Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1778
FRÉ
barquer son fret. || Bon fret, cargaison composée de
marchandises avantageuses. Mauvais fret, cargaison
de marchandises de mauvais débit. || Faux fret,
fausse cargaison, cargaison qui n'en est pas réelle-
ment une. Cet avantage leur assurerait la supério-
rité sur leurs concurrents, qui en général naviguent
à faux fret et ne portent guère que de l'argent, RAY-
NAL, Bist.phil. v, te. || S» Transport par mer des
marchandises d'un lieu à un autre. || 6° Terme d'an-
cienne administration. Droit que payaient tous les
vaisseaux étrangers, à l'entrée et à la sortie des ports
Je France.
— HiST. xrv" s. Premièrement il doit payer le
frait des nefs et des bateaux, ce qui sera à païer,
Instruction au clerc de l'armée de la mer, dans JAL.
11 xvr* s: Nous sommes grands mesnagiers de nostre
mise; nostre opinion ne la laisse jamais courir à
fauls fret, MONT, I, SIS.
— ÉTYM. Bas-lat. fretta, fretum; du germanique:
allem. Fracht; .danois, fragt; holland. vragt; angl.
freight, charge d'un navire.
FRÉTÉ, ÉE (fré-té, tée), part, passé de fréter.
,j 1° Donné en louage. Un bâtiment frété. || Il s'est
dit pour pris en louage. Les maîtres frétés pour faire
un voyage seront tenus de l'achever, Ordonn. d'août
<68t.|| 2° Chargé, équipé. Un vaisseau mal frété
périt au premier vent, LA FONT. Fabl. vu, J4.
t FRÈTEMENT (frè-te-man), s. m. Terme de ma-
rine. Action de louer un bâtiment à un tiers. Le
prix qu'on reçoit du frètement c'est le fret.
— ÊTYM. Fréter.
FRÉTER (fré-té. La syllabe fré prend l'accent
grave quand la syllabe qui suit est muette : je frète,
excepté au futur et au conditionnel : je fréterai, je
fréterais), v. a. || 1" Donner un navire à louage,
tandis que affréter est prendre à louage. || Absolu-
ment. Fréter au mois, à l'année. || 11 s'emploie par-
fois abusivement pour affréter. Nous allâmes fréter
à Bristol un vaisseau pour la rivière Delaware et
pour la baie de Maryland, VOLT. Jenny, 6. || Fréter
cap et queue, prendre un navire à louage pour le
charger tout entier etsans aucune réserve. || 2° Char-
ger, équiper un navire. Je vois d'un oeil sec la Par-
qué, Oui commence à se lasser, Et Charon fréter la
barque Qui va bientôt me passer, CHAUL. AU cheva-
lier de Bouillon. Vitsen.... frétant des vaisseaux à
ses dépens pour découvrir de nouvelles terres, VOLT.
Russie, i, 9.
— HIST. xv* s. Trente deux gros, vaisseaux espai-
gnols tous armés et tous frétés, FROISS. I, I, t94.
|| xyi* s Que le premier navire de quelque
marchandise qu'il eust esté frété.... CABLOIX, I, 31.
— ÊTYM. Fret.
FRÉTEUR (fré-teur), s. m. Celui qui loue ou
donne à fret un navire qui est sa propriété. || Se dit
abusivement du commerçant qui prend le bâtiment
à louage.
— ÊTYM. Fréter.
t FRÉTILLAGE (fré-ti-lla-j*, Il mouillées), s. m.
Action de frétiller. Le duc de Richelieu ne fut pas
longtemps sans en revenir aux questions et aux fré-
tillages et à me dire qu'il se mourait d'envie....
ST-S1H. 343, 246.
— ÊTYM. Frétiller.
FRÉTILLANT, ANTE (fré-ti-llan, llan-t', Il mouil-
lées, et non fré-ti-yan), ad]. Qui frétille. Je ne sais
rien de ce qui se passe à Paris, je ne sais pas même
qui succédera dans l'Académie au frétillant abbé de
Voisenon, VOLT. Lett. Morellet, 29 déc. ms.
