SEU
SËV
SEV
1927
jeu; provenç. sol; espagn. solo; portug. sa; ital.
solo; du lat. solus, anc. lat. sollus; osque, sollo,
comparez le grec SXoç, lat. salvus, entier, sain,
et sansc. sarva, tout. .
SEULEMENT (seu-le-man), adv. || 1" Rien de
' plus, pas davantage. Trois ou quatre seulement au
nombre desquels on me range Peuvent donner
une louange Qui demeure éternellement, MALH.
-m, 2. Sur ce point seulement contente mon désir,
CORN. Cinna, v, 4. Il était plein d'esprit, de sens
et de raison ; Seulement pour l'argent un peu trop
de faiblesse De ses vertus en lui ravalait la no-
blesse, BOIL. Sat. x. Je vous réponds de vous, con-
sentez seulement, RAC. Brit. Ji, 3. Donnez-moi
seulement le temps de respirer, m. Ath. v, 2.
|| 2° Uniquement. Je vais au spectacle seulement
pour la musique. Monseigneur, ce n'est plus seu-
lement par cette vaillante main et par ce grand
coeur que vous acquerrez de la gloire, BOSS. Reine
d'Anglet. Suis-je leur empereur seulement pour
leur plaire?RAC. Brit.n, 3. Je me comparerais à ce
Troyen qui méritala protection d'une déesse seule-
ment parce qu'il la trouva belle, MONTESQ. Disc, de
récept. à l'acad. de Bord. |j 3° Au moins, du moins.
Si je pouvais, comme je vous ai dit quelquefois,
vivre seulement deux cents ans, il me semble que je
serais une personne bien admirable, SÉV. 30 oct.
4673. Semblait-il seulement qu'il eût part à mes
larmes ? RAC. Andr. v, 4. || 4° Même. Cet bomme
que l'on disait mort n'a pas seulement été malade.
- M. le Tellier, renfermé dans les modestes emplois
de la robe, ne j était pas seulement les yeux sur les
engagements éclatants, mais périlleux de la cour,
Boss. le Tellier. || 5° Ne.-... que.... Le courrier est
arrivé seulement d'aujourd'hui. D'aujourd'hui seu-
lement je jouis de ma gloire, RAC. Andr. n, 5.
|| 6° Xla seule condition que. Parlez librement; seu-
lementrespeclez les convenances. || 7°Si seulement!
locution qui exprime ledésir d'une chose qui suffira
pour satisfaire. Si seulement il rendait l'argent.
|| 8° Non-seulement, loc. adv. Voy. KON.'||9° Seu-
lement explétif avec ne.... que, comme on a vu
que- seul (n° 9), est quelquefois. Quand j'irai en
Provence, je vous tenterai de revenir avec moi et
chez moi; vous serez lasse d'être honorée.... vous
n'y perdrez rien, il ne faudra seulement que chan-
ger de ton, SÉV. à Mme de Grignan, 24 juin 167-1.
ij 10° Tant seulement, voy. TANT.
■—HIST. xn° s. Et mes chançons [je] fais por
vous solement, Coud, vu. ||xnic s. Je ne chantai
fors d'une seulement Qui tant forfist que ven-
geance en fust prise, QUESNES, Romancero, p. 89.
Et qu'il n'ont mais nul hoir.... Fors seulement
Bértain, Berte, LXVII. Là la laissasmes nous ens au
bois, seulement [seule], ib. xcv. || xvi° s. Non seu-
lement il.... mais il.... MONT, I, 25. Vous ne les
leur feriez pas seulement regarder en face, ID. I,
04. On faict peur à nos gens seulement de nom-
mer la mort, m. i, 72 Lysander ne gaigna seule-
ment que deux battailles navales, m. m, 4 56. Par
ce moyen il ne fut roy que huit mois seulement,
en tout, AMYOT, Lyc. 3.
— ÉTYM. Seule, et le suffixe ment; Berry, sè-
ment, s'ment;wallon,seul/main; provenç. solamen;
- catal. solament; espagn. solamënte; portug. so-
mente ; ital. solamënte.
SEOLET, ETTE (seu-lè, lè-t'), adj. Diminutif de
seul, usité seulement dans le style pastoral et sur-
. tout au féminin. Ce soir que, vous ayant seu-
letle rencontrée.... VOIT. Poês. OEuv. t. il, p. 90.
