Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1918-01-05
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 janvier 1918 05 janvier 1918
Description : 1918/01/05 (A51,N64). 1918/01/05 (A51,N64).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k52752687
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/04/2020
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Cinquanle-Unième Année. - N° 64.
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' Prix : j Q Centimes.
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Samedi 3 Janvier 1918.
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DES BASSES-PYRÉNÉES
,.L..,,.. e,n JOURNAL RÉPUBLICAIN PARAISSANT TOUS LES JOURS EXCEPTÉ LE DIMANCHE : ,
ABONNEMENTSi
3 Moli: «Molit 1 An:
Pau, départoment et limitrophes.,.7.7.' 6 fr. » 10 fr. 20 fr.
Autres départements., ....».*• 6 fr. BO 12 fr. 24 fr.
Étranger 10 fr. » 18 fr. 88 fr.
Maires et Instituteurs des Basses-Pyrénées 8 fr. 16 fr.
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Rédacteur en chef : OCTAVE AUBERT
Lt Ainotlon jolititpu ippwtiiat'ia consill d’Alminiitration di li société frayai di L'JIDiflïïDÂMT
Tout ce qui concerne lei Abonnement* et le* Annonce* doit être edreaaè à PAU à 11. Georges BAURST, Administrateur ‘Comptable,
A PARI*, aux diverses Agentes peur les Annonces.
kit MANUSCRIT» NON INSÉRÉS NB SONT RAS RENDUS
ANNONCES i
Annonces judiciaires...:../, zo c. jâ ijgne.
Annonces ordinaires _
Réclames ] ’ ” ‘ ’ ’ * ’ * _
Chronique locale ou Faits divers i fra»c.
les Annonces 4e durée $e traitent à forfait.
Nouvelles Officielles.
Vendredi (Matin).
Activité d’artillerie intermittente en quelque pointe du front, plus vive
sur la rive droite de la Meuse, dans la région du bois des Fossés,
Thiaumont et Louvemont. Ce matin, au nord-est du fort de la Pompelle,
nous avons exécuté un coup de main qui nous a permis de ramener
des prisonniers.
1 ARMÉE D’ORIENT
2 Janvier 1918. — Activité réciproque d’artillerie sur le front bri-
tannique. Calme sur le reste du front.
COMMUNIQUÉ BRITANNIQUE
2 Janvier 1918. — L’ennemi a tenté, ce mâtin, un coup do main
ontro une de no9 tranchées à l’est d’Epohy. Il a été rejeté par nos
feux do mitrailleuses, avant d’avoir pu^aborder nos lignes.
Recrudescence d’activité de l’artillerie allemande-, au cours de la
journée, au sud-ouest et à l’ouest do Cambrais activité, en un certain
nombre de points au sud de Len9, Armentières et vers Ilannebeke.
AVIATION. — L’épaisse brume a considérablement entravé, dans
la journée d’hier, les opérations de nos aviateurs. Malgré le mauvais
temps, nous avons cependant jeté quelques bombes sur Carvin, au
cours de la nuit. Un appareil ennemi a ôté abattu en combat aérien.
Vendredi (Soir),
Au cours de la nuit, l’ennemi a tenté divers coupa de main sur nos petits postes
de ta région de Juvinoourt, sans obtenir aucun lésultat.
En Champagne et sur la rive droite de la Meu®e, à l’est de la oôte 344, la lutte
d’artillerie a été par moments violente.
En Haute-Alsace, une tentative d’attaquo ennemie en face d’Aspach, a complè-
tement échoué. Les Allemands qui ont subi des pertes sensibles ont laissé des pri-
sonniers ot une mitrailleuse entre nos mains.
AVIATION. — Dans la journée du 3 Janvier, nos pilotes ont abattu deux
deux avions et un ballon captif allemands. Six autres appareils ennemis sont tom-
bés dans leurs lignes, a la suite des combats aériens.
COMMUNIQUE BRITANNIQUE
4 Janvier (après-midi). — Un oombat local s’est déroulé hier après-midi, sur le
Iront do Cambrai, à proximité du canal du Nord. Il n’a pas modifié la situation de
façon sensible. Nous avons légèrement avancé notre ligne dans la nuit, au sud de
Lens.
