Per-
not, Oberkirch, de Kervenoaël.
Tout en conservant dans la loi da 1901
les textes qui maintiennent les justes
droits de l'Etat sur les associations en
vue de sauvegarder l'ordre public et
l'intégrité du pays, 'ls y introduisent un
véritable esprit de liberté, conforme au
droit, réclamé par le progrès et, d'ail-
leurs, mis en pratique déjà par tous les
pays civilisés. Désormais, toute associa-
tion régulièrement déclarée jouira de la
personnalité civile. Elle aura le droit
d'ester en justice, de recevoir tours, ap-
ports, d'acquérir sans autorisation à titre
gratuit ou à titre onéreux des biens,
meubles et immeubles. 11 n'y aura pas
lieu de distinguer entre associations à
but professionnel, charitable, scientifi-
que ou religieux, pourvu qu'elles soient
honnêtes et licites.
Une pareille proposition de loi ne peut
que' rencontrer la: faveur de toutes les
associations sans distinction. Grâce à
elle, elles pourront désormais non seu-
lement végéter, mais rivro d'une pleine
vie de liberté pour le plus grand bien de
1 Etat lui-même.
Le Parlement, en la votant, accom-
plira une belle œuvre de paix sociale,
en réparant l'erreur des .législateurs de
1Q01 et en- accordant enfin, à tous les
Français (la justice exige qu'aucune ca-
d'un droit naturel imprescriptible le
droit d'association.. ,̃••
Dom F.-J. Moreau
Fondateur et vice-président' de la
Ligué' des Droits du Religieux,
ancien combattant.
LA VIE QUI PASSE
« ha plus belle (Jmazone »
Bois de Boulogne reverni à neuf. le prin-
temps pour recevoir l'été planta des fleurs
nouvelles dans tous les massifs, un parasol
frais dans chaque table et des pavillons blancs
parmi les bosquets verts. Dans l'allée des
Poteaux des écuyères font trois petits tours et
ne s'en vont pas.
Des curieux s'alignent en haie comme pour
l'arrivée d'un souverain. Si chaque femme
est reine au moins sur un coeur épris, quel
effort pour un jury de discerner par un matin
Clair quelle est la plus belle amazone Concours
annuel qu'organise la Liberté et jury très pari-
sien, sous la présidence d'honneur de la duchesse
d'Uzès, et que préside avec*" toute la rigueur
d'un classicisme averti le baron du Teil.
A l'époque des quarante CV se contenter d'un
unique cheval à pattes. Durant qu'on traverse
l'Atlantique entre deux nuages suivre encore
d'un trot cadencé une.sente aux dix parfums
de bois jeune et d'herbes sauvages. Paradoxe
apparent, l'équitation connaît un renouveau. Le
matin, avenue des Acacias, vous croisez des
cavaliers de plus en plus nombreux. Influence
de la guerre qui familiarisa beaucoup d'adoles-
cents avec cette conquête de l'homme qui semble
le reconquérir à son tour. Puis le cheval cesse
de présenter la moindre utilité, devient un luxe
total et notre plaisir s'accroît d'un acte abso-
lument désintéressé.
Au pas. au trot. puis au galop. Ainsi que
dans le jeu de notre enfance les écuyères dé-
filent. L'amazone classique rallie la majorité
mais le haut de forme académique reste rare.
La cape s'allie mieux avec le gris des unes,
le bois de rose de certaines. Quelques montes
à califourchon. une jeune femme presque en
cosaque évoque un éphèbe de l'escorte de
Mazeppa et j'éprouve brusquement l'impression
que ce jeune homme correct qui la suit sort
d'Oxford, alors qu'il porte sans doute le plus
doux prénom du calendrier et deviendra une
bonne mère de famille.
Au. trot. puis au galop. La monte moderne
donne une sensation plus nette de sport. de
sûreté; mais le respect des traditions suscite
plus de grâces et le souple balancement du
corps appuyé sur la hanche devient un abandon
oblique et féminin à la double griserie de l'élan
et du contrôle sur l'animal.
Hommes de cheval réputés, clubmen blasés,
belles oisives en mal de footing pour conserver
le mannequin quarante-trois, arpettes faisant
l'atelier buissonnier jugent, discutent, ppposent
3 une opinion de connaisseur un argument bien
plus irrésistible, car né de cette impartialité que
donne l'incompétence.
Enfin à l'heure du porto on applaudit à la
consécration de Mlles Olivier Barclay, Raymonde
Gelot, Thierza Hunvrjn, restées fidèles à la
tenue classique, tandis que Mlle Martin conqué-
rait un succès mérité pour la mode de ce jour.
Lucien Farnoux-Reynaud
GRÈVE D'EXAMINATEURS
On sait que les professeurs de lycée qui
devaient prendre part aux jurys des exa-
mens de lundi, mardi et mercredi pro-
chains s'abstiendront très probablement de
venir à la Sarbonne.
Hier matin, les démissions affluaient.
Sur 300 professeurs, 190 avaient signé.leur
renoncement à siéger dans les jurys.
Ajoutons que l'autorité universitaire a
pris toutes les mesures pour leur rempla-
cement et que les fonctions sont d'ail-
leurs absolument bénévoles.,
M. Stresemann
au gouvernail
Nous avons toujours dit que l'Alle-
magne n'entrait à la Société des Na-
tions que pour la torpiller ou pour y
jouer le rôle d'arbitre de la paix euro-
péenne. Notre prédiction se réalise. Sans
avoir l'air d'y toucher, M. Stresemann
vient de réussir un-coup double. Il a
prouvé l'incapacité du Conseil de la
S. D. N. à résoudre n'importe quel pro-
blème intéressant les grandes puissan-
ces il s'est posé en médiateur entre
l'Orient bolèheviste et l'Occident, effrayé
des menées subversives de la III8 inter-
nationale. Reconnaissons-le, c'est bien
travaillé )
Avec un ensemble parfait, toutes les
questions épineuses ou délicates posées
à -cette session genevoise ont été écar-
tées, ajournées ou définitivement en-
terrées. Pas de solution nette au con-
trôle des destructions de forteresses de
la Prusse orientale, aux affaires de
Dantzig et de Memel, au régime de l'oc-
cupation rhénane, au désarmement, au
conflit albano-serbe, à la tension italo-
yougoslave, et j'en oublie..
Au cours des délibérations, les mem-
bres du conseil ont pu voir, non sans
surprise, M. Stresemann argumenter
avec force et tenir tête, non seulement
au délégué français, mais encore au
président, sir Austen Chamberlain, em-
pressé de se rendre aux observations'de
son honorable collègue allemand.
C'étaient là, d'ailleurs, débats sans
importance Une seule chose comptait
à Genève, au lendemain de la rupture
anglo-soviétique l'organisation d'un
front commun contre Moscou et la
IIP Internationale. Les massacres de la
Tchéka, consécutifs à 1"attentat de Var-
sovie, en offraient l'occasion opportune.
Un simple souci d'humanité pouvait et
devait inciter le conseil de Genève à se
faire l'interprète de la conscience indi-
gnée des peuples. Son silence ne ris-
qïiait-il pas de passer pour un aveu
d'impuissance ou pour une approba-
tion tacite des sauvages méthodes de
gouvernement des soviets .?
Mais M. Stresemann veillait. Il a su
habilement profiter de la situation d'une
Allemagne en apparence impartiale,
entre la Grande-Bretagne et l'U. R. S. S.
Tout en se défendant et en défen-
dant au conseil de tenter une inter-
vention concertée à Moscou, il a été seul
à prononcer publiquement les paroles
'fermes et circonspectes avisant les sa.
viets de l'intérêt qu'il y aurait pour eux-
mêmes aussi bien que pour la paix eu-
ropéenne à mettre une sourdine à la
propagande bolcheviste au dehors.
