Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-05-07
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mai 1927 07 mai 1927
Description : 1927/05/07 (Numéro 18111). 1927/05/07 (Numéro 18111).
Description : Note : supplément littéraire de 2 pages à... Note : supplément littéraire de 2 pages à l'intérieur.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540877h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
18111 C 5 h. du matin) PARIS ET DÉPARTEMENTS: 25 CENTIMES h. dU matin) SAMEDI 7 MAI 1927
EDMOND TARBE ET HENRY DE PÊNE
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ARTHUR MEYER
̃ Directeur (1879-1924)
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RENÉ LARA
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ADRESSE TELEGRAPHIQUE i GAULOIS PARIS
Comment naquit
une œuvre illustre
La version primitive des Misérables,
(complètement inédite, paraît ces jours-ci
i sien librairie, aux éditions Baudinière. Sous
r-fl® titre Les Misères,- «elle révèle des vanian-
'tes et des premiers jets dont l'intérêt est
;icohsidérablé pour la connaissance plus
j (profonde du génie de Victor Hugo. Nous
/.devons à la longue et fidèle amitié que
!M. Gustave Simon porte au Gautois le pri-
[ivilège de publier ici un passage de la
remarquable préface écrite par lui pour
•l'ouvrage. Grâce à l'exécuteur testamen-
taire du poète, qui vit ainsi dans la fami-
jliarité de documents ignorés, nos lecteurs
¡!Vont connaître mieux et pénétrer davan-
itage le labeur et la pensée du prodigieux
'(écrivain.
C'est le 17 novembre 1845 que Victor
IHugo commence à écrire il interrompt
parfois son travail, mais rarement. Son
manuscrit relate d'ailleurs soigneuse-
Iment les causes d'interruption tantôt,
iKs'est une grave maladie de Mme Victor
Hugo tant qu'elle a été en danger, il a
Abandonné son roman tantôt cé sont,
jfe, la Chambre des pairs, lés fameux
procès racontés dans Choses Vues plus
[tard, il s'esf foulé le pouce de la main
droite impossibilité de tenir une
plume. Du reste, des dates, lisibles au
cours du manuscrit, jalonnent et éta-
blissent la marche fiévreuse du travail.
'Donnons seulement celle-ci, qui montre
quelle ardeur Victor Hugo apportait à
!achever son roman.
« 28 novembre 1847. Je ne dîne
plus qu'à neuf heures, afin d'allonger
[ma journée de travail. Je ferai ainsi
pendant deux mois pour avancer Jean
ffréjean. »
Il l'avance si bien que, le 2 décembre
i847, la troisième partie est presque ter-
minée. Il songe alors à signer avec ses
éditeurs une convention complétant son
traité du 31 mars 1832.
Dès le 1èr janvier 1848, il se remettait
'au travail. Il poussa fort loin le scru-
pule, voulant se documenter et n'osant
se fier qu'à lui-même, il se mit brave-
ment, à 46 ans, ù suivre les cours de la
'Faculté de droit. Peu d'écrivains actuels,
'je' crois, pousseraient jusque-là le souci
de l'exactitude.
Le 24 février survint la Révolution.
Peut-être, après tout. n'était-ce qu'une
bourrasque ? Le roman était fort avancé,
mais comment Victor Hugo aurait-il pu.
;entraîné comme il l'était dans la politi-
que, se soustraire aux drames de la
rue? Ah Les Misères il les abandon-
nait au moment où il touchait au but.
Sait-on ce que réservent les révolu-
tions ? Peut-on prévoir leur durée, leurs
conséquences ? L'écrivain céda le pas
au combattant. Son travail était sus-
pendu. Pour combien de temps ? Il ne
se doutait guère que les événements lui
auraient imposé une trêve aussi longue,
car c'est en août seulement qu'il
put reprendre son travail (c'est son
.taot). On lit, en effet, sur une chemise
« Je me prépare à le reprendre après
itrois ans et six mois d'interruption pour
cause de révolution. » Ah il ne perd
pas son temps, il écrit de nouvelles
pages, et avec quelle fièvre II n'était
pas au bout de. ses peines et de ses sur-
prises survint le Coup d'Etat. C'était
l'exil. Il ne lui restait plus à faire que
'la cinquième partie, il l'écrivit hors de
France.
On voit par cet aperçu que le roman
'se développait sans lacunes et que l'oeu-
vre aurait pu être publiée avant le Coup
d'Etat si l'auteur avait eu le temps
ne eût-ce qu'un temps bien court
d'écrire sa dernière partie.
Nous devons exposer maintenant coin-
ment nous sommes parvenus à reconsti-
tuer le texte des Misères.
Les deux versions l'ancienne et la
définitive, fraternisent dans le même
manuscrit, elles fraternisent si bien
qu'elles s'étreignent mettez dans un
panier des échevaux de laine ou de soie
de grosseur différente, mais emmêlés,
débrouillez-les et repelotez-les. C'est
une tâche assez ardue qui pourrait pa-
raître monotone sur des objets inani-
més, mais qui est bien intéressante
quand il s'agit d'une matière aussi vi-
vante que la prose de Victor Hugo.
Quelle curiosité, quelle surprise, quelles
comparaisons elle provoque car il
s'agit d'un manuscrit, et celui-là est un
guide qui n'est pas toujours complai-
sant, mais qui est sûr, en dépit des pe-
tits pièges qu'il vous tend.
Le papier d'abord, voilà un aimable
conseiller. Victor Hugo s'est servi pour
Les Jliscsres d'un papier bleu pâle à
cette époque il utilisait le recto et le
verso de la page. Quoi de plus simple 1
Suivons, la route est droite il n'y a
pas d'embranchements, mais arrivé au
bout de cette route, on rencontre un
obstacle au bas d'un chapitre, écrit en
exil, on lit une remaique, ou, si vous
voulez, un écriteau « Fin du papier
sur lequel j'avais écrit Les nlisères et
que j'avais emporté avec le manuscrit. »
On est un peu dans la situation du
clievàl qui se cabre lorsqu'il s'agit de
sauter un mur. Mais nous avons heu-
reusement un guide obligeant. C'est
Vietor Hugo lui-même, car par un pri-
vilège spécial il a eu plusieurs écritu-
res Pour les Misères, nous n'en cons-
tatons que deux, celle de 1845-1848,
fine, menue, égale, penchée, puis celle
de 1848 à 1851, droite et renversée,
changement motivé par l'habitude de
prendre des notes dans les assemblées
sans table ni pupitre puis la tâche de
déchiffrement se compliquè. Victor
JHugo n'est pas homme à se recopier
il. est souvent amené, lors de la révision,
en 1860, à ajouter au texte ancien
quinze ou vingt lignes nouvelles, faci-
les à reconnaître d'ailleurs, car un
changement s'est encore opéré dans
l'écriture devenue plus ferme, plus ap-
puyée il lui arrive de biffer une par-
tie du texte ancien qui ne s'accorde pas
avec le nouveau, il faut donc découvrir
sous les ratures le texte priinitif pour le
rétablir et le rétablir seul.
Tout à coup on se heurte à des pages
entières, sillonnées de barres horizon-
tales, signe qu'elles sont destinées à dis-
paraître, à être remplacées par le texte
nouveau: Pour nous ce texte nouveau
doit disparaître, et ce sont ces pages
barrées du haut en bas qu'il convient
de rétablir. C'est parfait, rétablissons-
les mais 'la suite ? où est-elle ? Car
voici un défilé de nombreuses pages,
mais des pages des Misérables ici c'est
le chapitre du Conventionnel, que Vic-
tor Hugo, pair de France, n'aurait
même pas songé à écrire là, c'est l'épo-
pée de Waterloo plus loin, tout un
livre les amis de l'A.. B. C., d'où se
détache, en particulier, la sévère figure
d'EnjoIras personnifiant aux yeux du
proscrit la République.
La suite ? nous la trouvons quinze,
trente ou quarante pages plus loin.
Quelquefois il faut s'orienter dans une
forêt de lettres alphabétiques où des
bis, des-ter, voire des quater, vous atten-
dent au tournant de la page. Halte-là
des intercalations vous guettent grâce
à cette profusion de. chiffres, de signes,
de renvois, vous arrivez bien à recons-
tituer Les Misérables, mais Où sont les
pages anciennes qui étaient les agents
de liaison avec le texte des Misères
qui se poursuit bien plus loin ? Il y a là
une grave lacune. Le texte primitif est
incomplet, voilà donc notre tâche in-
terrompue. Il y a là un fossé allons-
nous pouvoir le' franchir ? A quels saints
nous vouer ? A Victor Hugo. Nous ne
voulons pas admettre que Victor Hugo,
qui ne détruisait rien, pas même les
brouillons utilisés ou transformés, ait
pu anéantir les pages premières des
Misères. Nous avons sous la main le
volume du Reliquat de l'édition de
l'Imprimerie nationale, notre suprême
espérance et notre suprême pensée,
feuilletons-le. Eh oui, nous les avons
fait relier, ces pages inédites, les voilà.
