Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1912-10-16
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 octobre 1912 16 octobre 1912
Description : 1912/10/16 (A46,N1). 1912/10/16 (A46,N1).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5276986w
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/05/2020
Quarante-Sixième Année. — N* 1.
Prix ; g Centimes*
Mercredi 10 Octobre 1912.
LINDEPENDANT
DES BASSES-PYRENEES
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Rédacteur en chef : OCTAVE AUBERT
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Autriche 4 % or... 92 95
Brésil 4 % 1889 82 25
Brésil 5 % 1903 »
Egypte unifiée 100 25
Espagne 4 % (Extérieure).... 89.80
Hongrois 4 % or... 90.25
Italien 5 % î>6.05
Portugais 3 % 64 05
Russe 4 % cons. lr® et 2® série 90 26
Russe 5 % 1906 104.75
Russe 4 % 1909 98 00
Dette Ottomane unifiée à 4 % 79.15
Douanes Ottomanes 449.00
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Compagnie Transatl. 3 % act. 280
Métropolitain de Paris 624
■■ 1111 11 . RMN
DÉPÊCHES DE LA NUIT
11 h. 6.0.
DANS LES BALKANS
La situation,
PARIS. — Les faits marquants de la
journée sont, d'une part la publication
du texte de la réponse des Etats bal-
kaniques dont les prétentions sont uni-
versellement jugées inacceptables pour
la Turquie et considérées d’ailleurs
par celle-ci comme un véritable ulti-
matum, et de l'autre l'ouverture des
hostilités par la Turquie à l’égard de
la Serbie.
M. Poincaré, président du conseil, a
été officiellement avisé de cet évène-
ment par un télégramme du ministre
de France à Belgrade et en a reçu con-
firmation par une démarche faite au
quai d'Orsay par le ministre de Serbie
à Paris.
Quel a été le résultat de cette pre-
mière incursion des forces turques en
territoire ennemi ? Suivant une pre-
mière dépêche qui partit assez impar-
tiale, les pertes serbes ont été de 24
morts et plusieurs blessés, mais un té-
légramme de Belgrade est bien vite
venu corriger ces chiffres et les rédui-
re à 2 morts et 4 blessés.
Le petit jeu des dépêches contradic-
toires commencent déjà ; les belligé-
rants échangent les premiers démen-
tis. Nous ne sommes pas au bout de
ces surprises et de ces fantaisies. r
Une vfotolre des Monténégrins.
TURIN. — La « Stampa » reçoit un
télégramme de Podgoritza en date du
14 octobre, midi trente, disant que,
lundi, les Monténégrins ont remporté
un remarquable succès.
La deuxième division, commandée
par le prince Danilo, a occupé complè-
tement la ligne des fortifications et les
hauteurs de Psitchanitch, Tuzi et Palt-
nia. ,
Elle a tait en outre cinq cents pri-
sonniers. ...... ,, .
L'entrée des troupes Turques en Serbie.
BELGÜADÉ. - Le combat à la fron-
tière a duré toute la journée. Les
troupes turques, au nombre de 3.000
hommes, ont ouvert le feu contre. Ris-
tovatz et ont occupé le territoire serbe
le long de la frontière sur un front de
près de quatre kilomètres, jusqu'à Gor-
gortogoch.
Les postes serbes de la frontière ont
retardé par leur fusillade la marche en
avant des forces ottomanes.
Les pertes serbes ont été de 24 morts
et de 4 blessés , 0,
Version Serbe.
BELGRADE. — Suivant une version
officielle, les Turcs, au nombre de
3.000, ont tiré dans la matinée, près
de Ristovatz, sur les troupes serbes.
Il y a eu deux tués et quatre bles-
sés. Le combat continue.
Les Serbes, ont reçu des renforts de
Vranja.
Poste bulgare attaqué par les Tures.
SOFIA. — Lundi soir, environ 500
soldats turcs attaquèrent le poste bul-
gare situé à l’ouest de Tscliujourken,
dans la zone de Tamrasch.
Les quelques soldats bulgares de ce
poste se sont retirés sans avoir essuyé
de pertes.
L'Ultimatum des Etats balkaniques.
CONSTANTINOPLE. — La Note bul-
gare remise hier au chargé d’affaires
de Turquie à Sofia est considérée com-
me l’ultimatum attendu depuis quel-
ques jours.
Les ministres des Etats balkaniques
attendent jusqu'à demain l’ordre de
quitter Constantinople.
CONSTANTINOPLE. — Le bruit
court que la Porte considérerait l’ulti-
matum bulgare comme nul et non
avenu. Elle ne remettrait donc pas les
passeports aux ministres des nations
balkaniques.
Préparatifs de départ du Ministre
de Bulgarie à Constantinople.
CONSTANTINOPLE. — On a trans-
porté à l’ambassade de Russie les archi-
ves de Ja légation bulgare.
Les Crédits militaires.
CONSTANTINOPLE — Un iradè
autorise le ministre des finances à en-
%
gager pour la guerre des dépenses s'é-
levant à plusieurs millions de livres.
Envoi d’argent à Constantinople.
BERLIN. — Le <( Tageblatt » annon-
ce que le vapeur roumain « Principe-
sa-Maria », accompagné d’un navire de
guerre turc, transporte ,à Constantino-
ple d’importantes sommes d’argent.
Les Serbes en territoire Turc.
CONSTANTINOPLE. — On assure
que les hostilités ont commencé à la
frontière de la Serbie. Les troupes ser-
bes auraient avancé d’une vingtaine de
kilomètres à l'intérieur du territoire
ottoman, dans la région de Gibeftze.
Dernières tentatives des Chancelleries.
BELGRADE. — Les sphères officiel-
les manifestent leur étonnement de
l’attaque soudaine des Turcs, qu'elles
considèrent comme une provocation.
Le gouvernement déclare qu’il se bor-
nera à la défensive. Il ne prendrait
l’offensive que si l'incursion prenait de
plus grandes proportions.
Le conseil des ministres s’est réuni
lundi matin et a envisagé la situation
créée par l’agression turque. Devant
l’imminence de la guerre, les chancel-
leries ne demeurent pas inactives. La
journée a été employée à de nombreux
conciliabules diplomatiques dans le
but, croit-on, de taire une dernière
tentative sur le résultat de laquelle on
garde peu d’espoir.
On annonce que la princesse Hélène,
fille du roi de Serbie, femme du grand-
duc Alexis, arrivera dans quelques
jours à Belgrade pour prendre la di-
rection d’une ambulance.
La Russie et le Roi de Monténégro.
BERLIN. — Une dépêche de Vienne
à la « Gazette de Voss » dit que le
gouvernement russe aurait retiré au
roi de Monténégro sa subvention an-
nuelle de 2 millions et demi de francs.
Pas de mobilisation Russe.
