Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 4 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54066991
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-57472
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
RON
ROIN
RON
1757
il Son armée était réduite, il est vrai, mais saine,
souple, nerveuse, telle que ces corps virils qui,
venant de perdre les rondeurs de la jeunesse, mon-
trent des formes plus mâles et plus prononcées,
SÉGUR, Hist. de fcap. vu, 7. || Circonférence. Et
remplir de votre grandeur Ce que la terre a de
rondeur, MALH. IV, 6. Si l'univers dans sa rondeur
N'a rien digne de vos mérites, EACAN, Ode au roi.
|] 2° Fig. En parlant du style. Harmonie qui roule
avec une facilité comparée à celle d'un corps rond.
L'impatience de donner à mon livre plus de ron-
deur et une meilleure forme, LA BRUT, les Caract.
Je n'ai pas eu le temps de donner à mon discours
patriotique [Lettre à l'Académie sur Shakespeare] la
rondeur et la force dont il a besoin, VOLT. Lett. La
Harpe, 15 août 1776. Cette harmonie douce et fle-
xible, cette rondeur et cette mollesse d'expression
et de cadence, cette diction toujours noble et facile
[dans Cicéron], D'ALEMB. Éloges, Sacy. Sentir la ron-
deur périodique des vers, MARMONTEL, OEuvr. t. x,
p. 476. |] 3° Fig. Franchise, sans-façon, naturel. Si la
vanité est contraire à l'humilité, l'artifice, l'affétise
[l'afféterie] et feintise est contraire à la rondeur et
simplicité, SAINT FEANÇOIS DE SALES, p. 498. La ron-
deur de ce procédé le toucha [Bezons], ST-SIM. 254,
i 66. |1 Ce comédien a de la rondeur, iljoue avec fran-
chise et naturel.
— HIST. XVIe s. Presque toute la rondeur de la terre
habitable estoit en lamentations, AMYOT, Anton. 74.
Ceste rondeur [pourtour] de la ville [Paris assiégé],
quand Chastillon eut commencé vers St-Marceaut, fut
esprise debluettes de feu, D'AUII. Hist. m, 235. Une
tumeur de grosseur et rondeur d'un bien gros oeuf de
poulie d'Inde, PARÉ, xvm, 4). Combien que la liberté,
rondeur et fidélité heurte et offense pour l'heure ceux
auxquels elle s'oppose, après elle est révérée et esti-
mée, CHARRON, Sagesse, p. 4 M, dans LACURNE. Bel es-
pritâoué de toutes les grâces, gentillesses, courtoisies
et rondeurs que l'on peut souhaiter, PASQOIER, Lettr.
t. I, p. 607.
—ET YM. Rond l. L'ancienne langue disait rondesce.
f RONDIES (ron-die), s. f. pi. Cylindres pour
arrondir les tables de plomb dont on veut faire des
tuyaux.
RONDIN (ron-din), s. m. || 1° Morceau de bois de
chauffage qui est rond, c'est-à-dire qui n'est pas
fendu, et qui se dit par opposition à bois de quar-
tier. Des rondins de hêtre. Un pâté sur un rondin
de bois, avec un verre a moitié plein de vin, MDER.
Salon de 1766, OEuv. t. xm, p. 126, dans POUGENS.
|| 2° Gros bâton. Il a reçu des coups de rondin.
|| 3° Cylindre de bois, sur lequel le plombier arron-
dit les tables de plomb.
— HIST. xvi° s. Rondin, COTGRAVE.
— ÊTYM. Rond.
RONDINÉ, ÉE (ron-di-né, née), part, passé de
rondiner. Rondiné d'importance.
RONDINER (ron-di-né), v. a. Terme populaire.
Battre à coups de rondin, de canne. Qu'il prenne
garde à lui ; on le rondinera.
— ÊTYM. Rondin.
f RONDINETTE (ron di-nè-f), s. f. Poisson fos-
sile du genre des exocets.
T RONDIR (ron-dir). H 1° Y. n. Prendre une for-
me ronde. Nous suivîmes la côte environ à trois
lieues d'éloignement ; elle rondissait insensible-
ment, BOUGAINVJXLE, Yoy. t. n, p. 919. || 2° Y. a.
Tailler l'ardoise.
— ÉTYM: Rond l.
•f- RONDO (ron-do), s. m. Voy. RONDEAU, n" 3.