Ce sont bien elles, ce sont bien celles
qui nous manquaient et elles sont fort
curieuses elles ont plutôt plus d'aban-
don, nous dirions volontiers plus de réa-
lisme dans les termes dont se servent
les personnages qui concourent à la ra-
pidité de l'action par la brièveté de
leurs répliques.
Nous offrons donc aux lecteurs l'œu-
vre première, enrichie de notes que
Victor Hugo avait cru devoir inscrire
dans son manuscrit.
Ce qui donne un prix inestimable à
cette reconstitution des Misères, c'est
qu'elle nous révèle, par l'étude du ma-
nuscrit et des notes, les sentiments d'un
jeune homme qui, dès l'âge de vingt et
un ans, s'intéressait passionnément aux
questions sociales. Il ne prévoyait pas
alors le rôle politique qui lui était ré-
servé. Pourtant il se documentait déjà.
Les idées sociales ne lui étaient pas ins-
pirées par le désir de se créer une popu-
larité de tribun. Nous avons la preuve
que déjà dans sa jeunesse il était un fer-
vent apôtre de la pitié.
Gustave Simon
exécuteur testamentaire
de Victor Huga.
LA VIE QUI PASSE
Une répétition
au théâtre de Delphes
• Delphes, 1er mai.
Delphes est rendue aux temps héroïques; ses
chemins désaffectés ont reconnu tout un. peuple
aimé d'Apollon: joueurs de Ilûte et de cithare,
comédiens, chorèges et coryphées, vêtus de la
chlamyde et chaussés du cothurne. Parmi ces
apparences familières, les grandes ombres se
réveillent, les pierres mutilées se souviennent
et, sur les socles renversés, les héros se re-
dressent.
Au théâtre creusé dans les flancs du Parnasse,
on répète Prométhée enchaîné. C'est bien
ici la place marquée par son destin, entre ces
rocs convulsés, farouches, inaccessibles aux hu-
mains pour l'amour desquels il souffre, à la
portée seulement des dieux qui se vengent, car,
avec son cœur d'homme sous son front d'Olym-
pien, il est maintenant plus grand qu'eux et il
porte le secret de leur avenir.
Voici le choeur des Océanides, et dans leurs
chants frémissent sa colère, son orgueil et son
désespoir. Elles évoluent dans la douleur, sous
les plis dociles de leurs tuniques éclatantes où
se jouent le soleil et le vent, et leurs silhouettes,
qui se détachent sur les pentes calcinées des
Phœdriades, semblent échappées d'un vase de
terre cuite retraçant quelque rite funéraire. Les
lignes et les couleurs composent avec les sons
une eurythmie profonde où toutes les vibrations
de l'âme prennent une ampleur émouvante.
J'ai reconnu, parmi ses compagnes, la femmes
qui pénétra si loin dans l'âme antique et dont la
ferveur imagina ces fêtes des 9 et 10 mai ( '1 se
trouveront réunis, dans un fidèle hommage à la
lointaine patrie, les héritiers spirituels de la
civilisation grecque. Le Prométhée, « ce titanique
hiéroglyphe eschyléen ainsi que le désigne
Angelo Sikelianos le poète dont un ouvrage
vient de ressusciter Je mythe delphique n'est-
il pas de tous les drames grecs dominant les
siècles de leur symbole éternel, le mieux qualifié
pour accueillir les hommes modernes au foyer
antique et raviver en eux la flamme allumée par
la Grèce sur tous les sommets de i 'esprit?
Nous avons voulu, nous dit Mme Sikelianos,
rendre au drame antique, habituellement défiguré
par l'amputation qu'on lui fait subir de la musi-
que et de l'orchestique, son caractère essentiel,
en rétablissant l'union intime de Qa poésie, de
la musique et de la danse. Le drame d'Eschyle
ou de Sophocle, tel que le représentent nos
scènes modernes, paraîtrait sans doute d'une bar-
barie inouïe à un Athénien du cinquième siècle,
à qui la musique était nécessaire pour éprouver
le mouvement de la poésie, autant que les évo-
lutions du chœur pour en réaliser l'expression.
Un seul rythme, celui de la passion, déplaçant
les sons et les lignes.
» Une longue étude des vases grecs m'a per-
mis de retrouver les attitudes et les gestes sus-
ceptibles de contribuez à cet accord intime; la
musique a été composée sur les modes tradition-
nels grecs, d'après les fragments pu se rencon-
trent les rythmes usités dans les choeurs d'Es'
chyle et de Sophocle. Le concert de musique
liturgique byzantine, qui figure au programme
des fêtes, révélera la richesse mélodique de cette
musique dont la notation européenne ne peut
donner qu'une idée très imparfaite. Quant aux
costumes, ils ont tous été tissés à la main. J'ai
travaillé longtemps pour retrouver la manière
de tisser des anciens, qui faisait tomber les
étoffes avec ces plis souples et lourds que l'on
voit aux statues et qu'aucun tissage mécanique-
ne saurait obtenir. Je n'aime pas l'à-peu-près
moderne, engendré par le règne de l'imitation à
bon marché, qui prive en même temps les riches
de matières précieuses et les pauvres de matières
grossières mais, résistantes, qui durent toute
une vie.
n L'exposition d'art populaire, qui entraînera
nos hôtes jusqu'au pittoresque village d'Arak-
hova, montrera ce qu'on peut attendre de cette
renaissance des petits métiers, que j'encourage
de toute ma foi, dans un pays comme le nôtre,
encore peu ouvert à l'industrialisme moderne et
où se sont perpétuées, parmi lés' artisans des
campagnes, les meilleures traditions byyzantines.
Imagine-t-on ce que représente l'organisation
de ces fêtes dans ce site désolé ? Il a fallu élever
des pavillons pour loger tout un monde athlètes,
acteurs, musiciens: avec des matériaux :nus
de fort loin construire une scène, aménager
le stade, en vue des jeux gymniques, organiser
des transports pour les spectateurs qui passe-
ront la nuit à bord, en rade d'Itéa, dresser les
tentes où ils prendront leurs repas au son des
flûtes des bergers du Parnasse.
L'heure du repas nous a conduits près du
sanctuaire d'Athéna, loin de tous ces trésors où
les passions se dispufaient, sur une terre sans
entrailles, pétrifiée dans l'épouvante, à coups
de prodigalités, les faveurs du dieu. Ici, le
paysage s'attendrit en des replis pleins de dou-
ceur, il s'incline vers la vallée qui s'enfuyait,
comme étranglée par la peur, vers le bleu golfe
de Corinthe. Et, dans les enclos sacrés, les oli-
viers augustes semblent frémir d'une présence
secrète, comme, si de leurs pathétiques racines ils
aspiraient tous les songes de la terre pour en
nourrir le coeur de quelque hamadryade.
Robert-Etienne
Un défi aux pouvoirs publics
Le cartel des fonctionnaires n'a pas
tardé à manifester sa malfaisance. Il
lance aujourd'hui au gouvernement un
défi injurieux. Nous avons relaté en
leur temps les menées autonomistes et
antifrançaises de l'instituteur Rossé,
président de la Fédération des fonction-
naires d'Alsace et de Lorraine. Elles lui
avaient valu la destitution, à la suite
d'un procès qui s'était déroulé devant
la cour de Colmar. La Fédération des
fonctionnaires ayant réélu M. Rossé
comme président, le gouvernement' a
1 donné l'ordre de suspendre toutes i-ëjar
tions avec cette Fédération.
Le « cartel des fonctionnaires » vient
d'envoyer, de son siège social, la Bourse
du travail, à la Fédération alsacienne ce
télégramme
Après coup de force qui frappe Fédéra-
lion fonctionnaires Alsace-Lorraine et que
qualifions odieux alycs de -pouvoir, tenotts
1 vous affirmer notre solidarité et sympa*
thic. Sommes ltersuadés Fédération sortira
victorieuse tutte engagée. Ministres pas-
scttt, organisations restent.
Un pareil texte se passe de commen-
taires. L'impertinence en a quelque
chose d'éclatant. L'accent de révolte et
l'ironie qui percent dans tous les.ter-
mes de ce message procèdent de l'Inter-
nalionale et de la Carmagnole. et si nos
gouvernants laissent passer de tels pro-
pos, c'est que vraiment l'Etat français
est mûr pour la déchéance et la décom-
position.
M. Sarraut répète qui veut l'enten-
dre qu'il est décidé à défendre « la lé-
galité républicaine et l'intégrité de la
patrie n. Voilà une sinistre occasion de
passer de la parole aux actes. C'est aussi
bien la légalité républicaine, que Vinlé-
grité de la patrie qui sont mises en
question par le cartel des fonctionnai-
res. Son intervention en Alsace et dans
une pareille affaire est monstrueuse.
Nous allons voir ce que valent les fou-
dres du ministre de l'instruction publi-
que ?
La Traversée de 'Atlantique
Sans nouvelles de Saint-Roman ?
Nous avons signalé hier le départ de
Samt-Louis-du-Sénégal du capitaine de
Saint-Roman. Prenant son vol avant-hier
jeudi à 6 h. 27, Saint-Roman, qui de-
vait donner de ses nouvelles toutes les
demi-heures, n'a émis de message qu'à
i h. 42, c'est-à-dire 1 h. 15 après son dé-
part.
