Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-04-03
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 avril 1922 03 avril 1922
Description : 1922/04/03 (Numéro 16252). 1922/04/03 (Numéro 16252).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5390176
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/04/2008
année. 30 série. N»
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PARIS ET
C5 h. du matin )
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LUNDI. .3
ARTHUR m&yekV-
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Dans la « DERNIERE HEURE »
il Le Résumé eh Anglais des
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FINANCIÈRES
\p'AMÉRIftUE et D'AHGLETERRE
COMMUNIQUÉES PAR LE
^^J®* YORK HERAW^X
TÉLÉPHONE Gut. 02.37 Cent.09.00– Louvre12.2l
L'ÉCRAN
Traduttore, Traditore
:traduire, trahir. On frappait jadis
de cet anathème force honnêtes gens, qui
pourtant bornaient leur audace à mettre
en: français, voire en italien, le latin de
.Virgile ou dfHôrace. Que dirons-nous
aujourd'hui, nous, des gens à coup sûr
plus audiacieux, des gens qui entrepren-
nent d'interpréter un texte écrit en ima-
ges sans légendes, et qui 'tirent d'un
conte, ou d'une npuvelle, ou d^uni roman,
quelques hectomètres,-de film ?
Que dirons-nous? Mon Dieu L.. fort à
propos, j'ai- reçu, dans mon courrier de
ce matin, une lettre un peu bien) vive,
mais que je m'en voudrais de ne pas
transcrire ici telle quelle. Peut-être beau-
coup de spectateurs, face à face avec
l'adaptation à l'écran d'un roman, qu'ils
lurent d'abord' avec plaisir, disent ou
pensent ce que ma correspondante d'hier
m'exprime, assez crûment, dans les
deux grandes pages que voici
1 Paris, mardi.
Vous rie me connaissiez pas. et je
vous écris. Mais-e'est uniquement pour
vous accabler de reproches. »Je suis
scandalisée, monsieur et c7est votre
faute.
Il y a longtemps, bien longtemps
l'étais alors une petite fille, oui pres-
que, et j'ai lu votre roman L'Homme
qüi assassina. Il m'est resté de cette lec-
ture comme un souvenir de soleil. Plus
tàrd, je vis Constantinople. Et c'est bien
ce joli soleil de Constantinople, chaud
mais tamisé, que j'avais deviné à tra-
vers les pages de votre roman. C'est un
peu grâce à vous que j'ai goûtéi comme
il fallait le charme délicat des longues
rues, turques, tellement silencieuses et*
fraîches, entre leurs tombes de pierre
.et leurs maisons de bois.
» !Tout cela, monsieur, pour bien ex-
pliquer le désir naturel qui me vint,
ces jours derniers, de revivre devant
l'écran tous ces souvenirs qui m'étaient
devenus chers. le souvenir d'une ville
que j'aime et le souvenir d'un roman
que j'ai aimé. Oh je me méfiais bien
un peu. j'ai toujours peur d'aller voir
au théâtre les pièces qu'on tire de mes
livres préférés les acteurs sont souvent.
au-dessous des images que je m'étais
faites. mais le cinéma connaît des hori-
zons plus larges qu'un plateau;; et /je,
me réjouissais de voir évoluer vos per-
sonnages dans le: cadre aimé de Stam-
» Quelle déception j'avais espéré le
soleil de là-bas, d'abord, et puis les
mosquées de marbre, celles qui dressent
dans le ciel bleu la hardiesse de leurs
minarets minces et puis les maisonnet-
tes grillagées et puis le grouillement
bariolé du bazar. J'avais espéré Cons-
tantinople, enfin, Constantinople tout
entier et j'avais espéré m'y promener,
comme on s'y promène tout le long de
votre livre, conduit par un guide éclairé
est ému. Ah bien oui! Ça se passe en
Turquie, votre film ? En Turquie ou à
Chicago? Je vous jure que le doute est
possible. Où vous a-t-on tourné cela,
monsieur Farrère? Pas aux environs
de la Corne d'Or, à coup sûr? Et alors,
renseignez-moi, je vous en prie. de quel
droit s'est-on permis de tromper le pu-
blic et d'abuser de vous ?
» Ce n'est pas encore taut Votre àc-
tion est changée, défigurée. Les Amé-
ricains ont passé par là, et. ça se voit.
Qli je n'avais pas grande illusion sur
leurs aptitudes sentimentales Mais,
tout de même, il y a des mesures qui
sont ne pas dépassér Confiez à ces
Transatlantiques les romans anglais h
couvertures rouges, qu'on recommande
pour l'édification des jeunes filles, et ce
sera peut-être à merveille. Mais dès qu'il
s'agit d'un drame profond, proche de
riotrë~mentalitei à nous, proche de notre
vie véritable,' méfiez-vous! Ils assassi-
neront votre oeuvra. sans calembour,
je vous jure qu'ici ce n'est pas l'homme,
c'est votre enfant, monsieur, qui fut as-
sassiné.
» Davantage, monsieur Vous aviez
conçu une héroïne coupable, mais pure
tout de même et. dans votre livre,
l'homme qui tuait, après avoir tué, dis-
paraissait, sans toucher le prix du
crime. Serait-ce qu'un désintéressement.
semblable n'est pas'à la portée des pu-
])tics étrangers? Mais le certain, c'est
qu'on vous a changé cela encore le
mari n'est pas même, enterré que déjà'
l'assassin console la veuve Jolie mo-
rale que celle-là Et c'est nous, Fran-
çais, qu'on taxe d'être sans pudeur?
» C'est de tout cela, que je viens me
plaindre à vous, monsieur. Je 'vous ac-
cuse d'avoir permis qu'on mutilât votre
oeuvre. On lit bien peu, aujourd'hui.
Le cinéma remplace pour bien des gens
les livres. Il est triste de penser que vo-
tre nom et que le titre par vous choisi
n'évoqueront, dans la pensée de beau-
coup, qu'un drame désormais quelcon-
que, et .sevré de tout ce qui faisait sa
délicatesse *et son originalité. »
Et la lettre est alignée.
Avant d'aller plus loin, je me hâte.de
bien préciser que je ria prends pas du
tout a mon compte la sévère condamna-'
t-ipri prononcée par ma correspondante
inconnue. J'ai vu l'adaptation dont il
s'agit. Et cette adaptation n'est nulle-
ment pire que beaucoup d'autres, qu'on
tira, de romans sûrement meilleurs. En
vérité, nia correspondante abuse un peu
du dirait qu'ont les critiques très jeunes
d'exagérer leur férocité. Et il se voit
clairement qu'elle était, comme d'ail-
leurs elle l'avoue, très petite fille en
Il n'empêche que cette impitoyable
lettre dit -tout -de même mainte 'chose
fort sensée, et qu'elle a bel et bien raison
sur bien des points. Principalement,
quand! elle reproche ap,film d'avoir dé-,
lièérément modifié le Iseénario du ro-(
man, et d'en avoir défiguré les person-:
nages. Pourquoi? C'est ce que je ne me
chargerai pas de découvrir. Dans le
transport d'un livre au théâtre, la con-
vention scénique intervient pour gêner
l'adaptateur aux entournures. Soit, Mais
l'écran ignore ce lit de Procuste qui' coin-
mence à la cour pour finir au jardin.
L'écran, par surcroît, se moque 'du.
temps comme de l'espace. Alors.?.
Pourquoi, pourquoi ?.
Nulle nécessité ne peut être invoquée,
c'est évident.' Les (Changements dont se
plaint ma correspondante n'ont donc
d'autre raison d'être que la préférence
de l'adaptateur, lequel a cru, naturelle-
ment, que le publie préférerait comme
lui. Mais voici qu'il s'est trompé, puis-
que le public réclame Alors ? La meil-
leure sagesse n'aurait-elle pas été de'se
conformer au texte primitif, tout bonne-
ment, tout scrupuleusement ?
Voulez-vous mon sentimènt? Je suis,
moi, partisan de cette sagesse-là. 'A tel-
les enseignes que, s'il m'est arrivé (com-
me on me le reproche) d'avoir autorisé
des adaptations cinématographiques
auxquelles je ne collaborais en rien, il
m'est arrivé aussi, plus récemment,
d'exiger d'un adaptateur que son décou-
page me soit soumis. Pour tout-dire,
l'exigence en question ne rencontra
même aucune protestation Il existe
des metteurs en scène qui ne se plaignent
pas de l'intervention des auteurs qui
s'en félicitent, au contraire Et j'at-
tends maintenant le résultat de l'expé-
rience. Qui vivra verra.
Au fait, c'est peut-être là qu'est l'ave-
nir artistique de l'écran': dans une col-.
laboration constante de ceux qui inven-
tent les scénarios et de ceux qui tournent
les .films. Le cinéma n'est pas encore un
spectacle. de beauté, cela n'est que trop
certain. Je nue crois pas qu'il soit encore
au monde un seul film pour satisfaire à
la fois les yeux, le coeur et le cerveau de
tout un public. Un tel film serait-il ce-
pendant, par essence, une impossibi-
lité ? Non. Mais personne-je veux dire
pas un artiste encore ne s'est attelé
comme il faut à cette besogne, attrayante
pourtant concevoir directement, et réa-
liser directement aussi, soi-même,
avec le seul concours des gens de métier
indispensables, une réelle œuvre d'art,
une oeuvre rêvée d'avance, et mûrie,
et bâtie, et achevée, et ciselée à loisir,
exprès pour ce cadre plus vaste et,
somme toute, plus accommodant qu'au-
livre, l'écran.