— ÊTYM. Ital. rondo ; c'est le français rondeau,
car il s'accentue, comme on voit, rondo.
RONDON (ron-don), s. m. Terme de fauconnerie.
Il n'est usité que dans cette locution : fondre en
rondon, s'élancer avec impétuosité.
— ÊTYM. Altération de l'anc. franc, randon, qui
signifiait mouvement impétueux, et qui, d'après
Diez, dérive du provenç. randa, point extrême, de
l'anc. h. allem. rond, extrémité, lisière.
t RONDOTTE (ron-do-t!), s. f. Nom vulgaire du
barbarea vulgaris, R. Br. (voy. TERRETTE).
ROND-POINT (ron-poin), s. ni. || 1° "Terme d'ar-
chitecture. Partie demi-circulaire qui fait l'extré-
mité opposée au grand portail. || 2° Grande place
circulaire, à laquelle aboutissent plusieurs avenues
ou allées. \\Au plur. Des ronds-pjnts.
— ÉTYM. Rond t, et point.
f RONE (ron'). s. m. Nom spécifique d'un labre.
RONFLANT, ANTE (ron-flan, l.an-t'), adj.
|| i" Qui fait un bruit comparé, pour la force, au
ronflement. Un instrument ronflant. Une voix ron-
, fiante. La plus grosse contre-basse rend un son
moins ronflant sous l'archet, BUFF. Ois. t. xiv,
p. 164. || Terme de médecine. Râle ronflant, râle
bronchique, caractérisé par un bruit musical grave,
ressemblant au ronflement d'un homme endormi,
ou plutôt au son que tend une corde de basse' sous
l'archet qui la frotte. || 2° Par extension, qui em-
plit l'oreille, en parlant de mots, de phrases. Un
style ronflant. Des phrases emphatiques et ronflan-
tes, laborieusement et péniblement construites,
GENLIS, Hères riv. t. n, p. 161, dans POUGENS. Les
yeux en l'air le bonhomme Hésiode Cherchait ja- ,
dis des dieux à noms ronflants, BÉRANG.'Je Vin de
Chypre. || Fig. Promesses ronflantes, grandes et
vaines promesses.
f RONFLE (ron-fl'), s. f. Ancien jeu de cartes
semblable à la triomphe. || Fig. et par calembour.
Jouer à la ronfle, dormir.
— HIST. xve s. jouer au jeu delà ronfle, DUCANGE,
ronflare (il donne aussi ronfler, au sens de renvier).
RONFLEMENT (ron-fle-man), s. m. || 1° Bruit
que produit quelquefois pendant le sommeil la vi-
bration du voile du palais lorsque l'air traverse
l'arrière-bouche, particulièrement pendant l'inspira-
tion. Je n'ai ouï dire ni criement ni pleureinent ;
mais ronflement ne me semble pas mauvais, et je
ne crois pas qu'il doive être mis au nombre des
barbarismes, VAUGEL. Rem. not. Th. Corn. t. n,
p. 104. Un ronflement de basse-taille aussi nourri
qu'il en soit, MARIV. Arleq. poli par l'amour, se. 1.
|| 2" Fig. Tout bruit qui a une sorte de rapport avec
celui d'un homme qui ronfle. Le ronflement d'une
toupie. Le ronflement de l'orgue. Les mâles [des
lions marins] ont un mugissement semblable à ce-
lui du taureau, et, lorsqu'ils sont irrités, ils mar-
quent leur colère par un ronflement, BUFF. Quadr.
t. xi, p. 232. C'est un beau tournoi de paroles [une
scène de mélodrame entre deux acteurs] ; l'un fait
sonner toutes les r, l'autre toutes les s; il arrive un
moment où le débit s'échauffe au point qu'on n'en-
tend plus qu'un ronflement d'un côté et qu'un sif-
flement de l'autre, TH. GAUTIER, Hist. de l'art
dramatique, t. i, p. 24.
— HIST. xvie s. Ronflement, MONET, Dict.
— ÊTYM. Ronfler.
RONFLER (ron-flé), v. n. [| i° Faire le bruit
nommé ronflement. Tout ronflait et de bonne sorte,
SCARR. Yirg. n. 11 n'y avait pas longtemps qu'il
dormait, ronflant comme une pédale d'orgue, m.