Depuis ce moment on fut sans nouvelles
directes de l'aviateur. Seul un radiotélé-
gramme intercepté à 0 h. 35 annonça que
l'avion avait survolé l'île Fernando de No-
ronha située à 200 kilomètres de la côte
américaine (Port-Natal).
Londres, 6 mai.
On mande de Rio-de-Janeiro à l'agence
Reuter
« On n'a encore reçu jusqu'ici aucune
nouvelle concernant le sort du capitaine-
aviateur de Saint-Roman, qui a quitté la
côte ouest d'Afrique pour tenter la traver-
sée de l'Atlantique jusqu'à l'Amérique du
Sud. Tous les essais qui ont été tentés
jusqu'ici pour communiquer par T. S. F.
avec l'aviateur disparu ont échoué et on
éprouve beaucoup d'inquiétude à son su-
jet on pense, cependant, que le capitaine
de Saint-Roman pourrait avoir débarqué
sur quelque point isolé de la côte et que son
appareil de T. S. F. soit dérangé. »
Nungesser au Bourget
Nungesser a conduit hier de Villacou-
blay au Bourget son hydravion trans-
atlantique.
« L'Oiseau Blanc » a évolué une ving-
taine de minutes au-dessus de l'aérodrome
entre 1,000 et 1,500 mètres. Après un atter-
rissage impeccable, l'appareil a été garé
dans un hangar du 34e régiment d'avia-
tion. Une équipe d'ouvriers a commencé le
démontage du train d'atterrissage qui va
être remplacé par un train plus robuste
pour le départ en pleines charge. Ce tra-
vail ne demandera que quelques heures.
Curtius
Mais on informait, à 20 h. 50, que contrai-
rement à ce que l'on pouvait espérer, le
dînait n'aura pas lieu aujourd'hui.
Les aviateurs américains
partiraient cette nuit ?
New- York, 6 mai.
On annonce cet après-midi que les avia-
teurs américains Lloyd Bertaud et Cham-
berlain ont l'intention de prendre le dé-
part cette nuit, à bord de leur avion Bol-
lanca à destination de Paris. (Pndio.)
S.A.I. la Princesse Napoléon
à Paris
S. A. I. la princesse Napoléon née
princesse Clémentine de Belgique, est
arrivée hier à Paris, venant de Bruxel-
les. Elle assistera ce matin à la messe
qui sera célébrée, à midi, en l'église
Saint-Augustin, pour le repos de l'âme
de S. A. I. le prince Napoléon.
La Princesse a exprimé, croyons-
nous, le désir formel que son voyage
en. raison du pieux anniversaire qui
le motive conservât un caractère de
stricte intimité. Il n'est donc pas prévu
que d'autres hommages que ceux des
humbles puissent avoir, durant ce pre-
mier et bref séjour; accès auprès d'elle.
Et l'on assure que ses seules visites se-
ront pour le tombeau de l'Empereur et
pour la dalle du Soldat inconnu.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
Les Révolutionnaires
gagnent du terrain
Décidément, la politique des concessions
et des atermoiements ne réussit pas en
Chine. Les gouvernements nationalistes
ont acquis la conviction que lys cinq puis-
sances alliées n'exigeraient aucune sanc-
tion pour le pillage de Nankin et ils se
sentent très forts. Il est à peu près certain
que l'action isolée et énergique préconisée
par lés. résidente britanniques ne se pro-
duira pas et les mêmes gouvernements na-
tionalistes se sentent encore plus forte.
Mais ce sont surtout les révolutionnaires
qui profitent de cette atonie des puissan-
ces européennes. Elle leur permet de
fortifier leurs positions. On signale l'arri-
vée à Shangltaï de nombreux fonctionnai-
res soviétiques, qui de là se sont dirigés
sur Hankéou, où Moscou pense renforcer
son centre de renseignements et de propa-
gande.
Pour l'instant, MM. Chen et Borodine
s'efforcent d'éviter tout incident avec les
étrangers, afin de ne pas refaire l'union
rles Européens, Ils renoncent à la violence
et espèrent améner l'Angleterre à compo-
sition par la lutte économique.
L'action révolutionnaire sino-russe n'en
reste pas moins dirigée contre la Grande-
Bretagne. Mais ses dirigeants se sont tres
bien rendu compte que si la situation ac-
tuelle' se perpétuait, le commerce anglais
sur le Yang-Tsé serait réduit ii néant, que
des difficultés .se produiraient, et ils espè-
rent que pour éviter l'une et l'autre de ces
circonstances, le gouvernement anglais
consentira des concessions.
La presse anglaise en Chine parle de
conciliation, ce qui prouve que ce calcul
n'est pas dépourvu de justesse. On es-
compte pourparlers et accord. Bref, les Ar,
glapis courent présentement le risque d'être
les mauvais marchands d'une politique
d'atermoiements qu'ils ne semblaient pas
tout d'abord décidés à poursuivre.
Denys Meulhan
Les Échos
Le pavillon naval du roi George.
Quand le président de la République
arrivera à Douvres le 16, il sera reçu
par la garde navale qui, venue spéciale-
ment, déroulera pour la première fois
le pavillon qui représente les couleurs
du Roi dans la marine royale. Ce pavil-
lon fut présenté seulement l'année der-
nière.
On sait qu'un dîner auiw lieu en
l'honneur du Président, le soir même de
son arrivée, au palais de Buckingham.
Le Président rendra sa politesse au Roi
le lendemain à l'ambassade dj France.
Un dîner aura lieu également au minis-
tère des affaires étrangères le 18. Le
prince de Galles assistera à ce dîner.
Enfin, le prince Henry d Angleterre et
le prince Arthur de Connaught assiste-
ront à la réception du Guildhall que
présidera le lord-maire.
Pendant son séjour en Angleterre. M.
Doumergue visitera la ville universi-
taire d'Oxford.
L'expert Dusausoy excelle en l'art de
da monture. Il met en valeur les pier-
res précieuses par un choix judicieux
des couleurs et de la forme du bijou.
Le consulter pour achat ou transforma-
tion, c'est s'éviter toute déception. Ma-
gasin et bureaux 41, boulevard des
Capucines.
Le prix du pain à Paris.
Ainsi que nous le faisions prévoir il y
a huit jours, la commission consultative
départementale "hargée de fixer le prix-
limite des farines pa'nifia'bles vient de
se prononcer pour un relèvement sensi-
ble de la cote officieuse et pour une
augmentation nouvelle du prix du pain,
l'un et l'autre « justifiés » par la forte'
hausse qui s'est produite sur les blés.
Elle a, en. effet, hier matin, porté la
cote officieuse de 232 à 236 francs et dé-
cidé que le pain serait vendu 2 fr. 20
le kilo à partir du 12 maL
La mauvaise plaisanterie continue.
A propos de Marcelin Berthelot.
Un de nos abonnés, le.prince d'Altora
Colonna de Stigliano, nous communique
des précisions sur les oremières réalisa-
tions de synthèses' organiques dont
Marcelin Berthelot put s'inspirer dans
ses travaux
« Les premiers travaux de Berthelot
datent de Or Wôhler en 1828, Lie-
big en 1832 et 1834, Kolbe en 1845 et
d'autres savants avaient déjà réalisé des
synthèses organiques. Les synthèses de
l'urée (1834), de l'alcool (Henri Hennel,
trente ans avant Berthelot), de la série
des hydrocarbures, des acides monoba-
siques, formique, acétique des compo-
sés azotés, de l'acide cyanhydrique, etc.,
sont antérieurs à 1850. »
^De Mme Leblond,à Boulogne-s.-Seine
Lorsqu'au printemps, parfois, la bise
Souffle âprement sur le verger,
Qu'elle épargne au moins la cerise
Pour la liqueur « Cherry-Rocher »
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 02 (+0 01). Dollars, 25 525
(+0 005). Belaa, 354 50 (–1 00). Lire,
134 50 (+0 50). Franc suisse, 490 50 (sans
changement). Peseta espagnole, 452 (+
Florin hollandais, 1,022 (+0 75).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 124
Dollar, 25 50.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 7 mni
Région parisienne: vent variable, beau eud-
est. Temps nuageux, orageux. Quelques pluies
orageuses ou orages.
Température sans changement..
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Vincennes.
La Fête nationale de leanne d'Arc
Une circulaire du ministre de l'intérieur
M. Albert Sarraut, ministre de l'inté-
rieur, vient d'adresser aux préfets la
circulaire suivante relative à la célébra-
tion de la fête nationale de Jeanne
d'Arc
Je vous rappelle qu'il vous appartient de
prendre les dispositions nécessaires pour
que la fête nationale de Jeanne d'Arc soit
célébrée officiellement avec la solennité
que comporte cet hommage patriotique
rendu par la République et le peuple de
France à l'une des plus hautes gloires de
notre Histoire.
Cette fête doit unir tous les Français en
un même sentiment de patriotisme et
d'idéalisme national, sans aucune préoccu-
pation de partis, ni distinction de croyan-
ces et d'opinions.
Le3 autorités prendront part aux péré-
monies publiques qui seront, organisées
comme les années précédentes suivant les
coutumes et usages locaux. Les édifices pu-
blics seront pavoisés et illuminés.
