Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1892-07-02
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 juillet 1892 02 juillet 1892
Description : 1892/07/02 (Numéro 3517). 1892/07/02 (Numéro 3517).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k528030q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/02/2008
Samedi 2 Juillet 1892
Paris AS centimes– Dêpahxebebib Es Gabss s 2O centimes
26S Année 3e Série– N° 3517
ABTHUR MCTE.R
Directeur
ADMINISTRATION
RENSEIGNEMENTS
âBONNEMENTS, PETITES ANNONCES
2, rue Drouot, 2
(Angle des boulevards Montmartre et des ItaliCÇ;
̃
ANNONCE».
MM. CI*. LA6RANGE, CERP &0f
6, PLACE DE LA BOURSE, 6
Et à l'administration du Journal
A'RIHtm MEYER
RËDA'GTIO-N • 5
^-1 '2, rue Dïoudt v-r :>- J< r
f&PSle des boule-\ar4â Mrm'ma-tre et ctes: IlaEeoj
• <_ Paris i** BçritfÉtâ&effts-
~S~a'm~ ~&L"
Va aa. 54 f: Un an f. eïirV'
't ̃ Etranger
SPjois mois {Union postale) 18 £r.
La ~l~l
UtiïIIH
Sa Sainteté le Pape Léon XIII vient
d'adresser au vénérable évêque de Greno-
ble une lettre par laquelle il approuve et
bénit les efforts d'un congrès catholique
récent, assemblé autour de cet évêque.
Les gens qui, après avoir reproché
amèrement aux royalistes d'accaparer le
Pape, s'efforcent, aujourd'hui, de l'acca-
parer à leur tour, pour le faire entrer
dans leurs petites combinaisons électo-
rales, ont déjà représenté ce document,
dont l'existence était connue depuis plu-
sieurs jours.comme une réponse du Saint-
Père à la fameuse déclaration de la
Droite royaliste.
Cette appréciation anticipée ne tiendra
certainement pas contre la lecture de la
lettre pontificale, car, avec une prudence
admirable et tout à tait apostolique, le
Pape se borne à donner des encourage-
ments et des conseils, déjouant ainsi les
impatiences ignorantes des politiciens,
qui espéraient des ordres, appuyés, au
besoin, par le bruit vague des foudres ec-
clésiastiques.
On connaît, en cette matière, nos sen-
timents. On sait que nous nous efforçons
de concilier notre respect profond pour
un grand pontife avec ce que nous avons
le droit d'appeler notre respect pour notre
propre conscience, puisqu'il s'agit pour
nous de rester attachés à des convictions
politiques qui ont pour fondement, pour
raison d'être, pour excuse, si l'on, veut,
notre désir sincère de voir reprendre à la
patrie le cours éclatant de ses destinées
historiques.
Mais désireux, avant tout, d'écarter,
d'ajourner, d'oublier pour un jour les
questions qui divisent malheureusement
des citoyens créés pour marcher ensemble
vers un noble but commun, nous nous
reprocherions d'insister, aujourd'hui, sur
certaines réserves que nous avons déjà
faites et que nous sommes prêts à renou-
veler.
Nous nous le reprocherions d'autant
plus que la lettre dn Souverain-Pontife
contient un passage admirable, digne de
la clairvoyance de celui qui l'a écrite et
que nous voulons, avant tout, demander
à nos lecteurs la permission de mettre
sous leurs yeux.
Ce passage, le voici
« La grande majorité des Français est
» catholique. Mais, parmi ceux-là mêmes
» qui n'ont pas ce bonheur, beaucoup con-
» servent malgré tout un fonds de bon
» sens, une certaine rectitude que l'on
» peut appeler le sentiment d'une âme
» naturellement chrétienne or, ce senti-
» ment élevé leur donne, avec l'attrait au
» bien, l'aptitude à le réaliser et, plus
» d'une fois, ces dispositions intimes, ce
» concours généreux leur sert de prépara-
» tion pour apprécier et professer la vé-
» rite chrétienne. Aussi n'avons-nous pas
» négligé, dans nos derniers actes, de dé-
» mander à ces hommes leur coopération
» pour triompher de la persécution sec-
» taire, désormais démasquée et sans
» frein, qui a juré la ruine religieuse
ï et morale de la France.
» Quand tous, s'élevant au-dessus des
» partis, concerteront dans ce but leurs
» efforts, les honnêtes gens avec leur sens
» juste et leur cœur droit, les croyants
» avec les ressources de leur foi, les hom-
» mes d'expérience avec leur sagesse, les
» jeunes gens avec leur esprit d'initia-
» tive, les familles de haute condition
» avec leurs générosités et leurs saints
» exemples alors, le peuple finira par
» comprendre de quel côté sont ses vrais
» amis et sur quelles bases durables doit
» reposer le bonheur dont il a soif; alors
» il s'ébranlera vers le bien et, dès qu'il
» mettra dans la balance des choses sa
» volonté puissante, on verra la société
» transformée tenir à honneur de s'incli-
» ner d'elle-même devant Dieu pour con-
» tribuer à un si beau et si patriotique
s> résultat. »
On ne sera peut-être pas étonné de la
grandeur et de la splendeur de ces pen-
sées qui tombent, pour ainsi dire,
comme des clartés d'étoiles au milieu de
nos obscurités bruyantes, quand on saura
qu'elles sont empruntées aux plus grands
docteurs â.e l'Eglise, et que c'est Tertul-
lien notamment qui, le premier, a parlé
d'une âme naturellement chrétienne, me-
nant, dirigeant même les hommes qui
n'ont pas le bonheur d'appartenir à nos
croyances, mais qui ont du bon sens, de
la rectitude d'esprit et de la noblesse de
cœur;
Quand on saura que c'était là aussi une
des thèses favorites de ce grand génie qui I
s'est appelé saint Augustin.
Ahl ces hommes, assoiffés de l'union
de tous les fils d'Adam, avaient déjà su
discerner et enseigner que, si le corps de
l'Eglise se compose de ceux qui obéissent
à ses lois, cette Eglise cherche, elle re-
trouve des parcelles de son âme chez tous
ceux qui, même sans lui appartenir, pour-
suivent sincèrement la vérité et chérissent
sincèrement leurs frères.
Ces grandes théories humaines que
l'Eglise a trouvées dans son berceau, elle
continue à les caresser, dans son épa-
nouissement et dans ses luttes. Elles sont
le secret de son indestructible force. Elles
descendent sans cesse, comme une onde
limpide et rafraîchissante, de la chaire de
ses pontifes.
Baignons nos fronts mis en sueur, nos
yeux congestionnés par les ardeurs du
combat, dans leur pur cristal.
Et alors, nous verrons clair.
Elles tomberont au milieu de nos fu-
reurs, comme le filet d'eau qui arrête in-
stantanément les ébullitions dangereuses.
Le Pape nous rappeile qu'il y a des
braves gens partout, et que ces braves
gens sont nos alliés; que, par conséquent,
il est absurde d'exciter des races les unes
contre les autres, puisque dans toutes ces
races il y a des éléments de même na-
ture qui doivent s'allier et fusionner.
Dans les bagarres de ces derniers jours,
il en est bien peu parmi nous qui n'aient
pas reçu quelque coup égaré.
Ceux d'entre nons qui ont essayé de
conserver leur sang-froid ont été plus ex-
posés encore que les autres, car ils rece-
vaient des projectiles des deux côtés, I
puisqu'ils se trouvaient entre les deux
camps.
L'obscur auteur de ces lignes n'a pu
échapper ni au reproche de défendre les
juifs ni à celui de les attaquer.
Il s'en est réjoui, car, la vérité étant en
quelque sorte exclusive de la passion,
c'est s'en approcher le plus possible que
de mécontenter le plus grand nombre
possible d'hommes passionnés.
Et, si on lui permettait de se servir du
jargon du jour, il dirait qu'il est sémite
en face des antisémites et antisémite en
face des sémites.
Mais il veut, comme c'est son droit et
peut-être son devoir, raccrocher au docu-
ment splendide dont nous nous occupons
les petits événements dont nous souf-
frons
Dire d'un côté aux catholiques que leur
Pape les engage à voir des alliés dans
tout homme de bonne volonté, même
gravitant hors du catholicisme, et dire,
de l'autre, aux juifs, qu'un terrain admi-
rable leur est oflert de prouver que les
attaques dont ils se plaignent sont ca-
lomnieuses.
Sans vouloir faire de récriminations
inutiles, on peut bien soutenir que les
juifs, jusqu'ici, n'ont pas abusé de ce
terrain.
Quand, je suppose, les catholiques ont
eu la curiosité de rechercher les origines
des fonctionnaires qui appliquaient à
leurs congréganistes ou à leurs enfants
les lois infâmes de la république, ou les
origines des législateurs qui les avaient
votées, ils ont trouvé parmi les préfets et
parmi les députés un nombre d'israélites
beaucoup plus grand que ne le comportait
la proportion réelle des deux religions en
France.
Ils ont été, par conséquent, amenés à
croire que les israélites taisaient cause
commune avec les francs-maçons et les
libre-penseurs, qui n'ont d'autre politi-
que que la persécution.
Et, cette idée a enfanté des rancunes,
et ces rancunes ont amené des adhérents
à la croisade antijuive.
Nous qui professons que les persécu-
tions ne s'effacent pas l'une par l'autre,
nous aurions aimé voir un magistrat juif
donner sa démission au moment des dé-
crets
Nous aurions aimé voir un préfet juif
refuser de commander aux crocheteurs
de serrures;
Nous aurions aimé leur entendre invo-
quer, non pas les droits de l'Eglise, dont
ils ne sont pas, mais les droits de l'huma-
nité dont ils sont, mais ce respect mutuel
des croyances sincères que l'homme a
conquis, comme il conquiert tout, au prix
de son sang.