— HIST. xvi" s. Nous sommes tousjours fretillans
en appétit desordonné de plus savoir qu'il n'est li-
cite, CALV. Instit. 80S. Comme singes qui sont fre-
tillans à contrefaire toute chose sans propos et sans
discrétion, ID. ib. <184. On s'en est repeu l'espace de
plus de cinq cens ans, jusques à ce que, nostre lan-
gage estant devenu plus orné et nos esprits plus fre-
tillans, il a fallu inventer quelque nouveauté pour
les esgayer, LANOUE, » 34. Et y sont les hommes si
fretillans à cause de la graisse et fertilité du pays,
motJMENTEAU, Finances, 3« livre, p. 416.
■f FRÊTILLARD, ARDE ( fré-ti-llar, llar-d', U
mouillées), adj. S'est dit pour frétillant. [La lune]
D'une lumière frétillarde Éclaire les planchers et
murs, SCARH. Virg. vm. || Terme de manège. On dit
que la langue du cheval est frétillarde lorsqu'elle est
toujours en mouvement.
— HIST. xvi' s. Soit que d'une façon gaillarde,
Avec sa patte frétillarde, Il se frottast le musequin,
DO BELLAY, VII, 40, verso.
— ÊTYM. Frétiller.
FRÉTILLEMENT (fré-ti-lle-man, Il mouillées, et
non fré-ti-ye-man), s. m. Mouvement de ce fui fré-
tille. Être dans un frétillement continuel.
FRE
— HIST. xive s. Mouvement ou frétillement des
raz ou des souriz, ORESHE, Eth. 80.
— ÊTYM. Frétiller.
FRÉTILLER (fré-li-llé, Il mouillées, et non fré-
ti-yé), v. n. Se remuer par des mouvements vifs
et courts. Cette carpe frétille encore. Je suis même
trompé, si sous sa jupe bleue [d'un esprit] Je n'ai point
vu deux fois frétiller une queue, HAOTEROCHE, Esprit
follet, îv, 4. Je sentis frétiller le bonhomme Riche-
lieu, qui me demanda si cela serait long, ST-SIM.
343, 246. || Familièrement. Les pieds lui frétillent,
se dit d'un homme qui a impatience de s'en aller.
|| La langue me frétille, j'ai grande envie de par-
ler. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xrv's.Icelle femme doubte que sonmary
ne le veuille pas ainsi, si n'en dure ou pose, et fré-
tille etfremie.... Ménagier, i, 6. Un cheval qui soit
paisible au chevauchier, sans fretillier ne tournoier,
ib. ni, 2. || xv* s Une estincelle [je] Sent sous la
mamelle Qui m'art [brûle] et fretelle, FROISS. Poé-
sies mss. f 243, dans LACURNE. Quant me souvient
des bons jours.... De dueil li corps me frétille, EUST.
DESCH. Poésies mss. f°70. Toujours dans le vin ver-
meil On voit un petit soleil Qui frétille et rayonne,
BASSELIN, x. || xvie s Que les estrangers qui ou-
vroyent les yeux, et fretilloyent pour entrer en
France, oyans seulement dire qu'elle [Orléans] se-
roit assiégée, perdroyent la volonté d'y venir, LA-
NOUE , 578. L'oiseau enretté, plus il tasche en fré-
tillant se denier, et plus il s'empietre, YVER, p. 68<.
— ÉTYM. Berry,/erti'Mer;provenç. frezilhar. Sau-
maise a proposé un verbe fritillare, dérivé de fri-
tillus, cornet à dés, à cause des mouvements don-
nés au cornet. Diez, d'après Frisch, préfère un verbe
fictif frictillare, fréquentatif de frictare ou fricare,
frotter. Mais du Cange donne fritillare, piler du
poivre dans un mortier, et fritillum, fratillum, mor-
tier à piler du poivre ; c'est le mouvement de va-et-
vient du pilon qui adonné frétiller. Quant à fratil-
lum, il est dans Isidore sous la forme plus intacte
de fraclillum, ce qui conduit à fractum, supin de
frangere, briser, le pilon étant considéré comme
instrument qui brise.
t ?RÉTILLET (fré-ti-Uè, Il mouillées), i. m. Un
des noms vulgaires du pouliot.
f FRÉTILLON (fré-ti-llon, Il mouillées), s. m. elf.
