Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-05
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 septembre 1925 05 septembre 1925
Description : 1925/09/05 (Numéro 17502). 1925/09/05 (Numéro 17502).
Description : Note : supplément littéraire pages 3 et 4. Note : supplément littéraire pages 3 et 4.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540268p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
année. 3Vsérîé. NI 1750S
h. du matin) PARIS 20 CENTIMES hi du matin)
SAMEDI 5 SEPTEMBRE
EDMOND TARDÉ ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYÈR
Directeur (1879-1924)
TROIS mois six mois UM_AM
Pari» et Département». 14 fr. 28 fr. Mff.
Belgique et Luxembourg 21 fr. 42 fr. 76 Ir.
Étranjer (Union postale) 27 fr. 54 fr. 100 fr.
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JOURNAL DE LA DEFENSE SOCIALE ET DE LA RÉCONCILIATION NATIONALE
RENÉ LARA
Directeur-Rédacteur en chef
RÉDACTION
ET' ADMINISTRATION
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ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE GAULOIS, PARIS
Le Potentat
de Beyrouth
'UN BILAN
.Quand les officiels de la République
furent contraints à destituer Verrès,
proconsul bien en cour, l'honneur du
aiom romain trouva Cicéron. On de-
mande, parmi le millier de tribuns qui
siègent en nos deux assemblées, un Ci-
céron (pour nous débarrasser de Sarrail.
Barrés n'est plus. Celui-là 'se serait
levé, comme il s'était dressé face -à la
« canaille du Bonnet Rouge ». Dans les
rangs de l'opposition, s'il en est une,
qui se donnera l'honneur d'imiter son
exemple magnifique? Le geste, cepen-
dant, a de quoi tenter. Voyons, mes-
sieurs du Palais-Bourbon et du Luxem-
bourg, à qui de vous la palme ? Debout,
tu majorité de la majorité » Trêve un
instant au byzantinisme des parlottes,
des pointages et combinaisons. Là-bas
s'annonce, par la faute d'un coupable,
un orage auprès duquel, si l'on n'en dis-
sipe les nuages, l'affaire marocaine ne
sera que de seconde zone. Qu'attendez-
vous? L'opinion gronde écoutoz 1 A
vous de donner à ses impulsions la
forme efficiente d'un contrôle parle-
mentaire qu'on vit, récemment, plus
ombrageux et jaloux de sauver de lui-
même un gouvernement pusillanime,
plein de bonnes intentions comme l'en-
fer, mais, au total, velléitaire et impuis-
sant. Allez-vous laisser faire votre be-
sogne par « Sa Majesté la Presse », elle
seule ?
Déjà elle vous a montré, ouvert la,r-
gement, le chemin. Elle vient d'y mar-
quer un premier avantage. Voici enfin,
doublé d'une aide qu'il n'a pas dû sou-
haiter, le potentat de-Beyrouth. Une brè-
chef est pratiquée dans son absolutisme.
Oh bien étroite à peine plus qu'une
fissure. Quel soin l'on a pris de nous
avertir que l'emploi, du général Game-
lin, le général Naulin l'avait tenu jadis,
la [politique heureuse du général Wey-
gand l'ayant ensuite rendu inutile Quel
gant de velours, vide de la main de fer,
pour calmer par avance, sous la ca-
tresse d'iun haut titre solennellement
confirmé, la fureur probable du géné-
ral Sarrail, toujours commandant en
chef l'armée du Levant 1
N'importe il n'est plus seul. Il y a
une lézarde dans le mur derrière le-
quel il cachait tout cette chose, entre
autres tragique, et qui n'est point belle,
on charnier. Aboutissant logique des
voies suivies par ce singulier person-
'délégués à tout faire, là-bas, du
Cartel et des Loges contre l'influence
catholiques et partant française.
Livré à lui-même, loin de la surveil-
lance publique, sûr d'une indulgence
poussée en haut lieu jusqu'à la com-
plaisance, il s'est retrouvé, à Beyrouth,
tel et pis, tout entier, que sa carrière
mouvementée l'avait déjà révélé. Entre-
preneur de délation partout où il a passé,
on le suit, à la trace, par ses fiches, à
j Saint-Maixent, rue Saint-Dominique, à
̃ Salonique, où fonctionnait, par-dessus
le contrôle postal militaire aux armées,
I un cabinet noir à son usage propre im-
oudent modèle du favoritisme le plus-
éhonté tyran jacobin cherchant dans
;un entourage de primaires serviles ou
de clients politiques à casse contre séné,
i al a importé dans son proconsu-
• lat la plus épineuse, sans doute, de
mos marches militaires en guise de
programme, ses conceptions de club et
ses méthodes de sectaire.
Tant valait l'homme, tant devait, fa-
talement, valoir l'œuvre. Les résultats
;n'ont pas traîné. Mais aussi, ce fut une
gageure.. Faut-il rappeler, dès son dé-
barquement, les difficultés, fleurs mau-
vaises. nées tout aussitôt, ïous ses pas,
i de ses maladresses ou de ses inconve-
nances? Le radical à bonnet rouge, ca-
mouflé sous ses feuilles de chêne, re-
niant l'héritage spirituel, la tradition
[universellement respectée de la France
« L'Orient, disait un de ses coreligion-
naires politiques, hélas non des moin-
dres, l'Orient, c'est des histoires de
curés On n'a pas oublié ses conflits
immédiats avec le grand conseil du
Liban, notre fidèle allié de toujours,
bafoué, dissous une créature du malen-
contreux dictateur imposée au pays
frémissant l'appui donné partout aux
Dires fauteurs d'anciens désordres, sous
condition seulement de grossir l'effectif
ides Loges le sourd discrédit jeté sur
l'enseignement de nos religieux, grou-
.pés, en outre, comme pour l'abattoir,
dans les unités les plus exposées ces
jours-ci, à l'appel du service militaire.
'Dans le domaine moral, pas plus que
dans l'ordre des choses matérielles,
rien ne se perd. Toute force joue, et son
effet se retrouve à son heure. En peu de
moins. notre malencontreux haut com-
missaire a.su accumuler, parmi ses ad-
ministrés, y choyant Turcs aux dépens
«d'Arabes, musulmans au détriment des
chrétiens, et frères trois-points au pré-
judice de tout le monde, un joli stock
de matières inflammables une étin-
celle. et c'était l'incendie.
On sait comment elle a jailli. Un
subordonné s'est trouvé, soldat irrépro-
chable d'ailleurs, mais, en politique,
émule maladroit du maître, pour en pra-
tiquer les méthodes fâcheuses. Porté à
tenir la cravache pour argument, par
une contradiction singulière, il se mit
en devoir tout de même d'inculquer à
son peuple battu, mais pas content, les
Immortels Principes. Une société saine,
bien vivante, parce qu'à forme féodale
et déplaisante évidemment, il la jeta
telle quelle au gaufrier des meilleures
conceptions démocratiques tout le
monde égal, n'est-ce pas ? Table rase
du passé. Nivellement par en bas. Le
malheur voulut qu'il poussât ses con-
quêtes émaneipatrices parmi des gens
qui n'y comprennent goutte et se trou-
vent fort bien comme ils sont. Par sur-
croît, mauvaises têtes et chatouilleux
sur le chapitre de leurs libertés. Il n'en
fallait pas davantage.
Leurs remontrances, d'abord respec-
tueuses, n'eurent pas le don d'émou-
voir, le général Sarrail. Ce signe, qui
eût incontinent alerté un Lyautey, un
Weygand, ne le mit nullement sur ses
gardes. Sinon, il aurait reconnu, en son
subordonné autoritaire et dur, le type
de l'officier impropre aux souplesses de
la politique indigène. Il y faut le don.
On peut être le brave des braves, le
plus valeureux soldat et mettre un pays
à feu et à sang avant d'avoir compris
pourquoi. Fait ainsi, ne se corrige
point c'est question de ,tempérament.
Au chef de discerner il leurs œuvres
entre les ouvriers.
Le général Sarrail n'est pas allé cher-
cher si loin. On faisait au Djebel Druse
de bon jacobinisme. Tout était pour le
mieux. Que venait-on lui parler suze-
rains et vassaux? Les Droits de
l'Homme, citoyens A la troisième vi-
site, ceux, fort irrités, du Djebel Druse
trouvèrent porte close. L'explosion,
bien avant le 14 juillet, jour où l'un de
nos officiers fut frappé, en pleine place
publique, à Soueïda, était inévitable.
Pour la première fois, le général Sar-
rail. alors, eut raison. Il y avait eu af-
front à notre uniforme, il fallait le laver.