Nous n'avons rien vu. Nous n'avons
rien entendu.
Mais ce que nous n'avons ni vu ni en-
tendu, nous pouvons le voir et l'entendre;
car, si le passé est clos, l'avenir est tou-
jours ouvert.
Si donc j'avais un conseil, bien désin-
téressé d'ailleurs, à donner aux enfants
d'Israël, je leur dirais
Saisissez la première occasion de
prouver que vous avez, comme l'a dit Ter-
tullien et comme le répète Léon XIII,
« l'âme naturellement chrétienne ».
Que vos rabbins protestent quand on
persécute nos prêtres, comme nous pro-
testerions si on persécutait vos rabbins*
Que vos fonctionnaires fassent com-
prendre à la république athée, en se refu-
sant à exécuter ses ordres, comme l'ont
fait les nôtres, qu'il y a une solidarité,
une fraternité entre les hommes qui
croient contre ceux qui ne croient pas.
Les paroles du Pape vous créent un
titre à réclamer non seulement notre in-
différence, mais notre alliance.
Si votre religion occupait en France la
place qu'occupe la nôtre;
Si nous étions, nous, catholiques, une
minorité infime, et si le chef de vos prê-
tres faisait entendre un appel à la con-
corde, à l'alliance de tous les gens amou-
reux du bien, nous n'hésiterions pas, nous
nous armerions de sa voix et nous vien-
drions demande* notre place au foyer
commun.
Faites ce que nous ferions, sans fausse
honte. Armez-vous contre nos propres
exaltations de nos propres enseignements.
Et alors, la vérité obscurcie apparaitra,
le monde verra qu'il y a de braves gens
partout, dans toutes les races et dans tou-
tes les religions comme, hélas I il y a
aussi des fripouilles partout, et que la
coalition naturelle est celle des braves
gens de toute croyance, contre les mal-
honnêtes gens de toute catégorie.
Rompez, rompez tout*pacte avec l'impiété 1
Du milieu de mon peuple exterminez les crimes 1
Et vous viendrez, alors, m'immoler vos victimes.
Et, comme le dit Léon XIII, quand
vous aurez apporté votre coopération pour
triompher de la persécution sectaire et
conjurer la ruine religieuse et morale de
la France;
Quand tous, s'élevant au-dessus des
partis, concerteront dans ce but leurs ef-
torts, le peuple finira par comprendre sur
quelles bases durables doit reposer le
bonheur dont il a soif.
Alors on n'entendra plus crier ni « A
bas les juifs 1 » ni « A bas les curés 1 »
Et vous verrez combien les braves gens
sont torts quand ils consentent à ne pas
se déchirer. Et comme c'est bon de vivre
entre braves gens, même quand on ne
professe pas les mêmes doctrines, même
quand on n'adore pas le même Dieu.
d. CORN EL Y
Ce qui se passe
GAULOIS-GUIDE
Aujourd'hui
Audition des cantates du concours du prix
de Rome, à l'Académie des beaux-arts.
Handicap vélocipédique de Paris à Ostende.
Départ à onze heures du soir.
ÉCHOS DE PARIS
Nos hôtes.
La princesse Amélie de Schleswig-
Holstein, tante de l'impératrice d'Alle-
magne, après son long: séjour à Pau, est
arrivée avant-hier à Paris.
Son Altesse Royale est descendue à
l'hôtel Liverpool.
Elle a reçu, hier, la visite du comte de
Münster, et de sa fille, la comtesse Marie
de Munster.
La princesse Amélie est reparti hier
soir pour Potsdam, où elle va rejoindre
sa nièce l'impératrice d'Allemagne.
Le grand-duc Ferdinand IV de Toscane,
venant de Lindau, arrivera ce matin à
Paris, par le train de six heures et de-
mie, avec ses filles, les archiduchesses
Anne-Marie-Thérèse, Marguerite, Ger-
maine-Marie-Thérèse et Agnès, et avec
sa mère, la grande-duchesse de Toscane
douairière, née princesse de Bourbon et
des Deux Siciles, tante du roi François II
de Naples.
Le grand-duc de Toscane repartira au-
jourd'hui même, parle train d'une heure,
pour se rendre avec ses filles à Trou ville.
La grande-duchesse de Toscane douai-
rière descendra à l'hôtel Vouillemont et
passera une quinzaine de jours à Paris.
avec le comte et la comtesse de Trapani. On
sait que le comte de Trapani est le frère
en même temps que le gendre de la grande-
duchesse de Toscane.
Mgr Peri-Morosini,secrétaire de la non-
ciature apostolique, quittera aujourd'hui
Paris pour un congé de quelques semai-
nes qu'il passera en Suisse.
Comme nous l'avions annoncé, l'infant
D. Antonio et l'infante Eulalia d'Orléans
sont partis hier, pour Schweningue, par
le train de midi et demi.
Leurs enfants sont restés au palais de
Gasti+ie, chez leur grand'mère la reine
Isabelle.
Le duc de Connaught est arrivé hier
matin de Londres, par le train de six heu-
res et demie-, et est descendu à l'hôtel
Liverpool.
Après avoir déjeuné, Son Altesse Royale
est partie pour Fontainebleau, où la du-
chesse de Connaught et ses entants sont
depuis deux jours.
Le duc et la duchesse seront demain à
Paris, où ils comptent rester quelques
jours.
Le duc et la duchesse de Teck et leur
fille la princesse May de Teck ont visité,
hier matin, le musée du Luxembourg.
Leurs Altesses étaient accompagnées
de M. Rodd, secrétaire à l'ambassade
d'Angleterre à Paris, et M. Hitroif, avec
lesquel elles ont déjeuné à l'hôtel Li-
verpool, où lord Dufferin est venu leur
rendre visite, à trois heures.
Le duc et la duchesse de Teck, qui
passeront plusieurs jours à Paris, ont
dîné chez le colonel et Mme Talbot et ont
passé la soirée à l'Opéra, où l'on donnait
Salammbô.
Feuillets détâchés d'album
Les caprices d'une femme sont souvent fon-
dés sur des raisons fort solides chacune a
les siens. On ne les connaît bien qu'après
plusieurs années de captivité matrimoniale.
PONSARD.
Pour être heureuse, une femme ne doit pas
s'attendre à recevoir autant qu'elle donne
l'homme cherche les plaisirs dans l'amour,
lo femme y cherche le bonheur.
Lamartine.
INTERVIEW-EXPRESS
Causé hier avec l'un des membres de
la commission technique d'études, prési-
dée par le général Delambre, pour la con-
servation des viandes en vue de l'ali-
mentation des garnisons et des popula-
tions civiles dans les places assiégées
Pourriez-vous me donner quelques
détails sur le rapport de votre commis-
sion, qui vient d'être adopté par M. de
Freycinet ? q
La commission s'est prononcée,
vous le savez, pour la création d'une
usine frigorifique aux abattoirs de la Vil-
lette. Dès que les crédits afférents à la
part contributive de l'Etat seront votés
par les Chambres, on commencera lestra-
vaux..
» Cette usine-type sera aménagée de
telle sorte que l'on pourra congeler en
vingt-quatre heures deux cents quintaux
de viande de bœuf. De vastes locaux,
d'une capacité de deux mille mètres cu-
bes, seront annexés à cette usine. Ces dé-
pendances, qui seront constamment main-
tenues à une température de quatre de-
grés au-dessous de zéro, seront destinées
à recevoir non seulement les viandes at-
tendant leur tour de congélation, mais
aussi celles qui, devant être consommées
à bref délai, ne sont pas vendues immé-
diatement aux bouchers.
» Les dépenses totales sont évaluées à
six cent cinquante mille francs, à parta-
ger entre la Ville de Paris et l'Etat.
Ces usines frigorifiques n'existent-
elles pas à l'étranger ? `t
Si, et notamment en Allemagne.
LES ÉPIGRAMMES CÉLÈBRES
De d'Aceilly, sur la haine
En mon cœur, la haine abondo
J'en regorge à tout propos.
Depuis que je hais les sots,
Je liais presque tout lo monde.
M. Carnot fera un voyage en Bretagne
l'année prochaine seulement. La date en
safa fixée ultérieurement.
Ce sera probablement à Pâques.
L'ESPRIT d'autrefois
Un Spartiate nommé Phédarète, s'étant
présenté pour être admis au conseil des
Inq-Gents, tut rejeté, et s'en revint tout
joyeux chez lui.
Sa femme lui demanda le sujet de sa
joie.
Je me réjouis, lui répondit-il, qu'il
se soit trouvé à Sparte trois cents ci-
toyens plus vertueux que moi.
ÉCHOS DE PROVINCE
Le congrès de décentralisation d'An-
gers.
Le congrès d'Angers, composé d'hom-
mes venant de toutes les régions de la
France, présente un caractère qui le dis-
tingue de la plupart des autres congrès,
tous catholiques ou sociaux. C'est une
réunion politique dans le sens large du
mot, comme l'a très heureusement expli-
qué la lettre d'invitation
Cette réunion a pour but de rédiger un pro-
gramme de décentralisation concernant la
commune, ce premier groupement naturel,
pois le département et la 'province, de ma-
nière à les soustraire à l'intervention abu-
sive de l'Etat dans leurs affaires locales, à
leur rendre, avec la sauvegarde des droits et
des intérêts de tous, les libertés nécessaires
cp5j{s ont perdues. Elle tournera aussi son
attention vers les autres manifestations dé-
centralisatrices, soit dans les idées, soit dans
les faits..
Parmi les signataires ne cette lettre se
trouvent des hommes d'opinions diver-
ses, bien que ceux de droite y soient en
grande majorité.