Claude Parrère
En regardant
des Habits rouges
En vérité, nous étions de méchante humeur:
la pluie qui n'en finissait pas de rebondir sur
la` chaussée nous agaçait et, ceci soit dit sans
ironie, la multitude d'autos rangée devant le
Grand Palais par cet après-midi hydrothérapique
nous parut, toute réunion sportive mise à part,
un rassemblement opportun prévu par la préfec-
ture pour sauver les pingouins du déluge!
Nous entrâmes donc à l'Hippique avec l'allure
de gens auxquels on doit des excuses, cependant
que nos invités, sages provinciaux, se récriaient,
trouvant très bien que les dirigeants de ces
belles réunions aient le courage de maintenir
la tradition du haut-de-forme.
Mais le jeune officier qui nous accompagnait
restait sur ses gardes.
Le haut-de-forme ne suffit pas, disait-il.
On n'aide pas assez notre cher président et les
organisateurs! Que fait l'Etat? Enfin, regardez!
•A quoi ressemblent ces tentures verdâtres et
sales? Les trouvez-vous utiles et belles? Et
pourquoi tolère-t-on cette réclame de l'entre-
preneur à chaque extrémité de la salle? Cette
réclame gigantesque et de mauvais goût ?
Ne serait-il pas plus aimable d'inscrire à
cette place « Honneur aux cavaliers », par
exemple? Est-ce là un décor digne du Con-
cours hippique de Paris? Regardez encore les
manoeuvres, ceux qui déplacent les haies.
Regardez: ils ont tous à la bouche un tronçon
de cigarette. Est-ce une tenue? Ah! cette
démocratie, quelle fille pauvre
ww
Or, à ce moment, couvrant nos voix, la fan-
fare des trompes éclata. Sa mugissante harmonie
.chevaucha l'espace et elle chassa nos misères.
Des amazones parurent, jeunes, gracieuses;
fines, le nœud de rubans à l'épaule, et si joli-
ment maîtresses de leurs montures que nous
applaudîmes. Cette correction parfaite et 'char-
mante changea l'atmosphère et, les trompes
recommençant de chanter, notre ami aux galons
d'argent cessa de geindre.
Regardez ce bel alezan et sa cavalière,
cria-{-il ils sont au pas espagnols
Mouvement des corps et de la vie; mouve-
ment des sons. Est-ce que la chaude voix des
cuivres ne vous semble, pas. animée du même
mouvement que les coursiers? Elle bondit, saute
et s'enfuit, revient et se cabre. Il faut s'aban-
donner à sa magie. Puis,' les amazones dispa-
rurent. Elles cédèrent le terrain à de dignes
partenaires, et le rouge remplaça le noir. L'élé-
gance n'en souffrit point, ni notre plaisir non
plus. Ces gentlemen vêtus de feu parachevèrent
notre conquête et ils me permirent de me rap-
peler la mélancolie d'un poème dans lequel l'âme
de Verhaeren, sur le tapis d'or de l'automne,
court avec la chasse qui passe.
Pierre-Plessis
L'élection présidentielle
dans la République argentine
La candidature de M. de Alvéar est
acclamée à Buenos- Ayres
Hier, dans la République argentine,
a eu lieu le scrutin pour l'élection pré-
sidentielle. .̃'̃'
A Buenos-Ayrêsl nous télégraphie-
t-on, l'enthousiasme-règne et la candi-
dature dé "M. de- Alvear, choisie unani-
mement par la convention du mars,
est chaleureusement acclamée.
Les'partis ont organisé dans tout le
pays de grandes manifestations qui se
développent dans le calme.
L'ARMEE ROSE
.Un: jour que l'Impératrice, avec sa. fou-
gue méridionale, attaquait je ne: sais
plus quel acte dtei M. Thieirs, alors» pré-
sidant de la république, j'entendis l'Em-
pereur l'interrompre avec sa douleur
mélancolique « Ne continuez pas, ma
chère. amie, tous les pouvoirs sont soli-
daires. ;•
Ge mot profonde, je le dédie à ceux des
députés qui, croyant, mer, embarrasser
M. Poincaré, lui, jetaient cette exclama-
tion Mais c'est la politique de
M. Briané! »
S'imaginaient-ils bonnement que M.
Poincaré, prenant la présidence du con-
seil, pouvait, faire table rase du passé,
ignorer le traité de. Versailles, les-conié-
rences de San Remo, de. Paris, de Lon-
dres, de Spa, de Boulogne, de Cannes.
L'immense avantagé qu'il apportait au
gouvernement, c'était son esprit de mé-
thode, la lucidité qui éclaire toujours
son patriotisme. A lui de. distinguer ce
qu'il devait prendre ou laisser de l'ou-
vre de ses prédécesseurs, .pour le bien
du pays. Sans être partisan dèi la doc-
trine du Bloc, chère à M. Clemenceau,
qu'on a invoquée hier à la tribune, on
ne saurait admettre que chaque fois que;
s'installe un régime ou même urr mmis-
tère nouveau, il y ait rupture violente
entre la politique suivie jusque-1'à et
celle qu'il veut inaugurer. En tout cas,
ce n'est pas nous, défenseurs de la tra-
dition, qui pourrions admettre une telle
théorie.
̃
Qu'on! soit ou non sympathique à M.
Briandl, on doit reconnaître que M. Poin-
-car-6 ne s'est nullement déjugé lui-même
en faisant le' départ entre les diverses
parties de l'héritage que luâ léguait son
prédécesseur. Fort de la popularité si
légitime dont il jouit auprès du pays et
à la Chambre, obtiendra-t-il du Parle-
ment l'autorité qui lui est nécessaire
pour que la France, à la Conférence de
Gênes, conserve sa dignité, évitant éga-
lement la posture dé soumission et le
danger d'isolement dont il a été parlé
hier à la Chambre ? Qui en doute ? Je
suis persuade qu'alors M. Briand, qui
est allé serrer la main à M. Poincaré,
après son. discours, sera le premier à se
féliciter que son successeur réussisse là
où lui-même aurait échoué, par sa faute,
je ne crains pas de le dire. M. Briand,
lorsqu'il était au gouvernement,- a cru
qu'il pouvait déployer vis-à-viâ ,d$-< là
nouvelle Chambre les mêm«a ressour-
ces, les .mêmes tactiques, les mêmes ha-
biletés, qui l'avaient si bien servi auprès;
de l'ancienne. Il n'a pas compris que,
vis-à-vis d'une Chambre issue de la vic-
toire et fière d'y avoir collaboré, éprise
de clarté, .la seule attitude à observer
c'était la simplicité et la netteté aucun
artifice, aucune- manœuvre. Il ne s'agis-
sait ni de charmer, ni de dompter; il
suffisait de convaincra. Faute de s'en
être rendu compte, il est devenu sus-
pect. On sait le reste".
M. Poincaré, qui n'avait aceepté l'hé-
ritage que sous bénéfice d'inventaire,
saura, usant de l'ascendant que son passé
et son prestige personnel lui confèrent,
allier la raison dans la parole avec la
fermeté dans le dessein, sans être soup-
çonné de la moindre concession dange-
reuse pour les avantages dus à la
France victorieuse,1 et qui lui ont été re-
connus.
C'est la politique du nationalisme, au
sens le plus élevé du mot.
Aussi bien, le nationalisme est par-
tout. M. Poincaré, qui est bon juge; n'a-
t-il pas jeté à M. Cachin cette phrase
Les soviets? ils deviennent eux-mê-
mes de plus en plus natiomalistes
alors que M. Cachin nous peignait
sous les couleurs de l'idylle l'âge arca-
dien de l'actuel communisme? Sous sa
main d'habile prestidigitateur, les hor
reurs, les crimes, les assassinats se 'ré-
duisaient aux proportions d'une toute
petite muscade passez muscade Qui
donc cherche à nous faire peur avec les
soviets? Les innocents soviets ne son-
gent qu'à faire du commerce et n'ont
plus d'autre souci. Prenant exemple sur
la Suède qui ouvre son commerce' aux
étrangers en prélevant surles entrepri-
ses fondées par des étrangers 55. pour
cent des bénéfices- éventuels, désormais
le bolchevisme bornera son ambition à
des opérations commerciales de tout re-
pos. Et ainsi, des souverains suppliciés
des femmes, des enfants, des vieil-
lards massacres, des villes et' des
'villages pillés, incendiés, tout une
partie de la population obligée de
s'exiler, toute une. civilisation rui-
née, la désolation, la misère, la
réquisition et le meurtre érigés' en
moyens de gouvernement; tout cela pour
que cet qui reste de ce régime odieux
pactise avec d'infâme capitalisme et pré.
lève une petite commission sur les béné-
fices réalisés par des entreprises étran-
gères Ici le comique est mêlé à l'atroce.