Personne qui s'agite sans cesse. Ma frétillon, Cette
fille Qui frétille, N'a pourtant qu'un cotillon, BÉ-
RANG. Frétillon.
— HIST. xv* s. Geffine petit frétillon, COQUILLART,
p. 112, dans LACURNE.
— ÊTYM. Frétiller.
FRETIN (fre-tiu), s. m. || 1° Choses de rebut, de
peu de valeur. U y avait un Newton, je me suis
d'abord mis à genoux devant cet ouvrage comme
de raison; ensuite je suis venu au fretin, VOLT. Lett.
Berger, sept. 4 73c. [| Se dit aussi des personnes.
Pour ce qui est de mes autres parents, ce n'est pas
du fretin non plus; on les appelle monsieur et ma-
dame, MARIV. Pays. parv. 2e part. Elle [une femme
entichée de sa noblesse] dédaignera votre homme [un
bourgeois], elle dira que c'est du fretin, ID. Préj.
vaincu, se. 2. || Terme de jardinage. Branches chif-
fonnes dont on ne peut espérer ni fruit ni belles
branches. || 2° Par extension, le menu poisson. Un
carpeau qui n'était encore que fretin Fut pris par un
pêcheur au bord d'une rivière, LA FONT. Fabl. v, 3.
Étant à la table de Denys, et voyant qu'on avait
servi un très-petit poisson pour lui et un monstre
pour le roi, il [Aristippe] s'avisa d'approcher de son
oreille le poisson fretin, ROLLIN , Hist. anc. OEuv.
t. v, p. 222, dans POUGENS. || Les morues du triage
s'appellent meilleur fretin ; celles qui suivent, grand
fretin; les troisièmes, fretin de rebut, et la moindre
sorte, menu fretin.
— HIST. xive s. Huit pièces d'argent autrement
fretin, les quelles pièces de fretin.... nu CANGE,
freto. Icelle exposant print une certaine quantité de
fretin d'argent qui povoit bien valoir huit solz ou
environ, n>. ib. Un escu d'or et vingt quatre sols en
blans, et un peu de menu fertin d'argent, ID. ib.
Icelles robbes ou partie d'icelles avecqnes l'or et ar-
gent ouvré qui est dessus, dont il yst par chacun
an de bons et gros fretins, iceulx variés de garde
robbe appliquent à leur profit, lesquels fretins de-
vroient estre rapportez par devers l'argentier eteon-
trerolleur, et iceulx pesez et fondus ^ur employer
à faire autres ouvrages, Ordonn. 5 fév. 1394.
— ÊTYM. Bourguign. frelaille, chose menue, depeu
de valeur; du bas-latin freto, f retonus, petite mon-
naie, quart du denier; de l'anglais farthing, anglo-
sax. feording, feorlhling, de feortha, quatre, c'est
donc le quart du penny ; de même en hollandais vier-
FR1
ling. Le nom de cette petite monnaie a passé à toute
sorte d'objets de petite valeur et même au menu
poisson. Frisch, approuvé par Diez, le tire de fric-
tum, supin de fricare. Mais, pour cela, il faudrait
contredire tous les exemples rapportés ci-dessus à
l'historique ; toutefois il y manque un intermé-
diaire ; car, dans cet historique, fretin ne figure pas
avec le sens de menu poisson.
t FRETTAGE (frè-ta-j'), s. m. Action de fretter.
Le frettage d'une roue, d'une pièce de canon.
t. FRETTE (frè-t'J, x. f. Lien de fer dont on gar-
nit le moyeu des roues pour empêcher qu'il ne se
fende. || Cercle de fer dont on munit un pieu par la
tête, afin qu'il résiste mieux aux coups du mouton.
|| Viroles dont on arme certaines pelles de bois
pour empêcher qu'elles ne s'écartent. || On garnit
aussi de frettes certains grands seaux pour les
rendre plus solides. || Terme d'artillerie. Spires d'a-
cier qu'on applique sur les pièces dans la partie
postérieure, afin d'en augmenter la résistance
transversale. || Terme de marine. Anneau de fer
plat destiné à réunir les faisceaux des barres de fer
ou d'autres matières.