Rom. com. n, 16. Il dort le jour, il dort la nuit et
profondément, il ronfle en compagnie, LA BRUY. VI.
"'entends ronfler autour de nous, dit Leandro Pe-
rez, et je crois que c'est ce gros homme que je dé-
mêle dans un petit corps de logis, LESÀGE, Diable
boit. 16. Je n'osai jamais interrompre ma lecture,
et continuai de lire tandis qu'il continuait de ron-
fler, J. J. ROUSS. Confess. ix. || 2° Il se dit d'un che-
val à qui la peur, la colère, etc. fait faire un cer-
tain bruit des narines. || 3° Fig. et familièrement.
Faire un bruit prolongé, en parlant de certaines
choses bruyantes. Le canon ronflait de ce côté.
Une toupie qui ronfle. Il faut entendre aussi ronfler
les violons, Et je veux avec vous danser les cotil
Ions, REGNARU, le Légat, n, 4. Et les échos de ces
sauvages bois Où le dieu Mars fait ronfler son ton-
nerre, MAMONTEL, Polym. ch. i. || Fig. Faire ron-
fler des vers, les déclamer avec emphase. Ils ne sa-
vent pas faire ronfler les vers, et s'arrêter au bel
endroit, MOL. Préc. io. Vingt poètes épris Sur de
sublimes tons font ronfler Melpomène, VOLT. Ép.
104. || Il se dit de ce qui est ronflant. Je convien-
drai qu'en effet, lorsqu'un vers ronfle bien dans la
bouche d'un acteur, quelquefois le parterre ne de-
mande rien de plus, D'OLIVET, Rem. Rac. 75. || Il
se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xive s. Mais ceulx dormant à qui il s'a-
loit desraignant [parlant], Nul mot n'ont respondu;
ainçois vont fort ronflant, Guescl. I9474.'||xv° s.
Et le cheval qui devant le duc alloit atout les deux
escuyers, quand il sentit iceux derrière lui, il com-
mença à ronfler et à avancer, MONSTREL. I, 36.
H XVIe s.' Il ne vouloit point de soudards qui ron-
flassent plus fort en dormant, qu'ilz ne crioient en
se battant, AMYOT, Catpn, 17. ...Puis en le caressant
[Bucéphale] un peu de la voix et de la main tant
qu'il le veit ronflant et soufflant de courroux..., ID.
Alex. 9. Ils faisoient ronfler leur contrat et ordon-
nances bien hautement de ceste qualité, CARL. m,
25. Après avoir faict ronfler [tirer] son artillerie
m. rv, 14. Barbare peuple, arrogant et volage, Van-
teur, causeur, n'ayant rien que langage, Qui, jour
et nuict dans un poisle enfermé, Pour tout plaisir
se joue avec un verre, Ronfle à la table ou s'endort
sur la terre, DESPORTES, Diverses amours, XLIII,
Adieu à la Poloigne. [Caton, prêt à se tuer] se
print si profondement à dormir, que ses valets de
chambre l'entendoient ronfler, MONT, I, 340.
— ÉTYM. Provenç. ronflar; toscan, ronflare; si-
cilien, runfuliari: vénét. ronflar; ce sont, d'après
Diez, des onomatopées. On a dit ronchier, qui vient
de rhoncare : xme s. Vos me ronchiez lez l'oie,
Cmt je dor leis vos costeiz, Arch. miss, scient.
2' série, t. v, p. 240.
fRONFLERIE (ron-fle-rie), s. f. Synonyme de ron-
flement. Le bruit de cette ronflerie, SÉV. 9 fév. 1683.
RONFLEUR, EUSE (ron-fleur, fleû-z'), s. m. et f.
Celui, celle qui ronfle, qui a l'habitude de ronfler.
|| Adj. Je m'imagine le voir réveiller ses auditeurs
en leur criant: Ronfleuse assemblée, prêtez l'oreille
aux belles paroles que je vous annonce, FURETIERE,
3e factum, t. i, p. 313.
— HIST. xvie s. Espiant, et gardant que quelque
vray amy N'esveille ce ronfleur si long temps en-
dormy,DUBELL. vin, 38, rerso. Le bon ronfleur Eolus,
RAB. IV, 43.
— ÉTYM. Ronfler.
RONGE (ron-j'), s. m. Terme de vénerie. Il n'est
usité que dans cette locution : le cerf fait le ronge,
il rumine.