Ma chère Annette, Toi si jeunette, Tu vas seulette !
FAVART, Annette et Lubin, se. 2. Je gémis d'être
seulette, En prison sous le verrou, BÉRANG.
Chatte.
— HIST. xra° s. Je ne li ai riens mesfait, Ne
riens ne li ai mesdit, Fors c'acolleir mon amin
soulette, Arch. mus. scientif. 2e série, t. v, p. 237,
|| xv" s. Et dirent les aucuns qui avoient vu passer
messire Yvain tout seulet.... PROISS. in, iv, 23.
Il xvi" s. Laissant sa soeur au logis, la pauvrette,
Elicine, dormir toute seulette, AMYOT, Cimon, 27.
— ÉTYM. Dimin. de seul; génev. solet, solette;
provenç. solet; espagn. solito; ital. soletto.
SÈVE '(sè-v'), s. f. || 1° Terme de botanique. Li-
quide que les racines puisent et absorbent dans le
sein de la terre, pour le faire servir à la nutrition
du végétal. La sève ascendante. La sève descen-
dante. De quelque façon qu'on intercepte la sève,
on est sûr de hâter les productions des arbres,
surtout l'épanouissement des fleurs et la produc-
tion des fruits, »JUFF. Hist. nat. Intr. OEuv. t. vin,
p. 283. M. Haies, dans son admirable statique
des végétaux, a très-bien prouvé que les feuilles
sont les principaux organes de la transpiration;
il les a regardées comme les puissances qui
élèvent la sève, BONNET, Consid. corps org. OEuv.
t. v, p. 296, dans POUGENS. J'ai pu juger, à l'oeil,
de la rapidité de la sève dans les plantes que j'ai
abreuvées de liqueurs colorées, ID. ib. t. v,
p. 295._|| En sève, en pleine sève, durant le
temps où la sève est en mouvement dans les
végétaux. Arbre en sève. On n'a point observé
que ce bois, quoique coupé en pleine 1 sève, ait
été piqué des vers, BUFF. Expér. sur les végét.
2e mém. || 2° Par extension', certaine force qui
rend le vin agréable. Ce vin est trop vieux, il
n'a plus de sève. De vous parler.... d'un vin à
sève veloutée, MOL. Bourg, gent. iv, 4. Oui, je
gagerais bien que, chez le commandeur, Villan-
dri priserait sa sève et sa verdeur [d'un vin],
BOIL. Sat. m. || 3" Fig. Il se dit des choses intellec-
tuelles ou morales qui ont quelque chose comparé
à la sève du vin. Il y a de la sève dans cet ou-
vrage.- Ce qui jette l'âme dans un labyrinthe et
un entortillement qui ôte toute la droiture de
nos actions et toute la bonne sève de la piété,
BOSS. États d'oraù. v, 9. A quatre-vingt-six ans,
M. de Mirabaud avait encore le feu de la jeunesse
et la sève de l'âge mûr, BUFF. Rép. à Watelet,
OEuv. t. x, p. 32. La première sève de l'enthou-
siasme créateur, D'ALEMB. OEUV. t. vn, p. 259.
Sa sève, nuit et jour, s'épuisait aux orgies,
v. HUGO, Crépuscule, 43. || En mauvaise part. Ici se
cache une sève maligne et corrompue sous l'é-
corce de la politesse, LA BRUY. IX.
— REM. L'Académie écrit fève avec un è, et
trêve avec un ê. Pourquoi figurer de trois maniè-
res différentes une prononciation qui est la même ?
L'accent grave seul devrait être employé, PAUTEX.
— HIST. xnr* s. Tu trovas ou gastel la fève, Et
meis en bûche seiche sève, j. DE MEUNG, Test. 234.
Pri à ton fil ■ qu'il nous en terde Et nous enlevé
De l'ordure qu'aporta Eve, Quant de la pome osta
la sève, RUTEB. II, 4. ||xve s. Au dessoubz de ses
ans perfaiz, après les jours d'enfence que la ceve
monte contremont la jueune plante, CHRIST, DE
PISAN, Charles V, i, 9. ||xvie s. Les petits buisson-
nets n'ont sève ny puissance; Je voudrois estre
grand comme ces grands forests, RONS. 747.