Mais, ayant semé le vent, il n'avait pas
prévu qu'il récolterait la tempête. Par
un pli naturel car tout se tient, et la
consigne est « pas d'histoires » il eut
recours à la méthode chère aux radi-
caux celle des petits paquets. Où qu'on
l'emploie, ses résultats sont immanqua-
bles. Ils soulevèrent, à peine devinés, un
long cri de colère en France le 21. juil-
let, massacre d'une compagnie isolée à
Azref le g1, enlèvement et pillage
d'un convoi considérable, armes, vivres
et munitions son escorte égorgée, ses
officiers se suicidant pour échapper aux
cruautés ennemies, tout espoir perdu
de salut depuis le 22 juillet, dans
Soueïda bloquée, huit cents de nos sol-
dats, quatre cents de nos protégés
chrétiens, résistant sans secours à l'étau
chaque jour plus resserré des Druees.
Dans son livre émouvant, Avec les
Sénégalais par delà d'Euphrate, le lieu-
tenant Raoul Desjardins délicat poète
à ses heures lui-même quasi encer-
clé; en avril 1920, par des hordes aux-
quelles les bandes druses ressemblent
fart, narre comment il connut la chute
d'Ourfa, où venaient de succomber,' le
10 avril, à bout de ressources, huit
cents de nos soldats. Un messager, por-
teur d'une lettre, arrive dans son poste,
Tell-Abiad. C'est un Arménien, « bel
homme au regard moqueur et hardi,
vêtu à l'européenne, la tête couverte du
voile kurde. Il raconte que la garnison
française d'Ourfa s'est rendue à ses as-
saillants le vendredi saint, n'ayant plus
ni vivres, ni eau, ni munitions. Nos
troupes auraient quitté la ville pour se
rendre à Beredjick et se seraient trou-
vées cernées dans un défilé pa,r les
Kurdes. Elles auraient été massacrées,
à l'exception de quelques musulmans.
On sut plus tard que l'Arménien
n'avait pas menti. Attendra-t-on, pour
débarquer le général Sarrail, que ceux
qui paient ses fautes dans Soueïda blo-
quée, aient, eux aussi, subi le sort de
la garnison d'Ourfa?
1 Némésis
LA VIE QUI PASSE
Le Dialogue de la Fourrière
Des gardiens de la puix introduisent
avec sollicitude un nouveau venu dans
le hall de la Fourrière. C'est un oiseau
de grande envergure, au plumage gris.
Il marche à pas trébuchants ajin de ne
pas démentir le poème de Baudelaire,
puis il prononce la formule sacramen-
telle, appel de la jungle;
Toi et moi sont de même sang.
L'OURS DE SIBÉRIE (très courtois et cessant de
se balancer). Non, vraiment!
LE CALAO (s'arrêtant d'avaler les poissons que
lui apporta le rédacteur d'un journal du soir, et
considérant d'un oeil morne l'arrivant). Qui
êtes-vous encore, monsieur ?
L'ÉTRANGER (avec emphase). Un palmipède
totipalmes.
Le calao en laisse tomber son bec sur
le bréchet, l'ours s'assied pour com-
prendre, mais les bengatis de la gare
du Nord, irrévérencieux comme des girls
anglaises de music hall, se mettent à
rire à choir du perchoir. Le nouveau
venu, profondément vexé, ouvre un
large bec et commence à 6attre des
ailes immenses, ce qui décoiffe la grue
huppée.
LA GRUE HUPPÉE (mondainement). Je vous
en prie, monsieur le palmipatte totipède.
L'ÉTRANGER. Comment, madame ?
LA GRUE HUPPÉE. je'n'ai pas la mémoire
des noms propres. C'est très aristocratique,
d'ailleurs.
Mais, la queue en panache, le renard
de l'Opéra, très maître de ballet, s'en-
presse. Il exécute centrée du deux de
Coppélia, puis sur un rythme de gavotte:
Cher monsieur, permettez-moi^ de faire les
présentations.
L'étranger. Palmipède totipalmes.
Les bengalis pouffent à nouveau, mal-
gré l'air réprobateur de l'ours, sage
magister.
LE RENARD DE LA rue des Envierges (dont le
collier indique un tong séjour parmi les deux
pattes, au renard de l'Opéra).- C'est encore
une désignation d'homme ?
L'OISEAU DE Saint-Philippe DU ROULE.
Vous ne pourriez pas vous appeler comme tout
le monde ?
L'ÉTRANGER. Et vous ?
L''OISEAU DE SAINT-PHILIPPE DU ROULE.
Je suis l'oiseau de Saint-Philippe du Roule.
L'ÉTRANGER. Ce n'est pas une race.
L'OISEAU DE SAINT-PHILIPPE Du ROULE.
Pourquoi pas ?
L'ÉTRANGER. Vous vous êtes échappé du
chapeau d'une dame patronnesse ?
La prise de bec est imminente, quand
on introduit de nouveau une forme
étrange qui, posée à terre, ne bouge
pas.
L'OURS. Brrr! Qu'est-ce encors ?
LE CALAO. On dirait une énorme chenille.
L'ÉTRANGER. Dans mes longs voyages au-
dessus des océans, car je suis un migrateur.
L'OISEAU DE SAINT-PHILIPPE DU ROULE.
Crâneur
L'ÉTRANGER. j'ai remarqué un genre
d'échinoderme de même aspect, nommé holo-
thurie.
LE renard DE L'OPÉRA. On dirait plutôt
un légume.
L'objet éclate brusquement en cla-
meurs si épouvantables qué chacun
gagne le coin le plus éloigné.
LE RENARD DE LA RUE DES ENVIERGFS. Pour
crier sans causes si fort et si longtemps, ce ne
peut être qu'un homme
Tous les animaux se rapprochent et
font cercle.
L'ouRs. Le petit de l'homme, Mowg,Li.
L'OISEAU DE SAINT-PHILIPPE DU ROUEE;
Vous le connaissez donc ?
L'ouRs. Non, mais c'est une tradition.
LE CALAO (doctoral). La vie est une chaîne
sans fin qui renaît toujours d'elle-même.
LA GRUE HUPPÉE (avec toute la lâcheté fémi-
nine). Vengeons Zizi
L'ÉTRANGER. Zizi ?
LA GRUE HUPPÉE. Le léopard qu'ils ont
assassiné.
Les bengalis estiment la grande dame
terrifiante et souhaiteraient s'en aller.
L'OURS. jamais 1 Zizi l'aurait défendu. C'est
écrit dans l'histoire. et moi, je lui apprend à
lire dans le livre de la jungle. Je vais donc lui
enseigner Je livre de la Fourrière.
LA GRUE HUPPÉE. Un ours de votre âge,
de votre poids, exprimer de telles billevesées!
On entend un grand tumulte, Une
forme aux longs rubans, la dernière
nourrice de Paris, crie derrière la porte.
L'ÉTRANGER. Qu'arrive-t-il ?
L'OURS (philosophe). Ce doit être l'appel
du printemps.
En vérité, on traite d'idiot un agent
qui s'excuse, arguant qu'il y a tant de
bestiaux en circulation actuellement
qu'on peut bien se tromper devant un
objet oublié sur un banc.
L'ouRs (solennel). -Adieu, petit de l'homme!
Tu vas vers la grande folie, mais tu dois vivre
avec ceux de ta race. Tu chemineras sous terre
sans avoir les excuses de la taupe, ou tu voleras
sans but comme le papillon stupide. Tu mèneras,
pour ne .pas t'ennuyer, une vie fébrile, et ta
hâte ne te permettra même pas de mourir plus
tôt. Tu boiras sans soif, mangeras sans appétit
ta compagne n'aura pas d'enfants. Enfin, tu
deviendras ce bipède incomplet, fat et inutile:
l'homme.
L'ours ne parla pas plus avant. On
prenait l'enfant, qu'on rendait à sa mère.
La' nourrice fut renvoyée et épousa le
gardien du square. Mais ceci est une
autre histoire.
Lucien Farnoux-Reynaud
La Grève des Employés de Banque
Nouvelles manifestations,
nouvelles bagarres
Les mêmes incidents regrettables qui
jeudi mirent aux prises, en divers points
de la capitale, policiers et manifestants, se
sont renouvelés hier sur les grands boule-
vards. Comme la veille, des bagarres ont
éclaté, des coups ont été échangés, des
arrestations ont été opérées. Il ne fallut
pas moins de deux heures aux agents et
aux gardes municipaux, dont le nombre
avait été renforcé, pour disperser les gré-
vistes et mettre fin à la manifestation.
Réunis comme de coutume hier matin,
au gymnase Japy, les grévistes avaient dé.
cidé de se livrer, dans l'après-midi, à une
importante manifestation devant un grand
établissement de crédit du boulevard des
Italiens.