Quelque activité de l’artillerie ènnemie au coure de al nuit, dans les secteurs
jd’Yprea et de Bulleeourt.
Nouvelles de là Guerre.
A PROPOS DE LA PAIX
Zurich.—-Un télégramme de Berlin
annonce que la grande Commission
du Reichstag s’est réunie aujourd’hui
jeudi en séance secrète. Le chance-
lier Ilertling, prenant la parole, a
prononcé un discours dont on com-
munique le résumé suivant :
Le chancelier célébra avec satisfac-
tion le conlact confiant établi entre le
gouvernement impérial et le Reichs-
tag au sujet des décisions si impor-
tantes et si lourdes do conséquences
qui doivent être prises on ce moment.
Le chancelier déclara que le gou-
vernement saisit cette occasion pour
communiquer à la grande Commis-
sion du Reichstag un rapport détaillé
sur les négociations qui ont déjà eu
lieu à Brest-Litovsk et pour recevoir
en même temps les conseils des
membres du Reichstag.
On peut dire cependant, ajoute le
chancelier, si les communications
qu’il fait aujourd’hui concernant
l’état des négociations de Brest-Li-
tovsk auront conservé demain lefur
valeur, et il ajouta !
» La situation n’est pas tout à fait
claire, on doit être constamment pré-
parés à de nouveaux incidents ; ce-
jneodant, on conserve un bon espoir
Sue les pourparlers se termineront
’une façon satisfaisante. »
Le sous-secrétaire d’Etat aux affai-
res étrangères, le baron Busche, prit
irLnitc la parole et exposa qu’au
ïrturs des pourparlers des difficultés
Surent âu fait que, d’un côté, qua-
tre ouissances se trouvent représer,-
î™/ tandis que de l’autre, une seule
«A trouve en présence. Busche expli-
nue ensuite que la publication des
romDtes rendus détaillés faite par les
SnitTes devient encore une cause de
îufflrultés, parce que, par là, l’Entente
es mise en demeure d’agir d’une fa-
çon défavorable pour le succès des
nÔBus<5te°donna ensuite une longue
communication relative aux négocia-
is économiques engagées avec les
délégués russes, communication qui
lut déclarée devoir conserver le ca-
ractère secret.
Djavld Bey & Berlin.
Bâle. — On mande de Berlin que le
Ministre des Finances de Turquie,
Titavld Bey, est arrivé hier à Berlin.
P1Diavid bey a déclaré qu’il venait à
Berlin en vue de contracter unnou-
ZS emprunt. Le dernier accord flnan-
« $r £n™u pour ils moto avec l’Aile-
magne et qui assurait à la Turquie
une subvention mensuelle de 7 mil-
lions de livres turques pour les dé-
penses de guerre, expirant en février,
la Turquie désirerait conclure un
nouvel emprunt analogue.
Djavid bey a ajouté que la dette
turque s’élève actuellement à 8 mil-
liards contre 3 au début de la guerre.
En Bohème. #
Zurich. — Un télégramme de Pra-
gue annonce qu’après délibération du
Comité exécutif du parti nationa
social-tchéque, le député Striborny a
adressé une lettre au Président des
Associations tchèques.
Dans cette lettre, M. Striborny, se
référant aux déclarations faites par
le comte Czernin durant les négocia-
tions de Brest-Litovsk relativement
au droit des nationalités de disposer
d elles-mêmes, propose, en vue d’en-
gager une action tendant à la convo-
cation immédiate du Parlement tchè-
que, de réunir dans le plus bref
délai le Congrès de tous les députés
tchèques, en y comprenant ceux qui
ont été déclarés déchus de leur man-
dat, ainsi que tous les représentants
des landtags do Bohême, de Moravie
et de silésie.