Aussi, à côté de M. Claudio Jannet, qui
a prononcé l'autre jour, au banquet roya-
liste de la conférence Molé, un discours
antirépublicain énergique de M. Charles
de Ribbe, de M. Leeour-Grandmaison, le
député de la Loire-Intérieure de M. le
comte de Chateaubriand, de M. Hubert
Valleroux, de M. Charles Garnier, le di-
recteur de la Gazette du Midi, se voient
deux représentants du pur centre-gau-
che, jusqu'ici peu écoutés, il est vrai, de
la majorité républicaine, MM. Gaston
David et Etienne Lamy, et aussi un
homme que sa belle étude sur l'encycli-
que concernant les ouvriers a mis depuis
quelque temps en singulier reliel, M.
Anatole Leroy-Beaulieu.
Dans cette grave compagnie, un poète
parait c'est M. Mistral, le brillant au-
teur de Mireille, décentralisateur prati-
que, puisqu'il a tait revivre une littéra-
ture provinciale.
Enfin, l'organisateur de la réunion et le
secrétaire général du comité est notre con-
frère M. Urbain Guérin.
De Marseille:
L'escadre de réserve, après un séjour -de
vingt-quatre heures à. Marseille, va aller à
Cette et à Port-Vendres.
L'escadre d'évolutions, en revenant des
côtes d'Algérie, mouillera à son tour de-
vant Marseille, où l'on souhaite la pré-
sence d'une de ces lorces navales pour le
14 juillet, d'autant plus que les illumina-
tions sont supprimées par le nouveau
conseil municipal socialiste.
On croit que M. Galtié, préfet des
Bouches-du-Rhône, ne sera pas déplacé
avant le 1er septembre.
Il se pourrait qu'à cette date il fût nanti
soit d'une trésorerie générale, soit d'une
haute situation à Paris.
Le capitaine Crémieu-Foa est parti
tantôt pour Tunis, où il exercera les fonc-
tions de capitaine-instructeur aux spahis.
Le capitaine n'a reçu aucun de ses co-
religionnaires venus pour le saluer, se
conformant ainsi aux ordres qu'il avait
reçus avant son départ de Paris.
Une innovation.
Le ministre de la marine a décidé l'en-
voi en mission, chaque année, à titre de
récompense, soit en Angleterre, soit dans
tout autre pays voisin, du sous-ingénieur
sorti le premier de l'Ecole d'application
du génie maritime.
Cette faveur est accordée en 1892, pour
unfi durée de quarante jours, au sous-
ingénieur Marbec, du port de Toulon.
ÉCHOS DE L'ETRANGER
Nous croyons savoir que le modus vi-
vendi commercial entre la France et l'Es-
pagne sera prorogé.* (.
Une lettre communiquée gracieusement
à un de nos collaborateurs et adressée à
la comtesse B.W. à Munich, donne de
meilleures nouvelles de la santé de la
reine Elisabeth de Roumanie, bien con-
nue dans le monde des lettres, sous
le nom de Carmen Sylva. Voici les
passages les plus intéressants de cette
lettre
Ma chère Marie,
Votre dernière lettre m'a fait un bien vif
plaisir. Dieu merci, ma santé va mieux et pa-
rait vouloir se remettre peu à peu. Ce mira-
cle est dû sans doute aux. frais ombrages du
château de Monrepos (résidence d'été du
prince de Wied, près de Neuwied-sur-le-Rhin),
à l'air pur pur et bienfaisant qu'on respire
ici, et aussi à de délicieuses promenades sur
les rives verdoyantes de la Wied.
Et puis, vous ne sauriez croire, chère Ma-
rie, comme cela fait du bien de revivre dans
ce pays où mon enfance s'est écoulée heu-
reuse et insouciante Je revois avec tant de
bonheur ces mêmes arbres, sous lesquels j'ai
passé des heures si délicieuses, alors que la
vie s'ouvrait devant moi, gaie et souriante.
Dans ces promenades, votre mère m'accom-
pagnait souvent. Nous causions surtout de
nos rêves, de nos espérances, des projets d'a-
venir que des parents bien-aimés faisaient
pour nous, pour assurer notre bonheur.
Nous aimions à causer de la vieille Allema-
gne, si belle et si romantique, si différente de
l'Allemagne d'aujourd'hui.
t Hélas votre mère n'est plus. Elle repose j 1
S dans la crypte de Bamberg, à côté de l'empe- i
j reur saint Henri. Et moi, je suis encore là,
malade, ne me faisant pas trop d'illusions,bien
que les médecins paraissent pleins d'espé-
rance. Que la vie est donc courte et qu'elle
est donc vraie,cette parole de l'apôtre « Nous
n'av.ons pas, ici-bas, de demeure perma-
nente. »
En terminant, Carmen Sylva dit qu'elle
passera quelques mois au château de
Klessheim, près de Salzbourg et qu'elle
suivra probablement une cure de trois
semaines à Berchtesgaden ou à Reichen-
hall, petites villes d'eaux bavaroises.
Voici que la police de Chester a con-
staté que le projectile lancé à M. Glad-
stone, et qui a failli enlever l'œil de the
old mon, était un vulgaire morceau de
pain d'épice.
C'était, paralt-il, une ardente admira-
trice du grand homme d'Etat qui a jeté
ce pain d'épice en signe d'admiration,
voulant ainsi témoigner son enthou-
siasme suivant la coutume en usage dans
certaines parties du pays de Galles.
N'importe, M. Gladstone a dû penser à
l'aphorisme populaire « Mieux vaut un
sage ennemi qu'un ami. maladroit. »
Dans le choix d'une villégiature, ce
qu'il laut envisager avant tout, c'est le
côté sanitaire on conçoit qu'il prime
tout autre avantage.
Spa, à ses multiples attractions, joint
cette curieuse et agréable particularité
d'être l'endroit d'Europe où il se produit
le moins de décès.
Durand-Fardel attribue cette immunité
à l'acide carbonique dont l'atmosphère
est saturée dans la célèbre station.
Il faut aussi, croyons-nous, tenir
compte de la proximité des vastes forêts
qui dégagent le vivifiant ozone et sont,
en même temps, un des charmes de la co-
quette station.
A travers les livres
Sous ce titre les Parisiennes, M.
E.-A. Spoll publie une série de récits
d'une très heureuse variété. Livre tout
particulièrement indiqué pour lire en vil-
légiature..
Gros et légitime succès pour les Contes
à la Reine, contes en vers divisés en trois
livres les Fées, les Saints, les Rois, par
Robert de Bonnières. Œuvre de délicat,
que lisent tous les vrais lettrés.
NOUVELLES A LA MAIN
Deux mendiants se présentent ensem-
ble à une porte.
A qui de vous deux, dit la servante,
donnerai-je ces dix sous ? 2
Premier mendiant, avec une exquise
politesse
À lui, madame je quitte le quartier,
et je l'ai pris aujourd'hui avec moi pour
le présenter aux clients.
UN DOMINO
LA CRITIQUE ET L'INCENDIE
On sait avec quel dévouement le cercle
de la critique est en train de s'occuper de
la question de l'incendie dans les théâ-
tres. Nos confrères ont étonné les pom-
piers eux-mêmes par l'étendue de leurs
connaissances techniques, et aujourd'hui
l'on peut affirmer hardiment qu'il est im-
possible qu'un critique soit brûlé dans un
théâtre parisien.
La critique dramatique est entrée ainsi
dans une voie nouvelle qui nous réserve
cet hiver les surprises les plus alléchan-
tes. Ils n'ont pas besoin- de beaucoup d'i-
magination pour se les figurer par avance:
THÉÂTRE DES FANTAISIES-COMIQUES
PREMIÈRE REPRÉSENTATION
(Extraits des journaux)
.Je ne serais pas surpris si les Parisiens
venaient en foule voir Papillote. Les décors
de la pièce, en effet, sont incombustibles, et
les sorties du théâtre ont été agrandies. L'ex-
position de Papillote est un peu obscure et
même pénible si le feu prenait après le pre-
mier acte, les spectateurs s'en iraient sur une
impression fâcheuse. Ce premier acte gagne-
rait à être allégé. (Henry Fouquier.
Figaro.) *a~*
.Plusieurs scènes ont obtenu un vif suc-
cès. D'ailleurs, le théâtre est entouré d'un
balcon de fer et je me suis assuré personnel-
lement que le grand secours fonctionnait à
merveille. Je recommande aux lecteurs du
Gaulois la déclaration d'amour du second
acte je recommande aussi au pompier de
service de se tenir toujours près de la bouche
d'eau qui est située côté jardin.
L'auteur de Papillote est né évidemment
pour le théâtre. (Hector Pessard. Gau-
lois.)
•*»
.Une ignorance psychologique absolue,
des couloirs trop étroits, une langue drama-
tique lourde et confuse, un rideau de fer qui
fonctionne mal, aucun intérêt dans les situa-
tions, encore des becs de gaz dans le foyer, teL
fut l'événement de la soirée d'hier. (Henry
Bauer. Echo de Paris.)
*v
.II est agréable de penser qu'en cas d'in-
cendie les jolies personnes qui composent la
troupe des Fantaisies-Comiques ne seraient
pas entièrement brûlées. Cette idée a contri-
bué au succès de la pièce. (Albert Dubru-
jeaud. Mot d'Ordre.)
•
.Je n'ai pu entendre un mot de la pièce.
Voilà ce que c'est que les premières représen-
tations il faudray renoncer. J'avais autour de
moi plusieurs de mes confrères de ]a presse
parisienne qui discutaient à haute voix sur
la manière dont ils quitteraient le théâtre en
cas d'incendie. L'un disait que nous serions
tous brûlés vifs, l'autre que le feu serait
éteint tout de suite. Allez vous reconnaître
parmi ces opinions contradictoires.
