Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-12-01
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1904 01 décembre 1904
Description : 1904/12/01 (Numéro 9910). 1904/12/01 (Numéro 9910).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5327073
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
«ECEMBB© i«8i
•••
Cas qataeBis avons en vas.
POtinQUOi L.\ FRAKCË N1 AURA PLUS DE MISSIONNAIRES
JJOsservatore romano publie l&'fiotc suivante
.11. Combes, la séance ûb la Chambre des députés dit
novembre; rappela que 'lorsque le Parlement cul re-
toutes les derrniaacs d'autorisation prcssntceis par
les divers instituts religieux Capucins..Dominicains ou
Franciscains, ils la rononvèlwùiii cil KK*>3 pour côhsyrTô'r
en France quelques nsniscns duns le but de fournir des
missionnaires en Orient et en Extrôinc-Orieiït, ajoutant
qu'ensuite ils la retirèrent sur l'ordre du Saint-Siège.
Nous prouvons déclarer à ce sujet que la nouvelle de-
mande d'autorisation fut présentée parles religieux susdits
sur le conseil riHtiré du ministre des affaires éU'aîigères et
que le Saint-Siigo consulté se trouva dans la nécessité
de la déconseiller uniquement à cause des
conditions inaccïplables imposées par ie gouvernement.
L'Informe
NOS INFORMATIONS
Température
La pression continue à sa relever dans l'ouest de
du continent, et
En un ciel nuageux est probable et la teiû-
pàratuta va sa relever.
Hier, a. Paris, temps couvert. Thermomètre, 8°.
Baromètre, 707 îarn.
Calais. Thermomètre -J- 7«. Vent N.-O. fai-
Le Havre.- Thermoméue Vent O. fort.
Mer agitée. Temps couvert.
FAITS DU JOUR
A la mémoire de Paul de Cassagnac. Les
amis dû notrc regrette eonfroro M.Paul de Cassagnac
ont pris l'initiative d'organiser en sa mémoire une
réunion, qui aura lieu le dimanche' 4- décembre, à
uno hcure et demie très précise, salle de la- Ter-
rasse, 74 et 76, avenue de Grande-Armée.
M. le comte Branicki, dôlivp;u.o générai des comité
impérialistes, a été désigné par eux pour y prononcer
l'cloge funèbre de M. l'aul de
Les personnes qui désireraient s'associer il. cotte
manifestation peuvent demander des invitations ,eu
s'adressant par correspondîmes à M. Douin, secré-
taire, 5, place des Ternes.
Pour les lit;ras de Port-Arthuit. Le total de la
troisième liste de souscription ouverte par notre ex-
callent confrère l'Echo des Paris s'élève à 8,159 fr. 50,
ce qui porte le total générai il fr. 05.
Pour les ouvrières parisiennes. Le Figaro pu-
blie cft matin sa quatrième liste de souscription en
faveur des ouvrières parisiennes. Le total de cette
liste est de francs, co qui porte le total général
il 17,171 francs.
Là journée des parlementaires scandinavos.:
Les délégués parlementaires scandinavos out visité,
hier Chantilly. ïlsoiit été reçus au château de Condé
par M. Môzières, président du conseil des conserva-,
teurs, qui, dans une allocution charmant, leur a
souhaite la 'bienvenue.
Il faut, dit-il,'q'ue vous vous sentiez chez vous dans cette
maison dos princes doCondé, léguèo àrinalitut par la libé-
ralité du duc d'Aumale.
M. Mézières énumère ensuite les souvenirs ratta-
chant les paysscandinaves à laFrancequi se trouvent
au musée de Condé et parle plus particulièrement, du
psautier de la princesse danoise Ingcburg, femme do
Philippe-Augaste, psautier de la main même
de la princesse et qui est une des principales riches-
du musée.
Au nom des membres des trois Parlements, le prô-
fessour Frygger, recteur de l'Université d'Upsal, ré-
pond à M. Mézières, et fait l'éloge du gcnto fran-
A quatre heures, les parlementaires Scandinaves
ont repris le train pour Paris et ont assisté, à cinq
heures, un lunch qui leur était offert par la cham-
bre dfMiommerce de Paris.
Une très brillante soirée musicale et dramatique
donnée à l'Automobile-Club a termine la journée.
Le programme de la fête, dessiné par Robida et'
gravé par Stern, est ravissant. Le dessin représente
la la Norvège et le Danemark, personnifiés
par trois femmes arrivant en automobile a travers
Ses airs, depuis les fjords jusqu'à la place de la
Concorde.
Les manifestations pour Jeanno d'Arc. Hier
encore, les élèves do l'Ecole de droit ont manifesté
énergiqucmeut en l'honneur de Jeanne cVArc.fUn peu
avant l'ouverture du cours de M. Massi^li, profes-
seur de droit civil, les étudiantes ont acclamé l'hé-
roïne de Vaucouleurs.Deux contre-rnanifestants ont
cru alors devoir arborer un morceau- d'étoile rouge
au bout d'une canne. Mais ils ontété espulsés sur-le-
champ par les appariteurs de. la Faculté.
A la sortie, les étudiants, au nombre d'environ cinq
cents, se sont groupés rue Soufflet. Ils ont parcouru
successivement la rue Saint-Jacques, la rue Gay-
Lussac, le boulevard Saint-Michel et la rue Racine,
où ils ont été refoulés par les gardiens de la paix.
îprùs une bagarre assez sérieuse. Une dizaine d'ar-
restations ont été faites à ce moment. Durant ce
temps, un autre cortège composé d'étudiants socia-
listes, notamment d'élèves de l'Ecole des beaux-arts
et de dessin, s'est livré il une démonstration révolu-
tionnaire. Ces jeunes gens étaient précédés d'un dra-
peau rouge et criaient « Vive Combes Vive'l'ha-
amas! » Les gardiens de la paix ne se sont décidés
à intervenir que devant les protestations indignées,
de la foule, qui se disposait faire un mauvais parti
à ces jeunes soutiens du Bloc.
Un officier de paix s'est emparé de l'emblème
rouge et, paternellement, il a conseillé aux manifes-
tants de rentrer chez eux. Il va sans dire que les
agents, qui étaient commandés par M. Mûri-ail, om-
de paix, n'ont procédé à aucune arrestation. Il
est permis de crier « Vive Thalamaa » et « A loas
la calotte!» n mais non d'acclamer Jeanne d'Arc et
l'armée.
La nouvelle du déplacement de M; Thalamas, dont
nous avons parlé plus haut, n'a pu être portée hier à
la connaissance dos élèves do Condorcet. A la sortie
de quatre heures, ceux-ci ignoraient que leur profos-
d'histoire allait exposer dorénavant ses théories
antipatriotiquès it leurs camarades de Charlemagne.
L'ua d'eux, à qui nous avons annoncé la décision du
ministre de l'instruction publique, 'nous a déclaré
quje cette punition paraîtrait bien anodine aux élèves
En tout cas, la manifestation qui doit avoir lieu
aujourd'hui n'a pas été contremundéo. Les étudiante
doivent se réunir a trois heures, place de la Concorde,
pour se rendre devant la statue de Jeanne d'Arc. Des
mesures d'ordre extraordinaires seront prises en pré-
vision de bagarres.
La réforme du code civil. M. Vallê, garde des
sceaux, a nommé une commission «à l'effet do recher-
cher dans les législations civiles étrangères et dans
les travaux parlementaires de notre pays les solu-
tions juridiques qui ayant réalise un progrès pour-
raient aujourd'hui prendre une place légitime dans
le code eivil de la France. »
Cette commission est composée de sénateurs, de
députés, de magistrats, de hauts fonctionnaires, de
professeurs de Facultés de droit, d'avocats, d'hommes
delettres.
Au Petit Palais. On a inauguré hier, sous la
présidence de M. Chaumié, ministre de l'instruction
publique, la salle Jean Carriès, due à la générosité
de M. Georges Hœntschel, le grand décorateur pari-
sien..
MM. Desplas, président du conseil municipal; J.
de Selves, préfet de la Seine, et Chaumié ont pro-
noncé l'éloge du grand artiste de génie qui réalisa
les œuvres admirables désormais exposées au Petit
FEUILLETON DU « GAULOIS »
DU 1er DÉCEMBRE 1904
Suite-
Là-dessus, mettant fin à ce bavardage sans
rime ni raison, elle souhaita. le bonsoir à Ca-
aherine et s'en alla vivement de son pas un peu
lourd, dans le flou de ses jupes de soie on au-
rait dit un gros oiseau, s'enlevant de terre, au
fond du bois, en froissant les feuillages; la pen-
sée en vint à Mlle de Longpré et la fit sourire.
Elle demeurait pourtant un peu en peine; cette
eff usion pour être ridicule et sans cause appa-
rente, n'en avait peut-être pas moins une
cause cachée.
Elle ne pouvait deviner ni la visite que la
marâtre venait de rendre, ni ses effets rafrai-
chissants. Nucourt continuait de souffler la paix,
la visiteuse se faisait docile. Qu'elle sût se m6-
fier d'elle-même, c'est le commencement de la
sagesse, et c'était la première leçon du pactfica-
teur. Qu'elle ne retombât pas dans une erreur
de conduite qui aurait pu compromettre ses in-
térêts, peut-être les ruiner; que plutôt elle hâtât
ce mariage qu'elle avait eu l'imprudence de vou-
loir entraver. Mlle de Longpré sortie de la mai-
son, elle y aurait toutes les facilités et tous les
pôuvoirs sans conteste. Quant à l'usage qu'elle
en ferait, le baron Adrien de Nucourt s'en lavait
le's mains. Qn est le sceptique qui sait démêler
les mauvaises pensées d'autrui, ne s'étoaae pas
Palais, et remercié St. ïa nluaiÛcêîiëè
mérite, en effet, tous les éloges.
Un très lièau portrait iïè-fcarriès, "pdf Mlle Breslau,
a, en particulier, été très admiré.
Le ministre a remis lès palmes académiques. à.M$I.
Robert Hônard, Fauchièr-Mâgnàn, attachés au Petit
Palais; Heurtebise, attache a l'Hôtel de Ville Meu-
nier, dessinateur; Maussaa et Gritteï, ouvriers d'art.
Nouvelles
La.santi du, cardinal Riehtird. Les nouvelles conti-
nuent d'être bonnes. Son Eminence a pu quitter son lit
hier encore et rester levée pendant plusieurs heures..
Le congrès mariai. Le congrvs marial international a
été inaugure hier matin à Homo, en l'église des Sainis-Apô-
Irés, en présence de onze cardinaux et dü corps diplomati-
que.
Le discours d inauguration acte prononce parle cardinal
V. Vannutelli,- préfet "do la congrégation du coneite, Lecture
fut ensuite donnée du href pontifical. On donna ensuite
connaissance au contres des adhésions et des lettres d'ex-
cnsos, notamment la lettre d'excuses du comte Altert de
Mun, auquel son état de santé n"a pas permis le voyage.
Ont pris ensuite la parole Mgr Toucjict, évoqué d'Or-
Jeans; don» Pellogrini, abiw do Gratta "Forrata le Père
Kolman, Capucin allemand; Mgr Wilpert et Mgr Hobbe
linkx. recteur do l'Université de Louvain.
Départ du cardinal Langéniaus. Le cardinal Langé-
nieus partira samedi, do Home, pour Nico. ̃ ̃ ̃
:lA dit cardinal- Moaeimï- • Le Pape a dé-
signé pour succéder au cardinal Mocenni comme mlmiiiis-
tratenr des biens du Saint-Siège, Mgr ScapineïU di Legai-
gno et Mgi'Mafzoliiii..
Au Vatican. Le P'apo"'à reçu hier les évoques d'An-
noce, de 'Gap et du Mans.
Nouvelles militaires
Comités, Le général Rouvray, commandant la 7' divi-
sion de cavalerie, membre du Comité de la cavalerie, est
nommé, tout en conservant sas fonctions actuelles, membre
du comité d'état-major,
A Tunis. Hier, à la cathédrale de Tunis, magnifique-
ment décorée pour la un service solennel a
été célébré a la mémoire des soldats du IL- zouaves tues
la bataille de Champigay, les 30 novembre et 2 décembre
1870. Le général Itoui, commandant les troupes de Tuni-
sie, tons les officiers de la garnison et les autorités civiles
6taient présents à cette cérémonie, qui a èti fort impo-
saute.
FAITS DIVERS
LE DÉFAUT DES «JOYEUX»
Uns bigarra
Une foule inquiétante et tumultueuse ;se pressait
hier, vers midi, aux alentours de la gare de Charea-
ton. Rôdeurs, temoes en cheveux, avinés et hurlant
d'infâmes chansons, sortaient des bars, des boutiques
de marchands de vin et affluaient vers la gure où de-
vaient s'embarquer pour Marseille, à une heure, les
recrues des bataillons d'Afrique, les « joyeux ».
Les deux tiers des convoqués s'étaient massés 3:8-,
sez docilement et avaient pris une formation régu-
lière. Les autres restaient mftlés aux amis suspects
qui les avaient accompagnés; Des gendarmes à che-
val déblayèrent la place. Toutes les recrues se trou-
vèrent entiu rassemblées; escortées par une compa-
en armes, baïonnette aU^canon, elles furent di-
rigées stir la gare d'Alfort.
Des colloques s'établirent entre quelques-uns dos
« joyeux N et les individus dont la cohue leur faisait
cortège. Ces derniers tentèrent de, pénétrer dans les
rangs et fuirent repoussés à plusieurs reprises. Les.
abords de la gare d'Alfor.t étaient gardes par la gon-
darmerie. Avant que les gendarmas passent interva-
wir, les rôdeurs assaillirent les soldats et les agents
qui encadraient la troupe des « joyeux v. Armés de
pierres et de bouteillers, ils se ruèrent en avamt; les
agents dégainèrent. Une 'mêlée furieuse s'engagea.