A SALONIQUE
Une allocution du Général Guillaumat
Salonique.—Le général Guillaumat,
commandant en chef des armées
alliées, a prononcé une allocution en’
réponse aux souhaits exprimés par
la colonie française à L’occasion du
Nouvel An :
« Il ne faut pas, a-t-il ‘dit, considé-
rer la situation comme réduite à ce
front de Macédoine où, du reste, com-
me partout ailleurs, nous avons su
tenir tête à l’ennemi et conserver vls-
à-vis de lui la supériorité morale et
militaire.
» C’est notre devoir, à nous qui
arrivons de France, de vous dire que
les nuages qui pourraient obscurcir
cette conliance, cette foi absoluedans
la victoire finale, ont depuis longtemps
disparu du ciel de notre patrie. L’in-
vlolabilitô de notre front no se discute
mémeplus,
» C’est à l’abri de ce front, défendu
par nos vaillants alliés et par nous,
que nous pouvons attendre en toute
confiance le développement de l’effort
plus gigantesque encore que fait en
cé moment. l’Amérique en entrant
dans la guerre pour lui donner non
seulement une intensité plus grande
qu’on n’avait jamais rôvôe, mais en-
core le caractère définitif d’une lutte
sans merci du droit et de la civilisa-
tion contre la force brutale et la bar-
barie.
» Cette confiance dans le succès je
vous la porte de France et je vous
demande de la répandre autour de
vous. »
A PROPOS DE L’OFFENSIVE
AUSTRO - ALLEMANDE
CONTRE NOTRE FRONT
•
Londres. — Un officier supérieur
l’armée anglaise fait observer que,
bien qu’il soit vrai que des troupes
arrivent continuellement du front est,
ce n’est pas par cèntalnes de mille,
attendu qu’il faut tenir compte des
difficultés de transport et de la rareté
du combustible en Allemagne. Il s’en
faut encore de beaucoup que l’en-
nemi possède sur le front ouest des
effectifs supérieurs à ceux des Alliés.
Néanmoins, il faut nous attendre
à une offensive allemande sur une
échelle plus vaste qu’auparavant;
mais il n’y a pas lieu de craindre
que les Allemands nous infligent des
portes aussi grandes que celles que
nous leur avons infligées dans notre
offensive. Les Alliés sont les maîtres
de la plupart des plateaux et des
crêtes; leurs positions sont meil-
leures qu’elles ne l’ont jamais ôté
mai9 il faut s’attendre, en cas de forte
offensive allemande, à ce que nous
DERNIÈR
{Service spècial de
perdions un peu de terrain, des pri-
sonniers et des canons; non pas que
cela doive nécessairement arriver,,
mals^c’est pour le soldat une possi-
bilité à envisager.
LES CORTÈS SONT DISSOUTES
Madrid. — Le roi a signé le décret
de la dissolution des Chambres. Les
élections sont fixées au 17 février et
la réunion des nouvelles Chambres,
au 11 mars.
UNE QFFRE DE PAIX
DANS DIX JOURS
Berne. — Les «Dernières Nouvelles
de Munich » affirment oue les Puis-
sances centrales vont, d'ici dix jours,
faire une nouvelle déclaration au
sujet des conditions de paix, offertes
psr l’Allemagne, conditions qui pour-
ront être modifiées d’après l’attitude
des Puissance de l’Entente.
Cette phraséologie signifie que le
gouvernement allemand va faire une
nouvelle offre de paix générale pour
soutenir le moral de la population
civile de l’Allemagne.
Les Gages allemands.
Londres. — On confirme que dans
le cas de la signature d’uno paix
séparée, les Allemands insisteront
pour garder jusqu’à la fin de la
guerre les centres industriels de la
Russie.
iE HEURE
L'INDÉPENDANT.)
Vendredi (4 heures).
LE» NEGOCIATIONS POUR LA PAIX
Pétrograd. — Dans la dernière réu-
nion du Conseil exécutif, le délégué
Koumaneff a insisté sur l’obscurité des
conditions allemandes touchant le
droit de nationalité.
Le refus de l’Allemagne de quitter
les territoires envahis est le point cri-
tique des négociations. Mais la Russio
ne transigera pas,une résolution ayant
été votée par le prolétariat, exprimant
son mécontentement des exigences al-
lemandes.