— HIST. xvi" s. M. de Vendosme, auquel ce lan-
gaige revenoit souvent au runge [qui le ruminait
souvent], CARL. m, 24. Ce vieillard [Coligny blessé
après Moncontour], pressé avec la fièvre, enduisoit
tous ces points et plusieurs autres, qui lui venoyent
au ronge, plus cuisans que sa fascheuse playe,
D'AUB. Hist. i, 308.
— ÉTYM. Poitev. ringe, action de ruminer. Voy.
RONGER, dont le sens primitif est ruminer. Le ronge
ou la ronge se disait pour rongement, action de
ronger.
RONGÉ, ÉE (ron-jé, jée), part, passé de ronger.
Il 1° Entamé avec les dents ou le bec. Mais, quoique
incessamment rongé, Il [le foie de Titye] ne sera
jamais mangé, SCARR. Yirg. vi La foule innom-
brable De tant d'écrivains divers, Chez Coignard
rongés des vers, BOIL. Épigr. xxvm. Vous pourrez
voir.... vos écrits.... Parer, demi-rongés, les re-
bords du pont Neuf, ID. Sat. rx. Les mets demi-
rongés, et son odeur impure [de la harpie], DELILLE,
En. m; || Terme d'histoire naturelle. Se dit d'une ■
partie dont les bords présentent des découpures iné-
gales, qu'on dirait faites avec les dents. || 2° Par
extension, en proie à quelque' maladie qui con-
sume. Presque aveugle et rongé de vapeurs et
d'ennui, MARMONTEL, llérn. vu. || 3° Fig. En proie à
quelque sentiment fâcheux qui consume. Il est
moins flatté de laisser tant d'hommes derrière lui,
que rongé d'en avoir encore qui le précèdent, MASS.
Pet. carême. Malh. des gr. [Un envieux] Rongé
par sa propre, malice, Il a nos beautés pour sup-
plice, Et nos fautes pour aliment, LA MOTTE, Odes,
t. I, p. 270, dans POUGENS.
f RONGEANT, ANTE (ron-jan, jan-t'), adj. Sus -
centible de ronger, de miner. Chancre, ulcère ron-
geant. || Fig. Les soucis rongeants, les embarras, la
gêne, J. J. ROUSS. Conf. n. || Vaches rongeantes,
celles qui rongent la crèche, le râtelier, et en géné-
ral les corps qui ont un goût salé; cette dépravation
du goût les fait maigrir et tomber dans le marasme.
|| S. m. Un rongeant, synonyme de rongeur, n" 4.
j RONGE-BOIS (ron-je-boî), s. m. Cossus, in-
secte nuisible. || Au plur. Des ronge-bois.
f RONGE-MAILLE (ron-je-mâ-Il', Il mouillées),
s. m. Nom que la Fontaine donne au rat. Ronge:
maille (le rat eut à bon droit ce nom) Coupe les
noeuds des lacs.... LA FONT. Fabl. xn, ib.\\Adj.
Un chat, perfide et fin matois, Qui déjà, dans mainte
bataille, Contre le peuple ronge-maille Avait fait
cent divers exploits, L'ABBÉ REYRE, Fabl. i, 8.
— ÉTYM. Ronger, et maille.
î RONGEMENT (ron-je-nian), s. m. Action de
ronger ; état de ce qui est rongé. Le café fort, et
beaucoup, me ressuscite; il me cause une cuisson,
un rongement singulier qui n'est pas sans plaisir,
Lettre de Napoléon au docteur Arnott. || Fig. Un
rongement d'esprit. Ce souvenir était pour lui un
rongement perpétuel. Oh ! n'est-ce pas assez de la
pâle vieillesse, De tous les rongements de la vie en
faiblesse?... BARBIER, ïambes, l'Amour de lamort.
— HIST. xvi" s. Les malades setîent un ronge-
ment d'intestins, avec grande pesanteur et ardeur
d'estomach, PARÉ, XXIII, t*.
RONGER (ron-jé. Le g prend un e devant a et o :
rongeant, rongeons), v. a. || 1° Couper avec les dents
eu avec le bec à plusieurs reprises. Un chien qui
ronge un os. Les vers rongent le bois. Un furieux
oiseau de proie Sans cesse lui ronge le foie, SCARR.