Afin de permettre à tous les citoyens de
participer à cette grande commémoration
nationale, le gouvernement de la Répu-
blique a décidé d'autoriser les manifesta-
tions publiques qui seraient organisées par
des associations, groupements ou déléga-
tions, en se conformant aux prescriptions
d'ordre édictées à Paris par le préfet de
police et dans les départements par les
autorités chargées de la police municipale.
Vous prendrez toutes les dispositions uti-
les pour que ces manifestations aient lieu
avec la correction et la dignité nécessaires
et ne puissent, en aucun cas, compromet-
tre l'éclat et la solennité de l'hommage pa-
triotique où s'exprimera le sentiment du
pays tout entier dans la fête nationale de
Jeanne d'Arc.
Nous ne pouvons que féliciter le mi-
nistre de l'intérieur des sentiments pa-
triotiques qui ont dicté sa circulaire, en
donnant à la fête de Jeanne d'Arc le ca-
ractère et l'éclat d'une manifestation
d'union nationale.
PETITE FEUILLE
hR mOD6 AU âfllrOO
Hier, au Grand Palais, la « première » du
Salon de la Mode avait attiré une très nombreuse
assistance (fort séduisante, car elle était surtout
féminine) et l'on y étouffa consciencieusement
durant plus d'une heure.
M. de Waleffe -en culotte, naturellement, et
en bas de soie prononça une causerie très
parisienne sur l'orientation actuelle du costume.
Il fit de la coupe une analyse documentée, sur-
tout au point de vue social, se montra intelligem-
ment soucieux de la grâce de nos compagnes,
attaqua, c'est le cas de le dire, la question de
nos pantalons, et, s'éloignant d'un mollet preste,
céda la place aux mannequins.
Précédé, puis accompagné par une musique
discrète, leur défilé commença. « Trois petits
tonrs et puis s'en vont. »
Des robes d'après-midi, de thé, de soirée,
plusieurs tailleurs, quelques toilettes de ville.
Dans l'ensemble, teintes atténuées, quand le noir
et le bleu ne l'emportaient pas.
Notes du profane, mais qui a vu la ligne
droite accentue son flou, la taille s'allonge par
un blousé qui part de l'échancrure du dos et
descend en prolongement sur les manches. Ces
dernières ont tendance à l'ampleur, notamment
dans les manteaux. Beaucoup de robes frangées,
beaucoup de châles aux souples enroulements,
beaucoup d'incrustations vernies, beaucoup de
ceintures de « peau de serpent », en souvenir
d'Eve sans doute. Les tissus légers triomphent:
tulle, foulard, crêpe georgette, crêpe de Chine;
ainsi, 4u moins, aux vacances prochaines, évi-
tera-t-on les excédents de bagages.
Cinq heures! Rideau. Une heure et demie
s'est écoulée. Elle a suffi pour affirmer merci,
couturiers, petites mains et modelistes! la
déroute, dans la mode féminine, des masculi-
nisations outrancières.
Jean Berthollin
LE NOUVEAU DÉLUGE
Le maire de la Nouvelle-Orléans déclare
la ville à l'abri du danger
M. Pierre Godin, président du conseil
municipal, vient de recevoir le télégramme
suivant de M. Arthur Okeefe, maire de la
Nouvelle-Orléans
« Très touché de vos sympathies. Les
mesures prises mettent la ville à l'abri du
danger. Nouvelle-Orléans saine et sauve.
Arthur OKEEFE, màirè, n
• DANS LES USINES
ET DANS LES GRANDS MAGASINS
Nous continuons aujourd'hui la pu-
blication des renseignements, puisés sur
les textes eux-mêmes, qui démontrent
de quelle façon organisée et méthodique
la propagande communiste sévit sur
toutes les forces vives de la nation.
Après 1 armée et la marine, voici le
commerce et l'industrie.
Une campagne organisée
Là encore, c'est tantôt en revêtant les
apparences de la défense profession-
nelle, tantôt en éveillant les rancunes
les plus viles et des appétits souvent
criminels que le communisme pénètre
les masses par sa presse reptilienne.
Ex.aminons-en divers aspects.
La cellule communiste des Forges
préside à l'édition d'un certain nombre
de tracts clandestins, sorte de troupe
journalistique mobile qu'elle dirige, se-
lon les besoins et l'heure, sur un point
nerveux de l'action engagée. Mais elle
possède aussi, lui assurant une paru-
tion régulière le Journal des Forges,
pamphlet incendiaire sous couleur de
vigilance corporative et qui porte en
manchette, à gauche du titre, telle une
consigne, la mention impérative « Faire
circuler. »
Ouvrons cette feuille. Un titre se pré-
sente à nous c'est celui de la rubrique
Au Pilori. Des échos, filets et courts ar-
ticles qui la composent, nous extrayons
ce passage symptomatique
« A 1 usine de ciment de X. existe
un certain contremaître nommé D. dit
le Marquis, complètement nul et brutal
pour les ouvriers. Rien n'est négligé
insultes, mises à pied, etc., etc. Se mo-
que principalement des ouvriers Etran.
gers. Qu'il boive sa chopine. mais qu'il
respecte un peu plus les ouvriers qui
sont sous ses ordres' Nous espérons qu'il
comprendra. »
Et ce texte est signé « Un groupe
d'ouvriers du ciment Qui veillent. »
Parfois, le ton se fait cauteleux, pru-
dent. Exemple
« C'est à toi, camarade désorganisé
(sic) simplement indifférent, ou qui n'as
pas encore compris que je m'adresse à
toi, qui délaisses l'organisation syndicale
un peu par égoïsme. ou 'par indiffé-
rence,' ou parce que des gens intéressés
te disent :'«' Au syndicat, pA fait $e'.]f
» politique, et il n'en faut pas. » Eh
bien si tu le veux, nous reprendrons
ensemble ces points essentiels. »
C'est le racolage, par la persuasion,
pour l'enrôlement des hordes rouges.
Dans l'Exploité, qui s'intitule Organe
de défense des Chantiers de la Loire, la
dénonciation collective est à l'honneur,
avec les pires excitations
« Quel est le travailleur de la Loire
qui ne connaît pas ces deux ratés, ces
deux laissés-pour-compte qui ont noms
Tête d'Epingle et Bébé Caidum ? Deux
ingénieurs, du moins ils le disent, dont
le plus fort travail est de passer à la
caisse et d'organiser le mouchardage. Ils
sont heureux d'avoir un papa pour leur
procure,r une bonne place avec de bons
appointements sans fatigue et sans dou-
leur. Soyez sûrs, camarades, que ces
bons à rien ne seront pas débauchées, car
ils sont au service du capital comme.
(ici la décence la plus élémentaire nous
interdit d'achever). »
Naturellement, ce journal n'est pas
imprimé et ne jouit pas de la vente pu-
blique. Il est entièrement polycopié sur
un original tracé à la main. L'encre
bleue se détache assez bien sur le pa-
pier, un vergé épais dont l'unique feuillle
porte au recto un titra artistiquement
dessiné perspective de port avec ba-
teaux en rade au-dessous, la faucille,
le marteau et l'étoile, la fameuse étoile
rouge de la mobilisation soviétique uni-
verselle.
Le Métallurgiste, dont le siège social
est 33, rue de la Grange-aux-Belles, est
le type, à peine atténué, d'innombrables
journaux s'appliquant, sur l'ensemble
du territoire, aux mines, aux ateliers,
aux fabriques, aux manufactures, aux
scieries, aux chantiers, aux arsenaux.
Une liste édifiante
Nous avons pu dresser une liste .de
journaux de cellules. Elle peut paraître
copieuse, mais nous avons le devoir de
dire qu'elle n'atteint pas la moitié des
publications en cours.
Pour les usines Citroën, il y ,a le Ci-
tron Rouge et Tout Acier; pour la mar-
que. d'automobiles Delahaye, c'est A
T'Usine pour les cheminots de la gare
Perruche, à Lyon, c'est VŒU pour la
maison Duceîlier, du Ha,vre, c'est le
Havre Rouge; pour l'usine Berliet, le
Drapeau Rouge; pour les Abattoirs de
Lille, le Raleur, etc. Contentons-nous
de relever les titres Le Gadouilleux, Le
Trolley Rouge; Le Haut-Fourneau
Rouge, La Cisaille; 'En Avant Les
Gueules Jaunes, L'Esclave de la Mine,
Le Réveil de l'Arsenal, L'Etincelle (qui
corrompt la pyrotechnie de Brest) les
Journaux de Villages industriels (qui
mordent sur l'esprit des ruraux), etc.
Chaque puits de mine, dans- certaines
régions, houillères surtout, possède un
journal qui porte, comme titre, le nu-
méro correspondant à celui du puits.
Dans le Prolo; édité par le rayon com-
muniste de Pontarlier et qui porte
Journal des travailleurs de chez Donnet
(toujours la spécialisation intensive), on
excite les ouvriers contre les chefs de
personnel les chefs de fabrication on
donne d'étranges indications sur les sur-
veillants de nuit, et tout cela finit par
« Nous suivrons l'exemple de Lenine »
et, reproduit par un dessin à la plume,
EDMOND TARBE ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
̃ Directeur (1879-1924)
ABONNEMENTS
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Paris et Départements. 19 fr. 38 fr. 75 fr.