PETERSBOURG. - Une note offi-
cielle communiquée aux journaux dit :
« Dans différents organes de la
presse étrangère continuent de paraî-
tre des nouvelles relatives à de préten-
dus préparatifs de guerre de la Russie,
et comme preuve on signale le dernier
essai de mobilisation de quelques trou-
pes de la région occidentale, accomplie
au mois de septembre. »
« L’Agence télégraphique de Saint-
Pétersbourg est autorisée à déclarer
catégoriquement que toutes informa-
tions de ce genre sont dénuées de tout
fondement et n’ont pour but, actuelle-
ment, que d'augmenter l’agitation de
l’opinion publique. L’essai de mobili-
sation, comme il a été déjà indiqué par
la déclaration du 30 septembre, avait
exclusivement un caractère d’inspec-
tion et taisait partie des mesures qui
se répètent périodiquement en diffé-
rents endroits.
« Les mesures s» rattachant à cotte
mobilisation ont été modifiées dès le 8
octobre. Tous les corps de troupes qui
étaient complétés par l’appel des ré-
servistes ont été ramenés à l’effectif
de paix et ont regagné actuellement
leurs garnisons. »
Echauffourée sanglante.
SALONIQÜE. — Dans la commune de
Kriva, dans la région de Gumuldjina,
quatre brigands, accompagnés de pay-
sans, ont attaqué le mudir et un déta-
chement de gendarmerie. Un gendar-
me a été tué, deux autres ont été bles-
sés.
On a envoyé des renforts. Le village
est cerné. Le combat continue.
A Samoa.
LONDRES. — Suivant une informa-
tion de source autorisée, recueillie tard
dans la soirée, les consuls de France,
de Russie et de Grande-Bretagne à
Smyrne, ou leurs représentants, sont
partis pour Samos, afin de faire un
rapport sur la situation ; il n’est pas
exact qu'ils soient chargés■ de rédiger
une charte organique pour la princi-
pauté.
DÉPÊCHES Dü MATIN
. u. i i » J ( 1
8 h. 60.
UN APPEL DU COMITE
PRO-BALKANIQUE
PARIS. — Le comité pro-balkanique
de Paris adresse « à tous les Français,
sans distinction de croyances politiques
ou religieuses », un appel afin de venir
en aide aux peuples balkaniques par
tous les itméfis susceptibles d’être em-
ployés, et notamment par l'organisation
d’ambulances, Après avoir rappelé les
atrocités turques en Arménie et en Ma-
cédoine, l’appel ajoute :
« La Turquie est l’alliée de l’Allema-
gne et sa sentinelle en Orient. C'est
l’Allemagne qui a réorganisé l’armée
jurque, et l'on compte en ce moment
cieux cent cinquante officiers allemands
servant sous l'uniforme turc. Les avia-
teurs que la Turquie essaie actuelle-
ment d'engager en France, seraient
placés sous les ordres de deux officiers
allemands venus de l'aérodrome de
Joliannisthal, près de Berlin. Une vic-
toire de la Turquie serait un triomphe
pour l’influence alleihandè en Orient. »
M. TITTONI AU QUAI D’ORSAY
PARIS. — M. Tittoni, ambassadeur
d’Italie, s’est présenté cet après-midi
à 4 heures, au ministère des affaires
étrangères.
M. Poincaré, qui présidait à ce mo-
ment le Consoil de cabinet, s’est séparé
pendant quelques instants de ses col-
lègues, pour se rendre dans le salon où
l’attendait M. Tittoni.
Le président du Conseil s’est entre-
tenu pendant un quart d’heure avec
l’ambassadeur d'Italie.
LE CONSEIL DE CABINET
PARIS. — La réunion d’un certain
nombre de membres du cabinet, cet
après-midi, au ministère des affaires
étrangères, a causé tout d'abord dans
Paris une certaine émotion. La présen-
ce à cette réunion du général J offre et
de l'amiral Aubert, assez rapidement
connue, avait provoqué, d’assez nom-
breux commentaires et, dans les cou-
loirs de la Chambre, quelques députés
s’étaient même demandés si elle n'était
pas provoquée par une modification de
la situation extérieure.
En réalité, renseignements pris h
bonne source, la réunion était due à des
causes toutes naturelles : M. Poincaré,
depuis qu’il est président du Conseil, a
pris l'habitude de conférer tous les
jours avec deux ou trois de ses collé*
gués, des affaires importantes intéres-
sant leurs départements respectifs, et,
tous les huit ou quinze jours, il réunit
dans son cabinet, pour des conférences
absolument distinctes des délibérations
ordinaires des conseils des ministres,
ceux des membres du gouvernement
dont le rôle est rendu plus important
par les circonstances du moment.
La réunion d’aujourd’hui, venue
après plusieurs,autres de même natu-
re, n’était nullement motivée par les
circonstances extérieures.
L’assurance en a été nettement et en
quelque sorte officiellement donnée à
l’issue de la conférence.
LA PANIQUE FINANCIERE |
Une interpellation.
PARIS. — M. François Deloncle, dé-
puté, a télégraphié de Marseille au mi-
nistre des finances, lui demandant à
interpeller le gouvernement dès la ren-
trée des Chambres, sur l’impuissance
des pouvoirs publics à prévenir ou à
enrayer d’injustifiables paniques finan-
cières.
LE VOL DE 2 MILLIONS DE TITRES
DE LA COMPAGNIE DE 8UEZ
PARIS. — La cour d’assises de la Sei-
ne a jugé lundi une affaire qui eut
un retentissement considérable : l’ex-
chet du service des titres de la Com-
pagnie du Canal de Suez, Henri Lé-
preux, qui fut arrêté à Lille, en mars
dernier, sous l’inculpation de détourne-
ments de titres et d’argent, pour envi-
ron 2 millions.
La cour a condamné Henri Lepreux
à 7 ans de réclusion et à 100 francs
d’amende.
La Compagnie de Suez obtient le rem-
boursement, à fixer par l’Etat, des som-
mes détournées.
DÉPÊCHES DU SOIS
, > , , - 2 h. 10.
LA GUERRE DANS LES BALKANS
Atrocités des Monténégrine.
PARIS. — L’ambassade de Turquie à
Paris a reçu ce matin de Constantino-
ple un télégramme suivant lequel le
commandant des troupes turques opé-
rant contre le Monténégro informé que
les troupes monténégrines, au cours de
leurs opérations, se livrent contre la
population musulmane à des actes d’a-
‘trocité incroyables.
Elles pillent et dévastent, éventrent
les femmes et les enfants, et incendient
les villages.
Les Turcs en Serbie.
PARIS. — La légation de Serbie a
reçu la Note suivante :
« Bien que la Note de la Serbie, re-
mise dans la soirée du 13, n’ait pas le
caractère d’un ultimatum, les troup
turques ont passé la frontière serbe le
14, à 6 heures du matin, et se sont
avancées sur une distance de 8 kilo-
mètres. »
{Voir dernière heure (3°
PAU, le 15 octobre 1912.
La Màralioo de Toyrs.