Yirg. vi. N'étant pas ae ces rats qui, les livres ron-
ROIN
RON
1757
il Son armée était réduite, il est vrai, mais saine,
souple, nerveuse, telle que ces corps virils qui,
venant de perdre les rondeurs de la jeunesse, mon-
trent des formes plus mâles et plus prononcées,
SÉGUR, Hist. de fcap. vu, 7. || Circonférence. Et
remplir de votre grandeur Ce que la terre a de
rondeur, MALH. IV, 6. Si l'univers dans sa rondeur
N'a rien digne de vos mérites, EACAN, Ode au roi.
|] 2° Fig. En parlant du style. Harmonie qui roule
avec une facilité comparée à celle d'un corps rond.
L'impatience de donner à mon livre plus de ron-
deur et une meilleure forme, LA BRUT, les Caract.
Je n'ai pas eu le temps de donner à mon discours
patriotique [Lettre à l'Académie sur Shakespeare] la
rondeur et la force dont il a besoin, VOLT. Lett. La
Harpe, 15 août 1776. Cette harmonie douce et fle-
xible, cette rondeur et cette mollesse d'expression
et de cadence, cette diction toujours noble et facile
[dans Cicéron], D'ALEMB. Éloges, Sacy. Sentir la ron-
deur périodique des vers, MARMONTEL, OEuvr. t. x,
p. 476. |] 3° Fig. Franchise, sans-façon, naturel. Si la
vanité est contraire à l'humilité, l'artifice, l'affétise
[l'afféterie] et feintise est contraire à la rondeur et
simplicité, SAINT FEANÇOIS DE SALES, p. 498. La ron-
deur de ce procédé le toucha [Bezons], ST-SIM. 254,
i 66. |1 Ce comédien a de la rondeur, iljoue avec fran-
chise et naturel.
— HIST. XVIe s. Presque toute la rondeur de la terre
habitable estoit en lamentations, AMYOT, Anton. 74.
Ceste rondeur [pourtour] de la ville [Paris assiégé],
quand Chastillon eut commencé vers St-Marceaut, fut
esprise debluettes de feu, D'AUII. Hist. m, 235. Une
tumeur de grosseur et rondeur d'un bien gros oeuf de
poulie d'Inde, PARÉ, xvm, 4). Combien que la liberté,
rondeur et fidélité heurte et offense pour l'heure ceux
auxquels elle s'oppose, après elle est révérée et esti-
mée, CHARRON, Sagesse, p. 4 M, dans LACURNE. Bel es-
pritâoué de toutes les grâces, gentillesses, courtoisies
et rondeurs que l'on peut souhaiter, PASQOIER, Lettr.
t. I, p. 607.
—ET YM. Rond l. L'ancienne langue disait rondesce.
f RONDIES (ron-die), s. f. pi. Cylindres pour
arrondir les tables de plomb dont on veut faire des
tuyaux.
RONDIN (ron-din), s. m. || 1° Morceau de bois de
chauffage qui est rond, c'est-à-dire qui n'est pas
fendu, et qui se dit par opposition à bois de quar-
tier. Des rondins de hêtre. Un pâté sur un rondin
de bois, avec un verre a moitié plein de vin, MDER.
Salon de 1766, OEuv. t. xm, p. 126, dans POUGENS.
|| 2° Gros bâton. Il a reçu des coups de rondin.
|| 3° Cylindre de bois, sur lequel le plombier arron-
dit les tables de plomb.
— HIST. xvi° s. Rondin, COTGRAVE.
— ÊTYM. Rond.
RONDINÉ, ÉE (ron-di-né, née), part, passé de
rondiner. Rondiné d'importance.
RONDINER (ron-di-né), v. a. Terme populaire.
Battre à coups de rondin, de canne. Qu'il prenne
garde à lui ; on le rondinera.
— ÊTYM. Rondin.
f RONDINETTE (ron di-nè-f), s. f. Poisson fos-
sile du genre des exocets.
T RONDIR (ron-dir). H 1° Y. n. Prendre une for-
me ronde. Nous suivîmes la côte environ à trois
lieues d'éloignement ; elle rondissait insensible-
ment, BOUGAINVJXLE, Yoy. t. n, p. 919. || 2° Y. a.
Tailler l'ardoise.
— ÉTYM: Rond l.
•f- RONDO (ron-do), s. m. Voy. RONDEAU, n" 3.