Quant à l'armée rouge, toujours d'a-
près"M. Gachin, on ne saurait- la rendre:
responsable des massacres et des exac-
tions. D'elle aussi, il nous a fait un
tableau le plus aimable et le plus enga-
geant. L'armée rouge ? L'armée rosé
tout au plus. Si elle' se laisse aller
faire des réquisitions, c'est quelle y est-
contrainte c'ëst la loi-dé guerre. Le so-
viétisme n'«et-il pas en^-guerre ayee tout'
ce qui n'est pas sovietiste?. Tout- cela."
eist bel et bien, monsieur Cachin. Sedle-
ment, cette armée-là, quand, les destruc-
teurs du capital se seront entendues avec
les capitalistes, croit-on qu'on pourra la
licencier du jour au lendemain ? Un des
plus farouches communistes dé France
faisait cet aveu à l'un de mes collabora-
teurs « L'armée des soviets,- mais elle
est très nationaliste. M: Poincaré avait
raison. C'est cette armée-là, ajoutait-il,
qui, un jour, reprendra, Constantino-
ple. Enterideà-yous, .'monsieur Lloydl
Et moi, bon; Français, ayant
à choisir entre plusieurs dangers, je
j préfère que cette armée, pour occuper-
';ses. loisirs, regarde vers Constantinople
plutôt; que1 vers Varsovie.
• Arthur Meyer
AVael la Conférenee de Bênes
LA DÉLÉGATION FRANÇAISE
On a communiqué, hier soir, la. note
JF^Tisieuis journaux ont annoncé que
M. Georges Dumoulin,, membre de la
iConfédéi-àtibn générale du travail, avait
été choisi par le du travail comme
expert à La Conférence, de Gênes.
Nous sommes autorisés à déclarer que
cette nouvelle est inexacte ;les experts
de Gênes sont désignés non par les.dépar-
:tament6 ministéri'elsf mais, sûr leur pro-
position, par le gouvernement lui-même,
'et le nom.de M. Georges Dumoulin n'est
,pas de ceux qui figurant sur la, liste éta-
hlie par le conseil des ministres.; le gou-
vernement a estimé que les experts doivent
être tous des spécialistes des' différentes
questions portées au programme de Gênes.
Les entretiens de M. de Skirmtint
M. Poincaré a
matin, là visite de M. de Skirmunt. Le
ministre des affaires étrangères de Po^
logno ai quitté Paris à midi, se rendant à
Londres, où il aura un entretien avec
M. Lloyd George. Puis il -reviendra à
,Paris, d'où il gagnera Gênes.
L'attitude des soviets
̃ M. Tchitcherine, en ce moment à Ber-
'lin avec la délégation soviétique, et qui
connaît l'importance de la propagande,
se fait intervielwer par de nombreux
journaux ou agences. Ce n'est point düra
que, sur certains faits, il soit toujours
bien informé. Dans une interview prise
par YAssociated Press,1 il a prêté, en ef-
fet, à1 M. Poincaré la! déclaration que lies'
soviets avaient fait la France des of-
fres directes « dirigées contré les alliés
de la France! ». Tout le monde sait que
la déclaration du président du conseil
s'est bornée à dire qu'elle avait été. faite
l'insu des alliés ». C'est une impor-
tante différence.!
l M- Tchitcherine s'est ouvert également
de ses intentions à Gênes au Berliner
Tàgeblatt. L'interview est longue. Déta-
Le gouvernement, r|uese se rend parfaite-
mant compté que la reconstruction écbno-
niiquie de* ,1a Russie ne peut être réalisée
que par une, collaboration active et écono-
mique de l'Europe centrale. Il est égalé-.
ment convaincu que l'Allemagne est appe-
lés, en toute première ligne, à coopérer
dans une1 large mesure- à cette reconstruc-
tion.
'Le représentant du Tàgeblatt a de-
mandé à M. Tchitcherine s'il croyait
que l'attitude actuelle du gouvernement
̃français à l'égard de la Russie rendrait
.possible. la reprise des relations réguliè-
res entre les deux pays.
Cela dépend complètement, a répondu
M. Tchitcherine, de l'attitude de la Franc©
à Gênes.
Nous allons à Gênes avec l'intention de
contribuer à la reco-nstraction de l'ordre
en Europe. La reconstruction européenne
est inconcevable' sans' la 'reconstruction de
la Russie. Si le gouvernement français se
.refuse, comme il paraît vouloir le faire, à
admettre ce point de vue, la responsabilité
de l'échec de la Conférence de Gênes lui
incombera..
Une protestation des organisations russes
non bolchevistes
:Une. longue déclaration nous est, d'au-
trrd part, communiquée par 'les~ 'organi-
sations russes tant politiques qu'écono-
miques qui se sont formées dans diiffé-
,rents centres d'Europe. Ces organisa-
litions protestent plus que jamais contre
le droit des soviets de parler en qualité
de pouvoir légal au nom, du peuple
!russe.
Georges Darnac
Au Théâtre Confédéral
de la Grange-aux-Bellcs
La C. G. T. extrémiste
l'a inauguré hier soir
Paris a depuis hier un nouveau théâ-
tre. Il s'appelle le « Théâtre Confédéral
delà Grange-aux-Belles et ses direc-
leurs, ce qui n'est pas banal, sont les
dirigeants de la C. G. T. extrémiste,
dont M. Totti est lé plus bel ornement.
Cette salle a été inaugurée nier soir.
cette occasion,'on a transformé en
scène de spectacle la tribune de la
grande salle des grèves, ordinairement
occupée par les farouches leaders du.
syndicalisme.
Tout d'abord, apparition inévitable de
M. Totti, qui a prononcé une allocution
sur le Théâtre Confédéral, qui ne bor-
nèraspas -som activité :à-4a scène de,.la
rue de la Grange-aux-Belles il partira
en tournée et donnera des représenta-
tions en banlieue et dans les départe-
̃ments.. ̃ ̃̃, •
Après- M. Totti, lés artistes de la
troupe dèi la' C. G; T. extrémiste ont
interprété Les Caprices de Marianne,
de Musset, ..puis la Comédie de 'Celui.-
quai épousa une feinme muette, deux ac-
tes de M. Anatole.. France. On a ap-
plaudi d'enthousiasme les artistes et:
Ton a loué la mise'en scène de M. Ju-
lien Lacroix, délégué à- la direction du
Théâtre Confédéral, j
Et lorsque les ultra rouges de -la
C. G. T. passeront ainsi leùrs soirées,
ils ne -prépareront pas d'inutiles mouve-
ments grévistes. ̃ V.
Les Échos
La réouverture de Longchamp.
Grande « première » hippique qui a.
'été contrariée par le temps. Et cepen-
dant, malgré ce printemps mouillé, le
pesage, délicieusement fleuri, était res-
plendissant d'élégances. La foule était
considérable, et l'on a pu admirer de
nombreuses toilettes nouvelles d'un
¡goût exquis. La grande fête parisienne
avait tout son charme et l'on a oublié.
pendant une heure que le soleil boudait.
Mais quel retour désastreux sous la
pluie! 1
Comme toujours à Longchamp; la
partie sportive a été des mieux réussies.
Les sportsmen n'ont eu que l'embarras
du choix, car les champs étaient très
fournis. Ils ont revu avec plaisir, dans
letprix des Sablons, quelques « as » fà-
meux, dont Ksar, le crack de Mme Ed-
'moud. Blanc, qui a triomphé aivec une
extrême facilité de tous ses adversaires.
La réouverture de Longchamp.
c'est le printemps. Espérons-le.
LE -PARAPLUIE
C'est le parapluie d'une Parisienne, à bout
d'ivoire, et toujours dans sa gaine. Elle le sort
peu, elle préfère s'en passer et s'offrir au besoin
,une auto.
Ou' elle le prend le ciel se couvre et
ne sait comment le tenir. A la main, comme un
cierge? Ou sous le bras, cavalièrement?
Vacillanta sur des talons en aiguilles, elle
l'utilisé en canne, pour traverser la rue, ce qui
ne l'empêche pas de se tordre la cheville. Natu-
rellement, il ne pleut pas.
Elle revient sans parapluie. Elle l'a. oublié.
Où? Chez sa modiste.
Elle le retrouvera un jour chez .une amie et,
'discrète, n'osera le réclamer.
C'est le parapluie d'une campagnarde, en
coton brun, court et renflé. Elle ne le sort que
'par les gros temps. Le pommeau sculpte une
teta de dogue.
Il,n'est pas neuf, c'est un cadeau de mariage.
,Une pointe s'échappe du tissu, menaçante, et
le fond s'étoile comme la nuit. Il pourrait abriter
toute une famille.
Elle le prend pour aller à la messe, en robe
feuille morte et collet de drap, les pieds au
chaud dans des sabots, car la rue charrie un
torrent.
Au retour,. elle le pose dans un coin. Et bientôt,
un petit ruisseau coule, à travers la cuisine jus-
qu'à la marche du ̃ seuil. Lucie PAUL-MARGUE-
'R!TT£.
Une 'manifestation'
C'est demain mardi 4 avril que le
Printemps! présentera à sa clientèle ses
^dernières nouveautés de la saison.