— ÉTYM. Génev. freppe. Diez y voit une contrac-
tion pour ferrette, petit morceau de fer.
f 2. FRETTE (frè-f), *. /. Terme de blason. Bar-
reaux entrelacés en filets.
— HIST. xiv' s. Branches laciées par manière de
frète [enlacées de manière, en se croisant diagona-
lement, à former des losanges], DE LABORDE ,
Émaux, p. 326. La terre de Boiere doit tous les
ans de service deux arcs, deux frètes ferrées, et
deux bousons, deux gelines et un chapel de roses,
DU CANGE, frecta.
— ÊTYM. Frecta, frète, autre forme ds flèche (voy.
ce mot).
t. FRETTE, ÉE (frè-té,tée), part.passé de net-
ter. Pieu fretté.
2. FRETTÉ, ÉE (frè-té, tée), adj. Terme de bla-
son. Se dit de l'écu et des pièces principales, lors-
qu'elles sont couvertes de bâtons croisés en sau-
toirs, qui laissent des espaces vides et ,égaux en
forme de losanges.
— ÊTYM. Frette 2. II y avait un autre frété, bas-
lat. fristatus, qui signifiait orné, paré.
FRETTER (frè-té), v. a. Garnir d'une frette.
Fretter une roue, un pieu. || Terme d'artillerie.
Fretter un canon, le garnir defréttes, de spires
d'acier. On frette les pièces de l'ancienne artillerie
que l'on convertit en artillerie rayée, et que, natu-
rellement, la rayure allège d'une partie du métal
qui les compose originairement.
— ÉTYM. Frette t.
FREUX (freû ; l'a; se lie : l„s freû-z et les cor-
neilles), s. m. Espèce de corbeau, dit aussi grolle.
J'ai vu plusieurs fois en été une volée de freux qui
logeait et nichait depuis plus d'un siècle, à ce qu'on
m'a assuré, dans des trous de rochers exposés au
sud-ouest et où on ne pouvait atteindre à leurs
nids que très-difficilement et en se suspendant à
des cordes, BDFF. Ois. t. v, J. 81, dans POUGENS.
— ÊTYM. Ménage le tire de frugilegus, qui cueille
les fruits, mais la forme ne permet pas cette déri-
vation. Diez le fait venir du germanique : anc. haut
ail. hruoeh, anglo-sax. hrôc; anc. scand. hrôkr ;
angl. rooh, par changement de \'h en f, et, pour la
finale, comme queux, de coquus. Il faut aussi rap-
procher le bas-breton frdo, frdv, corneille.
t FRÊZE (frè-z'), s. f. Redoublement d'appétit
des vers à soie, après avoir changé de peau.
FRIABILITÉ (fri-a-bi-li-té), s. f. Qualité de ce
qui est friable. La friabilité de certains grés est
très-grande.
— ÉTYM. Friable.
FRIABLE (fri-a-bl'), ad;. Qui est susceptible de
se réduire en menus fragments, ou, sous l'influence
d'un choc, même léger, en poudre grossière. Les
laves poreuses se réduisent en sable et en pous-
sière; les matières qui ont subi une forte calcina-
tion sans se fondre, deviennent friables et forment
une excellente pouzzolane, BUFF. Min. t. in, p. i 44,
dans POUGENS. Les ailes des abeilles, comme celles
de toutes les mouches, sont d'une substance un peu
friable, et qui n'est pas susceptible d'une grande
extension, BONNET, i" Mém. abeilles.
— HIST. xvie s. Lesquelles matières entremeslées
rendent le métal impur, aigre etfriable, PALISSY, 362.
— ÉTYM. Lat. friabilis, de friare, réduire en
morceaux.