Dès une heure et demie, les grévistes
arrivent sur les boulevards et dans les
rues avoisinantes, cherchant à opérer leur
concentration rendue très difficile par les
interventions Incessantes des agents qui
invitent les passants à circuler.
Ce n'est qu'à partir de deux heures que
des mouvements se dessinent. A ce mo-
ment, une rumeur s'élève. C'est le signal
de la manifestation. Les cris de Nos
cent francs Hou hou retentissent
aussitôt de toutes parts et plusieurs cen-
taines de grévistes essayent, en passant à
travers les voitures qui continuent cir-
culer sans discontinuer, à atteindre l'éta-
blissement financier et à y pénétrer de
force, lI1ais les agents et les gardes mu-
nicipaux intervienent aussitôt et les rue-
poussent chaque fois. Finalement, la.ma-
nifestation est localisée sur le trottoir en
face, entre la rue Taitbout et la rue des
Italiens. Et bientôt les grévistes jugeant
leurs tentatives inutiles obéissent aux
injonctions qui leur sont faites et se dis-
persent.
Par mesure de prudence, en raison des
violences de la veille dans divers établis-
sements, la banque visée hier par les
grévistes avait abaissé ses rideaux de fer.
PlueieuFg arrestations au cours de cette
manifestation ont été opérées. Elles ne se-
ront 'vraisemblablement pas maintenues.
Au ministère du travail
Le ministre du travail a eu hier matin
une nouvelle entrevue' avec les membres du
comité national de grève des employés de
banque la situation actuelle du conflit a
fait l'objet d'un examen approfondi.
Le ministre a poursuivi, dans l'après-
midi, ses tentatives pouf mettre fin au
conflit.
M. Cachin voulait parler
M. Cachin, député communiste, s'est
rendu hier matin -au gymnase Japy, alors
que les grévistes y tenaient leur meeting.
Il apportait au comité de grève un secours
de cinq mille francs. Il demanda'à prendre
la parole, mais cette autorisation lui fut
refusée, le comité de grève tenant à écar-
ter toute manifestation susceptible de faire
dévier le mouvement du côté politique.,
Les Échos
On entendra à Paris le discours de
M. Painlevé à Genève.
Le gouvernement a demandé à la
Compagnie française de radiophonie
d'installer à Genève des microphones
et appareils d'émission radiophonique
qui permettront, le lundi 7 septembre,
vers ü h. 30 du matin, au poste de
Clichy, de radio-diffuser, en même
temps que les postes de l'administra-
tion des P. T. T. le discours que M.
Paul PainLevé, président du conseil,
prononcera à Genève à la séance plé-
nière de l'Assemblée des nations.
Une yictoire sur le monopole.
La population parisienne finit par
avoir gain de cause, et la S. T. C. R. P.
,est battue.
La commission municipale des trans-
ports en commun a prononcé hier la
condamnation du supertarif du diman-
che dans les autobus et tramways. Dès
demain, cette résolution aura force exé-
cutoire. Elle devra pourtant être rati-
fiée par le conseil général dès sa pro-
chaine, réunion, dans un mois ou six
semaines.
En revanche, la première classe, qui
avait été supprimée en semaine dans les
tramways de pénétration, y sera réta-
blie. mais avec cette réserve que le nom-
bre des places de seconde classe sera
plus grand. Par exemple, aux heures
d'affLuence, des voitures entièrement de
seconde classe seront mises en service.
Marquons un point.
ni
QU'EN PENSEZ-VOUS ?
Je ne crois pas qu'il soit très sage,
Si Doriot est au Maroc, J
D'aller le cueillir au passage
Pour le fourrer tout droit au bloc.
Mieux vaut qu'il puisse sans mystère
Aux Riffains porter le butin
De sa science militaire.
Quel atout de plus pour Pétain 1
La collaboration franco-espagnole au
Maroc.
Les journaux espagnols donnent le
texte du télégramme envoyé à la Noche
de Barcelone par le maréchal Lyautey,
en réponse à un télégramme de bien-
vendue que ce journal lui avait adressé.
Voici cette réponse, particulièrement
cordiale, comme on le verra
« Profondément touché par les ter-
mes de sympathie de votre message, ré-
vélateur d'un enthousiasme qui, étendu,
aura iDOur nos nations soeurs des consé.
quences profondes, je me réjouis d'une
collaboration chaque jour plus étroite
dans l'oeuvre de civilisation et de paix
que toutes deux ont entreprise en com-
mun au Maroc. Par l'organe de votre
journal, je salue votre pays. »
D'autre part, entre le général Primo
de Rivera, quittant Madrid, et les jour-
nalistes qui l'accompagnèrent à la
gare, le dialogue suivant s'est établi
Est-ce que vous pensez être de re-
tour à Madrid dans les premiers jours
d'octobre ?
J'en suis sûr.
Tout sera-t-il alors terminé au
Maroc ?
Cela je ne le sais pas encore.
Mme Nellie Melba publie ses mémoi-
res sous le titre un peu imprévu
Mélodies et Mémoires. Un grand jour-
nal anglais a acquis le droit d'en pu-
blier de longs extraits, dont le premier
paraîtra le 8 septembre.
Il va sans dire que ce journal déclare
que le livre de l'illustre cantatrice est
un des plus remarquables qui aient été
publiés depuis de longues années, et
qu'il contient récits, souvenirs et anec-
dotes du plus haut intérêt.
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 103 42 (+ 0 02). Dollar, 21 335
(sans changement). Franc belge, 94 90
(– 0 55). Lire, 85 (+ Franc
suisse, 412 (sans changement). Peseta espa-
gnole, 303 625 (– 1 125).
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 5 septembre
Région parisienne vent nord-ouest faible;
froid, beau, nuageux.
Même temps dans toute la France.
AUJOURD'HUI
2 heure. Courses à Vincennes.
L'ESPAGNE ET LE MAROC
UNE DÉCLARATION
DU GÉNÉRAL PRIMO DE RIVERA
Le correspondant de l'A. B. C. a inter-
viewéA à Tétouan, le général Primo de
Rivera, qui a déclaré notamment
Le moment actuel est difficile pour l'Es-
pagne, mais il est clair. Il est difficile
car il demande un grand effort qui, d'ail-
leurs, n'ébranlera par la situation écono-
mique car il est prévu. Il est clair car
si nous ne faisions pas l'effort moral néces-
saire, la force de l'ennemi augmenterait
au détriment de celle de nos troupes, com-
promettant la situation des villages et les
communications du protectorat au point
de rendre possible la rupture du front.
Les rebelles d'aujourd'hui ne sont pas
ceux de 1911; de 1912, de 1913, pas même
ceux de 1921: Leur importance a augmenté
depuis cette époque. Ils reçoivent des hom-
mes et de l'argent ils ont une direction
technique qui porte un cachet bien défini.
En outre los tribus ont cessé d'être auto-
nomes elles sont placées sous un comman-
dement unique et agissent sous une auto-
rité qui maintient la, plus sévère discipline.
G. J.
Le Coq
Les 100 canons et les 60,000 fusils que
possèdent les rebelles de la zone espagnole
obéissent à un commandement et à un
plan bien défini. Il faut vaincre au plus
tôt cette organisation militaire car s'il y
avait une défaillance, l'effort à faire plus
tard serait plus grand.
En terminant, le présider; du Direc-
toire a déclaré Les grandes nations,
comme l'Angleterre dans l'Afrique du
Sud et dans la guerre d'Irlande, ont
connu des moments également difficiles
qui, d'ailleurs, se renouvelleront par-
tout tant que le monde n'aura pas subi
une transformation radicale ».
M. DE MONZIE EN DANEMARK
M. de Monzie, ministre de l'instruction
publique, sur l'invitation de l'Université de
Copenhague, quittera Paris le 8 septembre
pour le Dànemark. Il assistera aux fêtes
destinées à illustrer le rapprochement intel-
lectuel des deux pays.
La cédule sur les « biens oisifs »
L'institution d'une cédule des « biens
oisifs » qui est une des mesures proposées
par M. Caillaux pour assurer l'équilibre
du budget 1926, ne doit pas être considérée
comme visant les capitaux déposés dans
les banques et qui sont déjà frappés par
les impôts sur les valeurs mobilières.
Au ministère des finances on a déclaré
que cette cédule s'appliquera uniquement
aux bijoux, objets de luxe, collections d'art,
tapis, meubles meublant, etc., et compor-
tera une large exonération à la base
Les services utiliseront, principalement
les polices d'assurances pour fixer la va-
leur des objets à taxer.
Au Congrès de la Paix
IL A PARLÉ.
Répondant à la demande générale des
congressistes, M. Lœbe, à la deuxième
séance du congrès de la paix, a parlé.