On ;i bien souvent‘dit que les déci-
sions des Congrès n'avaient pas d'im-
portance sur la conduite générale des
affaires publiques. C’est surtout vrai
quand les décisions et les déclarations
manquent de netteté et quand les for-
miiles les plus habiles s'adaptent mal
sur la carcasse imprécise d'une pen-
sée qui n'ose pas s’affirmer.
Quand les radicaux-socialistes étaient
dans l’opposition, ils tenaient un lan-
gage plus vigoureux. Cela ne les enga-
geait à rien. Ayant aujourd’hui en
grande partie l’honneur et la charge
du pouvoir, ils sont tenus à plus de
circonspection et de prudence, mais,
pour séduire une vieille clientèJô
amoureuse des formules et des mois,-,
ils conservent le vocabulaire ancien el
certain esprit de soupçon et d’ostn-
cisme qui dénote auprès des naïfs a
fermeté du caractère et la vigueur d ;s
convictions.
Sur bien des points, nous sommes
d'accord avec les radicaux. En fait, ils
soutiennent la ihêmo politique q .e
nous. Mais pour la galerie, ils éprou-
vent le besoin de se livrer à des paia-
des de bateleurs. Ils exécutent des
tours de force de. style, ils habillent
leur pensée d’oripeaux trompeurs, ils
usent d’artifices casuistiques et de ré-
serves qu'on trouve généralement -ous
la plume des cléricaux plus que sous
celle des républicains.
Pour parler comme le vulgaire, on
trouve dans la déclaration solennelle
du Congrès de quoi boire et de quoi
manger.
Les radicaux et les radicaux-socia-
listes sont d’excellents patriotes, ils
sont les défenseurs de l’armée, mais
de peur de ne pas paraître assez avan-
cés, ils accusent des officiers de vou-
loir détruire la République et ils ex-
priment, au moment de la conflagra-
tion balkanique, cette pensée incom-
plète que la prospérité de la France
dépend avant tout du maintien de la
paix.
Le parti radical et radical-socialiste
veut des réformes sociales. Il se Halte
d’avoir pris l’initiative des lois déjà vo-
tées, telles que le repos hebdomadaire,
la limitation des heures et les mesures
réglementatrices du travail, qui sont
nuisibles à l’industrie, favorables à
renchérissement de la vie, gènan s
pour les patrons et dé' avantage uses
pour les ouvriers. Mais le parti a tout
à fait raison de rechercher à créer la
contrat collectif flu travail, l’instruc-
tion des apprentis, les habitations
bon marché.
Le programme agraire est plus va-
gue et il sacrifie à la phraséologie so-
cialiste. Le parti veut batailler « poufl
le paysan contre la féodalité financiè-
re des trusts et des accaparements >»
il veut juguler la spéculation crimi-
nelle, ((actuellement maiir*esse (?) des
cours des denrées de première néces-
sité ou des engrains. >; Est-ce que la
liberté commerciale ne serait, pas un
principe plus digne du radicalisme ?t
Le retour au régime des traités de
commerce et lu suppression des houil-
leurs de crû, seraient deux articles du
programme simples et hardis, mais
dignes d’une grand parti. A cet égal f,-
les plus échevelés radicaux-socialist *3
sont plus timides que nous.
M. Dumont avait tenu un très fernid
langage en parlant des instituteurs
syndiqués, de leur altitude in tolérât 1(5
et de la lâcheté de certaines flagorne-
ries. Le manifeste est plus nuageux 'fi
il ménage la clientèle des bruyants
des révoltés. Quand les radicaux p; r-
lent des scandales du favoritisme. ïs
pouraient se regarder entre eux. Nous
N- 67. Feuileton de 1TNDIPENDANT
Saltimbanque!
c .. . . i ) ■ i >1 I MP
Far Henri GERMAIN
TROISIEME PARTIE
— Vous entendez, fit le juge d'instruc-
tion en. s’adressant à la prévenue.
— Oui, j’entends ; oui, j’entends, cria-
t-elle. tout à coup hors d’elle ; mais je
.«'avoue rien.
— Prenez garde, no persistez pas dans \
ee.système de dénégation ; avouez plu- *
tèt, la justice vous en tiendra compte. \
Oui, ou non, votre victime est-elfe en- j
terrée ici ? I
— Cherchez. I
Ce fut la seule réponse de la miséra- J
ble qui se rpidissait quand même, con- ,
servant en son astucieux esprit l’espoir >
que lo. cadavre de Mme de Serlay serait
réduit à l’état dç poussière. , .. . ,
Trouverait-on même la citerne ?
En entendant cette sorte de défi, M.
Dubois dopno l’ordre dp fouiller le ter-
ru in, à l’endroit même où l’intelligent
Négro continuait à gratter. .
Aussitôt Fil d’Acier et Zanzibar ,d un
même rnouvemet spontané, s'offrirent a
cette triste et dure besogne. Ils eurent
vite fait de trouver dans le petit hangar
deux bêches rouillées, mais suffisamment
solides encore pour rendre des services.
Puis ils commencèrent silencieusement
le travail, tandis que les assistants de-1
ï •••*•• ; p "
meuraient attentifs et vaguement angois-
sés. , ,
La fosse se creusait peu à peu.
Tout à coup, les travailleurs s’arrêtè-
rent dun. commun mouvement, et leurs
regards alant, tour à tour du trou béant
aux assistants, exprimèrent un si profond
étonnement que chacun s’avança,
M. Dubois, le premier, se pancha, très
anxieux ; derrière lui, Georges Momtbnéai,
dont, le coeur battait à rompre.
Qu’y avnit-il ?
Etait-ce la victime qu’on venait de dé-
couvrir ? »
Co qu’ils aperçurent les déconcerta vi-
vement.
Sous la mince couche de terre qui res-
tait.à enlever, on apercevait une sorte de
couvercle rond fait de planches assem-
blées qui menaçaient de tomber en vé-
tusté.
— Enlevez cela, dit le juge d’instruction
d’une .voix autoritaire.
Et se tournant vers Merlin, il lui de-
manda : .
— Que recouvrent ees planches'?
— Je ne sais pas... non, pas du tout ! fit
le misérable dont la voix trembla, tandis
qu’il fixait le trou béant d’un regard fou,
halluciné..
M. Dubois se tourna vers La femme.
— Vous voyez qu’il est inutile de nier
plus longtemps, nous allons découvrir vo-
tre crime ; allons, dites ce que vous sar
vez : qu’y a-t-il là ?
La Merlin hésita un instant, regarda
tour à tour sournoisement son mari, les
gendarmes, le magistrat.
Et brusquement, elle parut prendre un
parti.
Elle venait de se souvenir que le cada-
vre de Marguerite était enfoncé dans une
ouverture de côté de la vieille citerne.
1 , . . ...
Elle pensa donc que le peu qui devait
subsister des restes de la victime pourrait
encore échapper aux recherches, et, sou-
tenue par ce chimérique espoir, elle releva
la tête.