Je retournerai voir Papillote et j'en parle-
rai à mes lecteurs. (Francisque Sarcey.
Temps.)
ALFRED CAPUS
LA
DHÀCfi III l B! RABOWITZ
Hier est arrivé à Paris une dépêche de
deux lignes qui en dit long sur les me-
nées de la triple alliance
« M. de Radowitz, ambassadeur d'Alle-
magne à Constantinople, est transféré à
Madrid. »
Ce qui veut dire que M. de Radowitz,
qui était réputé comme le plus fort des
diplomates allemands et qui passait pour
l rendre souvent la vie dure au Sultan, est
l rappelé d'un poste de la plus haute im-
portance et envoyé dans une ambassade
qui ne nécessite pas un bien grand dé-
ploiement de talents diplomatiques.
Pourquoi ce déplacement ?.
On en donne trois raisons.
La première est que la triple alliance,
pour tâcher d'éloigner la Turquie de la
Russie et de la France, a cru devoir dé-
barrasser le Sultan de M. de Radowitz
La seconde, que M. de Radowitz est un
élève et un ami de M. de Bismarck;
La troisième, que M. de Radowitz, qui
a épousé une Russe, née Ozoroff, était
en désaccord depuis quelque temps avec
le cabinet de Berlin.
Quoi qu'il en soit, le départ de M. de
Radowitz, qui avait succédé, il y a une
s vingtaine d'années, à M. de Keudell à
Constantinople, eût causé plus de plaisir
à la Porte si le nouvel ambassadeur d'Al-
lemagne n'était le prince Radolin, réputé
pour son génie de l'intrigue et -sa sou-
plesse; il en a donné des preuves à la
i mort de l'empereur Frédéric, père de
Guillaume II.
1 L'empereur Frédéric, a son avénement,
1 avait nommé le comte Radolinski, prince
Radolin.
Frédéric lui devait bien cette compen-
3 sation le comte Radolinski n'avait pas
î eu trop de toute son habilité pour ne pas
5 encourir la disgrâce du vieil Empereur et
de M. de Bismarck, pendant qu'il était le
t conseiller et le compagnon du kronprinz.
j Quand Frédéric mourut, le prince Ra-
t dolin sut se faire bien venir du jeune
Empereur, qui le nomma grand-écuyer.
II sut si bien entrer dans les bonnes
3 grâces de Guillaume II que, il y a un an,
il tut question de lui pour remplacer le
r comte de Munster à Paris.
3 Le voilà nommé ambassadeur à Cons-
tantinople.
Il est âgé de cinquante et un ans envi-
ron.
Marié en premières noces à la fille du
très honorable Howard Wakefield, décé«
dée en 1880, il a épousé,, il n'y a pas m»
an, la comtesse Oppersdorf.
u o.
Bloc-Notes Parisien
DOCTOÏIESSE
Aujourd'hui, à deux heures, dans cette mo-
rose maison de la place du Panthéon, où l'om-
bre sévère de Cujas éteint le sourire sur les lè-
vres des jeunes hommes, une jeune fille sou-
tiendra sa thèse pour le doctorat en droit.
L'héroïne se nomme Mlle Jeanne Chauvin.
A quoi rêvent les jeunes filles ? Mlle Chauvin
a déjà plus de diplômes en parchemin que d'au-
tres n'ont de carnets de bal. Elle est licenciée
ès lettres (philosophie), lauréat de la Faculté,
deuxième prix de droit civil, deuxième men-
tion de droit romain en 1 888, licenciée en
droit en 1890. Il faut espérer qu'elle ne bor-
nera pas là cette collection de titres.
Pour moi, protane, je ne saurais trop admi-
rer comment une jeune fille peut consacrer les
plus belles années de la vie à ce scholastique
bafouillage qui s'intitule la science" du droit.
Bien qu'appartenant à un sexe moins gracieux,
je ne puis me souvenir sans ennui des heures
où, comme dit Hugo,
Bachelier délaissant les codes pour les odes,
je pénétrais dans ce fatras d'Institutes et d«
Pandectes, m'initiant aux contestations entrt
Primus et Secundus, au sujet de l'esclave
Stichus, aux opinions contradictoires émises
par « d'excellents esprits » (style des manuels),
sur quelque texte obscur.
Mlle Chauvin a eu la belle énergie d'affronter
d'aussi peu aimables études. Saluons-la bien
bas. Elle eut une devancière, Mlle Bilcesco,
une Roumaine qui présenta sa thèse il y a deux
ans et qui, maintenant, est avocate en son
pays.
Ce qui fait de la soutenance de thèse de Mlle
Chauvin un petit événement, ce n'est donc pas
qu'elle soit la première doctoresse en droit,
c'est que, pour la première fois, on a permis à
une lemme de choisir un sujet comme celui-ci
« Les professions accessibles aux femmes
l'évolution historique de la position écono-
mique de la femme. »
La doctoresse n'a pas la trentaine. Elle est
fille d'un ancien notaire de Seine-et-Oise. Sa
vocation pour le droit s'explique donc par
l'hérédité.
Depuis 1887, elle a suivi les cours de l'Ecole
de droit avec une assiduité qn'imitent bien peu
d'étudiants masculins. Ceux qui venaient au
cours quelquefois, en amateurs, étaient sûrs
de voir toujours là, accompagnée de sa mère,
cette jeune fille penchée sur son cahier de no-
tes, et portant sur ses cheveux très noirs, tres-
sés à l'ancienne mode, hiver comme été, un
immuable chapeau de paille noire.
Près d'elle, son frère, de dix ans plus jeune
qu'elle, mais déjà mordant au droit.
Les étudiants la voyaient encore à la confé-
rence Larnaudi, où elle se montrait la plus as-
sidue et la plus terrée sur les questions.
Aujourd'hui donc, l'éloquence léminine de
la doctoresse devra lutter contre les subtiles
interrogatoires de M. Beudant, président du
jury, et de ses assesseurs, MM. Gérardin, Es-
mein et Larnaudi.
Mlle Chauvin soutient courageusement la
bataille pour son sexe. Elle lutte pour l'éman-
cipation de la femme. C'est, chez nous autres
de l'Ancien Monde, moins avancés que
les Américains, quelque chose d'énorme que
l'admission d'une pareille thèse dans cette vé-
nérable Ecole de droit, fidèle d'ordinaire àtou-
les les routines.
Mlle Chauvin demandera-t-elle à prêter le
serment d'avocat? Elle n'en sait rien encore.
Jusqu'à présent, l'Italie, en i883; la Suisse,
en 1887 la Belgique, en 1888, ont refusé
aux femmes l'accès du barreau. Seul, le bar-
reau de Bucarest, plus libéral, a donné l'exem-
ple en ouvrant ses portes à Mlle Bilcesco.
En France, pour être avocat, il faut jouir des
droits politiques. Mais peut-être bientôt, des
Françaises vaillantes à la lutte, comme Mlle
Chauvin, renverseront-elles la barrière qui sé-
pare leurs robes de la toge, le vieil adage «
« Robe sur robe ne vaut .»
Il y eut bien, en France, des femmes offi-
ciers. Voulez-vous un exemple ? C'est M1U
Chauvin qui cite ce document
Le ministre de la guerre à la citoyenne Ca-
therine Pochot, Sous-lieutenant, demeurant â
Paris, rue de Bussy, n° 3o
« Je vous donne avis, citoyenne, qu'aux ter-
mes de l'article 54 du décret du 28 fructidor
an VII, votre pension doit être convertie en
solde-retraite, et fixée à la somme de 55o
trancs.
» Je vous salue,
» Carnot. »
Malgré tout, il se trouvera encore longtemps
en France des arriérés, qui, au sujet de l'éman-
cipation de la femme, penseront comme Tho-
mas Graindoige « L'enfant mène la temme,
qui mène l'homme, qui mène les aftaires. »
TOUT-PARIS
us Pin nui
1 Le bruit court que le Satan des Champs-
Elysées et le Salon du Champ de Mars se
font des avances. Ces deux trères enne-
mis songeraient, paraît-il, à se réconci<
lier et même à fusionner. Ces beaux prO'
jets aboutiront-ils? Comment la Société
du Champ de Mars, qui s'est organisé!
pour avoir un peu plus d'indépendance,,
pourra-t-elle accepter de nouveau les an-
ciennes routines: distribution de médail-
les, nombre d'envois limité, etc. ? Tout
cela, nous le saurons un jour. Il y a sans
doute sous le soleil de France trop de
peintres pour qu'ils puissent tous s'en-
tendre.
En attendant, les membres du bureau
de la Société du Champ de Mars dînaient,
hier soir, avec ceux de la Société des ar-
tistes français, qui avaient invité leurs
camarades schismatiques à leur diner an-
nuel.
L'initiative de cet essai de réconcilia-
tion est due à M. Bonnat, président de la
Société des artistes français.
Au dernier dîner officiel donné par M,
Carnot, le 23 juin, M. Bonnat se trouva
avec son camarade M. Puvis de Cha«
vannes
Voyons, dit M. Bonnat au peintre
de l'Hiver, nous ne sommes séparés que
par des malentendus nous n'avons au-
cune animosité personnelle pourquoi ne
nous rapprocherions-nous pas ?
Essayons si vous voulez, répondit
M. Puvis de Chavannes.
Et l'on convint de poursuivre les négo-
ciations. Voilà comment, hier soir, MM.
Puvis de Chavannes, Carolus Duran, Da<
lou, Bracquemont, Beraud, Gervex, Bil«
lotte, Cazin, Dubufe et Roll ont dîaé
avec leurs anciens camarades.
Cela veut-il dire que la fusion se fera ?
C'est ce que nous sommes allé demander
à MM. Gervex et Dubute.