L’UKRAINE EXIGE
Lembcrg. — Le congrès Ukranien a
adopté une résolution demandant que
les négociations pour la paix soient
suivies par des délégués ukraniens-au-
trichiens. Il demande également que
la Galicic Orientale et la Bukovine du
nord soient réunies en un seul grou-
pement administratif.
DECLARATION DE M.CLEMENCEAU
Londres. — Le « Daily-Maill » re-
çoit un télégramme de M. Clemen-
ceau disant :
Nous ne déposerons pas les armes
avant d’avoir réduit l’esprit arbitraire
d’oppression contre lequel nous lut-
tons. Le sçuvenir do nos morts renou-
TTiTïüïl
velle notre énergie par delà toutes les
embûches.
ALLEMANDS AVANT TOUT....
Rome. — Les métallurgistes do
Wcstphalie espérant que la paix assu-
rera a l’Allemagne les bassins houil-
liers de Belgique et de France, crai-
gnent que les négociations avec la
Russie contraignent l’Allemagne à dé-
voiler « ouvertement » ses buts de
guerre.
LA SUITE DU PLAN
AUSTRO-ALLEMAND
Rome.— Selon les cercles dirigeants
autrichiens, une descente dans les
plaines de la Lombardie s’accompli-
rait vers le 15 Janvier,
ILS S’ACCROCHENT A TOUT
Washington. — Le département d’E-
tat a des preuves qu’il existe à Valpa-
raiso un bureau de propagande alle-
mande ayant pour but de retarder la
rupture du Chili avec l’Allemagne.
UN GAGE DE PAIX l
Pétrograd. — Les Allemands ont dé-
porté en Allemagne 3CKT.000 russes pro-
venant des pays envahis.
ILLUSIONS 1
/
Pétrograd. — Les délégués russes
croient que l’Allemagne fera des con-
cessions afin de s’assurer les avanta-
ges de son accord avec la Russie,
iiliiiï
M. Helfferich est chargé d’étudier les
questions économiques qui devront
être résolues lors fies négociations de
paix. Il supposo que son Allemagne
sera victorieuse et il dit : « Il ne doit
pas y avoir et il n’y aura pas de guer-
re économique après la guerre... La
guerre et les négociations qui la sui-
vront doivent nous assurer une situa-
tion économique telle que nous nous
trouvions garantis contre toute velléi-
té étrangère 3o poursuivre la lutte con-
tre nous sur le terrain économique. »
Les conditions économiques de la
paix auront proportionnellement, c’est
I certain, une importance plus grande
que les conditions territoriales, La
but de la guerre allemande, on ne sau-
• rait trop le répéter, était un but, d’ex-
pansion économique. Et ' les hommes
do la C. G. T* qui prétendent attacher
tout leur juste prix aux questions éco-
nomiques, devraient comprendre que,
dans ces conditions, la paix sans in-
demnité, sans pénalisation pour les
crimes commis contre ]e droit, serait
une victoire allemande.
L’Allemagne, bien que saignée en
hommes, a travaillé pendant la guerre
à l’avenir économique ; elle s’est enri-
chie de tout le matériel volé ou réqui-
sitionné en territoires envahis et, corn-
mo le remarque M. Georges Rçraont,
elle a porté à un degré dé Çbnçentra-
tion extrême l’organisation industriel-
le et commerciale dont elle a le génie.
L’Etat allomand a Tait directement des
avanoei en vue de l’offensive économi-
que d’après-guerre, Les transactions
ont été très actives entre la Suisse, la
.
Hollande, le Danemark, la Suède et la
Norvège ; quant à l’Espagne, elle est
devenue une colonie industrielle de
l’Allemagne. Pendant ce temps, la
France a usé son matériel et ses ma-
tières premières ; ses mines et ses usi-
ne du Nord ont été détruites*; même,
une organisation parfaite ne nous au- <
rait pas sauvés de l’épuisement. Vrai- i
ment, après la résistance héroïque de
la France et ses victoires magnifiques,
la paix sans indemnité et sans condi- ,
tions économiques favorables à l’En-
tente serait pour l’agresseur, pour le \
violateur du droit la victoire économi- .
que qu’il cherchait justement le jour ,
où il a envahi la Belgique et le bassin ,
de Briey. L’Entente donc doit être as-
sez forte, assez victorieuse, assez unie,
pour imposer à l’Allemagne, pendant
une période à fixer, ce contrôle écono-
mique dont M. Helfferich ne veut pas.