A l'occasion de cette mise en .vente,
qui comporte un grand nombre de créa-
tions élégantes et d'occasions de premier
ordre, le Printemps a édité et distribue
actuellement une plaquette illustrée par
Georges Lepape.
Le 4 avril également s'ouvrira, dans
la nouvelle annexe Caumartin-Joubert,
une exposition exceptionnelle d'articles
;de ménage.
Mauvais, camarade.
C'était un sujet de plaisanterie char-
mant. L'eau de la Ville, l'été, prenait-
elle un goût de savon et de chien mort,
vite une commission municipale s'en al-
lait, aux frais du contribuable, étudier
l'eau des lacs suisses et des fleuves au-
trichiens.
La Seine débordait-elle ? Des conseil-
lers municipaux se dévouaient ils al-
laient jusqu'en Egypte, considérer les
barrages dw Nil. Pour voir un égout,
une école, des pavés de bois, ils s'eri
allaient à Vienne, Stockholm, Athènes
ou Constantinople, ne ménageant ni le
temps, ni la dépense.
Rassurez-vous il n'est pas question
de supprimer ces excursions, dont le
contribuable parisien reste, comme on
'dit au régiment, bien solide » pour
payer la note. Il faut maintenir les tra-
ditions municipales. Ma,is un édile,
M. de Tastes, vient de demander que ces
voyages soient désormais décidés non
en commission, mais en séance publi-
que.
Cette intervention pourtant si modérée
n'a pas été partout bien accueillie.
Si ce n'est plus ici l'Hôtel de
Ville des camarades, disait; hier, un des
plus déterminée voyageurs municipaux,
où ira-ton?
Le propriétaire expulsé.
-Un marchand de poissons d'Epinal
payant épuisé son droit de prorogation
vient d'être expulsé de son domicile.
Tout son mobilier a été mis à la rue,
sous la neige.
Le plus singulier de l'aventure, c'est
que cet expulsé est propriétaire. Mais
tous ses locataires bénéficient de proro-
gation jusqu'en octobre prochain.
Et- pas un n'a eu pitié de lui, ni ne lui
a offert-l'hospitalité dans sa maison.
Déménagement.
Il fut un moment question de trans-
porter la 'Bourse à la place de l'Alma:
Le projet a été vite abandonné. Où
plutôt, il a été réduit. Il ne s'est
plus agi que de déménager le bureau
rde poste de'la places. Et c'est chose faite.
Le bureau émigré et, du n* 1, s'en va
deux maisons plus loin et occupera les
anciens locaux de l'agence Havas.
,Il cède la place à la Chambre de
Commerce, qui accroît son hôtel.
i :G'est un. déménagement. et bien pari-
sien. i
i Un de nos confrères propose d'orga-
-hiser: une cérémonie à l'occasion du cin-
quantenaire des fontaines Wallace
lequel anniversaire tombe aujourd'hui
C'est là une fort bonne idée. Les £qo-
taines d.e Richard Wallacâ font partie
du mobilier de la rue. Elles ont rendu)
des services et ne sont pas sans grâce
aux places où leur eau coule tandis que
pendent leurs deux timbales enchaî-
nées. Mais on aurait dû combiner cette
solennité avec la 'semaine du vin. Le:
cumul des deux fêtes aurait réuni tous
les buveurs.
Le Coq
Petite Feuille
LE VOYAGE EN ORIENT
DE M. HENRY BORDEAUX
Le 5 avril, M. Henry Bordeaux s'embair»
que sur le Lotus, à destination de l'Egypte,
de la Palestine et de la Syrie.
Des malles déjà bouclées, dans l'anti-
chambre, annoncent le départ si proche.
Mais le voyageur est encore devant sa
table, la plume en main et ce grand tra-
vailleur achève de mettre en ordre des no-
tes sur La Jeunesse d'Octave Feuillet,
d'après une correspondance inédite, que
bientôt publiera la Revue de.s Deux Mon-
Un voyage en Orient c'est pour un
écrivain de France un pèlerinage auquel
son talent n'a pas le droit de se dérober.
Que d'illustres traices --NI. Henry Bordeaux
va retrouver sur sa route! celles des
Chateaubriand, des Lamartine, des Gé-
rard de Nerval, des Pierre Loti, des Mel-
chior de Vogué, celles plus récentes d'un:
Louis Bertrand, auteur du Mirage Orien-
tal d'un Maurice Barres, qui de ses no-
tés de voyage extrait aujourd'hui Un Jar-
din surVOronte, et d'un Henry Bidou qui!
a examiné avec sa précision et sa perspi-
cacité habituelles le problème syrien.
Je n'ai guère eu le loisir de préparer
mon voyage" dit en souriant M. Henry
Bordeaux. Mais le bateau me donnera du
temps. Je m'embarque avec ma fille aî-
née, heureux de donner cette joie à ses
dix-huit ans. C'est un ancien dessein que
je réalise. Avant la guerre j'avais visité la
'Roumanie,' la Grèce, Constantinople. A
Constantinople j'avais pu me rendre compte
de la main-mise allemande sur la Tur-
quie, et aussi de l'influence française per-
sistante grâce à nos écoles et à nos mis·
sidns. Je devais repartir pour l'Egypte
dans l'hiver 1914-1915. La guerre a bous-
culé ce projet, comme tant d'autres
Le. romancier a raconté dans La Maison
quel éblouissement donnèrent à ses yeux
d'enfant les images de l'Ancien et du Nou-
veau Testament illustrés par Gustave
Doré. Ces' images, quand' il songe M
l'Orient, réapparaissent devant son re-
gfarqt-in'térieUr- "avec toute la- netteté' de»
beaux souvenirs. Mais je n'assurerais pas
que M. Henry Bordeaux ne ressent pae
secrètement'la petite crainte d'une désil-
lusion.
-Je vais parcourir l'une des plus vieille
terres du monde, marquée des empreintes
successives des civilisations égyptiennes,
assyrienne, chaldéenne, arabe, chrétienne..
Dans un si lointain passé ce qui m'atti-
rera sans doute davantage, ce seront les
souvenirs des Croisés,. Mais je veux aussi
évoquer des souvenirs plus récents, qui
peut-être n'ont pas été suffisamment mis
en relief chez nous ceux du petit corps
expéditionnaire français qui, sous les or-
dres du' colonel de Piépape, prit part en
1917 à là prise de Jérusalem avec le corps
d'armée du général Allenby ceux de no-
tre dure campagne de 1921 en Syrie et en
Cilicie, avec la victoire de Damas sur Fâï-
çal, avec les belles défenses de Marash,
d'Ourfa, d'Ainrat en Cilicie. Il y a eu là
des heures glorieuses pour nos soldats.
Et M. Henry Bordeaux, de sa voix calme,
mais avec cette ardeur de patriotisme que
l'on sent toujours si vive en lui, me parle
de cette contrée nouvelle qu'il faut con-
naître mieux, de cette terre où s'est exer-
cée si heureusement l'activité d'un grand
chef il me dit son espoir que bientôt le?
Français aillent visiter la Syrie du général
Gouraud comme ils vont aujourd'hui voiT
le Maroc du maréchal Lyautey.
Raymond Lécuyer
UN ÉCHO RUSSE'
A VARSOVIE
PAR M. WLADIMTR D'ORMESSON
Varsovie, 30 mars.
Baucoup de-Russes sont réfugiés à
Varsovie. Fragilité des choses humai-
nes Hier, n'étaient-ils pas ici les con-
quérants et les maîtres? Aujourd'hui,
privés de ressources, vivant au jour le
jour et tant bien que mal, ils profitent
de l'hospitalité que leur offre la Pologne
ressuscitée. J'ai causé avec quelques-
uns d'entr'eux et j'ai pensé qu'il pour-
rait ne pas manquer d'intérêt de recueil-
lir l'écho de ces voix d'exilés, mais
d'exilés restés tout près de leur patrie
et conservant avec elle, par des liens
invisibles, des relations émouvantes- ef
fragiles.
Jamais, sans doute, plus qu'ici Je
n'avais senti l'angoisse du drame russe
jamais, non plus, je ne l'avais mieux
comprise. C'est que l'Europe se ferme)
derrière l'horizon gris qu'on aperçoit au
delà des eaux tristes de la Vistule et
qu'il y a là-bas,, de l'autre côté d'une li.
gne que la nature n'a pas tracée elle.
même, un peuple immense et disses
miné dans cette plaine qui ne finit ja-
mais, et sur lequel fondent les malheurs
de l'Apocalypse. La terreur, le.massa-
cre, la faim, le froid, pas seulement la
pauvret,6, mais le dénuement l'affreux
règne du typhus toutes les' forces de la
destruction déchaînées sur une huma-
nité qui ne les combat plus et qui né
peut pas les combattre parce qu'elle est
éparpillée et perdue dans un espace in-<
saijsissable. Pour qui ne les a pas vus,
rien ne peut donner l'idée de ces pay-
sages plats, où nul plissement du soi
n'arrête le regard, où le ciel gris sa con«
fond avec la terre grise, où le même ho*
rizon succédera toujours-au même hori-
zon, quelques bois, où hurlent les loups
jetant çà et là' leurs taches sombrsa,
h, du matirr>
PARIS ET
C5 h. du matin )
e
LUNDI. .3
ARTHUR m&yekV-
Directeur
RÉDACTION ADMINISTRATION
rue Dronot, 2
ABONNEMENTS
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Un mois.. 5 fr. 50 1 Six mois.. 28 fr.