FRIAND, ANDE (fri-an, an-d'), adj. || i" Qui
flatte le palais d'une manière délicate (étymo-
logiquement, le flattant, comme quelque chose qui
est frit). Il se réjouissait à l'odaurde la viande, Mise
FRÉ
barquer son fret. || Bon fret, cargaison composée de
marchandises avantageuses. Mauvais fret, cargaison
de marchandises de mauvais débit. || Faux fret,
fausse cargaison, cargaison qui n'en est pas réelle-
ment une. Cet avantage leur assurerait la supério-
rité sur leurs concurrents, qui en général naviguent
à faux fret et ne portent guère que de l'argent, RAY-
NAL, Bist.phil. v, te. || S» Transport par mer des
marchandises d'un lieu à un autre. || 6° Terme d'an-
cienne administration. Droit que payaient tous les
vaisseaux étrangers, à l'entrée et à la sortie des ports
Je France.
— HiST. xrv" s. Premièrement il doit payer le
frait des nefs et des bateaux, ce qui sera à païer,
Instruction au clerc de l'armée de la mer, dans JAL.
11 xvr* s: Nous sommes grands mesnagiers de nostre
mise; nostre opinion ne la laisse jamais courir à
fauls fret, MONT, I, SIS.
— ÉTYM. Bas-lat. fretta, fretum; du germanique:
allem. Fracht; .danois, fragt; holland. vragt; angl.
freight, charge d'un navire.
FRÉTÉ, ÉE (fré-té, tée), part, passé de fréter.
,j 1° Donné en louage. Un bâtiment frété. || Il s'est
dit pour pris en louage. Les maîtres frétés pour faire
un voyage seront tenus de l'achever, Ordonn. d'août
<68t.|| 2° Chargé, équipé. Un vaisseau mal frété
périt au premier vent, LA FONT. Fabl. vu, J4.
t FRÈTEMENT (frè-te-man), s. m. Terme de ma-
rine. Action de louer un bâtiment à un tiers. Le
prix qu'on reçoit du frètement c'est le fret.
— ÊTYM. Fréter.
FRÉTER (fré-té. La syllabe fré prend l'accent
grave quand la syllabe qui suit est muette : je frète,
excepté au futur et au conditionnel : je fréterai, je
fréterais), v. a. || 1" Donner un navire à louage,
tandis que affréter est prendre à louage. || Absolu-
ment. Fréter au mois, à l'année. || 11 s'emploie par-
fois abusivement pour affréter. Nous allâmes fréter
à Bristol un vaisseau pour la rivière Delaware et
pour la baie de Maryland, VOLT. Jenny, 6. || Fréter
cap et queue, prendre un navire à louage pour le
charger tout entier etsans aucune réserve. || 2° Char-
ger, équiper un navire. Je vois d'un oeil sec la Par-
qué, Oui commence à se lasser, Et Charon fréter la
barque Qui va bientôt me passer, CHAUL. AU cheva-
lier de Bouillon. Vitsen.... frétant des vaisseaux à
ses dépens pour découvrir de nouvelles terres, VOLT.
Russie, i, 9.
— HIST. xv* s. Trente deux gros, vaisseaux espai-
gnols tous armés et tous frétés, FROISS. I, I, t94.
|| xyi* s Que le premier navire de quelque
marchandise qu'il eust esté frété.... CABLOIX, I, 31.
— ÊTYM. Fret.
FRÉTEUR (fré-teur), s. m. Celui qui loue ou
donne à fret un navire qui est sa propriété. || Se dit
abusivement du commerçant qui prend le bâtiment
à louage.
— ÊTYM. Fréter.
t FRÉTILLAGE (fré-ti-lla-j*, Il mouillées), s. m.
Action de frétiller. Le duc de Richelieu ne fut pas
longtemps sans en revenir aux questions et aux fré-
tillages et à me dire qu'il se mourait d'envie....
ST-S1H. 343, 246.
— ÊTYM. Frétiller.
FRÉTILLANT, ANTE (fré-ti-llan, llan-t', Il mouil-
lées, et non fré-ti-yan), ad]. Qui frétille. Je ne sais
rien de ce qui se passe à Paris, je ne sais pas même
qui succédera dans l'Académie au frétillant abbé de
Voisenon, VOLT. Lett. Morellet, 29 déc. ms.