Spectacle curieux, paradoxal, et quel-
que peu inquiétant, que celui d'une
Europe amendée par une longue série
d'erreurs, de faiblesses et de dissensions
politiques entre vainqueurs de la grande
guerre, à choisir l'-Allemagne vaincue,
et responsable de ia révolution msse,
comme arbitre entre l'Angleterre et les
soviets
Le moins que l'on puisse dire de la
France, c'est qu'elle a joué le rôle le
plus effacé dans cette comédie, où elle
semble avoir -émis les destinées-de la
politique de Locarno aux bons soins
d une Allemagne dont il conviendrait
presque d'admirer la condescendance
à ne pas exploiter tout de suite ses
avantages évidents sur le Rhin et sur
les frontières de la Prusse orientale.
Où va l'Europe ? Genève n'apparaît
plus que'comme un navire sans bous-
sole. M. Briand et sir Austen Chamber-
lain en sont-ils encore les capitaines ?
On ne sait. Mais on ne peut pas nier
que M. Stresemann ait tenu, ces jours
derniers, la barre, au mieux des inté-
rêts supérieurs de l'Allemagne.
René Lara
LE DESARMEMENT NAVAL
La Conférence à trois
C'est lundi que s'ouvre, à Genève, la
conférence pour le désarmement naval,
dont le président Coolidge a pris l'initia-
tive à laquelle prendront part les Etats-
Unis, la Grande-Bretagne et le Japon. Les
séances se tiendront au siège de la Société
des nations.
Les délégations sont arrivées elles sont
composées de deux délégués principaux et
d'une grand nombre d'experts navals. M.
Hugh Gibson, ambassadeur. à Bruxelles, et
l'amiral Jones représenteront le gouver-
nement de Washington l'amiral Saïto,
gouverneur de la Corée et ancien ministre
de la guerre, et le vicomte Ishii, celui de
Tokio M. Bridgeman, premier lord de
l'Amirauté, et lord Cecil, celui de Londres.
Les Dominions, notamment la Nouvelle-
Zélande, l'Australie, l'Afrique du Nord et
le Canada, ont également des représen-
tants.
La France aura à cette conférence un
informateur,M, Clauzel, assisté du com-
mandant Deleuze l'Italie aura un obser-
vateur, le comte Ruspoli le Reich vient
d'en désigner un, à son tour, le lieutenant-
colonel Boetscher.
On sait que cette conférence, provoquée
par le mémorandum du président Coo-
lidge, en date du 10 février, a un objet
que le président de la République améri-
caine a pris soin de définir lui-mëme
étendre aux navires auxiliaires les princi-
pes adoptés à Washington pour la limita-
tion des effectifs navals.
Les pourcentages acceptés dans cette fa-
meuse conférence étaient pour les capital-
ships Grande-Bretagne, 5 Etats-Unis, 5
Japon, 3 France et Italie, 1,75. A Genève,
on aura donc à fixer, pour les trois na-
tions qui ont adhéré,,Idans quelle mesure^
ces pourcentages seront appliqués aux na-
vires de 10,000 tonnes et au-dessous.
Et tout d'abord, il faut dire que le Japon
a pris note que le gouvernement américain'
n'avait pas l'intention de soumettre des
propositions rigoureuses relativement à la
proportion des unités navales- non visées
par le traité de Washington et qu'il entend
ne pas accepter les chiffres 5, 5,- 3, .mais.
redonner un pourcentage de 5, 4, 4., Il
basera sa demande sur la question des ba-
ses navales de Singapour et des îles Hawaï.
L'annonce de l'exigence du Japon de se
voir attribuer un pourcentage égal à ce-
lui des Etats-Unis a causé dans les milieux
américains un profond mécontentement.
Ceux-ci, en effet, estiment que la propor-
tion trois est très suffisante pour l'em-
pire du Levant et qu'il est indispensable
que les Etats-Unis obtiennent le même
pourcentage que la Grande-Bretagne.
•A cette prétention, le Japon objecterait
qu'elle entraînerait un accroissement de la
marine américaine contre une réduction
des marines anglaise et japonaise.
Quant à la Grande-Bretagne, elle fera va-
loir la situation géographique de son im-
mense empire, la longueur de ses commu-
nications, la nécessité d'assurer son ravi-
taillement et, tout en se montrant disposée
à peser dans quelles mesures les principes
de Washington sont applicables aux navi-
res d'un tonnage inférieur, elle défendra un
plan de limitation arrêté par l'amirauté
britannique, qui assurerait aux unités de
sa flotte au-dessous de 10,000 tonnes la su-
périorité de 5 contre 4 aux Etats-Unis et
3 au Japon.
La délégation des Etats-Unis ne semble
pas avoir de plan de limitation arrêté
d'avance. Elle paraît, avant de s'engager,
vouloir connaître les dispositions des deux
autres puissances.
Enfin, l'important problème de l'arme-
ment de navires marchands sera vraisem-
blablement posé.
On voit à quels points Les questions à
résoudre sont complexes, comment les
thèses et les intérêts se heurtent et devant
quelles difficultés vont se trouver les négo-
ciateurs. Il leur faudra, sans doute, pour
s'entendre s'ils y arrivent de longs
jours, de laborieux pourparlers et beau-.
coup de bonne volonté.
Denys Meulhan
Les Échos
Les souvenirs de Farnborough.
Peu à peu s'en vont les objets d'art
et meubles précieux qui firent partie de
la collection de l'impératrice Eugénie
au château de Farnborough. Dans une
quinzaine de jours, on mettra en vente,
à Londres, un nouveau lot d'objets
ayant appartenu à la veuve de Napo-
léon III. Un des numéros les plus inté-
ressants est le fameux tableau de Win-
terhalter, où l'Impératrice est assise au
milieu de ses dames d'honneur et qu'on
a appelé le Décaméron.
Ce tableau, que la gravure a popula-
risé chez nous, représente la souveraine
sous les ombrages d'un parc, ayant à
sa droite la princesse d'Essling, la ba-
ronne de' Pierres èt.la comtesse Lezay
Marnesia, et, à sa gauche, la duchesse
de Bassano. Puis viennent la baronne
de Malaret, la marquise de Las Maris-
mas et 'la marquise de Lafour-Mau-
bourg. Un peu à l'écart, on remarque
la comtesse de Montebello, occupée à
nouer une gerbe de roses. C'est l'évo-
cation charmante de tout le second Em-
pire avec les toilettes de l'époque, d'une
grâce si féminine.
LE MANUSCRIT DE « CARMEN »
A FRANCFORT
Il y a quelques mois, décédait à Paris la
veuve de Georges Bizet, mariée en seconde
noces avec M. Strauss, l'avocat bien connu.
Elle lui avait légué le manuscrit de la partition
de Carmen à charge par Jui d'en faire cadeau,
quand if serait mort, à la bibliothèque de notre
Conservatoire. Cédant aux instances du ministre
de l'instruction publique et de M. Henri Expert,
bibliothécaire du Conservatoire, M. Strauss
s'était décidé à exécuter cette libéralité de son
vivant.
Mais il fallut passer par de nombreuses
formalités pour réaliser ce don; or, M. Herriot
tenait à ce que le manuscrit de Carmen figurât
en bonne place dans la section fançaise de
Francfort, à côté des manuscrits de Don Juan,
de la Damnation de Faust, de Pelléas, de Guil-
laume. Tell, de VAppassionata. Les formalités
furent abrégées de telle sorte qu'en huit jours
ce fut chose faite. Le 8 juin, à deux heures
précises, le manuscrit de Carmen était mis en
possession du bibliothécaire du Conservatoire;
et, le soir même, la précieuse partition, emballée
soigneusement, était apportée dans le train et
partait pour Francfort dans un compartiment,
sous la garde vigilante d'un envoyé spécial
des beaux-arts.
L'administration ne va pas toujours lentement,
comme il est facile de le voir. L. S.
C'est demain lundi 20 juin qu'aura
lieu, de 2 heures à 6 heures, à la Galerie
Georges Petit, 8, rue de Sèze, l'exposi-
tion particulière de la collection de
Mme de Palès. L'exposition publique
aura lieu aux mêmes heures, le
mardi J.1 juin,
Les terrains du Bois de Boulogne.