Quelle solution pratique ? M. Her- .
sent, dans « Le Correspondant » en
présente deux : ou bien limiter en
poids, en quantité et en valeur, les
marchandises autorisées à entrer en
Allemagne ou à en sortir, ou bien éta- t
blir sur les frontières alliées des droits
différentiels sur les produits destinés
à l’exportation ou à l’importation alle-
mandes. M. Hersent préfère la secon-
de méthode qui est moins humiliante,
plus souple et d’une application plus ai
sée. Il faut dire aussi qu’elle fournirait
un gage naturel aux indemnités que
l’Allemagne ne pourrait nous régler.
Cette condition de paix serait un acte
de prévoyance et de justice, mais il
faut bien s’entendre. Il ne s’agit pas,
selon l’expression même de M. Geor-
ges Hersent, de ^prétendre éliminer
l’Allemagne du marché mondial par un
boycottage serré et un blocus perma-
nent, mais do lui imposer un régime
de transition entre l’èrc de dévastation
sauvage et systématique où elle s’obs-
line et Père de liberté commerciale
qu’elle désire sournoisement.
Il faut éviter une grave erreur et ici
nous no tenons pas le langage du sen-
timent, mais celui de la raison. Puis-
que tout le monde déclare que la paix
future devra être une paix définitive,
on ne saurait adopter une politique
commerciale qui aurait un résultat
précisément opposé, c’est-à-dire celui
de perpétuer la guerre en Europe,
tant sous forme de décrets prohibitifs
que de grève des consommateurs et do
créer des coalitions économiques ten-
dant à diviser le monde en deux camps !
ennemis. Le3 fils de fer barbelés de la
douane empêchant les marchandises
de passer dans les deux sens.il n’est ni :
possible ni avantageux de nous priver
pour nos exportations du marché des 11
puissances centrales qui comptent !
plus de cent millions de consomma- I
tours. Une des conséquences de la vie- i
toire nécessaire des alliés sera de nous i
ouvrir les marchés de l’Europe centra- <
le. Si l’on établit un mur, avec des i
portes pour notre exportation qui se- i
raient fermées pour l’importation, on <
oblige l’étranger à ruser, à tricher, à
s’ingénier à la contrebande intensive, i
Certes, il est très important d’assurer j
aux peuples de l’Entente lc9 équitables ,
réparations et ils doivent prendro les*]
garanties nécessaires, mais les alliés ,
no peuvent pas, luttant pour la liberté,
essayer de ressusciter, en temps de j
paix, le blocus du temps do guerre. Il j «
[ faut toujours songer qqe la guerre se I )
5 fait entre Etals et non entre incÏÏvidus, ,
i et penser à l’intérêt des simples parti* i
culiers. Or l’intérêt des ÇQpsomma- » g
teurs qui voudront voir décroître la,!
cherté dç la vie, est que le commerce »
continué do se faire entre individus ! »
ayant besoin d’échanger au mieux- des * J
intérêts de chacun.Comme le disent les l î
libre-échangistea, cette action indivi- > [
ducllo quotidienne a la concurrence i f
pour force motrice. i J
On ne peut s’endormir sur le mol j z
oreiller de la protection. C’est du côté j :
de la liberté que la France trouvera J f
des armes sévères et solides. Confor* ; J
mément à notre tempérament, notre I "
tactique doit finir par être, après les * .