Belgique et Luxembourg.. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
Étranger (Unira postale). 50 fr. 95 fr. 180 fr..
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RENÉ LARA
Directeur-Rédacteur en chat
«.ÉD-A-crioN
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Les Annonces et Rôclamos goal reçues directement
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et ''Agence Havas, 62. me Rirtiellm
Gulenberg 56-O2
TELEPHONE Gutenberg 56-O4
Provence SB-O3
ADRESSE TELEGRAPHIQUE i GAULOIS PARIS
Comment naquit
une œuvre illustre
La version primitive des Misérables,
(complètement inédite, paraît ces jours-ci
i sien librairie, aux éditions Baudinière. Sous
r-fl® titre Les Misères,- «elle révèle des vanian-
'tes et des premiers jets dont l'intérêt est
;icohsidérablé pour la connaissance plus
j (profonde du génie de Victor Hugo. Nous
/.devons à la longue et fidèle amitié que
!M. Gustave Simon porte au Gautois le pri-
[ivilège de publier ici un passage de la
remarquable préface écrite par lui pour
•l'ouvrage. Grâce à l'exécuteur testamen-
taire du poète, qui vit ainsi dans la fami-
jliarité de documents ignorés, nos lecteurs
¡!Vont connaître mieux et pénétrer davan-
itage le labeur et la pensée du prodigieux
'(écrivain.
C'est le 17 novembre 1845 que Victor
IHugo commence à écrire il interrompt
parfois son travail, mais rarement. Son
manuscrit relate d'ailleurs soigneuse-
Iment les causes d'interruption tantôt,
iKs'est une grave maladie de Mme Victor
Hugo tant qu'elle a été en danger, il a
Abandonné son roman tantôt cé sont,
jfe, la Chambre des pairs, lés fameux
procès racontés dans Choses Vues plus
[tard, il s'esf foulé le pouce de la main
droite impossibilité de tenir une
plume. Du reste, des dates, lisibles au
cours du manuscrit, jalonnent et éta-
blissent la marche fiévreuse du travail.
'Donnons seulement celle-ci, qui montre
quelle ardeur Victor Hugo apportait à
!achever son roman.
« 28 novembre 1847. Je ne dîne
plus qu'à neuf heures, afin d'allonger
[ma journée de travail. Je ferai ainsi
pendant deux mois pour avancer Jean
ffréjean. »
Il l'avance si bien que, le 2 décembre
i847, la troisième partie est presque ter-
minée. Il songe alors à signer avec ses
éditeurs une convention complétant son
traité du 31 mars 1832.
Dès le 1èr janvier 1848, il se remettait
'au travail. Il poussa fort loin le scru-
pule, voulant se documenter et n'osant
se fier qu'à lui-même, il se mit brave-
ment, à 46 ans, ù suivre les cours de la
'Faculté de droit. Peu d'écrivains actuels,
'je' crois, pousseraient jusque-là le souci
de l'exactitude.
Le 24 février survint la Révolution.
Peut-être, après tout. n'était-ce qu'une
bourrasque ? Le roman était fort avancé,
mais comment Victor Hugo aurait-il pu.
;entraîné comme il l'était dans la politi-
que, se soustraire aux drames de la
rue? Ah Les Misères il les abandon-
nait au moment où il touchait au but.
Sait-on ce que réservent les révolu-
tions ? Peut-on prévoir leur durée, leurs
conséquences ? L'écrivain céda le pas
au combattant. Son travail était sus-
pendu. Pour combien de temps ? Il ne
se doutait guère que les événements lui
auraient imposé une trêve aussi longue,
car c'est en août seulement qu'il
put reprendre son travail (c'est son
.taot). On lit, en effet, sur une chemise
« Je me prépare à le reprendre après
itrois ans et six mois d'interruption pour
cause de révolution. » Ah il ne perd
pas son temps, il écrit de nouvelles
pages, et avec quelle fièvre II n'était
pas au bout de. ses peines et de ses sur-
prises survint le Coup d'Etat. C'était
l'exil. Il ne lui restait plus à faire que
'la cinquième partie, il l'écrivit hors de
France.
On voit par cet aperçu que le roman
'se développait sans lacunes et que l'oeu-
vre aurait pu être publiée avant le Coup
d'Etat si l'auteur avait eu le temps
ne eût-ce qu'un temps bien court
d'écrire sa dernière partie.
Nous devons exposer maintenant coin-
ment nous sommes parvenus à reconsti-
tuer le texte des Misères.
Les deux versions l'ancienne et la
définitive, fraternisent dans le même
manuscrit, elles fraternisent si bien
qu'elles s'étreignent mettez dans un
panier des échevaux de laine ou de soie
de grosseur différente, mais emmêlés,
débrouillez-les et repelotez-les. C'est
une tâche assez ardue qui pourrait pa-
raître monotone sur des objets inani-
més, mais qui est bien intéressante
quand il s'agit d'une matière aussi vi-
vante que la prose de Victor Hugo.
Quelle curiosité, quelle surprise, quelles
comparaisons elle provoque car il
s'agit d'un manuscrit, et celui-là est un
guide qui n'est pas toujours complai-
sant, mais qui est sûr, en dépit des pe-
tits pièges qu'il vous tend.
Le papier d'abord, voilà un aimable
conseiller. Victor Hugo s'est servi pour
Les Jliscsres d'un papier bleu pâle à
cette époque il utilisait le recto et le
verso de la page. Quoi de plus simple 1
Suivons, la route est droite il n'y a
pas d'embranchements, mais arrivé au
bout de cette route, on rencontre un
obstacle au bas d'un chapitre, écrit en
exil, on lit une remaique, ou, si vous
voulez, un écriteau « Fin du papier
sur lequel j'avais écrit Les nlisères et
que j'avais emporté avec le manuscrit. »
On est un peu dans la situation du
clievàl qui se cabre lorsqu'il s'agit de
sauter un mur. Mais nous avons heu-
reusement un guide obligeant. C'est
Vietor Hugo lui-même, car par un pri-
vilège spécial il a eu plusieurs écritu-
res Pour les Misères, nous n'en cons-
tatons que deux, celle de 1845-1848,
fine, menue, égale, penchée, puis celle
de 1848 à 1851, droite et renversée,
changement motivé par l'habitude de
prendre des notes dans les assemblées
sans table ni pupitre puis la tâche de
déchiffrement se compliquè. Victor
JHugo n'est pas homme à se recopier
il. est souvent amené, lors de la révision,
en 1860, à ajouter au texte ancien
quinze ou vingt lignes nouvelles, faci-
les à reconnaître d'ailleurs, car un
changement s'est encore opéré dans
l'écriture devenue plus ferme, plus ap-
puyée il lui arrive de biffer une par-
tie du texte ancien qui ne s'accorde pas
avec le nouveau, il faut donc découvrir
sous les ratures le texte priinitif pour le
rétablir et le rétablir seul.
Tout à coup on se heurte à des pages
entières, sillonnées de barres horizon-
tales, signe qu'elles sont destinées à dis-
paraître, à être remplacées par le texte
nouveau: Pour nous ce texte nouveau
doit disparaître, et ce sont ces pages
barrées du haut en bas qu'il convient
de rétablir. C'est parfait, rétablissons-
les mais 'la suite ? où est-elle ? Car
voici un défilé de nombreuses pages,
mais des pages des Misérables ici c'est
le chapitre du Conventionnel, que Vic-
tor Hugo, pair de France, n'aurait
même pas songé à écrire là, c'est l'épo-
pée de Waterloo plus loin, tout un
livre les amis de l'A.. B. C., d'où se
détache, en particulier, la sévère figure
d'EnjoIras personnifiant aux yeux du
proscrit la République.
La suite ? nous la trouvons quinze,
trente ou quarante pages plus loin.
Quelquefois il faut s'orienter dans une
forêt de lettres alphabétiques où des
bis, des-ter, voire des quater, vous atten-
dent au tournant de la page. Halte-là
des intercalations vous guettent grâce
à cette profusion de. chiffres, de signes,
de renvois, vous arrivez bien à recons-
tituer Les Misérables, mais Où sont les
pages anciennes qui étaient les agents
de liaison avec le texte des Misères
qui se poursuit bien plus loin ? Il y a là
une grave lacune. Le texte primitif est
incomplet, voilà donc notre tâche in-
terrompue. Il y a là un fossé allons-
nous pouvoir le' franchir ? A quels saints
nous vouer ? A Victor Hugo. Nous ne
voulons pas admettre que Victor Hugo,
qui ne détruisait rien, pas même les
brouillons utilisés ou transformés, ait
pu anéantir les pages premières des
Misères. Nous avons sous la main le
volume du Reliquat de l'édition de
l'Imprimerie nationale, notre suprême
espérance et notre suprême pensée,
feuilletons-le. Eh oui, nous les avons
fait relier, ces pages inédites, les voilà.