M. d'Andigné, conseiller municipal,
vient d'informer le préfei de la Seine
qu'il lui posera demain lundi une
question à la tribune au sujet des
erreurs figurant au cahier des charges
de l'adjudication du 2i juin, relative
aux terrains du Bois de Boulogne.
Ce cahier des charges n3 respecte pas
les décisions qui ont été prises par le
conseil municipal, relatives à la hau-
teur des hôtels à construire et des espa-
ces libres à laisser entre deux construc-
tions.
Brandt, i6, rue de la Paix, soldera
demain lundi 20 juin une collection de
manteaux, ensembles trois-pièces, robes
d'après-midi et du soir, fourrures, à des
prix exceptionnellement avantageux.
Vente au comptant.
Un congrès mozartien à Salzbourg.
Le Mozarteum, fondation, internatio.
nale destinée à propager le culte du
grand musicien dans tou'' les pays, orga-
nise du 3 au 7 juillet un congrès avec
un programme composé uniquement
.d'oeuvres du maître. D'abord un concert
sera donné par la Philharmonique de
Vienne, dirigée par son éminent chef
Bruno Walter. Puis,. dans ia .petite église
votive de Saint-Pierre, sera exécutée la
QrandçMesse •̃en-si bémol. §ous la con-
duite de B. Baumgartner cette Messe
avait été écrite pour petit orchestre et
l'église Saint-Pierre est pour elle le ca-
dre rêvé..
Le congrès aura une partie de musico-
graphie dans laquelle de.! savants liront
des rapports traitant des plus récente
découvertes concernant Mozart. Enfin,
dans. la cave du couvent Saint-Pierre,
sera donnée une soirée consacrée aux
œuvres bouffes et légères du musicien,
telles que l'Oie du Cair"- et le Directeur
de. Spectacles-
Voilv une série de fêtes intéressantes.
Malgré « Mon Talisman », saint Bar-
nabé et d'autres fétiches, assurez-vous
contré les ondées pendant la grande se-
maine de courses, en ayant toujours en
mains l'extra léger Mackintosch (550
grammes), l'Aeromac, Special English
Coat, vendu exclusivement chez
Sleator et Carter,
ii, rue des Pÿramides,
Tél. Louvre 51-42.
Le quartier des as de l'air.
Le conseil municipal de Quimperlé a
décidé de donner le nom de Lindbergh
à à la principale avenue de la ville, et
i ceux de Nungesser et Coli à deux autres
rues de Quimperlé.
L'aviateur Lindbergh a envoyé au
maire un télégramme pour le remer-
cier de l'honneur qui lui est fait.
De M. Alfred Moyne, à Barbizon
Lindbergh est parti, c'est dommage
Mais il emmène un passager,
Et ce compagnon de voyage
S'appelle le « Cherry Rocher »
L'exc.Ie des Américains en Europe.
On évalue à un peu plus de cinq cent
mille le nombre des Américains qui
visiteront l'Europe cette année. Dans
cette sympathique avalanche, Paris
tient naturellement la première place.
Une des raisons de la popularité de plus
en plus croissante de ces déplacements,
c'est que les Américains sont trop heu-
reux de s'éloigner, pendant l'été, de la
chaleur torride qui sévit à cette époque
aux Etats-Unis. De plus, la période des
vacances est plus longue là-bas que
chez nous. Elle commence dès la fin
de juin.
Le raid triomphal de Lindbergh a
fait de Paris, cette année, une sorte de
point de mire. La présence des Améri-
cains s'augmentera, au mois dé septem-
bre, par l'arrivée de la Légion a'niérT-
caine. Vingt navires sont retenus pour
transporter les passagers, dont un très
grand nombre ont pris part à la guerre
mondiale et sont heureux de revisiter
les lieux où ils ont combattu.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 19 juin
Région parisienne: vent modéré d'ouest; cet
très nuageux, éclaircies, quelques pluies et
ondées.
AUJOURD'HUI
10 heures. Salle Musset: Conférence sur
« Les plus beaux jardins du monde n.
14 heures. Courses à Auteuil (Grand
Steeple-Chase de Paris).
L'élection des Grandes-Carrières
Aujourd'hui scrutin de ballottage pour
l'élection au Conseil municipal dans ce
quartier.
Deux candidats restent en présence
M. Sabatier, candidat républicain
d'Union nationale, oui est arrivé en tête
avec 5,490 suffrages, et M. Thomas, so-
cialiste unifié, en faveur de qui s'est dé-
sisté le communiste Sadoul.
En réalité M. Thomas n'a pas hésité
endosser la triste livrée du commu-
niste, dont il porte les couleurs san-
glantes.
En iface du drapeau rouge et des sen-
timents de trahison qu'évoque le nom
de Sadoul, il est impossible que les p.a-
triotes de tous les partis. même du parti
socialiste, ne réagissent pas violemment
sur le nom de M. Sabatier, d'autant
ptus que, sur- la précédente élection,
plus de 2,000 électeurs se sont abstenus.
C'est plus qu'il n'en faut pour assu-
rer son succès.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
Tchang Tso Lin dictateur
Avant-hier, à Pékin, Tchang Tso Lin a
été nommé généralissime par les chefs
nordistes al:liés, pour la suppression des
rougets.
Cette nomination équivaut à celle de dic-
tateur. Tchang Tso Lin a le commande-
ment suprême de l'armée et de la marine,
le pouvoir de nommer le premier ministre
et ses collaborateurs, qui seront responsa-
bles devant lui.
Et hier l'instauration du maréchal a eu
li,eu dans la salle des cérémonies où se
déroulait l'instauration des présidents dé
la République. k
Tchang Tso Lin a prêté serment et pro-
noncé une courte allocution.
Les chefs militaires l'ont salué des trois
révérences protocolaires, tandis que l'ar-
tillerie tirait une salve de 101 coups
canon.
Le nouveau dictateur a donné au minis-
tère des affaires étrangères une réception
où de nombreux membres du corps diplo-
matique ont assisté, mais à titre particu-
lier.
Tchang Tso Lin a signé un décret nom-
mant Pan Fou, l'industriel bien connu,
premier ministre. D. M.
Lire en 2e page
LE GRAND STEEPLE DE PARIS
Nos pronostics
Le Coq
nans le maquis politique
FORCE ET RAISON
Le gouvernement a pu se rendre
compte de l'effet déplorable produit sur
l'opinion publique par son attitude in-
certaine vis-à-vis des communistes et
notamment dans l'affaire Doriot. Toute
la presse lui a marqué combien les dé-
mentis qu'il se donne à lui-même lui
sont funestes. .«
Nous le déplorons d'autant plus que
nous ne pouvons pas ne pas songer au
gâchis qui suivrait fatalement la chute
du cabinet Poincaré. Ce serait de nou-
veau le Trésor au pillage, la confiance
envolée, le salut du franc compromis.
Nous sentons trop l'intérêt national de
l'expérience Poincaré pour ne pas nous
inquiéter de la voir interrompue. Mais
les cabinets sont comme les régimes, ils
ne succombent jamais que sous le poids
de leurs erreurs. L'erreur du cabinet
d'union nationale c'est de ne pas gou-
verner. La formule de salut public
dans laquelle il s'est installé aux affai-
res lui en fait cependant un devoir.
Je sais bien que gouverner n'est ja-
mais une action facile, et qu'elle est
encore plus difficile pour un cabinet
formé d'éléments hétérogènes et dont
les membres n'ont pas une doctrine en
commun. Pour gouverner, c'est comme
pour faire la guerre il faut, selon la
vieille formule de l'état-major, avoir un
but et un plan.