— ÉTYM. Berry, sape, sive ; dans l'Angoumois,
saber, donner de la sève; prov. et esp. saba; du lat.
sapa, suc, jus; comparez l'allem. Saft, suc; dan.
sxbe; angl. sap; le grec bitoc, suc (voy. SA-
PIN).
SÉVÈRE (sé-vè-r'), adj. || 1° Qui impose rigoureu-
sement les choses, qui n'a point d'indulgence. Il
est plus sévère pour les autres que pour lui-
même. Un père sévère envers ses enfants. Oh!
qu'il est aisé de sefairedanslemonde la réputation
d'homme sévère et de la soutenir aux dépens d'au-
trui I BOURDAL. Pensées, t. i, p. 462. Quiconque est
plus sévère que les lois, est un tyran, VAUVEN.iié/!.
etmax. -163. Du plus loin qu'il [mon père] m'aper-
çut [chargé de prix du collège], il laissa son ou-
vrage, il s'avança sur sa porte, et se mita pleurer;
c'est une belle chose qu'un homme de bien et sé-
vère qui pleure, DIDER. Lett. à Mlle Toland, <8
oct. -1760. Les juges les plus sévères ne sont pas
toujours ceux auquels il serait le plus permis de
l'être, CONDORCET, Margraaf. || Sévère à.... Le juste,
sévère àlui-mêmeetpersécuteurde ses propres pas-
sions, BOSS.Reine.d'Anglel. Rome lui sera-t-ellein-
dulgente ou sévère?RAC. Bér. n, 2. Promettez....Que,
sévère aux méchants et des bons le refuge, Entre le
pauvre et vous vous prendrez Dieu pour juge, ID.
Athal. iv, 3. || 2° Il se dit des choses en un sens
analogue. Une punition sévère. La piété sévère
exige son offrande [le sacrifice d'Iphigénie], RAC.
Iph. v, 3. Mon courroux aux vaincus ne fut que
trop sévère, ID. Andr. i, 2. Une loi moins sévère
Mit Claude dans mon lit et Rome à mes genoux,
ID. Brit. iy, 2. Quand toutes vos actions n'auraient
été que sévères pendant que vous étiez le maître,
elles devenaient des crimes affreux dès- que vous
ne l'étiez plus, MONTESQ. Dial. de Sylla et Eucr.
Dans ton courroux sévère, Songe au moins, mon
cher fils, qu'il a sauvé ton père, VOLT. Alz. ni, 6.
Nous avons, au jour de nos grandeurs, D'un coeur
trop complaisant écouté les flatteurs ; Il est juste
sans doute, au jour de nos misères, D'accoutumer
notre âme aux paroles sévères, p. LEBRÏÏN, Marie
Stuart, i, 4. || Sort sévère, destin sévère, sort, des-
tin qui traite l'homme sans indulgence. Je l'ex-
pose aux rigueurs du sort le plus sévère, TH. CORN.
Ariane, rv, 6. Et puissent désormais les destins
moins sévères.... VOLT. Olymp. m, 6. || Climat sé-
vère, climat froid et dur, || 3° Qui exige une exacti-
tude rigoureuse. Ayez pour la cadence une oreille
sévère, BOIL. Art p. i. || Qui est tenu rigoureu-
sement. Un blocus, une quarantaine sévère. La
seule chose dont nous puissions répondre, c'est
l'assiduité de notre travail et l'emploi sévère
de notre temps, D'ALEMBERT, OEuvr. t. i, p. 362.
Il 4° Qui marque, qui annonce qu'on est sé-
vère. Un front sévère. Une mine sévère. Je devins
plus rouge que le ruban que vous m'aviez envoyé;
et celui devant qui j'étaisprit unvisageaussi sévère
que si.... VOIT. Lett. 23. Quel sujet inconnu vous trou-
ble et vous altère? D'où vous vient aujourd'hui cet
air sombre et sévère? BOIL. Sat. m. || 5° Très-régu-
lier, conforme aux règles. Une vertu, une morale sé-
vère. Ses moeurs [de Quesnel] étaient sévères,
comme celles de tous ceux qui ne sont occupés
que de disputes, VOLT. Louis XIT, écrivains,
Quesnel. || En parlant de l'observance rigoureuse
des lois de la pudeur. Car je ne croirai pas que,
sans me consulter, La sévère Junie ait voulu le
flatter, RAC. Brit. n, 3. f| Peu sévère, relâché, qui
cède facilement aux tentations. Il est peu sévère
en affaires d'argent. Mais parlons d'affaires, Beau-
tés peu sévères, BÉRANG. Cocagne. || 6° Terme de
littérature et d'arts. Noble et régulier, sans élé-
gance affectée, sans ornements recherchés. Un
style sévère. Des ornements sévères, d'un goût
sévère. || 7° Il se dit aussi d'une figure qui a plus
de régularité que d'attrait. Une beauté sévère.