M. HENRI GEH\KX
En principe, dit M. Gervox, je ni
Paris AS centimes– Dêpahxebebib Es Gabss s 2O centimes
26S Année 3e Série– N° 3517
ABTHUR MCTE.R
Directeur
ADMINISTRATION
RENSEIGNEMENTS
âBONNEMENTS, PETITES ANNONCES
2, rue Drouot, 2
(Angle des boulevards Montmartre et des ItaliCÇ;
̃
ANNONCE».
MM. CI*. LA6RANGE, CERP &0f
6, PLACE DE LA BOURSE, 6
Et à l'administration du Journal
A'RIHtm MEYER
RËDA'GTIO-N • 5
^-1 '2, rue Dïoudt v-r :>- J< r
f&PSle des boule-\ar4â Mrm'ma-tre et ctes: IlaEeoj
• <_ Paris i** BçritfÉtâ&effts-
~S~a'm~ ~&L"
Va aa. 54 f: Un an f. eïirV'
't ̃ Etranger
SPjois mois {Union postale) 18 £r.
La ~l~l
UtiïIIH
Sa Sainteté le Pape Léon XIII vient
d'adresser au vénérable évêque de Greno-
ble une lettre par laquelle il approuve et
bénit les efforts d'un congrès catholique
récent, assemblé autour de cet évêque.
Les gens qui, après avoir reproché
amèrement aux royalistes d'accaparer le
Pape, s'efforcent, aujourd'hui, de l'acca-
parer à leur tour, pour le faire entrer
dans leurs petites combinaisons électo-
rales, ont déjà représenté ce document,
dont l'existence était connue depuis plu-
sieurs jours.comme une réponse du Saint-
Père à la fameuse déclaration de la
Droite royaliste.
Cette appréciation anticipée ne tiendra
certainement pas contre la lecture de la
lettre pontificale, car, avec une prudence
admirable et tout à tait apostolique, le
Pape se borne à donner des encourage-
ments et des conseils, déjouant ainsi les
impatiences ignorantes des politiciens,
qui espéraient des ordres, appuyés, au
besoin, par le bruit vague des foudres ec-
clésiastiques.
On connaît, en cette matière, nos sen-
timents. On sait que nous nous efforçons
de concilier notre respect profond pour
un grand pontife avec ce que nous avons
le droit d'appeler notre respect pour notre
propre conscience, puisqu'il s'agit pour
nous de rester attachés à des convictions
politiques qui ont pour fondement, pour
raison d'être, pour excuse, si l'on, veut,
notre désir sincère de voir reprendre à la
patrie le cours éclatant de ses destinées
historiques.
Mais désireux, avant tout, d'écarter,
d'ajourner, d'oublier pour un jour les
questions qui divisent malheureusement
des citoyens créés pour marcher ensemble
vers un noble but commun, nous nous
reprocherions d'insister, aujourd'hui, sur
certaines réserves que nous avons déjà
faites et que nous sommes prêts à renou-
veler.
Nous nous le reprocherions d'autant
plus que la lettre dn Souverain-Pontife
contient un passage admirable, digne de
la clairvoyance de celui qui l'a écrite et
que nous voulons, avant tout, demander
à nos lecteurs la permission de mettre
sous leurs yeux.
Ce passage, le voici
« La grande majorité des Français est
» catholique. Mais, parmi ceux-là mêmes
» qui n'ont pas ce bonheur, beaucoup con-
» servent malgré tout un fonds de bon
» sens, une certaine rectitude que l'on
» peut appeler le sentiment d'une âme
» naturellement chrétienne or, ce senti-
» ment élevé leur donne, avec l'attrait au
» bien, l'aptitude à le réaliser et, plus
» d'une fois, ces dispositions intimes, ce
» concours généreux leur sert de prépara-
» tion pour apprécier et professer la vé-
» rite chrétienne. Aussi n'avons-nous pas
» négligé, dans nos derniers actes, de dé-
» mander à ces hommes leur coopération
» pour triompher de la persécution sec-
» taire, désormais démasquée et sans
» frein, qui a juré la ruine religieuse
ï et morale de la France.
» Quand tous, s'élevant au-dessus des
» partis, concerteront dans ce but leurs
» efforts, les honnêtes gens avec leur sens
» juste et leur cœur droit, les croyants
» avec les ressources de leur foi, les hom-
» mes d'expérience avec leur sagesse, les
» jeunes gens avec leur esprit d'initia-
» tive, les familles de haute condition
» avec leurs générosités et leurs saints
» exemples alors, le peuple finira par
» comprendre de quel côté sont ses vrais
» amis et sur quelles bases durables doit
» reposer le bonheur dont il a soif; alors
» il s'ébranlera vers le bien et, dès qu'il
» mettra dans la balance des choses sa
» volonté puissante, on verra la société
» transformée tenir à honneur de s'incli-
» ner d'elle-même devant Dieu pour con-
» tribuer à un si beau et si patriotique
s> résultat. »
On ne sera peut-être pas étonné de la
grandeur et de la splendeur de ces pen-
sées qui tombent, pour ainsi dire,
comme des clartés d'étoiles au milieu de
nos obscurités bruyantes, quand on saura
qu'elles sont empruntées aux plus grands
docteurs â.e l'Eglise, et que c'est Tertul-
lien notamment qui, le premier, a parlé
d'une âme naturellement chrétienne, me-
nant, dirigeant même les hommes qui
n'ont pas le bonheur d'appartenir à nos
croyances, mais qui ont du bon sens, de
la rectitude d'esprit et de la noblesse de
cœur;
Quand on saura que c'était là aussi une
des thèses favorites de ce grand génie qui I
s'est appelé saint Augustin.
Ahl ces hommes, assoiffés de l'union
de tous les fils d'Adam, avaient déjà su
discerner et enseigner que, si le corps de
l'Eglise se compose de ceux qui obéissent
à ses lois, cette Eglise cherche, elle re-
trouve des parcelles de son âme chez tous
ceux qui, même sans lui appartenir, pour-
suivent sincèrement la vérité et chérissent
sincèrement leurs frères.
Ces grandes théories humaines que
l'Eglise a trouvées dans son berceau, elle
continue à les caresser, dans son épa-
nouissement et dans ses luttes. Elles sont
le secret de son indestructible force. Elles
descendent sans cesse, comme une onde
limpide et rafraîchissante, de la chaire de
ses pontifes.
Baignons nos fronts mis en sueur, nos
yeux congestionnés par les ardeurs du
combat, dans leur pur cristal.
Et alors, nous verrons clair.
Elles tomberont au milieu de nos fu-
reurs, comme le filet d'eau qui arrête in-
stantanément les ébullitions dangereuses.
Le Pape nous rappeile qu'il y a des
braves gens partout, et que ces braves
gens sont nos alliés; que, par conséquent,
il est absurde d'exciter des races les unes
contre les autres, puisque dans toutes ces
races il y a des éléments de même na-
ture qui doivent s'allier et fusionner.
Dans les bagarres de ces derniers jours,
il en est bien peu parmi nous qui n'aient
pas reçu quelque coup égaré.
Ceux d'entre nons qui ont essayé de
conserver leur sang-froid ont été plus ex-
posés encore que les autres, car ils rece-
vaient des projectiles des deux côtés, I
puisqu'ils se trouvaient entre les deux
camps.
L'obscur auteur de ces lignes n'a pu
échapper ni au reproche de défendre les
juifs ni à celui de les attaquer.
Il s'en est réjoui, car, la vérité étant en
quelque sorte exclusive de la passion,
c'est s'en approcher le plus possible que
de mécontenter le plus grand nombre
possible d'hommes passionnés.
Et, si on lui permettait de se servir du
jargon du jour, il dirait qu'il est sémite
en face des antisémites et antisémite en
face des sémites.
Mais il veut, comme c'est son droit et
peut-être son devoir, raccrocher au docu-
ment splendide dont nous nous occupons
les petits événements dont nous souf-
frons
Dire d'un côté aux catholiques que leur
Pape les engage à voir des alliés dans
tout homme de bonne volonté, même
gravitant hors du catholicisme, et dire,
de l'autre, aux juifs, qu'un terrain admi-
rable leur est oflert de prouver que les
attaques dont ils se plaignent sont ca-
lomnieuses.
Sans vouloir faire de récriminations
inutiles, on peut bien soutenir que les
juifs, jusqu'ici, n'ont pas abusé de ce
terrain.
Quand, je suppose, les catholiques ont
eu la curiosité de rechercher les origines
des fonctionnaires qui appliquaient à
leurs congréganistes ou à leurs enfants
les lois infâmes de la république, ou les
origines des législateurs qui les avaient
votées, ils ont trouvé parmi les préfets et
parmi les députés un nombre d'israélites
beaucoup plus grand que ne le comportait
la proportion réelle des deux religions en
France.
Ils ont été, par conséquent, amenés à
croire que les israélites taisaient cause
commune avec les francs-maçons et les
libre-penseurs, qui n'ont d'autre politi-
que que la persécution.
Et, cette idée a enfanté des rancunes,
et ces rancunes ont amené des adhérents
à la croisade antijuive.
Nous qui professons que les persécu-
tions ne s'effacent pas l'une par l'autre,
nous aurions aimé voir un magistrat juif
donner sa démission au moment des dé-
crets
Nous aurions aimé voir un préfet juif
refuser de commander aux crocheteurs
de serrures;
Nous aurions aimé leur entendre invo-
quer, non pas les droits de l'Eglise, dont
ils ne sont pas, mais les droits de l'huma-
nité dont ils sont, mais ce respect mutuel
des croyances sincères que l'homme a
conquis, comme il conquiert tout, au prix
de son sang.