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Dans la « DERNIERE HEURE »
il Le Résumé eh Anglais des
INFORMATIONS POLITIQUES, ÉCONOMIQUES
FINANCIÈRES
\p'AMÉRIftUE et D'AHGLETERRE
COMMUNIQUÉES PAR LE
^^J®* YORK HERAW^X
TÉLÉPHONE Gut. 02.37 Cent.09.00– Louvre12.2l
L'ÉCRAN
Traduttore, Traditore
:traduire, trahir. On frappait jadis
de cet anathème force honnêtes gens, qui
pourtant bornaient leur audace à mettre
en: français, voire en italien, le latin de
.Virgile ou dfHôrace. Que dirons-nous
aujourd'hui, nous, des gens à coup sûr
plus audiacieux, des gens qui entrepren-
nent d'interpréter un texte écrit en ima-
ges sans légendes, et qui 'tirent d'un
conte, ou d'une npuvelle, ou d^uni roman,
quelques hectomètres,-de film ?
Que dirons-nous? Mon Dieu L.. fort à
propos, j'ai- reçu, dans mon courrier de
ce matin, une lettre un peu bien) vive,
mais que je m'en voudrais de ne pas
transcrire ici telle quelle. Peut-être beau-
coup de spectateurs, face à face avec
l'adaptation à l'écran d'un roman, qu'ils
lurent d'abord' avec plaisir, disent ou
pensent ce que ma correspondante d'hier
m'exprime, assez crûment, dans les
deux grandes pages que voici
1 Paris, mardi.
Vous rie me connaissiez pas. et je
vous écris. Mais-e'est uniquement pour
vous accabler de reproches. »Je suis
scandalisée, monsieur et c7est votre
faute.
Il y a longtemps, bien longtemps
l'étais alors une petite fille, oui pres-
que, et j'ai lu votre roman L'Homme
qüi assassina. Il m'est resté de cette lec-
ture comme un souvenir de soleil. Plus
tàrd, je vis Constantinople. Et c'est bien
ce joli soleil de Constantinople, chaud
mais tamisé, que j'avais deviné à tra-
vers les pages de votre roman. C'est un
peu grâce à vous que j'ai goûtéi comme
il fallait le charme délicat des longues
rues, turques, tellement silencieuses et*
fraîches, entre leurs tombes de pierre
.et leurs maisons de bois.
» !Tout cela, monsieur, pour bien ex-
pliquer le désir naturel qui me vint,
ces jours derniers, de revivre devant
l'écran tous ces souvenirs qui m'étaient
devenus chers. le souvenir d'une ville
que j'aime et le souvenir d'un roman
que j'ai aimé. Oh je me méfiais bien
un peu. j'ai toujours peur d'aller voir
au théâtre les pièces qu'on tire de mes
livres préférés les acteurs sont souvent.
au-dessous des images que je m'étais
faites. mais le cinéma connaît des hori-
zons plus larges qu'un plateau;; et /je,
me réjouissais de voir évoluer vos per-
sonnages dans le: cadre aimé de Stam-
» Quelle déception j'avais espéré le
soleil de là-bas, d'abord, et puis les
mosquées de marbre, celles qui dressent
dans le ciel bleu la hardiesse de leurs
minarets minces et puis les maisonnet-
tes grillagées et puis le grouillement
bariolé du bazar. J'avais espéré Cons-
tantinople, enfin, Constantinople tout
entier et j'avais espéré m'y promener,
comme on s'y promène tout le long de
votre livre, conduit par un guide éclairé
est ému. Ah bien oui! Ça se passe en
Turquie, votre film ? En Turquie ou à
Chicago? Je vous jure que le doute est
possible. Où vous a-t-on tourné cela,
monsieur Farrère? Pas aux environs
de la Corne d'Or, à coup sûr? Et alors,
renseignez-moi, je vous en prie. de quel
droit s'est-on permis de tromper le pu-
blic et d'abuser de vous ?
» Ce n'est pas encore taut Votre àc-
tion est changée, défigurée. Les Amé-
ricains ont passé par là, et. ça se voit.
Qli je n'avais pas grande illusion sur
leurs aptitudes sentimentales Mais,
tout de même, il y a des mesures qui
sont ne pas dépassér Confiez à ces
Transatlantiques les romans anglais h
couvertures rouges, qu'on recommande
pour l'édification des jeunes filles, et ce
sera peut-être à merveille. Mais dès qu'il
s'agit d'un drame profond, proche de
riotrë~mentalitei à nous, proche de notre
vie véritable,' méfiez-vous! Ils assassi-
neront votre oeuvra. sans calembour,
je vous jure qu'ici ce n'est pas l'homme,
c'est votre enfant, monsieur, qui fut as-
sassiné.
» Davantage, monsieur Vous aviez
conçu une héroïne coupable, mais pure
tout de même et. dans votre livre,
l'homme qui tuait, après avoir tué, dis-
paraissait, sans toucher le prix du
crime. Serait-ce qu'un désintéressement.
semblable n'est pas'à la portée des pu-
])tics étrangers? Mais le certain, c'est
qu'on vous a changé cela encore le
mari n'est pas même, enterré que déjà'
l'assassin console la veuve Jolie mo-
rale que celle-là Et c'est nous, Fran-
çais, qu'on taxe d'être sans pudeur?
» C'est de tout cela, que je viens me
plaindre à vous, monsieur. Je 'vous ac-
cuse d'avoir permis qu'on mutilât votre
oeuvre. On lit bien peu, aujourd'hui.
Le cinéma remplace pour bien des gens
les livres. Il est triste de penser que vo-
tre nom et que le titre par vous choisi
n'évoqueront, dans la pensée de beau-
coup, qu'un drame désormais quelcon-
que, et .sevré de tout ce qui faisait sa
délicatesse *et son originalité. »
Et la lettre est alignée.
Avant d'aller plus loin, je me hâte.de
bien préciser que je ria prends pas du
tout a mon compte la sévère condamna-'
t-ipri prononcée par ma correspondante
inconnue. J'ai vu l'adaptation dont il
s'agit. Et cette adaptation n'est nulle-
ment pire que beaucoup d'autres, qu'on
tira, de romans sûrement meilleurs. En
vérité, nia correspondante abuse un peu
du dirait qu'ont les critiques très jeunes
d'exagérer leur férocité. Et il se voit
clairement qu'elle était, comme d'ail-
leurs elle l'avoue, très petite fille en
Il n'empêche que cette impitoyable
lettre dit -tout -de même mainte 'chose
fort sensée, et qu'elle a bel et bien raison
sur bien des points. Principalement,
quand! elle reproche ap,film d'avoir dé-,
lièérément modifié le Iseénario du ro-(
man, et d'en avoir défiguré les person-:
nages. Pourquoi? C'est ce que je ne me
chargerai pas de découvrir. Dans le
transport d'un livre au théâtre, la con-
vention scénique intervient pour gêner
l'adaptateur aux entournures. Soit, Mais
l'écran ignore ce lit de Procuste qui' coin-
mence à la cour pour finir au jardin.
L'écran, par surcroît, se moque 'du.
temps comme de l'espace. Alors.?.
Pourquoi, pourquoi ?.
Nulle nécessité ne peut être invoquée,
c'est évident.' Les (Changements dont se
plaint ma correspondante n'ont donc
d'autre raison d'être que la préférence
de l'adaptateur, lequel a cru, naturelle-
ment, que le publie préférerait comme
lui. Mais voici qu'il s'est trompé, puis-
que le public réclame Alors ? La meil-
leure sagesse n'aurait-elle pas été de'se
conformer au texte primitif, tout bonne-
ment, tout scrupuleusement ?
Voulez-vous mon sentimènt? Je suis,
moi, partisan de cette sagesse-là. 'A tel-
les enseignes que, s'il m'est arrivé (com-
me on me le reproche) d'avoir autorisé
des adaptations cinématographiques
auxquelles je ne collaborais en rien, il
m'est arrivé aussi, plus récemment,
d'exiger d'un adaptateur que son décou-
page me soit soumis. Pour tout-dire,
l'exigence en question ne rencontra
même aucune protestation Il existe
des metteurs en scène qui ne se plaignent
pas de l'intervention des auteurs qui
s'en félicitent, au contraire Et j'at-
tends maintenant le résultat de l'expé-
rience. Qui vivra verra.
Au fait, c'est peut-être là qu'est l'ave-
nir artistique de l'écran': dans une col-.
laboration constante de ceux qui inven-
tent les scénarios et de ceux qui tournent
les .films. Le cinéma n'est pas encore un
spectacle. de beauté, cela n'est que trop
certain. Je nue crois pas qu'il soit encore
au monde un seul film pour satisfaire à
la fois les yeux, le coeur et le cerveau de
tout un public. Un tel film serait-il ce-
pendant, par essence, une impossibi-
lité ? Non. Mais personne-je veux dire
pas un artiste encore ne s'est attelé
comme il faut à cette besogne, attrayante
pourtant concevoir directement, et réa-
liser directement aussi, soi-même,
avec le seul concours des gens de métier
indispensables, une réelle œuvre d'art,
une oeuvre rêvée d'avance, et mûrie,
et bâtie, et achevée, et ciselée à loisir,
exprès pour ce cadre plus vaste et,
somme toute, plus accommodant qu'au-
livre, l'écran.