— ÊTYM. Ital. rondo ; c'est le français rondeau,
car il s'accentue, comme on voit, rondo.
RONDON (ron-don), s. m. Terme de fauconnerie.
Il n'est usité que dans cette locution : fondre en
rondon, s'élancer avec impétuosité.
— ÊTYM. Altération de l'anc. franc, randon, qui
signifiait mouvement impétueux, et qui, d'après
Diez, dérive du provenç. randa, point extrême, de
l'anc. h. allem. rond, extrémité, lisière.
t RONDOTTE (ron-do-t!), s. f. Nom vulgaire du
barbarea vulgaris, R. Br. (voy. TERRETTE).
ROND-POINT (ron-poin), s. ni. || 1° "Terme d'ar-
chitecture. Partie demi-circulaire qui fait l'extré-
mité opposée au grand portail. || 2° Grande place
circulaire, à laquelle aboutissent plusieurs avenues
ou allées. \\Au plur. Des ronds-pjnts.
— ÉTYM. Rond t, et point.
f RONE (ron'). s. m. Nom spécifique d'un labre.
RONFLANT, ANTE (ron-flan, l.an-t'), adj.
|| i" Qui fait un bruit comparé, pour la force, au
ronflement. Un instrument ronflant. Une voix ron-
, fiante. La plus grosse contre-basse rend un son
moins ronflant sous l'archet, BUFF. Ois. t. xiv,
p. 164. || Terme de médecine. Râle ronflant, râle
bronchique, caractérisé par un bruit musical grave,
ressemblant au ronflement d'un homme endormi,
ou plutôt au son que tend une corde de basse' sous
l'archet qui la frotte. || 2° Par extension, qui em-
plit l'oreille, en parlant de mots, de phrases. Un
style ronflant. Des phrases emphatiques et ronflan-
tes, laborieusement et péniblement construites,
GENLIS, Hères riv. t. n, p. 161, dans POUGENS. Les
yeux en l'air le bonhomme Hésiode Cherchait ja- ,
dis des dieux à noms ronflants, BÉRANG.'Je Vin de
Chypre. || Fig. Promesses ronflantes, grandes et
vaines promesses.
f RONFLE (ron-fl'), s. f. Ancien jeu de cartes
semblable à la triomphe. || Fig. et par calembour.
Jouer à la ronfle, dormir.
— HIST. xve s. jouer au jeu delà ronfle, DUCANGE,
ronflare (il donne aussi ronfler, au sens de renvier).
RONFLEMENT (ron-fle-man), s. m. || 1° Bruit
que produit quelquefois pendant le sommeil la vi-
bration du voile du palais lorsque l'air traverse
l'arrière-bouche, particulièrement pendant l'inspira-
tion. Je n'ai ouï dire ni criement ni pleureinent ;
mais ronflement ne me semble pas mauvais, et je
ne crois pas qu'il doive être mis au nombre des
barbarismes, VAUGEL. Rem. not. Th. Corn. t. n,
p. 104. Un ronflement de basse-taille aussi nourri
qu'il en soit, MARIV. Arleq. poli par l'amour, se. 1.
|| 2" Fig. Tout bruit qui a une sorte de rapport avec
celui d'un homme qui ronfle. Le ronflement d'une
toupie. Le ronflement de l'orgue. Les mâles [des
lions marins] ont un mugissement semblable à ce-
lui du taureau, et, lorsqu'ils sont irrités, ils mar-
quent leur colère par un ronflement, BUFF. Quadr.
t. xi, p. 232. C'est un beau tournoi de paroles [une
scène de mélodrame entre deux acteurs] ; l'un fait
sonner toutes les r, l'autre toutes les s; il arrive un
moment où le débit s'échauffe au point qu'on n'en-
tend plus qu'un ronflement d'un côté et qu'un sif-
flement de l'autre, TH. GAUTIER, Hist. de l'art
dramatique, t. i, p. 24.
— HIST. xvie s. Ronflement, MONET, Dict.
— ÊTYM. Ronfler.
RONFLER (ron-flé), v. n. [| i° Faire le bruit
nommé ronflement. Tout ronflait et de bonne sorte,
SCARR. Yirg. n. 11 n'y avait pas longtemps qu'il
dormait, ronflant comme une pédale d'orgue, m.