Quelle est la.doctrine au nom de la-
quelle nos gouvernants ont déclaré « le
communisme voilà l'ennemi » ? Le libé-
ralisme 1 Nous avons entendu M. Bar-
thou nier que le conflit fût une ques-
tion de forces, et opposer le droit à la
force prolétarienne mise en mouvement
par les communistes. Mauvais terrain,
disions-nous alors. Le libéralisme n'est
que la formule du doute. Vous avez be-
soin d'un principe d'action or,. le doute
n'est pas un principe d'action. L'affaire
Doriot montre à quel point nous avions
raison. Dirigeants et juristes ont douté
de leur droit. L'Humanité se glorifie de
les avoir fait reculer, et M. Doriot con-
tinue à haranguer le peuple en vue de
l'extermination de la classe capitaliste.
Pour lutter avec fermeté, avec succès,
contre la Révolution, il faudrait admet-
tre d'abord que le fait social a quelque
chose d3 primordial, d'antérieur et de
supérieur aux volontés humaines. Ceux
qui se placent à ce point de vue ont la
conviction qu'en défendant l'ordre, ils
défendent les conditions nécessaires à
leur vie nls défendent, comme dit le
peuple, leur peau. Mais si la société ne
nous paraît qu'un contrat, nous en arri-
vons assez vite à croire que les hommes
sont libres de le déchirer.
La lutte, aujourd'hui, n'est nulle-
ment, comme l'affirmaient à la Cham-
bre les socialistes et certains radicaux,
entre la liberté de penser et la non li-
berté do' penser elle est entre des répu-
blicains désabusés, sceptiques, las, qui
ne savent plus imposer au peuple fran-
çais leur vision du monde, et une secte
décidée à tout faire pour gouverner
strictement et despotiquement les es-
prits. Contre ces gens-là, la force a sa
valeur. Au gouvernement a mettre « au-
tant de raison dans la force que de force
dans la raison C'est pour lui et pour
nous une question de vie ou de mort.
Curtius
Les difficultés gouvernementales
Après le retour de Doriot
La réforme électorale
PAR M. GAËTAN SANVOISIN
Quand, avant-hier soir, M. Doriof eut
achevé sa harangue devant les sept
mille auditeurs communistes du Cirque
de Paris, les assistants patriotes qui se
trouvaient là confrontaient amèrement le
maquis de la procédure eu les exigences
du salut de l'Etat, ils ne pouvaient par-
venir à accorder l'un et l'autre.
Et, hier, au cours de l,après-midi, la
note officieuse qui suit a insuffisam-
ment satisfait leur attente
On a appris hier que M. Doriot, député
communiste, avait formé un pourvoi en
cassation contre l'arrêt du 20 mai 1927, le
condamnant définitivement à 13 mois üe
prison et 3,000 francs d'amende en appli-
cation des lois de 1881 et 1894.
En vertu de l'article 373 du code d'ins-
truction criminelle, ce pourvoi, qu'il soit
recevable ou non, entraîne le sursis à
l'exécution de l'arrêt jusqu'à la décision de
la cour de cassation.
C'est pourquoi M. Doriot n'a pas été ar-
rêté.
Dans combien de temps la chambre cri-
minelle, chargée d'examiner le pourvoi,
pourrait-elle se prononcer ? Des renseigne-
ments que nous avons recueillis, il résulte
que la décision de cette juridiction inter-
vient, en général, dans un laps'de temps
variant de un à trois mois, mais que rien
n'empêche qu'il soit abrégé.
On peut prévoir aisément le scénario,
si la juridiction suprême n'y met ordre-:
Le député communiste va se présenter,
comme il l'a f.ait annoncer pompeuse-
ment dans les couloirs de la Chambre,
davant ses pairs ». Cette séance de
commission, apparaît dès maintenant
comme une odieuse complaisance. Do-
riot aura toute licence ensuite de se li-
vrer, du haut de la tribune parlemen-
taire, à une manifestation dont il ména-
bera habilement le seins et la portée.
La troupe soviétique de M. Cachin et
l'officine de YHumanité amplifieront,
pour leur public trop nombreux et trop
crédule, l'importance de la publicité ré-
volutionnaire permise par le gouverne-
ment. Et, une fois ce plus, des discours
DIMANCHE i9 JUIN
EDMOND JARBE ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
[Bois mois six mois ONJUI
hrîi et Département! 19 fr. 38 fr. 75 fr.
Belgique et Luxembourg.. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
étranger (Union postale). SO fr. M fr. 180 fr.
compte Choqua Postal i 263-04, Paris
on 8'ABONNE OANS TOUS LES BUREAUX DE POSTt
JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS
RENÉ LARA
Rédacteur en obel
SfT ADMINISTR.ATIOK
2 en» Drouot. 'il
Le. Annonces ci Kôomino!» soni reQUM
â •GAULOIS-PUBLICITÉ" t, me Drow»
o 6 %.Agence Havas. Bavas. 62, RWMli»
!Gulenber« S6O3
Provence SB-O3
ADRESSE TELEGRAPHIQUE i GAULOIS PARI'
LA LIBERTÉ D'ASSOCIATION
Pour une Ol de progrès
Unë proposition de loi très importante
et très opportune vient d'être déposée
sur le bureau de la Chambre. Elle pose
nettement le problème des associations
dans toute son ampleur et elle est de
nature, si elle est volée, comme tout
porte à le croire, à substituer à la légis-
lation actuelle, compliquée, contr.adic-
toire, désuète, un statut légal des asso-
ciations conforme à l'esprit de progrès
et de justice dont doit être imprégnée
toute loi digne de ce nom.
A la suite des diverses lois de 1884,
1898, 1901, 1920, 1923 les groupements
Ou associations de citoyens en France (en
dehors des sociétés à but lucratif) se di-
visent en cinq grandes catégories qui
toutes ont des statuts légaux différents
associations non déclarées, déclarées,
d'utilité publique, mutuelles et syndi-
cats.
Les associations non déclarées sont
purement licites, elles n'ont aucune ca-
pacité, .aucun droit, aucun patrimoine.
Les associations déclarées peuvent ester
en justice et jouissent de la personnalité
civile, mais d'une petite personnalilé,
car elles ne peuvent recevoir ni dons ni
legs et ne disposent que des cotisations
dé leurs membres et des iocaux stricte-
ment nécessaires au but qu'elles se pro-
posent. Les associations d'utilité publi-
que peuvent faire tous les actes de la vie
civile, recevoir des dons e: des legs sous
le contrôle de l'administration, mais ne
peuvent posséder ou acquérir d'autres
immeubles que ceux nécessaires à' leur
fonctionnement. Les mutuelles peuvent
recevoir des dons et des legs avec auto-
risation de l'Etat, mais ne peuvent ac-
quérir ou posséder des immeubles que
jusqu'à concurrence des trois quarts de
leur avoir. Seuls de tous les groupe-
ments, les syndicats, par la loi de 1920,
ont obtenu la pleine capacité juridique
..ils ont le droit d'ester en justice et d'ac-
quérir sans autorisation, à titre gratuit
ou à titre onéreux, des biens, meubles
ou immeubles. Ici, plus de limitation,
-plus de restrictions résultant d'une in-
tervéntion de l'Etat, olùs de péril de
main-morte. Seuls, vraiment, ils jouis-
'sent du droit d'association.
Pourquoi cette difféienci anormale et
injustifiable de traitement entre les
groupements à but professionnel et les
aûtres associations de citoyens à but
charitable, scientifique, moral, patrioti-
que, sportif, etc. ? On en trouverait une
i première raison dans cette pression,
j cette menace continues qu'exercent sur
i les législateurs les syndicats et surtout
[les syndicats ouvriers par leur bulletin
-de vote, en vue de la réalisation de leurs
revendications. Il en est une autre, qui
heureusement perd de plus en plus de
sa valeur, mais qui n'en a pas moins
i joué le Tôle principal dans l'élaboration
de la législation concernant l'associa-
tion.