Lo commissaire do uolico d'Alfort accourut avec
de nouveaux agents il fit rentrer les baïonnette
dans les fourreaux et parvint rétablir l'ordre. Quel-
ques agents avaient cté malmenés; aucun n'était sé-
rieusement blessé. Un journalier, demeurant rue de
l'Union, à Alfortville, Léon Bazile, avait reçu sur la
tète un coup de plat de sabre 'qui avait laissé sur son
front un sillon sanglant.
De nombreuses arrestations avaient été opérées
deux seulement ont été maintenues.
LE DOUBLE ASSASSINAT DE SAINT-LEU-TAVEnNY
11 est aujourd'hui prouvé que, deux jours avant la
meurtre do Mme !Ciller et de sa bonne, deux indivi-
dus qui ne sont autres que Hoffmann et son Com-
plice Cleré dit Cresford, arrêté à Londres, s'étaient
rendus en nacre au Petit-Noyer à Saint-Leu, et
avaient été reçus par la rentière.
Le cocher qui les conduisit a été retrouvé. Il avait
remarque le soin que ses clients prenaient de cacher
leur visage.
L'intention des deux bandits, en se rendant chez
Mme Kilïer ce jour-là, était de la tuer; ils ne purent
mettre leur projet à exécution à cause -de l'arrivée
inattendue d'un marchand do légumes qai visitait
la rentière de loin en loin, ainsi que l'a démontré
Enfin, la Sûreté 'ayant appris qu'après le crime
Hoffmann avait déjeuné rue des îlécollets, y a pro-
cédéàuna perquisition;
Des lettres compromettantes et tout- un attirail de
cambrioleur ont été saisis.
Les deux assassins ne tarderont pas à être livrés
aux autorités françaises.
APACHE ASSOMMÉ PAR SON CLIENT »
Voilà un client qui va m'offrir son porte-mon-
naie, je sens ça
Léon Lamy, repris de justice voué à l'attaque
nocturne, après avoir fait cette déclaration à deux
amis, au coin du boulevard Barbes, s'engagea sous
le viaduc du Métropolitain et se campa devant nn
employé de commerce, M. Joubert, qui passait, don-
nant le bras à sa femme.
Allons Ton porte-monnaie, ta montre, et yite
Lamy oeuvrait un couteau à ,virole. M. Joubert
asséna un coup de canne sur le crâne de Lamy, qui
'chancela; un second coup le jeta sur le pavé. Des
gardiens de la paix, attirés par les cris d'effroi de
Mme Joubert, vinreat relever Lamy.
Il est mort constatèrent-ils.
M. Joubert, qui était en état légitime défense, a été
laissé en liberté. Le cadavre de Lamy a été trans-
porté il la Morgue.
UN DRAME AU POSTE
A boire Un peu d'eau, par pitié J
D'un ton lamentable, un camelot écroué au poste-
de la rue Ramponncau demandait un verre d'eau.
'Un gardien se laissa émouvoir: il prit une carafe, un
verre d'eau et ouvrit la porto: du violon. Le camelot.
s'élança, le renversa d'un coup de tête dans la poi-
trine et continua à lé frapper à coups do pied. D'au-
tres gardiens intervinrent, l'un d'eux fut aussi jeté
bas et frappé avec une violeuce sauvage. Il fallut
cinq, hommes pour maîtriser le forcené que M. Bon-
nard, commissaire de police, a envoyé au Dépôt.
le DROIT D'ASILE
Trois garçons boulangers ont brise, Coups de
pierres, hier, à six heures du soir, les glaces de la
devanture de la boulangerie Mercsse, 9, boulevard
L'un d'eux, Maurice Monteil, a pu être arrêté par
les gardiens de la paix. Ses deux compagnons ont
réussi à se réfugier à l'intérieur de la Bourse du tra-
vail, sur le seuil de laquelle les gardions de la paix
ont dû s'arrêter.
LA MORT DU CHIFFONNIER
Hier matin, à l'aube, des gardiens de la paie, pas-
sant boulevard de Clichy apercevaient sur le trottoir
un corps inerte. Ils s'approchèrent.
C'était un vieux chiiî'onnicr qui gisait inanimé prés
d'une boîte d'ordtïres renversée, serrant encore son
crochet dans sa main crispée.
Le pauvre homme, qui se nommait Antoine Sau-
variou, et était âgé de soixante-dix ans, avait suc-
des actions troubdes et même s'en amuse, mais
prend grand soin de ne jamais risquer d'y trem-
per. On est honnête homme.
Mme Christine ne se démentit pas, durant les
jours qui suivi vent le logis devenait le temple
de la'bonnc harmonie.
Un matin, elle embrassa Catherine, qui n'eut
p.as le loisir de se dérober 11 l'assaut de cette
caresse imprévue. lie cessait de déplorer
l'absence d'Antoine, comme si elle lui eàt des-
tiné une autre embrassade.
Antoine écrivait que les Pyrénées lui parais-
saient fort belles et représentaient à ses yeux
la vaillance de la nature, car elles s'écroulent
de toutes parts il y voyait pourtant la monta-
gne « humaine » où l'habitation esWouce et il y
proposerait le voyage de noces, s'il ne savait
bien qu'à tout Catherine préférait la maison
normande. Là, ils seraient vraiment heureux-
Mais il s'attristait d'une séparation qu'il avait
espéré plus' brève. Son riche client s'obstinait à
vouioir finir dans ses mains.. Le jeune médecin
qui tenait sa place, dans son cabinet à Paris, le
rassurait pleinement toute son inquiétude,
c'était l'isolement de Catherine dans la maison
aux pièges il ne croyait pas pouvoir songer au
retour avant une semaine.
Catherine, de son côté, ressentait plus que de
la tristesse une anxiété la pressait, qu'elle'ne'
s'expliquait point. C'était comme l'avertissement
secret d'une chose grave, qui allait arriver, qui
déferait son bonheur si laborieusement cons-
-truit. Elle répondit à Antoine
-Il me semble que bientôt vous vous éloi-
gnerez de moi. Je voudrais t'avoir seulement
rêvé l'impression que laisse un mauvais rêve
va s'effaçant, celle qui fait mon tourment est du-
rable. C'est un pressentiment très douloureux
j'ai beau le combattre, je, ne peux le chasser.
Le temps suivit son cours, on entra dans la
semaine dont la dernier jour ramènerait le
voyageur. Catherine observa tout à coup, en
combé it une congestion causée pàf le' froid. Sou ca-
àCGIDEST b'AtJTOMOBttS
Un automobile conduit par son propriétaire, M.
Henri Pointe!, constructeur,, a bute, hier après-midj,
par suite d'une fausse manœuvré, contre lo trottoir
du pont de Tolbiac.
M. Pointeî, projeté à terre parla violence du choc,
s'est cassé le bras gauche.
Deux de ses amis qui avaient pris place dans la
voiture sont sortis sains et saufs de l'accident.
Lorsqu'on désiré vendre ses bijoux ou pierres fines,
on a toujours le plus grand intérêt à ne s'adresser,
qu'aune maison sérieuse; mais, en pareil cas, on
est souvent fort embarrassé. Voici un moyen très
pratiqne doyéz d'abord ce que l'on vous offre, et,
ensuite, allez vous adresser à Dusausoy, joaillier, 4,
boulevard des Italiens (téléphone -815. M). Vous y
trouverez également un très grand choix d'excellentes
et fort remarquables occasions dignss de l'attention
des personnes soucieuses de leurs iatérêts.
CAMBRIOLEURS ÉTaiLLÉ3
Deux cambrioleurs, agéa l'un de vingt-cinq et l'au-
tre de vingt-huit ans, ayant réussi se faufiler, hier
soir, dans, un immçubî.o. du boulo.vard des Capucines,
allaient pénétrer dans une. chambre de bonne,, lors-
qu'ils furent surpris par un locataire qui donna l'a-
Des Voisins, le concierge do l'immeuble et quelques
personnes attirées parles cris accoururent, s'empa-
rèrent des deux cambrioleurs, auxquels ils infligèrent
une dure correction avant de les remettre nux mains
de gardiens de la paix qui los conduisirent au poste
de police, d'où ils ont été transférés au Dépôt quel-
ques heures plus tard.
A. Magno
PAS DE DESSERT COMPLET SANS L'EXQUISE
Me/user les Imitations.
HOTEL DE VILLE
Le conseil général, dans sa. séance d'hier, s'est
plaint, à son tour, da retard apporté par le ministre
des travaux publics dans l'étude do la réorganisation
du réseau de tramways de Paris et du département
de la Seine. Sne la proposition du président de la
commission mixte, M. Léon -Barbier, l'administration
•a été invitée faire toutes démarches utiles auprès
des pouvoirs publics pour obtenir, à bref délai,'la
réalisation de ces transformations.
On'3, de même, à l'exemple du conseil municipal,
pris une délibération en faveur du maintien des
droits acquis du personnel actuel des Compagnies, et,
par-un second ordre du jour, on a prescrit que le
recrutement du personnel futur devrait so faire par-
nii les ouvriers et employés aujourd'hui occupés par
les sociétés exploitantes.
Parmi les crédits votes francs pour la
construction d'un pont entre le pont do Conflans et
le pont des Magasins généraux 500 francs pour -la
foire de Paris 03,090 francs pour diverses couvres
,NI. fait émettre un avis favorable au pro-
jet de création d'un nouveau canton, dont Colombes
serait le chef-lieu.
Aurons-nous bientôt un corps de sapeurs-pompiers
pour la banlieue V M. Trézcl déclare, un tel recrute-
ment urgent et indispensable, tandis que le secrétaire
général de la préfecture de police estime qu'il, n'y a
point de péril en la demeuré il suffit de l'appel du
maire ou du commissaire de la commune. pour que
les pompiers de Paris accourent sur le lieu:de l'in-
cendie. Néanmoins, la question, actuellement défé-
rée aux communes intéressées, suivra son cours.
Séance mercredi prochain.
Pierre des Isles
HjjyKto* HhtnoQOr. 225 lit. I f\n tout iioy*. rendu toutii(-nrn France.
NOTES D'UN CURIEUX
Il y a eu hier, à l'hôtel Drouot, ce qce l'on a cou-
hune d'appeler un prix sensationnel. Dans une vente
d'objets d'art de la Chine et du Japon qui, jusqu'ici,
se poursuivait assez languissamment, une grande
statue dô la dëosse Kouan-Yin, déesse de la miséri-
corde, a été payée 33,000 francs. L'attitude en était
si juste, la souplesse si nonchalante, l'abandon si
noble, que la grâce suprême du geste et de la posa
tout entière enveloppait d'un charme indistinct le
visage doux, pensif, maia sans vraie bi-autô. -Quant
àla matière, la nature en restait incertaine ou eût
dit une sorte de carton dùïci patiné- do vieux ors
éteints. ̃•"̃̃
Après cela, les autres enchères seront fades. Citons
pourtant, il la même vente, une grande statue do la
même déesse, représentée sous una autre forme, cette
fois, une statue de Kouanyin aux mille bras, en
bois laqué et doré, qui a fait 1,114 fi- et celle d'un
Dieu terrible il trois têtes (Kongoya-Scha? ?), petit
bronze japonais, patiné et doré, dont on a donné
•3,800 fr.
Dans les salles voisines, none¡ relevions le prix de
1,900 fr. mis à un Bréviaire imprimé à Uzès, au
quinzième siècle, pnr Jean du Pré, de Lyon, exem-
plaire sur vélin aux armes de l'évêque d'Uzés; le
prix de 1.000 fr. payl, pour une Bible genevoise en
2 volumes in-8°, de 1554, sous reliure ancienne: et
celui de 530 fr., pour une épreuve de 1er état de l'hal-
lucinant portrait do Victor Hugo par Rodin.
L. R.
TREFLE
CHJMJW TPONAOX
L'AFFAIRE nOGHEFOET-NICLAUSSE-KELLETAN
La neuvième chambre a fendu, hiver, son ju-
gement dans le procès intenté par M. Niclausse,
fabricant de chaudières, à M. Henri Rocltefort.
On sait que le directeur de V Intransigeant,
affirmant que M. Niclaussft n'avait été qu'ac-
cessoirement mis en cause dans la campagne
de défense nationale qu'il dirigeait contre lé mi-
nistre de la marine, revendiquait le droit d'être
traduit en cour d'assises et d'y faire la preuve
des faits par lui avancés.
La neuvième chambre lui refuse ce droit. Le
grand principe judiciaire de l'indivisibilité n'est
plus qu'un mylbe, le tribunal admettant que le
simple particulier, même lorsqu'il est indivisi-
blement lié à l'accusation portée contre un fonc-
tionnaire, a le droit de faire appel à la juridio-
tion correctionnelle où la preuve n'est pas ad-
Le tribunal se déclare donc compétent. Inu-
tile de dire qu'appel va être fait imliaédiatement
de ce jugement.
Mme Christine, les-signes d'une appréhension
très vive. Elle en chercha la cause Ce coup
mystérieux de la' destinée qu'elle redoutait se-
crètement ne pouvait lui venir que de celle
femme, comme lui étaient venues, depuis quel-
ques mois, toutes les traverses de sa vie. L'in-
truse auràit-elle préparé quelque nouvelle traî-
trise dont l'effet menaçait de manqrer ? Etait-ce
le dépit qui l'agitait si fort ? Elle allait et venait,
nerveuse, par le logis. Catherine, le deuxième
jour, l'entendit qui gourmandait durement le.
valet de chambre, ce Germain qui avait vu sa
jeune maitresse grandir et luirestàitdévdué.
Elle lui reprochait de ne pomt remettre exacte-
ment le courrier de la poste sa négligence de-,
vait égarer des lett,res. Mile de Longpré traver-
sait en ce moment le vestibule, la grondeuse
s'interrompit brusquement et rentra chez elle.
Catherine regarda Germain.; une mauvaise
lueur s'allumait dans les yeux du vieux servi-
teur. Il avait été sans cesse molesté par la nou-
velle maîtresse et n'ignorait pas qu'elle le ferait
chasser.
L'après-midi, comme de coutume, Mlle de
Longpré se tint dans le petit salon. Mme Chris-
tine y vint, n'y resta qu'un moment, .puis y ren-
tra, sortit de nouveau elle ne savait plus de-
meurer en place. Catherine songeait; elle ne
pouvait guère douter que toute cette extraordi-
naire émotion n'eût la lettre perdue pour cause.