Claude Parrère
En regardant
des Habits rouges
En vérité, nous étions de méchante humeur:
la pluie qui n'en finissait pas de rebondir sur
la` chaussée nous agaçait et, ceci soit dit sans
ironie, la multitude d'autos rangée devant le
Grand Palais par cet après-midi hydrothérapique
nous parut, toute réunion sportive mise à part,
un rassemblement opportun prévu par la préfec-
ture pour sauver les pingouins du déluge!
Nous entrâmes donc à l'Hippique avec l'allure
de gens auxquels on doit des excuses, cependant
que nos invités, sages provinciaux, se récriaient,
trouvant très bien que les dirigeants de ces
belles réunions aient le courage de maintenir
la tradition du haut-de-forme.
Mais le jeune officier qui nous accompagnait
restait sur ses gardes.
Le haut-de-forme ne suffit pas, disait-il.
On n'aide pas assez notre cher président et les
organisateurs! Que fait l'Etat? Enfin, regardez!
•A quoi ressemblent ces tentures verdâtres et
sales? Les trouvez-vous utiles et belles? Et
pourquoi tolère-t-on cette réclame de l'entre-
preneur à chaque extrémité de la salle? Cette
réclame gigantesque et de mauvais goût ?
Ne serait-il pas plus aimable d'inscrire à
cette place « Honneur aux cavaliers », par
exemple? Est-ce là un décor digne du Con-
cours hippique de Paris? Regardez encore les
manoeuvres, ceux qui déplacent les haies.
Regardez: ils ont tous à la bouche un tronçon
de cigarette. Est-ce une tenue? Ah! cette
démocratie, quelle fille pauvre
ww
Or, à ce moment, couvrant nos voix, la fan-
fare des trompes éclata. Sa mugissante harmonie
.chevaucha l'espace et elle chassa nos misères.
Des amazones parurent, jeunes, gracieuses;
fines, le nœud de rubans à l'épaule, et si joli-
ment maîtresses de leurs montures que nous
applaudîmes. Cette correction parfaite et 'char-
mante changea l'atmosphère et, les trompes
recommençant de chanter, notre ami aux galons
d'argent cessa de geindre.
Regardez ce bel alezan et sa cavalière,
cria-{-il ils sont au pas espagnols
Mouvement des corps et de la vie; mouve-
ment des sons. Est-ce que la chaude voix des
cuivres ne vous semble, pas. animée du même
mouvement que les coursiers? Elle bondit, saute
et s'enfuit, revient et se cabre. Il faut s'aban-
donner à sa magie. Puis,' les amazones dispa-
rurent. Elles cédèrent le terrain à de dignes
partenaires, et le rouge remplaça le noir. L'élé-
gance n'en souffrit point, ni notre plaisir non
plus. Ces gentlemen vêtus de feu parachevèrent
notre conquête et ils me permirent de me rap-
peler la mélancolie d'un poème dans lequel l'âme
de Verhaeren, sur le tapis d'or de l'automne,
court avec la chasse qui passe.
Pierre-Plessis
L'élection présidentielle
dans la République argentine
La candidature de M. de Alvéar est
acclamée à Buenos- Ayres
Hier, dans la République argentine,
a eu lieu le scrutin pour l'élection pré-
sidentielle. .̃'̃'
A Buenos-Ayrêsl nous télégraphie-
t-on, l'enthousiasme-règne et la candi-
dature dé "M. de- Alvear, choisie unani-
mement par la convention du mars,
est chaleureusement acclamée.
Les'partis ont organisé dans tout le
pays de grandes manifestations qui se
développent dans le calme.
L'ARMEE ROSE
.Un: jour que l'Impératrice, avec sa. fou-
gue méridionale, attaquait je ne: sais
plus quel acte dtei M. Thieirs, alors» pré-
sidant de la république, j'entendis l'Em-
pereur l'interrompre avec sa douleur
mélancolique « Ne continuez pas, ma
chère. amie, tous les pouvoirs sont soli-
daires. ;•
Ge mot profonde, je le dédie à ceux des
députés qui, croyant, mer, embarrasser
M. Poincaré, lui, jetaient cette exclama-
tion Mais c'est la politique de
M. Briané! »
S'imaginaient-ils bonnement que M.
Poincaré, prenant la présidence du con-
seil, pouvait, faire table rase du passé,
ignorer le traité de. Versailles, les-conié-
rences de San Remo, de. Paris, de Lon-
dres, de Spa, de Boulogne, de Cannes.
L'immense avantagé qu'il apportait au
gouvernement, c'était son esprit de mé-
thode, la lucidité qui éclaire toujours
son patriotisme. A lui de. distinguer ce
qu'il devait prendre ou laisser de l'ou-
vre de ses prédécesseurs, .pour le bien
du pays. Sans être partisan dèi la doc-
trine du Bloc, chère à M. Clemenceau,
qu'on a invoquée hier à la tribune, on
ne saurait admettre que chaque fois que;
s'installe un régime ou même urr mmis-
tère nouveau, il y ait rupture violente
entre la politique suivie jusque-1'à et
celle qu'il veut inaugurer. En tout cas,
ce n'est pas nous, défenseurs de la tra-
dition, qui pourrions admettre une telle
théorie.
̃
Qu'on! soit ou non sympathique à M.
Briandl, on doit reconnaître que M. Poin-
-car-6 ne s'est nullement déjugé lui-même
en faisant le' départ entre les diverses
parties de l'héritage que luâ léguait son
prédécesseur. Fort de la popularité si
légitime dont il jouit auprès du pays et
à la Chambre, obtiendra-t-il du Parle-
ment l'autorité qui lui est nécessaire
pour que la France, à la Conférence de
Gênes, conserve sa dignité, évitant éga-
lement la posture dé soumission et le
danger d'isolement dont il a été parlé
hier à la Chambre ? Qui en doute ? Je
suis persuade qu'alors M. Briand, qui
est allé serrer la main à M. Poincaré,
après son. discours, sera le premier à se
féliciter que son successeur réussisse là
où lui-même aurait échoué, par sa faute,
je ne crains pas de le dire. M. Briand,
lorsqu'il était au gouvernement,- a cru
qu'il pouvait déployer vis-à-viâ ,d$-< là
nouvelle Chambre les mêm«a ressour-
ces, les .mêmes tactiques, les mêmes ha-
biletés, qui l'avaient si bien servi auprès;
de l'ancienne. Il n'a pas compris que,
vis-à-vis d'une Chambre issue de la vic-
toire et fière d'y avoir collaboré, éprise
de clarté, .la seule attitude à observer
c'était la simplicité et la netteté aucun
artifice, aucune- manœuvre. Il ne s'agis-
sait ni de charmer, ni de dompter; il
suffisait de convaincra. Faute de s'en
être rendu compte, il est devenu sus-
pect. On sait le reste".
M. Poincaré, qui n'avait aceepté l'hé-
ritage que sous bénéfice d'inventaire,
saura, usant de l'ascendant que son passé
et son prestige personnel lui confèrent,
allier la raison dans la parole avec la
fermeté dans le dessein, sans être soup-
çonné de la moindre concession dange-
reuse pour les avantages dus à la
France victorieuse,1 et qui lui ont été re-
connus.
C'est la politique du nationalisme, au
sens le plus élevé du mot.
Aussi bien, le nationalisme est par-
tout. M. Poincaré, qui est bon juge; n'a-
t-il pas jeté à M. Cachin cette phrase
Les soviets? ils deviennent eux-mê-
mes de plus en plus natiomalistes
alors que M. Cachin nous peignait
sous les couleurs de l'idylle l'âge arca-
dien de l'actuel communisme? Sous sa
main d'habile prestidigitateur, les hor
reurs, les crimes, les assassinats se 'ré-
duisaient aux proportions d'une toute
petite muscade passez muscade Qui
donc cherche à nous faire peur avec les
soviets? Les innocents soviets ne son-
gent qu'à faire du commerce et n'ont
plus d'autre souci. Prenant exemple sur
la Suède qui ouvre son commerce' aux
étrangers en prélevant surles entrepri-
ses fondées par des étrangers 55. pour
cent des bénéfices- éventuels, désormais
le bolchevisme bornera son ambition à
des opérations commerciales de tout re-
pos. Et ainsi, des souverains suppliciés
des femmes, des enfants, des vieil-
lards massacres, des villes et' des
'villages pillés, incendiés, tout une
partie de la population obligée de
s'exiler, toute une. civilisation rui-
née, la désolation, la misère, la
réquisition et le meurtre érigés' en
moyens de gouvernement; tout cela pour
que cet qui reste de ce régime odieux
pactise avec d'infâme capitalisme et pré.
lève une petite commission sur les béné-
fices réalisés par des entreprises étran-
gères Ici le comique est mêlé à l'atroce.