Ce sont bien elles, ce sont bien celles
qui nous manquaient et elles sont fort
curieuses elles ont plutôt plus d'aban-
don, nous dirions volontiers plus de réa-
lisme dans les termes dont se servent
les personnages qui concourent à la ra-
pidité de l'action par la brièveté de
leurs répliques.
Nous offrons donc aux lecteurs l'œu-
vre première, enrichie de notes que
Victor Hugo avait cru devoir inscrire
dans son manuscrit.
Ce qui donne un prix inestimable à
cette reconstitution des Misères, c'est
qu'elle nous révèle, par l'étude du ma-
nuscrit et des notes, les sentiments d'un
jeune homme qui, dès l'âge de vingt et
un ans, s'intéressait passionnément aux
questions sociales. Il ne prévoyait pas
alors le rôle politique qui lui était ré-
servé. Pourtant il se documentait déjà.
Les idées sociales ne lui étaient pas ins-
pirées par le désir de se créer une popu-
larité de tribun. Nous avons la preuve
que déjà dans sa jeunesse il était un fer-
vent apôtre de la pitié.
Gustave Simon
exécuteur testamentaire
de Victor Huga.
LA VIE QUI PASSE
Une répétition
au théâtre de Delphes
• Delphes, 1er mai.
Delphes est rendue aux temps héroïques; ses
chemins désaffectés ont reconnu tout un. peuple
aimé d'Apollon: joueurs de Ilûte et de cithare,
comédiens, chorèges et coryphées, vêtus de la
chlamyde et chaussés du cothurne. Parmi ces
apparences familières, les grandes ombres se
réveillent, les pierres mutilées se souviennent
et, sur les socles renversés, les héros se re-
dressent.
Au théâtre creusé dans les flancs du Parnasse,
on répète Prométhée enchaîné. C'est bien
ici la place marquée par son destin, entre ces
rocs convulsés, farouches, inaccessibles aux hu-
mains pour l'amour desquels il souffre, à la
portée seulement des dieux qui se vengent, car,
avec son cœur d'homme sous son front d'Olym-
pien, il est maintenant plus grand qu'eux et il
porte le secret de leur avenir.
Voici le choeur des Océanides, et dans leurs
chants frémissent sa colère, son orgueil et son
désespoir. Elles évoluent dans la douleur, sous
les plis dociles de leurs tuniques éclatantes où
se jouent le soleil et le vent, et leurs silhouettes,
qui se détachent sur les pentes calcinées des
Phœdriades, semblent échappées d'un vase de
terre cuite retraçant quelque rite funéraire. Les
lignes et les couleurs composent avec les sons
une eurythmie profonde où toutes les vibrations
de l'âme prennent une ampleur émouvante.
J'ai reconnu, parmi ses compagnes, la femmes
qui pénétra si loin dans l'âme antique et dont la
ferveur imagina ces fêtes des 9 et 10 mai ( '1 se
trouveront réunis, dans un fidèle hommage à la
lointaine patrie, les héritiers spirituels de la
civilisation grecque. Le Prométhée, « ce titanique
hiéroglyphe eschyléen ainsi que le désigne
Angelo Sikelianos le poète dont un ouvrage
vient de ressusciter Je mythe delphique n'est-
il pas de tous les drames grecs dominant les
siècles de leur symbole éternel, le mieux qualifié
pour accueillir les hommes modernes au foyer
antique et raviver en eux la flamme allumée par
la Grèce sur tous les sommets de i 'esprit?
Nous avons voulu, nous dit Mme Sikelianos,
rendre au drame antique, habituellement défiguré
par l'amputation qu'on lui fait subir de la musi-
que et de l'orchestique, son caractère essentiel,
en rétablissant l'union intime de Qa poésie, de
la musique et de la danse. Le drame d'Eschyle
ou de Sophocle, tel que le représentent nos
scènes modernes, paraîtrait sans doute d'une bar-
barie inouïe à un Athénien du cinquième siècle,
à qui la musique était nécessaire pour éprouver
le mouvement de la poésie, autant que les évo-
lutions du chœur pour en réaliser l'expression.
Un seul rythme, celui de la passion, déplaçant
les sons et les lignes.
» Une longue étude des vases grecs m'a per-
mis de retrouver les attitudes et les gestes sus-
ceptibles de contribuez à cet accord intime; la
musique a été composée sur les modes tradition-
nels grecs, d'après les fragments pu se rencon-
trent les rythmes usités dans les choeurs d'Es'
chyle et de Sophocle. Le concert de musique
liturgique byzantine, qui figure au programme
des fêtes, révélera la richesse mélodique de cette
musique dont la notation européenne ne peut
donner qu'une idée très imparfaite. Quant aux
costumes, ils ont tous été tissés à la main. J'ai
travaillé longtemps pour retrouver la manière
de tisser des anciens, qui faisait tomber les
étoffes avec ces plis souples et lourds que l'on
voit aux statues et qu'aucun tissage mécanique-
ne saurait obtenir. Je n'aime pas l'à-peu-près
moderne, engendré par le règne de l'imitation à
bon marché, qui prive en même temps les riches
de matières précieuses et les pauvres de matières
grossières mais, résistantes, qui durent toute
une vie.
n L'exposition d'art populaire, qui entraînera
nos hôtes jusqu'au pittoresque village d'Arak-
hova, montrera ce qu'on peut attendre de cette
renaissance des petits métiers, que j'encourage
de toute ma foi, dans un pays comme le nôtre,
encore peu ouvert à l'industrialisme moderne et
où se sont perpétuées, parmi lés' artisans des
campagnes, les meilleures traditions byyzantines.
Imagine-t-on ce que représente l'organisation
de ces fêtes dans ce site désolé ? Il a fallu élever
des pavillons pour loger tout un monde athlètes,
acteurs, musiciens: avec des matériaux :nus
de fort loin construire une scène, aménager
le stade, en vue des jeux gymniques, organiser
des transports pour les spectateurs qui passe-
ront la nuit à bord, en rade d'Itéa, dresser les
tentes où ils prendront leurs repas au son des
flûtes des bergers du Parnasse.
L'heure du repas nous a conduits près du
sanctuaire d'Athéna, loin de tous ces trésors où
les passions se dispufaient, sur une terre sans
entrailles, pétrifiée dans l'épouvante, à coups
de prodigalités, les faveurs du dieu. Ici, le
paysage s'attendrit en des replis pleins de dou-
ceur, il s'incline vers la vallée qui s'enfuyait,
comme étranglée par la peur, vers le bleu golfe
de Corinthe. Et, dans les enclos sacrés, les oli-
viers augustes semblent frémir d'une présence
secrète, comme, si de leurs pathétiques racines ils
aspiraient tous les songes de la terre pour en
nourrir le coeur de quelque hamadryade.
Robert-Etienne
Un défi aux pouvoirs publics
Le cartel des fonctionnaires n'a pas
tardé à manifester sa malfaisance. Il
lance aujourd'hui au gouvernement un
défi injurieux. Nous avons relaté en
leur temps les menées autonomistes et
antifrançaises de l'instituteur Rossé,
président de la Fédération des fonction-
naires d'Alsace et de Lorraine. Elles lui
avaient valu la destitution, à la suite
d'un procès qui s'était déroulé devant
la cour de Colmar. La Fédération des
fonctionnaires ayant réélu M. Rossé
comme président, le gouvernement' a
1 donné l'ordre de suspendre toutes i-ëjar
tions avec cette Fédération.
Le « cartel des fonctionnaires » vient
d'envoyer, de son siège social, la Bourse
du travail, à la Fédération alsacienne ce
télégramme
Après coup de force qui frappe Fédéra-
lion fonctionnaires Alsace-Lorraine et que
qualifions odieux alycs de -pouvoir, tenotts
1 vous affirmer notre solidarité et sympa*
thic. Sommes ltersuadés Fédération sortira
victorieuse tutte engagée. Ministres pas-
scttt, organisations restent.
Un pareil texte se passe de commen-
taires. L'impertinence en a quelque
chose d'éclatant. L'accent de révolte et
l'ironie qui percent dans tous les.ter-
mes de ce message procèdent de l'Inter-
nalionale et de la Carmagnole. et si nos
gouvernants laissent passer de tels pro-
pos, c'est que vraiment l'Etat français
est mûr pour la déchéance et la décom-
position.
M. Sarraut répète qui veut l'enten-
dre qu'il est décidé à défendre « la lé-
galité républicaine et l'intégrité de la
patrie n. Voilà une sinistre occasion de
passer de la parole aux actes. C'est aussi
bien la légalité républicaine, que Vinlé-
grité de la patrie qui sont mises en
question par le cartel des fonctionnai-
res. Son intervention en Alsace et dans
une pareille affaire est monstrueuse.
Nous allons voir ce que valent les fou-
dres du ministre de l'instruction publi-
que ?
La Traversée de 'Atlantique
Sans nouvelles de Saint-Roman ?
Nous avons signalé hier le départ de
Samt-Louis-du-Sénégal du capitaine de
Saint-Roman. Prenant son vol avant-hier
jeudi à 6 h. 27, Saint-Roman, qui de-
vait donner de ses nouvelles toutes les
demi-heures, n'a émis de message qu'à
i h. 42, c'est-à-dire 1 h. 15 après son dé-
part.