— Il n’y a rien là qu’une vieille citerne
abandonnée, dit-elle, d’un accent qu’elle
s’efforça d’affermir. D’ailleurs, vous pou-
vez vous on assurer, je ne crains rien:.
Elle avait pensé que cette assurance la
sauverait, ce fut, au contraire, ce qui la
perdit.
Tout d’abord, M. Dubois eut un instant
d’hésitation, de découragement moral.
Jusqu’ici, il n’avait rien trouvé, pas un
indice, pas une preuve ; l’instruction n’a-
vait pas fait une seule découverte.
Et puis, cette femme paraissait, si sure
d’elle-même !
$on mari semblait être devenu imbéci’e
pendant la prévention, il n'en fallait rien
attendre.
Cependant, l’accent de défi avec lequel
la Merlin avait parlé se ressentait d’une
certaine exagération, d’un tel besoin dé
vouloir faire croire à sa sincérité, qu’il
changea d’avis brusquement..
D'ailleurs, et bien que toutes ces ré-
flexions se fussent très rapidement'pro-
duites; en son.esprit, il n’aurait pu, main-
tenant, abandonner cette phase de i ins-
truction.
Zanzibar, d’un puissant effort de ses
muscles, avait soulevé, arraché le cou-
vercle planche par planche, et il avait re-
jeté le tout sur la terre des remblais.
Une excavation maçonnée, profonde dé
deux mètres environ, apparut, sombre.
Tous se penchèrent, essayant de leurs
yeux dilates, d’apercevoir 'le fond de la
vieille citerne.
Mais on ne distinguait rien que quel-
ques pierres. -
h?
— Un homme de bonne volonté pour
descendre, fit M. Latouche, en regardant
tour à tour les policiers et les gendarmes.
— Présent ! cria Fil-d’Acier. ■
La Merlin lui jeta un regard féroce.
—- Il faudrait une échelle #u une cordé,
crièrent plusieurs voix.
— Paé besoin, répliqua résolument Zan-
zibar. .
En même temps, il fit un signe à son
ami et se coucha sur le ventre au bord dé
l’excavation, les bras pendants.
Fil-d’Acier, lui, s’aasait les jambes dans
la citerne, puis se laissa glisser, retenu
par ses mains cramponnées au bord.
Quand il fut au bout (te ses bras, Zanzi-
bar ,1a saisit par., les poignets, et, douce-
ment, lo tenant suspendu par sa seule
force, il le descendit presque jusqu’au
fond. Il s’en fallait à peine dé vingt cen-
. ti métros. . : . :
-- Lâche tout ! dit Fil-d’Acier.
L’étreinte du nègre se. desserra brus-
quement et son brave compagnon prit pied
, sur le sol. de la, citerne.,
Puis il se baissa, tâtant lentement les
murs avec ses mains, tandis qu’il regar-
dait attentivement autour de lui.
Bientôt une exclamation de terreur et
d’indignation lui échappa. :
— Oh ! les misérables !
A ce cri tous se penchèrent, avides.
Et l’on vit Fli-d’Acier, qui se tenait ac-
croupi, tirer à lui quelque chose qui res-
semblait à un être humain enseveli.
— Quelqu’un, vite, quelqu’un pour m’ai-
der I cria-t-il.
Zanzibar s’offrit, et, sans le secours de
personne, se laissa glisser près dé eon
compagnon.
Puis, les inspecteurs de police s accrou-
pirent à leurtour, et, sur la demande de
Fil-d’Acier, "Tirent descendre deux des
: | • . t .4. ' », 4 .
f'
o*r) /4n)V>*.: »~u vf'v/ • 0 ' w; u
planches les moins vermoulues du cou-
vercle. Un instant après, on vit apparaî-
tre, presque à l'orifice de la citerne un
cadavre momifié.
Pour l’empêcher de se disjoindre, les
deux hommes Lavaient attaché sur des
planches avec une ceinture, ils le présen-
taient, soutenu en l’air par leurs bras ten-
dus.
Les policiers attirèrent le fardeau avec
d’infinie® précautions, puis Je déposèrent
sur Xe sable de l’allée.
A cette vue, les assistants devinrent tout
pâles, leurs lèvres tremblaient d'émotion.
Quant au juge d’instruction et à son fils
ils pleuraient silencieusement, laissant
s’exhaler dans cette douleur muette tout
ce que leurs coeurs déchirés avaient amas-
sé do regrets.
Le médecin s’était approché, examinant
attentivement le cadavre. C’était bien une
femme, et il était difficile de douter que
ce fut là madame de Serlay.
Malgré ses larmes et son chagrin, M.
Dubois dévai't et voulait remplir son de-
voir jusqu’au bout : avant l'homme, avant
le père, il y avait le magistrat.
— Merlin, dit-il, reconnaissez-vous le
cadavre de votre victime, la malheureuse
madame de Serlay ?
L’assassin regarda le juge, ouvrit la
bouche comme s’il allait parler, puis brus-
quement, éclata d’un rire fou, convulsif.
« Ha !... ha !... lui 1... »
Et comme il essayait de s’élancer sur sa
femme, les gendarmes durent Je mainte-
nir par la force.
— Tiens, cria-t-il alors, tiens, regarde
elle est vivante ! Ah ! ah ! c’est bien fait
Marguerite t’accuse... Tu vois, elle ri;
maintenant. Elle rit parce qu'elle verra
tomber ta vieille tête !
t •
| Dans le panier, ta tête... la mienne
| aussi.
J Puis, devenant subitement furieux :
; — C'est elle, l'imbécile, qui vous l’a. cli ,
! l’idiote ! Ah ! je vais la tuer, l’étrangler
aussi.
Et le chien, le chien... le sergent det
chasseurs, je vais tous les étrangler... h si
manger !
11 gesticulait désespérément, maintenu
par les gendarmes et les deux inspecteurs.
Son visage se vialoçait sous 1 empire dé
la congestion, ses yeux étaient injectés < o
sang, et de sa bouche s’écoulait en bâvei
une salive noirâtre.
C’était horrible, effrayant.
Le docteur intervint.
— Emmenez cet homme, (litil, il est fou,,
atteint de de delirium tramons !
On l'entraîna plus loin,
i Alors, et bien qu’il fât profondément r-v
, mué par cette terrible scène, le juge vou-
lut continuer.
— Vous ne pouve zplus nier maintenant,
; dit-il sévèrement à la Merlin, dont le visa-
, ge décomposé trahissait l’angoisse ; votre
victime est là qui vous accuse.
> Votre mari, en sa folie, vient d'avouer.,
> Diets, vous, maintenant, par qui et com-
ment le crime a été commis.
— Je... c’est... non, je ne peux pas l
— Approchez-vous, regardez.
' Et il la força de se courler en deux, ’q
visage placé au-dessus de la face du c i-
davre, le touchant presque.
— Au nom de votre fille, parlez, dites I.;»
. vérité, toufiè la vérité.
Définitivement vaincue, à bout de for-
, ces, la misérable femme se laissa tomber!