Rom. com. n, 16. Il dort le jour, il dort la nuit et
profondément, il ronfle en compagnie, LA BRUY. VI.
"'entends ronfler autour de nous, dit Leandro Pe-
rez, et je crois que c'est ce gros homme que je dé-
mêle dans un petit corps de logis, LESÀGE, Diable
boit. 16. Je n'osai jamais interrompre ma lecture,
et continuai de lire tandis qu'il continuait de ron-
fler, J. J. ROUSS. Confess. ix. || 2° Il se dit d'un che-
val à qui la peur, la colère, etc. fait faire un cer-
tain bruit des narines. || 3° Fig. et familièrement.
Faire un bruit prolongé, en parlant de certaines
choses bruyantes. Le canon ronflait de ce côté.
Une toupie qui ronfle. Il faut entendre aussi ronfler
les violons, Et je veux avec vous danser les cotil
Ions, REGNARU, le Légat, n, 4. Et les échos de ces
sauvages bois Où le dieu Mars fait ronfler son ton-
nerre, MAMONTEL, Polym. ch. i. || Fig. Faire ron-
fler des vers, les déclamer avec emphase. Ils ne sa-
vent pas faire ronfler les vers, et s'arrêter au bel
endroit, MOL. Préc. io. Vingt poètes épris Sur de
sublimes tons font ronfler Melpomène, VOLT. Ép.
104. || Il se dit de ce qui est ronflant. Je convien-
drai qu'en effet, lorsqu'un vers ronfle bien dans la
bouche d'un acteur, quelquefois le parterre ne de-
mande rien de plus, D'OLIVET, Rem. Rac. 75. || Il
se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xive s. Mais ceulx dormant à qui il s'a-
loit desraignant [parlant], Nul mot n'ont respondu;
ainçois vont fort ronflant, Guescl. I9474.'||xv° s.
Et le cheval qui devant le duc alloit atout les deux
escuyers, quand il sentit iceux derrière lui, il com-
mença à ronfler et à avancer, MONSTREL. I, 36.
H XVIe s.' Il ne vouloit point de soudards qui ron-
flassent plus fort en dormant, qu'ilz ne crioient en
se battant, AMYOT, Catpn, 17. ...Puis en le caressant
[Bucéphale] un peu de la voix et de la main tant
qu'il le veit ronflant et soufflant de courroux..., ID.
Alex. 9. Ils faisoient ronfler leur contrat et ordon-
nances bien hautement de ceste qualité, CARL. m,
25. Après avoir faict ronfler [tirer] son artillerie
m. rv, 14. Barbare peuple, arrogant et volage, Van-
teur, causeur, n'ayant rien que langage, Qui, jour
et nuict dans un poisle enfermé, Pour tout plaisir
se joue avec un verre, Ronfle à la table ou s'endort
sur la terre, DESPORTES, Diverses amours, XLIII,
Adieu à la Poloigne. [Caton, prêt à se tuer] se
print si profondement à dormir, que ses valets de
chambre l'entendoient ronfler, MONT, I, 340.
— ÉTYM. Provenç. ronflar; toscan, ronflare; si-
cilien, runfuliari: vénét. ronflar; ce sont, d'après
Diez, des onomatopées. On a dit ronchier, qui vient
de rhoncare : xme s. Vos me ronchiez lez l'oie,
Cmt je dor leis vos costeiz, Arch. miss, scient.
2' série, t. v, p. 240.
fRONFLERIE (ron-fle-rie), s. f. Synonyme de ron-
flement. Le bruit de cette ronflerie, SÉV. 9 fév. 1683.
RONFLEUR, EUSE (ron-fleur, fleû-z'), s. m. et f.
Celui, celle qui ronfle, qui a l'habitude de ronfler.
|| Adj. Je m'imagine le voir réveiller ses auditeurs
en leur criant: Ronfleuse assemblée, prêtez l'oreille
aux belles paroles que je vous annonce, FURETIERE,
3e factum, t. i, p. 313.
— HIST. xvie s. Espiant, et gardant que quelque
vray amy N'esveille ce ronfleur si long temps en-
dormy,DUBELL. vin, 38, rerso. Le bon ronfleur Eolus,
RAB. IV, 43.
— ÉTYM. Ronfler.
RONGE (ron-j'), s. m. Terme de vénerie. Il n'est
usité que dans cette locution : le cerf fait le ronge,
il rumine.