— HIST. xvi" s. Nous sommes tousjours fretillans
en appétit desordonné de plus savoir qu'il n'est li-
cite, CALV. Instit. 80S. Comme singes qui sont fre-
tillans à contrefaire toute chose sans propos et sans
discrétion, ID. ib. <184. On s'en est repeu l'espace de
plus de cinq cens ans, jusques à ce que, nostre lan-
gage estant devenu plus orné et nos esprits plus fre-
tillans, il a fallu inventer quelque nouveauté pour
les esgayer, LANOUE, » 34. Et y sont les hommes si
fretillans à cause de la graisse et fertilité du pays,
motJMENTEAU, Finances, 3« livre, p. 416.
■f FRÊTILLARD, ARDE ( fré-ti-llar, llar-d', U
mouillées), adj. S'est dit pour frétillant. [La lune]
D'une lumière frétillarde Éclaire les planchers et
murs, SCARH. Virg. vm. || Terme de manège. On dit
que la langue du cheval est frétillarde lorsqu'elle est
toujours en mouvement.
— HIST. xvi' s. Soit que d'une façon gaillarde,
Avec sa patte frétillarde, Il se frottast le musequin,
DO BELLAY, VII, 40, verso.
— ÊTYM. Frétiller.
FRÉTILLEMENT (fré-ti-lle-man, Il mouillées, et
non fré-ti-ye-man), s. m. Mouvement de ce fui fré-
tille. Être dans un frétillement continuel.
FRE
— HIST. xive s. Mouvement ou frétillement des
raz ou des souriz, ORESHE, Eth. 80.
— ÊTYM. Frétiller.
FRÉTILLER (fré-li-llé, Il mouillées, et non fré-
ti-yé), v. n. Se remuer par des mouvements vifs
et courts. Cette carpe frétille encore. Je suis même
trompé, si sous sa jupe bleue [d'un esprit] Je n'ai point
vu deux fois frétiller une queue, HAOTEROCHE, Esprit
follet, îv, 4. Je sentis frétiller le bonhomme Riche-
lieu, qui me demanda si cela serait long, ST-SIM.
343, 246. || Familièrement. Les pieds lui frétillent,
se dit d'un homme qui a impatience de s'en aller.
|| La langue me frétille, j'ai grande envie de par-
ler. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xrv's.Icelle femme doubte que sonmary
ne le veuille pas ainsi, si n'en dure ou pose, et fré-
tille etfremie.... Ménagier, i, 6. Un cheval qui soit
paisible au chevauchier, sans fretillier ne tournoier,
ib. ni, 2. || xv* s Une estincelle [je] Sent sous la
mamelle Qui m'art [brûle] et fretelle, FROISS. Poé-
sies mss. f 243, dans LACURNE. Quant me souvient
des bons jours.... De dueil li corps me frétille, EUST.
DESCH. Poésies mss. f°70. Toujours dans le vin ver-
meil On voit un petit soleil Qui frétille et rayonne,
BASSELIN, x. || xvie s Que les estrangers qui ou-
vroyent les yeux, et fretilloyent pour entrer en
France, oyans seulement dire qu'elle [Orléans] se-
roit assiégée, perdroyent la volonté d'y venir, LA-
NOUE , 578. L'oiseau enretté, plus il tasche en fré-
tillant se denier, et plus il s'empietre, YVER, p. 68<.
— ÉTYM. Berry,/erti'Mer;provenç. frezilhar. Sau-
maise a proposé un verbe fritillare, dérivé de fri-
tillus, cornet à dés, à cause des mouvements don-
nés au cornet. Diez, d'après Frisch, préfère un verbe
fictif frictillare, fréquentatif de frictare ou fricare,
frotter. Mais du Cange donne fritillare, piler du
poivre dans un mortier, et fritillum, fratillum, mor-
tier à piler du poivre ; c'est le mouvement de va-et-
vient du pilon qui adonné frétiller. Quant à fratil-
lum, il est dans Isidore sous la forme plus intacte
de fraclillum, ce qui conduit à fractum, supin de
frangere, briser, le pilon étant considéré comme
instrument qui brise.
t ?RÉTILLET (fré-ti-Uè, Il mouillées), i. m. Un
des noms vulgaires du pouliot.
f FRÉTILLON (fré-ti-llon, Il mouillées), s. m. elf.