; sur les genoux, criant d’une voix lamon-
t table:
i
ÇA suivre.)
-i. Î *r % ^
Prix ; g Centimes*
Mercredi 10 Octobre 1912.
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Rédacteur en chef : OCTAVE AUBERT
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Egypte unifiée 100 25
Espagne 4 % (Extérieure).... 89.80
Hongrois 4 % or... 90.25
Italien 5 % î>6.05
Portugais 3 % 64 05
Russe 4 % cons. lr® et 2® série 90 26
Russe 5 % 1906 104.75
Russe 4 % 1909 98 00
Dette Ottomane unifiée à 4 % 79.15
Douanes Ottomanes 449.00
VALEUR DIVERSES
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Actions Midi *
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Actions Orléans 1295
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Actions Sarngos.se 428
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Actions Rio-Tinto 185i
Banque Ottomane 642
Compagnie Transatl. 3 % act. 280
Métropolitain de Paris 624
■■ 1111 11 . RMN
DÉPÊCHES DE LA NUIT
11 h. 6.0.
DANS LES BALKANS
La situation,
PARIS. — Les faits marquants de la
journée sont, d'une part la publication
du texte de la réponse des Etats bal-
kaniques dont les prétentions sont uni-
versellement jugées inacceptables pour
la Turquie et considérées d’ailleurs
par celle-ci comme un véritable ulti-
matum, et de l'autre l'ouverture des
hostilités par la Turquie à l’égard de
la Serbie.
M. Poincaré, président du conseil, a
été officiellement avisé de cet évène-
ment par un télégramme du ministre
de France à Belgrade et en a reçu con-
firmation par une démarche faite au
quai d'Orsay par le ministre de Serbie
à Paris.
Quel a été le résultat de cette pre-
mière incursion des forces turques en
territoire ennemi ? Suivant une pre-
mière dépêche qui partit assez impar-
tiale, les pertes serbes ont été de 24
morts et plusieurs blessés, mais un té-
légramme de Belgrade est bien vite
venu corriger ces chiffres et les rédui-
re à 2 morts et 4 blessés.
Le petit jeu des dépêches contradic-
toires commencent déjà ; les belligé-
rants échangent les premiers démen-
tis. Nous ne sommes pas au bout de
ces surprises et de ces fantaisies. r
Une vfotolre des Monténégrins.
TURIN. — La « Stampa » reçoit un
télégramme de Podgoritza en date du
14 octobre, midi trente, disant que,
lundi, les Monténégrins ont remporté
un remarquable succès.
La deuxième division, commandée
par le prince Danilo, a occupé complè-
tement la ligne des fortifications et les
hauteurs de Psitchanitch, Tuzi et Palt-
nia. ,
Elle a tait en outre cinq cents pri-
sonniers. ...... ,, .
L'entrée des troupes Turques en Serbie.
BELGÜADÉ. - Le combat à la fron-
tière a duré toute la journée. Les
troupes turques, au nombre de 3.000
hommes, ont ouvert le feu contre. Ris-
tovatz et ont occupé le territoire serbe
le long de la frontière sur un front de
près de quatre kilomètres, jusqu'à Gor-
gortogoch.
Les postes serbes de la frontière ont
retardé par leur fusillade la marche en
avant des forces ottomanes.
Les pertes serbes ont été de 24 morts
et de 4 blessés , 0,
Version Serbe.
BELGRADE. — Suivant une version
officielle, les Turcs, au nombre de
3.000, ont tiré dans la matinée, près
de Ristovatz, sur les troupes serbes.
Il y a eu deux tués et quatre bles-
sés. Le combat continue.
Les Serbes, ont reçu des renforts de
Vranja.
Poste bulgare attaqué par les Tures.
SOFIA. — Lundi soir, environ 500
soldats turcs attaquèrent le poste bul-
gare situé à l’ouest de Tscliujourken,
dans la zone de Tamrasch.
Les quelques soldats bulgares de ce
poste se sont retirés sans avoir essuyé
de pertes.
L'Ultimatum des Etats balkaniques.
CONSTANTINOPLE. — La Note bul-
gare remise hier au chargé d’affaires
de Turquie à Sofia est considérée com-
me l’ultimatum attendu depuis quel-
ques jours.
Les ministres des Etats balkaniques
attendent jusqu'à demain l’ordre de
quitter Constantinople.
CONSTANTINOPLE. — Le bruit
court que la Porte considérerait l’ulti-
matum bulgare comme nul et non
avenu. Elle ne remettrait donc pas les
passeports aux ministres des nations
balkaniques.
Préparatifs de départ du Ministre
de Bulgarie à Constantinople.
CONSTANTINOPLE. — On a trans-
porté à l’ambassade de Russie les archi-
ves de Ja légation bulgare.
Les Crédits militaires.
CONSTANTINOPLE — Un iradè
autorise le ministre des finances à en-
%
gager pour la guerre des dépenses s'é-
levant à plusieurs millions de livres.
Envoi d’argent à Constantinople.
BERLIN. — Le <( Tageblatt » annon-
ce que le vapeur roumain « Principe-
sa-Maria », accompagné d’un navire de
guerre turc, transporte ,à Constantino-
ple d’importantes sommes d’argent.
Les Serbes en territoire Turc.
CONSTANTINOPLE. — On assure
que les hostilités ont commencé à la
frontière de la Serbie. Les troupes ser-
bes auraient avancé d’une vingtaine de
kilomètres à l'intérieur du territoire
ottoman, dans la région de Gibeftze.
Dernières tentatives des Chancelleries.
BELGRADE. — Les sphères officiel-
les manifestent leur étonnement de
l’attaque soudaine des Turcs, qu'elles
considèrent comme une provocation.
Le gouvernement déclare qu’il se bor-
nera à la défensive. Il ne prendrait
l’offensive que si l'incursion prenait de
plus grandes proportions.
Le conseil des ministres s’est réuni
lundi matin et a envisagé la situation
créée par l’agression turque. Devant
l’imminence de la guerre, les chancel-
leries ne demeurent pas inactives. La
journée a été employée à de nombreux
conciliabules diplomatiques dans le
but, croit-on, de taire une dernière
tentative sur le résultat de laquelle on
garde peu d’espoir.
On annonce que la princesse Hélène,
fille du roi de Serbie, femme du grand-
duc Alexis, arrivera dans quelques
jours à Belgrade pour prendre la di-
rection d’une ambulance.
La Russie et le Roi de Monténégro.
BERLIN. — Une dépêche de Vienne
à la « Gazette de Voss » dit que le
gouvernement russe aurait retiré au
roi de Monténégro sa subvention an-
nuelle de 2 millions et demi de francs.
Pas de mobilisation Russe.