Mme Christine reparut encore et, cette fois, se
laissa tomber dans un-fauteuil, à bout de forces,
s'abandonnant accablée.
C'est que, en effet, elle se sentait perdue. Le
matin, un billet de Nucourt lui était arrivé elle
s'apercevait, en le lisant, qu'il faisait-suite à un
autre qu'elle aurait dû recevoir la veille, qu'elle
n'avait pas reçu, qui, presque certainement,
avait été soustrait. Plus elle y.. pensait, plus; se
confirmait le soupçon qu'elle-avait tout d'abord
porté sur le domestique. çet
sait
NOS ArtïlSÏES AU PALAIS
Loin il y acte la coupe aux lèvres.
Mlle Rachel de Ruy, la capiteuse artiste lyri-
que, dont on n'a pas oiibliô les reconstitution
de riiiâtoire de la: chanson au'5c Math tifiris, à la
Bodinièrei etc.* ne fut point sans l'apprendre
quelque peu à ses dépens. ©
Mlle Rachel de Ruy eut le bonheur, un jour,
de plaire à un directeur de théâtre; de là à être
engagée, il n'y a qu'un pas. Dès le lendemain.
le directeur en question écrivait de sa plus belle
plume « Mademoiselle » puis ce fut « Chère
mademoiselle », puis « Belle reine 0, puis « Belle
amie ».
Je ne puis, belle amie, vous dire dans quelle im-
pression je suis vous en ririez peut-être, ce que je
ne veux pns. Mais elle me fait plutôt peur.
Voulez-vous, de- vos belles mains de reine, m'en-'
voyer un mot, aux Capucines, me disant l'endroit
qui vous conviendra le mieux pour nous rencontrer
entre quatre heures et demie et cinq heures, et ce
sera avec un profond plaisirque je m'y rendrai, mais
«ailleurs qu'à mon bureau où, du reste, on est trop
dérangé!
Dans cette attente, belle amie, je me mets àvos
pieds et resté tout vôtre.
Mlle de Ruy envoya le mot de ses belle
mains eU'on convient d'un engageraeut de deux
moins aux Capucines, moyennant 1,200 francs
par mois à partir du 20 novembre et 10 fr. par
jour d'indemnité d'octobre il ses débuts.
Oncques ne s'engagea sous meilleurs auspi-
ces et pourtant hille de Ruy ne débuta point et
ne fut point payée. Elle assigna alors son direc-
teuren payement de 180 francs d'indemnitée
dues avant le 20 novembre et de 1,200 fr., mon-
tant du premier mois.
Le directeur riposta en 2,000 francs de dom-
mages-intérêts, l'inexactitude aux répétitions
de Mlle de Ruy l'ayant, dit-il, obligé de se sé-
parer d'elle.
Ni le tribunal de commerce, ni la 5° chambre,
hier, n'ont adopté cette manière de voir le di-
recteur est condamné à payer à Mlle de Ruy
1,380 fr., soit l'intégralité de la demande.
Mes Charles Lambert et Justal se présentaient
pour les parties en cause.
Epilogue de l'affaira de Cluses
Annecy. Le délai de pourvoi-en cassation des
frères Crottiez a expiré ce matin sans qu'ils en aient
fait visage.
Dès hier, ils ont tous demande à travailler Henri
a été place aux écritures de l'économat les autres
s'occupent du transport des colis à l'intérieur de la
prison et do travaux .divers..
Gondole chavirée
Venise. Hier'soir, a -causa du brouillard, un pe-
tit vapeur faisant le service entre Venise et l'Ile Bu-
ranu a heurté, près de Murano, une gondole portant
dix passagers. ̃
La gondole a chaviré. Six passagers ont été sau-
vés. Trois cadavres ont été retirés do l'eau.
Paul Bartel
Samedi 3, dimanche 4, lundi 5 décembre, à la
Belle-Jardinière, grande mise en vente de pardessus
d'hiver, complets veston, pantalons nouveautés pour
hommes et pour jeunes gens.* ̃••̃̃̃̃
(Voir aux annonces.)
A TRAVEHS LE5.CÏIÉATHES'
Voilà qu'hier soir, je me suis risqué Mont-
martrc, tout au moins j'ai gravi un des pen-
chants de fa butte, car je me suis arrêté mi-
côte, à la Nouvelle-Athènes. Vous nesavea peut-
être pas ce que c'est que la Nouoeltc-Athènes ?
Non. Eh- bien! c'est une nouvelle Boite, la
« Boîte à Eu' Buffet », la plus endiablée des
chanteuses, qui vous en dégoise avec une verve,
un enthousiasme, une sincérité qui vous trans-
portent d'aise, à cette heure ou il en est tant qui
« daigneut» simplement, et c'est tout! Autour
de l'imprésario, je vois une troupe féminine
d^exquises fantaisistes et un comique qui, je l'a-
voue, me ptait singulièrement, Jules Moy, un
irrésistible, un humoriste de philo-
sophie irontste et conciliante à la fois, un des
hommes qui 'savent le mieux faire rire les au^
très sans jamais rire lui-même.
Le clou de la soirée, c'a été une petite revue
amusante jusqu'au fou rire, du même Jules
Moy déjà nommé, en collaboration, avec un de
nos jeunes confrères, André Barde, un journa-
liste plein de talent, poète à ses heures, qui vous
trousse le couplet comme feu de
joyeuse mémoire. Cela s'appelle « Vingt-cinq
minutes iï arrêt. Duffetl » et cela pétillé d'es-
prit, du meilleur, les allusions y foisonnent,
c'est mordant et parisien en diable, et je vous
jure que la « Petite Revue», bien plus grosse
qu'elle n'en a l'air, vaut, à elle seule, le petit
voyage. F. D.
Matinées d'aujourd'hui:
CKtûoii, 1 h. 1/3. l* GonMrenco de M. Albert Sorel.
20 Marioaudage. 3» Le Jeu de l'amour et dte Aasard.
Châtelet, 2 Il. Monsieur Polichùiella.
Gymnase, 1 h. 8/î. Las Vamnees le Fri-
DijasGt, Il. La Fou d'en face, -Une Aventure 'de la
Clairon, Un Monsieur qui prend la mouche, Horace et
Liline.
Théâtre Trianon, 2 h. Oonfâreaca do M. Charles Sam-
Bon le Ciel et les Précieuses ridicules.
Olympia, 2 h.; Parisiaua, 2 h.; Eldorado, 2 h.; Nouveau-
Cirque, 2 h. 1/2; Girquo d'IIivci1, 3 h. 1:3; Hippodrome»
Bostock, 2 h. 1/2; Cirque Médrano, 2 .h. 1/2. Spectacles
A la Gaîté, à 1 b 1/3 très précise, représentation de
gala des Trente Ans de Xhûâtre au profit de la Maison des
Prcraioré pat'.ïo Ouverture dos Noces as.. Figaro, par
l'orcliestro do l'Opéra, sous-la direction do M. Bd. Mangin.
Première représentation d'Une' Journée à Paris-, de
MM. Auguste Oormaia et Moncousin, musique de M, Jus-
tin Clôrice (Mlios ùi&lerle, Uurty, M. Numà.s). Deuxième
acte de l'Ecole des Femmes (MM. Coquolm cadet, Lcloir,
Miles Alulier, Marie, Lecoato). Fragments d Lphigôiuo
(Mme llose Garon). Deuxiémn acte do Divorçons (Mlle
Yahno, MM. Noblet, Torin. Baron fils, Mlle Morgan).
Ballet de Don Juan, par l'Opéra.
Deuxième partie Première représentation de la Maison
des Comédiens, comédie en vers .de M. Redolsperger, par
Mlle Bartet, Miles Zamnelli, Sandrini, Chastes. M. D.:i-
mas, M. Coquclin cadet, Ni. Fugôro, Mme Jeanne Granier,
Mme Simon-Giranl, Mlle Jeanne Leclcrc, M. Iiaimond,
Mlles Bcrtha Cerny, Jeanne Rolly, Marguerite Devat,
Félyno, Gilda Darthy; M Signoret, Nille Gloo de Mérode,
Mlle Anna Thibaud, MM. Périeaad, Lùranil, Gauthier,
Guyon, Matrat, Rcgnard).
Pourtant, elle voyait encore une chance de
salut. Germain avait remarqué la fréquence de
certaines lettres écrites de la même main et
flairé qu'elles pouvaient lui nuire il manque-
rait petit-être d'audace et ferait tenir seulement
à M. de Longpré le pli fermé. En ce cas, elle
était bien assurée quo- le vieux mari neseper-
mettrait pas de l'cuvrir et n'oserait même en
demander la provenance. Qu'il l'osât; elle le
prendrait de si haut qu'il battrait aussitôt en re-
traite. Mais si ce misérable valet avait rompu
l'enveloppe s'il. en plaçait le contenu à la por-
du maître qui l'interrogerait Qu'est cela?
Une lettre tombée de quelque poche, sans
d'oute. je ne sais.
Alors, tout éclatait. Que disait-elle, cette lettre
maudite? Rien, sans doute, qui pût prouver
qu'elle fût coupable dans le présent. Mais,, si
elle faisait allusion au passé? Nucourt ne se
privait point d'évoquer des souvenirs M. de
Longpré apprendrait donc qu'il avait été joué,
dupé sans vergogne et que, tout simplement, il
avait épousé la maîtresse d'un autre.
M. de Longpré était sorti, appelé à l'étude du
notaire qui allait dresser le contrat; son absence
se prolongeait et avec elle l'angoisse de Chris-
fine. Le timbre se, fit entendre à la porte exté-
rieure de l'appartement; ce ne devait pas être
lui, il avait sa clef. Mais, ne pouvait-il pas l'a-
voir oubliée?. Un temps assez long. s'écoula,
Germain parut: « Monsieur demandait à voir
madame. » Cinq mots éclatant en fanfare sur la
bouche servile. Christiné essaya de se relever
et retomba « Un moment
C'était cela de gagné; mais le moment d'a-
près La machination de l'abominable valet
avait réussi le son de sa voix, sa mine inso»
lente, ne laissaient pas de doute. Il avait tout
combiné, pour que lé premier regard de -son
maître tombât sur la lettre.
coiieoùrs* du Coaseryâtoi-fe, à pleinement réalisé Met
soif, & l'Opéra, les èsplraûees qu'elle avâit fait cou-
8ôtt débutdàfts la tfavûr'tle été très brillant; Sa
voix, remarquablement timbrée et sagement conduite,
son tempérament dramatique et son charme l'ont
admirablement servie dans le rôle de Léonore.
MUe Laute, dont c'était le second début, a beau-
coup plu dans celui d'Inès. Quant à Ni. Affre, sa voix
puissante qu'il assouplit avec tant d'art dans les
passages de tendresse, à M. Noté dont l'organe géné-
reux faittoujours merveille,à MM.Chambon, Gallois,
excellents dans les rôles de Balthazar ot de don Gas-
pard,.ils ont amplement partadij le succès de leurs
jeunes camarades.
Dans 'le divertissement du deuxième acte, Mlle
Zambelli, qui faisait sa rentrée après un léger acci-
dent Mlle Sandrini, Mlle Vangœthen ont été l'objet
de très vifs applaudissements.
Mme Loubet assistait à la représentation dans la
loge prosideaticlle.
La Comédie-Française inaugure aujourd'hui ses
soirées d'abonnement par Notre Jemtesse, la pièce
nouvelle de M. Alfred Capus.
L'anniversaire de la naissance de Racine sora-célé»
bré le,'21 décembre par la reprise à'Iphigénis, avec
Mlle Bartot, dans le.r'ôle d'Iphigénie.
Le SDOctacle sera complété par la première repré-
sentation -d'une comêdio-à-propo'9,' en une acte, en
prose, de M. Serge Basset, dont'les rôles ont été dis-
tribués à MM. Leitner, Fenoux, Louis Dclaunay,
Gribouval et Mlle Fayolle.
L'Opsra-Comique reporte au lundi 5 décembre la
répétition générale du Vaisseau Fantôme, dont la
première aura lieu le mercredi 7.
Lundi, représentation populaire à prix réduits avec
location Louis.
M. Oani'.llo Saint-Saëns, retour de Milan, où il
vient d'assister au triomphe de son Hélène, s'occupe
activement des répétitions de cet ouvrage à l'Opéra-
Comique. Avant-hier, on a répété tout l'après-midi
au foyer. sous la direction de l'auteur, qui accompa-
gnait lui-même au piano; aujourd'hui, nouvelle ré-
pétition.
Les indiscrétions que nous avons pu recueillir
nous permettent d'annoncer que l'illustre maitro se
montre tout à fait enchanté de ses interprètes; Mlle
Mary Gardon notamment sera une Hélène exquise et
M. Clément un PAris charmant. M. Carré, d'ailleurs,
apporte, parait-il, un soin particulier a monter la
belle o;uvre de M. Saint-Saëns.
A l'Odéon. Des pourparlers sont engagés mitre M.
Camille de Sainte-Croix et le célèbre comédien-direc-
teur Burbohm Tree, pour la représentation, à Lon-
dres, d'Arniide et Gildis.
Le Gymnase annonce irrévocablement les neuf der-
nières de son grand succès. Le Friquet, avec Mlle
Polaire, ne sera plus joué que jusqu'au mercredi 7
décembre inclus, avec deux dernières matinées: celle
d'aujourd'hui jeudi et celle due dimanche prochain.
Aux Variétés, ce soir, représentation de Mon-'
sieur da La Palisse.
Demain vendredi, le Petit Dite.
Communiqué
M. Antoine, qui était très enroué depuis plusieurs
jours et qui n'avait pu donner la répétition générale
du Roi Lear qu'au prix d'un grand effùrt, s'est trouvé
dans l'impossibilité de jouer hier soir, et les méde-
cins l'obligent à quarante-huit heures de repos com-
plet.
Là première représentation du'jRo* Lsar est remise
à demain vendredi.