Personne qui s'agite sans cesse. Ma frétillon, Cette
fille Qui frétille, N'a pourtant qu'un cotillon, BÉ-
RANG. Frétillon.
— HIST. xv* s. Geffine petit frétillon, COQUILLART,
p. 112, dans LACURNE.
— ÊTYM. Frétiller.
FRETIN (fre-tiu), s. m. || 1° Choses de rebut, de
peu de valeur. U y avait un Newton, je me suis
d'abord mis à genoux devant cet ouvrage comme
de raison; ensuite je suis venu au fretin, VOLT. Lett.
Berger, sept. 4 73c. [| Se dit aussi des personnes.
Pour ce qui est de mes autres parents, ce n'est pas
du fretin non plus; on les appelle monsieur et ma-
dame, MARIV. Pays. parv. 2e part. Elle [une femme
entichée de sa noblesse] dédaignera votre homme [un
bourgeois], elle dira que c'est du fretin, ID. Préj.
vaincu, se. 2. || Terme de jardinage. Branches chif-
fonnes dont on ne peut espérer ni fruit ni belles
branches. || 2° Par extension, le menu poisson. Un
carpeau qui n'était encore que fretin Fut pris par un
pêcheur au bord d'une rivière, LA FONT. Fabl. v, 3.
Étant à la table de Denys, et voyant qu'on avait
servi un très-petit poisson pour lui et un monstre
pour le roi, il [Aristippe] s'avisa d'approcher de son
oreille le poisson fretin, ROLLIN , Hist. anc. OEuv.
t. v, p. 222, dans POUGENS. || Les morues du triage
s'appellent meilleur fretin ; celles qui suivent, grand
fretin; les troisièmes, fretin de rebut, et la moindre
sorte, menu fretin.
— HIST. xive s. Huit pièces d'argent autrement
fretin, les quelles pièces de fretin.... nu CANGE,
freto. Icelle exposant print une certaine quantité de
fretin d'argent qui povoit bien valoir huit solz ou
environ, n>. ib. Un escu d'or et vingt quatre sols en
blans, et un peu de menu fertin d'argent, ID. ib.
Icelles robbes ou partie d'icelles avecqnes l'or et ar-
gent ouvré qui est dessus, dont il yst par chacun
an de bons et gros fretins, iceulx variés de garde
robbe appliquent à leur profit, lesquels fretins de-
vroient estre rapportez par devers l'argentier eteon-
trerolleur, et iceulx pesez et fondus ^ur employer
à faire autres ouvrages, Ordonn. 5 fév. 1394.
— ÊTYM. Bourguign. frelaille, chose menue, depeu
de valeur; du bas-latin freto, f retonus, petite mon-
naie, quart du denier; de l'anglais farthing, anglo-
sax. feording, feorlhling, de feortha, quatre, c'est
donc le quart du penny ; de même en hollandais vier-
FR1
ling. Le nom de cette petite monnaie a passé à toute
sorte d'objets de petite valeur et même au menu
poisson. Frisch, approuvé par Diez, le tire de fric-
tum, supin de fricare. Mais, pour cela, il faudrait
contredire tous les exemples rapportés ci-dessus à
l'historique ; toutefois il y manque un intermé-
diaire ; car, dans cet historique, fretin ne figure pas
avec le sens de menu poisson.
t FRETTAGE (frè-ta-j'), s. m. Action de fretter.
Le frettage d'une roue, d'une pièce de canon.
t. FRETTE (frè-t'J, x. f. Lien de fer dont on gar-
nit le moyeu des roues pour empêcher qu'il ne se
fende. || Cercle de fer dont on munit un pieu par la
tête, afin qu'il résiste mieux aux coups du mouton.
|| Viroles dont on arme certaines pelles de bois
pour empêcher qu'elles ne s'écartent. || On garnit
aussi de frettes certains grands seaux pour les
rendre plus solides. || Terme d'artillerie. Spires d'a-
cier qu'on applique sur les pièces dans la partie
postérieure, afin d'en augmenter la résistance
transversale. || Terme de marine. Anneau de fer
plat destiné à réunir les faisceaux des barres de fer
ou d'autres matières.