Les femmes sont grandes, fortes, brillantes de san-
té, presque toutes fort belles, mais ce sont des
beautés sévères et imposantes, BARTHÉL. Anach.
ch. 48. ||8a S. m. Ce qui est sévère. Passer du
grave au doux, du plaisant au sévère, BOH.. Art p. i.
|| Populairement et au fém. En voilà une sévère,
voilà un fait bien surprenant, et aussi bien ré-
voltant. || 9° S. f. Espèce de vipère.
— HIST. xvi° s. Si le minois du médecin cha-
grin, rébarbatif, mal plaisant, malcontent, severe,
rechigné, contriste le malade, RAB. rv, Ép. au
card. de Chastillon.
— ÉTYM. Lat. severus, d'un radical sev, qui se
trouve dans le grec aéêaç, aiêui. Sévère paraît être
un néologisme du xvr 2 siècle.
SÉVÈREMENT (sé-vè-re-man), adj.\\ 1° D'une
manière sévère. Punir sévèrement. La politique
romaine, qui défendait si sévèrement les religions
étrangères, BOSS. Hist. n, -12. Un diocèse admi-
nistré très-sévèrement, j. j. ROUSS. Confess. m.
|| 2° Avec un goût sévère. Cela est écrit sévère-
ment.
— ÉTYM. Sévère, et le suffixe ment.
t SÉVÉRITÉ (sé-vé-ri-f ), s. f. Silicate d'alumine
qui provient de Saint-Sever (Landes).
SÉVÉRITÉ (sé-vé-ri-té), s. f.\\ i' Qualité de celui
qui est sévère, de ce qui est sévère. Et c'est sur
quoi il faudra garder une grande sévérité, VAUBAN,
Dîme, p. -139. [Le sénat] Vous pressait de souscrire
à la mort d'un coupable ; Vous résistiez, seigneur,
à leur sévérité, RAC. Brit. rv, 3. M. Porcius Caton,
ce célèbre censeur connu par la sévérité de son
caractère, ROLLIN, Hist. anc. OEuvr. t. ix, p. -177,
dans POUGENS. Tout pouvoir, en un mot, périt
par l'indulgence, Et la sévérité produit l'obéis-
sance, VOLT. Alz. i, 4. 11 2° Au plur. Actes de sé-
vérité. Que la violence de son amour et les sévé-
rités de son père me firent prendre la résolution
de.... MOL. Av. v, 6. Lss sévérités âpres, PASC.
Pens. vi, 3-1, éd; HAVET. Pardonne alors, Seigneur,
si, plein de tes bontés, Je n'ai pu concevoir que
mes fragilités Pussent être l'objet de tes sévérités,
CHAUL. Sur la mort. Ces sévérités, qui révoltent
nos moeurs, étaient peut-être nécessaires dans un
pays où le maintien des lois semblait exiger une
rigueur effrayante, VOLT. Russie, n, 41. || 3° Grande
régularité. La sévérité de ses moeurs, de son ca-
ractère. Mais, croyez-moi, l'amour est une autre
science, Burrhus, et je ferais quelque difficulté
D'abaisser jusque-là votre sévérité, RAC. Brit. ni, 4.
|| Il se dit des mortifications qu'on s'impose. S
quatre-vingt-onze ans, ni ses fatigues conti-
nuelles, ni son extrême caducité ne le peuvent
obliger de modérer la sévérité de sa vie ; il fait
un carême éternel..* BOSS. Panég. St François de
Poule, 4. || 4" La sévérité'des femmes, le soin avec
lequel elles repoussent les tentations amoureuses. •
La sévérité des femmes est un ajustement et un
fard qu'elles ajoutent à leur beauté, LA ROCHEFODC.