C'est que nos législateurs, trop imbus
-des théories étatistes de ia Révolution,
ont .agi comme si lé droit d'associations
était une faveur, une concession de
l'Etat omnipotent et non un droit natu-
i rel à l'homme. Cela est si vrai qu'ils ont
donné pour titre à leur loi de 1901
Loi sur le contrat d'association », deux
mots qui eurent d'être accolés ensemble,
puisque l'association est le contraire du
] contrat car, si la nature du contrat est
précisément d'établir des rapports entre
des parties à intérêts opposés, celle de
l'association est de grouper, de fusionner
des volontés dirigées dans un même
sens, dans un même but. Et cette erreur
se poursuit dans la rédaction des ,a.rti-
cles de la loi. A l'article premier, l'as-
sociation est définie une convention »
et l'article 2 confère à cette conven-
lion » la capacité juridique, ce qui est
un pur non-sens et qui démontre la
malfaçon de cette loi trop hâtivement
élaborée par des législateurs au-dessous
dé leur tâche.
De nos jours, heureusement, la véri-
table notion du droit d'association a fini
par pénétrer dans les esprits. L'homme
ne tient pas la faculté de s'associer à ses
semblables de la faveur do l'État il use
tout simplement de son droit naturel.
L'Etat :peut réglementer cet usage dans
l'intérêt de la chose publique, mais il
n'a pas à l'accorder, et encore moins à
l'interdire. Toute- associations, pourvu
que son but soit honnête, a donc droit
à la protection de l'Etat afin de vivre et
de se développer. Or, comment vivra-t-
elle, prospérera-t-elle si elle n'a ,pas une
vie propre, une personnalité, une capa-
cité juridique ? Cette personnalité, cette
capacité d'acquérir et de posséder décou-
3ent de son droit naturel à l'existence.
Ici encore FEtkt ne peut intervenir que
pour enregistrer et -garantir ces droits
inhérents à la nature même de Fasse- 1,
cation. Tel est le droit, généralement
admis.
Aussi, il ,a suffi que fût accordée par la
loi de le principe du droit d'asso-
ciation pour que peu à peu, sous la
poussée des faits, la loi trop étriquée
craquât de toutes parts.
Elle interdisait aux associations décla-
rées de recevoir des dons, des legs, des
apports. C'était les réduire à la pauvreté
ét entraver leur développement. Mais on
ne résiste pas à la vie ev, pour vivre, les
associations déclarées se procurent des
ressources en perpétuelle violation de la
loi, L'exécutif ferme les yeux le légis-
latif intervient de temps à autre pour
détendre les liens qui enserrent la li-
berté d',association et menacent de rom-
pre et c'est ainsi qu'il a consacré la
pratique actuellement généralisée des
souscriptions publiques, des fêtes de
charité, des tombolas, des spectacles
payants en faveur des associations il a
même exonéré des droits d'Etat certains
d'entre eux enfin, toujours sous la
poussée des événements et, de réclama-
tions bruyantes, après avoir accordé en
1920 la pleine c,apacité juridique aux
syndicats, il vient de oronettre la même
capacité aux associations de fonctionnai-
res transformées actuellement en syndi-
cats illégaux.
Vraiment, l'heure est venue de substi-
tuer à cette législation si complexe, si
diverse et si retardataire, un statut lé-
gal, uniforme pour toutes les associa-
tions, conforme à l'esprit de progrès, de
justice et d'égalité. Il u'es, pas bon pour
1 autorité de la loi qu'elle soit impuné-
ment battue en brèche pai- les faits elle
y perd toute force, tout prestige il y va
de l'intérêt général que la loi écrite se
mette en concordance avec le droit vi-
vant.
C'est le but que se proprosent les signa-
taires de la, nouvelle. proposition de loi
sur les associations MM. Groussau,
abbé Bergey, Champetier de Ribes, Per-
not, Oberkirch, de Kervenoaël.
Tout en conservant dans la loi da 1901
les textes qui maintiennent les justes
droits de l'Etat sur les associations en
vue de sauvegarder l'ordre public et
l'intégrité du pays, 'ls y introduisent un
véritable esprit de liberté, conforme au
droit, réclamé par le progrès et, d'ail-
leurs, mis en pratique déjà par tous les
pays civilisés. Désormais, toute associa-
tion régulièrement déclarée jouira de la
personnalité civile. Elle aura le droit
d'ester en justice, de recevoir tours, ap-
ports, d'acquérir sans autorisation à titre
gratuit ou à titre onéreux des biens,
meubles et immeubles. 11 n'y aura pas
lieu de distinguer entre associations à
but professionnel, charitable, scientifi-
que ou religieux, pourvu qu'elles soient
honnêtes et licites.
Une pareille proposition de loi ne peut
que' rencontrer la: faveur de toutes les
associations sans distinction. Grâce à
elle, elles pourront désormais non seu-
lement végéter, mais rivro d'une pleine
vie de liberté pour le plus grand bien de
1 Etat lui-même.
Le Parlement, en la votant, accom-
plira une belle œuvre de paix sociale,
en réparant l'erreur des .législateurs de
1Q01 et en- accordant enfin, à tous les
Français (la justice exige qu'aucune ca-
d'un droit naturel imprescriptible le
droit d'association.. ,̃••
Dom F.-J. Moreau
Fondateur et vice-président' de la
Ligué' des Droits du Religieux,
ancien combattant.
LA VIE QUI PASSE
« ha plus belle (Jmazone »
Bois de Boulogne reverni à neuf. le prin-
temps pour recevoir l'été planta des fleurs
nouvelles dans tous les massifs, un parasol
frais dans chaque table et des pavillons blancs
parmi les bosquets verts. Dans l'allée des
Poteaux des écuyères font trois petits tours et
ne s'en vont pas.
Des curieux s'alignent en haie comme pour
l'arrivée d'un souverain. Si chaque femme
est reine au moins sur un coeur épris, quel
effort pour un jury de discerner par un matin
Clair quelle est la plus belle amazone Concours
annuel qu'organise la Liberté et jury très pari-
sien, sous la présidence d'honneur de la duchesse
d'Uzès, et que préside avec*" toute la rigueur
d'un classicisme averti le baron du Teil.
A l'époque des quarante CV se contenter d'un
unique cheval à pattes. Durant qu'on traverse
l'Atlantique entre deux nuages suivre encore
d'un trot cadencé une.sente aux dix parfums
de bois jeune et d'herbes sauvages. Paradoxe
apparent, l'équitation connaît un renouveau. Le
matin, avenue des Acacias, vous croisez des
cavaliers de plus en plus nombreux. Influence
de la guerre qui familiarisa beaucoup d'adoles-
cents avec cette conquête de l'homme qui semble
le reconquérir à son tour. Puis le cheval cesse
de présenter la moindre utilité, devient un luxe
total et notre plaisir s'accroît d'un acte abso-
lument désintéressé.
Au pas. au trot. puis au galop. Ainsi que
dans le jeu de notre enfance les écuyères dé-
filent. L'amazone classique rallie la majorité
mais le haut de forme académique reste rare.
La cape s'allie mieux avec le gris des unes,
le bois de rose de certaines. Quelques montes
à califourchon. une jeune femme presque en
cosaque évoque un éphèbe de l'escorte de
Mazeppa et j'éprouve brusquement l'impression
que ce jeune homme correct qui la suit sort
d'Oxford, alors qu'il porte sans doute le plus
doux prénom du calendrier et deviendra une
bonne mère de famille.
Au. trot. puis au galop. La monte moderne
donne une sensation plus nette de sport. de
sûreté; mais le respect des traditions suscite
plus de grâces et le souple balancement du
corps appuyé sur la hanche devient un abandon
oblique et féminin à la double griserie de l'élan
et du contrôle sur l'animal.
Hommes de cheval réputés, clubmen blasés,
belles oisives en mal de footing pour conserver
le mannequin quarante-trois, arpettes faisant
l'atelier buissonnier jugent, discutent, ppposent
3 une opinion de connaisseur un argument bien
plus irrésistible, car né de cette impartialité que
donne l'incompétence.
Enfin à l'heure du porto on applaudit à la
consécration de Mlles Olivier Barclay, Raymonde
Gelot, Thierza Hunvrjn, restées fidèles à la
tenue classique, tandis que Mlle Martin conqué-
rait un succès mérité pour la mode de ce jour.