Quant à l'armée rouge, toujours d'a-
près"M. Gachin, on ne saurait- la rendre:
responsable des massacres et des exac-
tions. D'elle aussi, il nous a fait un
tableau le plus aimable et le plus enga-
geant. L'armée rouge ? L'armée rosé
tout au plus. Si elle' se laisse aller
faire des réquisitions, c'est quelle y est-
contrainte c'ëst la loi-dé guerre. Le so-
viétisme n'«et-il pas en^-guerre ayee tout'
ce qui n'est pas sovietiste?. Tout- cela."
eist bel et bien, monsieur Cachin. Sedle-
ment, cette armée-là, quand, les destruc-
teurs du capital se seront entendues avec
les capitalistes, croit-on qu'on pourra la
licencier du jour au lendemain ? Un des
plus farouches communistes dé France
faisait cet aveu à l'un de mes collabora-
teurs « L'armée des soviets,- mais elle
est très nationaliste. M: Poincaré avait
raison. C'est cette armée-là, ajoutait-il,
qui, un jour, reprendra, Constantino-
ple. Enterideà-yous, .'monsieur Lloydl
Et moi, bon; Français, ayant
à choisir entre plusieurs dangers, je
j préfère que cette armée, pour occuper-
';ses. loisirs, regarde vers Constantinople
plutôt; que1 vers Varsovie.
• Arthur Meyer
AVael la Conférenee de Bênes
LA DÉLÉGATION FRANÇAISE
On a communiqué, hier soir, la. note
JF^Tisieuis journaux ont annoncé que
M. Georges Dumoulin,, membre de la
iConfédéi-àtibn générale du travail, avait
été choisi par le du travail comme
expert à La Conférence, de Gênes.
Nous sommes autorisés à déclarer que
cette nouvelle est inexacte ;les experts
de Gênes sont désignés non par les.dépar-
:tament6 ministéri'elsf mais, sûr leur pro-
position, par le gouvernement lui-même,
'et le nom.de M. Georges Dumoulin n'est
,pas de ceux qui figurant sur la, liste éta-
hlie par le conseil des ministres.; le gou-
vernement a estimé que les experts doivent
être tous des spécialistes des' différentes
questions portées au programme de Gênes.
Les entretiens de M. de Skirmtint
M. Poincaré a
matin, là visite de M. de Skirmunt. Le
ministre des affaires étrangères de Po^
logno ai quitté Paris à midi, se rendant à
Londres, où il aura un entretien avec
M. Lloyd George. Puis il -reviendra à
,Paris, d'où il gagnera Gênes.
L'attitude des soviets
̃ M. Tchitcherine, en ce moment à Ber-
'lin avec la délégation soviétique, et qui
connaît l'importance de la propagande,
se fait intervielwer par de nombreux
journaux ou agences. Ce n'est point düra
que, sur certains faits, il soit toujours
bien informé. Dans une interview prise
par YAssociated Press,1 il a prêté, en ef-
fet, à1 M. Poincaré la! déclaration que lies'
soviets avaient fait la France des of-
fres directes « dirigées contré les alliés
de la France! ». Tout le monde sait que
la déclaration du président du conseil
s'est bornée à dire qu'elle avait été. faite
l'insu des alliés ». C'est une impor-
tante différence.!
l M- Tchitcherine s'est ouvert également
de ses intentions à Gênes au Berliner
Tàgeblatt. L'interview est longue. Déta-
Le gouvernement, r|uese se rend parfaite-
mant compté que la reconstruction écbno-
niiquie de* ,1a Russie ne peut être réalisée
que par une, collaboration active et écono-
mique de l'Europe centrale. Il est égalé-.
ment convaincu que l'Allemagne est appe-
lés, en toute première ligne, à coopérer
dans une1 large mesure- à cette reconstruc-
tion.
'Le représentant du Tàgeblatt a de-
mandé à M. Tchitcherine s'il croyait
que l'attitude actuelle du gouvernement
̃français à l'égard de la Russie rendrait
.possible. la reprise des relations réguliè-
res entre les deux pays.
Cela dépend complètement, a répondu
M. Tchitcherine, de l'attitude de la Franc©
à Gênes.
Nous allons à Gênes avec l'intention de
contribuer à la reco-nstraction de l'ordre
en Europe. La reconstruction européenne
est inconcevable' sans' la 'reconstruction de
la Russie. Si le gouvernement français se
.refuse, comme il paraît vouloir le faire, à
admettre ce point de vue, la responsabilité
de l'échec de la Conférence de Gênes lui
incombera..
Une protestation des organisations russes
non bolchevistes
:Une. longue déclaration nous est, d'au-
trrd part, communiquée par 'les~ 'organi-
sations russes tant politiques qu'écono-
miques qui se sont formées dans diiffé-
,rents centres d'Europe. Ces organisa-
litions protestent plus que jamais contre
le droit des soviets de parler en qualité
de pouvoir légal au nom, du peuple
!russe.
Georges Darnac
Au Théâtre Confédéral
de la Grange-aux-Bellcs
La C. G. T. extrémiste
l'a inauguré hier soir
Paris a depuis hier un nouveau théâ-
tre. Il s'appelle le « Théâtre Confédéral
delà Grange-aux-Belles et ses direc-
leurs, ce qui n'est pas banal, sont les
dirigeants de la C. G. T. extrémiste,
dont M. Totti est lé plus bel ornement.
Cette salle a été inaugurée nier soir.
cette occasion,'on a transformé en
scène de spectacle la tribune de la
grande salle des grèves, ordinairement
occupée par les farouches leaders du.
syndicalisme.
Tout d'abord, apparition inévitable de
M. Totti, qui a prononcé une allocution
sur le Théâtre Confédéral, qui ne bor-
nèraspas -som activité :à-4a scène de,.la
rue de la Grange-aux-Belles il partira
en tournée et donnera des représenta-
tions en banlieue et dans les départe-
̃ments.. ̃ ̃̃, •
Après- M. Totti, lés artistes de la
troupe dèi la' C. G; T. extrémiste ont
interprété Les Caprices de Marianne,
de Musset, ..puis la Comédie de 'Celui.-
quai épousa une feinme muette, deux ac-
tes de M. Anatole.. France. On a ap-
plaudi d'enthousiasme les artistes et:
Ton a loué la mise'en scène de M. Ju-
lien Lacroix, délégué à- la direction du
Théâtre Confédéral, j
Et lorsque les ultra rouges de -la
C. G. T. passeront ainsi leùrs soirées,
ils ne -prépareront pas d'inutiles mouve-
ments grévistes. ̃ V.
Les Échos
La réouverture de Longchamp.
Grande « première » hippique qui a.
'été contrariée par le temps. Et cepen-
dant, malgré ce printemps mouillé, le
pesage, délicieusement fleuri, était res-
plendissant d'élégances. La foule était
considérable, et l'on a pu admirer de
nombreuses toilettes nouvelles d'un
¡goût exquis. La grande fête parisienne
avait tout son charme et l'on a oublié.
pendant une heure que le soleil boudait.
Mais quel retour désastreux sous la
pluie! 1
Comme toujours à Longchamp; la
partie sportive a été des mieux réussies.
Les sportsmen n'ont eu que l'embarras
du choix, car les champs étaient très
fournis. Ils ont revu avec plaisir, dans
letprix des Sablons, quelques « as » fà-
meux, dont Ksar, le crack de Mme Ed-
'moud. Blanc, qui a triomphé aivec une
extrême facilité de tous ses adversaires.
La réouverture de Longchamp.
c'est le printemps. Espérons-le.
LE -PARAPLUIE
C'est le parapluie d'une Parisienne, à bout
d'ivoire, et toujours dans sa gaine. Elle le sort
peu, elle préfère s'en passer et s'offrir au besoin
,une auto.
Ou' elle le prend le ciel se couvre et
ne sait comment le tenir. A la main, comme un
cierge? Ou sous le bras, cavalièrement?
Vacillanta sur des talons en aiguilles, elle
l'utilisé en canne, pour traverser la rue, ce qui
ne l'empêche pas de se tordre la cheville. Natu-
rellement, il ne pleut pas.
Elle revient sans parapluie. Elle l'a. oublié.
Où? Chez sa modiste.
Elle le retrouvera un jour chez .une amie et,
'discrète, n'osera le réclamer.
C'est le parapluie d'une campagnarde, en
coton brun, court et renflé. Elle ne le sort que
'par les gros temps. Le pommeau sculpte une
teta de dogue.
Il,n'est pas neuf, c'est un cadeau de mariage.
,Une pointe s'échappe du tissu, menaçante, et
le fond s'étoile comme la nuit. Il pourrait abriter
toute une famille.
Elle le prend pour aller à la messe, en robe
feuille morte et collet de drap, les pieds au
chaud dans des sabots, car la rue charrie un
torrent.
Au retour,. elle le pose dans un coin. Et bientôt,
un petit ruisseau coule, à travers la cuisine jus-
qu'à la marche du ̃ seuil. Lucie PAUL-MARGUE-
'R!TT£.
Une 'manifestation'
C'est demain mardi 4 avril que le
Printemps! présentera à sa clientèle ses
^dernières nouveautés de la saison.