Il y. avait été très aimablement invité
par M. le professeur Charles Richet, qui
veut qu'on nous fasse défense de boire
des anisettes, mais qui boit sans crainte,
pour sa part, les d1iscours pacifistes des
Allemands, mêime quand ce sont des
pangermanistes notoires et actifs com-
me M. Lœbe.
Le président du Reichstag a réclamé
le désarmement militaire et le désarme-
ment moral. Mais ces belles choses de-
mandent, il l'a reconnu, la confiance
réciproque Quel malheur que l'Al-
lemagne ait tout fait pour ne pas mé-
riter cette confiance, et qu'à cette
heure encore, elle fasse tout pour exci-
ter la plus légitime défiance 1
M. Lœbe compte beaucoup, pour la
réconciliation des peuples, sur « les
éléments économiques ».
On connaît déjà cette antienne.
Paul Leroy-Beaulieu, qui fut un de
nos économistes les plus brillants et les
plus renommés, avait débuté dans sa
carrière par un livre qui ost intitulé
Recherches économiques; historiques et
statistiques sur les guerres contempo-
raines (1853-1866). Il était jeune. Il avait
vingt-six ans. Pour un économiste, cVst
presque l'enfance. Dans ce livre, péché
de jeunesse, il exprimait la conviction
qu'il n'y aurait jamais plus de guerre.
« Nous avons, disait-il, des arguments
nouveaux, décisifs, tirés de l'ensemble
de notre civilisation et de l'observation
des faits économiques les plus incontes-
tables
C'était le développement de l'indus-
trie et du commerce, qui paraissait au
jeune Paul Leroy-Beaulieu une garan-
tie certaine et définitive de la paix.
« Sous le régime de liberté et de
contrôle, écrivait-il, tous 'ces intérêts
pacifiques de la production sous toutes
ses formes, le commerce, l'industrie, le
crédit, les salaires, viennent se coaliser
et peser de toutes leurs forces dans la
balance politique en faveur de la paix.
Les guerres engendrées par les jalousies
commerciales n'ont pas de :aison d'être
dans notre siècle n.
Ce livre avait paru en 1869. Un an
L'industrie et le commerce s'étant en-
suite considérablement développés, il y
eut, de 1870- il 1914, toute une série de
guerres, et enfin la grande guerre, au
cours de laquelle le fils de Paul Leroy-
Beaulieu, le capitaine Pierre Leroy-
Beaulieu, ancien député, trouva une
mort héroïque.
Les éléments économiques continue-
ront à fournir autant de motifs de
guerre que de raisons de paix.
La seule pesée d'un peuple voisin de
70 à 80 millions d'habitants, même dans
l'hypothèse du désarmement accompli,
n'est-elle pas déjà une grosse menace
pour la France ?
A cette deuxième séance du congrès
pour la paix, M. Edgard Milhaud a pro-
clamé « le droit des peuples à vivre et
à se développer économiquement ».
Ce principe, en soi, est indiscutable.
Mais c'est au nom de ce principe que
nous verrons, un jour, l'Allemagne
nous demander le Maroc et d'autres co-
lonies encore, qu'il est ridicule, disent
déjà ses publicistes, de laisser à un
pays aussi peu peuplé que-la. France et
qui seront. on ,le démontrera, absolu-
ment nécessaires à une Allemagne de
80 millions d'habitants pour « s'1 déve-
lopper économiquement
Tous ces professeurs idéologues, cas
songe-creux diplômés, qui refusent do
voir les réalité:; et construisent un
monde in abstracto, sont beaucoup plus
dangereux que M. Lœbe, qui. après son
discoun de Vienne, apparaît comme
« trop Alemant pour au'on se laisse
prendre à^ses belles paroles.
Jules Véran
A LONDRES ET A GENÈVE
Autour du Pacte
de Garantie
Quelle est la thèse
de M. Vandervelde ?
Les discussions juridiques en vue de
l'élaboration d'un texte de projet de
pacte de garantie se poursuivent, à Lon-
dres. dans un mystère assez inquiétant.
Comme il fallait s'y attendre, le doc-
teur Gauss, juriste allemand, a repris
les objections de M. Stresemann contre
les sanctions éventuelles et les garan-
ties françaises en cas de violation par
l'Allemagne de la zone démilitarisée du:
Rhin ou des frontières orientales. Le dé-
légué allemand s'efforce de faire pré-
valoir le principe du recours obliga-
toire à la Société des nations dans tous
les cas, graves ou non, d'infractions aux
Ainsi les dispositions conciliantes de
M. Briand (qui, dans sa réponse à la
note allemande du 20 juillet dernier,
admettait la possibilité 'd'une distinc-
tion entre les manquements secondai-
res susceptibles de donner lieu à une
procédure d'arbitrage, et les manque-
ments essentiels, constituant unè me-
na.ce d'agression et appelant d'immé-
diates mesures de sauvegarde) n'ont
servi qu'à encourager les résistances
allemandes à un pacte de garantie res-
pectueux des traités.
La manœuvre allemande se poursuit
avec une rigueur obstinée, afin de re-
tourneur contre la France les sécurités
que lui donnent les articles 42, 43 et 44
du traité de Versailles. Berlin s'efforce
de faire de la zone démilitarisée du
Rhin une. barrière infranchissable à
toute sanction française, en cas d'agres-
sion allemande sur l'une ou l'autre des
frontières du Reich.
Ce qui étonne le plus, c'est de voir,
à Londres, le délégué belge, M. Rolin,
soutenir la thèse allemande de l'appel
à la S. D. N. dans tous les cas, thèse
si favorable à l'attaque brusquée d'un
Etat plus fort contre un Etat plus fai-
ble, que paralyseraient les lenteurs de
la procédure arbitrale.
L'expérience do 1914 est-elle si loin.
taine que le nouveau gouvernement
belge se fie de la sorte à la ponctualité de
l'Allemagne à s'en remettre, pour tout
litige, aux avis de la Société des nations,
où elle ne veut entrer qu'avec (les ex-
ceptions et des privilèges ?
L'étonnement s'accroît du souci de
M. Vandervelde de réclamer pour les
négociateurs allemands la stricte égalité
et l'entière liberté d'opinions au cours
des négociations ultérieures pour le
pacte de garantie.
Ne prête-t-on pas, à Genève, au mi-
nistre socialiste belge l'intention de
souscrire au principe de l'arbitrage obli-
gatoire dans tous les cas prévus ou non
par les traités ?
Verrons-nous se confirmer demain
les rumeurs mises en circulation à la
veille des entretiens Briand-Chaimber-
lain à Londres, rumeurs qui faisaient
supposer un désaccord fondamental en-
tre les thèses belge et française sur le.
Saint-Réal
LES TRAVAUX DES JURISTES
SONT TERMINÉS
Londres, 1 septembre.
Les travaux des jurisconsultes alliés et
allemands sont virtuellement terminé.
L'étude des questions techniq'ues est en ef-
fet achevée et quelques points de détail res-
tés en suspens seront probablement réglés
demain matin.
On croit que M. Fromageot, expert fran-
çais, partira demain dans l'après-midi.
Les travaux des juristes d'ordre consul-
tatif étaient destinés, comme o.i l'a déjà
dit, à préparer la voie à une réunions des
ministres des affaires étrangères alliés et
allemand, maison déclare aujourd'hui que
la date et le lieu n'en ont pas encore été
fixés.
Dans les milieux officiels, on fait remar-,
quer que les conversations se sont poursui-
vies normalement et qu'aucune communi-
cation n'ayant été faite à leur sujet, de
nombreuses informations parues dans la
presse anglaise sont purement imaginai-
res et n'ont par conséquent aucune gnrnn-
tie officielle.
L'ARRIVÉE DE M. PAINLEVÉ
Genève; 4 septembre.
Le train qui devait amener M. Paul
Painlevé, président du conseil, ministre de
la guerre, à 8 h. 50 à Lausanne, n'est
arrivé qu'à 9 h. 15. MM. Paul Painlevé et
Georges Bonnet, sous-secrétaire d'Etat à
la présidence du conseil, ont été salués
par MM. Peycelon et Aimé Leroy, direc-
teur et chef adjoint du cabinet de M.
Aristide Briand, et par M. Clauzel, direc-
teur du service français de la Société des
nations.
Le président du conseil paraît très dis-
pos. « J'ai dormi sept heures, dit-il avec
bonne humeur. Voilà longtemps que cela
ne m'était pas arrivé.
M. Paul Painlevé et sa suite montent en
automobile et se dirigent vers Genève.
A 10 h. 30, le cortège présidentiel arri-
vait à l'hôtel de la délégation française à
Genève, où il a été reçu par l'ambassa-
deur de France à Berne, M. Jean Hen-
nessy.