“restitutions et le* réparations justes et? F
indispensables, ^offensive commercia- JJ
lè. Nous devons, par notre ingéniosité d
et notre activité conquérir les marchés. 5
où nos ennemis faisaient la lot, 1 d
La prohibition peut être une nêce*., r
sité dans lo$ moments critiques 0. eifft ! n
ne peut devenir une règ*'. normale 0
dans les rapporta de- peuples. Uno j *
trop étroite et trop ri- \ 8
gidç ré^’j^an^ )CS transactions et faus- • r
sant les cours, continuerait la guerre î
aveo ses aléas, ses dangers et ses f
pertes. La contrainte économique que • 11
nous imposerions à nos ennemis pour f J
un temps no devrait être qu’un moyen JJ
ae pression pour les obliger à hâter. «
les restitutions légitimes et les indem- 1 Q
nités indispensables qui permettront c
les reconstitutions, les réparations et ▼
la remise en train de nos industries de A
tout ordre qui ont pâtiHe la guerre. |
Octave AUBERT. * 4
L’Appel des Radicanx français
aux Républicains russes.
Paris. — Le bureau du Comité exé-
cutif du parti républicain radical et
radical socialiste adresse aux répu-
blicains russes l’appel suivant :
Les nouvelles qui nous viennent
des conférences commencées à Brest-
Litovsk suscitent en nous une vive
émotion. Nous refusons de croire
pourtant que la démocratie russe
s’abandonne au militarisme prus-
sien.
Que nos amis nous comprennent
bien. Depuis quarante mois, la Répu-
blique française soutient le choc for-
midable des armées allemandes parce
qu’il a plu au kaiser de décider qu’une
petite nation slave n’avait plus la
droit do vivre libre. Rappelez-vous !
Nous qui depuis quarante ans n’a-
vions pas voulu tirer l’épée ni ensan-
glanter le monde pour reprendre
l’Alsace et la Lorraine arrachées à
notre patrie malgré la protestation
solennelle de leurs représentants,
nous avons répondu sans hésiter à
l’appel des Slaves; avec toutes nos
forces nous avons affronté les innom-
brables machines à tuer que Guil-
laume Il avait amassées pendant l a
paix.
Le sang de la France coule depuis
quarante mois par mille blessures.
Ses enfants par centaines de milliers
sont tombés pour la défense de la
•ause commune de la démocratie.
Entre Français et Russes, aucun,
malentendu ne s’est jamais élevé.
Nous avons acclamé votre Révolu-
tion. Nous étions persuadés que,
comme la qôtre, aux jours tragiques
de l’an II, où il semblait que les em-
pereurs et les rois autocrates allaient
tuer notre jeune République, la Ré-
publique russe, d’un effort violent,
briserait la puissance militaire dea
deux kaisers de Berlin ei de Vienne.
Nous nous plaisions à croire que 19
nouveau régime, basé sur la défait*
du militarisme prussier., verrait so
dérouler devant lui df, magnifiques
destinées.
Nous ignorions à ce moment l'é-
tendue des fautes accumulées par le
tzarisme agopisant. Nous ne savions
pas qu’il avait découragé les meilleu-
res volontés et usé toute persévé-
rance. Aujourd’hui nous n’ignorons
plus que tout le peuple russe veut la
pAix. Mais il la veut avec honneur,
sans doute. Il ne fait pas litière do-
ses amitiés. Il croit qu'il n’est con-
forme ni à ses intérêts, ni à ses sen-
timents, de se mettre dans la main
gantelôe de fer du kaiser. Il n’est pas
disposé à renier la France pour s/en
remettre au bon plaisir de Guilinu-
me IL Ce serait une singulière façon
le sauvegarder la Révolution* v
Persuadés que la majorité d&s Ré-
publicains russes pense qinsi nous
ui affirmons, malgré la douleur que ^
30U9 inspirent les derniers événe-
ments, que nous restons fidèles aux
principes qui ont animé nos deux
peuples dans la lutte effroyable pour
a défense du droit. SI le triste épi-
sode de la paix séparée, machiné par
Lénine et Troteky, nous attriste, il ne
tous décourage pas. L’oeuvre du sa-
ut public», entravée par cette trahi-
lon, sera continuée par le soin des
iQldats français et Alliés.