PETERSBOURG. - Une note offi-
cielle communiquée aux journaux dit :
« Dans différents organes de la
presse étrangère continuent de paraî-
tre des nouvelles relatives à de préten-
dus préparatifs de guerre de la Russie,
et comme preuve on signale le dernier
essai de mobilisation de quelques trou-
pes de la région occidentale, accomplie
au mois de septembre. »
« L’Agence télégraphique de Saint-
Pétersbourg est autorisée à déclarer
catégoriquement que toutes informa-
tions de ce genre sont dénuées de tout
fondement et n’ont pour but, actuelle-
ment, que d'augmenter l’agitation de
l’opinion publique. L’essai de mobili-
sation, comme il a été déjà indiqué par
la déclaration du 30 septembre, avait
exclusivement un caractère d’inspec-
tion et taisait partie des mesures qui
se répètent périodiquement en diffé-
rents endroits.
« Les mesures s» rattachant à cotte
mobilisation ont été modifiées dès le 8
octobre. Tous les corps de troupes qui
étaient complétés par l’appel des ré-
servistes ont été ramenés à l’effectif
de paix et ont regagné actuellement
leurs garnisons. »
Echauffourée sanglante.
SALONIQÜE. — Dans la commune de
Kriva, dans la région de Gumuldjina,
quatre brigands, accompagnés de pay-
sans, ont attaqué le mudir et un déta-
chement de gendarmerie. Un gendar-
me a été tué, deux autres ont été bles-
sés.
On a envoyé des renforts. Le village
est cerné. Le combat continue.
A Samoa.
LONDRES. — Suivant une informa-
tion de source autorisée, recueillie tard
dans la soirée, les consuls de France,
de Russie et de Grande-Bretagne à
Smyrne, ou leurs représentants, sont
partis pour Samos, afin de faire un
rapport sur la situation ; il n’est pas
exact qu'ils soient chargés■ de rédiger
une charte organique pour la princi-
pauté.
DÉPÊCHES Dü MATIN
. u. i i » J ( 1
8 h. 60.
UN APPEL DU COMITE
PRO-BALKANIQUE
PARIS. — Le comité pro-balkanique
de Paris adresse « à tous les Français,
sans distinction de croyances politiques
ou religieuses », un appel afin de venir
en aide aux peuples balkaniques par
tous les itméfis susceptibles d’être em-
ployés, et notamment par l'organisation
d’ambulances, Après avoir rappelé les
atrocités turques en Arménie et en Ma-
cédoine, l’appel ajoute :
« La Turquie est l’alliée de l’Allema-
gne et sa sentinelle en Orient. C'est
l’Allemagne qui a réorganisé l’armée
jurque, et l'on compte en ce moment
cieux cent cinquante officiers allemands
servant sous l'uniforme turc. Les avia-
teurs que la Turquie essaie actuelle-
ment d'engager en France, seraient
placés sous les ordres de deux officiers
allemands venus de l'aérodrome de
Joliannisthal, près de Berlin. Une vic-
toire de la Turquie serait un triomphe
pour l’influence alleihandè en Orient. »
M. TITTONI AU QUAI D’ORSAY
PARIS. — M. Tittoni, ambassadeur
d’Italie, s’est présenté cet après-midi
à 4 heures, au ministère des affaires
étrangères.
M. Poincaré, qui présidait à ce mo-
ment le Consoil de cabinet, s’est séparé
pendant quelques instants de ses col-
lègues, pour se rendre dans le salon où
l’attendait M. Tittoni.
Le président du Conseil s’est entre-
tenu pendant un quart d’heure avec
l’ambassadeur d'Italie.
LE CONSEIL DE CABINET
PARIS. — La réunion d’un certain
nombre de membres du cabinet, cet
après-midi, au ministère des affaires
étrangères, a causé tout d'abord dans
Paris une certaine émotion. La présen-
ce à cette réunion du général J offre et
de l'amiral Aubert, assez rapidement
connue, avait provoqué, d’assez nom-
breux commentaires et, dans les cou-
loirs de la Chambre, quelques députés
s’étaient même demandés si elle n'était
pas provoquée par une modification de
la situation extérieure.
En réalité, renseignements pris h
bonne source, la réunion était due à des
causes toutes naturelles : M. Poincaré,
depuis qu’il est président du Conseil, a
pris l'habitude de conférer tous les
jours avec deux ou trois de ses collé*
gués, des affaires importantes intéres-
sant leurs départements respectifs, et,
tous les huit ou quinze jours, il réunit
dans son cabinet, pour des conférences
absolument distinctes des délibérations
ordinaires des conseils des ministres,
ceux des membres du gouvernement
dont le rôle est rendu plus important
par les circonstances du moment.
La réunion d’aujourd’hui, venue
après plusieurs,autres de même natu-
re, n’était nullement motivée par les
circonstances extérieures.
L’assurance en a été nettement et en
quelque sorte officiellement donnée à
l’issue de la conférence.
LA PANIQUE FINANCIERE |
Une interpellation.
PARIS. — M. François Deloncle, dé-
puté, a télégraphié de Marseille au mi-
nistre des finances, lui demandant à
interpeller le gouvernement dès la ren-
trée des Chambres, sur l’impuissance
des pouvoirs publics à prévenir ou à
enrayer d’injustifiables paniques finan-
cières.
LE VOL DE 2 MILLIONS DE TITRES
DE LA COMPAGNIE DE 8UEZ
PARIS. — La cour d’assises de la Sei-
ne a jugé lundi une affaire qui eut
un retentissement considérable : l’ex-
chet du service des titres de la Com-
pagnie du Canal de Suez, Henri Lé-
preux, qui fut arrêté à Lille, en mars
dernier, sous l’inculpation de détourne-
ments de titres et d’argent, pour envi-
ron 2 millions.
La cour a condamné Henri Lepreux
à 7 ans de réclusion et à 100 francs
d’amende.
La Compagnie de Suez obtient le rem-
boursement, à fixer par l’Etat, des som-
mes détournées.
DÉPÊCHES DU SOIS
, > , , - 2 h. 10.
LA GUERRE DANS LES BALKANS
Atrocités des Monténégrine.
PARIS. — L’ambassade de Turquie à
Paris a reçu ce matin de Constantino-
ple un télégramme suivant lequel le
commandant des troupes turques opé-
rant contre le Monténégro informé que
les troupes monténégrines, au cours de
leurs opérations, se livrent contre la
population musulmane à des actes d’a-
‘trocité incroyables.
Elles pillent et dévastent, éventrent
les femmes et les enfants, et incendient
les villages.
Les Turcs en Serbie.
PARIS. — La légation de Serbie a
reçu la Note suivante :
« Bien que la Note de la Serbie, re-
mise dans la soirée du 13, n’ait pas le
caractère d’un ultimatum, les troup
turques ont passé la frontière serbe le
14, à 6 heures du matin, et se sont
avancées sur une distance de 8 kilo-
mètres. »
{Voir dernière heure (3°
PAU, le 15 octobre 1912.
La Màralioo de Toyrs.