M. Aristide Briand présidait déjà le
conseil de la Société des nations en séance.
M. Painlevé a déclaré
Je vais mettre la dernière main au
discours que je prononcerai lundi, à l'ou-
verture de l'assemblée de la Société des
nations. Je sais que l'opinion publique
internationale, qui se souvient des reten
tissants discours de l'an dernier, esf
h. du matin) PARIS 20 CENTIMES hi du matin)
SAMEDI 5 SEPTEMBRE
EDMOND TARDÉ ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYÈR
Directeur (1879-1924)
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Le Potentat
de Beyrouth
'UN BILAN
.Quand les officiels de la République
furent contraints à destituer Verrès,
proconsul bien en cour, l'honneur du
aiom romain trouva Cicéron. On de-
mande, parmi le millier de tribuns qui
siègent en nos deux assemblées, un Ci-
céron (pour nous débarrasser de Sarrail.
Barrés n'est plus. Celui-là 'se serait
levé, comme il s'était dressé face -à la
« canaille du Bonnet Rouge ». Dans les
rangs de l'opposition, s'il en est une,
qui se donnera l'honneur d'imiter son
exemple magnifique? Le geste, cepen-
dant, a de quoi tenter. Voyons, mes-
sieurs du Palais-Bourbon et du Luxem-
bourg, à qui de vous la palme ? Debout,
tu majorité de la majorité » Trêve un
instant au byzantinisme des parlottes,
des pointages et combinaisons. Là-bas
s'annonce, par la faute d'un coupable,
un orage auprès duquel, si l'on n'en dis-
sipe les nuages, l'affaire marocaine ne
sera que de seconde zone. Qu'attendez-
vous? L'opinion gronde écoutoz 1 A
vous de donner à ses impulsions la
forme efficiente d'un contrôle parle-
mentaire qu'on vit, récemment, plus
ombrageux et jaloux de sauver de lui-
même un gouvernement pusillanime,
plein de bonnes intentions comme l'en-
fer, mais, au total, velléitaire et impuis-
sant. Allez-vous laisser faire votre be-
sogne par « Sa Majesté la Presse », elle
seule ?
Déjà elle vous a montré, ouvert la,r-
gement, le chemin. Elle vient d'y mar-
quer un premier avantage. Voici enfin,
doublé d'une aide qu'il n'a pas dû sou-
haiter, le potentat de-Beyrouth. Une brè-
chef est pratiquée dans son absolutisme.
Oh bien étroite à peine plus qu'une
fissure. Quel soin l'on a pris de nous
avertir que l'emploi, du général Game-
lin, le général Naulin l'avait tenu jadis,
la [politique heureuse du général Wey-
gand l'ayant ensuite rendu inutile Quel
gant de velours, vide de la main de fer,
pour calmer par avance, sous la ca-
tresse d'iun haut titre solennellement
confirmé, la fureur probable du géné-
ral Sarrail, toujours commandant en
chef l'armée du Levant 1
N'importe il n'est plus seul. Il y a
une lézarde dans le mur derrière le-
quel il cachait tout cette chose, entre
autres tragique, et qui n'est point belle,
on charnier. Aboutissant logique des
voies suivies par ce singulier person-
'délégués à tout faire, là-bas, du
Cartel et des Loges contre l'influence
catholiques et partant française.
Livré à lui-même, loin de la surveil-
lance publique, sûr d'une indulgence
poussée en haut lieu jusqu'à la com-
plaisance, il s'est retrouvé, à Beyrouth,
tel et pis, tout entier, que sa carrière
mouvementée l'avait déjà révélé. Entre-
preneur de délation partout où il a passé,
on le suit, à la trace, par ses fiches, à
j Saint-Maixent, rue Saint-Dominique, à
̃ Salonique, où fonctionnait, par-dessus
le contrôle postal militaire aux armées,
I un cabinet noir à son usage propre im-
oudent modèle du favoritisme le plus-
éhonté tyran jacobin cherchant dans
;un entourage de primaires serviles ou
de clients politiques à casse contre séné,
i al a importé dans son proconsu-
• lat la plus épineuse, sans doute, de
mos marches militaires en guise de
programme, ses conceptions de club et
ses méthodes de sectaire.
Tant valait l'homme, tant devait, fa-
talement, valoir l'œuvre. Les résultats
;n'ont pas traîné. Mais aussi, ce fut une
gageure.. Faut-il rappeler, dès son dé-
barquement, les difficultés, fleurs mau-
vaises. nées tout aussitôt, ïous ses pas,
i de ses maladresses ou de ses inconve-
nances? Le radical à bonnet rouge, ca-
mouflé sous ses feuilles de chêne, re-
niant l'héritage spirituel, la tradition
[universellement respectée de la France
« L'Orient, disait un de ses coreligion-
naires politiques, hélas non des moin-
dres, l'Orient, c'est des histoires de
curés On n'a pas oublié ses conflits
immédiats avec le grand conseil du
Liban, notre fidèle allié de toujours,
bafoué, dissous une créature du malen-
contreux dictateur imposée au pays
frémissant l'appui donné partout aux
Dires fauteurs d'anciens désordres, sous
condition seulement de grossir l'effectif
ides Loges le sourd discrédit jeté sur
l'enseignement de nos religieux, grou-
.pés, en outre, comme pour l'abattoir,
dans les unités les plus exposées ces
jours-ci, à l'appel du service militaire.
'Dans le domaine moral, pas plus que
dans l'ordre des choses matérielles,
rien ne se perd. Toute force joue, et son
effet se retrouve à son heure. En peu de
moins. notre malencontreux haut com-
missaire a.su accumuler, parmi ses ad-
ministrés, y choyant Turcs aux dépens
«d'Arabes, musulmans au détriment des
chrétiens, et frères trois-points au pré-
judice de tout le monde, un joli stock
de matières inflammables une étin-
celle. et c'était l'incendie.
On sait comment elle a jailli. Un
subordonné s'est trouvé, soldat irrépro-
chable d'ailleurs, mais, en politique,
émule maladroit du maître, pour en pra-
tiquer les méthodes fâcheuses. Porté à
tenir la cravache pour argument, par
une contradiction singulière, il se mit
en devoir tout de même d'inculquer à
son peuple battu, mais pas content, les
Immortels Principes. Une société saine,
bien vivante, parce qu'à forme féodale
et déplaisante évidemment, il la jeta
telle quelle au gaufrier des meilleures
conceptions démocratiques tout le
monde égal, n'est-ce pas ? Table rase
du passé. Nivellement par en bas. Le
malheur voulut qu'il poussât ses con-
quêtes émaneipatrices parmi des gens
qui n'y comprennent goutte et se trou-
vent fort bien comme ils sont. Par sur-
croît, mauvaises têtes et chatouilleux
sur le chapitre de leurs libertés. Il n'en
fallait pas davantage.
Leurs remontrances, d'abord respec-
tueuses, n'eurent pas le don d'émou-
voir, le général Sarrail. Ce signe, qui
eût incontinent alerté un Lyautey, un
Weygand, ne le mit nullement sur ses
gardes. Sinon, il aurait reconnu, en son
subordonné autoritaire et dur, le type
de l'officier impropre aux souplesses de
la politique indigène. Il y faut le don.
On peut être le brave des braves, le
plus valeureux soldat et mettre un pays
à feu et à sang avant d'avoir compris
pourquoi. Fait ainsi, ne se corrige
point c'est question de ,tempérament.
Au chef de discerner il leurs œuvres
entre les ouvriers.
Le général Sarrail n'est pas allé cher-
cher si loin. On faisait au Djebel Druse
de bon jacobinisme. Tout était pour le
mieux. Que venait-on lui parler suze-
rains et vassaux? Les Droits de
l'Homme, citoyens A la troisième vi-
site, ceux, fort irrités, du Djebel Druse
trouvèrent porte close. L'explosion,
bien avant le 14 juillet, jour où l'un de
nos officiers fut frappé, en pleine place
publique, à Soueïda, était inévitable.
Pour la première fois, le général Sar-
rail. alors, eut raison. Il y avait eu af-
front à notre uniforme, il fallait le laver.
Mais, ayant semé le vent, il n'avait pas
prévu qu'il récolterait la tempête. Par
un pli naturel car tout se tient, et la
consigne est « pas d'histoires » il eut
recours à la méthode chère aux radi-
caux celle des petits paquets. Où qu'on
l'emploie, ses résultats sont immanqua-
bles. Ils soulevèrent, à peine devinés, un
long cri de colère en France le 21. juil-
let, massacre d'une compagnie isolée à
Azref le g1, enlèvement et pillage
d'un convoi considérable, armes, vivres
et munitions son escorte égorgée, ses
officiers se suicidant pour échapper aux
cruautés ennemies, tout espoir perdu
de salut depuis le 22 juillet, dans
Soueïda bloquée, huit cents de nos sol-
dats, quatre cents de nos protégés
chrétiens, résistant sans secours à l'étau
chaque jour plus resserré des Druees.