— ÉTYM. Génev. freppe. Diez y voit une contrac-
tion pour ferrette, petit morceau de fer.
f 2. FRETTE (frè-f), *. /. Terme de blason. Bar-
reaux entrelacés en filets.
— HIST. xiv' s. Branches laciées par manière de
frète [enlacées de manière, en se croisant diagona-
lement, à former des losanges], DE LABORDE ,
Émaux, p. 326. La terre de Boiere doit tous les
ans de service deux arcs, deux frètes ferrées, et
deux bousons, deux gelines et un chapel de roses,
DU CANGE, frecta.
— ÊTYM. Frecta, frète, autre forme ds flèche (voy.
ce mot).
t. FRETTE, ÉE (frè-té,tée), part.passé de net-
ter. Pieu fretté.
2. FRETTÉ, ÉE (frè-té, tée), adj. Terme de bla-
son. Se dit de l'écu et des pièces principales, lors-
qu'elles sont couvertes de bâtons croisés en sau-
toirs, qui laissent des espaces vides et ,égaux en
forme de losanges.
— ÊTYM. Frette 2. II y avait un autre frété, bas-
lat. fristatus, qui signifiait orné, paré.
FRETTER (frè-té), v. a. Garnir d'une frette.
Fretter une roue, un pieu. || Terme d'artillerie.
Fretter un canon, le garnir defréttes, de spires
d'acier. On frette les pièces de l'ancienne artillerie
que l'on convertit en artillerie rayée, et que, natu-
rellement, la rayure allège d'une partie du métal
qui les compose originairement.
— ÉTYM. Frette t.
FREUX (freû ; l'a; se lie : l„s freû-z et les cor-
neilles), s. m. Espèce de corbeau, dit aussi grolle.
J'ai vu plusieurs fois en été une volée de freux qui
logeait et nichait depuis plus d'un siècle, à ce qu'on
m'a assuré, dans des trous de rochers exposés au
sud-ouest et où on ne pouvait atteindre à leurs
nids que très-difficilement et en se suspendant à
des cordes, BDFF. Ois. t. v, J. 81, dans POUGENS.
— ÊTYM. Ménage le tire de frugilegus, qui cueille
les fruits, mais la forme ne permet pas cette déri-
vation. Diez le fait venir du germanique : anc. haut
ail. hruoeh, anglo-sax. hrôc; anc. scand. hrôkr ;
angl. rooh, par changement de \'h en f, et, pour la
finale, comme queux, de coquus. Il faut aussi rap-
procher le bas-breton frdo, frdv, corneille.
t FRÊZE (frè-z'), s. f. Redoublement d'appétit
des vers à soie, après avoir changé de peau.
FRIABILITÉ (fri-a-bi-li-té), s. f. Qualité de ce
qui est friable. La friabilité de certains grés est
très-grande.
— ÉTYM. Friable.
FRIABLE (fri-a-bl'), ad;. Qui est susceptible de
se réduire en menus fragments, ou, sous l'influence
d'un choc, même léger, en poudre grossière. Les
laves poreuses se réduisent en sable et en pous-
sière; les matières qui ont subi une forte calcina-
tion sans se fondre, deviennent friables et forment
une excellente pouzzolane, BUFF. Min. t. in, p. i 44,
dans POUGENS. Les ailes des abeilles, comme celles
de toutes les mouches, sont d'une substance un peu
friable, et qui n'est pas susceptible d'une grande
extension, BONNET, i" Mém. abeilles.
— HIST. xvie s. Lesquelles matières entremeslées
rendent le métal impur, aigre etfriable, PALISSY, 362.
— ÉTYM. Lat. friabilis, de friare, réduire en
morceaux.
FRIAND, ANDE (fri-an, an-d'), adj. || i" Qui
flatte le palais d'une manière délicate (étymo-
logiquement, le flattant, comme quelque chose qui
est frit). Il se réjouissait à l'odaurde la viande, Mise
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