A l'occasion de cette mise en .vente,
qui comporte un grand nombre de créa-
tions élégantes et d'occasions de premier
ordre, le Printemps a édité et distribue
actuellement une plaquette illustrée par
Georges Lepape.
Le 4 avril également s'ouvrira, dans
la nouvelle annexe Caumartin-Joubert,
une exposition exceptionnelle d'articles
;de ménage.
Mauvais, camarade.
C'était un sujet de plaisanterie char-
mant. L'eau de la Ville, l'été, prenait-
elle un goût de savon et de chien mort,
vite une commission municipale s'en al-
lait, aux frais du contribuable, étudier
l'eau des lacs suisses et des fleuves au-
trichiens.
La Seine débordait-elle ? Des conseil-
lers municipaux se dévouaient ils al-
laient jusqu'en Egypte, considérer les
barrages dw Nil. Pour voir un égout,
une école, des pavés de bois, ils s'eri
allaient à Vienne, Stockholm, Athènes
ou Constantinople, ne ménageant ni le
temps, ni la dépense.
Rassurez-vous il n'est pas question
de supprimer ces excursions, dont le
contribuable parisien reste, comme on
'dit au régiment, bien solide » pour
payer la note. Il faut maintenir les tra-
ditions municipales. Ma,is un édile,
M. de Tastes, vient de demander que ces
voyages soient désormais décidés non
en commission, mais en séance publi-
que.
Cette intervention pourtant si modérée
n'a pas été partout bien accueillie.
Si ce n'est plus ici l'Hôtel de
Ville des camarades, disait; hier, un des
plus déterminée voyageurs municipaux,
où ira-ton?
Le propriétaire expulsé.
-Un marchand de poissons d'Epinal
payant épuisé son droit de prorogation
vient d'être expulsé de son domicile.
Tout son mobilier a été mis à la rue,
sous la neige.
Le plus singulier de l'aventure, c'est
que cet expulsé est propriétaire. Mais
tous ses locataires bénéficient de proro-
gation jusqu'en octobre prochain.
Et- pas un n'a eu pitié de lui, ni ne lui
a offert-l'hospitalité dans sa maison.
Déménagement.
Il fut un moment question de trans-
porter la 'Bourse à la place de l'Alma:
Le projet a été vite abandonné. Où
plutôt, il a été réduit. Il ne s'est
plus agi que de déménager le bureau
rde poste de'la places. Et c'est chose faite.
Le bureau émigré et, du n* 1, s'en va
deux maisons plus loin et occupera les
anciens locaux de l'agence Havas.
,Il cède la place à la Chambre de
Commerce, qui accroît son hôtel.
i :G'est un. déménagement. et bien pari-
sien. i
i Un de nos confrères propose d'orga-
-hiser: une cérémonie à l'occasion du cin-
quantenaire des fontaines Wallace
lequel anniversaire tombe aujourd'hui
C'est là une fort bonne idée. Les £qo-
taines d.e Richard Wallacâ font partie
du mobilier de la rue. Elles ont rendu)
des services et ne sont pas sans grâce
aux places où leur eau coule tandis que
pendent leurs deux timbales enchaî-
nées. Mais on aurait dû combiner cette
solennité avec la 'semaine du vin. Le:
cumul des deux fêtes aurait réuni tous
les buveurs.
Le Coq
Petite Feuille
LE VOYAGE EN ORIENT
DE M. HENRY BORDEAUX
Le 5 avril, M. Henry Bordeaux s'embair»
que sur le Lotus, à destination de l'Egypte,
de la Palestine et de la Syrie.
Des malles déjà bouclées, dans l'anti-
chambre, annoncent le départ si proche.
Mais le voyageur est encore devant sa
table, la plume en main et ce grand tra-
vailleur achève de mettre en ordre des no-
tes sur La Jeunesse d'Octave Feuillet,
d'après une correspondance inédite, que
bientôt publiera la Revue de.s Deux Mon-
Un voyage en Orient c'est pour un
écrivain de France un pèlerinage auquel
son talent n'a pas le droit de se dérober.
Que d'illustres traices --NI. Henry Bordeaux
va retrouver sur sa route! celles des
Chateaubriand, des Lamartine, des Gé-
rard de Nerval, des Pierre Loti, des Mel-
chior de Vogué, celles plus récentes d'un:
Louis Bertrand, auteur du Mirage Orien-
tal d'un Maurice Barres, qui de ses no-
tés de voyage extrait aujourd'hui Un Jar-
din surVOronte, et d'un Henry Bidou qui!
a examiné avec sa précision et sa perspi-
cacité habituelles le problème syrien.
Je n'ai guère eu le loisir de préparer
mon voyage" dit en souriant M. Henry
Bordeaux. Mais le bateau me donnera du
temps. Je m'embarque avec ma fille aî-
née, heureux de donner cette joie à ses
dix-huit ans. C'est un ancien dessein que
je réalise. Avant la guerre j'avais visité la
'Roumanie,' la Grèce, Constantinople. A
Constantinople j'avais pu me rendre compte
de la main-mise allemande sur la Tur-
quie, et aussi de l'influence française per-
sistante grâce à nos écoles et à nos mis·
sidns. Je devais repartir pour l'Egypte
dans l'hiver 1914-1915. La guerre a bous-
culé ce projet, comme tant d'autres
Le. romancier a raconté dans La Maison
quel éblouissement donnèrent à ses yeux
d'enfant les images de l'Ancien et du Nou-
veau Testament illustrés par Gustave
Doré. Ces' images, quand' il songe M
l'Orient, réapparaissent devant son re-
gfarqt-in'térieUr- "avec toute la- netteté' de»
beaux souvenirs. Mais je n'assurerais pas
que M. Henry Bordeaux ne ressent pae
secrètement'la petite crainte d'une désil-
lusion.
-Je vais parcourir l'une des plus vieille
terres du monde, marquée des empreintes
successives des civilisations égyptiennes,
assyrienne, chaldéenne, arabe, chrétienne..
Dans un si lointain passé ce qui m'atti-
rera sans doute davantage, ce seront les
souvenirs des Croisés,. Mais je veux aussi
évoquer des souvenirs plus récents, qui
peut-être n'ont pas été suffisamment mis
en relief chez nous ceux du petit corps
expéditionnaire français qui, sous les or-
dres du' colonel de Piépape, prit part en
1917 à là prise de Jérusalem avec le corps
d'armée du général Allenby ceux de no-
tre dure campagne de 1921 en Syrie et en
Cilicie, avec la victoire de Damas sur Fâï-
çal, avec les belles défenses de Marash,
d'Ourfa, d'Ainrat en Cilicie. Il y a eu là
des heures glorieuses pour nos soldats.
Et M. Henry Bordeaux, de sa voix calme,
mais avec cette ardeur de patriotisme que
l'on sent toujours si vive en lui, me parle
de cette contrée nouvelle qu'il faut con-
naître mieux, de cette terre où s'est exer-
cée si heureusement l'activité d'un grand
chef il me dit son espoir que bientôt le?
Français aillent visiter la Syrie du général
Gouraud comme ils vont aujourd'hui voiT
le Maroc du maréchal Lyautey.
Raymond Lécuyer
UN ÉCHO RUSSE'
A VARSOVIE
PAR M. WLADIMTR D'ORMESSON
Varsovie, 30 mars.
Baucoup de-Russes sont réfugiés à
Varsovie. Fragilité des choses humai-
nes Hier, n'étaient-ils pas ici les con-
quérants et les maîtres? Aujourd'hui,
privés de ressources, vivant au jour le
jour et tant bien que mal, ils profitent
de l'hospitalité que leur offre la Pologne
ressuscitée. J'ai causé avec quelques-
uns d'entr'eux et j'ai pensé qu'il pour-
rait ne pas manquer d'intérêt de recueil-
lir l'écho de ces voix d'exilés, mais
d'exilés restés tout près de leur patrie
et conservant avec elle, par des liens
invisibles, des relations émouvantes- ef
fragiles.
Jamais, sans doute, plus qu'ici Je
n'avais senti l'angoisse du drame russe
jamais, non plus, je ne l'avais mieux
comprise. C'est que l'Europe se ferme)
derrière l'horizon gris qu'on aperçoit au
delà des eaux tristes de la Vistule et
qu'il y a là-bas,, de l'autre côté d'une li.
gne que la nature n'a pas tracée elle.
même, un peuple immense et disses
miné dans cette plaine qui ne finit ja-
mais, et sur lequel fondent les malheurs
de l'Apocalypse. La terreur, le.massa-
cre, la faim, le froid, pas seulement la
pauvret,6, mais le dénuement l'affreux
règne du typhus toutes les' forces de la
destruction déchaînées sur une huma-
nité qui ne les combat plus et qui né
peut pas les combattre parce qu'elle est
éparpillée et perdue dans un espace in-<
saijsissable. Pour qui ne les a pas vus,
rien ne peut donner l'idée de ces pay-
sages plats, où nul plissement du soi
n'arrête le regard, où le ciel gris sa con«
fond avec la terre grise, où le même ho*
rizon succédera toujours-au même hori-
zon, quelques bois, où hurlent les loups
jetant çà et là' leurs taches sombrsa,
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