Prem. pens. 67. Les femmes n'ont pas de sévérité
complète sans aversion, ID. Max. 333. /| 5° Il se
dit du goût, des compositions littéraires ou artis-
tiques. La sévérité du goût. La sévérité de cette
SËV
SEV
1927
jeu; provenç. sol; espagn. solo; portug. sa; ital.
solo; du lat. solus, anc. lat. sollus; osque, sollo,
comparez le grec SXoç, lat. salvus, entier, sain,
et sansc. sarva, tout. .
SEULEMENT (seu-le-man), adv. || 1" Rien de
' plus, pas davantage. Trois ou quatre seulement au
nombre desquels on me range Peuvent donner
une louange Qui demeure éternellement, MALH.
-m, 2. Sur ce point seulement contente mon désir,
CORN. Cinna, v, 4. Il était plein d'esprit, de sens
et de raison ; Seulement pour l'argent un peu trop
de faiblesse De ses vertus en lui ravalait la no-
blesse, BOIL. Sat. x. Je vous réponds de vous, con-
sentez seulement, RAC. Brit. Ji, 3. Donnez-moi
seulement le temps de respirer, m. Ath. v, 2.
|| 2° Uniquement. Je vais au spectacle seulement
pour la musique. Monseigneur, ce n'est plus seu-
lement par cette vaillante main et par ce grand
coeur que vous acquerrez de la gloire, BOSS. Reine
d'Anglet. Suis-je leur empereur seulement pour
leur plaire?RAC. Brit.n, 3. Je me comparerais à ce
Troyen qui méritala protection d'une déesse seule-
ment parce qu'il la trouva belle, MONTESQ. Disc, de
récept. à l'acad. de Bord. |j 3° Au moins, du moins.
Si je pouvais, comme je vous ai dit quelquefois,
vivre seulement deux cents ans, il me semble que je
serais une personne bien admirable, SÉV. 30 oct.
4673. Semblait-il seulement qu'il eût part à mes
larmes ? RAC. Andr. v, 4. || 4° Même. Cet bomme
que l'on disait mort n'a pas seulement été malade.
- M. le Tellier, renfermé dans les modestes emplois
de la robe, ne j était pas seulement les yeux sur les
engagements éclatants, mais périlleux de la cour,
Boss. le Tellier. || 5° Ne.-... que.... Le courrier est
arrivé seulement d'aujourd'hui. D'aujourd'hui seu-
lement je jouis de ma gloire, RAC. Andr. n, 5.
|| 6° Xla seule condition que. Parlez librement; seu-
lementrespeclez les convenances. || 7°Si seulement!
locution qui exprime ledésir d'une chose qui suffira
pour satisfaire. Si seulement il rendait l'argent.
|| 8° Non-seulement, loc. adv. Voy. KON.'||9° Seu-
lement explétif avec ne.... que, comme on a vu
que- seul (n° 9), est quelquefois. Quand j'irai en
Provence, je vous tenterai de revenir avec moi et
chez moi; vous serez lasse d'être honorée.... vous
n'y perdrez rien, il ne faudra seulement que chan-
ger de ton, SÉV. à Mme de Grignan, 24 juin 167-1.
ij 10° Tant seulement, voy. TANT.
■—HIST. xn° s. Et mes chançons [je] fais por
vous solement, Coud, vu. ||xnic s. Je ne chantai
fors d'une seulement Qui tant forfist que ven-
geance en fust prise, QUESNES, Romancero, p. 89.
Et qu'il n'ont mais nul hoir.... Fors seulement
Bértain, Berte, LXVII. Là la laissasmes nous ens au
bois, seulement [seule], ib. xcv. || xvi° s. Non seu-
lement il.... mais il.... MONT, I, 25. Vous ne les
leur feriez pas seulement regarder en face, ID. I,
04. On faict peur à nos gens seulement de nom-
mer la mort, m. i, 72 Lysander ne gaigna seule-
ment que deux battailles navales, m. m, 4 56. Par
ce moyen il ne fut roy que huit mois seulement,
en tout, AMYOT, Lyc. 3.
— ÉTYM. Seule, et le suffixe ment; Berry, sè-
ment, s'ment;wallon,seul/main; provenç. solamen;
- catal. solament; espagn. solamënte; portug. so-
mente ; ital. solamënte.
SEOLET, ETTE (seu-lè, lè-t'), adj. Diminutif de
seul, usité seulement dans le style pastoral et sur-
. tout au féminin. Ce soir que, vous ayant seu-
letle rencontrée.... VOIT. Poês. OEuv. t. il, p. 90.