Nous n'avons rien vu. Nous n'avons
rien entendu.
Mais ce que nous n'avons ni vu ni en-
tendu, nous pouvons le voir et l'entendre;
car, si le passé est clos, l'avenir est tou-
jours ouvert.
Si donc j'avais un conseil, bien désin-
téressé d'ailleurs, à donner aux enfants
d'Israël, je leur dirais
Saisissez la première occasion de
prouver que vous avez, comme l'a dit Ter-
tullien et comme le répète Léon XIII,
« l'âme naturellement chrétienne ».
Que vos rabbins protestent quand on
persécute nos prêtres, comme nous pro-
testerions si on persécutait vos rabbins*
Que vos fonctionnaires fassent com-
prendre à la république athée, en se refu-
sant à exécuter ses ordres, comme l'ont
fait les nôtres, qu'il y a une solidarité,
une fraternité entre les hommes qui
croient contre ceux qui ne croient pas.
Les paroles du Pape vous créent un
titre à réclamer non seulement notre in-
différence, mais notre alliance.
Si votre religion occupait en France la
place qu'occupe la nôtre;
Si nous étions, nous, catholiques, une
minorité infime, et si le chef de vos prê-
tres faisait entendre un appel à la con-
corde, à l'alliance de tous les gens amou-
reux du bien, nous n'hésiterions pas, nous
nous armerions de sa voix et nous vien-
drions demande* notre place au foyer
commun.
Faites ce que nous ferions, sans fausse
honte. Armez-vous contre nos propres
exaltations de nos propres enseignements.
Et alors, la vérité obscurcie apparaitra,
le monde verra qu'il y a de braves gens
partout, dans toutes les races et dans tou-
tes les religions comme, hélas I il y a
aussi des fripouilles partout, et que la
coalition naturelle est celle des braves
gens de toute croyance, contre les mal-
honnêtes gens de toute catégorie.
Rompez, rompez tout*pacte avec l'impiété 1
Du milieu de mon peuple exterminez les crimes 1
Et vous viendrez, alors, m'immoler vos victimes.
Et, comme le dit Léon XIII, quand
vous aurez apporté votre coopération pour
triompher de la persécution sectaire et
conjurer la ruine religieuse et morale de
la France;
Quand tous, s'élevant au-dessus des
partis, concerteront dans ce but leurs ef-
torts, le peuple finira par comprendre sur
quelles bases durables doit reposer le
bonheur dont il a soif.
Alors on n'entendra plus crier ni « A
bas les juifs 1 » ni « A bas les curés 1 »
Et vous verrez combien les braves gens
sont torts quand ils consentent à ne pas
se déchirer. Et comme c'est bon de vivre
entre braves gens, même quand on ne
professe pas les mêmes doctrines, même
quand on n'adore pas le même Dieu.
d. CORN EL Y
Ce qui se passe
GAULOIS-GUIDE
Aujourd'hui
Audition des cantates du concours du prix
de Rome, à l'Académie des beaux-arts.
Handicap vélocipédique de Paris à Ostende.
Départ à onze heures du soir.
ÉCHOS DE PARIS
Nos hôtes.
La princesse Amélie de Schleswig-
Holstein, tante de l'impératrice d'Alle-
magne, après son long: séjour à Pau, est
arrivée avant-hier à Paris.
Son Altesse Royale est descendue à
l'hôtel Liverpool.
Elle a reçu, hier, la visite du comte de
Münster, et de sa fille, la comtesse Marie
de Munster.
La princesse Amélie est reparti hier
soir pour Potsdam, où elle va rejoindre
sa nièce l'impératrice d'Allemagne.
Le grand-duc Ferdinand IV de Toscane,
venant de Lindau, arrivera ce matin à
Paris, par le train de six heures et de-
mie, avec ses filles, les archiduchesses
Anne-Marie-Thérèse, Marguerite, Ger-
maine-Marie-Thérèse et Agnès, et avec
sa mère, la grande-duchesse de Toscane
douairière, née princesse de Bourbon et
des Deux Siciles, tante du roi François II
de Naples.
Le grand-duc de Toscane repartira au-
jourd'hui même, parle train d'une heure,
pour se rendre avec ses filles à Trou ville.
La grande-duchesse de Toscane douai-
rière descendra à l'hôtel Vouillemont et
passera une quinzaine de jours à Paris.
avec le comte et la comtesse de Trapani. On
sait que le comte de Trapani est le frère
en même temps que le gendre de la grande-
duchesse de Toscane.
Mgr Peri-Morosini,secrétaire de la non-
ciature apostolique, quittera aujourd'hui
Paris pour un congé de quelques semai-
nes qu'il passera en Suisse.
Comme nous l'avions annoncé, l'infant
D. Antonio et l'infante Eulalia d'Orléans
sont partis hier, pour Schweningue, par
le train de midi et demi.
Leurs enfants sont restés au palais de
Gasti+ie, chez leur grand'mère la reine
Isabelle.
Le duc de Connaught est arrivé hier
matin de Londres, par le train de six heu-
res et demie-, et est descendu à l'hôtel
Liverpool.
Après avoir déjeuné, Son Altesse Royale
est partie pour Fontainebleau, où la du-
chesse de Connaught et ses entants sont
depuis deux jours.
Le duc et la duchesse seront demain à
Paris, où ils comptent rester quelques
jours.
Le duc et la duchesse de Teck et leur
fille la princesse May de Teck ont visité,
hier matin, le musée du Luxembourg.
Leurs Altesses étaient accompagnées
de M. Rodd, secrétaire à l'ambassade
d'Angleterre à Paris, et M. Hitroif, avec
lesquel elles ont déjeuné à l'hôtel Li-
verpool, où lord Dufferin est venu leur
rendre visite, à trois heures.
Le duc et la duchesse de Teck, qui
passeront plusieurs jours à Paris, ont
dîné chez le colonel et Mme Talbot et ont
passé la soirée à l'Opéra, où l'on donnait
Salammbô.
Feuillets détâchés d'album
Les caprices d'une femme sont souvent fon-
dés sur des raisons fort solides chacune a
les siens. On ne les connaît bien qu'après
plusieurs années de captivité matrimoniale.
PONSARD.
Pour être heureuse, une femme ne doit pas
s'attendre à recevoir autant qu'elle donne
l'homme cherche les plaisirs dans l'amour,
lo femme y cherche le bonheur.
Lamartine.
INTERVIEW-EXPRESS
Causé hier avec l'un des membres de
la commission technique d'études, prési-
dée par le général Delambre, pour la con-
servation des viandes en vue de l'ali-
mentation des garnisons et des popula-
tions civiles dans les places assiégées
Pourriez-vous me donner quelques
détails sur le rapport de votre commis-
sion, qui vient d'être adopté par M. de
Freycinet ? q
La commission s'est prononcée,
vous le savez, pour la création d'une
usine frigorifique aux abattoirs de la Vil-
lette. Dès que les crédits afférents à la
part contributive de l'Etat seront votés
par les Chambres, on commencera lestra-
vaux..
» Cette usine-type sera aménagée de
telle sorte que l'on pourra congeler en
vingt-quatre heures deux cents quintaux
de viande de bœuf. De vastes locaux,
d'une capacité de deux mille mètres cu-
bes, seront annexés à cette usine. Ces dé-
pendances, qui seront constamment main-
tenues à une température de quatre de-
grés au-dessous de zéro, seront destinées
à recevoir non seulement les viandes at-
tendant leur tour de congélation, mais
aussi celles qui, devant être consommées
à bref délai, ne sont pas vendues immé-
diatement aux bouchers.
» Les dépenses totales sont évaluées à
six cent cinquante mille francs, à parta-
ger entre la Ville de Paris et l'Etat.
Ces usines frigorifiques n'existent-
elles pas à l'étranger ? `t
Si, et notamment en Allemagne.
LES ÉPIGRAMMES CÉLÈBRES
De d'Aceilly, sur la haine
En mon cœur, la haine abondo
J'en regorge à tout propos.
Depuis que je hais les sots,
Je liais presque tout lo monde.
M. Carnot fera un voyage en Bretagne
l'année prochaine seulement. La date en
safa fixée ultérieurement.
Ce sera probablement à Pâques.
L'ESPRIT d'autrefois
Un Spartiate nommé Phédarète, s'étant
présenté pour être admis au conseil des
Inq-Gents, tut rejeté, et s'en revint tout
joyeux chez lui.
Sa femme lui demanda le sujet de sa
joie.
Je me réjouis, lui répondit-il, qu'il
se soit trouvé à Sparte trois cents ci-
toyens plus vertueux que moi.
ÉCHOS DE PROVINCE
Le congrès de décentralisation d'An-
gers.
Le congrès d'Angers, composé d'hom-
mes venant de toutes les régions de la
France, présente un caractère qui le dis-
tingue de la plupart des autres congrès,
tous catholiques ou sociaux. C'est une
réunion politique dans le sens large du
mot, comme l'a très heureusement expli-
qué la lettre d'invitation
Cette réunion a pour but de rédiger un pro-
gramme de décentralisation concernant la
commune, ce premier groupement naturel,
pois le département et la 'province, de ma-
nière à les soustraire à l'intervention abu-
sive de l'Etat dans leurs affaires locales, à
leur rendre, avec la sauvegarde des droits et
des intérêts de tous, les libertés nécessaires
cp5j{s ont perdues. Elle tournera aussi son
attention vers les autres manifestations dé-
centralisatrices, soit dans les idées, soit dans
les faits..
Parmi les signataires ne cette lettre se
trouvent des hommes d'opinions diver-
ses, bien que ceux de droite y soient en
grande majorité.