Lucien Farnoux-Reynaud
GRÈVE D'EXAMINATEURS
On sait que les professeurs de lycée qui
devaient prendre part aux jurys des exa-
mens de lundi, mardi et mercredi pro-
chains s'abstiendront très probablement de
venir à la Sarbonne.
Hier matin, les démissions affluaient.
Sur 300 professeurs, 190 avaient signé.leur
renoncement à siéger dans les jurys.
Ajoutons que l'autorité universitaire a
pris toutes les mesures pour leur rempla-
cement et que les fonctions sont d'ail-
leurs absolument bénévoles.,
M. Stresemann
au gouvernail
Nous avons toujours dit que l'Alle-
magne n'entrait à la Société des Na-
tions que pour la torpiller ou pour y
jouer le rôle d'arbitre de la paix euro-
péenne. Notre prédiction se réalise. Sans
avoir l'air d'y toucher, M. Stresemann
vient de réussir un-coup double. Il a
prouvé l'incapacité du Conseil de la
S. D. N. à résoudre n'importe quel pro-
blème intéressant les grandes puissan-
ces il s'est posé en médiateur entre
l'Orient bolèheviste et l'Occident, effrayé
des menées subversives de la III8 inter-
nationale. Reconnaissons-le, c'est bien
travaillé )
Avec un ensemble parfait, toutes les
questions épineuses ou délicates posées
à -cette session genevoise ont été écar-
tées, ajournées ou définitivement en-
terrées. Pas de solution nette au con-
trôle des destructions de forteresses de
la Prusse orientale, aux affaires de
Dantzig et de Memel, au régime de l'oc-
cupation rhénane, au désarmement, au
conflit albano-serbe, à la tension italo-
yougoslave, et j'en oublie..
Au cours des délibérations, les mem-
bres du conseil ont pu voir, non sans
surprise, M. Stresemann argumenter
avec force et tenir tête, non seulement
au délégué français, mais encore au
président, sir Austen Chamberlain, em-
pressé de se rendre aux observations'de
son honorable collègue allemand.
C'étaient là, d'ailleurs, débats sans
importance Une seule chose comptait
à Genève, au lendemain de la rupture
anglo-soviétique l'organisation d'un
front commun contre Moscou et la
IIP Internationale. Les massacres de la
Tchéka, consécutifs à 1"attentat de Var-
sovie, en offraient l'occasion opportune.
Un simple souci d'humanité pouvait et
devait inciter le conseil de Genève à se
faire l'interprète de la conscience indi-
gnée des peuples. Son silence ne ris-
qïiait-il pas de passer pour un aveu
d'impuissance ou pour une approba-
tion tacite des sauvages méthodes de
gouvernement des soviets .?
Mais M. Stresemann veillait. Il a su
habilement profiter de la situation d'une
Allemagne en apparence impartiale,
entre la Grande-Bretagne et l'U. R. S. S.
Tout en se défendant et en défen-
dant au conseil de tenter une inter-
vention concertée à Moscou, il a été seul
à prononcer publiquement les paroles
'fermes et circonspectes avisant les sa.
viets de l'intérêt qu'il y aurait pour eux-
mêmes aussi bien que pour la paix eu-
ropéenne à mettre une sourdine à la
propagande bolcheviste au dehors.
Spectacle curieux, paradoxal, et quel-
que peu inquiétant, que celui d'une
Europe amendée par une longue série
d'erreurs, de faiblesses et de dissensions
politiques entre vainqueurs de la grande
guerre, à choisir l'-Allemagne vaincue,
et responsable de ia révolution msse,
comme arbitre entre l'Angleterre et les
soviets
Le moins que l'on puisse dire de la
France, c'est qu'elle a joué le rôle le
plus effacé dans cette comédie, où elle
semble avoir -émis les destinées-de la
politique de Locarno aux bons soins
d une Allemagne dont il conviendrait
presque d'admirer la condescendance
à ne pas exploiter tout de suite ses
avantages évidents sur le Rhin et sur
les frontières de la Prusse orientale.
Où va l'Europe ? Genève n'apparaît
plus que'comme un navire sans bous-
sole. M. Briand et sir Austen Chamber-
lain en sont-ils encore les capitaines ?
On ne sait. Mais on ne peut pas nier
que M. Stresemann ait tenu, ces jours
derniers, la barre, au mieux des inté-
rêts supérieurs de l'Allemagne.
René Lara
LE DESARMEMENT NAVAL
La Conférence à trois
C'est lundi que s'ouvre, à Genève, la
conférence pour le désarmement naval,
dont le président Coolidge a pris l'initia-
tive à laquelle prendront part les Etats-
Unis, la Grande-Bretagne et le Japon. Les
séances se tiendront au siège de la Société
des nations.
Les délégations sont arrivées elles sont
composées de deux délégués principaux et
d'une grand nombre d'experts navals. M.
Hugh Gibson, ambassadeur. à Bruxelles, et
l'amiral Jones représenteront le gouver-
nement de Washington l'amiral Saïto,
gouverneur de la Corée et ancien ministre
de la guerre, et le vicomte Ishii, celui de
Tokio M. Bridgeman, premier lord de
l'Amirauté, et lord Cecil, celui de Londres.
Les Dominions, notamment la Nouvelle-
Zélande, l'Australie, l'Afrique du Nord et
le Canada, ont également des représen-
tants.
La France aura à cette conférence un
informateur,M, Clauzel, assisté du com-
mandant Deleuze l'Italie aura un obser-
vateur, le comte Ruspoli le Reich vient
d'en désigner un, à son tour, le lieutenant-
colonel Boetscher.
On sait que cette conférence, provoquée
par le mémorandum du président Coo-
lidge, en date du 10 février, a un objet
que le président de la République améri-
caine a pris soin de définir lui-mëme
étendre aux navires auxiliaires les princi-
pes adoptés à Washington pour la limita-
tion des effectifs navals.
Les pourcentages acceptés dans cette fa-
meuse conférence étaient pour les capital-
ships Grande-Bretagne, 5 Etats-Unis, 5
Japon, 3 France et Italie, 1,75. A Genève,
on aura donc à fixer, pour les trois na-
tions qui ont adhéré,,Idans quelle mesure^
ces pourcentages seront appliqués aux na-
vires de 10,000 tonnes et au-dessous.
Et tout d'abord, il faut dire que le Japon
a pris note que le gouvernement américain'
n'avait pas l'intention de soumettre des
propositions rigoureuses relativement à la
proportion des unités navales- non visées
par le traité de Washington et qu'il entend
ne pas accepter les chiffres 5, 5,- 3, .mais.
redonner un pourcentage de 5, 4, 4., Il
basera sa demande sur la question des ba-
ses navales de Singapour et des îles Hawaï.
L'annonce de l'exigence du Japon de se
voir attribuer un pourcentage égal à ce-
lui des Etats-Unis a causé dans les milieux
américains un profond mécontentement.
Ceux-ci, en effet, estiment que la propor-
tion trois est très suffisante pour l'em-
pire du Levant et qu'il est indispensable
que les Etats-Unis obtiennent le même
pourcentage que la Grande-Bretagne.
•A cette prétention, le Japon objecterait
qu'elle entraînerait un accroissement de la
marine américaine contre une réduction
des marines anglaise et japonaise.
Quant à la Grande-Bretagne, elle fera va-
loir la situation géographique de son im-
mense empire, la longueur de ses commu-
nications, la nécessité d'assurer son ravi-
taillement et, tout en se montrant disposée
à peser dans quelles mesures les principes
de Washington sont applicables aux navi-
res d'un tonnage inférieur, elle défendra un
plan de limitation arrêté par l'amirauté
britannique, qui assurerait aux unités de
sa flotte au-dessous de 10,000 tonnes la su-
périorité de 5 contre 4 aux Etats-Unis et
3 au Japon.
La délégation des Etats-Unis ne semble
pas avoir de plan de limitation arrêté
d'avance. Elle paraît, avant de s'engager,
vouloir connaître les dispositions des deux
autres puissances.
Enfin, l'important problème de l'arme-
ment de navires marchands sera vraisem-
blablement posé.