Depuis ce moment on fut sans nouvelles
directes de l'aviateur. Seul un radiotélé-
gramme intercepté à 0 h. 35 annonça que
l'avion avait survolé l'île Fernando de No-
ronha située à 200 kilomètres de la côte
américaine (Port-Natal).
Londres, 6 mai.
On mande de Rio-de-Janeiro à l'agence
Reuter
« On n'a encore reçu jusqu'ici aucune
nouvelle concernant le sort du capitaine-
aviateur de Saint-Roman, qui a quitté la
côte ouest d'Afrique pour tenter la traver-
sée de l'Atlantique jusqu'à l'Amérique du
Sud. Tous les essais qui ont été tentés
jusqu'ici pour communiquer par T. S. F.
avec l'aviateur disparu ont échoué et on
éprouve beaucoup d'inquiétude à son su-
jet on pense, cependant, que le capitaine
de Saint-Roman pourrait avoir débarqué
sur quelque point isolé de la côte et que son
appareil de T. S. F. soit dérangé. »
Nungesser au Bourget
Nungesser a conduit hier de Villacou-
blay au Bourget son hydravion trans-
atlantique.
« L'Oiseau Blanc » a évolué une ving-
taine de minutes au-dessus de l'aérodrome
entre 1,000 et 1,500 mètres. Après un atter-
rissage impeccable, l'appareil a été garé
dans un hangar du 34e régiment d'avia-
tion. Une équipe d'ouvriers a commencé le
démontage du train d'atterrissage qui va
être remplacé par un train plus robuste
pour le départ en pleines charge. Ce tra-
vail ne demandera que quelques heures.
Curtius
Mais on informait, à 20 h. 50, que contrai-
rement à ce que l'on pouvait espérer, le
dînait n'aura pas lieu aujourd'hui.
Les aviateurs américains
partiraient cette nuit ?
New- York, 6 mai.
On annonce cet après-midi que les avia-
teurs américains Lloyd Bertaud et Cham-
berlain ont l'intention de prendre le dé-
part cette nuit, à bord de leur avion Bol-
lanca à destination de Paris. (Pndio.)
S.A.I. la Princesse Napoléon
à Paris
S. A. I. la princesse Napoléon née
princesse Clémentine de Belgique, est
arrivée hier à Paris, venant de Bruxel-
les. Elle assistera ce matin à la messe
qui sera célébrée, à midi, en l'église
Saint-Augustin, pour le repos de l'âme
de S. A. I. le prince Napoléon.
La Princesse a exprimé, croyons-
nous, le désir formel que son voyage
en. raison du pieux anniversaire qui
le motive conservât un caractère de
stricte intimité. Il n'est donc pas prévu
que d'autres hommages que ceux des
humbles puissent avoir, durant ce pre-
mier et bref séjour; accès auprès d'elle.
Et l'on assure que ses seules visites se-
ront pour le tombeau de l'Empereur et
pour la dalle du Soldat inconnu.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
Les Révolutionnaires
gagnent du terrain
Décidément, la politique des concessions
et des atermoiements ne réussit pas en
Chine. Les gouvernements nationalistes
ont acquis la conviction que lys cinq puis-
sances alliées n'exigeraient aucune sanc-
tion pour le pillage de Nankin et ils se
sentent très forts. Il est à peu près certain
que l'action isolée et énergique préconisée
par lés. résidente britanniques ne se pro-
duira pas et les mêmes gouvernements na-
tionalistes se sentent encore plus forte.
Mais ce sont surtout les révolutionnaires
qui profitent de cette atonie des puissan-
ces européennes. Elle leur permet de
fortifier leurs positions. On signale l'arri-
vée à Shangltaï de nombreux fonctionnai-
res soviétiques, qui de là se sont dirigés
sur Hankéou, où Moscou pense renforcer
son centre de renseignements et de propa-
gande.
Pour l'instant, MM. Chen et Borodine
s'efforcent d'éviter tout incident avec les
étrangers, afin de ne pas refaire l'union
rles Européens, Ils renoncent à la violence
et espèrent améner l'Angleterre à compo-
sition par la lutte économique.
L'action révolutionnaire sino-russe n'en
reste pas moins dirigée contre la Grande-
Bretagne. Mais ses dirigeants se sont tres
bien rendu compte que si la situation ac-
tuelle' se perpétuait, le commerce anglais
sur le Yang-Tsé serait réduit ii néant, que
des difficultés .se produiraient, et ils espè-
rent que pour éviter l'une et l'autre de ces
circonstances, le gouvernement anglais
consentira des concessions.
La presse anglaise en Chine parle de
conciliation, ce qui prouve que ce calcul
n'est pas dépourvu de justesse. On es-
compte pourparlers et accord. Bref, les Ar,
glapis courent présentement le risque d'être
les mauvais marchands d'une politique
d'atermoiements qu'ils ne semblaient pas
tout d'abord décidés à poursuivre.
Denys Meulhan
Les Échos
Le pavillon naval du roi George.
Quand le président de la République
arrivera à Douvres le 16, il sera reçu
par la garde navale qui, venue spéciale-
ment, déroulera pour la première fois
le pavillon qui représente les couleurs
du Roi dans la marine royale. Ce pavil-
lon fut présenté seulement l'année der-
nière.
On sait qu'un dîner auiw lieu en
l'honneur du Président, le soir même de
son arrivée, au palais de Buckingham.
Le Président rendra sa politesse au Roi
le lendemain à l'ambassade dj France.
Un dîner aura lieu également au minis-
tère des affaires étrangères le 18. Le
prince de Galles assistera à ce dîner.
Enfin, le prince Henry d Angleterre et
le prince Arthur de Connaught assiste-
ront à la réception du Guildhall que
présidera le lord-maire.
Pendant son séjour en Angleterre. M.
Doumergue visitera la ville universi-
taire d'Oxford.
L'expert Dusausoy excelle en l'art de
da monture. Il met en valeur les pier-
res précieuses par un choix judicieux
des couleurs et de la forme du bijou.
Le consulter pour achat ou transforma-
tion, c'est s'éviter toute déception. Ma-
gasin et bureaux 41, boulevard des
Capucines.
Le prix du pain à Paris.
Ainsi que nous le faisions prévoir il y
a huit jours, la commission consultative
départementale "hargée de fixer le prix-
limite des farines pa'nifia'bles vient de
se prononcer pour un relèvement sensi-
ble de la cote officieuse et pour une
augmentation nouvelle du prix du pain,
l'un et l'autre « justifiés » par la forte'
hausse qui s'est produite sur les blés.
Elle a, en. effet, hier matin, porté la
cote officieuse de 232 à 236 francs et dé-
cidé que le pain serait vendu 2 fr. 20
le kilo à partir du 12 maL
La mauvaise plaisanterie continue.
A propos de Marcelin Berthelot.
Un de nos abonnés, le.prince d'Altora
Colonna de Stigliano, nous communique
des précisions sur les oremières réalisa-
tions de synthèses' organiques dont
Marcelin Berthelot put s'inspirer dans
ses travaux
« Les premiers travaux de Berthelot
datent de Or Wôhler en 1828, Lie-
big en 1832 et 1834, Kolbe en 1845 et
d'autres savants avaient déjà réalisé des
synthèses organiques. Les synthèses de
l'urée (1834), de l'alcool (Henri Hennel,
trente ans avant Berthelot), de la série
des hydrocarbures, des acides monoba-
siques, formique, acétique des compo-
sés azotés, de l'acide cyanhydrique, etc.,
sont antérieurs à 1850. »
^De Mme Leblond,à Boulogne-s.-Seine
Lorsqu'au printemps, parfois, la bise
Souffle âprement sur le verger,
Qu'elle épargne au moins la cerise
Pour la liqueur « Cherry-Rocher »
Le Coq
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changement). Peseta espagnole, 452 (+
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Après Bourse, à 18 heures. Livre, 124
Dollar, 25 50.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 7 mni
Région parisienne: vent variable, beau eud-
est. Temps nuageux, orageux. Quelques pluies
orageuses ou orages.
Température sans changement..
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Vincennes.
La Fête nationale de leanne d'Arc
Une circulaire du ministre de l'intérieur
M. Albert Sarraut, ministre de l'inté-
rieur, vient d'adresser aux préfets la
circulaire suivante relative à la célébra-
tion de la fête nationale de Jeanne
d'Arc
Je vous rappelle qu'il vous appartient de
prendre les dispositions nécessaires pour
que la fête nationale de Jeanne d'Arc soit
célébrée officiellement avec la solennité
que comporte cet hommage patriotique
rendu par la République et le peuple de
France à l'une des plus hautes gloires de
notre Histoire.
Cette fête doit unir tous les Français en
un même sentiment de patriotisme et
d'idéalisme national, sans aucune préoccu-
pation de partis, ni distinction de croyan-
ces et d'opinions.
Le3 autorités prendront part aux péré-
monies publiques qui seront, organisées
comme les années précédentes suivant les
coutumes et usages locaux. Les édifices pu-
blics seront pavoisés et illuminés.