Aussi, à côté de M. Claudio Jannet, qui
a prononcé l'autre jour, au banquet roya-
liste de la conférence Molé, un discours
antirépublicain énergique de M. Charles
de Ribbe, de M. Leeour-Grandmaison, le
député de la Loire-Intérieure de M. le
comte de Chateaubriand, de M. Hubert
Valleroux, de M. Charles Garnier, le di-
recteur de la Gazette du Midi, se voient
deux représentants du pur centre-gau-
che, jusqu'ici peu écoutés, il est vrai, de
la majorité républicaine, MM. Gaston
David et Etienne Lamy, et aussi un
homme que sa belle étude sur l'encycli-
que concernant les ouvriers a mis depuis
quelque temps en singulier reliel, M.
Anatole Leroy-Beaulieu.
Dans cette grave compagnie, un poète
parait c'est M. Mistral, le brillant au-
teur de Mireille, décentralisateur prati-
que, puisqu'il a tait revivre une littéra-
ture provinciale.
Enfin, l'organisateur de la réunion et le
secrétaire général du comité est notre con-
frère M. Urbain Guérin.
De Marseille:
L'escadre de réserve, après un séjour -de
vingt-quatre heures à. Marseille, va aller à
Cette et à Port-Vendres.
L'escadre d'évolutions, en revenant des
côtes d'Algérie, mouillera à son tour de-
vant Marseille, où l'on souhaite la pré-
sence d'une de ces lorces navales pour le
14 juillet, d'autant plus que les illumina-
tions sont supprimées par le nouveau
conseil municipal socialiste.
On croit que M. Galtié, préfet des
Bouches-du-Rhône, ne sera pas déplacé
avant le 1er septembre.
Il se pourrait qu'à cette date il fût nanti
soit d'une trésorerie générale, soit d'une
haute situation à Paris.
Le capitaine Crémieu-Foa est parti
tantôt pour Tunis, où il exercera les fonc-
tions de capitaine-instructeur aux spahis.
Le capitaine n'a reçu aucun de ses co-
religionnaires venus pour le saluer, se
conformant ainsi aux ordres qu'il avait
reçus avant son départ de Paris.
Une innovation.
Le ministre de la marine a décidé l'en-
voi en mission, chaque année, à titre de
récompense, soit en Angleterre, soit dans
tout autre pays voisin, du sous-ingénieur
sorti le premier de l'Ecole d'application
du génie maritime.
Cette faveur est accordée en 1892, pour
unfi durée de quarante jours, au sous-
ingénieur Marbec, du port de Toulon.
ÉCHOS DE L'ETRANGER
Nous croyons savoir que le modus vi-
vendi commercial entre la France et l'Es-
pagne sera prorogé.* (.
Une lettre communiquée gracieusement
à un de nos collaborateurs et adressée à
la comtesse B.W. à Munich, donne de
meilleures nouvelles de la santé de la
reine Elisabeth de Roumanie, bien con-
nue dans le monde des lettres, sous
le nom de Carmen Sylva. Voici les
passages les plus intéressants de cette
lettre
Ma chère Marie,
Votre dernière lettre m'a fait un bien vif
plaisir. Dieu merci, ma santé va mieux et pa-
rait vouloir se remettre peu à peu. Ce mira-
cle est dû sans doute aux. frais ombrages du
château de Monrepos (résidence d'été du
prince de Wied, près de Neuwied-sur-le-Rhin),
à l'air pur pur et bienfaisant qu'on respire
ici, et aussi à de délicieuses promenades sur
les rives verdoyantes de la Wied.
Et puis, vous ne sauriez croire, chère Ma-
rie, comme cela fait du bien de revivre dans
ce pays où mon enfance s'est écoulée heu-
reuse et insouciante Je revois avec tant de
bonheur ces mêmes arbres, sous lesquels j'ai
passé des heures si délicieuses, alors que la
vie s'ouvrait devant moi, gaie et souriante.
Dans ces promenades, votre mère m'accom-
pagnait souvent. Nous causions surtout de
nos rêves, de nos espérances, des projets d'a-
venir que des parents bien-aimés faisaient
pour nous, pour assurer notre bonheur.
Nous aimions à causer de la vieille Allema-
gne, si belle et si romantique, si différente de
l'Allemagne d'aujourd'hui.
t Hélas votre mère n'est plus. Elle repose j 1
S dans la crypte de Bamberg, à côté de l'empe- i
j reur saint Henri. Et moi, je suis encore là,
malade, ne me faisant pas trop d'illusions,bien
que les médecins paraissent pleins d'espé-
rance. Que la vie est donc courte et qu'elle
est donc vraie,cette parole de l'apôtre « Nous
n'av.ons pas, ici-bas, de demeure perma-
nente. »
En terminant, Carmen Sylva dit qu'elle
passera quelques mois au château de
Klessheim, près de Salzbourg et qu'elle
suivra probablement une cure de trois
semaines à Berchtesgaden ou à Reichen-
hall, petites villes d'eaux bavaroises.
Voici que la police de Chester a con-
staté que le projectile lancé à M. Glad-
stone, et qui a failli enlever l'œil de the
old mon, était un vulgaire morceau de
pain d'épice.
C'était, paralt-il, une ardente admira-
trice du grand homme d'Etat qui a jeté
ce pain d'épice en signe d'admiration,
voulant ainsi témoigner son enthou-
siasme suivant la coutume en usage dans
certaines parties du pays de Galles.
N'importe, M. Gladstone a dû penser à
l'aphorisme populaire « Mieux vaut un
sage ennemi qu'un ami. maladroit. »
Dans le choix d'une villégiature, ce
qu'il laut envisager avant tout, c'est le
côté sanitaire on conçoit qu'il prime
tout autre avantage.
Spa, à ses multiples attractions, joint
cette curieuse et agréable particularité
d'être l'endroit d'Europe où il se produit
le moins de décès.
Durand-Fardel attribue cette immunité
à l'acide carbonique dont l'atmosphère
est saturée dans la célèbre station.
Il faut aussi, croyons-nous, tenir
compte de la proximité des vastes forêts
qui dégagent le vivifiant ozone et sont,
en même temps, un des charmes de la co-
quette station.
A travers les livres
Sous ce titre les Parisiennes, M.
E.-A. Spoll publie une série de récits
d'une très heureuse variété. Livre tout
particulièrement indiqué pour lire en vil-
légiature..
Gros et légitime succès pour les Contes
à la Reine, contes en vers divisés en trois
livres les Fées, les Saints, les Rois, par
Robert de Bonnières. Œuvre de délicat,
que lisent tous les vrais lettrés.
NOUVELLES A LA MAIN
Deux mendiants se présentent ensem-
ble à une porte.
A qui de vous deux, dit la servante,
donnerai-je ces dix sous ? 2
Premier mendiant, avec une exquise
politesse
À lui, madame je quitte le quartier,
et je l'ai pris aujourd'hui avec moi pour
le présenter aux clients.
UN DOMINO
LA CRITIQUE ET L'INCENDIE
On sait avec quel dévouement le cercle
de la critique est en train de s'occuper de
la question de l'incendie dans les théâ-
tres. Nos confrères ont étonné les pom-
piers eux-mêmes par l'étendue de leurs
connaissances techniques, et aujourd'hui
l'on peut affirmer hardiment qu'il est im-
possible qu'un critique soit brûlé dans un
théâtre parisien.
La critique dramatique est entrée ainsi
dans une voie nouvelle qui nous réserve
cet hiver les surprises les plus alléchan-
tes. Ils n'ont pas besoin- de beaucoup d'i-
magination pour se les figurer par avance:
THÉÂTRE DES FANTAISIES-COMIQUES
PREMIÈRE REPRÉSENTATION
(Extraits des journaux)
.Je ne serais pas surpris si les Parisiens
venaient en foule voir Papillote. Les décors
de la pièce, en effet, sont incombustibles, et
les sorties du théâtre ont été agrandies. L'ex-
position de Papillote est un peu obscure et
même pénible si le feu prenait après le pre-
mier acte, les spectateurs s'en iraient sur une
impression fâcheuse. Ce premier acte gagne-
rait à être allégé. (Henry Fouquier.
Figaro.) *a~*
.Plusieurs scènes ont obtenu un vif suc-
cès. D'ailleurs, le théâtre est entouré d'un
balcon de fer et je me suis assuré personnel-
lement que le grand secours fonctionnait à
merveille. Je recommande aux lecteurs du
Gaulois la déclaration d'amour du second
acte je recommande aussi au pompier de
service de se tenir toujours près de la bouche
d'eau qui est située côté jardin.
L'auteur de Papillote est né évidemment
pour le théâtre. (Hector Pessard. Gau-
lois.)
•*»
.Une ignorance psychologique absolue,
des couloirs trop étroits, une langue drama-
tique lourde et confuse, un rideau de fer qui
fonctionne mal, aucun intérêt dans les situa-
tions, encore des becs de gaz dans le foyer, teL
fut l'événement de la soirée d'hier. (Henry
Bauer. Echo de Paris.)
*v
.II est agréable de penser qu'en cas d'in-
cendie les jolies personnes qui composent la
troupe des Fantaisies-Comiques ne seraient
pas entièrement brûlées. Cette idée a contri-
bué au succès de la pièce. (Albert Dubru-
jeaud. Mot d'Ordre.)
•
.Je n'ai pu entendre un mot de la pièce.
Voilà ce que c'est que les premières représen-
tations il faudray renoncer. J'avais autour de
moi plusieurs de mes confrères de ]a presse
parisienne qui discutaient à haute voix sur
la manière dont ils quitteraient le théâtre en
cas d'incendie. L'un disait que nous serions
tous brûlés vifs, l'autre que le feu serait
éteint tout de suite. Allez vous reconnaître
parmi ces opinions contradictoires.
Je retournerai voir Papillote et j'en parle-
rai à mes lecteurs. (Francisque Sarcey.