On voit à quels points Les questions à
résoudre sont complexes, comment les
thèses et les intérêts se heurtent et devant
quelles difficultés vont se trouver les négo-
ciateurs. Il leur faudra, sans doute, pour
s'entendre s'ils y arrivent de longs
jours, de laborieux pourparlers et beau-.
coup de bonne volonté.
Denys Meulhan
Les Échos
Les souvenirs de Farnborough.
Peu à peu s'en vont les objets d'art
et meubles précieux qui firent partie de
la collection de l'impératrice Eugénie
au château de Farnborough. Dans une
quinzaine de jours, on mettra en vente,
à Londres, un nouveau lot d'objets
ayant appartenu à la veuve de Napo-
léon III. Un des numéros les plus inté-
ressants est le fameux tableau de Win-
terhalter, où l'Impératrice est assise au
milieu de ses dames d'honneur et qu'on
a appelé le Décaméron.
Ce tableau, que la gravure a popula-
risé chez nous, représente la souveraine
sous les ombrages d'un parc, ayant à
sa droite la princesse d'Essling, la ba-
ronne de' Pierres èt.la comtesse Lezay
Marnesia, et, à sa gauche, la duchesse
de Bassano. Puis viennent la baronne
de Malaret, la marquise de Las Maris-
mas et 'la marquise de Lafour-Mau-
bourg. Un peu à l'écart, on remarque
la comtesse de Montebello, occupée à
nouer une gerbe de roses. C'est l'évo-
cation charmante de tout le second Em-
pire avec les toilettes de l'époque, d'une
grâce si féminine.
LE MANUSCRIT DE « CARMEN »
A FRANCFORT
Il y a quelques mois, décédait à Paris la
veuve de Georges Bizet, mariée en seconde
noces avec M. Strauss, l'avocat bien connu.
Elle lui avait légué le manuscrit de la partition
de Carmen à charge par Jui d'en faire cadeau,
quand if serait mort, à la bibliothèque de notre
Conservatoire. Cédant aux instances du ministre
de l'instruction publique et de M. Henri Expert,
bibliothécaire du Conservatoire, M. Strauss
s'était décidé à exécuter cette libéralité de son
vivant.
Mais il fallut passer par de nombreuses
formalités pour réaliser ce don; or, M. Herriot
tenait à ce que le manuscrit de Carmen figurât
en bonne place dans la section fançaise de
Francfort, à côté des manuscrits de Don Juan,
de la Damnation de Faust, de Pelléas, de Guil-
laume. Tell, de VAppassionata. Les formalités
furent abrégées de telle sorte qu'en huit jours
ce fut chose faite. Le 8 juin, à deux heures
précises, le manuscrit de Carmen était mis en
possession du bibliothécaire du Conservatoire;
et, le soir même, la précieuse partition, emballée
soigneusement, était apportée dans le train et
partait pour Francfort dans un compartiment,
sous la garde vigilante d'un envoyé spécial
des beaux-arts.
L'administration ne va pas toujours lentement,
comme il est facile de le voir. L. S.
C'est demain lundi 20 juin qu'aura
lieu, de 2 heures à 6 heures, à la Galerie
Georges Petit, 8, rue de Sèze, l'exposi-
tion particulière de la collection de
Mme de Palès. L'exposition publique
aura lieu aux mêmes heures, le
mardi J.1 juin,
Les terrains du Bois de Boulogne.
M. d'Andigné, conseiller municipal,
vient d'informer le préfei de la Seine
qu'il lui posera demain lundi une
question à la tribune au sujet des
erreurs figurant au cahier des charges
de l'adjudication du 2i juin, relative
aux terrains du Bois de Boulogne.
Ce cahier des charges n3 respecte pas
les décisions qui ont été prises par le
conseil municipal, relatives à la hau-
teur des hôtels à construire et des espa-
ces libres à laisser entre deux construc-
tions.
Brandt, i6, rue de la Paix, soldera
demain lundi 20 juin une collection de
manteaux, ensembles trois-pièces, robes
d'après-midi et du soir, fourrures, à des
prix exceptionnellement avantageux.
Vente au comptant.
Un congrès mozartien à Salzbourg.
Le Mozarteum, fondation, internatio.
nale destinée à propager le culte du
grand musicien dans tou'' les pays, orga-
nise du 3 au 7 juillet un congrès avec
un programme composé uniquement
.d'oeuvres du maître. D'abord un concert
sera donné par la Philharmonique de
Vienne, dirigée par son éminent chef
Bruno Walter. Puis,. dans ia .petite église
votive de Saint-Pierre, sera exécutée la
QrandçMesse •̃en-si bémol. §ous la con-
duite de B. Baumgartner cette Messe
avait été écrite pour petit orchestre et
l'église Saint-Pierre est pour elle le ca-
dre rêvé..
Le congrès aura une partie de musico-
graphie dans laquelle de.! savants liront
des rapports traitant des plus récente
découvertes concernant Mozart. Enfin,
dans. la cave du couvent Saint-Pierre,
sera donnée une soirée consacrée aux
œuvres bouffes et légères du musicien,
telles que l'Oie du Cair"- et le Directeur
de. Spectacles-
Voilv une série de fêtes intéressantes.
Malgré « Mon Talisman », saint Bar-
nabé et d'autres fétiches, assurez-vous
contré les ondées pendant la grande se-
maine de courses, en ayant toujours en
mains l'extra léger Mackintosch (550
grammes), l'Aeromac, Special English
Coat, vendu exclusivement chez
Sleator et Carter,
ii, rue des Pÿramides,
Tél. Louvre 51-42.
Le quartier des as de l'air.
Le conseil municipal de Quimperlé a
décidé de donner le nom de Lindbergh
à à la principale avenue de la ville, et
i ceux de Nungesser et Coli à deux autres
rues de Quimperlé.
L'aviateur Lindbergh a envoyé au
maire un télégramme pour le remer-
cier de l'honneur qui lui est fait.
De M. Alfred Moyne, à Barbizon
Lindbergh est parti, c'est dommage
Mais il emmène un passager,
Et ce compagnon de voyage
S'appelle le « Cherry Rocher »
L'exc.Ie des Américains en Europe.
On évalue à un peu plus de cinq cent
mille le nombre des Américains qui
visiteront l'Europe cette année. Dans
cette sympathique avalanche, Paris
tient naturellement la première place.
Une des raisons de la popularité de plus
en plus croissante de ces déplacements,
c'est que les Américains sont trop heu-
reux de s'éloigner, pendant l'été, de la
chaleur torride qui sévit à cette époque
aux Etats-Unis. De plus, la période des
vacances est plus longue là-bas que
chez nous. Elle commence dès la fin
de juin.
Le raid triomphal de Lindbergh a
fait de Paris, cette année, une sorte de
point de mire. La présence des Améri-
cains s'augmentera, au mois dé septem-
bre, par l'arrivée de la Légion a'niérT-
caine. Vingt navires sont retenus pour
transporter les passagers, dont un très
grand nombre ont pris part à la guerre
mondiale et sont heureux de revisiter
les lieux où ils ont combattu.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 19 juin
Région parisienne: vent modéré d'ouest; cet
très nuageux, éclaircies, quelques pluies et
ondées.
AUJOURD'HUI
10 heures. Salle Musset: Conférence sur
« Les plus beaux jardins du monde n.
14 heures. Courses à Auteuil (Grand
Steeple-Chase de Paris).
L'élection des Grandes-Carrières
Aujourd'hui scrutin de ballottage pour
l'élection au Conseil municipal dans ce
quartier.
Deux candidats restent en présence
M. Sabatier, candidat républicain
d'Union nationale, oui est arrivé en tête
avec 5,490 suffrages, et M. Thomas, so-
cialiste unifié, en faveur de qui s'est dé-
sisté le communiste Sadoul.
En réalité M. Thomas n'a pas hésité
endosser la triste livrée du commu-
niste, dont il porte les couleurs san-
glantes.