Dans son livre émouvant, Avec les
Sénégalais par delà d'Euphrate, le lieu-
tenant Raoul Desjardins délicat poète
à ses heures lui-même quasi encer-
clé; en avril 1920, par des hordes aux-
quelles les bandes druses ressemblent
fart, narre comment il connut la chute
d'Ourfa, où venaient de succomber,' le
10 avril, à bout de ressources, huit
cents de nos soldats. Un messager, por-
teur d'une lettre, arrive dans son poste,
Tell-Abiad. C'est un Arménien, « bel
homme au regard moqueur et hardi,
vêtu à l'européenne, la tête couverte du
voile kurde. Il raconte que la garnison
française d'Ourfa s'est rendue à ses as-
saillants le vendredi saint, n'ayant plus
ni vivres, ni eau, ni munitions. Nos
troupes auraient quitté la ville pour se
rendre à Beredjick et se seraient trou-
vées cernées dans un défilé pa,r les
Kurdes. Elles auraient été massacrées,
à l'exception de quelques musulmans.
On sut plus tard que l'Arménien
n'avait pas menti. Attendra-t-on, pour
débarquer le général Sarrail, que ceux
qui paient ses fautes dans Soueïda blo-
quée, aient, eux aussi, subi le sort de
la garnison d'Ourfa?
1 Némésis
LA VIE QUI PASSE
Le Dialogue de la Fourrière
Des gardiens de la puix introduisent
avec sollicitude un nouveau venu dans
le hall de la Fourrière. C'est un oiseau
de grande envergure, au plumage gris.
Il marche à pas trébuchants ajin de ne
pas démentir le poème de Baudelaire,
puis il prononce la formule sacramen-
telle, appel de la jungle;
Toi et moi sont de même sang.
L'OURS DE SIBÉRIE (très courtois et cessant de
se balancer). Non, vraiment!
LE CALAO (s'arrêtant d'avaler les poissons que
lui apporta le rédacteur d'un journal du soir, et
considérant d'un oeil morne l'arrivant). Qui
êtes-vous encore, monsieur ?
L'ÉTRANGER (avec emphase). Un palmipède
totipalmes.
Le calao en laisse tomber son bec sur
le bréchet, l'ours s'assied pour com-
prendre, mais les bengatis de la gare
du Nord, irrévérencieux comme des girls
anglaises de music hall, se mettent à
rire à choir du perchoir. Le nouveau
venu, profondément vexé, ouvre un
large bec et commence à 6attre des
ailes immenses, ce qui décoiffe la grue
huppée.
LA GRUE HUPPÉE (mondainement). Je vous
en prie, monsieur le palmipatte totipède.
L'ÉTRANGER. Comment, madame ?
LA GRUE HUPPÉE. je'n'ai pas la mémoire
des noms propres. C'est très aristocratique,
d'ailleurs.
Mais, la queue en panache, le renard
de l'Opéra, très maître de ballet, s'en-
presse. Il exécute centrée du deux de
Coppélia, puis sur un rythme de gavotte:
Cher monsieur, permettez-moi^ de faire les
présentations.
L'étranger. Palmipède totipalmes.
Les bengalis pouffent à nouveau, mal-
gré l'air réprobateur de l'ours, sage
magister.
LE RENARD DE LA rue des Envierges (dont le
collier indique un tong séjour parmi les deux
pattes, au renard de l'Opéra).- C'est encore
une désignation d'homme ?
L'OISEAU DE Saint-Philippe DU ROULE.
Vous ne pourriez pas vous appeler comme tout
le monde ?
L'ÉTRANGER. Et vous ?
L''OISEAU DE SAINT-PHILIPPE DU ROULE.
Je suis l'oiseau de Saint-Philippe du Roule.
L'ÉTRANGER. Ce n'est pas une race.
L'OISEAU DE SAINT-PHILIPPE Du ROULE.
Pourquoi pas ?
L'ÉTRANGER. Vous vous êtes échappé du
chapeau d'une dame patronnesse ?
La prise de bec est imminente, quand
on introduit de nouveau une forme
étrange qui, posée à terre, ne bouge
pas.
L'OURS. Brrr! Qu'est-ce encors ?
LE CALAO. On dirait une énorme chenille.
L'ÉTRANGER. Dans mes longs voyages au-
dessus des océans, car je suis un migrateur.
L'OISEAU DE SAINT-PHILIPPE DU ROULE.
Crâneur
L'ÉTRANGER. j'ai remarqué un genre
d'échinoderme de même aspect, nommé holo-
thurie.
LE renard DE L'OPÉRA. On dirait plutôt
un légume.
L'objet éclate brusquement en cla-
meurs si épouvantables qué chacun
gagne le coin le plus éloigné.
LE RENARD DE LA RUE DES ENVIERGFS. Pour
crier sans causes si fort et si longtemps, ce ne
peut être qu'un homme
Tous les animaux se rapprochent et
font cercle.
L'ouRs. Le petit de l'homme, Mowg,Li.
L'OISEAU DE SAINT-PHILIPPE DU ROUEE;
Vous le connaissez donc ?
L'ouRs. Non, mais c'est une tradition.
LE CALAO (doctoral). La vie est une chaîne
sans fin qui renaît toujours d'elle-même.
LA GRUE HUPPÉE (avec toute la lâcheté fémi-
nine). Vengeons Zizi
L'ÉTRANGER. Zizi ?
LA GRUE HUPPÉE. Le léopard qu'ils ont
assassiné.
Les bengalis estiment la grande dame
terrifiante et souhaiteraient s'en aller.
L'OURS. jamais 1 Zizi l'aurait défendu. C'est
écrit dans l'histoire. et moi, je lui apprend à
lire dans le livre de la jungle. Je vais donc lui
enseigner Je livre de la Fourrière.
LA GRUE HUPPÉE. Un ours de votre âge,
de votre poids, exprimer de telles billevesées!
On entend un grand tumulte, Une
forme aux longs rubans, la dernière
nourrice de Paris, crie derrière la porte.
L'ÉTRANGER. Qu'arrive-t-il ?
L'OURS (philosophe). Ce doit être l'appel
du printemps.
En vérité, on traite d'idiot un agent
qui s'excuse, arguant qu'il y a tant de
bestiaux en circulation actuellement
qu'on peut bien se tromper devant un
objet oublié sur un banc.
L'ouRs (solennel). -Adieu, petit de l'homme!
Tu vas vers la grande folie, mais tu dois vivre
avec ceux de ta race. Tu chemineras sous terre
sans avoir les excuses de la taupe, ou tu voleras
sans but comme le papillon stupide. Tu mèneras,
pour ne .pas t'ennuyer, une vie fébrile, et ta
hâte ne te permettra même pas de mourir plus
tôt. Tu boiras sans soif, mangeras sans appétit
ta compagne n'aura pas d'enfants. Enfin, tu
deviendras ce bipède incomplet, fat et inutile:
l'homme.
L'ours ne parla pas plus avant. On
prenait l'enfant, qu'on rendait à sa mère.
La' nourrice fut renvoyée et épousa le
gardien du square. Mais ceci est une
autre histoire.
Lucien Farnoux-Reynaud
La Grève des Employés de Banque
Nouvelles manifestations,
nouvelles bagarres
Les mêmes incidents regrettables qui
jeudi mirent aux prises, en divers points
de la capitale, policiers et manifestants, se
sont renouvelés hier sur les grands boule-
vards. Comme la veille, des bagarres ont
éclaté, des coups ont été échangés, des
arrestations ont été opérées. Il ne fallut
pas moins de deux heures aux agents et
aux gardes municipaux, dont le nombre
avait été renforcé, pour disperser les gré-
vistes et mettre fin à la manifestation.
Réunis comme de coutume hier matin,
au gymnase Japy, les grévistes avaient dé.
cidé de se livrer, dans l'après-midi, à une
importante manifestation devant un grand
établissement de crédit du boulevard des
Italiens.
Dès une heure et demie, les grévistes
arrivent sur les boulevards et dans les
rues avoisinantes, cherchant à opérer leur
concentration rendue très difficile par les
interventions Incessantes des agents qui
invitent les passants à circuler.