On ;i bien souvent‘dit que les déci-
sions des Congrès n'avaient pas d'im-
portance sur la conduite générale des
affaires publiques. C’est surtout vrai
quand les décisions et les déclarations
manquent de netteté et quand les for-
miiles les plus habiles s'adaptent mal
sur la carcasse imprécise d'une pen-
sée qui n'ose pas s’affirmer.
Quand les radicaux-socialistes étaient
dans l’opposition, ils tenaient un lan-
gage plus vigoureux. Cela ne les enga-
geait à rien. Ayant aujourd’hui en
grande partie l’honneur et la charge
du pouvoir, ils sont tenus à plus de
circonspection et de prudence, mais,
pour séduire une vieille clientèJô
amoureuse des formules et des mois,-,
ils conservent le vocabulaire ancien el
certain esprit de soupçon et d’ostn-
cisme qui dénote auprès des naïfs a
fermeté du caractère et la vigueur d ;s
convictions.
Sur bien des points, nous sommes
d'accord avec les radicaux. En fait, ils
soutiennent la ihêmo politique q .e
nous. Mais pour la galerie, ils éprou-
vent le besoin de se livrer à des paia-
des de bateleurs. Ils exécutent des
tours de force de. style, ils habillent
leur pensée d’oripeaux trompeurs, ils
usent d’artifices casuistiques et de ré-
serves qu'on trouve généralement -ous
la plume des cléricaux plus que sous
celle des républicains.
Pour parler comme le vulgaire, on
trouve dans la déclaration solennelle
du Congrès de quoi boire et de quoi
manger.
Les radicaux et les radicaux-socia-
listes sont d’excellents patriotes, ils
sont les défenseurs de l’armée, mais
de peur de ne pas paraître assez avan-
cés, ils accusent des officiers de vou-
loir détruire la République et ils ex-
priment, au moment de la conflagra-
tion balkanique, cette pensée incom-
plète que la prospérité de la France
dépend avant tout du maintien de la
paix.
Le parti radical et radical-socialiste
veut des réformes sociales. Il se Halte
d’avoir pris l’initiative des lois déjà vo-
tées, telles que le repos hebdomadaire,
la limitation des heures et les mesures
réglementatrices du travail, qui sont
nuisibles à l’industrie, favorables à
renchérissement de la vie, gènan s
pour les patrons et dé' avantage uses
pour les ouvriers. Mais le parti a tout
à fait raison de rechercher à créer la
contrat collectif flu travail, l’instruc-
tion des apprentis, les habitations
bon marché.
Le programme agraire est plus va-
gue et il sacrifie à la phraséologie so-
cialiste. Le parti veut batailler « poufl
le paysan contre la féodalité financiè-
re des trusts et des accaparements >»
il veut juguler la spéculation crimi-
nelle, ((actuellement maiir*esse (?) des
cours des denrées de première néces-
sité ou des engrains. >; Est-ce que la
liberté commerciale ne serait, pas un
principe plus digne du radicalisme ?t
Le retour au régime des traités de
commerce et lu suppression des houil-
leurs de crû, seraient deux articles du
programme simples et hardis, mais
dignes d’une grand parti. A cet égal f,-
les plus échevelés radicaux-socialist *3
sont plus timides que nous.
M. Dumont avait tenu un très fernid
langage en parlant des instituteurs
syndiqués, de leur altitude in tolérât 1(5
et de la lâcheté de certaines flagorne-
ries. Le manifeste est plus nuageux 'fi
il ménage la clientèle des bruyants
des révoltés. Quand les radicaux p; r-
lent des scandales du favoritisme. ïs
pouraient se regarder entre eux. Nous
N- 67. Feuileton de 1TNDIPENDANT
Saltimbanque!
c .. . . i ) ■ i >1 I MP
Far Henri GERMAIN
TROISIEME PARTIE
— Vous entendez, fit le juge d'instruc-
tion en. s’adressant à la prévenue.
— Oui, j’entends ; oui, j’entends, cria-
t-elle. tout à coup hors d’elle ; mais je
.«'avoue rien.
— Prenez garde, no persistez pas dans \
ee.système de dénégation ; avouez plu- *
tèt, la justice vous en tiendra compte. \
Oui, ou non, votre victime est-elfe en- j
terrée ici ? I
— Cherchez. I
Ce fut la seule réponse de la miséra- J
ble qui se rpidissait quand même, con- ,
servant en son astucieux esprit l’espoir >
que lo. cadavre de Mme de Serlay serait
réduit à l’état dç poussière. , .. . ,
Trouverait-on même la citerne ?
En entendant cette sorte de défi, M.
Dubois dopno l’ordre dp fouiller le ter-
ru in, à l’endroit même où l’intelligent
Négro continuait à gratter. .
Aussitôt Fil d’Acier et Zanzibar ,d un
même rnouvemet spontané, s'offrirent a
cette triste et dure besogne. Ils eurent
vite fait de trouver dans le petit hangar
deux bêches rouillées, mais suffisamment
solides encore pour rendre des services.
Puis ils commencèrent silencieusement
le travail, tandis que les assistants de-1
ï •••*•• ; p "
meuraient attentifs et vaguement angois-
sés. , ,
La fosse se creusait peu à peu.
Tout à coup, les travailleurs s’arrêtè-
rent dun. commun mouvement, et leurs
regards alant, tour à tour du trou béant
aux assistants, exprimèrent un si profond
étonnement que chacun s’avança,
M. Dubois, le premier, se pancha, très
anxieux ; derrière lui, Georges Momtbnéai,
dont, le coeur battait à rompre.
Qu’y avnit-il ?
Etait-ce la victime qu’on venait de dé-
couvrir ? »
Co qu’ils aperçurent les déconcerta vi-
vement.
Sous la mince couche de terre qui res-
tait.à enlever, on apercevait une sorte de
couvercle rond fait de planches assem-
blées qui menaçaient de tomber en vé-
tusté.
— Enlevez cela, dit le juge d’instruction
d’une .voix autoritaire.
Et se tournant vers Merlin, il lui de-
manda : .
— Que recouvrent ees planches'?
— Je ne sais pas... non, pas du tout ! fit
le misérable dont la voix trembla, tandis
qu’il fixait le trou béant d’un regard fou,
halluciné..
M. Dubois se tourna vers La femme.
— Vous voyez qu’il est inutile de nier
plus longtemps, nous allons découvrir vo-
tre crime ; allons, dites ce que vous sar
vez : qu’y a-t-il là ?
La Merlin hésita un instant, regarda
tour à tour sournoisement son mari, les
gendarmes, le magistrat.
Et brusquement, elle parut prendre un
parti.
Elle venait de se souvenir que le cada-
vre de Marguerite était enfoncé dans une
ouverture de côté de la vieille citerne.
1 , . . ...
Elle pensa donc que le peu qui devait
subsister des restes de la victime pourrait
encore échapper aux recherches, et, sou-
tenue par ce chimérique espoir, elle releva
la tête.
— Il n’y a rien là qu’une vieille citerne
abandonnée, dit-elle, d’un accent qu’elle
s’efforça d’affermir. D’ailleurs, vous pou-
vez vous on assurer, je ne crains rien:.