Afin de permettre à tous les citoyens de
participer à cette grande commémoration
nationale, le gouvernement de la Répu-
blique a décidé d'autoriser les manifesta-
tions publiques qui seraient organisées par
des associations, groupements ou déléga-
tions, en se conformant aux prescriptions
d'ordre édictées à Paris par le préfet de
police et dans les départements par les
autorités chargées de la police municipale.
Vous prendrez toutes les dispositions uti-
les pour que ces manifestations aient lieu
avec la correction et la dignité nécessaires
et ne puissent, en aucun cas, compromet-
tre l'éclat et la solennité de l'hommage pa-
triotique où s'exprimera le sentiment du
pays tout entier dans la fête nationale de
Jeanne d'Arc.
Nous ne pouvons que féliciter le mi-
nistre de l'intérieur des sentiments pa-
triotiques qui ont dicté sa circulaire, en
donnant à la fête de Jeanne d'Arc le ca-
ractère et l'éclat d'une manifestation
d'union nationale.
PETITE FEUILLE
hR mOD6 AU âfllrOO
Hier, au Grand Palais, la « première » du
Salon de la Mode avait attiré une très nombreuse
assistance (fort séduisante, car elle était surtout
féminine) et l'on y étouffa consciencieusement
durant plus d'une heure.
M. de Waleffe -en culotte, naturellement, et
en bas de soie prononça une causerie très
parisienne sur l'orientation actuelle du costume.
Il fit de la coupe une analyse documentée, sur-
tout au point de vue social, se montra intelligem-
ment soucieux de la grâce de nos compagnes,
attaqua, c'est le cas de le dire, la question de
nos pantalons, et, s'éloignant d'un mollet preste,
céda la place aux mannequins.
Précédé, puis accompagné par une musique
discrète, leur défilé commença. « Trois petits
tonrs et puis s'en vont. »
Des robes d'après-midi, de thé, de soirée,
plusieurs tailleurs, quelques toilettes de ville.
Dans l'ensemble, teintes atténuées, quand le noir
et le bleu ne l'emportaient pas.
Notes du profane, mais qui a vu la ligne
droite accentue son flou, la taille s'allonge par
un blousé qui part de l'échancrure du dos et
descend en prolongement sur les manches. Ces
dernières ont tendance à l'ampleur, notamment
dans les manteaux. Beaucoup de robes frangées,
beaucoup de châles aux souples enroulements,
beaucoup d'incrustations vernies, beaucoup de
ceintures de « peau de serpent », en souvenir
d'Eve sans doute. Les tissus légers triomphent:
tulle, foulard, crêpe georgette, crêpe de Chine;
ainsi, 4u moins, aux vacances prochaines, évi-
tera-t-on les excédents de bagages.
Cinq heures! Rideau. Une heure et demie
s'est écoulée. Elle a suffi pour affirmer merci,
couturiers, petites mains et modelistes! la
déroute, dans la mode féminine, des masculi-
nisations outrancières.
Jean Berthollin
LE NOUVEAU DÉLUGE
Le maire de la Nouvelle-Orléans déclare
la ville à l'abri du danger
M. Pierre Godin, président du conseil
municipal, vient de recevoir le télégramme
suivant de M. Arthur Okeefe, maire de la
Nouvelle-Orléans
« Très touché de vos sympathies. Les
mesures prises mettent la ville à l'abri du
danger. Nouvelle-Orléans saine et sauve.
Arthur OKEEFE, màirè, n
• DANS LES USINES
ET DANS LES GRANDS MAGASINS
Nous continuons aujourd'hui la pu-
blication des renseignements, puisés sur
les textes eux-mêmes, qui démontrent
de quelle façon organisée et méthodique
la propagande communiste sévit sur
toutes les forces vives de la nation.
Après 1 armée et la marine, voici le
commerce et l'industrie.
Une campagne organisée
Là encore, c'est tantôt en revêtant les
apparences de la défense profession-
nelle, tantôt en éveillant les rancunes
les plus viles et des appétits souvent
criminels que le communisme pénètre
les masses par sa presse reptilienne.
Ex.aminons-en divers aspects.
La cellule communiste des Forges
préside à l'édition d'un certain nombre
de tracts clandestins, sorte de troupe
journalistique mobile qu'elle dirige, se-
lon les besoins et l'heure, sur un point
nerveux de l'action engagée. Mais elle
possède aussi, lui assurant une paru-
tion régulière le Journal des Forges,
pamphlet incendiaire sous couleur de
vigilance corporative et qui porte en
manchette, à gauche du titre, telle une
consigne, la mention impérative « Faire
circuler. »
Ouvrons cette feuille. Un titre se pré-
sente à nous c'est celui de la rubrique
Au Pilori. Des échos, filets et courts ar-
ticles qui la composent, nous extrayons
ce passage symptomatique
« A 1 usine de ciment de X. existe
un certain contremaître nommé D. dit
le Marquis, complètement nul et brutal
pour les ouvriers. Rien n'est négligé
insultes, mises à pied, etc., etc. Se mo-
que principalement des ouvriers Etran.
gers. Qu'il boive sa chopine. mais qu'il
respecte un peu plus les ouvriers qui
sont sous ses ordres' Nous espérons qu'il
comprendra. »
Et ce texte est signé « Un groupe
d'ouvriers du ciment Qui veillent. »
Parfois, le ton se fait cauteleux, pru-
dent. Exemple
« C'est à toi, camarade désorganisé
(sic) simplement indifférent, ou qui n'as
pas encore compris que je m'adresse à
toi, qui délaisses l'organisation syndicale
un peu par égoïsme. ou 'par indiffé-
rence,' ou parce que des gens intéressés
te disent :'«' Au syndicat, pA fait $e'.]f
» politique, et il n'en faut pas. » Eh
bien si tu le veux, nous reprendrons
ensemble ces points essentiels. »
C'est le racolage, par la persuasion,
pour l'enrôlement des hordes rouges.
Dans l'Exploité, qui s'intitule Organe
de défense des Chantiers de la Loire, la
dénonciation collective est à l'honneur,
avec les pires excitations
« Quel est le travailleur de la Loire
qui ne connaît pas ces deux ratés, ces
deux laissés-pour-compte qui ont noms
Tête d'Epingle et Bébé Caidum ? Deux
ingénieurs, du moins ils le disent, dont
le plus fort travail est de passer à la
caisse et d'organiser le mouchardage. Ils
sont heureux d'avoir un papa pour leur
procure,r une bonne place avec de bons
appointements sans fatigue et sans dou-
leur. Soyez sûrs, camarades, que ces
bons à rien ne seront pas débauchées, car
ils sont au service du capital comme.
(ici la décence la plus élémentaire nous
interdit d'achever). »
Naturellement, ce journal n'est pas
imprimé et ne jouit pas de la vente pu-
blique. Il est entièrement polycopié sur
un original tracé à la main. L'encre
bleue se détache assez bien sur le pa-
pier, un vergé épais dont l'unique feuillle
porte au recto un titra artistiquement
dessiné perspective de port avec ba-
teaux en rade au-dessous, la faucille,
le marteau et l'étoile, la fameuse étoile
rouge de la mobilisation soviétique uni-
verselle.
Le Métallurgiste, dont le siège social
est 33, rue de la Grange-aux-Belles, est
le type, à peine atténué, d'innombrables
journaux s'appliquant, sur l'ensemble
du territoire, aux mines, aux ateliers,
aux fabriques, aux manufactures, aux
scieries, aux chantiers, aux arsenaux.
Une liste édifiante
Nous avons pu dresser une liste .de
journaux de cellules. Elle peut paraître
copieuse, mais nous avons le devoir de
dire qu'elle n'atteint pas la moitié des
publications en cours.
Pour les usines Citroën, il y ,a le Ci-
tron Rouge et Tout Acier; pour la mar-
que. d'automobiles Delahaye, c'est A
T'Usine pour les cheminots de la gare
Perruche, à Lyon, c'est VŒU pour la
maison Duceîlier, du Ha,vre, c'est le
Havre Rouge; pour l'usine Berliet, le
Drapeau Rouge; pour les Abattoirs de
Lille, le Raleur, etc. Contentons-nous
de relever les titres Le Gadouilleux, Le
Trolley Rouge; Le Haut-Fourneau
Rouge, La Cisaille; 'En Avant Les
Gueules Jaunes, L'Esclave de la Mine,
Le Réveil de l'Arsenal, L'Etincelle (qui
corrompt la pyrotechnie de Brest) les
Journaux de Villages industriels (qui
mordent sur l'esprit des ruraux), etc.
Chaque puits de mine, dans- certaines
régions, houillères surtout, possède un
journal qui porte, comme titre, le nu-
méro correspondant à celui du puits.
Dans le Prolo; édité par le rayon com-
muniste de Pontarlier et qui porte
Journal des travailleurs de chez Donnet
(toujours la spécialisation intensive), on
excite les ouvriers contre les chefs de
personnel les chefs de fabrication on
donne d'étranges indications sur les sur-
veillants de nuit, et tout cela finit par
« Nous suivrons l'exemple de Lenine »
et, reproduit par un dessin à la plume,
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