Ce n'est qu'à partir de deux heures que
des mouvements se dessinent. A ce mo-
ment, une rumeur s'élève. C'est le signal
de la manifestation. Les cris de Nos
cent francs Hou hou retentissent
aussitôt de toutes parts et plusieurs cen-
taines de grévistes essayent, en passant à
travers les voitures qui continuent cir-
culer sans discontinuer, à atteindre l'éta-
blissement financier et à y pénétrer de
force, lI1ais les agents et les gardes mu-
nicipaux intervienent aussitôt et les rue-
poussent chaque fois. Finalement, la.ma-
nifestation est localisée sur le trottoir en
face, entre la rue Taitbout et la rue des
Italiens. Et bientôt les grévistes jugeant
leurs tentatives inutiles obéissent aux
injonctions qui leur sont faites et se dis-
persent.
Par mesure de prudence, en raison des
violences de la veille dans divers établis-
sements, la banque visée hier par les
grévistes avait abaissé ses rideaux de fer.
PlueieuFg arrestations au cours de cette
manifestation ont été opérées. Elles ne se-
ront 'vraisemblablement pas maintenues.
Au ministère du travail
Le ministre du travail a eu hier matin
une nouvelle entrevue' avec les membres du
comité national de grève des employés de
banque la situation actuelle du conflit a
fait l'objet d'un examen approfondi.
Le ministre a poursuivi, dans l'après-
midi, ses tentatives pouf mettre fin au
conflit.
M. Cachin voulait parler
M. Cachin, député communiste, s'est
rendu hier matin -au gymnase Japy, alors
que les grévistes y tenaient leur meeting.
Il apportait au comité de grève un secours
de cinq mille francs. Il demanda'à prendre
la parole, mais cette autorisation lui fut
refusée, le comité de grève tenant à écar-
ter toute manifestation susceptible de faire
dévier le mouvement du côté politique.,
Les Échos
On entendra à Paris le discours de
M. Painlevé à Genève.
Le gouvernement a demandé à la
Compagnie française de radiophonie
d'installer à Genève des microphones
et appareils d'émission radiophonique
qui permettront, le lundi 7 septembre,
vers ü h. 30 du matin, au poste de
Clichy, de radio-diffuser, en même
temps que les postes de l'administra-
tion des P. T. T. le discours que M.
Paul PainLevé, président du conseil,
prononcera à Genève à la séance plé-
nière de l'Assemblée des nations.
Une yictoire sur le monopole.
La population parisienne finit par
avoir gain de cause, et la S. T. C. R. P.
,est battue.
La commission municipale des trans-
ports en commun a prononcé hier la
condamnation du supertarif du diman-
che dans les autobus et tramways. Dès
demain, cette résolution aura force exé-
cutoire. Elle devra pourtant être rati-
fiée par le conseil général dès sa pro-
chaine, réunion, dans un mois ou six
semaines.
En revanche, la première classe, qui
avait été supprimée en semaine dans les
tramways de pénétration, y sera réta-
blie. mais avec cette réserve que le nom-
bre des places de seconde classe sera
plus grand. Par exemple, aux heures
d'affLuence, des voitures entièrement de
seconde classe seront mises en service.
Marquons un point.
ni
QU'EN PENSEZ-VOUS ?
Je ne crois pas qu'il soit très sage,
Si Doriot est au Maroc, J
D'aller le cueillir au passage
Pour le fourrer tout droit au bloc.
Mieux vaut qu'il puisse sans mystère
Aux Riffains porter le butin
De sa science militaire.
Quel atout de plus pour Pétain 1
La collaboration franco-espagnole au
Maroc.
Les journaux espagnols donnent le
texte du télégramme envoyé à la Noche
de Barcelone par le maréchal Lyautey,
en réponse à un télégramme de bien-
vendue que ce journal lui avait adressé.
Voici cette réponse, particulièrement
cordiale, comme on le verra
« Profondément touché par les ter-
mes de sympathie de votre message, ré-
vélateur d'un enthousiasme qui, étendu,
aura iDOur nos nations soeurs des consé.
quences profondes, je me réjouis d'une
collaboration chaque jour plus étroite
dans l'oeuvre de civilisation et de paix
que toutes deux ont entreprise en com-
mun au Maroc. Par l'organe de votre
journal, je salue votre pays. »
D'autre part, entre le général Primo
de Rivera, quittant Madrid, et les jour-
nalistes qui l'accompagnèrent à la
gare, le dialogue suivant s'est établi
Est-ce que vous pensez être de re-
tour à Madrid dans les premiers jours
d'octobre ?
J'en suis sûr.
Tout sera-t-il alors terminé au
Maroc ?
Cela je ne le sais pas encore.
Mme Nellie Melba publie ses mémoi-
res sous le titre un peu imprévu
Mélodies et Mémoires. Un grand jour-
nal anglais a acquis le droit d'en pu-
blier de longs extraits, dont le premier
paraîtra le 8 septembre.
Il va sans dire que ce journal déclare
que le livre de l'illustre cantatrice est
un des plus remarquables qui aient été
publiés depuis de longues années, et
qu'il contient récits, souvenirs et anec-
dotes du plus haut intérêt.
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 103 42 (+ 0 02). Dollar, 21 335
(sans changement). Franc belge, 94 90
(– 0 55). Lire, 85 (+ Franc
suisse, 412 (sans changement). Peseta espa-
gnole, 303 625 (– 1 125).
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 5 septembre
Région parisienne vent nord-ouest faible;
froid, beau, nuageux.
Même temps dans toute la France.
AUJOURD'HUI
2 heure. Courses à Vincennes.
L'ESPAGNE ET LE MAROC
UNE DÉCLARATION
DU GÉNÉRAL PRIMO DE RIVERA
Le correspondant de l'A. B. C. a inter-
viewéA à Tétouan, le général Primo de
Rivera, qui a déclaré notamment
Le moment actuel est difficile pour l'Es-
pagne, mais il est clair. Il est difficile
car il demande un grand effort qui, d'ail-
leurs, n'ébranlera par la situation écono-
mique car il est prévu. Il est clair car
si nous ne faisions pas l'effort moral néces-
saire, la force de l'ennemi augmenterait
au détriment de celle de nos troupes, com-
promettant la situation des villages et les
communications du protectorat au point
de rendre possible la rupture du front.
Les rebelles d'aujourd'hui ne sont pas
ceux de 1911; de 1912, de 1913, pas même
ceux de 1921: Leur importance a augmenté
depuis cette époque. Ils reçoivent des hom-
mes et de l'argent ils ont une direction
technique qui porte un cachet bien défini.
En outre los tribus ont cessé d'être auto-
nomes elles sont placées sous un comman-
dement unique et agissent sous une auto-
rité qui maintient la, plus sévère discipline.
G. J.
Le Coq
Les 100 canons et les 60,000 fusils que
possèdent les rebelles de la zone espagnole
obéissent à un commandement et à un
plan bien défini. Il faut vaincre au plus
tôt cette organisation militaire car s'il y
avait une défaillance, l'effort à faire plus
tard serait plus grand.
En terminant, le présider; du Direc-
toire a déclaré Les grandes nations,
comme l'Angleterre dans l'Afrique du
Sud et dans la guerre d'Irlande, ont
connu des moments également difficiles
qui, d'ailleurs, se renouvelleront par-
tout tant que le monde n'aura pas subi
une transformation radicale ».
M. DE MONZIE EN DANEMARK
M. de Monzie, ministre de l'instruction
publique, sur l'invitation de l'Université de
Copenhague, quittera Paris le 8 septembre
pour le Dànemark. Il assistera aux fêtes
destinées à illustrer le rapprochement intel-
lectuel des deux pays.
La cédule sur les « biens oisifs »
L'institution d'une cédule des « biens
oisifs » qui est une des mesures proposées
par M. Caillaux pour assurer l'équilibre
du budget 1926, ne doit pas être considérée
comme visant les capitaux déposés dans
les banques et qui sont déjà frappés par
les impôts sur les valeurs mobilières.
Au ministère des finances on a déclaré
que cette cédule s'appliquera uniquement
aux bijoux, objets de luxe, collections d'art,
tapis, meubles meublant, etc., et compor-
tera une large exonération à la base
Les services utiliseront, principalement
les polices d'assurances pour fixer la va-
leur des objets à taxer.
Au Congrès de la Paix
IL A PARLÉ.
Répondant à la demande générale des
congressistes, M. Lœbe, à la deuxième
séance du congrès de la paix, a parlé.
Il y. avait été très aimablement invité
par M. le professeur Charles Richet, qui
veut qu'on nous fasse défense de boire
des anisettes, mais qui boit sans crainte,
pour sa part, les d1iscours pacifistes des
Allemands, mêime quand ce sont des
pangermanistes notoires et actifs com-
me M. Lœbe.