Elle avait pensé que cette assurance la
sauverait, ce fut, au contraire, ce qui la
perdit.
Tout d’abord, M. Dubois eut un instant
d’hésitation, de découragement moral.
Jusqu’ici, il n’avait rien trouvé, pas un
indice, pas une preuve ; l’instruction n’a-
vait pas fait une seule découverte.
Et puis, cette femme paraissait, si sure
d’elle-même !
$on mari semblait être devenu imbéci’e
pendant la prévention, il n'en fallait rien
attendre.
Cependant, l’accent de défi avec lequel
la Merlin avait parlé se ressentait d’une
certaine exagération, d’un tel besoin dé
vouloir faire croire à sa sincérité, qu’il
changea d’avis brusquement..
D'ailleurs, et bien que toutes ces ré-
flexions se fussent très rapidement'pro-
duites; en son.esprit, il n’aurait pu, main-
tenant, abandonner cette phase de i ins-
truction.
Zanzibar, d’un puissant effort de ses
muscles, avait soulevé, arraché le cou-
vercle planche par planche, et il avait re-
jeté le tout sur la terre des remblais.
Une excavation maçonnée, profonde dé
deux mètres environ, apparut, sombre.
Tous se penchèrent, essayant de leurs
yeux dilates, d’apercevoir 'le fond de la
vieille citerne.
Mais on ne distinguait rien que quel-
ques pierres. -
h?
— Un homme de bonne volonté pour
descendre, fit M. Latouche, en regardant
tour à tour les policiers et les gendarmes.
— Présent ! cria Fil-d’Acier. ■
La Merlin lui jeta un regard féroce.
—- Il faudrait une échelle #u une cordé,
crièrent plusieurs voix.
— Paé besoin, répliqua résolument Zan-
zibar. .
En même temps, il fit un signe à son
ami et se coucha sur le ventre au bord dé
l’excavation, les bras pendants.
Fil-d’Acier, lui, s’aasait les jambes dans
la citerne, puis se laissa glisser, retenu
par ses mains cramponnées au bord.
Quand il fut au bout (te ses bras, Zanzi-
bar ,1a saisit par., les poignets, et, douce-
ment, lo tenant suspendu par sa seule
force, il le descendit presque jusqu’au
fond. Il s’en fallait à peine dé vingt cen-
. ti métros. . : . :
-- Lâche tout ! dit Fil-d’Acier.
L’étreinte du nègre se. desserra brus-
quement et son brave compagnon prit pied
, sur le sol. de la, citerne.,
Puis il se baissa, tâtant lentement les
murs avec ses mains, tandis qu’il regar-
dait attentivement autour de lui.
Bientôt une exclamation de terreur et
d’indignation lui échappa. :
— Oh ! les misérables !
A ce cri tous se penchèrent, avides.
Et l’on vit Fli-d’Acier, qui se tenait ac-
croupi, tirer à lui quelque chose qui res-
semblait à un être humain enseveli.
— Quelqu’un, vite, quelqu’un pour m’ai-
der I cria-t-il.
Zanzibar s’offrit, et, sans le secours de
personne, se laissa glisser près dé eon
compagnon.
Puis, les inspecteurs de police s accrou-
pirent à leurtour, et, sur la demande de
Fil-d’Acier, "Tirent descendre deux des
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o*r) /4n)V>*.: »~u vf'v/ • 0 ' w; u
planches les moins vermoulues du cou-
vercle. Un instant après, on vit apparaî-
tre, presque à l'orifice de la citerne un
cadavre momifié.
Pour l’empêcher de se disjoindre, les
deux hommes Lavaient attaché sur des
planches avec une ceinture, ils le présen-
taient, soutenu en l’air par leurs bras ten-
dus.
Les policiers attirèrent le fardeau avec
d’infinie® précautions, puis Je déposèrent
sur Xe sable de l’allée.
A cette vue, les assistants devinrent tout
pâles, leurs lèvres tremblaient d'émotion.
Quant au juge d’instruction et à son fils
ils pleuraient silencieusement, laissant
s’exhaler dans cette douleur muette tout
ce que leurs coeurs déchirés avaient amas-
sé do regrets.
Le médecin s’était approché, examinant
attentivement le cadavre. C’était bien une
femme, et il était difficile de douter que
ce fut là madame de Serlay.
Malgré ses larmes et son chagrin, M.
Dubois dévai't et voulait remplir son de-
voir jusqu’au bout : avant l'homme, avant
le père, il y avait le magistrat.
— Merlin, dit-il, reconnaissez-vous le
cadavre de votre victime, la malheureuse
madame de Serlay ?
L’assassin regarda le juge, ouvrit la
bouche comme s’il allait parler, puis brus-
quement, éclata d’un rire fou, convulsif.
« Ha !... ha !... lui 1... »
Et comme il essayait de s’élancer sur sa
femme, les gendarmes durent Je mainte-
nir par la force.
— Tiens, cria-t-il alors, tiens, regarde
elle est vivante ! Ah ! ah ! c’est bien fait
Marguerite t’accuse... Tu vois, elle ri;
maintenant. Elle rit parce qu'elle verra
tomber ta vieille tête !
t •
| Dans le panier, ta tête... la mienne
| aussi.
J Puis, devenant subitement furieux :
; — C'est elle, l'imbécile, qui vous l’a. cli ,
! l’idiote ! Ah ! je vais la tuer, l’étrangler
aussi.
Et le chien, le chien... le sergent det
chasseurs, je vais tous les étrangler... h si
manger !
11 gesticulait désespérément, maintenu
par les gendarmes et les deux inspecteurs.
Son visage se vialoçait sous 1 empire dé
la congestion, ses yeux étaient injectés < o
sang, et de sa bouche s’écoulait en bâvei
une salive noirâtre.
C’était horrible, effrayant.
Le docteur intervint.
— Emmenez cet homme, (litil, il est fou,,
atteint de de delirium tramons !
On l'entraîna plus loin,
i Alors, et bien qu’il fât profondément r-v
, mué par cette terrible scène, le juge vou-
lut continuer.
— Vous ne pouve zplus nier maintenant,
; dit-il sévèrement à la Merlin, dont le visa-
, ge décomposé trahissait l’angoisse ; votre
victime est là qui vous accuse.
> Votre mari, en sa folie, vient d'avouer.,
> Diets, vous, maintenant, par qui et com-
ment le crime a été commis.
— Je... c’est... non, je ne peux pas l
— Approchez-vous, regardez.
' Et il la força de se courler en deux, ’q
visage placé au-dessus de la face du c i-
davre, le touchant presque.
— Au nom de votre fille, parlez, dites I.;»
. vérité, toufiè la vérité.
Définitivement vaincue, à bout de for-
, ces, la misérable femme se laissa tomber!
; sur les genoux, criant d’une voix lamon-
t table:
i
ÇA suivre.)
-i. Î *r % ^
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