Temps.)
ALFRED CAPUS
LA
DHÀCfi III l B! RABOWITZ
Hier est arrivé à Paris une dépêche de
deux lignes qui en dit long sur les me-
nées de la triple alliance
« M. de Radowitz, ambassadeur d'Alle-
magne à Constantinople, est transféré à
Madrid. »
Ce qui veut dire que M. de Radowitz,
qui était réputé comme le plus fort des
diplomates allemands et qui passait pour
l rendre souvent la vie dure au Sultan, est
l rappelé d'un poste de la plus haute im-
portance et envoyé dans une ambassade
qui ne nécessite pas un bien grand dé-
ploiement de talents diplomatiques.
Pourquoi ce déplacement ?.
On en donne trois raisons.
La première est que la triple alliance,
pour tâcher d'éloigner la Turquie de la
Russie et de la France, a cru devoir dé-
barrasser le Sultan de M. de Radowitz
La seconde, que M. de Radowitz est un
élève et un ami de M. de Bismarck;
La troisième, que M. de Radowitz, qui
a épousé une Russe, née Ozoroff, était
en désaccord depuis quelque temps avec
le cabinet de Berlin.
Quoi qu'il en soit, le départ de M. de
Radowitz, qui avait succédé, il y a une
s vingtaine d'années, à M. de Keudell à
Constantinople, eût causé plus de plaisir
à la Porte si le nouvel ambassadeur d'Al-
lemagne n'était le prince Radolin, réputé
pour son génie de l'intrigue et -sa sou-
plesse; il en a donné des preuves à la
i mort de l'empereur Frédéric, père de
Guillaume II.
1 L'empereur Frédéric, a son avénement,
1 avait nommé le comte Radolinski, prince
Radolin.
Frédéric lui devait bien cette compen-
3 sation le comte Radolinski n'avait pas
î eu trop de toute son habilité pour ne pas
5 encourir la disgrâce du vieil Empereur et
de M. de Bismarck, pendant qu'il était le
t conseiller et le compagnon du kronprinz.
j Quand Frédéric mourut, le prince Ra-
t dolin sut se faire bien venir du jeune
Empereur, qui le nomma grand-écuyer.
II sut si bien entrer dans les bonnes
3 grâces de Guillaume II que, il y a un an,
il tut question de lui pour remplacer le
r comte de Munster à Paris.
3 Le voilà nommé ambassadeur à Cons-
tantinople.
Il est âgé de cinquante et un ans envi-
ron.
Marié en premières noces à la fille du
très honorable Howard Wakefield, décé«
dée en 1880, il a épousé,, il n'y a pas m»
an, la comtesse Oppersdorf.
u o.
Bloc-Notes Parisien
DOCTOÏIESSE
Aujourd'hui, à deux heures, dans cette mo-
rose maison de la place du Panthéon, où l'om-
bre sévère de Cujas éteint le sourire sur les lè-
vres des jeunes hommes, une jeune fille sou-
tiendra sa thèse pour le doctorat en droit.
L'héroïne se nomme Mlle Jeanne Chauvin.
A quoi rêvent les jeunes filles ? Mlle Chauvin
a déjà plus de diplômes en parchemin que d'au-
tres n'ont de carnets de bal. Elle est licenciée
ès lettres (philosophie), lauréat de la Faculté,
deuxième prix de droit civil, deuxième men-
tion de droit romain en 1 888, licenciée en
droit en 1890. Il faut espérer qu'elle ne bor-
nera pas là cette collection de titres.
Pour moi, protane, je ne saurais trop admi-
rer comment une jeune fille peut consacrer les
plus belles années de la vie à ce scholastique
bafouillage qui s'intitule la science" du droit.
Bien qu'appartenant à un sexe moins gracieux,
je ne puis me souvenir sans ennui des heures
où, comme dit Hugo,
Bachelier délaissant les codes pour les odes,
je pénétrais dans ce fatras d'Institutes et d«
Pandectes, m'initiant aux contestations entrt
Primus et Secundus, au sujet de l'esclave
Stichus, aux opinions contradictoires émises
par « d'excellents esprits » (style des manuels),
sur quelque texte obscur.
Mlle Chauvin a eu la belle énergie d'affronter
d'aussi peu aimables études. Saluons-la bien
bas. Elle eut une devancière, Mlle Bilcesco,
une Roumaine qui présenta sa thèse il y a deux
ans et qui, maintenant, est avocate en son
pays.
Ce qui fait de la soutenance de thèse de Mlle
Chauvin un petit événement, ce n'est donc pas
qu'elle soit la première doctoresse en droit,
c'est que, pour la première fois, on a permis à
une lemme de choisir un sujet comme celui-ci
« Les professions accessibles aux femmes
l'évolution historique de la position écono-
mique de la femme. »
La doctoresse n'a pas la trentaine. Elle est
fille d'un ancien notaire de Seine-et-Oise. Sa
vocation pour le droit s'explique donc par
l'hérédité.
Depuis 1887, elle a suivi les cours de l'Ecole
de droit avec une assiduité qn'imitent bien peu
d'étudiants masculins. Ceux qui venaient au
cours quelquefois, en amateurs, étaient sûrs
de voir toujours là, accompagnée de sa mère,
cette jeune fille penchée sur son cahier de no-
tes, et portant sur ses cheveux très noirs, tres-
sés à l'ancienne mode, hiver comme été, un
immuable chapeau de paille noire.
Près d'elle, son frère, de dix ans plus jeune
qu'elle, mais déjà mordant au droit.
Les étudiants la voyaient encore à la confé-
rence Larnaudi, où elle se montrait la plus as-
sidue et la plus terrée sur les questions.
Aujourd'hui donc, l'éloquence léminine de
la doctoresse devra lutter contre les subtiles
interrogatoires de M. Beudant, président du
jury, et de ses assesseurs, MM. Gérardin, Es-
mein et Larnaudi.
Mlle Chauvin soutient courageusement la
bataille pour son sexe. Elle lutte pour l'éman-
cipation de la femme. C'est, chez nous autres
de l'Ancien Monde, moins avancés que
les Américains, quelque chose d'énorme que
l'admission d'une pareille thèse dans cette vé-
nérable Ecole de droit, fidèle d'ordinaire àtou-
les les routines.
Mlle Chauvin demandera-t-elle à prêter le
serment d'avocat? Elle n'en sait rien encore.
Jusqu'à présent, l'Italie, en i883; la Suisse,
en 1887 la Belgique, en 1888, ont refusé
aux femmes l'accès du barreau. Seul, le bar-
reau de Bucarest, plus libéral, a donné l'exem-
ple en ouvrant ses portes à Mlle Bilcesco.
En France, pour être avocat, il faut jouir des
droits politiques. Mais peut-être bientôt, des
Françaises vaillantes à la lutte, comme Mlle
Chauvin, renverseront-elles la barrière qui sé-
pare leurs robes de la toge, le vieil adage «
« Robe sur robe ne vaut .»
Il y eut bien, en France, des femmes offi-
ciers. Voulez-vous un exemple ? C'est M1U
Chauvin qui cite ce document
Le ministre de la guerre à la citoyenne Ca-
therine Pochot, Sous-lieutenant, demeurant â
Paris, rue de Bussy, n° 3o
« Je vous donne avis, citoyenne, qu'aux ter-
mes de l'article 54 du décret du 28 fructidor
an VII, votre pension doit être convertie en
solde-retraite, et fixée à la somme de 55o
trancs.
» Je vous salue,
» Carnot. »
Malgré tout, il se trouvera encore longtemps
en France des arriérés, qui, au sujet de l'éman-
cipation de la femme, penseront comme Tho-
mas Graindoige « L'enfant mène la temme,
qui mène l'homme, qui mène les aftaires. »
TOUT-PARIS
us Pin nui
1 Le bruit court que le Satan des Champs-
Elysées et le Salon du Champ de Mars se
font des avances. Ces deux trères enne-
mis songeraient, paraît-il, à se réconci<
lier et même à fusionner. Ces beaux prO'
jets aboutiront-ils? Comment la Société
du Champ de Mars, qui s'est organisé!
pour avoir un peu plus d'indépendance,,
pourra-t-elle accepter de nouveau les an-
ciennes routines: distribution de médail-
les, nombre d'envois limité, etc. ? Tout
cela, nous le saurons un jour. Il y a sans
doute sous le soleil de France trop de
peintres pour qu'ils puissent tous s'en-
tendre.
En attendant, les membres du bureau
de la Société du Champ de Mars dînaient,
hier soir, avec ceux de la Société des ar-
tistes français, qui avaient invité leurs
camarades schismatiques à leur diner an-
nuel.
L'initiative de cet essai de réconcilia-
tion est due à M. Bonnat, président de la
Société des artistes français.
Au dernier dîner officiel donné par M,
Carnot, le 23 juin, M. Bonnat se trouva
avec son camarade M. Puvis de Cha«
vannes
Voyons, dit M. Bonnat au peintre
de l'Hiver, nous ne sommes séparés que
par des malentendus nous n'avons au-
cune animosité personnelle pourquoi ne
nous rapprocherions-nous pas ?
Essayons si vous voulez, répondit
M. Puvis de Chavannes.
Et l'on convint de poursuivre les négo-
ciations. Voilà comment, hier soir, MM.
Puvis de Chavannes, Carolus Duran, Da<
lou, Bracquemont, Beraud, Gervex, Bil«
lotte, Cazin, Dubufe et Roll ont dîaé
avec leurs anciens camarades.
Cela veut-il dire que la fusion se fera ?
C'est ce que nous sommes allé demander
à MM. Gervex et Dubute.
M. HENRI GEH\KX
En principe, dit M. Gervox, je ni
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