Ce- soir :Z« Main de Singe, DisciPline, Asile de
Le vendredi,!) décembre aura lieu, au théâtre Sarah-
Bomhardt, une très belle matinée au bénéfice de
l'oeuvre « Misère A cette occasion, deux premières
jeprésentations un opéra italien inédit de M. Oan-
diolo, Les Ténèbres, avec Mme Mauger, Mlle Andral,
lf. Fernet, M. Ferval.
ilne soirée ci Rome, de Mme de Courpon, avec M.
Dauvillier et Mlles Nieth et Tugot.
La partie concert c-t assuréo par Mme Héglon, M.
Casset, M. Paul Mounct, Mlle R. du Miml, Mme
Gorville-Rcache, M. Rameau, MM. Octave Pradels,
Fragson, Maurel et Dufort.
A l'occasion de la 300o d'Une Nuit de Noces, MM.
Richemond, Kôroul et Barré ont fait remettre fr.
pour la représentation donnée aujourd'hui, iz la
Gaité, par les Trente An3 de Théâtre.
Matinées de dimanche prochain:
Opéra-Comique, Le Jongleur de Noire-Dame et la
dit régiment.
Variétés. hlonsicur da Li Palisse.
Antoine. La Main de Singe, 'Discipline, Asile de
Nuit.
Odéon, Vaudeville, Gymnaso, Nouveautés, Renaissance,
Gatte, Sarah-BetnliftrcU, Palais-Royal, Porte-Sal.it-Martin,
Ambigu, Athénée,. Bouffes-Parisiens, Folies-Dramatiques,
Chtny, Trianon. Déjazet: mêmes spectacles qu'a le soir.
Conservatoire. Deuxième concert do la Société des
Concerts. Programme Symphonia en la majeur n» 7
(Beethoven). Cantate pour tous les temps (Bach), par
Mlle Mary Garnior et M. Clark. Concerto en mi bémol
pour violon (Mozart), par M. Jacques Ttiibaud. Frag-
ments de (ïiosutfoU'tte (Cliabrier), par Mile Mary Garnier.
MM. Cazencuve et Clark. Ouverture d'Obéron (We-
ber).
Glvàtelet. Huitième nnneert Colonne, sous la direction
de M. Pierné. Programme: Symphonie pastorale (Bee-
thoven). Deuxième Concerto pour piano en sol mineur
(Saiiit-Saëns), exécute par M. Victor Staub. Prélude,
Choral et Fu^ue (César Franck), orchestres par M. Piernè.
-r- Cantate pour tous les temps (Bachj, réalisation du con-
tinuo par,Ni. Gédalge; soli Mmes Augucz (te Montalant,
Deville, MM, Cornubort et Daraux;
Nouveau-Théâtre. Septième concert Lamouroux. Pro-
gramme Ouverture à'Alceste (Gluck). Symphonie écos-
saise (Mendelssohn). -Trocs Préludes (Mme Rita Strohl).
Concerto pour violon (Beethoven), par M. Lucien Capot.
Chasse et Orage des Troi/ens (Berlioz). Deux Danses
hongroises (Brahms).
Folios-Berbère,, Olympia. Scala, Parisiana, Eldorado,
Moulin-Rouge. Nouveau-Cirque, Hippndromo-Bostock, Cir-
que d'Hiver, Cirque Medrano, La Cigale. Spectacle
divers.
On nous télégraphia de Vienue
MraeCalvc, la célèbre cantatrice parisienne, a été
atteinte d'nne nouvelle- crise d'inllammation intes-
tinale, au moment où elle sa préparait à aller don-
ner un concert. ̃•̃'̃••̃
SPECTACLES DIVERS
Ce soir
A Parisiana, la revue Satyre. Bouchonne, avec
Fragson, Maure]. Vilbert, Mmes Lucy Joussct, Dcr-
miny, Esther Lekain.
-Au Moulin-Rouge, à neuf heures L2 Revue.
Dimanche prochain, la Boîte à Fursy fera .relâche.
Marguerite Deval, Fursy et leurs camarades sont
appelés, à Rambouillet, par un châtelain richissime
ce n'est pas M. Loubet qui s'offre le luxe de
donner ses invités le programme si spirituel et si
amusant de la Boite.
Le lendemain lundi, évidemment, réouverture et
reprise des représentations qui ont en ce moment un
si grand succès.
Christine prit honte de sa défaillance, son or-
guet! se révoltait; se pouvait-il donc qu'elle fût
si aisément abattue? Aussi bien, de quoi al-
lait -elle s'alarmer? M. de Longpré demandait à
lavoir, est-ce que ce désir ne lui était pas ordi-
naire ? Le vieux mari ne le témoignait que trop
souvent. Et puis, que sert de craindre? Né-
tait-elle plus capable de résistance? Avait-elle
cessé d'être elle-même? Le meilleur, dans un
pareil danger, n était-ce pas de prendre l'offen-
sive? Il allait peut-être t'accuser, montrerses
preuves; il dirïit a Les niez-vous ?» i
Elle ferait mieux que les nier, elle les défie-
rait. Ne savait-elle pas bien comme il était fai-
b !e et comme il buvait le mensonge? Elle joue-
rait la colère et, quand elle l'aurait réduit lui-
même à la peur, elle expliquerait, elle plaide-
rait.
Résolument, elle se dressa trop tard. La
porte s'ouvrit, M. de Longpré parut sur leseuil,
il tenait le papier et ie froissait dans sa main il
voulut parler, sa gorge serrée s'y refusa, ne
rendit qu'un son rauque, il chancela, Catherine
courut, le soutint, le fit asseoir. Elle le regar-
dait, épouvantée; il lui semblait le revoir, tel
qu'il était deux ans auparavant, une ruine hu-
maine encore vivante n'ayant plus les appa-
rences de la vie, livide, les traits convulsés, les
yeux hagards, il se débattait, au fond du fau-
teuil, essayait en vain de se relever, jetait le
bras en avant, sa main tremblante serrant tou-
jours le papier. D'un effort qui semblait la dé-
chirer, il arracha de sa bouche des mots d'a-
bord mal articulés, enfin plus distincts « Elle
m'a trompé i »
Sa voix se trempait de larmes et redevint si
faible qu'on ne l'entendait plus qu'à peine; il
répétait -comme en un vagissement d'enfant:
« Elle m'a trompé. Elle m-a trompé. »
Cliristine, debout, était muette,- mais ne flé-
chissait point.et, le front haut, regardait le la-
mentable spectacle. Elle n'avait pas prévu ce
auteurs Scala (4 Fleur de Peau) Vendredi.
francs. Samed if 4,673 fr. 5f>. Dimanche, mati-
née, francs; soirée 4,^0 "fran'es.
C«schiffres disponsentdetoutcommontaired'aatant
que ce théâtre-concert n'a pas cru devoir, ainsi qu'U
est parfois d'usage lorsqu'on tient ua gros succis,
majorer le prix de ses places.
Dranem, Sinoel, Gosset, P. Clerc, Dona, Mistia-
guett. Angèle Morcau, Stelly, autant de noms ap-
plaudis chaque soir à l'Eldorado par le fidèle et tou-
jours plus nombreux public qui fréquente ee con-
cert.
Aujourd'hui, à deux heures, matinée à prix ré-
duits avec cette excellente troupe d'ensemble, ainsi
que Repopulation et Lavatory, deux fort amusants
vaudevilles.
La Société de secours mutuels des artistes lyriques
organise pour lundi prochain 5 décembre. avec le
concours des étoiles de nos concerts parisiens, une
matinée de gala, qui sera donnée à l'Eldorado au pro-
fit de la coisse de retraites.
Le prochain diner de l'Association dos secrétaires
généraux des théâtres et concerts de Paris (Mille Re-
grets) aura lieu lundi 5 décembre, sous la présideace
de M, Georges Lcygucs.
La «Boucle de quatro heures et demie à sept
heures, fi va o'oloektea, toboggan, attractions diver-
ses, Aïsa-Aouahs, derviches tourneurs, orchestre de
quarante musiciens.. Entrée 1 franc.
Ce soir, au Cirquo-d'Hiver, changement de specta-
cle, débuts de la Voyante, des Nesadsons, du trio
Revelton (gymnastes), des acrobates Kri-PIc-Ber,
des danseurs russes Malatzoffet du jongleur japonais
Gen-gi-ro.
Un grand événement aura lieu demain soir ven-
dredi à la Gaité-Rochochouart qui donne pour la
rentrée de Mlte Lise Fleuron au concert après une
longue absence, un opéra-bouffe inédit de M. Bonis
de Charancle, musique d'Emile Bonnamy. Cette
pièce, nous dit-on, est un véritable bijou dont l'his-
toire, que nous conterons un jour, est des plus co-
casses elle a pour titre le Néophyle.
Counlry Girl, l'amusante opérette anglaise, sera
donnée à l'Olympia aujourd'hui jeudi, à la matinée
réservée aux familles. Au programme, le parodiste
Littlo'Pich, la divotte Ltfcettc de Verly, Hermany et
son Motodog ainsi que toutes les attractions du soir,
Musée Grèvin. Les Catacombes. Au cinémato-
graphe Episodes de la guerre russo-japonaise. In-
1 cillent anglo-russe Hull.
Théâtre Grévin. En matinée, a trois heures, et
le soir, à neuf heures, Clara Soleil.
A la matinée de cinq heures, première de La Re-
vue de Claudine, fantaisie de Lucien Boyer. Les
de Violette.
PETIT COURRIER
On demande, a la Cigale, de jeunes et jolies femmes
pour petits rôles. S'adresser do deux quatre heures à 5k
ftlaader, régisseur général.
M. Léon Petitjeana lu hiorsoir.dans an-cadre restreint,
la pièce Serge le Cosaque, qu'il vient d'écrire en collabo-
rahon avec M. Emile' Durer. Lesujct aintàrussêles auditeurs
quï'ont applaudi chaleureusement à plusieurs passages. Les
auteurs organisent, pour la semaino prochaine, une lecturo
générale do Serge le Cosaque par des artistes on renom.
Nicolot
vieillir. Frênes donc tous leo jours deux:
drKflrdes da THYROÏDINE iBOUTV at votr tailla
roagera oa redùviendra svelte. Le flacon de
60 dragées est esvédié franco par le laboratoire,
1, Rue do
•Ï'BAITEMCHT ItïOFF£tISIF ET ABSOLUMENT CERTAIN)
«Boa Avcir aoia do t'en spécifier Tbyroidino Bocty. i m»
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A Paris: 10, rue Pinel. Postières
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SPORT
COURSES A AUTEUIL
Jeudi ̃ décembre
Les courses commenceront à 1 Il.
NOTES
Le prix Georges Brinquant sera le. clou de 1%
réunion, au point de vue de l'importance de
l'allocation.
Xénophon II est partant douteux.
Sma Matteo et Caleb sont très indiqués pour
les autres épreuves.
Je vois Adieu Amour et Le Chanoine, qui ont
déjà fini ensemble dans le prix du Calvados.
Le prix du Taillis semble circonscrit entre
Montjoie et Gétion.
Eguzon débute en steeple dans le prix Rega-
lia. Je préfère Emile, plusieurs fois victorieux à
Auteuil, et surtout Clicqttot.
Dans le prix de Décembre, Acte se trouve
dans un cas litigieux en son absence, je verrai
Frisquet ou Apanage, et Marigbld ou Cynique
dans le prix Glycine.
Nos pronostics
Prix ,du Calvados. Adieu Amour, Le Chanoine.
Prix du Taillis. Montjoie, Gefwn.
Prix G. Brinquant. San Matleo, Caleb.
Prix Regalia. Clicquot, Xiphtas Il.
Prix de Décembre. Frisquet, Apanage.
Prix Glycine. Marigold, Cynique.
NOUVELLES SPORTIVES
Nordenskjold a été acheté par M. Marino Clado au comte
de Pourtalès.
Une rente de pur sang aura lieu au Sporting-Frai>çaiS
de Neuiliy, le mercredi 7 décembre.
Fontangy
AUTOMOBILISTE
Depuis quelques mois, la passavant qui, constatant
l'origine française de la voiture. permettait aux chauffeurs
d Alsace- Lon aine de passer la frontir-ro sans aucune for-
malité a été supprimé par une réglementation nouvelle.
Actuellement les automobilistes alsaciens sont obligés,
pcur passer la frontière, de déposer une somme da 50 fr.
désespoir, son plan de défense en était renversé.
A quoi bon se défendre? Il ne cessait point sa
plainte enfantine « Elle m'a trompé Elle m'a
tnompé! Et chaque fois qu'il l'exhalait, un
mouvement involontaire soulevait les épaules
de l'intruse. Le mépris ne se déguisait plus sur
ce dur visage. Et c'était encore trop donnera
l'impuissance du vieil homme tant de misère
ne méritait que la pitié. Pourtant, réduit à ce
piteux état où il se faisait voir, il gardait encore
la pensée de la justice à rendre, continuant de
serrer le billet; la preuve s'incrustait dans sa
main. Que pouvait-il faire, le pauvre sire1 Les
larmes le suffoquaient; il eut un violent haut-le-
corps, puis un long râle, et se renversa, les
yeux fermés.
Catherine le saisit dans ses bras elle l'appe-
lait, le suppliait « Mon père, revenez à vous »
Ses yeux se rouvrirent, un sanglot le soula-
geait sa tête, qui ne se soutenait plus, roula sur
le sein de sa fille et il demeura là, le visage
enfoui; il avait trouvé le refuge. Il semblait
s'apaiser, mais elle savait trop bien que sa
douleur restait la même, car il parlait entre
deux sanglots Kate, ma chérie, j'en mour-
rai n
Et ce n'était pas une parole vaine; cela Cathe-
Fine le savait encore. Pour qu'il lui donnât, à
elle, sa fille, le cruet'spectacle de son abaisse-
ment,il fallait bien qu'une passion aveugle l'éga-
rât, sans que jamais on pût espérer le retour.
Rien n'existait plus au monde pour lui, que
cette femme; elle l'avait trompé, il devait se
séparerd'etle; et,il l'avait dit, il en mourrait. Ou
bien tl descendrait à la dernière faiblesse, il lui
pardonnerait et retomberait dans ses mains;
alors quelle ignominie! Et Catherine songeait;
elle verrait ou cette triste fta, ou cette vie misé»
Fable .• ;̃ x '̃
\A smvre.) f'KVL PERRSÈ
•••
Cas qataeBis avons en vas.
POtinQUOi L.\ FRAKCË N1 AURA PLUS DE MISSIONNAIRES
JJOsservatore romano publie l&'fiotc suivante
.11. Combes, la séance ûb la Chambre des députés dit
novembre; rappela que 'lorsque le Parlement cul re-
toutes les derrniaacs d'autorisation prcssntceis par
les divers instituts religieux Capucins..Dominicains ou
Franciscains, ils la rononvèlwùiii cil KK*>3 pour côhsyrTô'r
en France quelques nsniscns duns le but de fournir des
missionnaires en Orient et en Extrôinc-Orieiït, ajoutant
qu'ensuite ils la retirèrent sur l'ordre du Saint-Siège.
Nous prouvons déclarer à ce sujet que la nouvelle de-
mande d'autorisation fut présentée parles religieux susdits
sur le conseil riHtiré du ministre des affaires éU'aîigères et
que le Saint-Siigo consulté se trouva dans la nécessité
de la déconseiller uniquement à cause des
conditions inaccïplables imposées par ie gouvernement.
L'Informe
NOS INFORMATIONS
Température
La pression continue à sa relever dans l'ouest de
du continent, et
En un ciel nuageux est probable et la teiû-
pàratuta va sa relever.
Hier, a. Paris, temps couvert. Thermomètre, 8°.
Baromètre, 707 îarn.
Calais. Thermomètre -J- 7«. Vent N.-O. fai-
Le Havre.- Thermoméue Vent O. fort.
Mer agitée. Temps couvert.
FAITS DU JOUR
A la mémoire de Paul de Cassagnac. Les
amis dû notrc regrette eonfroro M.Paul de Cassagnac
ont pris l'initiative d'organiser en sa mémoire une
réunion, qui aura lieu le dimanche' 4- décembre, à
uno hcure et demie très précise, salle de la- Ter-
rasse, 74 et 76, avenue de Grande-Armée.
M. le comte Branicki, dôlivp;u.o générai des comité
impérialistes, a été désigné par eux pour y prononcer
l'cloge funèbre de M. l'aul de
Les personnes qui désireraient s'associer il. cotte
manifestation peuvent demander des invitations ,eu
s'adressant par correspondîmes à M. Douin, secré-
taire, 5, place des Ternes.
Pour les lit;ras de Port-Arthuit. Le total de la
troisième liste de souscription ouverte par notre ex-
callent confrère l'Echo des Paris s'élève à 8,159 fr. 50,
ce qui porte le total générai il fr. 05.
Pour les ouvrières parisiennes. Le Figaro pu-
blie cft matin sa quatrième liste de souscription en
faveur des ouvrières parisiennes. Le total de cette
liste est de francs, co qui porte le total général
il 17,171 francs.
Là journée des parlementaires scandinavos.:
Les délégués parlementaires scandinavos out visité,
hier Chantilly. ïlsoiit été reçus au château de Condé
par M. Môzières, président du conseil des conserva-,
teurs, qui, dans une allocution charmant, leur a
souhaite la 'bienvenue.
Il faut, dit-il,'q'ue vous vous sentiez chez vous dans cette
maison dos princes doCondé, léguèo àrinalitut par la libé-
ralité du duc d'Aumale.
M. Mézières énumère ensuite les souvenirs ratta-
chant les paysscandinaves à laFrancequi se trouvent
au musée de Condé et parle plus particulièrement, du
psautier de la princesse danoise Ingcburg, femme do
Philippe-Augaste, psautier de la main même
de la princesse et qui est une des principales riches-
du musée.
Au nom des membres des trois Parlements, le prô-
fessour Frygger, recteur de l'Université d'Upsal, ré-
pond à M. Mézières, et fait l'éloge du gcnto fran-
A quatre heures, les parlementaires Scandinaves
ont repris le train pour Paris et ont assisté, à cinq
heures, un lunch qui leur était offert par la cham-
bre dfMiommerce de Paris.
Une très brillante soirée musicale et dramatique
donnée à l'Automobile-Club a termine la journée.
Le programme de la fête, dessiné par Robida et'
gravé par Stern, est ravissant. Le dessin représente
la la Norvège et le Danemark, personnifiés
par trois femmes arrivant en automobile a travers
Ses airs, depuis les fjords jusqu'à la place de la
Concorde.
Les manifestations pour Jeanno d'Arc. Hier
encore, les élèves do l'Ecole de droit ont manifesté
énergiqucmeut en l'honneur de Jeanne cVArc.fUn peu
avant l'ouverture du cours de M. Massi^li, profes-
seur de droit civil, les étudiantes ont acclamé l'hé-
roïne de Vaucouleurs.Deux contre-rnanifestants ont
cru alors devoir arborer un morceau- d'étoile rouge
au bout d'une canne. Mais ils ontété espulsés sur-le-
champ par les appariteurs de. la Faculté.
A la sortie, les étudiants, au nombre d'environ cinq
cents, se sont groupés rue Soufflet. Ils ont parcouru
successivement la rue Saint-Jacques, la rue Gay-
Lussac, le boulevard Saint-Michel et la rue Racine,
où ils ont été refoulés par les gardiens de la paix.
îprùs une bagarre assez sérieuse. Une dizaine d'ar-
restations ont été faites à ce moment. Durant ce
temps, un autre cortège composé d'étudiants socia-
listes, notamment d'élèves de l'Ecole des beaux-arts
et de dessin, s'est livré il une démonstration révolu-
tionnaire. Ces jeunes gens étaient précédés d'un dra-
peau rouge et criaient « Vive Combes Vive'l'ha-
amas! » Les gardiens de la paix ne se sont décidés
à intervenir que devant les protestations indignées,
de la foule, qui se disposait faire un mauvais parti
à ces jeunes soutiens du Bloc.
Un officier de paix s'est emparé de l'emblème
rouge et, paternellement, il a conseillé aux manifes-
tants de rentrer chez eux. Il va sans dire que les
agents, qui étaient commandés par M. Mûri-ail, om-
de paix, n'ont procédé à aucune arrestation. Il
est permis de crier « Vive Thalamaa » et « A loas
la calotte!» n mais non d'acclamer Jeanne d'Arc et
l'armée.
La nouvelle du déplacement de M; Thalamas, dont
nous avons parlé plus haut, n'a pu être portée hier à
la connaissance dos élèves do Condorcet. A la sortie
de quatre heures, ceux-ci ignoraient que leur profos-
d'histoire allait exposer dorénavant ses théories
antipatriotiquès it leurs camarades de Charlemagne.
L'ua d'eux, à qui nous avons annoncé la décision du
ministre de l'instruction publique, 'nous a déclaré
quje cette punition paraîtrait bien anodine aux élèves
En tout cas, la manifestation qui doit avoir lieu
aujourd'hui n'a pas été contremundéo. Les étudiante
doivent se réunir a trois heures, place de la Concorde,
pour se rendre devant la statue de Jeanne d'Arc. Des
mesures d'ordre extraordinaires seront prises en pré-
vision de bagarres.
La réforme du code civil. M. Vallê, garde des
sceaux, a nommé une commission «à l'effet do recher-
cher dans les législations civiles étrangères et dans
les travaux parlementaires de notre pays les solu-
tions juridiques qui ayant réalise un progrès pour-
raient aujourd'hui prendre une place légitime dans
le code eivil de la France. »
Cette commission est composée de sénateurs, de
députés, de magistrats, de hauts fonctionnaires, de
professeurs de Facultés de droit, d'avocats, d'hommes
delettres.
Au Petit Palais. On a inauguré hier, sous la
présidence de M. Chaumié, ministre de l'instruction
publique, la salle Jean Carriès, due à la générosité
de M. Georges Hœntschel, le grand décorateur pari-
sien..
MM. Desplas, président du conseil municipal; J.
de Selves, préfet de la Seine, et Chaumié ont pro-
noncé l'éloge du grand artiste de génie qui réalisa
les œuvres admirables désormais exposées au Petit
FEUILLETON DU « GAULOIS »
DU 1er DÉCEMBRE 1904
Suite-
Là-dessus, mettant fin à ce bavardage sans
rime ni raison, elle souhaita. le bonsoir à Ca-
aherine et s'en alla vivement de son pas un peu
lourd, dans le flou de ses jupes de soie on au-
rait dit un gros oiseau, s'enlevant de terre, au
fond du bois, en froissant les feuillages; la pen-
sée en vint à Mlle de Longpré et la fit sourire.
Elle demeurait pourtant un peu en peine; cette
eff usion pour être ridicule et sans cause appa-
rente, n'en avait peut-être pas moins une
cause cachée.
Elle ne pouvait deviner ni la visite que la
marâtre venait de rendre, ni ses effets rafrai-
chissants. Nucourt continuait de souffler la paix,
la visiteuse se faisait docile. Qu'elle sût se m6-
fier d'elle-même, c'est le commencement de la
sagesse, et c'était la première leçon du pactfica-
teur. Qu'elle ne retombât pas dans une erreur
de conduite qui aurait pu compromettre ses in-
térêts, peut-être les ruiner; que plutôt elle hâtât
ce mariage qu'elle avait eu l'imprudence de vou-
loir entraver. Mlle de Longpré sortie de la mai-
son, elle y aurait toutes les facilités et tous les
pôuvoirs sans conteste. Quant à l'usage qu'elle
en ferait, le baron Adrien de Nucourt s'en lavait
le's mains. Qn est le sceptique qui sait démêler
les mauvaises pensées d'autrui, ne s'étoaae pas
Palais, et remercié St. ïa nluaiÛcêîiëè
mérite, en effet, tous les éloges.
Un très lièau portrait iïè-fcarriès, "pdf Mlle Breslau,
a, en particulier, été très admiré.
Le ministre a remis lès palmes académiques. à.M$I.
Robert Hônard, Fauchièr-Mâgnàn, attachés au Petit
Palais; Heurtebise, attache a l'Hôtel de Ville Meu-
nier, dessinateur; Maussaa et Gritteï, ouvriers d'art.
Nouvelles
La.santi du, cardinal Riehtird. Les nouvelles conti-
nuent d'être bonnes. Son Eminence a pu quitter son lit
hier encore et rester levée pendant plusieurs heures..
Le congrès mariai. Le congrvs marial international a
été inaugure hier matin à Homo, en l'église des Sainis-Apô-
Irés, en présence de onze cardinaux et dü corps diplomati-
que.
Le discours d inauguration acte prononce parle cardinal
V. Vannutelli,- préfet "do la congrégation du coneite, Lecture
fut ensuite donnée du href pontifical. On donna ensuite
connaissance au contres des adhésions et des lettres d'ex-
cnsos, notamment la lettre d'excuses du comte Altert de
Mun, auquel son état de santé n"a pas permis le voyage.
Ont pris ensuite la parole Mgr Toucjict, évoqué d'Or-
Jeans; don» Pellogrini, abiw do Gratta "Forrata le Père
Kolman, Capucin allemand; Mgr Wilpert et Mgr Hobbe
linkx. recteur do l'Université de Louvain.
Départ du cardinal Langéniaus. Le cardinal Langé-
nieus partira samedi, do Home, pour Nico. ̃ ̃ ̃
:lA dit cardinal- Moaeimï- • Le Pape a dé-
signé pour succéder au cardinal Mocenni comme mlmiiiis-
tratenr des biens du Saint-Siège, Mgr ScapineïU di Legai-
gno et Mgi'Mafzoliiii..
Au Vatican. Le P'apo"'à reçu hier les évoques d'An-
noce, de 'Gap et du Mans.
Nouvelles militaires
Comités, Le général Rouvray, commandant la 7' divi-
sion de cavalerie, membre du Comité de la cavalerie, est
nommé, tout en conservant sas fonctions actuelles, membre
du comité d'état-major,
A Tunis. Hier, à la cathédrale de Tunis, magnifique-
ment décorée pour la un service solennel a
été célébré a la mémoire des soldats du IL- zouaves tues
la bataille de Champigay, les 30 novembre et 2 décembre
1870. Le général Itoui, commandant les troupes de Tuni-
sie, tons les officiers de la garnison et les autorités civiles
6taient présents à cette cérémonie, qui a èti fort impo-
saute.
FAITS DIVERS
LE DÉFAUT DES «JOYEUX»
Uns bigarra
Une foule inquiétante et tumultueuse ;se pressait
hier, vers midi, aux alentours de la gare de Charea-
ton. Rôdeurs, temoes en cheveux, avinés et hurlant
d'infâmes chansons, sortaient des bars, des boutiques
de marchands de vin et affluaient vers la gure où de-
vaient s'embarquer pour Marseille, à une heure, les
recrues des bataillons d'Afrique, les « joyeux ».
Les deux tiers des convoqués s'étaient massés 3:8-,
sez docilement et avaient pris une formation régu-
lière. Les autres restaient mftlés aux amis suspects
qui les avaient accompagnés; Des gendarmes à che-
val déblayèrent la place. Toutes les recrues se trou-
vèrent entiu rassemblées; escortées par une compa-
en armes, baïonnette aU^canon, elles furent di-
rigées stir la gare d'Alfort.
Des colloques s'établirent entre quelques-uns dos
« joyeux N et les individus dont la cohue leur faisait
cortège. Ces derniers tentèrent de, pénétrer dans les
rangs et fuirent repoussés à plusieurs reprises. Les.
abords de la gare d'Alfor.t étaient gardes par la gon-
darmerie. Avant que les gendarmas passent interva-
wir, les rôdeurs assaillirent les soldats et les agents
qui encadraient la troupe des « joyeux v. Armés de
pierres et de bouteillers, ils se ruèrent en avamt; les
agents dégainèrent. Une 'mêlée furieuse s'engagea.
Lo commissaire do uolico d'Alfort accourut avec
de nouveaux agents il fit rentrer les baïonnette
dans les fourreaux et parvint rétablir l'ordre. Quel-
ques agents avaient cté malmenés; aucun n'était sé-
rieusement blessé. Un journalier, demeurant rue de
l'Union, à Alfortville, Léon Bazile, avait reçu sur la
tète un coup de plat de sabre 'qui avait laissé sur son
front un sillon sanglant.
De nombreuses arrestations avaient été opérées
deux seulement ont été maintenues.
LE DOUBLE ASSASSINAT DE SAINT-LEU-TAVEnNY
11 est aujourd'hui prouvé que, deux jours avant la
meurtre do Mme !Ciller et de sa bonne, deux indivi-
dus qui ne sont autres que Hoffmann et son Com-
plice Cleré dit Cresford, arrêté à Londres, s'étaient
rendus en nacre au Petit-Noyer à Saint-Leu, et
avaient été reçus par la rentière.
Le cocher qui les conduisit a été retrouvé. Il avait
remarque le soin que ses clients prenaient de cacher
leur visage.
L'intention des deux bandits, en se rendant chez
Mme Kilïer ce jour-là, était de la tuer; ils ne purent
mettre leur projet à exécution à cause -de l'arrivée
inattendue d'un marchand do légumes qai visitait
la rentière de loin en loin, ainsi que l'a démontré
Enfin, la Sûreté 'ayant appris qu'après le crime
Hoffmann avait déjeuné rue des îlécollets, y a pro-
cédéàuna perquisition;
Des lettres compromettantes et tout- un attirail de
cambrioleur ont été saisis.
Les deux assassins ne tarderont pas à être livrés
aux autorités françaises.
APACHE ASSOMMÉ PAR SON CLIENT »
Voilà un client qui va m'offrir son porte-mon-
naie, je sens ça
Léon Lamy, repris de justice voué à l'attaque
nocturne, après avoir fait cette déclaration à deux
amis, au coin du boulevard Barbes, s'engagea sous
le viaduc du Métropolitain et se campa devant nn
employé de commerce, M. Joubert, qui passait, don-
nant le bras à sa femme.
Allons Ton porte-monnaie, ta montre, et yite
Lamy oeuvrait un couteau à ,virole. M. Joubert
asséna un coup de canne sur le crâne de Lamy, qui
'chancela; un second coup le jeta sur le pavé. Des
gardiens de la paix, attirés par les cris d'effroi de
Mme Joubert, vinreat relever Lamy.
Il est mort constatèrent-ils.
M. Joubert, qui était en état légitime défense, a été
laissé en liberté. Le cadavre de Lamy a été trans-
porté il la Morgue.
UN DRAME AU POSTE
A boire Un peu d'eau, par pitié J
D'un ton lamentable, un camelot écroué au poste-
de la rue Ramponncau demandait un verre d'eau.
'Un gardien se laissa émouvoir: il prit une carafe, un
verre d'eau et ouvrit la porto: du violon. Le camelot.
s'élança, le renversa d'un coup de tête dans la poi-
trine et continua à lé frapper à coups do pied. D'au-
tres gardiens intervinrent, l'un d'eux fut aussi jeté
bas et frappé avec une violeuce sauvage. Il fallut
cinq, hommes pour maîtriser le forcené que M. Bon-
nard, commissaire de police, a envoyé au Dépôt.
le DROIT D'ASILE
Trois garçons boulangers ont brise, Coups de
pierres, hier, à six heures du soir, les glaces de la
devanture de la boulangerie Mercsse, 9, boulevard
L'un d'eux, Maurice Monteil, a pu être arrêté par
les gardiens de la paix. Ses deux compagnons ont
réussi à se réfugier à l'intérieur de la Bourse du tra-
vail, sur le seuil de laquelle les gardions de la paix
ont dû s'arrêter.
LA MORT DU CHIFFONNIER
Hier matin, à l'aube, des gardiens de la paie, pas-
sant boulevard de Clichy apercevaient sur le trottoir
un corps inerte. Ils s'approchèrent.
C'était un vieux chiiî'onnicr qui gisait inanimé prés
d'une boîte d'ordtïres renversée, serrant encore son
crochet dans sa main crispée.
Le pauvre homme, qui se nommait Antoine Sau-
variou, et était âgé de soixante-dix ans, avait suc-
des actions troubdes et même s'en amuse, mais
prend grand soin de ne jamais risquer d'y trem-
per. On est honnête homme.
Mme Christine ne se démentit pas, durant les
jours qui suivi vent le logis devenait le temple
de la'bonnc harmonie.
Un matin, elle embrassa Catherine, qui n'eut
p.as le loisir de se dérober 11 l'assaut de cette
caresse imprévue. lie cessait de déplorer
l'absence d'Antoine, comme si elle lui eàt des-
tiné une autre embrassade.
Antoine écrivait que les Pyrénées lui parais-
saient fort belles et représentaient à ses yeux
la vaillance de la nature, car elles s'écroulent
de toutes parts il y voyait pourtant la monta-
gne « humaine » où l'habitation esWouce et il y
proposerait le voyage de noces, s'il ne savait
bien qu'à tout Catherine préférait la maison
normande. Là, ils seraient vraiment heureux-
Mais il s'attristait d'une séparation qu'il avait
espéré plus' brève. Son riche client s'obstinait à
vouioir finir dans ses mains.. Le jeune médecin
qui tenait sa place, dans son cabinet à Paris, le
rassurait pleinement toute son inquiétude,
c'était l'isolement de Catherine dans la maison
aux pièges il ne croyait pas pouvoir songer au
retour avant une semaine.
Catherine, de son côté, ressentait plus que de
la tristesse une anxiété la pressait, qu'elle'ne'
s'expliquait point. C'était comme l'avertissement
secret d'une chose grave, qui allait arriver, qui
déferait son bonheur si laborieusement cons-
-truit. Elle répondit à Antoine
-Il me semble que bientôt vous vous éloi-
gnerez de moi. Je voudrais t'avoir seulement
rêvé l'impression que laisse un mauvais rêve
va s'effaçant, celle qui fait mon tourment est du-
rable. C'est un pressentiment très douloureux
j'ai beau le combattre, je, ne peux le chasser.
Le temps suivit son cours, on entra dans la
semaine dont la dernier jour ramènerait le
voyageur. Catherine observa tout à coup, en
combé it une congestion causée pàf le' froid. Sou ca-
àCGIDEST b'AtJTOMOBttS
Un automobile conduit par son propriétaire, M.
Henri Pointe!, constructeur,, a bute, hier après-midj,
par suite d'une fausse manœuvré, contre lo trottoir
du pont de Tolbiac.
M. Pointeî, projeté à terre parla violence du choc,
s'est cassé le bras gauche.
Deux de ses amis qui avaient pris place dans la
voiture sont sortis sains et saufs de l'accident.
Lorsqu'on désiré vendre ses bijoux ou pierres fines,
on a toujours le plus grand intérêt à ne s'adresser,
qu'aune maison sérieuse; mais, en pareil cas, on
est souvent fort embarrassé. Voici un moyen très
pratiqne doyéz d'abord ce que l'on vous offre, et,
ensuite, allez vous adresser à Dusausoy, joaillier, 4,
boulevard des Italiens (téléphone -815. M). Vous y
trouverez également un très grand choix d'excellentes
et fort remarquables occasions dignss de l'attention
des personnes soucieuses de leurs iatérêts.
CAMBRIOLEURS ÉTaiLLÉ3
Deux cambrioleurs, agéa l'un de vingt-cinq et l'au-
tre de vingt-huit ans, ayant réussi se faufiler, hier
soir, dans, un immçubî.o. du boulo.vard des Capucines,
allaient pénétrer dans une. chambre de bonne,, lors-
qu'ils furent surpris par un locataire qui donna l'a-
Des Voisins, le concierge do l'immeuble et quelques
personnes attirées parles cris accoururent, s'empa-
rèrent des deux cambrioleurs, auxquels ils infligèrent
une dure correction avant de les remettre nux mains
de gardiens de la paix qui los conduisirent au poste
de police, d'où ils ont été transférés au Dépôt quel-
ques heures plus tard.
A. Magno
PAS DE DESSERT COMPLET SANS L'EXQUISE
Me/user les Imitations.
HOTEL DE VILLE
Le conseil général, dans sa. séance d'hier, s'est
plaint, à son tour, da retard apporté par le ministre
des travaux publics dans l'étude do la réorganisation
du réseau de tramways de Paris et du département
de la Seine. Sne la proposition du président de la
commission mixte, M. Léon -Barbier, l'administration
•a été invitée faire toutes démarches utiles auprès
des pouvoirs publics pour obtenir, à bref délai,'la
réalisation de ces transformations.
On'3, de même, à l'exemple du conseil municipal,
pris une délibération en faveur du maintien des
droits acquis du personnel actuel des Compagnies, et,
par-un second ordre du jour, on a prescrit que le
recrutement du personnel futur devrait so faire par-
nii les ouvriers et employés aujourd'hui occupés par
les sociétés exploitantes.
Parmi les crédits votes francs pour la
construction d'un pont entre le pont do Conflans et
le pont des Magasins généraux 500 francs pour -la
foire de Paris 03,090 francs pour diverses couvres
,NI. fait émettre un avis favorable au pro-
jet de création d'un nouveau canton, dont Colombes
serait le chef-lieu.
Aurons-nous bientôt un corps de sapeurs-pompiers
pour la banlieue V M. Trézcl déclare, un tel recrute-
ment urgent et indispensable, tandis que le secrétaire
général de la préfecture de police estime qu'il, n'y a
point de péril en la demeuré il suffit de l'appel du
maire ou du commissaire de la commune. pour que
les pompiers de Paris accourent sur le lieu:de l'in-
cendie. Néanmoins, la question, actuellement défé-
rée aux communes intéressées, suivra son cours.
Séance mercredi prochain.
Pierre des Isles
HjjyKto* HhtnoQOr. 225 lit. I f\n tout iioy*. rendu toutii(-nrn France.
NOTES D'UN CURIEUX
Il y a eu hier, à l'hôtel Drouot, ce qce l'on a cou-
hune d'appeler un prix sensationnel. Dans une vente
d'objets d'art de la Chine et du Japon qui, jusqu'ici,
se poursuivait assez languissamment, une grande
statue dô la dëosse Kouan-Yin, déesse de la miséri-
corde, a été payée 33,000 francs. L'attitude en était
si juste, la souplesse si nonchalante, l'abandon si
noble, que la grâce suprême du geste et de la posa
tout entière enveloppait d'un charme indistinct le
visage doux, pensif, maia sans vraie bi-autô. -Quant
àla matière, la nature en restait incertaine ou eût
dit une sorte de carton dùïci patiné- do vieux ors
éteints. ̃•"̃̃
Après cela, les autres enchères seront fades. Citons
pourtant, il la même vente, une grande statue do la
même déesse, représentée sous una autre forme, cette
fois, une statue de Kouanyin aux mille bras, en
bois laqué et doré, qui a fait 1,114 fi- et celle d'un
Dieu terrible il trois têtes (Kongoya-Scha? ?), petit
bronze japonais, patiné et doré, dont on a donné
•3,800 fr.
Dans les salles voisines, none¡ relevions le prix de
1,900 fr. mis à un Bréviaire imprimé à Uzès, au
quinzième siècle, pnr Jean du Pré, de Lyon, exem-
plaire sur vélin aux armes de l'évêque d'Uzés; le
prix de 1.000 fr. payl, pour une Bible genevoise en
2 volumes in-8°, de 1554, sous reliure ancienne: et
celui de 530 fr., pour une épreuve de 1er état de l'hal-
lucinant portrait do Victor Hugo par Rodin.
L. R.
TREFLE
CHJMJW TPONAOX
L'AFFAIRE nOGHEFOET-NICLAUSSE-KELLETAN
La neuvième chambre a fendu, hiver, son ju-
gement dans le procès intenté par M. Niclausse,
fabricant de chaudières, à M. Henri Rocltefort.
On sait que le directeur de V Intransigeant,
affirmant que M. Niclaussft n'avait été qu'ac-
cessoirement mis en cause dans la campagne
de défense nationale qu'il dirigeait contre lé mi-
nistre de la marine, revendiquait le droit d'être
traduit en cour d'assises et d'y faire la preuve
des faits par lui avancés.
La neuvième chambre lui refuse ce droit. Le
grand principe judiciaire de l'indivisibilité n'est
plus qu'un mylbe, le tribunal admettant que le
simple particulier, même lorsqu'il est indivisi-
blement lié à l'accusation portée contre un fonc-
tionnaire, a le droit de faire appel à la juridio-
tion correctionnelle où la preuve n'est pas ad-
Le tribunal se déclare donc compétent. Inu-
tile de dire qu'appel va être fait imliaédiatement
de ce jugement.
Mme Christine, les-signes d'une appréhension
très vive. Elle en chercha la cause Ce coup
mystérieux de la' destinée qu'elle redoutait se-
crètement ne pouvait lui venir que de celle
femme, comme lui étaient venues, depuis quel-
ques mois, toutes les traverses de sa vie. L'in-
truse auràit-elle préparé quelque nouvelle traî-
trise dont l'effet menaçait de manqrer ? Etait-ce
le dépit qui l'agitait si fort ? Elle allait et venait,
nerveuse, par le logis. Catherine, le deuxième
jour, l'entendit qui gourmandait durement le.
valet de chambre, ce Germain qui avait vu sa
jeune maitresse grandir et luirestàitdévdué.
Elle lui reprochait de ne pomt remettre exacte-
ment le courrier de la poste sa négligence de-,
vait égarer des lett,res. Mile de Longpré traver-
sait en ce moment le vestibule, la grondeuse
s'interrompit brusquement et rentra chez elle.
Catherine regarda Germain.; une mauvaise
lueur s'allumait dans les yeux du vieux servi-
teur. Il avait été sans cesse molesté par la nou-
velle maîtresse et n'ignorait pas qu'elle le ferait
chasser.
L'après-midi, comme de coutume, Mlle de
Longpré se tint dans le petit salon. Mme Chris-
tine y vint, n'y resta qu'un moment, .puis y ren-
tra, sortit de nouveau elle ne savait plus de-
meurer en place. Catherine songeait; elle ne
pouvait guère douter que toute cette extraordi-
naire émotion n'eût la lettre perdue pour cause.
Mme Christine reparut encore et, cette fois, se
laissa tomber dans un-fauteuil, à bout de forces,
s'abandonnant accablée.
C'est que, en effet, elle se sentait perdue. Le
matin, un billet de Nucourt lui était arrivé elle
s'apercevait, en le lisant, qu'il faisait-suite à un
autre qu'elle aurait dû recevoir la veille, qu'elle
n'avait pas reçu, qui, presque certainement,
avait été soustrait. Plus elle y.. pensait, plus; se
confirmait le soupçon qu'elle-avait tout d'abord
porté sur le domestique. çet
sait
NOS ArtïlSÏES AU PALAIS
Loin il y acte la coupe aux lèvres.
Mlle Rachel de Ruy, la capiteuse artiste lyri-
que, dont on n'a pas oiibliô les reconstitution
de riiiâtoire de la: chanson au'5c Math tifiris, à la
Bodinièrei etc.* ne fut point sans l'apprendre
quelque peu à ses dépens. ©
Mlle Rachel de Ruy eut le bonheur, un jour,
de plaire à un directeur de théâtre; de là à être
engagée, il n'y a qu'un pas. Dès le lendemain.
le directeur en question écrivait de sa plus belle
plume « Mademoiselle » puis ce fut « Chère
mademoiselle », puis « Belle reine 0, puis « Belle
amie ».
Je ne puis, belle amie, vous dire dans quelle im-
pression je suis vous en ririez peut-être, ce que je
ne veux pns. Mais elle me fait plutôt peur.
Voulez-vous, de- vos belles mains de reine, m'en-'
voyer un mot, aux Capucines, me disant l'endroit
qui vous conviendra le mieux pour nous rencontrer
entre quatre heures et demie et cinq heures, et ce
sera avec un profond plaisirque je m'y rendrai, mais
«ailleurs qu'à mon bureau où, du reste, on est trop
dérangé!
Dans cette attente, belle amie, je me mets àvos
pieds et resté tout vôtre.
Mlle de Ruy envoya le mot de ses belle
mains eU'on convient d'un engageraeut de deux
moins aux Capucines, moyennant 1,200 francs
par mois à partir du 20 novembre et 10 fr. par
jour d'indemnité d'octobre il ses débuts.
Oncques ne s'engagea sous meilleurs auspi-
ces et pourtant hille de Ruy ne débuta point et
ne fut point payée. Elle assigna alors son direc-
teuren payement de 180 francs d'indemnitée
dues avant le 20 novembre et de 1,200 fr., mon-
tant du premier mois.
Le directeur riposta en 2,000 francs de dom-
mages-intérêts, l'inexactitude aux répétitions
de Mlle de Ruy l'ayant, dit-il, obligé de se sé-
parer d'elle.
Ni le tribunal de commerce, ni la 5° chambre,
hier, n'ont adopté cette manière de voir le di-
recteur est condamné à payer à Mlle de Ruy
1,380 fr., soit l'intégralité de la demande.
Mes Charles Lambert et Justal se présentaient
pour les parties en cause.
Epilogue de l'affaira de Cluses
Annecy. Le délai de pourvoi-en cassation des
frères Crottiez a expiré ce matin sans qu'ils en aient
fait visage.
Dès hier, ils ont tous demande à travailler Henri
a été place aux écritures de l'économat les autres
s'occupent du transport des colis à l'intérieur de la
prison et do travaux .divers..
Gondole chavirée
Venise. Hier'soir, a -causa du brouillard, un pe-
tit vapeur faisant le service entre Venise et l'Ile Bu-
ranu a heurté, près de Murano, une gondole portant
dix passagers. ̃
La gondole a chaviré. Six passagers ont été sau-
vés. Trois cadavres ont été retirés do l'eau.
Paul Bartel
Samedi 3, dimanche 4, lundi 5 décembre, à la
Belle-Jardinière, grande mise en vente de pardessus
d'hiver, complets veston, pantalons nouveautés pour
hommes et pour jeunes gens.* ̃••̃̃̃̃
(Voir aux annonces.)
A TRAVEHS LE5.CÏIÉATHES'
Voilà qu'hier soir, je me suis risqué Mont-
martrc, tout au moins j'ai gravi un des pen-
chants de fa butte, car je me suis arrêté mi-
côte, à la Nouvelle-Athènes. Vous nesavea peut-
être pas ce que c'est que la Nouoeltc-Athènes ?
Non. Eh- bien! c'est une nouvelle Boite, la
« Boîte à Eu' Buffet », la plus endiablée des
chanteuses, qui vous en dégoise avec une verve,
un enthousiasme, une sincérité qui vous trans-
portent d'aise, à cette heure ou il en est tant qui
« daigneut» simplement, et c'est tout! Autour
de l'imprésario, je vois une troupe féminine
d^exquises fantaisistes et un comique qui, je l'a-
voue, me ptait singulièrement, Jules Moy, un
irrésistible, un humoriste de philo-
sophie irontste et conciliante à la fois, un des
hommes qui 'savent le mieux faire rire les au^
très sans jamais rire lui-même.
Le clou de la soirée, c'a été une petite revue
amusante jusqu'au fou rire, du même Jules
Moy déjà nommé, en collaboration, avec un de
nos jeunes confrères, André Barde, un journa-
liste plein de talent, poète à ses heures, qui vous
trousse le couplet comme feu de
joyeuse mémoire. Cela s'appelle « Vingt-cinq
minutes iï arrêt. Duffetl » et cela pétillé d'es-
prit, du meilleur, les allusions y foisonnent,
c'est mordant et parisien en diable, et je vous
jure que la « Petite Revue», bien plus grosse
qu'elle n'en a l'air, vaut, à elle seule, le petit
voyage. F. D.
Matinées d'aujourd'hui:
CKtûoii, 1 h. 1/3. l* GonMrenco de M. Albert Sorel.
20 Marioaudage. 3» Le Jeu de l'amour et dte Aasard.
Châtelet, 2 Il. Monsieur Polichùiella.
Gymnase, 1 h. 8/î. Las Vamnees le Fri-
DijasGt, Il. La Fou d'en face, -Une Aventure 'de la
Clairon, Un Monsieur qui prend la mouche, Horace et
Liline.
Théâtre Trianon, 2 h. Oonfâreaca do M. Charles Sam-
Bon le Ciel et les Précieuses ridicules.
Olympia, 2 h.; Parisiaua, 2 h.; Eldorado, 2 h.; Nouveau-
Cirque, 2 h. 1/2; Girquo d'IIivci1, 3 h. 1:3; Hippodrome»
Bostock, 2 h. 1/2; Cirque Médrano, 2 .h. 1/2. Spectacles
A la Gaîté, à 1 b 1/3 très précise, représentation de
gala des Trente Ans de Xhûâtre au profit de la Maison des
Prcraioré pat'.ïo Ouverture dos Noces as.. Figaro, par
l'orcliestro do l'Opéra, sous-la direction do M. Bd. Mangin.
Première représentation d'Une' Journée à Paris-, de
MM. Auguste Oormaia et Moncousin, musique de M, Jus-
tin Clôrice (Mlios ùi&lerle, Uurty, M. Numà.s). Deuxième
acte de l'Ecole des Femmes (MM. Coquolm cadet, Lcloir,
Miles Alulier, Marie, Lecoato). Fragments d Lphigôiuo
(Mme llose Garon). Deuxiémn acte do Divorçons (Mlle
Yahno, MM. Noblet, Torin. Baron fils, Mlle Morgan).
Ballet de Don Juan, par l'Opéra.
Deuxième partie Première représentation de la Maison
des Comédiens, comédie en vers .de M. Redolsperger, par
Mlle Bartet, Miles Zamnelli, Sandrini, Chastes. M. D.:i-
mas, M. Coquclin cadet, Ni. Fugôro, Mme Jeanne Granier,
Mme Simon-Giranl, Mlle Jeanne Leclcrc, M. Iiaimond,
Mlles Bcrtha Cerny, Jeanne Rolly, Marguerite Devat,
Félyno, Gilda Darthy; M Signoret, Nille Gloo de Mérode,
Mlle Anna Thibaud, MM. Périeaad, Lùranil, Gauthier,
Guyon, Matrat, Rcgnard).
Pourtant, elle voyait encore une chance de
salut. Germain avait remarqué la fréquence de
certaines lettres écrites de la même main et
flairé qu'elles pouvaient lui nuire il manque-
rait petit-être d'audace et ferait tenir seulement
à M. de Longpré le pli fermé. En ce cas, elle
était bien assurée quo- le vieux mari neseper-
mettrait pas de l'cuvrir et n'oserait même en
demander la provenance. Qu'il l'osât; elle le
prendrait de si haut qu'il battrait aussitôt en re-
traite. Mais si ce misérable valet avait rompu
l'enveloppe s'il. en plaçait le contenu à la por-
du maître qui l'interrogerait Qu'est cela?
Une lettre tombée de quelque poche, sans
d'oute. je ne sais.
Alors, tout éclatait. Que disait-elle, cette lettre
maudite? Rien, sans doute, qui pût prouver
qu'elle fût coupable dans le présent. Mais,, si
elle faisait allusion au passé? Nucourt ne se
privait point d'évoquer des souvenirs M. de
Longpré apprendrait donc qu'il avait été joué,
dupé sans vergogne et que, tout simplement, il
avait épousé la maîtresse d'un autre.
M. de Longpré était sorti, appelé à l'étude du
notaire qui allait dresser le contrat; son absence
se prolongeait et avec elle l'angoisse de Chris-
fine. Le timbre se, fit entendre à la porte exté-
rieure de l'appartement; ce ne devait pas être
lui, il avait sa clef. Mais, ne pouvait-il pas l'a-
voir oubliée?. Un temps assez long. s'écoula,
Germain parut: « Monsieur demandait à voir
madame. » Cinq mots éclatant en fanfare sur la
bouche servile. Christiné essaya de se relever
et retomba « Un moment
C'était cela de gagné; mais le moment d'a-
près La machination de l'abominable valet
avait réussi le son de sa voix, sa mine inso»
lente, ne laissaient pas de doute. Il avait tout
combiné, pour que lé premier regard de -son
maître tombât sur la lettre.
coiieoùrs* du Coaseryâtoi-fe, à pleinement réalisé Met
soif, & l'Opéra, les èsplraûees qu'elle avâit fait cou-
8ôtt débutdàfts la tfavûr'tle été très brillant; Sa
voix, remarquablement timbrée et sagement conduite,
son tempérament dramatique et son charme l'ont
admirablement servie dans le rôle de Léonore.
MUe Laute, dont c'était le second début, a beau-
coup plu dans celui d'Inès. Quant à Ni. Affre, sa voix
puissante qu'il assouplit avec tant d'art dans les
passages de tendresse, à M. Noté dont l'organe géné-
reux faittoujours merveille,à MM.Chambon, Gallois,
excellents dans les rôles de Balthazar ot de don Gas-
pard,.ils ont amplement partadij le succès de leurs
jeunes camarades.
Dans 'le divertissement du deuxième acte, Mlle
Zambelli, qui faisait sa rentrée après un léger acci-
dent Mlle Sandrini, Mlle Vangœthen ont été l'objet
de très vifs applaudissements.
Mme Loubet assistait à la représentation dans la
loge prosideaticlle.
La Comédie-Française inaugure aujourd'hui ses
soirées d'abonnement par Notre Jemtesse, la pièce
nouvelle de M. Alfred Capus.
L'anniversaire de la naissance de Racine sora-célé»
bré le,'21 décembre par la reprise à'Iphigénis, avec
Mlle Bartot, dans le.r'ôle d'Iphigénie.
Le SDOctacle sera complété par la première repré-
sentation -d'une comêdio-à-propo'9,' en une acte, en
prose, de M. Serge Basset, dont'les rôles ont été dis-
tribués à MM. Leitner, Fenoux, Louis Dclaunay,
Gribouval et Mlle Fayolle.
L'Opsra-Comique reporte au lundi 5 décembre la
répétition générale du Vaisseau Fantôme, dont la
première aura lieu le mercredi 7.
Lundi, représentation populaire à prix réduits avec
location Louis.
M. Oani'.llo Saint-Saëns, retour de Milan, où il
vient d'assister au triomphe de son Hélène, s'occupe
activement des répétitions de cet ouvrage à l'Opéra-
Comique. Avant-hier, on a répété tout l'après-midi
au foyer. sous la direction de l'auteur, qui accompa-
gnait lui-même au piano; aujourd'hui, nouvelle ré-
pétition.
Les indiscrétions que nous avons pu recueillir
nous permettent d'annoncer que l'illustre maitro se
montre tout à fait enchanté de ses interprètes; Mlle
Mary Gardon notamment sera une Hélène exquise et
M. Clément un PAris charmant. M. Carré, d'ailleurs,
apporte, parait-il, un soin particulier a monter la
belle o;uvre de M. Saint-Saëns.
A l'Odéon. Des pourparlers sont engagés mitre M.
Camille de Sainte-Croix et le célèbre comédien-direc-
teur Burbohm Tree, pour la représentation, à Lon-
dres, d'Arniide et Gildis.
Le Gymnase annonce irrévocablement les neuf der-
nières de son grand succès. Le Friquet, avec Mlle
Polaire, ne sera plus joué que jusqu'au mercredi 7
décembre inclus, avec deux dernières matinées: celle
d'aujourd'hui jeudi et celle due dimanche prochain.
Aux Variétés, ce soir, représentation de Mon-'
sieur da La Palisse.
Demain vendredi, le Petit Dite.
Communiqué
M. Antoine, qui était très enroué depuis plusieurs
jours et qui n'avait pu donner la répétition générale
du Roi Lear qu'au prix d'un grand effùrt, s'est trouvé
dans l'impossibilité de jouer hier soir, et les méde-
cins l'obligent à quarante-huit heures de repos com-
plet.
Là première représentation du'jRo* Lsar est remise
à demain vendredi.
Ce- soir :Z« Main de Singe, DisciPline, Asile de
Le vendredi,!) décembre aura lieu, au théâtre Sarah-
Bomhardt, une très belle matinée au bénéfice de
l'oeuvre « Misère A cette occasion, deux premières
jeprésentations un opéra italien inédit de M. Oan-
diolo, Les Ténèbres, avec Mme Mauger, Mlle Andral,
lf. Fernet, M. Ferval.
ilne soirée ci Rome, de Mme de Courpon, avec M.
Dauvillier et Mlles Nieth et Tugot.
La partie concert c-t assuréo par Mme Héglon, M.
Casset, M. Paul Mounct, Mlle R. du Miml, Mme
Gorville-Rcache, M. Rameau, MM. Octave Pradels,
Fragson, Maurel et Dufort.
A l'occasion de la 300o d'Une Nuit de Noces, MM.
Richemond, Kôroul et Barré ont fait remettre fr.
pour la représentation donnée aujourd'hui, iz la
Gaité, par les Trente An3 de Théâtre.
Matinées de dimanche prochain:
Opéra-Comique, Le Jongleur de Noire-Dame et la
dit régiment.
Variétés. hlonsicur da Li Palisse.
Antoine. La Main de Singe, 'Discipline, Asile de
Nuit.
Odéon, Vaudeville, Gymnaso, Nouveautés, Renaissance,
Gatte, Sarah-BetnliftrcU, Palais-Royal, Porte-Sal.it-Martin,
Ambigu, Athénée,. Bouffes-Parisiens, Folies-Dramatiques,
Chtny, Trianon. Déjazet: mêmes spectacles qu'a le soir.
Conservatoire. Deuxième concert do la Société des
Concerts. Programme Symphonia en la majeur n» 7
(Beethoven). Cantate pour tous les temps (Bach), par
Mlle Mary Garnior et M. Clark. Concerto en mi bémol
pour violon (Mozart), par M. Jacques Ttiibaud. Frag-
ments de (ïiosutfoU'tte (Cliabrier), par Mile Mary Garnier.
MM. Cazencuve et Clark. Ouverture d'Obéron (We-
ber).
Glvàtelet. Huitième nnneert Colonne, sous la direction
de M. Pierné. Programme: Symphonie pastorale (Bee-
thoven). Deuxième Concerto pour piano en sol mineur
(Saiiit-Saëns), exécute par M. Victor Staub. Prélude,
Choral et Fu^ue (César Franck), orchestres par M. Piernè.
-r- Cantate pour tous les temps (Bachj, réalisation du con-
tinuo par,Ni. Gédalge; soli Mmes Augucz (te Montalant,
Deville, MM, Cornubort et Daraux;
Nouveau-Théâtre. Septième concert Lamouroux. Pro-
gramme Ouverture à'Alceste (Gluck). Symphonie écos-
saise (Mendelssohn). -Trocs Préludes (Mme Rita Strohl).
Concerto pour violon (Beethoven), par M. Lucien Capot.
Chasse et Orage des Troi/ens (Berlioz). Deux Danses
hongroises (Brahms).
Folios-Berbère,, Olympia. Scala, Parisiana, Eldorado,
Moulin-Rouge. Nouveau-Cirque, Hippndromo-Bostock, Cir-
que d'Hiver, Cirque Medrano, La Cigale. Spectacle
divers.
On nous télégraphia de Vienue
MraeCalvc, la célèbre cantatrice parisienne, a été
atteinte d'nne nouvelle- crise d'inllammation intes-
tinale, au moment où elle sa préparait à aller don-
ner un concert. ̃•̃'̃••̃
SPECTACLES DIVERS
Ce soir
A Parisiana, la revue Satyre. Bouchonne, avec
Fragson, Maure]. Vilbert, Mmes Lucy Joussct, Dcr-
miny, Esther Lekain.
-Au Moulin-Rouge, à neuf heures L2 Revue.
Dimanche prochain, la Boîte à Fursy fera .relâche.
Marguerite Deval, Fursy et leurs camarades sont
appelés, à Rambouillet, par un châtelain richissime
ce n'est pas M. Loubet qui s'offre le luxe de
donner ses invités le programme si spirituel et si
amusant de la Boite.
Le lendemain lundi, évidemment, réouverture et
reprise des représentations qui ont en ce moment un
si grand succès.
Christine prit honte de sa défaillance, son or-
guet! se révoltait; se pouvait-il donc qu'elle fût
si aisément abattue? Aussi bien, de quoi al-
lait -elle s'alarmer? M. de Longpré demandait à
lavoir, est-ce que ce désir ne lui était pas ordi-
naire ? Le vieux mari ne le témoignait que trop
souvent. Et puis, que sert de craindre? Né-
tait-elle plus capable de résistance? Avait-elle
cessé d'être elle-même? Le meilleur, dans un
pareil danger, n était-ce pas de prendre l'offen-
sive? Il allait peut-être t'accuser, montrerses
preuves; il dirïit a Les niez-vous ?» i
Elle ferait mieux que les nier, elle les défie-
rait. Ne savait-elle pas bien comme il était fai-
b !e et comme il buvait le mensonge? Elle joue-
rait la colère et, quand elle l'aurait réduit lui-
même à la peur, elle expliquerait, elle plaide-
rait.
Résolument, elle se dressa trop tard. La
porte s'ouvrit, M. de Longpré parut sur leseuil,
il tenait le papier et ie froissait dans sa main il
voulut parler, sa gorge serrée s'y refusa, ne
rendit qu'un son rauque, il chancela, Catherine
courut, le soutint, le fit asseoir. Elle le regar-
dait, épouvantée; il lui semblait le revoir, tel
qu'il était deux ans auparavant, une ruine hu-
maine encore vivante n'ayant plus les appa-
rences de la vie, livide, les traits convulsés, les
yeux hagards, il se débattait, au fond du fau-
teuil, essayait en vain de se relever, jetait le
bras en avant, sa main tremblante serrant tou-
jours le papier. D'un effort qui semblait la dé-
chirer, il arracha de sa bouche des mots d'a-
bord mal articulés, enfin plus distincts « Elle
m'a trompé i »
Sa voix se trempait de larmes et redevint si
faible qu'on ne l'entendait plus qu'à peine; il
répétait -comme en un vagissement d'enfant:
« Elle m'a trompé. Elle m-a trompé. »
Cliristine, debout, était muette,- mais ne flé-
chissait point.et, le front haut, regardait le la-
mentable spectacle. Elle n'avait pas prévu ce
auteurs Scala (4 Fleur de Peau) Vendredi.
francs. Samed if 4,673 fr. 5f>. Dimanche, mati-
née, francs; soirée 4,^0 "fran'es.
C«schiffres disponsentdetoutcommontaired'aatant
que ce théâtre-concert n'a pas cru devoir, ainsi qu'U
est parfois d'usage lorsqu'on tient ua gros succis,
majorer le prix de ses places.
Dranem, Sinoel, Gosset, P. Clerc, Dona, Mistia-
guett. Angèle Morcau, Stelly, autant de noms ap-
plaudis chaque soir à l'Eldorado par le fidèle et tou-
jours plus nombreux public qui fréquente ee con-
cert.
Aujourd'hui, à deux heures, matinée à prix ré-
duits avec cette excellente troupe d'ensemble, ainsi
que Repopulation et Lavatory, deux fort amusants
vaudevilles.
La Société de secours mutuels des artistes lyriques
organise pour lundi prochain 5 décembre. avec le
concours des étoiles de nos concerts parisiens, une
matinée de gala, qui sera donnée à l'Eldorado au pro-
fit de la coisse de retraites.
Le prochain diner de l'Association dos secrétaires
généraux des théâtres et concerts de Paris (Mille Re-
grets) aura lieu lundi 5 décembre, sous la présideace
de M, Georges Lcygucs.
La «Boucle de quatro heures et demie à sept
heures, fi va o'oloektea, toboggan, attractions diver-
ses, Aïsa-Aouahs, derviches tourneurs, orchestre de
quarante musiciens.. Entrée 1 franc.
Ce soir, au Cirquo-d'Hiver, changement de specta-
cle, débuts de la Voyante, des Nesadsons, du trio
Revelton (gymnastes), des acrobates Kri-PIc-Ber,
des danseurs russes Malatzoffet du jongleur japonais
Gen-gi-ro.
Un grand événement aura lieu demain soir ven-
dredi à la Gaité-Rochochouart qui donne pour la
rentrée de Mlte Lise Fleuron au concert après une
longue absence, un opéra-bouffe inédit de M. Bonis
de Charancle, musique d'Emile Bonnamy. Cette
pièce, nous dit-on, est un véritable bijou dont l'his-
toire, que nous conterons un jour, est des plus co-
casses elle a pour titre le Néophyle.
Counlry Girl, l'amusante opérette anglaise, sera
donnée à l'Olympia aujourd'hui jeudi, à la matinée
réservée aux familles. Au programme, le parodiste
Littlo'Pich, la divotte Ltfcettc de Verly, Hermany et
son Motodog ainsi que toutes les attractions du soir,
Musée Grèvin. Les Catacombes. Au cinémato-
graphe Episodes de la guerre russo-japonaise. In-
1 cillent anglo-russe Hull.
Théâtre Grévin. En matinée, a trois heures, et
le soir, à neuf heures, Clara Soleil.
A la matinée de cinq heures, première de La Re-
vue de Claudine, fantaisie de Lucien Boyer. Les
de Violette.
PETIT COURRIER
On demande, a la Cigale, de jeunes et jolies femmes
pour petits rôles. S'adresser do deux quatre heures à 5k
ftlaader, régisseur général.
M. Léon Petitjeana lu hiorsoir.dans an-cadre restreint,
la pièce Serge le Cosaque, qu'il vient d'écrire en collabo-
rahon avec M. Emile' Durer. Lesujct aintàrussêles auditeurs
quï'ont applaudi chaleureusement à plusieurs passages. Les
auteurs organisent, pour la semaino prochaine, une lecturo
générale do Serge le Cosaque par des artistes on renom.
Nicolot
vieillir. Frênes donc tous leo jours deux:
drKflrdes da THYROÏDINE iBOUTV at votr tailla
roagera oa redùviendra svelte. Le flacon de
60 dragées est esvédié franco par le laboratoire,
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réunion, au point de vue de l'importance de
l'allocation.
Xénophon II est partant douteux.
Sma Matteo et Caleb sont très indiqués pour
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déjà fini ensemble dans le prix du Calvados.
Le prix du Taillis semble circonscrit entre
Montjoie et Gétion.
Eguzon débute en steeple dans le prix Rega-
lia. Je préfère Emile, plusieurs fois victorieux à
Auteuil, et surtout Clicqttot.
Dans le prix de Décembre, Acte se trouve
dans un cas litigieux en son absence, je verrai
Frisquet ou Apanage, et Marigbld ou Cynique
dans le prix Glycine.
Nos pronostics
Prix ,du Calvados. Adieu Amour, Le Chanoine.
Prix du Taillis. Montjoie, Gefwn.
Prix G. Brinquant. San Matleo, Caleb.
Prix Regalia. Clicquot, Xiphtas Il.
Prix de Décembre. Frisquet, Apanage.
Prix Glycine. Marigold, Cynique.
NOUVELLES SPORTIVES
Nordenskjold a été acheté par M. Marino Clado au comte
de Pourtalès.
Une rente de pur sang aura lieu au Sporting-Frai>çaiS
de Neuiliy, le mercredi 7 décembre.
Fontangy
AUTOMOBILISTE
Depuis quelques mois, la passavant qui, constatant
l'origine française de la voiture. permettait aux chauffeurs
d Alsace- Lon aine de passer la frontir-ro sans aucune for-
malité a été supprimé par une réglementation nouvelle.
Actuellement les automobilistes alsaciens sont obligés,
pcur passer la frontière, de déposer une somme da 50 fr.
désespoir, son plan de défense en était renversé.
A quoi bon se défendre? Il ne cessait point sa
plainte enfantine « Elle m'a trompé Elle m'a
tnompé! Et chaque fois qu'il l'exhalait, un
mouvement involontaire soulevait les épaules
de l'intruse. Le mépris ne se déguisait plus sur
ce dur visage. Et c'était encore trop donnera
l'impuissance du vieil homme tant de misère
ne méritait que la pitié. Pourtant, réduit à ce
piteux état où il se faisait voir, il gardait encore
la pensée de la justice à rendre, continuant de
serrer le billet; la preuve s'incrustait dans sa
main. Que pouvait-il faire, le pauvre sire1 Les
larmes le suffoquaient; il eut un violent haut-le-
corps, puis un long râle, et se renversa, les
yeux fermés.
Catherine le saisit dans ses bras elle l'appe-
lait, le suppliait « Mon père, revenez à vous »
Ses yeux se rouvrirent, un sanglot le soula-
geait sa tête, qui ne se soutenait plus, roula sur
le sein de sa fille et il demeura là, le visage
enfoui; il avait trouvé le refuge. Il semblait
s'apaiser, mais elle savait trop bien que sa
douleur restait la même, car il parlait entre
deux sanglots Kate, ma chérie, j'en mour-
rai n
Et ce n'était pas une parole vaine; cela Cathe-
Fine le savait encore. Pour qu'il lui donnât, à
elle, sa fille, le cruet'spectacle de son abaisse-
ment,il fallait bien qu'une passion aveugle l'éga-
rât, sans que jamais on pût espérer le retour.
Rien n'existait plus au monde pour lui, que
cette femme; elle l'avait trompé, il devait se
séparerd'etle; et,il l'avait dit, il en mourrait. Ou
bien tl descendrait à la dernière faiblesse, il lui
pardonnerait et retomberait dans ses mains;
alors quelle ignominie! Et Catherine songeait;
elle verrait ou cette triste fta, ou cette vie misé»
Fable .• ;̃ x '̃
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