Ma chère Annette, Toi si jeunette, Tu vas seulette !
FAVART, Annette et Lubin, se. 2. Je gémis d'être
seulette, En prison sous le verrou, BÉRANG.
Chatte.
— HIST. xra° s. Je ne li ai riens mesfait, Ne
riens ne li ai mesdit, Fors c'acolleir mon amin
soulette, Arch. mus. scientif. 2e série, t. v, p. 237,
|| xv" s. Et dirent les aucuns qui avoient vu passer
messire Yvain tout seulet.... PROISS. in, iv, 23.
Il xvi" s. Laissant sa soeur au logis, la pauvrette,
Elicine, dormir toute seulette, AMYOT, Cimon, 27.
— ÉTYM. Dimin. de seul; génev. solet, solette;
provenç. solet; espagn. solito; ital. soletto.
SÈVE '(sè-v'), s. f. || 1° Terme de botanique. Li-
quide que les racines puisent et absorbent dans le
sein de la terre, pour le faire servir à la nutrition
du végétal. La sève ascendante. La sève descen-
dante. De quelque façon qu'on intercepte la sève,
on est sûr de hâter les productions des arbres,
surtout l'épanouissement des fleurs et la produc-
tion des fruits, »JUFF. Hist. nat. Intr. OEuv. t. vin,
p. 283. M. Haies, dans son admirable statique
des végétaux, a très-bien prouvé que les feuilles
sont les principaux organes de la transpiration;
il les a regardées comme les puissances qui
élèvent la sève, BONNET, Consid. corps org. OEuv.
t. v, p. 296, dans POUGENS. J'ai pu juger, à l'oeil,
de la rapidité de la sève dans les plantes que j'ai
abreuvées de liqueurs colorées, ID. ib. t. v,
p. 295._|| En sève, en pleine sève, durant le
temps où la sève est en mouvement dans les
végétaux. Arbre en sève. On n'a point observé
que ce bois, quoique coupé en pleine 1 sève, ait
été piqué des vers, BUFF. Expér. sur les végét.
2e mém. || 2° Par extension', certaine force qui
rend le vin agréable. Ce vin est trop vieux, il
n'a plus de sève. De vous parler.... d'un vin à
sève veloutée, MOL. Bourg, gent. iv, 4. Oui, je
gagerais bien que, chez le commandeur, Villan-
dri priserait sa sève et sa verdeur [d'un vin],
BOIL. Sat. m. || 3" Fig. Il se dit des choses intellec-
tuelles ou morales qui ont quelque chose comparé
à la sève du vin. Il y a de la sève dans cet ou-
vrage.- Ce qui jette l'âme dans un labyrinthe et
un entortillement qui ôte toute la droiture de
nos actions et toute la bonne sève de la piété,
BOSS. États d'oraù. v, 9. A quatre-vingt-six ans,
M. de Mirabaud avait encore le feu de la jeunesse
et la sève de l'âge mûr, BUFF. Rép. à Watelet,
OEuv. t. x, p. 32. La première sève de l'enthou-
siasme créateur, D'ALEMB. OEUV. t. vn, p. 259.
Sa sève, nuit et jour, s'épuisait aux orgies,
v. HUGO, Crépuscule, 43. || En mauvaise part. Ici se
cache une sève maligne et corrompue sous l'é-
corce de la politesse, LA BRUY. IX.
— REM. L'Académie écrit fève avec un è, et
trêve avec un ê. Pourquoi figurer de trois maniè-
res différentes une prononciation qui est la même ?
L'accent grave seul devrait être employé, PAUTEX.
— HIST. xnr* s. Tu trovas ou gastel la fève, Et
meis en bûche seiche sève, j. DE MEUNG, Test. 234.
Pri à ton fil ■ qu'il nous en terde Et nous enlevé
De l'ordure qu'aporta Eve, Quant de la pome osta
la sève, RUTEB. II, 4. ||xve s. Au dessoubz de ses
ans perfaiz, après les jours d'enfence que la ceve
monte contremont la jueune plante, CHRIST, DE
PISAN, Charles V, i, 9. ||xvie s. Les petits buisson-
nets n'ont sève ny puissance; Je voudrois estre
grand comme ces grands forests, RONS. 747.
— ÉTYM. Berry, sape, sive ; dans l'Angoumois,
saber, donner de la sève; prov. et esp. saba; du lat.
sapa, suc, jus; comparez l'allem. Saft, suc; dan.
sxbe; angl. sap; le grec bitoc, suc (voy. SA-
PIN).
SÉVÈRE (sé-vè-r'), adj. || 1° Qui impose rigoureu-
sement les choses, qui n'a point d'indulgence. Il
est plus sévère pour les autres que pour lui-
même. Un père sévère envers ses enfants. Oh!
qu'il est aisé de sefairedanslemonde la réputation
d'homme sévère et de la soutenir aux dépens d'au-
trui I BOURDAL. Pensées, t. i, p. 462. Quiconque est
plus sévère que les lois, est un tyran, VAUVEN.iié/!.
etmax. -163. Du plus loin qu'il [mon père] m'aper-
çut [chargé de prix du collège], il laissa son ou-
vrage, il s'avança sur sa porte, et se mita pleurer;
c'est une belle chose qu'un homme de bien et sé-
vère qui pleure, DIDER. Lett. à Mlle Toland, <8
oct. -1760. Les juges les plus sévères ne sont pas
toujours ceux auquels il serait le plus permis de
l'être, CONDORCET, Margraaf. || Sévère à.... Le juste,
sévère àlui-mêmeetpersécuteurde ses propres pas-
sions, BOSS.Reine.d'Anglel. Rome lui sera-t-ellein-
dulgente ou sévère?RAC. Bér. n, 2. Promettez....Que,
sévère aux méchants et des bons le refuge, Entre le
pauvre et vous vous prendrez Dieu pour juge, ID.
Athal. iv, 3. || 2° Il se dit des choses en un sens
analogue. Une punition sévère. La piété sévère
exige son offrande [le sacrifice d'Iphigénie], RAC.
Iph. v, 3. Mon courroux aux vaincus ne fut que
trop sévère, ID. Andr. i, 2. Une loi moins sévère
Mit Claude dans mon lit et Rome à mes genoux,
ID. Brit. iy, 2. Quand toutes vos actions n'auraient
été que sévères pendant que vous étiez le maître,
elles devenaient des crimes affreux dès- que vous
ne l'étiez plus, MONTESQ. Dial. de Sylla et Eucr.
Dans ton courroux sévère, Songe au moins, mon
cher fils, qu'il a sauvé ton père, VOLT. Alz. ni, 6.
Nous avons, au jour de nos grandeurs, D'un coeur
trop complaisant écouté les flatteurs ; Il est juste
sans doute, au jour de nos misères, D'accoutumer
notre âme aux paroles sévères, p. LEBRÏÏN, Marie
Stuart, i, 4. || Sort sévère, destin sévère, sort, des-
tin qui traite l'homme sans indulgence. Je l'ex-
pose aux rigueurs du sort le plus sévère, TH. CORN.
Ariane, rv, 6. Et puissent désormais les destins
moins sévères.... VOLT. Olymp. m, 6. || Climat sé-
vère, climat froid et dur, || 3° Qui exige une exacti-
tude rigoureuse. Ayez pour la cadence une oreille
sévère, BOIL. Art p. i. || Qui est tenu rigoureu-
sement. Un blocus, une quarantaine sévère. La
seule chose dont nous puissions répondre, c'est
l'assiduité de notre travail et l'emploi sévère
de notre temps, D'ALEMBERT, OEuvr. t. i, p. 362.
Il 4° Qui marque, qui annonce qu'on est sé-
vère. Un front sévère. Une mine sévère. Je devins
plus rouge que le ruban que vous m'aviez envoyé;
et celui devant qui j'étaisprit unvisageaussi sévère
que si.... VOIT. Lett. 23. Quel sujet inconnu vous trou-
ble et vous altère? D'où vous vient aujourd'hui cet
air sombre et sévère? BOIL. Sat. m. || 5° Très-régu-
lier, conforme aux règles. Une vertu, une morale sé-
vère. Ses moeurs [de Quesnel] étaient sévères,
comme celles de tous ceux qui ne sont occupés
que de disputes, VOLT. Louis XIT, écrivains,
Quesnel. || En parlant de l'observance rigoureuse
des lois de la pudeur. Car je ne croirai pas que,
sans me consulter, La sévère Junie ait voulu le
flatter, RAC. Brit. n, 3. f| Peu sévère, relâché, qui
cède facilement aux tentations. Il est peu sévère
en affaires d'argent. Mais parlons d'affaires, Beau-
tés peu sévères, BÉRANG. Cocagne. || 6° Terme de
littérature et d'arts. Noble et régulier, sans élé-
gance affectée, sans ornements recherchés. Un
style sévère. Des ornements sévères, d'un goût
sévère. || 7° Il se dit aussi d'une figure qui a plus
de régularité que d'attrait. Une beauté sévère.
Les femmes sont grandes, fortes, brillantes de san-
té, presque toutes fort belles, mais ce sont des
beautés sévères et imposantes, BARTHÉL. Anach.
ch. 48. ||8a S. m. Ce qui est sévère. Passer du
grave au doux, du plaisant au sévère, BOH.. Art p. i.
|| Populairement et au fém. En voilà une sévère,
voilà un fait bien surprenant, et aussi bien ré-
voltant. || 9° S. f. Espèce de vipère.
— HIST. xvi° s. Si le minois du médecin cha-
grin, rébarbatif, mal plaisant, malcontent, severe,
rechigné, contriste le malade, RAB. rv, Ép. au
card. de Chastillon.
— ÉTYM. Lat. severus, d'un radical sev, qui se
trouve dans le grec aéêaç, aiêui. Sévère paraît être
un néologisme du xvr 2 siècle.
SÉVÈREMENT (sé-vè-re-man), adj.\\ 1° D'une
manière sévère. Punir sévèrement. La politique
romaine, qui défendait si sévèrement les religions
étrangères, BOSS. Hist. n, -12. Un diocèse admi-
nistré très-sévèrement, j. j. ROUSS. Confess. m.
|| 2° Avec un goût sévère. Cela est écrit sévère-
ment.
— ÉTYM. Sévère, et le suffixe ment.
t SÉVÉRITÉ (sé-vé-ri-f ), s. f. Silicate d'alumine
qui provient de Saint-Sever (Landes).
SÉVÉRITÉ (sé-vé-ri-té), s. f.\\ i' Qualité de celui
qui est sévère, de ce qui est sévère. Et c'est sur
quoi il faudra garder une grande sévérité, VAUBAN,
Dîme, p. -139. [Le sénat] Vous pressait de souscrire
à la mort d'un coupable ; Vous résistiez, seigneur,
à leur sévérité, RAC. Brit. rv, 3. M. Porcius Caton,
ce célèbre censeur connu par la sévérité de son
caractère, ROLLIN, Hist. anc. OEuvr. t. ix, p. -177,
dans POUGENS. Tout pouvoir, en un mot, périt
par l'indulgence, Et la sévérité produit l'obéis-
sance, VOLT. Alz. i, 4. 11 2° Au plur. Actes de sé-
vérité. Que la violence de son amour et les sévé-
rités de son père me firent prendre la résolution
de.... MOL. Av. v, 6. Lss sévérités âpres, PASC.
Pens. vi, 3-1, éd; HAVET. Pardonne alors, Seigneur,
si, plein de tes bontés, Je n'ai pu concevoir que
mes fragilités Pussent être l'objet de tes sévérités,
CHAUL. Sur la mort. Ces sévérités, qui révoltent
nos moeurs, étaient peut-être nécessaires dans un
pays où le maintien des lois semblait exiger une
rigueur effrayante, VOLT. Russie, n, 41. || 3° Grande
régularité. La sévérité de ses moeurs, de son ca-
ractère. Mais, croyez-moi, l'amour est une autre
science, Burrhus, et je ferais quelque difficulté
D'abaisser jusque-là votre sévérité, RAC. Brit. ni, 4.
|| Il se dit des mortifications qu'on s'impose. S
quatre-vingt-onze ans, ni ses fatigues conti-
nuelles, ni son extrême caducité ne le peuvent
obliger de modérer la sévérité de sa vie ; il fait
un carême éternel..* BOSS. Panég. St François de
Poule, 4. || 4" La sévérité'des femmes, le soin avec
lequel elles repoussent les tentations amoureuses. •
La sévérité des femmes est un ajustement et un
fard qu'elles ajoutent à leur beauté, LA ROCHEFODC.
Prem. pens. 67. Les femmes n'ont pas de sévérité
complète sans aversion, ID. Max. 333. /| 5° Il se
dit du goût, des compositions littéraires ou artis-
tiques. La sévérité du goût. La sévérité de cette
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