— HIST. xvi" s. M. de Vendosme, auquel ce lan-
gaige revenoit souvent au runge [qui le ruminait
souvent], CARL. m, 24. Ce vieillard [Coligny blessé
après Moncontour], pressé avec la fièvre, enduisoit
tous ces points et plusieurs autres, qui lui venoyent
au ronge, plus cuisans que sa fascheuse playe,
D'AUB. Hist. i, 308.
— ÉTYM. Poitev. ringe, action de ruminer. Voy.
RONGER, dont le sens primitif est ruminer. Le ronge
ou la ronge se disait pour rongement, action de
ronger.
RONGÉ, ÉE (ron-jé, jée), part, passé de ronger.
Il 1° Entamé avec les dents ou le bec. Mais, quoique
incessamment rongé, Il [le foie de Titye] ne sera
jamais mangé, SCARR. Yirg. vi La foule innom-
brable De tant d'écrivains divers, Chez Coignard
rongés des vers, BOIL. Épigr. xxvm. Vous pourrez
voir.... vos écrits.... Parer, demi-rongés, les re-
bords du pont Neuf, ID. Sat. rx. Les mets demi-
rongés, et son odeur impure [de la harpie], DELILLE,
En. m; || Terme d'histoire naturelle. Se dit d'une ■
partie dont les bords présentent des découpures iné-
gales, qu'on dirait faites avec les dents. || 2° Par
extension, en proie à quelque' maladie qui con-
sume. Presque aveugle et rongé de vapeurs et
d'ennui, MARMONTEL, llérn. vu. || 3° Fig. En proie à
quelque sentiment fâcheux qui consume. Il est
moins flatté de laisser tant d'hommes derrière lui,
que rongé d'en avoir encore qui le précèdent, MASS.
Pet. carême. Malh. des gr. [Un envieux] Rongé
par sa propre, malice, Il a nos beautés pour sup-
plice, Et nos fautes pour aliment, LA MOTTE, Odes,
t. I, p. 270, dans POUGENS.
f RONGEANT, ANTE (ron-jan, jan-t'), adj. Sus -
centible de ronger, de miner. Chancre, ulcère ron-
geant. || Fig. Les soucis rongeants, les embarras, la
gêne, J. J. ROUSS. Conf. n. || Vaches rongeantes,
celles qui rongent la crèche, le râtelier, et en géné-
ral les corps qui ont un goût salé; cette dépravation
du goût les fait maigrir et tomber dans le marasme.
|| S. m. Un rongeant, synonyme de rongeur, n" 4.
j RONGE-BOIS (ron-je-boî), s. m. Cossus, in-
secte nuisible. || Au plur. Des ronge-bois.
f RONGE-MAILLE (ron-je-mâ-Il', Il mouillées),
s. m. Nom que la Fontaine donne au rat. Ronge:
maille (le rat eut à bon droit ce nom) Coupe les
noeuds des lacs.... LA FONT. Fabl. xn, ib.\\Adj.
Un chat, perfide et fin matois, Qui déjà, dans mainte
bataille, Contre le peuple ronge-maille Avait fait
cent divers exploits, L'ABBÉ REYRE, Fabl. i, 8.
— ÉTYM. Ronger, et maille.
î RONGEMENT (ron-je-nian), s. m. Action de
ronger ; état de ce qui est rongé. Le café fort, et
beaucoup, me ressuscite; il me cause une cuisson,
un rongement singulier qui n'est pas sans plaisir,
Lettre de Napoléon au docteur Arnott. || Fig. Un
rongement d'esprit. Ce souvenir était pour lui un
rongement perpétuel. Oh ! n'est-ce pas assez de la
pâle vieillesse, De tous les rongements de la vie en
faiblesse?... BARBIER, ïambes, l'Amour de lamort.
— HIST. xvi" s. Les malades setîent un ronge-
ment d'intestins, avec grande pesanteur et ardeur
d'estomach, PARÉ, XXIII, t*.
RONGER (ron-jé. Le g prend un e devant a et o :
rongeant, rongeons), v. a. || 1° Couper avec les dents
eu avec le bec à plusieurs reprises. Un chien qui
ronge un os. Les vers rongent le bois. Un furieux
oiseau de proie Sans cesse lui ronge le foie, SCARR.
Yirg. vi. N'étant pas ae ces rats qui, les livres ron-
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