Le président du Reichstag a réclamé
le désarmement militaire et le désarme-
ment moral. Mais ces belles choses de-
mandent, il l'a reconnu, la confiance
réciproque Quel malheur que l'Al-
lemagne ait tout fait pour ne pas mé-
riter cette confiance, et qu'à cette
heure encore, elle fasse tout pour exci-
ter la plus légitime défiance 1
M. Lœbe compte beaucoup, pour la
réconciliation des peuples, sur « les
éléments économiques ».
On connaît déjà cette antienne.
Paul Leroy-Beaulieu, qui fut un de
nos économistes les plus brillants et les
plus renommés, avait débuté dans sa
carrière par un livre qui ost intitulé
Recherches économiques; historiques et
statistiques sur les guerres contempo-
raines (1853-1866). Il était jeune. Il avait
vingt-six ans. Pour un économiste, cVst
presque l'enfance. Dans ce livre, péché
de jeunesse, il exprimait la conviction
qu'il n'y aurait jamais plus de guerre.
« Nous avons, disait-il, des arguments
nouveaux, décisifs, tirés de l'ensemble
de notre civilisation et de l'observation
des faits économiques les plus incontes-
tables
C'était le développement de l'indus-
trie et du commerce, qui paraissait au
jeune Paul Leroy-Beaulieu une garan-
tie certaine et définitive de la paix.
« Sous le régime de liberté et de
contrôle, écrivait-il, tous 'ces intérêts
pacifiques de la production sous toutes
ses formes, le commerce, l'industrie, le
crédit, les salaires, viennent se coaliser
et peser de toutes leurs forces dans la
balance politique en faveur de la paix.
Les guerres engendrées par les jalousies
commerciales n'ont pas de :aison d'être
dans notre siècle n.
Ce livre avait paru en 1869. Un an
L'industrie et le commerce s'étant en-
suite considérablement développés, il y
eut, de 1870- il 1914, toute une série de
guerres, et enfin la grande guerre, au
cours de laquelle le fils de Paul Leroy-
Beaulieu, le capitaine Pierre Leroy-
Beaulieu, ancien député, trouva une
mort héroïque.
Les éléments économiques continue-
ront à fournir autant de motifs de
guerre que de raisons de paix.
La seule pesée d'un peuple voisin de
70 à 80 millions d'habitants, même dans
l'hypothèse du désarmement accompli,
n'est-elle pas déjà une grosse menace
pour la France ?
A cette deuxième séance du congrès
pour la paix, M. Edgard Milhaud a pro-
clamé « le droit des peuples à vivre et
à se développer économiquement ».
Ce principe, en soi, est indiscutable.
Mais c'est au nom de ce principe que
nous verrons, un jour, l'Allemagne
nous demander le Maroc et d'autres co-
lonies encore, qu'il est ridicule, disent
déjà ses publicistes, de laisser à un
pays aussi peu peuplé que-la. France et
qui seront. on ,le démontrera, absolu-
ment nécessaires à une Allemagne de
80 millions d'habitants pour « s'1 déve-
lopper économiquement
Tous ces professeurs idéologues, cas
songe-creux diplômés, qui refusent do
voir les réalité:; et construisent un
monde in abstracto, sont beaucoup plus
dangereux que M. Lœbe, qui. après son
discoun de Vienne, apparaît comme
« trop Alemant pour au'on se laisse
prendre à^ses belles paroles.
Jules Véran
A LONDRES ET A GENÈVE
Autour du Pacte
de Garantie
Quelle est la thèse
de M. Vandervelde ?
Les discussions juridiques en vue de
l'élaboration d'un texte de projet de
pacte de garantie se poursuivent, à Lon-
dres. dans un mystère assez inquiétant.
Comme il fallait s'y attendre, le doc-
teur Gauss, juriste allemand, a repris
les objections de M. Stresemann contre
les sanctions éventuelles et les garan-
ties françaises en cas de violation par
l'Allemagne de la zone démilitarisée du:
Rhin ou des frontières orientales. Le dé-
légué allemand s'efforce de faire pré-
valoir le principe du recours obliga-
toire à la Société des nations dans tous
les cas, graves ou non, d'infractions aux
Ainsi les dispositions conciliantes de
M. Briand (qui, dans sa réponse à la
note allemande du 20 juillet dernier,
admettait la possibilité 'd'une distinc-
tion entre les manquements secondai-
res susceptibles de donner lieu à une
procédure d'arbitrage, et les manque-
ments essentiels, constituant unè me-
na.ce d'agression et appelant d'immé-
diates mesures de sauvegarde) n'ont
servi qu'à encourager les résistances
allemandes à un pacte de garantie res-
pectueux des traités.
La manœuvre allemande se poursuit
avec une rigueur obstinée, afin de re-
tourneur contre la France les sécurités
que lui donnent les articles 42, 43 et 44
du traité de Versailles. Berlin s'efforce
de faire de la zone démilitarisée du
Rhin une. barrière infranchissable à
toute sanction française, en cas d'agres-
sion allemande sur l'une ou l'autre des
frontières du Reich.
Ce qui étonne le plus, c'est de voir,
à Londres, le délégué belge, M. Rolin,
soutenir la thèse allemande de l'appel
à la S. D. N. dans tous les cas, thèse
si favorable à l'attaque brusquée d'un
Etat plus fort contre un Etat plus fai-
ble, que paralyseraient les lenteurs de
la procédure arbitrale.
L'expérience do 1914 est-elle si loin.
taine que le nouveau gouvernement
belge se fie de la sorte à la ponctualité de
l'Allemagne à s'en remettre, pour tout
litige, aux avis de la Société des nations,
où elle ne veut entrer qu'avec (les ex-
ceptions et des privilèges ?
L'étonnement s'accroît du souci de
M. Vandervelde de réclamer pour les
négociateurs allemands la stricte égalité
et l'entière liberté d'opinions au cours
des négociations ultérieures pour le
pacte de garantie.
Ne prête-t-on pas, à Genève, au mi-
nistre socialiste belge l'intention de
souscrire au principe de l'arbitrage obli-
gatoire dans tous les cas prévus ou non
par les traités ?
Verrons-nous se confirmer demain
les rumeurs mises en circulation à la
veille des entretiens Briand-Chaimber-
lain à Londres, rumeurs qui faisaient
supposer un désaccord fondamental en-
tre les thèses belge et française sur le.
Saint-Réal
LES TRAVAUX DES JURISTES
SONT TERMINÉS
Londres, 1 septembre.
Les travaux des jurisconsultes alliés et
allemands sont virtuellement terminé.
L'étude des questions techniq'ues est en ef-
fet achevée et quelques points de détail res-
tés en suspens seront probablement réglés
demain matin.
On croit que M. Fromageot, expert fran-
çais, partira demain dans l'après-midi.
Les travaux des juristes d'ordre consul-
tatif étaient destinés, comme o.i l'a déjà
dit, à préparer la voie à une réunions des
ministres des affaires étrangères alliés et
allemand, maison déclare aujourd'hui que
la date et le lieu n'en ont pas encore été
fixés.
Dans les milieux officiels, on fait remar-,
quer que les conversations se sont poursui-
vies normalement et qu'aucune communi-
cation n'ayant été faite à leur sujet, de
nombreuses informations parues dans la
presse anglaise sont purement imaginai-
res et n'ont par conséquent aucune gnrnn-
tie officielle.
L'ARRIVÉE DE M. PAINLEVÉ
Genève; 4 septembre.
Le train qui devait amener M. Paul
Painlevé, président du conseil, ministre de
la guerre, à 8 h. 50 à Lausanne, n'est
arrivé qu'à 9 h. 15. MM. Paul Painlevé et
Georges Bonnet, sous-secrétaire d'Etat à
la présidence du conseil, ont été salués
par MM. Peycelon et Aimé Leroy, direc-
teur et chef adjoint du cabinet de M.
Aristide Briand, et par M. Clauzel, direc-
teur du service français de la Société des
nations.
Le président du conseil paraît très dis-
pos. « J'ai dormi sept heures, dit-il avec
bonne humeur. Voilà longtemps que cela
ne m'était pas arrivé.
M. Paul Painlevé et sa suite montent en
automobile et se dirigent vers Genève.
A 10 h. 30, le cortège présidentiel arri-
vait à l'hôtel de la délégation française à
Genève, où il a été reçu par l'ambassa-
deur de France à Berne, M. Jean Hen-
nessy.
M. Aristide Briand présidait déjà le
conseil de la Société des nations en séance.
M. Painlevé a déclaré
Je vais mettre la dernière main au
discours que je prononcerai lundi, à l'ou-
verture de l'assemblée de la Société des
nations. Je sais que l'opinion publique
internationale, qui se souvient des reten
tissants discours de l'an dernier, esf
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