En iface du drapeau rouge et des sen-
timents de trahison qu'évoque le nom
de Sadoul, il est impossible que les p.a-
triotes de tous les partis. même du parti
socialiste, ne réagissent pas violemment
sur le nom de M. Sabatier, d'autant
ptus que, sur- la précédente élection,
plus de 2,000 électeurs se sont abstenus.
C'est plus qu'il n'en faut pour assu-
rer son succès.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
Tchang Tso Lin dictateur
Avant-hier, à Pékin, Tchang Tso Lin a
été nommé généralissime par les chefs
nordistes al:liés, pour la suppression des
rougets.
Cette nomination équivaut à celle de dic-
tateur. Tchang Tso Lin a le commande-
ment suprême de l'armée et de la marine,
le pouvoir de nommer le premier ministre
et ses collaborateurs, qui seront responsa-
bles devant lui.
Et hier l'instauration du maréchal a eu
li,eu dans la salle des cérémonies où se
déroulait l'instauration des présidents dé
la République. k
Tchang Tso Lin a prêté serment et pro-
noncé une courte allocution.
Les chefs militaires l'ont salué des trois
révérences protocolaires, tandis que l'ar-
tillerie tirait une salve de 101 coups
canon.
Le nouveau dictateur a donné au minis-
tère des affaires étrangères une réception
où de nombreux membres du corps diplo-
matique ont assisté, mais à titre particu-
lier.
Tchang Tso Lin a signé un décret nom-
mant Pan Fou, l'industriel bien connu,
premier ministre. D. M.
Lire en 2e page
LE GRAND STEEPLE DE PARIS
Nos pronostics
Le Coq
nans le maquis politique
FORCE ET RAISON
Le gouvernement a pu se rendre
compte de l'effet déplorable produit sur
l'opinion publique par son attitude in-
certaine vis-à-vis des communistes et
notamment dans l'affaire Doriot. Toute
la presse lui a marqué combien les dé-
mentis qu'il se donne à lui-même lui
sont funestes. .«
Nous le déplorons d'autant plus que
nous ne pouvons pas ne pas songer au
gâchis qui suivrait fatalement la chute
du cabinet Poincaré. Ce serait de nou-
veau le Trésor au pillage, la confiance
envolée, le salut du franc compromis.
Nous sentons trop l'intérêt national de
l'expérience Poincaré pour ne pas nous
inquiéter de la voir interrompue. Mais
les cabinets sont comme les régimes, ils
ne succombent jamais que sous le poids
de leurs erreurs. L'erreur du cabinet
d'union nationale c'est de ne pas gou-
verner. La formule de salut public
dans laquelle il s'est installé aux affai-
res lui en fait cependant un devoir.
Je sais bien que gouverner n'est ja-
mais une action facile, et qu'elle est
encore plus difficile pour un cabinet
formé d'éléments hétérogènes et dont
les membres n'ont pas une doctrine en
commun. Pour gouverner, c'est comme
pour faire la guerre il faut, selon la
vieille formule de l'état-major, avoir un
but et un plan.
Quelle est la.doctrine au nom de la-
quelle nos gouvernants ont déclaré « le
communisme voilà l'ennemi » ? Le libé-
ralisme 1 Nous avons entendu M. Bar-
thou nier que le conflit fût une ques-
tion de forces, et opposer le droit à la
force prolétarienne mise en mouvement
par les communistes. Mauvais terrain,
disions-nous alors. Le libéralisme n'est
que la formule du doute. Vous avez be-
soin d'un principe d'action or,. le doute
n'est pas un principe d'action. L'affaire
Doriot montre à quel point nous avions
raison. Dirigeants et juristes ont douté
de leur droit. L'Humanité se glorifie de
les avoir fait reculer, et M. Doriot con-
tinue à haranguer le peuple en vue de
l'extermination de la classe capitaliste.
Pour lutter avec fermeté, avec succès,
contre la Révolution, il faudrait admet-
tre d'abord que le fait social a quelque
chose d3 primordial, d'antérieur et de
supérieur aux volontés humaines. Ceux
qui se placent à ce point de vue ont la
conviction qu'en défendant l'ordre, ils
défendent les conditions nécessaires à
leur vie nls défendent, comme dit le
peuple, leur peau. Mais si la société ne
nous paraît qu'un contrat, nous en arri-
vons assez vite à croire que les hommes
sont libres de le déchirer.
La lutte, aujourd'hui, n'est nulle-
ment, comme l'affirmaient à la Cham-
bre les socialistes et certains radicaux,
entre la liberté de penser et la non li-
berté do' penser elle est entre des répu-
blicains désabusés, sceptiques, las, qui
ne savent plus imposer au peuple fran-
çais leur vision du monde, et une secte
décidée à tout faire pour gouverner
strictement et despotiquement les es-
prits. Contre ces gens-là, la force a sa
valeur. Au gouvernement a mettre « au-
tant de raison dans la force que de force
dans la raison C'est pour lui et pour
nous une question de vie ou de mort.
Curtius
Les difficultés gouvernementales
Après le retour de Doriot
La réforme électorale
PAR M. GAËTAN SANVOISIN
Quand, avant-hier soir, M. Doriof eut
achevé sa harangue devant les sept
mille auditeurs communistes du Cirque
de Paris, les assistants patriotes qui se
trouvaient là confrontaient amèrement le
maquis de la procédure eu les exigences
du salut de l'Etat, ils ne pouvaient par-
venir à accorder l'un et l'autre.
Et, hier, au cours de l,après-midi, la
note officieuse qui suit a insuffisam-
ment satisfait leur attente
On a appris hier que M. Doriot, député
communiste, avait formé un pourvoi en
cassation contre l'arrêt du 20 mai 1927, le
condamnant définitivement à 13 mois üe
prison et 3,000 francs d'amende en appli-
cation des lois de 1881 et 1894.
En vertu de l'article 373 du code d'ins-
truction criminelle, ce pourvoi, qu'il soit
recevable ou non, entraîne le sursis à
l'exécution de l'arrêt jusqu'à la décision de
la cour de cassation.
C'est pourquoi M. Doriot n'a pas été ar-
rêté.
Dans combien de temps la chambre cri-
minelle, chargée d'examiner le pourvoi,
pourrait-elle se prononcer ? Des renseigne-
ments que nous avons recueillis, il résulte
que la décision de cette juridiction inter-
vient, en général, dans un laps'de temps
variant de un à trois mois, mais que rien
n'empêche qu'il soit abrégé.
On peut prévoir aisément le scénario,
si la juridiction suprême n'y met ordre-:
Le député communiste va se présenter,
comme il l'a f.ait annoncer pompeuse-
ment dans les couloirs de la Chambre,
davant ses pairs ». Cette séance de
commission, apparaît dès maintenant
comme une odieuse complaisance. Do-
riot aura toute licence ensuite de se li-
vrer, du haut de la tribune parlemen-
taire, à une manifestation dont il ména-
bera habilement le seins et la portée.
La troupe soviétique de M. Cachin et
l'officine de YHumanité amplifieront,
pour leur public trop nombreux et trop
crédule, l'importance de la publicité ré-
volutionnaire permise par le gouverne-
ment. Et, une fois ce plus, des discours
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.66%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.66%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc /ark:/12148/bd6t51438338x.highres The Romanic review : a quarterly journal devoted to research, the publications of texts and documents, critical discussions, notes, news and comment, in the field of the romance languages and literatures / edited by Henry Alfred Todd and Raymond Weeks /ark:/12148/bpt6k119586.highres
- Auteurs similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"L'Afrique du Nord illustrée : journal hebdomadaire d'actualités nord-africaines : Algérie, Tunisie, Maroc /ark:/12148/bd6t51438338x.highres The Romanic review : a quarterly journal devoted to research, the publications of texts and documents, critical discussions, notes, news and comment, in the field of the romance languages and literatures / edited by Henry Alfred Todd and Raymond Weeks /ark:/12148/bpt6k119586.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k540920f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k540920f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k540920f/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k540920f/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k540920f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k540920f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k540920f/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest