Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-11-30
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 novembre 1904 30 novembre 1904
Description : 1904/11/30 (Numéro 9909). 1904/11/30 (Numéro 9909).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k532706q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
y| GAULOIS MERCREDI $0. NOVEMBRE 19&r
12L,
cria M. Lasies à l'orateur socialiste .(^tçendant,
la la tribune.
Et M\ Lasies pourrait bien avoir vu juste.
Georges r"o.a.oher
Coulis.ses:
La séparation des Eglises et de l'Etat
Nous avons relaté en quelques mots l'incident qui
s'est produit à la dernière séance de la commission
de la séparation des Eglises et de l'Etat. Malgré les
protestations et les récriminations de la gauche, le
projet Combes sur la proposition de M. Georges
,Berry était repoussé par 13 voix contre 12 et la
commission s'en tenait a son propre projet, celui
qu'on a appelé l'avant-projet. Briand.
Les ministériels, furieux de cet échec,, irrités sur-
tout d'avoir été battus et régulièrement battus par
les membres de l'opposition qui forment au sein de
.la commission une minorité imposante, se sont ef-
forcés hier de faire revenir la commission sur son
vote de la veille et ils y ont réussi, on verra grâce
quels.moyens.
Dès l'ouverture de la séance, M. Ronanet qui
n'assistait lias à la séance de la veille'- demande que
la discussion soit reprise au point où elle on. était
restée au moment ou les membres de la gauche de la
commission se sont retirés que, par conséquent, ne
soit pas considéré comme valable le second vote, par
lequel les membres de la minorité de la commission
ont repoussé, cri bloc, le projet du gouvernement.
Cette proposition souléve d'énergiques protesta-
tions sur les bancs de la minorité.
M. Grosjeau fait observer que le vote est absolu-
nreitt régulier, que. l'on a tort d'invoquer, en la cir·
constance, l'absence du quorum, que, depuis sa coins-
titution, la commission de la séparation n'a jamais
été en nombre, n'a pas eu la quorum réglementaire
et que néanmoins des votes ont été émis dans ces
conditions sur des questions de la plus haute gravité
;et que le vote a toujours été considéré comme très
régulier et absolument acquis.
MM. Audiffred et Berry partagent cette
opinion et combattent énergiquement la proposition'
de M. Rouanet.
Celui-ci balbutie quelques explications vagues et in-
signifiantes. La commission lui fait un nccueil assez'
froid. Les ministériels semblent désemparés. M. Al-
lard un socialiste bon teint se dévoue et, en bon
,terre-neuve, propose que la commission, sans 'en
..contester la validité, revienne sur le vote émis la
veille et examine article par article le projet du gou-
vernement.
M. Houanet s'empressede se rallier à cette motion.
Ivlais l'opposition prot ste à nouveau contre cette
façon d'agir. Une vive discussion s'engage. MM.
Georges Berry et. Grosjean déclarent que le vote émis
contre le projet de M. Combes est des plus réguliers
et qu'il n'y a pas lieu de revenir sur un vote acquis.
Comme la majorité veut passer outre, M. Georges
Berry se love et quitte la salle dès séances. Il est suivi
dans sa retraite par MM. Grosjean, Roger-Ballu,
Dèche.et AmédéeEeille.
M. Georges Berry annonce que pour protester con-
tre la manœuvre inqualifiable à laquelle vient de se
livrer la majorité, il démissionnera lui et ses amis,
-laissant la Chambre de pareils procédés.
M, Georges Berry fera parvenir aujourd'hui même
sa démission au président de la commission après
avoir, toutefois, consulté ses amis de la minorité.
Cependant la commission continue délibérer.
M. De ville qui, la veille, avait proposé le vote sans
débat ni examen du projet du gouvernement, fait
connaître qu'il reprend ce mëmo projet à titre de
contre-projet.
La commission décide alors de procéder, article par
article, à l'examen de ce projet.
Voici maintenant, d'après le communiqué officiel,
le compte rendu de cette fin de séance.
Lecture est donnée de l'article premier, ainsi
conçu
A partir du 1" janvier qui suivra la promulgation de la
présente loi, sont et demeurent supprimes toutes dépenses
̃publiques, pour l'exercice ou l'entretien d'un culte; tous
traitements, indemnités, subventions ou allocatione accor-
des aux ministres d'un culte, sur les fonds do l'Etat, des
départements, des communes ou des établissements publics
hospitaliers.
Uno discussion a lieu entre MM. Lefas, Trannoy,
Briand et Boucher sur la proposition de M. Trannoy,
tendant iL la fusion des deux textes celui du projet
de la commission etcelui du gouvernement.
Cette proposition est repoussée.
L'article 1er du contre-projet Deville (projet du
gouvernement) est adopté à l'exception des mots
u établissomeuts publics hospitaliers », qui sont ef-
facés.
Sur l'article 2 ainsi rédigé
r Pendant deux ans, à partir du 1" janvier qui suivra la
promulgation de la présente-loi, la jouissance gratuite des,
édifices du culte-sera laissée aux associations dont il sera
parlvau titre II ci-après.
Après cette période de temps écoulé cessera de plein
droit 'l'usage gratuit dos édifices religieux, cathédrales,
églises, cliapelles, temples, synagogues, ainsi que des bâti-
̃ ments. des séminaires et des locaux d'habitation archevê-
chés, évêchés, presbytères mis à la disposition des minis-
tres des cultes par l'Etat, les départements' et les com-
munes.
Une discussion s'engage entre MM. Lefas, Briand
et Boucher.
L'article 2. est voté.
M. Baucher reprend, à titre d'amendement sur cet
article, des dispositions figurant dans l'avant-projet
de Ia commission et relatives à la location des édifi-
ces du culte.
Al. Trannoy demande l'ajournement de la discus-
sion à une prochaine séance.
Cette proposition est acceptée.
La suite de la discussion est renvoyée à jeudi pro-
chain trois heures.
Les conventions franco-anglaise et
siamoise
M. Delcassé a été entendu hier par la commission
spéciale du Sénat. Il le sera encore demain, plus par-
ticulièrement sur la convention franco-siamoise.
M. de Courcel a été chargé de rédiger de suite un
rapport approuvant la convention franco-anglaise
ses parties relatives à l'Afrique occidentale et à
Ferré-Neuve.
Le régime du gaz
La commission sénatoriale a tenu, hier, double
séance. Elle a entendu M. Bruman, directeur des af-
faires départementales au ministère de l'intérieur
-M. Cornuau, président, et:les: membres du-syndicat
de .l'industrie du gaz, et M, Marguery, et les délégués
du comité de l'alimentation.
Ces deux délégations se sont prononcées contre le
projet voté à la Chambre. On sait que la majorité de
la commission sénatoriale lui est également hos-
tile.. ̃ ̃ •
Heureux délégués scandinavesl Ils auront,
an des fêtes successives bien qu'ininterrom-
pues, savouré toutes les joies de la vie pari-
sienne, Hier, après le somptueux banquet de
l'Hôtel de Ville, on les conduisit en matinée à
t'Odéon sénatorial, dont l'escalier d'honneur,
-.out orné de plantes par les soins de la ques-
ture, avait la solennité requise pour être gravi
par des hôtes de distinction.
Au programme, un acte du répertoire parle-
mentaire « Deuxième délibération suc trois
FEUILLETON-DU « GAULOIS»
DU 30 NOVEMBRE 1904
il
IX
Suite-
̃ A la porte que Christine venait de verrouiller
si vivement, on frappait un coup léger. De ce
.ôté se trouvait situé l'appartement de M. de
Longpré, d'abord son cabinet de travail. Elle
ne bougea pas, ouvrit son buvard, se disposant
ü écrire. Mentalement, elle avait déjà tracé son
billet, il aurait deux lignes. Contre la porte,
nouveau coup timide, appel tremblant. Cette
fois, elle répondit d'abord au vieux mari: « Tout
à l'heure » puis à l'ancien ami « Peut-être
bien». Ce serait pour M. de Nucourt l'espérance
d'une visite prochaine..»
Elle mit ce petit ouvrage de concision sous
enveloppe le soir ou le lendemain, elle le jette-
rait à la poste, à moins que Il est des réponses
qu'on porte soi-même; elles provoquent des
explications qu'il est bon d'entendre. Et puis,
'quand ori a supporté des jours d'ennui, une di-
version fait du bien. Celui qui le distillait, cet
ennui légitime, était là,derrière la porte,il atten-
dait. Elle se leva et vint ouvrir
Que voulez-vous?
Ce qu'il voulait, le.pauvte homme? La voir.
Ses yeux embrassèrent avidement la chambre
par ses soins, te sanctuaire: avait été décoré
pour l'idole*. Maintenant, sans doute, l'idole lui
'en disputait souvent l'accès. Il
propositions de loi ayant pour but de modifier
les divers articles de la loi ûût avriF 1898 sur les
accidents du travail ».. Le titre est un peu long,
et la pièce peu folâtre comme lever de rideau et
pour une représentation, qui jurait dû être, de
gala.
Les délégués n'ont pas, comme on dit, fait
long feu. Ils sont partis au bout d'un quart
d'heure. Peut-être ont-ils eu tort. Ces parlemen-
taires du Nord auraient pu, en restant, voir
comment il ne faut pas faire les lois. Il est pro-
bable d'ailleurs qu'on ne les fait pas dans leurs
pays monarchiques, comme dans notre républi-
que.
Celle de 1898 sur les accidents du travail,
louable et nécessaire ea son principe, a été bâ-
clée de telle sorte qu'il en faut maintenant re-
manier presque tous les articles. Le Sénat s'ap-
plique à en corriger les négligences et les mal-
façons. Elles sont nombreuses et d'une techni-
cité ass.ez rebutante. Il s'agit des indemnités aux
victimes et des pensions à leurs familles.
MM. Expert-Besançon, Prévet, Trouillot et
Chauvet ont soutenu le poids d'un débat plutôt
aride. Ils continueront jeudi. Espérons que,
cette fois, les articles de la loi serontapplicables
et qu'il n'y aura pas lieu de les remettre encore
sur le chantier législatif; jusqu'ici, le travail a
eu moins d'accidents que la. loi qui devait les
prévoir et en réglementer les conséquences.
Entre temps, M. Prévet a déposé une proposi-
tion qui supprime âla fois les accidents et le
travail, mais seulement deux jours tous les six
ans.
Explication du rébus M. Prévet demande que
l'on déclare jours fériés les lundis qui suivent
Noël et le 1er janvier lorsque ces fêtes tombent
un dimanche. Tel sera le cas pour Noël 1904 et
le lev janvier 1905. C'est une proposition de cir-
constance.
Georges Huillard
r ̃ ̃
Les difficultés des négociations commer-
ciales entre l'ÂHemagna et l'Autriche
Les négociations qui se poursuivent depuis
quelques semaines entre l'Autriche et l'Allema-
gne, au sujet du renouvellement du traité de
commerce entre les deux puissances, présen-
tent, parait-il, de sérieuses difficultés. Depuis
deux jours notamment, il semble que les négo-
ciateurs se soient heurtés il. des obstacles qui,
sans être infranchissables, montrent néanmoins
qu'on est encore-loin de la solution que tout le'
monde croyait imminente.
On dit à Vienne que les objections provien-
nent des agrariens allemands. Les hommes
d'Etat -des- deux pays voudraient, éviter l'appli-
cation réciproque des droits autonomes énor-
mes qu'exigent les agrariens, parce que la
guerre douanière estincumpatible avec le main-
tien de l'alliance. Du côté autrichien, on assure
que l'Autriche est allée jusqu'à l'extrême limite
des concessions.
En Allemagne, l'exaspération contre l'Autri-
che se manifeste dans l'Opinion d'une façon
assez inattendue. Certains journaux, comme le
Tageblalt, vont jusqu'à accuser les hommes
d'Etat autrichiens de se livrer à des .marchan-
dages suspects.
Il est probable, toutefois, que les négociateurs
finiront par établir une base d'entente, d'autant
que les deux gouvernements y sont absolument
décidés, en raison des difficultés d'ordre politi-
que qu'entraînerait une rupture.
Le dissentiment actuel n'en est pas moins
fort curieux il montre qu'une alliance politi-
que, si étroite soit-elle, tient fort peu de place
dans l'opinion lorsque les intérêts économiques
sont en jeu.
La commission internationale d'enquête
La Correspondance politique de Vienne apprend
qu'hier, dans l'après-midi, l'ambassadeur d'Angle-
terre, et en raison de la maladie de l'ambassadeur de
Russie, le conseiller d'ambassade, baron de Boudberg,
se sont rendus chez le ministre des affaires étrange-
res pour lui demander, au nom de leui's gouverne-
ments, si l'Empereur était disposé à nommer le cin-
quième membre do la commission d'enquête concer-
nant l'incident de Huit.
Le comte Goluchowski a déclaré que l'Empereur,
était dans cette disposition.
Hier également les ambassadeurs de Russie et de
Grande-Bretagne se sont rendus au ministère des
affaires étrangères à Washington pour présenter les
invitations de leurs gouvernements respectifs au gou-
vernement des Etats-Unis, à nommer un officier
de marine comme délégué à la commission inter-
nationale chargée d'examiner l'incident du Dogger-
Bank.
Les ministres réunis s,ous la présidence de M. Roo-
sevelt ont décidé qu'ils désigneraient un contre-
amiraL
ALLEMAGNE
REPRISE DES TRAVAUX DU EEICHSTÀ.G.
Le Reichstag a repris hier ses séances.
Le président, comte de Ballestrem, a informé l'as-
semblée que, dans la partie de la session qui s'ouvre
en ce moment, le Reichstag aura ;v délibérer sur
d'importants projets de loi qui touchent profondé-
ment les intérêts du peuple allemand.
Il y a, par exemple, outre le budget, les lois mili-
taires comprenant la fixation à deux ans du temps
du service dans l'armée active et la détermination
de l'effectif de paix, puis les traités de commerce. Le
président recommande donc aux députés d'être plus
assidus que jamais à assister aux séances.
Les journaux consacrent de longs articles à la re-
prise des travaux parlementaires. Ils insistent sur
les difficultés de la situation résultant de l'augmen-
tation des dépenses militaires et de la cotlteuse ex-
pédition africaine, coïncidant avec le déficit crois-
sant.
ITALIE
̃ DÉMISSION DE LA. MUNICIPALITÉ DE MILAN.
A la suite des résultats des élections administra-
tives du maire et des adjoints, tous les conseillers
appartenant aux partis de l'extrême gauche ont dé-
missionné.
En conséquence, le commissaire royal assumera
l'administration de Milan jusqu'aux, élections gèné-
rales administratives.
NOUVEAUX SOUS-SECRÉTAIRES D'ÉTAT
Par décret en date du 28 novembre, le Roi a nom-
mé sous-secrétaire d'Etat aux finances M. f amera,
député, et sous-secrétaire d'Etat au Trésor M. Gcdac-
ci Pisanelli, député.
ROUÎVIAP^IE
DISCOURS DU TRONE
Le Roi a ouvert la session parlementaire ordinaire
en prononçant le discours du trûne. Il s'est exprimé
de la façon suivante au sujet de la politique exté-
rieure
Les efforts constants que font les Etats ponr donner à
toutes les questions qui pourraient tes séparer une solution
vue depuis le repas du matin et, dans quelques
instants, devrait se rendre à un banquet offi-
ciel, il avait sollicité une invitation sur le con-
seil qu'elle lui en donnait. Elle fit un signe
d'assentiment, l'inspiration venait bien d'elle.
La solennité se prolongerait certainement as-
sez lard; elle dormirait quand il regagnerait le
logis; il ne la verrait donc plus que le lende-
main S'il ne tenait qu'à lui, il se dispenserait
d'assister au gala insipide ^i remarquerait
'son absence 1 Aprùs un discours ministériel, il
y a toujours assez de choqueurs, il pouvait donc
bien demeurer tranquillement chez lui.
Vous ne le ferez pas, dit-elle.
Il baissa la tête, car il en était là obéir sans
disputer. Le sort met sur lcchemm d'un homme
d'honneur et de raison une créature de médio-
cre beauté et de charme trouble, elle parle à ses
sens, il se livre. Plus tard, il cherchera parfois
à s'expliquer son erreur, il en souffrira, il en
mourra peut-être il ne la connaitra jamais
bien. Ce sera l'aveugle et basse servitude. Pour
la moindre de ses démarches, il fallait à M. de
Longpré l'agrément, du maître qu'il s'était
donné. Qu'il préférât s'abstenir de toute action,
il le fallait encore, mais alors il ne l'obtenait
plus. Mme de Longpré n'entendait pas que son
mari se dérobât aux obligations de la vie publi-
que elle a d'heureux hasards. Comment son-
gerait-on à gratifier ceux qui ne se font pas
voir?.
Vous ne vous souciez donc plus d'être re-
placé comme il convientàun homme qui a rendu
tant de services ? reprit-elle. Aile? on sait d'où
vient ce renoncement extraordinaire j'en suis
la cause. Est-ce que je ne suis pas la cause de
tout, moi? On vous reproche d'avoir fait un ma-
riage obscur et vous n'avez pas l'énergie de dé-
truire par un9 conduite habile -de,' mauvais oro-
PQS que répandent vos ennemis eî vos envieux.
-ils vous paraissent donc justes?. Ne protestez
pas, je veux bieu croire que noir. Mais contré de
amiable affermissent de plus en plus la paix. La Roumanie
poursuit invariablement dans cette voie sa politique inter-
nationale qui lui a valu l'amitié de tous et qui assure le
développement pacifique des forças du pays.
Le Roi a ajouté que le traité dé commerce conclu
avec l'Allemagnè va être soumis au Parlement.
Le gouvernement espère régler aussi prochaine-
ment les relations commerciales avec les autres
Etats, ce qui permettra au développement écono-
mique de prendre un nouvel essor.
En terminant, le souverain a déclaré ^que l'armée
était complètement munie d'armes perfectionnées et
constituait pour le pays une protection efficace.
[m'on
fciifcii Xiifciifcw
NOS INFORMATIONS
Température
Le baromètre remonte sur l'ouest de l'Europe.
En France,-un temps nuageux et froid est -pro-
bable.
Hier à Paris, temps brumeux. Thermomètre, 4°.
Baromètre, 765 mm.
La Havre.– Thermomètre Sa. Vent 0. fai-
ble. Mer calme. Temps brumeux.
FAITS DU JOUR
Les manifestations pour Jeanne d'Arc. Loin
de se calmer, l'agitation ne fait que s'accentuer de
jour en jour. Hier encore, les étudiants en droit ont
parcouru le quartier Latin en acclamant l'héroïne de
Vaucouleurs. Place Soufflot, ils ont allumé un im-
mense feu de joie avec les journaux qui ont pris la
défense de l'insulteur de Jeanne d'Arc. A l'angle de
la rue des Ecoles, les jeunes manifestants se sont
rencontrés avec un groupe d'internationalistes qui
portaient un drapeau rouge. Des coups furent échan-
gés de part et d'autre; finalement, ces derniers du-
rent battre'en retraite. Une nouvelle bagarre éclata
devant le Louvre entre les étudiants et les gardiens
de la paix, qui voulaient empêcher le cortège de se
rendre sur la place des Pyramides.
Les agents Grent preuve d'une brutalité inouïe. Ils
frappèrent a .coups de poing et à coup do pied les
étudiants, dont plusieurs ont été sérieusemeni contu-
sionnés.
On vit même un agent cycliste se servir de sa ma-
chine* comme d'une massue. Une quinzaine d'arresta-
tion furent opérées. Parmi les manifestants arcëtés,
se trouvait le fils de M. Albert Gigot, l'ancien préfet
de police, qu'un .agent accusait do l'avoir insulté. Il
a été remis en liberté ainsi que ses autres camarades.
La police, au surplus, a fait prouve d'une partialité
révoltante au '¿ours de ces manifestations. Toute son
indulgence s'est manifestée en faveur des « révolu-
tionnaires» qui criaient A bas la calotte 1 tandis
qu'elle a sévi impitoyablement contre les étudiants
patriotes qui se sont bornés à crier « Vive la li-
berté » et« Vive Jéanne d'Arc Nous avons reçu,
à ce propos, une protestation d'un groupe d'étu-
diants en droit qui sont indignes de la brutalité em-
ployée envers eux.
D'autre part, nous avons reçu une note d'un groupe
d'élèves de Condorcet qui tiennent ce que le public
ne se méprenne pas sur le véritable caractère de leurs
démonstrations
-Nous tenons à déclarer, disent-ils, que nos ma-
nifestations de ces jours derniers n'ont qu'un carac-
tère patriotique. Jeanne d'Arc n'appartient pas ù un
parti elle appartient à la France.
Enfin, notro illustre collaborateur M. François
Coppée a reçu hier, des élèves de Condorcet, la lettre
que voici
A monsieur François Coppée,
Nous tenons, monsieur, à remercier le généreux poète
qui nous a si noblement soutenus en marchant il la têts
do notre manifestation et en acclamant avec nous celle dont
le souvenir a fait battre tant do cœurs.
Sans doute, votre seule présence suffit pour enthousias-
mer des jeunes gens vraiment Français, mais vous savez si
bien faire vibrer en eux tout ce qui est nobles sentiments
que les élève* du lyc6e Condorcet n'oublieront jamais les
paroles que vous avez prononcées hier devant la statue de
Jeanne d'Arc.
Ils vous prient, monsieur, de vouloir bien agréer leurs
très respectueux hommages.
Les élèves dit lycée Condorcet.
Un manifeste vient d'être rédigé par les élèves de
Condorcet et des autres étahlissementa scolaires de
Paris. Il convoque tous les étudiants à une nouvelle
manifestation qui aura lieu demain jeudi, à trois
heures, devant la statue de Jeanne d'Arc.
Réunion antimaçonnique. Dimanche a eu lieu
il Saint-Germain-en-Laye une réunion sous les aus
pices de l'Association anlioiaçonnique jIo Fnance.i
Notre confrère M. Pierre Leroy, rédacteur en chef
de l'Echo de Seine-et-bise, avait voulu clôturer une
polémique de presse avec le vénérable de la loge
« la Bonne Foi en priant M. Tourmentin de faire
une conférence sur la frane-maçonnerie, à ses abon-
nés et lecteurs de la ville.
Une assistance d'élite a écouté et applaudi, avec
enthousiasme le secrétaire général de 1 Association
autimaçonnique.
L'Union des Femmes de France. A l'occasion
du anniversaire de sa fondation, le groupe du
sixième arrondissement de l'Union des Femmes de
France donnera, dimanche 4 décembre, une matinée
dramatique et musicale au profit des soldats conva-
lescents dans les ports militaires et des blessés de la
guerre russo-japonaise.
Les délégués Scandinaves à l'Hôtel de Ville.
La municipalité parisienne a offert hier, à l'Hôtel de
Ville, un déjeuner qui comprenait 360 convives, dent
160 femmes.
Au dessert, M.Desplas a porté deux toasts l'un au
roi de Danemark et à la famille royale; l'autre au
roi de Suède et de Norvège, a la Reine et à la famille
royale.
Ce banquet a été servi dans la grande salle des
Fêtes, éblouissante de lumières. Des fleurs étaient
répandues à profusion sur les tables, dont les che-
mins étaient faits de lilas blancs et d'œillets rouges.
Un concert a terminé la fête.
L' « Almanach national L'Alnianach zaatio-
nal pour édité par MM. Berger-Levrault
etCie.'
Cetbp publication officielle, qui atteint aujourd'hui
sa année d'existence, est mise à jour des plus
écents changements survenus dans les diverses
branches de l'Administration. On y trouve notam-
ment le résultat du renouvellement des conseils gé–
néraux, le dernier mouvement préfectoral, la récente
promotion militaire, etc. ~j
Toutes les institutions législatives, administrati-
ves, judiciaires, financières, militaires, etc., passe-
ront sous les yeux du lecteur; leur ensemble consti-
tue un véritable Précis de l'organisation adminis.
tI'ative de noire pays.
Nouvelles religieuses
Au Vatican. Le Pape a reçu hier le. cardinal Langé-
nieux et les èvèques d'Orléans, de Coutances, de Quimper
et de Pamiers.. •
Nouvelles militaires
Ecole Polytechnique. -Le ministre de la guerre vient
de fixer à 170 le nombre des élèves à admettre à l'Ecole
Polytechnique à la suite du concours de
Nécrologie. Un officier de grand mérite, lo capitaine
Quénard, du 16- bataillon de chasseurs à pied, vient de
mourir à Lille. Le défunt était à peine âgé de quarante-
trois ans; il avait fait aux tirailleurs algériens la dure
campagne du Sud-Oranais. en 1881-83, et possédait des
notes exceptionnelles qui le firent porter, il y a quatre ans
lâches insinuations vous ne savez que ployer
assez lâchement vous-même; vous n'êtes pius
capable d agir, ni de vouloir Cette mollesse à
cultiver d'anciennes relations, qui vous remet-
traient à votre rang, vous y cédez jusque dans
la maison, vous ne terminez pas votre grand ou-
yrage. Quoi '?. que dites-vous entre vos dents?
Que vous avez de l'ambition pour moi, ma
chère amie. et que je dois être content. C'est
1une preuve de votre affection,
Sans doute Vous irez donc à ce banquet.
Si je vous y engage, ce n'est apparemment pas
pour mon plaisir à moi. Que me resie-t-i! pour
charmer ma soirée?.. La. perspective d'un dîner
en tête-à-tête avec votre fille.
Mais, dit-il tremblant, vous êtes redeve-
nues amies toutes les deux.
-Amies sincères AlIez.vous habiter.
Il sertjL.. elle respira Elle était libre.
M. de Nucourt était un de ces bommes pré-
cieux et commodes, avec lesquels les relations
sont toujours faciles, leur existence n'étant
qu'une suite d'habitudes jamais dérangées, le
toutestde les connaître! Il avait l'exactitude
d'une horloge, déjeunait chez lui, se délassait
tout le jour de n'avoir rien fait depuis le matin,
sortait a quatre heures sonnant, si le temps était
beau et si la promenade devait être agréable, du
boulevard Montmartre à celui des Capucines
à cinq heures seulement, s'il pleuvait, il se ren-
dait à son cercle, rentrait à sept heures, se re-
posait encore, tout en lisant, car il n'était pas
insensible à la littérature, pourvu qu'elle fût pa-
risienné. Il quittait de nouveau son logis de la
rue Pigalle dix heures, à neuf les jours
il avait son fàuteuiU
II ne dînait. point, il un des
deux ou trois cabarets da premier ordre, qui
déjà, au tableau d'avancement, Malheureusament, ce bon
soldat était inscrit sur les listes de suspects élaborées par
la franc-maçonnerie voyant ainsi sa carrière arrêtée, il en
conçut un chagrin immense qui a'a pas pen contribué à
hâter sa fin prématurée.
L'examen médical des recrues. Le ministre de 1a
guerre vient d'adresser aux commandants de corps d'armée
une circulaire leur prescrivant de faire examiner les jeunes
soldats récemment incorporés et d'éliminer tous ceux qui
pour un motif quelconque ne présenteraient pas une force
de résistance suffisante la sévérité des médecins militai-
res devra porter spécialement sur les hommes dont l'état
général pourrait faire craindre une manifestation tubercu-
ieuse, dans un délai plus ou moins rapproché.
FAITS DIVERS
ENTRE FRÈRES
Avant-hier soir, rue de Joinville, un passant, Louis
Dhieux, était assailli par plusieurs individus qui
le jetaient à terre et le lardaient de coups de cou-
teau.
Grièvement blessé, Dhieux fut relevé quelques
instants plus tard par des agents et fut transporté à
l'hôpital Saint-Louis où M. Ducrot, commissaire de
police, l'alla visiter.
Le blessé, racontant par le menu l'agression dont
il venait d'être victime, apprit au commissaire que,
parmi ses agresseurs, se trouvait son propre frère
Jules, et que c'était lui qui lui avait porté les coups
de couteau.
Le fratricide fut mis en état d'arrestation. Hier,
M. Lepoittevin, juge d'instruction, a confronté les
deux frères à l'hôpital Saint-Louis.
La blessé ne s'est pas démenti et, malgré les pro-'
testations de son frère, il a persistù à affirmer que
c'était bien lui son assassin.
Louis Dhieux est dans un état grave. Il porte no-
tamment au ventre une blessure profonde qui met
ses jours en danger.
LE DRAME DE LA. EUE -AUBUY-LE-BOUCHER
M. Picot, commissaire de police, o. réussi à retrou-
ver la femme qui accompagnait la victime du drame
de la rue Aubry-le-Boucher.
Je me trouvais, a-t-elle déclaré au- magistrat,
chei un marchand de vins de la rue Aiabry-le-Bou-
cher avec Nathalie Foucher, lorsqu'elle se prit de
querella avec une femme attablée non loin de nous
avec un bossu. Comme la dispute tournait au scan-
dale, le marchand de vin nous pria de sortir.
» Dans la rue, le bossu et sa compagne nous suivi-
rent. Effrayées, mon amie etmoi, nous nous sommes
alors réfugiées dans un escalier. J'ignore ce qui s'est
passé ensuite, car j'avais devancé Nathalie Foucher.
J'entendis cependant le bruit d'une lutte et la chute
d'un corps.
» Je me suis enfuie précipitamment, avec l'intention
d'aller chercher du secours; mais je n'ai plus osé re-
venir. D
Ces déclarations ont été reconnues exactes par le
commissaire de police, qui recherche maintenant le
bossu et sa compagne.
ACCIDENT MORTEL
Au plus haut de son échelle, il chantait
Ah! dis-moi, simple fleur des champs.
Il s'appelait Armand Gossaine, il était peintre en
bâtiments. La planchette sur laquelle il était assis
bascula par suite de la rupture d'une corde, et le gai,
l'insouciant chanteur s'en fut se briser le crâne sur
le pavé, dans une courette de la rue Saint-Honoré.
LES ASSASSINS DE M'ai! KIEFFER
Mme Kieffer, une septuagénaire qui gérait un débit
de vins dans les environs de Paris, était assassinée,
le 16 janvier dernier, en même temps que sa bonne,
âgée de soixante ans.
L'un des meurtriers, Charles Hoffmann, était ar-
rêté quelque jours après le crime. Mais l'enquête avait
établi qu'il n'avait pas agi seul son complice échap-
pait a toutes les rechsrches.
Un jeune Français, soupçonné d'avoir pris part à.
l'assassinat da Mme Kieffer et de sa bonne, a été ar-
rêté à Londres. Le tribunal de Bow-Street semble
devoir accorder l'extradition du meurtrier.
CAISSIER INFIDÈLE
Un négociant du boulevard Picpus, M. Braumso-
hausen, s'apercevait, ces jours derniers, que de nom-
breuses marchandises avaient disparu de son en-
trepôt.
Une rapide enquête lui dénlcntra qu'il avait été
victime, de la part de son caissier Camille B. de dè>
tournements importants.
Mais le caissier, qui avait eu vent de la découverte
de son patron, s'empressa de prendre la fuite.
Hier après-midi, le fils du négociant, ayant ren-
contré, rue des Boulets, le caissier infidèle, le signala
il deux gardiens de la paix qui l'arrêtèrent et le con-
duisirent au commissariat de police.
Camille B. a été envoyé au Dépôt.
LES VICTIMES DU FROID
Un homme vêtu on ouvrier s'est affaissé, hiermatin,
rue de Rivoli, en face du no 31. Transporté dans une
pharmacie voisine^il n'a pas tardé à succomber.
Le malheureux avait été frappé d'une congestion,
causée par le froid.
CHROIODEDESTSIMIDI
NOS ARTISTES AU PALAIS
Combien parisien le tout petit procès si pari-
siennement jugé hier par « le bon juge » Séré de
Rivière
Les héros?. Mlle Carlier, la charmante pen-
sionnaire de l'Odéon, et M. X. un de nos
fourreurs à la mode; l'objet du litige? une
bagatelle de 12,000 francs réclamés par le four-
nisseur à sa. cliente. Et l'on pense bien que ce
n'était point pour cette misère que plaidait Mlle
Carlier, mais tout au contraire pour établir et
défendre un principe. parfaitement, un prin-
cipe, et non des moindres! Il se résume en deux
mots, d'ailleurs toute étoile parisienne qui
consent à se laisser photographier dans un but
de vente, vêtue d'une toilette ou d'une fourrure,
ne doit rien au fournisseur de cette toilette ou
de cette fourrure.
Avouez que voilà une brûlante question.
Ecoutons maintenant la'réponse du «bon juge»:
Attendu que la demande excédant 150 fr., la na-
ture du contrat doit être prouvée par écrit
Attendu que le fourreur ne possede pas le moindre
billet de Mlle Carlier qui, par contre, produit un écrit
de X. ainsi conçu
« Heureux qu'un peu de la maison X. se trouve
autour de Mlle Carlier, la plus délicieuse enfant du
monde civilisé, il s'empresse d'affrir un premier exem-
plaire de ses dessins votre dévoué X.
Attendu que cette dédicace se trouve au pied
d'une photographie de la jeune artiste, portrait exé-
cuté sur la commando de NI. X. qui, pour la cir-
constance, avait paré son modèle d'une pelisse do
grand prix en zibeline russe
Attendu que M. X. a tiré parti de cette image en
l'exposant en maint endroit et en la publiant dans
plusieurs journaux attendu, si galant que soit l'au-
tographe, qu'il ne saurait tenir lieu de la rémunéra-
tion que mérite Mlle Carlier pour l'exhibition de sa
personne au profit d'une maison de commerce
qu'aussi bien, et alors même que la facture n- serait
pas exagérée comme il advient parfois dans les affai-
res, le cadeau n'aurait rien d'excessif si l'on en croit
le fournisseur lui-même sur l'excellence de son mo-
dèle.
Pour ces raisons, déboute X. de sa demande.
des mœurs, l'indifférence démocratique à la
bonne chère et l'appât du bon marché M. de
Nucourt allait de l'un à l'autre, donnant une
semaine à chacun Et tout cela, ou si peu que
cela, il le faisait tout l'an, tous les jours aux
mêmes heures, bien convaincu qu'aucune autre
manière de vivre n'était vraiment parisienne.
L'entêtement qu'il y mettait lui avait naturelle-
ment acquis la réputation d'un maniaque elte
était assez justifiée.
Cependant il avait un mente, celui d'être
conséquent à ses goûts et à ses sentiments sa
tête n'était pas, comme celle de beaucoup de
ses contemporains, un foyer de contradictions
qui se dévoreraient les unes les autres si le feu
était vif Heureusement, il flambc bien moins
qu'il ne fume-
Si l'on demandait à M. le baron de Nucourt
pourquoi, sa naissance semblant l'appeler à vi-
vre dans un quartier plus aristocratique, il ha-
bitait la rue Pigalle, le baron répondait qu'elle
était pansienne. A ses yeux, les deux faubourgs
n'étaient pas absolument parisiens, encore bien
moins le nouveau Pans s'étendant vers l'ouest,
avec ses morceaux de jardins et ses semblants
de bocages il ne goûtait pas plus l'image de la
nature que la nature elle-même. Quant aux
nobles gens qui étaient les siens, il prétendait
qu'ils ne pouvaient jamais être Parisiens qu'à
demi et de passage; ils avaient beau loger dans
de riches hôtels, le véritable siège de leur exis-
tence et la marque de leur qualité n'étaient pas
là, mais dans leurs châteaux du Dauphiné ou
du Poitou, de Normandie ou de Bourgogne au.
demeurant, des gens de campagne.
Mme Christine sortant de chez elle après le
dîner en tête à tête avec Catherine, vers huit
heures, se croyait assurée de trouve? chez lui
« l'ami » d'autrefois. aujoyr^ui le conseil et la
vivaîite diversion h sûn'ennui. Elle remonta là
rue de la Paix, un peu morne par cette soirée
d'été le* boutiques étaient doses maison ax*
A. Magne
Voici donc établi un nouveau point de droit
jparisien parions qn'il ne sera point sans faire
quelque bruit.
NOUVELLES JUDICIAIRES
L'affaire Syndon-Decorp. Le conseil de l'ordre
des avocats, qui était saisi d'une plainte de
Mlles Syndon contre Me Decori qui fut chargé de la
défense du jeune peintre condamné à dix ans de ré-
clusion, vient de décider qu'il n'y avait pas lieu de
suivre sur cette plainte. Félix
NOTES D'UN CURIEUX
Si l'on met d'abord à part le prix de 14,700 francs
payé pour deux cassolettes trépieds Louis XVI, en
bronze doré; celui de 9,600 fr. atteint par un tableau
de Henner, Judith; une épreuve sur chine volant,
avec dédicace et signée, des Brodeuses de Fantin-
Latour, dont on a donné 700 fr.; deux épreuves sur
chine d'un Lion de l'Atlas et d'un Tigre royal, par
Delacroix, enlevées à 4N0 fr.; enfin, une aépiactun
dessin au crayon noir de Ribot, vendus 500 fr. (tête
de jeune femme) et 410 fr, (têtode vieille femme), on
pourra répartir le reste des enchères intéressantes en
deux catégories des livres et des bronzes.
Pour les livres, je ne citerai qu'un exemplaire de l'é-
dition princeps de l'Imitation de Jésus-Christ, impri-
mée à Augsboui'g par G. Zainor.vers 1471, exemplaire
sous reliure de Chambolle-Duru, qui a été poussé à
2,750 fr., et l'exemplaire d'un «petit et utile traité
des eaux artificielles», entendez d'un recueil de for-
mules pharmaceutiques, imprimé à Vienne en
par « maistre Pierre Schenck », qu'on a vendu fr.;
et j'arrive à une série de bronzes de Barye, dont
plusieurs dépassèrent 1,000 et 2,000 fr.: Thésée et le
Minotaure fit fr.; une Tigresse dévorant une
Gazelle, 1,500; un Lion terrassant un Serpent, 1,200;
un Lion et une Lionne marchant, 1,150 et 1,100 fr.;
toutes ces épreuves, sauf la troisième, étaient ancien-
nos. Terminons en signalant trois œuvres de Rodin,
dont l'une, Vieille Femme, fit 1,000 fr.; l'autre, le Ré-
veil, 1,900, et la dernière, l'Appel aux armes, 5,500 fr.
L. R.
Téléphone 247.2i.
Etablissements LION-FLEURS, 2, boulevard de la
Madeleine.
Couronnes de style pour Sociétés, etc., 4 Couronnes
Croix, Coussin, 80 fr. Expéditions.
EN PROVINCE
Action libérale populaira
Saint-Brieuc. Le comité de Saint-Brieuc vient
de rouvrir la série de ses conférences périodiques.
Sous l'impulsion énergique de son président, M. Louis
Ollivior, député, et de son actif vice-président M.
Meunier-Surcouf, la section briochine a pris un dé-
veloppement considérabls. Plus de mille personnes
assistaient à la réunion et ont applaudi la conférence
faite par M. Bienvenue, avocat, secrétaire de
l'A. L. P., sur la situation des catholiques à l'étran-
ger puis un discours de M. Meunior-Surcouf, con-
seiller municipal, sur les désastres moraux causés
dans le pays par les révélations des forfaitures mi-
nistérielles. M. Roussin, conseiller municipal, dans
un virulent discours de flétrissure contre les manœu-
vres dont l'armée est victime, a littéralement enlevé
la salle,
L'A. L. P. de Saint-Brieuc gagne chaque jour du
terrain et son action s'étend à tout le département.
A l'arsenal de Rochefort
LA Rochelle. Les ouvriers syndiqués de l'arse-
nal de Rocliefort ont tenu une réunion agitée au su-
jet des incidents qui ont marqué le mouvement gré-
viste à Lorient et à Brest. M. Pelletan et les officiers
de marine ont été fort malmenés par plusieurs ora-
teurs. Le Syndicat a résolu de se préparer aux plus
graves éventualités.
Un complot dans une prison
Charleville. Un complot vient d'être découvert
à la prison de Charleville. Douze détenus avaient
préparé leur évasion par une révolte qui devait écla-
ter à un signal convenu donné par le chef -du com-
plot, un nommé Bonnefoy, ancien agent d'affaires.
On devait, paraît-il, aller jusqu'à assassiner, au be-
soin, le gardien en second. L'arrivée subite et l'atti-
tude énergique du gardien chef déjoua le complot.
Bonnefoy, le principal auteur de cette tentative de
révolte, est un escroc arrêté, il y a quelques mois, à
Mons (Belgique), et extradé en attendant sa compa-
rution devant la cour d'assises.
Tamponnemen'c
CHAnTRES. L'express 503 allant à Rennes, a tam-
ponné ce matin à 9 h. 38, en gare de Saint-Luperce,
un train de marchandises.
Cet accident est dû. au brouillard.
Le conducteur du train de marchandises a été lé-
gèrement contusionné. Plusieurs wagons ont été
brisés.
A midi, le service était rétabli sur une voie, et à
trois heures sur les doux voies.
Les trains de voyageurs ont subi un retard d'une
heure un quart;
La persécution religieuse
MOULINS, Le liquidateur do la congrégation de
l'Enfant-Jésus du Puy s'est présenté, accompagné du
juge do paix, à l'école libre Meillard en vue d'inven-
torier le mobilier; mais le comte de Lastic, proprié-
taire de l'immeuble, leur a refusé l'entrée.
Le liquidateur s'est pourvu par voie de référé con-
tre ce refus.
Ouvriers réintégrés
Lorient. Le ministre de la marine a prescrit au
commandant du port de Lorient de réintégrer aux
ateliers les six ouvriers des poudreries licenciés pen-
dant les grèves.
Explosion d'un obus
Nîmes. Hier soir, vers six heures, M. Beaux,
pharmacien au Vigan, en examinant un obus chargé
a mitraille, l'a fait éclater dans ses mains.
M. Beaux a eu le poumon perforé et le crâne frac-
turé. La mort a été instantanée.
Paul Bartol
Au moment où l'on attaque la religion, où on la
proscrit du programme scolaire, il n'est pas inutile
de signaler aux mères de famille l'ouvrage illustré
de Mlle Marie Nettement, la fille du regretté Alfred
Nettement, le vaillant et éminent écrivain catholique
et royaliste..
La plus belle des histoires Vie de l'Enfant
Jésus, éditée par Garnier, est présentée sousla forme
d'un dialogue, dont la simplicité claire, élégante,
tout en cachant une érudition profonde, est bien faite
pour intéresser vivement ses jeunes lecteurs et pour
parler à la fois à leur cœur et à leur esprit.
LA H^ ËffalM 245, Rue Sadnt-Hoaorè* Paris.
IANOS droits et à queue, ERARD, PLEYEL, etc.
Occas. rares. Facil.de paiem. Costil,95, r.Richelieu.
rivant au boulevard, elle allait retrouver la vie
de Paris, en animation joyeuse, sous la tiédeur
de l'air et la pureté du ciel.
Le jour tombait, le couchant se colorait de
rose vif, tandis que des foules étaient assises
aux terrasses des cafés, les voitures de luxe et
les fiacres sillonnaient la chaussée, emportant
d autres foules vers les Champs-Elysées et le
Bois. Paris est semblable à l'océan qui roule des
flots sans nombre une occasion de féte ou seu-
lement un beau jour, sous ce climat si souvent
morose, soulèvent, comme des lames de fond,
la population casanière qui s échappe enfin de
ses logis noirs la multitude respire et jouit.
Le chemin que devait suivre Mme Christine
la conduisit à la chaussée d Antin, qui s'enfon-
çait dans l'ombre, là il faisait presque nuit.
Mais à l'extrémité, après ia grande place, s'ou-
vrait le square tracé au pied de Féghse de la
Trinité Les feuillages, encore frais, y jetaient
leur souffle, l'eau ruisselait en chantant dans la
grande vasque de pierre et, dans les allées bor-
dées de chaises où s'asseyaient les mères et les
gouvernantes, des troupes d'enfants jouaient
sur le sable. Mme Christine entra dans le jar-
dit, elle fit le tour de ces allées, regardant les
petits qui gazouillaient, heurtée quelquefois par
les plus grands qui couraient Elle suivait leurs
jeux, sans du tout songer qu'elle- aurait pu être
mère, ce qui aurait sans doute changé la direc-
tion de sa vie, tout au moins aurait ouvert une
source de tendresse dans la parfaite sécheresse
de son cœur Rien de ciair ne s'agitait en son
esprit, le seul instinct de la femme l'intéressait
Dans le fond du jardin, sous le couvert plus
éeai-s des grands marronniers, elle dérangea
des.couples d'amoureux, qui, chercîiaient l'obs-
earité.et cela, pendant -un moment, amusa la
Pécheresse, qu abjuré te péché, puisqu'il
ne devait plus servirà l'assurer contre. le-sort
jaloux et à la pourvoir des belles aises. EUe
Félix Belle
Courrier des Spectacles
Ce soir:
A l'Opéra, la Favorite, pour les débuts de Mlle
Royer (Léonore).
Les autres rôles par MM. Affre, Noté, Chambon,
Gallois, Mlle Laute.
Au théâtre Antoine, à 8 h. 3/4 précises, premier*
représentation de Le Roi Lear, de William Shakes-
peare, traduction en vingt-huit scènes de Pierre;
Loti et Emile Vedel, musique de scène de M. Edmond
Missa:
Lear MM. Antoine
Un fou Signoret
Le duc d'Albany Marquet
Le comte de Kent Desfontaines
Le comte de Gloster Mosnier
Edmond Vargas
Edgar Capellani
Le duc de Cornouaillos. Saverne
Premier messager Versa
Deuxième messager Lauff
Premier serviteur Defresno
Le duc de Bourgogna Blonîleau
Un officier Mayen
Deuxième servileur Merv'ille
Un officier de Coruouaillcs Alexandre»'
Un hérault Baruet
Troisièmo serviteur Muret
Le médecin. Rollia
Cordélia Mines Sléry
Goneril Jeanne Lion
Eégano BriUo
Les délégués scandinaves avaient manifesté le de-
sir de rendre visite à la Comédie-Française. NI. Jules
Claretie, administrateur général, tant en son nom
qu'au nom de son administration, s'était empresse,
de les informer que la Maison de Molière les rece-
vrait bien volontiers. Elle s'était, à cette occasion,
pavoisée do drapeaux scandinaves joints à des dra*
peaux tricolores.
Sous la conduite de Il. d'Estournelles de Constant,
ils se sont présentés hier, vers cinq heures de l'après-
midi, au nombre de cent environ. L'administrateua
général, entouré de tout son personnel, les attendait
dans le grand foyer du public. La cérémonie a été
toute simple, toute intime et très touchante.
M. Claretie, dans un discours charmant, comme il
sait les dire, leur a souhaité la bienvenue, ce dont ils
se sont montrés fort touchés. L'un d'eux a pris la
parole et a remercié l'administrateur et les comé-
diens de leur cordial accueil. Il a dit fort à propos
que c'était à la Comédie-Française qu'il fallait venir,
pour connaître et apprécier notre langue et qu'ils
avaient toujours soin de la recommander à leurs
compatriotes qui venaient visiter Paris, ou à leurs
1 jeunes gens qui venaient s'y perfectionner dans les
sciences ou dans les arts.
Après cela, la parole a été donnée à M. Jules Truf-
fier, qui avait pour la circonstance composé le son-
nnt suivant que nous sommes heureux de repro.
duire:
Vos fjords aux claires eaux et vos forèts profondes
Ont un écho chanteur qui fait vibrer le nom
De Molière, esprit clair égayant l'horixou
Sur nos vignes en fleurs et sur nos moissons blondes.,
C'est ainsi qu'une Elite aux âmes vagabondes,
Tels des Mages du Nord biarant l'âpre saison
A voulu, visitant Molière en Sa Maison,
Goûter son allégresse et ses beautés fécondes'
Donc, co n'est plus Hamiet qui le dit, c'est l'acteur
« Soyez les bienvenus, messieurs, dans Elseneur.
Dans l'Elseneur où régne une Muse idéale
Nous vous remercions de mêler, aujourd'hui,
Par une radieuse aurore boréale,
Aux rayons de un Soleil de Minuit 1
Un buffet avait été dressé dans le foyer; autour du.
quel les coupes de Champagne ont résonné contre les
coupes de Champagne. Des conversations s'étaient
organisées par groupes, toutes très cordiales. C'était
à qui tles personnes de la Maison s'empresserait au-
près de ses hôtes d'une heure.
Après quoi, les délégués scandinaves ont visité la
scène et ses dépendances, le foyer des artistes et la
salle et ils se sont retirés très satisfaits de leur visite.
En prenant congé de l'administrateur général, ils
l'ont prié d'accepter pour lui et tout le personnel
leurs remerciements pour l'aimable accueil qui leur
avait été fait.
Une photographie a été prise du groupe représen-
tant cette réunion, qui sera reproduite dans un de
nos grands illustrés.
Notre confrère M. Aderer annonce que l'adminis-
tration de la Comédie-Française a fait savoir à l'agent
général de la Société des auteurs qu'elle considére-
rait comme le retrait d'une pièce le fait d'autoriser
la représentation des ouvrages appartenant à son ré-
pertoire par une scène parisienne.
C'est ainsi qu'un de ces thé;2tres vient- sans
même en demander l'autorisation à la Comédie de
jouer successivement les Romanesques, le Baiser,
Gringoire, Hernani, l'Ami Fritz et la Fille de Ro-
land.
Les auteurs ou leurs représentants avaient-ils afl>
torisé ces représentations?
La question sera traitée dans la prochaine séance
du comité.
Aux Variétés, ce soir, huitième représentation du
Petit Duc.
Au cours de la brillante matinée que les Associa»
tions des journalistes républicains et des journalis.-
tes parisiens donneront le jeudi 8 décembre, au théâ-
tre de l'Odéon, une tombola artistique (prix du billet,
1 franc), sera tirée au foyer du public.
Parmi les lots généreusement offerts citons ceux de
M. le président de la république, de M. le ministre
de l'instruction publique, de M. le directeur des
beaux-arts, de MM. Rodin, Roll, René Menard, Jules.
Cheret, A. Guillemet, G. Guignard, Jean Patricot, A.
Lalauze, Jeanniot, Aug. Pointelin, Ch. de Billy, Eu-
gène Bejot, Henry Laurent, Louis Dejean, de Le.
Herche. Maurice de Lambert, Albert Lebourg, E.
Buloz.
Des éditeurs Larousse, Hachette, Lemerre. Fas-
quelle, Calmann-Levy, Fayard, Léon Dewez, Manzi,
Joyant et Cie, Jules Lermioa et Nordmann, etc.
Des loges ont été offertes par les directeurs des
théâtres, des concerts et music-halls et d'autres Iota
sont encore annoncés.
A l'Ambigu, ce soir, dernière irrévocable du TotiP
du monde d'un enfant de Paris, Demain jeudi, re«
La répétition générale du Crime d'Aix .reste fixée
à vendredi soir et la première à samedi.
La matinée de demain jeudi, à la Gaité, commen-
cera, vu l'importance du spectacle, à une heure eï
demie très précise, par l'ouverture des Noces de FU
garo, avec l'orchestre de l'Opéra sous la direction de
M. Ed. Mangin à une heure trois quarts, première
représentation de la pièce de MM. Aug. Germain et
Moncousin, musique de :\1. Justin Clérice, Une Jour-
née et Parls, interprétée par Miles Diéterle, Mary
Burty et M. Numès.
Grâce à l'obligeance de M Jules Claretie, le second
acte de l'Ecole des Fentynes sera joué par M. Leloit
et Mlle Muller; M. Coquelin cadet reprendra pour la
circonstance le rôle d'Alain, et Mlle Marie Leconta
jouera pour la première fois celui de Georgette.
L'ordre du programme sera celui indiqué par l'af-
fiche.
Il ne reste plus ni loges, ni baignoires, ni fau-
teuils seules les troisièmes galeries, suivant l'usage,
ne seront pas mises en location et ne seront délivrées
qu'au bureau.
Le Chatelet donnera demain jeudi l'avant-dernière
par excellence.
quitta le square et remonta la rue Blanche;
déjà neuf heures sonnaient; mais ce n'était
point jour d'Opéra.
Vers dix heures, un fiacre ïa ramenait au lo-
gis, comme elle en descendait, elle leva les
yeux, aperçuîMhe de Lor.gprc à sa croisée et
iui fit un signe de la main Catherine crut rê-
ver, cependant, à la lueur d un bec de gaz place
justement devant la maison, elle avait bien vu,
et le mente de cette marque d'amitié, ce n'était
pas seulement d être toute neuve, mais davoip
été donnée de 1 air le plus naturel.Les grâces de
Mme Christine ne s'en tinrent pas là, elle vint
frapper à la porte de la chambre et, lltlte da
Longpré s'avançant pour la recevoir, elle la,
poussa doucement, s'introduisit, s'assit avant
d y avoir été invitée, familière, cordiale, pres-
que tendre.
Elle regrettait que Catherine n'eût pas joui
comme elle de cette be!le soirée de Pans. Une
pensée 1 en consolait bientôt « Mme Antoine
Cartier » ferait un séjour en Normandie, dans la
vieille maison voisine de la grande forêt, qu'elle
aimait tant. Heureux ceux qui ont le goût de
la campagne Mme Christine ne pouvait la
souffnr. Elle avait habité des petites villes en-
tourées de beaux sites, les gens du pays en
étaient fiers et les lui faisaient visiter, elle n'y
trouvait que l'ennui le plus insupportable.
C'était peut-être une infirmité de son esprit;
Paris serait toujours, à son gré, le lieu char-
mant, le seul où elle se sentit vivre.
( A PAUL PERRET
Nous rappelons â nos abonnés que toute de-
mande de changement d'adresse doit tlte ac-
compagnée de la dernière bande du journal 4t
de SOIXANTE centimes en
de réimpression* ̃; ̃ •• '-Y
12L,
cria M. Lasies à l'orateur socialiste .(^tçendant,
la la tribune.
Et M\ Lasies pourrait bien avoir vu juste.
Georges r"o.a.oher
Coulis.ses:
La séparation des Eglises et de l'Etat
Nous avons relaté en quelques mots l'incident qui
s'est produit à la dernière séance de la commission
de la séparation des Eglises et de l'Etat. Malgré les
protestations et les récriminations de la gauche, le
projet Combes sur la proposition de M. Georges
,Berry était repoussé par 13 voix contre 12 et la
commission s'en tenait a son propre projet, celui
qu'on a appelé l'avant-projet. Briand.
Les ministériels, furieux de cet échec,, irrités sur-
tout d'avoir été battus et régulièrement battus par
les membres de l'opposition qui forment au sein de
.la commission une minorité imposante, se sont ef-
forcés hier de faire revenir la commission sur son
vote de la veille et ils y ont réussi, on verra grâce
quels.moyens.
Dès l'ouverture de la séance, M. Ronanet qui
n'assistait lias à la séance de la veille'- demande que
la discussion soit reprise au point où elle on. était
restée au moment ou les membres de la gauche de la
commission se sont retirés que, par conséquent, ne
soit pas considéré comme valable le second vote, par
lequel les membres de la minorité de la commission
ont repoussé, cri bloc, le projet du gouvernement.
Cette proposition souléve d'énergiques protesta-
tions sur les bancs de la minorité.
M. Grosjeau fait observer que le vote est absolu-
nreitt régulier, que. l'on a tort d'invoquer, en la cir·
constance, l'absence du quorum, que, depuis sa coins-
titution, la commission de la séparation n'a jamais
été en nombre, n'a pas eu la quorum réglementaire
et que néanmoins des votes ont été émis dans ces
conditions sur des questions de la plus haute gravité
;et que le vote a toujours été considéré comme très
régulier et absolument acquis.
MM. Audiffred et Berry partagent cette
opinion et combattent énergiquement la proposition'
de M. Rouanet.
Celui-ci balbutie quelques explications vagues et in-
signifiantes. La commission lui fait un nccueil assez'
froid. Les ministériels semblent désemparés. M. Al-
lard un socialiste bon teint se dévoue et, en bon
,terre-neuve, propose que la commission, sans 'en
..contester la validité, revienne sur le vote émis la
veille et examine article par article le projet du gou-
vernement.
M. Houanet s'empressede se rallier à cette motion.
Ivlais l'opposition prot ste à nouveau contre cette
façon d'agir. Une vive discussion s'engage. MM.
Georges Berry et. Grosjean déclarent que le vote émis
contre le projet de M. Combes est des plus réguliers
et qu'il n'y a pas lieu de revenir sur un vote acquis.
Comme la majorité veut passer outre, M. Georges
Berry se love et quitte la salle dès séances. Il est suivi
dans sa retraite par MM. Grosjean, Roger-Ballu,
Dèche.et AmédéeEeille.
M. Georges Berry annonce que pour protester con-
tre la manœuvre inqualifiable à laquelle vient de se
livrer la majorité, il démissionnera lui et ses amis,
-laissant la Chambre de pareils procédés.
M, Georges Berry fera parvenir aujourd'hui même
sa démission au président de la commission après
avoir, toutefois, consulté ses amis de la minorité.
Cependant la commission continue délibérer.
M. De ville qui, la veille, avait proposé le vote sans
débat ni examen du projet du gouvernement, fait
connaître qu'il reprend ce mëmo projet à titre de
contre-projet.
La commission décide alors de procéder, article par
article, à l'examen de ce projet.
Voici maintenant, d'après le communiqué officiel,
le compte rendu de cette fin de séance.
Lecture est donnée de l'article premier, ainsi
conçu
A partir du 1" janvier qui suivra la promulgation de la
présente loi, sont et demeurent supprimes toutes dépenses
̃publiques, pour l'exercice ou l'entretien d'un culte; tous
traitements, indemnités, subventions ou allocatione accor-
des aux ministres d'un culte, sur les fonds do l'Etat, des
départements, des communes ou des établissements publics
hospitaliers.
Uno discussion a lieu entre MM. Lefas, Trannoy,
Briand et Boucher sur la proposition de M. Trannoy,
tendant iL la fusion des deux textes celui du projet
de la commission etcelui du gouvernement.
Cette proposition est repoussée.
L'article 1er du contre-projet Deville (projet du
gouvernement) est adopté à l'exception des mots
u établissomeuts publics hospitaliers », qui sont ef-
facés.
Sur l'article 2 ainsi rédigé
r Pendant deux ans, à partir du 1" janvier qui suivra la
promulgation de la présente-loi, la jouissance gratuite des,
édifices du culte-sera laissée aux associations dont il sera
parlvau titre II ci-après.
Après cette période de temps écoulé cessera de plein
droit 'l'usage gratuit dos édifices religieux, cathédrales,
églises, cliapelles, temples, synagogues, ainsi que des bâti-
̃ ments. des séminaires et des locaux d'habitation archevê-
chés, évêchés, presbytères mis à la disposition des minis-
tres des cultes par l'Etat, les départements' et les com-
munes.
Une discussion s'engage entre MM. Lefas, Briand
et Boucher.
L'article 2. est voté.
M. Baucher reprend, à titre d'amendement sur cet
article, des dispositions figurant dans l'avant-projet
de Ia commission et relatives à la location des édifi-
ces du culte.
Al. Trannoy demande l'ajournement de la discus-
sion à une prochaine séance.
Cette proposition est acceptée.
La suite de la discussion est renvoyée à jeudi pro-
chain trois heures.
Les conventions franco-anglaise et
siamoise
M. Delcassé a été entendu hier par la commission
spéciale du Sénat. Il le sera encore demain, plus par-
ticulièrement sur la convention franco-siamoise.
M. de Courcel a été chargé de rédiger de suite un
rapport approuvant la convention franco-anglaise
ses parties relatives à l'Afrique occidentale et à
Ferré-Neuve.
Le régime du gaz
La commission sénatoriale a tenu, hier, double
séance. Elle a entendu M. Bruman, directeur des af-
faires départementales au ministère de l'intérieur
-M. Cornuau, président, et:les: membres du-syndicat
de .l'industrie du gaz, et M, Marguery, et les délégués
du comité de l'alimentation.
Ces deux délégations se sont prononcées contre le
projet voté à la Chambre. On sait que la majorité de
la commission sénatoriale lui est également hos-
tile.. ̃ ̃ •
Heureux délégués scandinavesl Ils auront,
an des fêtes successives bien qu'ininterrom-
pues, savouré toutes les joies de la vie pari-
sienne, Hier, après le somptueux banquet de
l'Hôtel de Ville, on les conduisit en matinée à
t'Odéon sénatorial, dont l'escalier d'honneur,
-.out orné de plantes par les soins de la ques-
ture, avait la solennité requise pour être gravi
par des hôtes de distinction.
Au programme, un acte du répertoire parle-
mentaire « Deuxième délibération suc trois
FEUILLETON-DU « GAULOIS»
DU 30 NOVEMBRE 1904
il
IX
Suite-
̃ A la porte que Christine venait de verrouiller
si vivement, on frappait un coup léger. De ce
.ôté se trouvait situé l'appartement de M. de
Longpré, d'abord son cabinet de travail. Elle
ne bougea pas, ouvrit son buvard, se disposant
ü écrire. Mentalement, elle avait déjà tracé son
billet, il aurait deux lignes. Contre la porte,
nouveau coup timide, appel tremblant. Cette
fois, elle répondit d'abord au vieux mari: « Tout
à l'heure » puis à l'ancien ami « Peut-être
bien». Ce serait pour M. de Nucourt l'espérance
d'une visite prochaine..»
Elle mit ce petit ouvrage de concision sous
enveloppe le soir ou le lendemain, elle le jette-
rait à la poste, à moins que Il est des réponses
qu'on porte soi-même; elles provoquent des
explications qu'il est bon d'entendre. Et puis,
'quand ori a supporté des jours d'ennui, une di-
version fait du bien. Celui qui le distillait, cet
ennui légitime, était là,derrière la porte,il atten-
dait. Elle se leva et vint ouvrir
Que voulez-vous?
Ce qu'il voulait, le.pauvte homme? La voir.
Ses yeux embrassèrent avidement la chambre
par ses soins, te sanctuaire: avait été décoré
pour l'idole*. Maintenant, sans doute, l'idole lui
'en disputait souvent l'accès. Il
propositions de loi ayant pour but de modifier
les divers articles de la loi ûût avriF 1898 sur les
accidents du travail ».. Le titre est un peu long,
et la pièce peu folâtre comme lever de rideau et
pour une représentation, qui jurait dû être, de
gala.
Les délégués n'ont pas, comme on dit, fait
long feu. Ils sont partis au bout d'un quart
d'heure. Peut-être ont-ils eu tort. Ces parlemen-
taires du Nord auraient pu, en restant, voir
comment il ne faut pas faire les lois. Il est pro-
bable d'ailleurs qu'on ne les fait pas dans leurs
pays monarchiques, comme dans notre républi-
que.
Celle de 1898 sur les accidents du travail,
louable et nécessaire ea son principe, a été bâ-
clée de telle sorte qu'il en faut maintenant re-
manier presque tous les articles. Le Sénat s'ap-
plique à en corriger les négligences et les mal-
façons. Elles sont nombreuses et d'une techni-
cité ass.ez rebutante. Il s'agit des indemnités aux
victimes et des pensions à leurs familles.
MM. Expert-Besançon, Prévet, Trouillot et
Chauvet ont soutenu le poids d'un débat plutôt
aride. Ils continueront jeudi. Espérons que,
cette fois, les articles de la loi serontapplicables
et qu'il n'y aura pas lieu de les remettre encore
sur le chantier législatif; jusqu'ici, le travail a
eu moins d'accidents que la. loi qui devait les
prévoir et en réglementer les conséquences.
Entre temps, M. Prévet a déposé une proposi-
tion qui supprime âla fois les accidents et le
travail, mais seulement deux jours tous les six
ans.
Explication du rébus M. Prévet demande que
l'on déclare jours fériés les lundis qui suivent
Noël et le 1er janvier lorsque ces fêtes tombent
un dimanche. Tel sera le cas pour Noël 1904 et
le lev janvier 1905. C'est une proposition de cir-
constance.
Georges Huillard
r ̃ ̃
Les difficultés des négociations commer-
ciales entre l'ÂHemagna et l'Autriche
Les négociations qui se poursuivent depuis
quelques semaines entre l'Autriche et l'Allema-
gne, au sujet du renouvellement du traité de
commerce entre les deux puissances, présen-
tent, parait-il, de sérieuses difficultés. Depuis
deux jours notamment, il semble que les négo-
ciateurs se soient heurtés il. des obstacles qui,
sans être infranchissables, montrent néanmoins
qu'on est encore-loin de la solution que tout le'
monde croyait imminente.
On dit à Vienne que les objections provien-
nent des agrariens allemands. Les hommes
d'Etat -des- deux pays voudraient, éviter l'appli-
cation réciproque des droits autonomes énor-
mes qu'exigent les agrariens, parce que la
guerre douanière estincumpatible avec le main-
tien de l'alliance. Du côté autrichien, on assure
que l'Autriche est allée jusqu'à l'extrême limite
des concessions.
En Allemagne, l'exaspération contre l'Autri-
che se manifeste dans l'Opinion d'une façon
assez inattendue. Certains journaux, comme le
Tageblalt, vont jusqu'à accuser les hommes
d'Etat autrichiens de se livrer à des .marchan-
dages suspects.
Il est probable, toutefois, que les négociateurs
finiront par établir une base d'entente, d'autant
que les deux gouvernements y sont absolument
décidés, en raison des difficultés d'ordre politi-
que qu'entraînerait une rupture.
Le dissentiment actuel n'en est pas moins
fort curieux il montre qu'une alliance politi-
que, si étroite soit-elle, tient fort peu de place
dans l'opinion lorsque les intérêts économiques
sont en jeu.
La commission internationale d'enquête
La Correspondance politique de Vienne apprend
qu'hier, dans l'après-midi, l'ambassadeur d'Angle-
terre, et en raison de la maladie de l'ambassadeur de
Russie, le conseiller d'ambassade, baron de Boudberg,
se sont rendus chez le ministre des affaires étrange-
res pour lui demander, au nom de leui's gouverne-
ments, si l'Empereur était disposé à nommer le cin-
quième membre do la commission d'enquête concer-
nant l'incident de Huit.
Le comte Goluchowski a déclaré que l'Empereur,
était dans cette disposition.
Hier également les ambassadeurs de Russie et de
Grande-Bretagne se sont rendus au ministère des
affaires étrangères à Washington pour présenter les
invitations de leurs gouvernements respectifs au gou-
vernement des Etats-Unis, à nommer un officier
de marine comme délégué à la commission inter-
nationale chargée d'examiner l'incident du Dogger-
Bank.
Les ministres réunis s,ous la présidence de M. Roo-
sevelt ont décidé qu'ils désigneraient un contre-
amiraL
ALLEMAGNE
REPRISE DES TRAVAUX DU EEICHSTÀ.G.
Le Reichstag a repris hier ses séances.
Le président, comte de Ballestrem, a informé l'as-
semblée que, dans la partie de la session qui s'ouvre
en ce moment, le Reichstag aura ;v délibérer sur
d'importants projets de loi qui touchent profondé-
ment les intérêts du peuple allemand.
Il y a, par exemple, outre le budget, les lois mili-
taires comprenant la fixation à deux ans du temps
du service dans l'armée active et la détermination
de l'effectif de paix, puis les traités de commerce. Le
président recommande donc aux députés d'être plus
assidus que jamais à assister aux séances.
Les journaux consacrent de longs articles à la re-
prise des travaux parlementaires. Ils insistent sur
les difficultés de la situation résultant de l'augmen-
tation des dépenses militaires et de la cotlteuse ex-
pédition africaine, coïncidant avec le déficit crois-
sant.
ITALIE
̃ DÉMISSION DE LA. MUNICIPALITÉ DE MILAN.
A la suite des résultats des élections administra-
tives du maire et des adjoints, tous les conseillers
appartenant aux partis de l'extrême gauche ont dé-
missionné.
En conséquence, le commissaire royal assumera
l'administration de Milan jusqu'aux, élections gèné-
rales administratives.
NOUVEAUX SOUS-SECRÉTAIRES D'ÉTAT
Par décret en date du 28 novembre, le Roi a nom-
mé sous-secrétaire d'Etat aux finances M. f amera,
député, et sous-secrétaire d'Etat au Trésor M. Gcdac-
ci Pisanelli, député.
ROUÎVIAP^IE
DISCOURS DU TRONE
Le Roi a ouvert la session parlementaire ordinaire
en prononçant le discours du trûne. Il s'est exprimé
de la façon suivante au sujet de la politique exté-
rieure
Les efforts constants que font les Etats ponr donner à
toutes les questions qui pourraient tes séparer une solution
vue depuis le repas du matin et, dans quelques
instants, devrait se rendre à un banquet offi-
ciel, il avait sollicité une invitation sur le con-
seil qu'elle lui en donnait. Elle fit un signe
d'assentiment, l'inspiration venait bien d'elle.
La solennité se prolongerait certainement as-
sez lard; elle dormirait quand il regagnerait le
logis; il ne la verrait donc plus que le lende-
main S'il ne tenait qu'à lui, il se dispenserait
d'assister au gala insipide ^i remarquerait
'son absence 1 Aprùs un discours ministériel, il
y a toujours assez de choqueurs, il pouvait donc
bien demeurer tranquillement chez lui.
Vous ne le ferez pas, dit-elle.
Il baissa la tête, car il en était là obéir sans
disputer. Le sort met sur lcchemm d'un homme
d'honneur et de raison une créature de médio-
cre beauté et de charme trouble, elle parle à ses
sens, il se livre. Plus tard, il cherchera parfois
à s'expliquer son erreur, il en souffrira, il en
mourra peut-être il ne la connaitra jamais
bien. Ce sera l'aveugle et basse servitude. Pour
la moindre de ses démarches, il fallait à M. de
Longpré l'agrément, du maître qu'il s'était
donné. Qu'il préférât s'abstenir de toute action,
il le fallait encore, mais alors il ne l'obtenait
plus. Mme de Longpré n'entendait pas que son
mari se dérobât aux obligations de la vie publi-
que elle a d'heureux hasards. Comment son-
gerait-on à gratifier ceux qui ne se font pas
voir?.
Vous ne vous souciez donc plus d'être re-
placé comme il convientàun homme qui a rendu
tant de services ? reprit-elle. Aile? on sait d'où
vient ce renoncement extraordinaire j'en suis
la cause. Est-ce que je ne suis pas la cause de
tout, moi? On vous reproche d'avoir fait un ma-
riage obscur et vous n'avez pas l'énergie de dé-
truire par un9 conduite habile -de,' mauvais oro-
PQS que répandent vos ennemis eî vos envieux.
-ils vous paraissent donc justes?. Ne protestez
pas, je veux bieu croire que noir. Mais contré de
amiable affermissent de plus en plus la paix. La Roumanie
poursuit invariablement dans cette voie sa politique inter-
nationale qui lui a valu l'amitié de tous et qui assure le
développement pacifique des forças du pays.
Le Roi a ajouté que le traité dé commerce conclu
avec l'Allemagnè va être soumis au Parlement.
Le gouvernement espère régler aussi prochaine-
ment les relations commerciales avec les autres
Etats, ce qui permettra au développement écono-
mique de prendre un nouvel essor.
En terminant, le souverain a déclaré ^que l'armée
était complètement munie d'armes perfectionnées et
constituait pour le pays une protection efficace.
[m'on
fciifcii Xiifciifcw
NOS INFORMATIONS
Température
Le baromètre remonte sur l'ouest de l'Europe.
En France,-un temps nuageux et froid est -pro-
bable.
Hier à Paris, temps brumeux. Thermomètre, 4°.
Baromètre, 765 mm.
La Havre.– Thermomètre Sa. Vent 0. fai-
ble. Mer calme. Temps brumeux.
FAITS DU JOUR
Les manifestations pour Jeanne d'Arc. Loin
de se calmer, l'agitation ne fait que s'accentuer de
jour en jour. Hier encore, les étudiants en droit ont
parcouru le quartier Latin en acclamant l'héroïne de
Vaucouleurs. Place Soufflot, ils ont allumé un im-
mense feu de joie avec les journaux qui ont pris la
défense de l'insulteur de Jeanne d'Arc. A l'angle de
la rue des Ecoles, les jeunes manifestants se sont
rencontrés avec un groupe d'internationalistes qui
portaient un drapeau rouge. Des coups furent échan-
gés de part et d'autre; finalement, ces derniers du-
rent battre'en retraite. Une nouvelle bagarre éclata
devant le Louvre entre les étudiants et les gardiens
de la paix, qui voulaient empêcher le cortège de se
rendre sur la place des Pyramides.
Les agents Grent preuve d'une brutalité inouïe. Ils
frappèrent a .coups de poing et à coup do pied les
étudiants, dont plusieurs ont été sérieusemeni contu-
sionnés.
On vit même un agent cycliste se servir de sa ma-
chine* comme d'une massue. Une quinzaine d'arresta-
tion furent opérées. Parmi les manifestants arcëtés,
se trouvait le fils de M. Albert Gigot, l'ancien préfet
de police, qu'un .agent accusait do l'avoir insulté. Il
a été remis en liberté ainsi que ses autres camarades.
La police, au surplus, a fait prouve d'une partialité
révoltante au '¿ours de ces manifestations. Toute son
indulgence s'est manifestée en faveur des « révolu-
tionnaires» qui criaient A bas la calotte 1 tandis
qu'elle a sévi impitoyablement contre les étudiants
patriotes qui se sont bornés à crier « Vive la li-
berté » et« Vive Jéanne d'Arc Nous avons reçu,
à ce propos, une protestation d'un groupe d'étu-
diants en droit qui sont indignes de la brutalité em-
ployée envers eux.
D'autre part, nous avons reçu une note d'un groupe
d'élèves de Condorcet qui tiennent ce que le public
ne se méprenne pas sur le véritable caractère de leurs
démonstrations
-Nous tenons à déclarer, disent-ils, que nos ma-
nifestations de ces jours derniers n'ont qu'un carac-
tère patriotique. Jeanne d'Arc n'appartient pas ù un
parti elle appartient à la France.
Enfin, notro illustre collaborateur M. François
Coppée a reçu hier, des élèves de Condorcet, la lettre
que voici
A monsieur François Coppée,
Nous tenons, monsieur, à remercier le généreux poète
qui nous a si noblement soutenus en marchant il la têts
do notre manifestation et en acclamant avec nous celle dont
le souvenir a fait battre tant do cœurs.
Sans doute, votre seule présence suffit pour enthousias-
mer des jeunes gens vraiment Français, mais vous savez si
bien faire vibrer en eux tout ce qui est nobles sentiments
que les élève* du lyc6e Condorcet n'oublieront jamais les
paroles que vous avez prononcées hier devant la statue de
Jeanne d'Arc.
Ils vous prient, monsieur, de vouloir bien agréer leurs
très respectueux hommages.
Les élèves dit lycée Condorcet.
Un manifeste vient d'être rédigé par les élèves de
Condorcet et des autres étahlissementa scolaires de
Paris. Il convoque tous les étudiants à une nouvelle
manifestation qui aura lieu demain jeudi, à trois
heures, devant la statue de Jeanne d'Arc.
Réunion antimaçonnique. Dimanche a eu lieu
il Saint-Germain-en-Laye une réunion sous les aus
pices de l'Association anlioiaçonnique jIo Fnance.i
Notre confrère M. Pierre Leroy, rédacteur en chef
de l'Echo de Seine-et-bise, avait voulu clôturer une
polémique de presse avec le vénérable de la loge
« la Bonne Foi en priant M. Tourmentin de faire
une conférence sur la frane-maçonnerie, à ses abon-
nés et lecteurs de la ville.
Une assistance d'élite a écouté et applaudi, avec
enthousiasme le secrétaire général de 1 Association
autimaçonnique.
L'Union des Femmes de France. A l'occasion
du anniversaire de sa fondation, le groupe du
sixième arrondissement de l'Union des Femmes de
France donnera, dimanche 4 décembre, une matinée
dramatique et musicale au profit des soldats conva-
lescents dans les ports militaires et des blessés de la
guerre russo-japonaise.
Les délégués Scandinaves à l'Hôtel de Ville.
La municipalité parisienne a offert hier, à l'Hôtel de
Ville, un déjeuner qui comprenait 360 convives, dent
160 femmes.
Au dessert, M.Desplas a porté deux toasts l'un au
roi de Danemark et à la famille royale; l'autre au
roi de Suède et de Norvège, a la Reine et à la famille
royale.
Ce banquet a été servi dans la grande salle des
Fêtes, éblouissante de lumières. Des fleurs étaient
répandues à profusion sur les tables, dont les che-
mins étaient faits de lilas blancs et d'œillets rouges.
Un concert a terminé la fête.
L' « Almanach national L'Alnianach zaatio-
nal pour édité par MM. Berger-Levrault
etCie.'
Cetbp publication officielle, qui atteint aujourd'hui
sa année d'existence, est mise à jour des plus
écents changements survenus dans les diverses
branches de l'Administration. On y trouve notam-
ment le résultat du renouvellement des conseils gé–
néraux, le dernier mouvement préfectoral, la récente
promotion militaire, etc. ~j
Toutes les institutions législatives, administrati-
ves, judiciaires, financières, militaires, etc., passe-
ront sous les yeux du lecteur; leur ensemble consti-
tue un véritable Précis de l'organisation adminis.
tI'ative de noire pays.
Nouvelles religieuses
Au Vatican. Le Pape a reçu hier le. cardinal Langé-
nieux et les èvèques d'Orléans, de Coutances, de Quimper
et de Pamiers.. •
Nouvelles militaires
Ecole Polytechnique. -Le ministre de la guerre vient
de fixer à 170 le nombre des élèves à admettre à l'Ecole
Polytechnique à la suite du concours de
Nécrologie. Un officier de grand mérite, lo capitaine
Quénard, du 16- bataillon de chasseurs à pied, vient de
mourir à Lille. Le défunt était à peine âgé de quarante-
trois ans; il avait fait aux tirailleurs algériens la dure
campagne du Sud-Oranais. en 1881-83, et possédait des
notes exceptionnelles qui le firent porter, il y a quatre ans
lâches insinuations vous ne savez que ployer
assez lâchement vous-même; vous n'êtes pius
capable d agir, ni de vouloir Cette mollesse à
cultiver d'anciennes relations, qui vous remet-
traient à votre rang, vous y cédez jusque dans
la maison, vous ne terminez pas votre grand ou-
yrage. Quoi '?. que dites-vous entre vos dents?
Que vous avez de l'ambition pour moi, ma
chère amie. et que je dois être content. C'est
1une preuve de votre affection,
Sans doute Vous irez donc à ce banquet.
Si je vous y engage, ce n'est apparemment pas
pour mon plaisir à moi. Que me resie-t-i! pour
charmer ma soirée?.. La. perspective d'un dîner
en tête-à-tête avec votre fille.
Mais, dit-il tremblant, vous êtes redeve-
nues amies toutes les deux.
-Amies sincères AlIez.vous habiter.
Il sertjL.. elle respira Elle était libre.
M. de Nucourt était un de ces bommes pré-
cieux et commodes, avec lesquels les relations
sont toujours faciles, leur existence n'étant
qu'une suite d'habitudes jamais dérangées, le
toutestde les connaître! Il avait l'exactitude
d'une horloge, déjeunait chez lui, se délassait
tout le jour de n'avoir rien fait depuis le matin,
sortait a quatre heures sonnant, si le temps était
beau et si la promenade devait être agréable, du
boulevard Montmartre à celui des Capucines
à cinq heures seulement, s'il pleuvait, il se ren-
dait à son cercle, rentrait à sept heures, se re-
posait encore, tout en lisant, car il n'était pas
insensible à la littérature, pourvu qu'elle fût pa-
risienné. Il quittait de nouveau son logis de la
rue Pigalle dix heures, à neuf les jours
il avait son fàuteuiU
II ne dînait. point, il un des
deux ou trois cabarets da premier ordre, qui
déjà, au tableau d'avancement, Malheureusament, ce bon
soldat était inscrit sur les listes de suspects élaborées par
la franc-maçonnerie voyant ainsi sa carrière arrêtée, il en
conçut un chagrin immense qui a'a pas pen contribué à
hâter sa fin prématurée.
L'examen médical des recrues. Le ministre de 1a
guerre vient d'adresser aux commandants de corps d'armée
une circulaire leur prescrivant de faire examiner les jeunes
soldats récemment incorporés et d'éliminer tous ceux qui
pour un motif quelconque ne présenteraient pas une force
de résistance suffisante la sévérité des médecins militai-
res devra porter spécialement sur les hommes dont l'état
général pourrait faire craindre une manifestation tubercu-
ieuse, dans un délai plus ou moins rapproché.
FAITS DIVERS
ENTRE FRÈRES
Avant-hier soir, rue de Joinville, un passant, Louis
Dhieux, était assailli par plusieurs individus qui
le jetaient à terre et le lardaient de coups de cou-
teau.
Grièvement blessé, Dhieux fut relevé quelques
instants plus tard par des agents et fut transporté à
l'hôpital Saint-Louis où M. Ducrot, commissaire de
police, l'alla visiter.
Le blessé, racontant par le menu l'agression dont
il venait d'être victime, apprit au commissaire que,
parmi ses agresseurs, se trouvait son propre frère
Jules, et que c'était lui qui lui avait porté les coups
de couteau.
Le fratricide fut mis en état d'arrestation. Hier,
M. Lepoittevin, juge d'instruction, a confronté les
deux frères à l'hôpital Saint-Louis.
La blessé ne s'est pas démenti et, malgré les pro-'
testations de son frère, il a persistù à affirmer que
c'était bien lui son assassin.
Louis Dhieux est dans un état grave. Il porte no-
tamment au ventre une blessure profonde qui met
ses jours en danger.
LE DRAME DE LA. EUE -AUBUY-LE-BOUCHER
M. Picot, commissaire de police, o. réussi à retrou-
ver la femme qui accompagnait la victime du drame
de la rue Aubry-le-Boucher.
Je me trouvais, a-t-elle déclaré au- magistrat,
chei un marchand de vins de la rue Aiabry-le-Bou-
cher avec Nathalie Foucher, lorsqu'elle se prit de
querella avec une femme attablée non loin de nous
avec un bossu. Comme la dispute tournait au scan-
dale, le marchand de vin nous pria de sortir.
» Dans la rue, le bossu et sa compagne nous suivi-
rent. Effrayées, mon amie etmoi, nous nous sommes
alors réfugiées dans un escalier. J'ignore ce qui s'est
passé ensuite, car j'avais devancé Nathalie Foucher.
J'entendis cependant le bruit d'une lutte et la chute
d'un corps.
» Je me suis enfuie précipitamment, avec l'intention
d'aller chercher du secours; mais je n'ai plus osé re-
venir. D
Ces déclarations ont été reconnues exactes par le
commissaire de police, qui recherche maintenant le
bossu et sa compagne.
ACCIDENT MORTEL
Au plus haut de son échelle, il chantait
Ah! dis-moi, simple fleur des champs.
Il s'appelait Armand Gossaine, il était peintre en
bâtiments. La planchette sur laquelle il était assis
bascula par suite de la rupture d'une corde, et le gai,
l'insouciant chanteur s'en fut se briser le crâne sur
le pavé, dans une courette de la rue Saint-Honoré.
LES ASSASSINS DE M'ai! KIEFFER
Mme Kieffer, une septuagénaire qui gérait un débit
de vins dans les environs de Paris, était assassinée,
le 16 janvier dernier, en même temps que sa bonne,
âgée de soixante ans.
L'un des meurtriers, Charles Hoffmann, était ar-
rêté quelque jours après le crime. Mais l'enquête avait
établi qu'il n'avait pas agi seul son complice échap-
pait a toutes les rechsrches.
Un jeune Français, soupçonné d'avoir pris part à.
l'assassinat da Mme Kieffer et de sa bonne, a été ar-
rêté à Londres. Le tribunal de Bow-Street semble
devoir accorder l'extradition du meurtrier.
CAISSIER INFIDÈLE
Un négociant du boulevard Picpus, M. Braumso-
hausen, s'apercevait, ces jours derniers, que de nom-
breuses marchandises avaient disparu de son en-
trepôt.
Une rapide enquête lui dénlcntra qu'il avait été
victime, de la part de son caissier Camille B. de dè>
tournements importants.
Mais le caissier, qui avait eu vent de la découverte
de son patron, s'empressa de prendre la fuite.
Hier après-midi, le fils du négociant, ayant ren-
contré, rue des Boulets, le caissier infidèle, le signala
il deux gardiens de la paix qui l'arrêtèrent et le con-
duisirent au commissariat de police.
Camille B. a été envoyé au Dépôt.
LES VICTIMES DU FROID
Un homme vêtu on ouvrier s'est affaissé, hiermatin,
rue de Rivoli, en face du no 31. Transporté dans une
pharmacie voisine^il n'a pas tardé à succomber.
Le malheureux avait été frappé d'une congestion,
causée par le froid.
CHROIODEDESTSIMIDI
NOS ARTISTES AU PALAIS
Combien parisien le tout petit procès si pari-
siennement jugé hier par « le bon juge » Séré de
Rivière
Les héros?. Mlle Carlier, la charmante pen-
sionnaire de l'Odéon, et M. X. un de nos
fourreurs à la mode; l'objet du litige? une
bagatelle de 12,000 francs réclamés par le four-
nisseur à sa. cliente. Et l'on pense bien que ce
n'était point pour cette misère que plaidait Mlle
Carlier, mais tout au contraire pour établir et
défendre un principe. parfaitement, un prin-
cipe, et non des moindres! Il se résume en deux
mots, d'ailleurs toute étoile parisienne qui
consent à se laisser photographier dans un but
de vente, vêtue d'une toilette ou d'une fourrure,
ne doit rien au fournisseur de cette toilette ou
de cette fourrure.
Avouez que voilà une brûlante question.
Ecoutons maintenant la'réponse du «bon juge»:
Attendu que la demande excédant 150 fr., la na-
ture du contrat doit être prouvée par écrit
Attendu que le fourreur ne possede pas le moindre
billet de Mlle Carlier qui, par contre, produit un écrit
de X. ainsi conçu
« Heureux qu'un peu de la maison X. se trouve
autour de Mlle Carlier, la plus délicieuse enfant du
monde civilisé, il s'empresse d'affrir un premier exem-
plaire de ses dessins votre dévoué X.
Attendu que cette dédicace se trouve au pied
d'une photographie de la jeune artiste, portrait exé-
cuté sur la commando de NI. X. qui, pour la cir-
constance, avait paré son modèle d'une pelisse do
grand prix en zibeline russe
Attendu que M. X. a tiré parti de cette image en
l'exposant en maint endroit et en la publiant dans
plusieurs journaux attendu, si galant que soit l'au-
tographe, qu'il ne saurait tenir lieu de la rémunéra-
tion que mérite Mlle Carlier pour l'exhibition de sa
personne au profit d'une maison de commerce
qu'aussi bien, et alors même que la facture n- serait
pas exagérée comme il advient parfois dans les affai-
res, le cadeau n'aurait rien d'excessif si l'on en croit
le fournisseur lui-même sur l'excellence de son mo-
dèle.
Pour ces raisons, déboute X. de sa demande.
des mœurs, l'indifférence démocratique à la
bonne chère et l'appât du bon marché M. de
Nucourt allait de l'un à l'autre, donnant une
semaine à chacun Et tout cela, ou si peu que
cela, il le faisait tout l'an, tous les jours aux
mêmes heures, bien convaincu qu'aucune autre
manière de vivre n'était vraiment parisienne.
L'entêtement qu'il y mettait lui avait naturelle-
ment acquis la réputation d'un maniaque elte
était assez justifiée.
Cependant il avait un mente, celui d'être
conséquent à ses goûts et à ses sentiments sa
tête n'était pas, comme celle de beaucoup de
ses contemporains, un foyer de contradictions
qui se dévoreraient les unes les autres si le feu
était vif Heureusement, il flambc bien moins
qu'il ne fume-
Si l'on demandait à M. le baron de Nucourt
pourquoi, sa naissance semblant l'appeler à vi-
vre dans un quartier plus aristocratique, il ha-
bitait la rue Pigalle, le baron répondait qu'elle
était pansienne. A ses yeux, les deux faubourgs
n'étaient pas absolument parisiens, encore bien
moins le nouveau Pans s'étendant vers l'ouest,
avec ses morceaux de jardins et ses semblants
de bocages il ne goûtait pas plus l'image de la
nature que la nature elle-même. Quant aux
nobles gens qui étaient les siens, il prétendait
qu'ils ne pouvaient jamais être Parisiens qu'à
demi et de passage; ils avaient beau loger dans
de riches hôtels, le véritable siège de leur exis-
tence et la marque de leur qualité n'étaient pas
là, mais dans leurs châteaux du Dauphiné ou
du Poitou, de Normandie ou de Bourgogne au.
demeurant, des gens de campagne.
Mme Christine sortant de chez elle après le
dîner en tête à tête avec Catherine, vers huit
heures, se croyait assurée de trouve? chez lui
« l'ami » d'autrefois. aujoyr^ui le conseil et la
vivaîite diversion h sûn'ennui. Elle remonta là
rue de la Paix, un peu morne par cette soirée
d'été le* boutiques étaient doses maison ax*
A. Magne
Voici donc établi un nouveau point de droit
jparisien parions qn'il ne sera point sans faire
quelque bruit.
NOUVELLES JUDICIAIRES
L'affaire Syndon-Decorp. Le conseil de l'ordre
des avocats, qui était saisi d'une plainte de
Mlles Syndon contre Me Decori qui fut chargé de la
défense du jeune peintre condamné à dix ans de ré-
clusion, vient de décider qu'il n'y avait pas lieu de
suivre sur cette plainte. Félix
NOTES D'UN CURIEUX
Si l'on met d'abord à part le prix de 14,700 francs
payé pour deux cassolettes trépieds Louis XVI, en
bronze doré; celui de 9,600 fr. atteint par un tableau
de Henner, Judith; une épreuve sur chine volant,
avec dédicace et signée, des Brodeuses de Fantin-
Latour, dont on a donné 700 fr.; deux épreuves sur
chine d'un Lion de l'Atlas et d'un Tigre royal, par
Delacroix, enlevées à 4N0 fr.; enfin, une aépiactun
dessin au crayon noir de Ribot, vendus 500 fr. (tête
de jeune femme) et 410 fr, (têtode vieille femme), on
pourra répartir le reste des enchères intéressantes en
deux catégories des livres et des bronzes.
Pour les livres, je ne citerai qu'un exemplaire de l'é-
dition princeps de l'Imitation de Jésus-Christ, impri-
mée à Augsboui'g par G. Zainor.vers 1471, exemplaire
sous reliure de Chambolle-Duru, qui a été poussé à
2,750 fr., et l'exemplaire d'un «petit et utile traité
des eaux artificielles», entendez d'un recueil de for-
mules pharmaceutiques, imprimé à Vienne en
par « maistre Pierre Schenck », qu'on a vendu fr.;
et j'arrive à une série de bronzes de Barye, dont
plusieurs dépassèrent 1,000 et 2,000 fr.: Thésée et le
Minotaure fit fr.; une Tigresse dévorant une
Gazelle, 1,500; un Lion terrassant un Serpent, 1,200;
un Lion et une Lionne marchant, 1,150 et 1,100 fr.;
toutes ces épreuves, sauf la troisième, étaient ancien-
nos. Terminons en signalant trois œuvres de Rodin,
dont l'une, Vieille Femme, fit 1,000 fr.; l'autre, le Ré-
veil, 1,900, et la dernière, l'Appel aux armes, 5,500 fr.
L. R.
Téléphone 247.2i.
Etablissements LION-FLEURS, 2, boulevard de la
Madeleine.
Couronnes de style pour Sociétés, etc., 4 Couronnes
Croix, Coussin, 80 fr. Expéditions.
EN PROVINCE
Action libérale populaira
Saint-Brieuc. Le comité de Saint-Brieuc vient
de rouvrir la série de ses conférences périodiques.
Sous l'impulsion énergique de son président, M. Louis
Ollivior, député, et de son actif vice-président M.
Meunier-Surcouf, la section briochine a pris un dé-
veloppement considérabls. Plus de mille personnes
assistaient à la réunion et ont applaudi la conférence
faite par M. Bienvenue, avocat, secrétaire de
l'A. L. P., sur la situation des catholiques à l'étran-
ger puis un discours de M. Meunior-Surcouf, con-
seiller municipal, sur les désastres moraux causés
dans le pays par les révélations des forfaitures mi-
nistérielles. M. Roussin, conseiller municipal, dans
un virulent discours de flétrissure contre les manœu-
vres dont l'armée est victime, a littéralement enlevé
la salle,
L'A. L. P. de Saint-Brieuc gagne chaque jour du
terrain et son action s'étend à tout le département.
A l'arsenal de Rochefort
LA Rochelle. Les ouvriers syndiqués de l'arse-
nal de Rocliefort ont tenu une réunion agitée au su-
jet des incidents qui ont marqué le mouvement gré-
viste à Lorient et à Brest. M. Pelletan et les officiers
de marine ont été fort malmenés par plusieurs ora-
teurs. Le Syndicat a résolu de se préparer aux plus
graves éventualités.
Un complot dans une prison
Charleville. Un complot vient d'être découvert
à la prison de Charleville. Douze détenus avaient
préparé leur évasion par une révolte qui devait écla-
ter à un signal convenu donné par le chef -du com-
plot, un nommé Bonnefoy, ancien agent d'affaires.
On devait, paraît-il, aller jusqu'à assassiner, au be-
soin, le gardien en second. L'arrivée subite et l'atti-
tude énergique du gardien chef déjoua le complot.
Bonnefoy, le principal auteur de cette tentative de
révolte, est un escroc arrêté, il y a quelques mois, à
Mons (Belgique), et extradé en attendant sa compa-
rution devant la cour d'assises.
Tamponnemen'c
CHAnTRES. L'express 503 allant à Rennes, a tam-
ponné ce matin à 9 h. 38, en gare de Saint-Luperce,
un train de marchandises.
Cet accident est dû. au brouillard.
Le conducteur du train de marchandises a été lé-
gèrement contusionné. Plusieurs wagons ont été
brisés.
A midi, le service était rétabli sur une voie, et à
trois heures sur les doux voies.
Les trains de voyageurs ont subi un retard d'une
heure un quart;
La persécution religieuse
MOULINS, Le liquidateur do la congrégation de
l'Enfant-Jésus du Puy s'est présenté, accompagné du
juge do paix, à l'école libre Meillard en vue d'inven-
torier le mobilier; mais le comte de Lastic, proprié-
taire de l'immeuble, leur a refusé l'entrée.
Le liquidateur s'est pourvu par voie de référé con-
tre ce refus.
Ouvriers réintégrés
Lorient. Le ministre de la marine a prescrit au
commandant du port de Lorient de réintégrer aux
ateliers les six ouvriers des poudreries licenciés pen-
dant les grèves.
Explosion d'un obus
Nîmes. Hier soir, vers six heures, M. Beaux,
pharmacien au Vigan, en examinant un obus chargé
a mitraille, l'a fait éclater dans ses mains.
M. Beaux a eu le poumon perforé et le crâne frac-
turé. La mort a été instantanée.
Paul Bartol
Au moment où l'on attaque la religion, où on la
proscrit du programme scolaire, il n'est pas inutile
de signaler aux mères de famille l'ouvrage illustré
de Mlle Marie Nettement, la fille du regretté Alfred
Nettement, le vaillant et éminent écrivain catholique
et royaliste..
La plus belle des histoires Vie de l'Enfant
Jésus, éditée par Garnier, est présentée sousla forme
d'un dialogue, dont la simplicité claire, élégante,
tout en cachant une érudition profonde, est bien faite
pour intéresser vivement ses jeunes lecteurs et pour
parler à la fois à leur cœur et à leur esprit.
LA H^ ËffalM 245, Rue Sadnt-Hoaorè* Paris.
IANOS droits et à queue, ERARD, PLEYEL, etc.
Occas. rares. Facil.de paiem. Costil,95, r.Richelieu.
rivant au boulevard, elle allait retrouver la vie
de Paris, en animation joyeuse, sous la tiédeur
de l'air et la pureté du ciel.
Le jour tombait, le couchant se colorait de
rose vif, tandis que des foules étaient assises
aux terrasses des cafés, les voitures de luxe et
les fiacres sillonnaient la chaussée, emportant
d autres foules vers les Champs-Elysées et le
Bois. Paris est semblable à l'océan qui roule des
flots sans nombre une occasion de féte ou seu-
lement un beau jour, sous ce climat si souvent
morose, soulèvent, comme des lames de fond,
la population casanière qui s échappe enfin de
ses logis noirs la multitude respire et jouit.
Le chemin que devait suivre Mme Christine
la conduisit à la chaussée d Antin, qui s'enfon-
çait dans l'ombre, là il faisait presque nuit.
Mais à l'extrémité, après ia grande place, s'ou-
vrait le square tracé au pied de Féghse de la
Trinité Les feuillages, encore frais, y jetaient
leur souffle, l'eau ruisselait en chantant dans la
grande vasque de pierre et, dans les allées bor-
dées de chaises où s'asseyaient les mères et les
gouvernantes, des troupes d'enfants jouaient
sur le sable. Mme Christine entra dans le jar-
dit, elle fit le tour de ces allées, regardant les
petits qui gazouillaient, heurtée quelquefois par
les plus grands qui couraient Elle suivait leurs
jeux, sans du tout songer qu'elle- aurait pu être
mère, ce qui aurait sans doute changé la direc-
tion de sa vie, tout au moins aurait ouvert une
source de tendresse dans la parfaite sécheresse
de son cœur Rien de ciair ne s'agitait en son
esprit, le seul instinct de la femme l'intéressait
Dans le fond du jardin, sous le couvert plus
éeai-s des grands marronniers, elle dérangea
des.couples d'amoureux, qui, chercîiaient l'obs-
earité.et cela, pendant -un moment, amusa la
Pécheresse, qu abjuré te péché, puisqu'il
ne devait plus servirà l'assurer contre. le-sort
jaloux et à la pourvoir des belles aises. EUe
Félix Belle
Courrier des Spectacles
Ce soir:
A l'Opéra, la Favorite, pour les débuts de Mlle
Royer (Léonore).
Les autres rôles par MM. Affre, Noté, Chambon,
Gallois, Mlle Laute.
Au théâtre Antoine, à 8 h. 3/4 précises, premier*
représentation de Le Roi Lear, de William Shakes-
peare, traduction en vingt-huit scènes de Pierre;
Loti et Emile Vedel, musique de scène de M. Edmond
Missa:
Lear MM. Antoine
Un fou Signoret
Le duc d'Albany Marquet
Le comte de Kent Desfontaines
Le comte de Gloster Mosnier
Edmond Vargas
Edgar Capellani
Le duc de Cornouaillos. Saverne
Premier messager Versa
Deuxième messager Lauff
Premier serviteur Defresno
Le duc de Bourgogna Blonîleau
Un officier Mayen
Deuxième servileur Merv'ille
Un officier de Coruouaillcs Alexandre»'
Un hérault Baruet
Troisièmo serviteur Muret
Le médecin. Rollia
Cordélia Mines Sléry
Goneril Jeanne Lion
Eégano BriUo
Les délégués scandinaves avaient manifesté le de-
sir de rendre visite à la Comédie-Française. NI. Jules
Claretie, administrateur général, tant en son nom
qu'au nom de son administration, s'était empresse,
de les informer que la Maison de Molière les rece-
vrait bien volontiers. Elle s'était, à cette occasion,
pavoisée do drapeaux scandinaves joints à des dra*
peaux tricolores.
Sous la conduite de Il. d'Estournelles de Constant,
ils se sont présentés hier, vers cinq heures de l'après-
midi, au nombre de cent environ. L'administrateua
général, entouré de tout son personnel, les attendait
dans le grand foyer du public. La cérémonie a été
toute simple, toute intime et très touchante.
M. Claretie, dans un discours charmant, comme il
sait les dire, leur a souhaité la bienvenue, ce dont ils
se sont montrés fort touchés. L'un d'eux a pris la
parole et a remercié l'administrateur et les comé-
diens de leur cordial accueil. Il a dit fort à propos
que c'était à la Comédie-Française qu'il fallait venir,
pour connaître et apprécier notre langue et qu'ils
avaient toujours soin de la recommander à leurs
compatriotes qui venaient visiter Paris, ou à leurs
1 jeunes gens qui venaient s'y perfectionner dans les
sciences ou dans les arts.
Après cela, la parole a été donnée à M. Jules Truf-
fier, qui avait pour la circonstance composé le son-
nnt suivant que nous sommes heureux de repro.
duire:
Vos fjords aux claires eaux et vos forèts profondes
Ont un écho chanteur qui fait vibrer le nom
De Molière, esprit clair égayant l'horixou
Sur nos vignes en fleurs et sur nos moissons blondes.,
C'est ainsi qu'une Elite aux âmes vagabondes,
Tels des Mages du Nord biarant l'âpre saison
A voulu, visitant Molière en Sa Maison,
Goûter son allégresse et ses beautés fécondes'
Donc, co n'est plus Hamiet qui le dit, c'est l'acteur
« Soyez les bienvenus, messieurs, dans Elseneur.
Dans l'Elseneur où régne une Muse idéale
Nous vous remercions de mêler, aujourd'hui,
Par une radieuse aurore boréale,
Aux rayons de un Soleil de Minuit 1
Un buffet avait été dressé dans le foyer; autour du.
quel les coupes de Champagne ont résonné contre les
coupes de Champagne. Des conversations s'étaient
organisées par groupes, toutes très cordiales. C'était
à qui tles personnes de la Maison s'empresserait au-
près de ses hôtes d'une heure.
Après quoi, les délégués scandinaves ont visité la
scène et ses dépendances, le foyer des artistes et la
salle et ils se sont retirés très satisfaits de leur visite.
En prenant congé de l'administrateur général, ils
l'ont prié d'accepter pour lui et tout le personnel
leurs remerciements pour l'aimable accueil qui leur
avait été fait.
Une photographie a été prise du groupe représen-
tant cette réunion, qui sera reproduite dans un de
nos grands illustrés.
Notre confrère M. Aderer annonce que l'adminis-
tration de la Comédie-Française a fait savoir à l'agent
général de la Société des auteurs qu'elle considére-
rait comme le retrait d'une pièce le fait d'autoriser
la représentation des ouvrages appartenant à son ré-
pertoire par une scène parisienne.
C'est ainsi qu'un de ces thé;2tres vient- sans
même en demander l'autorisation à la Comédie de
jouer successivement les Romanesques, le Baiser,
Gringoire, Hernani, l'Ami Fritz et la Fille de Ro-
land.
Les auteurs ou leurs représentants avaient-ils afl>
torisé ces représentations?
La question sera traitée dans la prochaine séance
du comité.
Aux Variétés, ce soir, huitième représentation du
Petit Duc.
Au cours de la brillante matinée que les Associa»
tions des journalistes républicains et des journalis.-
tes parisiens donneront le jeudi 8 décembre, au théâ-
tre de l'Odéon, une tombola artistique (prix du billet,
1 franc), sera tirée au foyer du public.
Parmi les lots généreusement offerts citons ceux de
M. le président de la république, de M. le ministre
de l'instruction publique, de M. le directeur des
beaux-arts, de MM. Rodin, Roll, René Menard, Jules.
Cheret, A. Guillemet, G. Guignard, Jean Patricot, A.
Lalauze, Jeanniot, Aug. Pointelin, Ch. de Billy, Eu-
gène Bejot, Henry Laurent, Louis Dejean, de Le.
Herche. Maurice de Lambert, Albert Lebourg, E.
Buloz.
Des éditeurs Larousse, Hachette, Lemerre. Fas-
quelle, Calmann-Levy, Fayard, Léon Dewez, Manzi,
Joyant et Cie, Jules Lermioa et Nordmann, etc.
Des loges ont été offertes par les directeurs des
théâtres, des concerts et music-halls et d'autres Iota
sont encore annoncés.
A l'Ambigu, ce soir, dernière irrévocable du TotiP
du monde d'un enfant de Paris, Demain jeudi, re«
La répétition générale du Crime d'Aix .reste fixée
à vendredi soir et la première à samedi.
La matinée de demain jeudi, à la Gaité, commen-
cera, vu l'importance du spectacle, à une heure eï
demie très précise, par l'ouverture des Noces de FU
garo, avec l'orchestre de l'Opéra sous la direction de
M. Ed. Mangin à une heure trois quarts, première
représentation de la pièce de MM. Aug. Germain et
Moncousin, musique de :\1. Justin Clérice, Une Jour-
née et Parls, interprétée par Miles Diéterle, Mary
Burty et M. Numès.
Grâce à l'obligeance de M Jules Claretie, le second
acte de l'Ecole des Fentynes sera joué par M. Leloit
et Mlle Muller; M. Coquelin cadet reprendra pour la
circonstance le rôle d'Alain, et Mlle Marie Leconta
jouera pour la première fois celui de Georgette.
L'ordre du programme sera celui indiqué par l'af-
fiche.
Il ne reste plus ni loges, ni baignoires, ni fau-
teuils seules les troisièmes galeries, suivant l'usage,
ne seront pas mises en location et ne seront délivrées
qu'au bureau.
Le Chatelet donnera demain jeudi l'avant-dernière
par excellence.
quitta le square et remonta la rue Blanche;
déjà neuf heures sonnaient; mais ce n'était
point jour d'Opéra.
Vers dix heures, un fiacre ïa ramenait au lo-
gis, comme elle en descendait, elle leva les
yeux, aperçuîMhe de Lor.gprc à sa croisée et
iui fit un signe de la main Catherine crut rê-
ver, cependant, à la lueur d un bec de gaz place
justement devant la maison, elle avait bien vu,
et le mente de cette marque d'amitié, ce n'était
pas seulement d être toute neuve, mais davoip
été donnée de 1 air le plus naturel.Les grâces de
Mme Christine ne s'en tinrent pas là, elle vint
frapper à la porte de la chambre et, lltlte da
Longpré s'avançant pour la recevoir, elle la,
poussa doucement, s'introduisit, s'assit avant
d y avoir été invitée, familière, cordiale, pres-
que tendre.
Elle regrettait que Catherine n'eût pas joui
comme elle de cette be!le soirée de Pans. Une
pensée 1 en consolait bientôt « Mme Antoine
Cartier » ferait un séjour en Normandie, dans la
vieille maison voisine de la grande forêt, qu'elle
aimait tant. Heureux ceux qui ont le goût de
la campagne Mme Christine ne pouvait la
souffnr. Elle avait habité des petites villes en-
tourées de beaux sites, les gens du pays en
étaient fiers et les lui faisaient visiter, elle n'y
trouvait que l'ennui le plus insupportable.
C'était peut-être une infirmité de son esprit;
Paris serait toujours, à son gré, le lieu char-
mant, le seul où elle se sentit vivre.
( A PAUL PERRET
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mande de changement d'adresse doit tlte ac-
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