Il est du destin de la République
rançaise d'apporter le secours de ees
iîî? a?*„ÇauP,ea 3ui rêvent d’être
ibôrôs. A l’heure où la Russie fau-
filée, renonce à la lutte, n’est- cé Das
î d« ,«d9im4.RâpUbllqu^ f.ran«^8e
Ld® rama^é', dans un
gigantesque, qui es t seule ca-
îix6nffn’îu« Allemagne à celui
un'peuple vaincu.
i® 8 difficulté/ actuelles, le
£5pV4t>lic‘*in 8 russes est
?* doit empêcher la nation
PoiPM6ts eux fers pré-
eres parte gouvernement allemand ;
Jouter dn la paix et livrer le pays
ie doivent pas être termes syno-
lymes, Nos voeux les accompagnent
u moment où l’Assemblée consti-
aante, enfin réunie, va rouvrir ses
ôances et donner une base légale au
égime improvisé.
Qu’ils disent, surtout aux nouveaux
lus et à nos amis que la République
rançaise et la République russe de-
ront en plein accord envisager le»
4868 d une politique commune. L*
tche est immense, elle sera pour
nus, républicains radicaux et radi-
aux socialistes, l’occasion de prou-
ar que rien de ce qui touche notre
lliôe ne nous laisse insensibles.
Les Républiquei et Démocratie»
tabiiront entre elles une étroite en-
' 'j> «
Cinquanle-Unième Année. - N° 64.
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nous avons exécuté un coup de main qui nous a permis de ramener
des prisonniers.
1 ARMÉE D’ORIENT
2 Janvier 1918. — Activité réciproque d’artillerie sur le front bri-
tannique. Calme sur le reste du front.
COMMUNIQUÉ BRITANNIQUE
2 Janvier 1918. — L’ennemi a tenté, ce mâtin, un coup do main
ontro une de no9 tranchées à l’est d’Epohy. Il a été rejeté par nos
feux do mitrailleuses, avant d’avoir pu^aborder nos lignes.
Recrudescence d’activité de l’artillerie allemande-, au cours de la
journée, au sud-ouest et à l’ouest do Cambrais activité, en un certain
nombre de points au sud de Len9, Armentières et vers Ilannebeke.
AVIATION. — L’épaisse brume a considérablement entravé, dans
la journée d’hier, les opérations de nos aviateurs. Malgré le mauvais
temps, nous avons cependant jeté quelques bombes sur Carvin, au
cours de la nuit. Un appareil ennemi a ôté abattu en combat aérien.
Vendredi (Soir),
Au cours de la nuit, l’ennemi a tenté divers coupa de main sur nos petits postes
de ta région de Juvinoourt, sans obtenir aucun lésultat.
En Champagne et sur la rive droite de la Meu®e, à l’est de la oôte 344, la lutte
d’artillerie a été par moments violente.
En Haute-Alsace, une tentative d’attaquo ennemie en face d’Aspach, a complè-
tement échoué. Les Allemands qui ont subi des pertes sensibles ont laissé des pri-
sonniers ot une mitrailleuse entre nos mains.
AVIATION. — Dans la journée du 3 Janvier, nos pilotes ont abattu deux
deux avions et un ballon captif allemands. Six autres appareils ennemis sont tom-
bés dans leurs lignes, a la suite des combats aériens.
COMMUNIQUE BRITANNIQUE
4 Janvier (après-midi). — Un oombat local s’est déroulé hier après-midi, sur le
Iront do Cambrai, à proximité du canal du Nord. Il n’a pas modifié la situation de
façon sensible. Nous avons légèrement avancé notre ligne dans la nuit, au sud de
Lens.
Quelque activité de l’artillerie ènnemie au coure de al nuit, dans les secteurs
jd’Yprea et de Bulleeourt.
Nouvelles de là Guerre.
A PROPOS DE LA PAIX
Zurich.—-Un télégramme de Berlin
annonce que la grande Commission
du Reichstag s’est réunie aujourd’hui
jeudi en séance secrète. Le chance-
lier Ilertling, prenant la parole, a
prononcé un discours dont on com-
munique le résumé suivant :
Le chancelier célébra avec satisfac-
tion le conlact confiant établi entre le
gouvernement impérial et le Reichs-
tag au sujet des décisions si impor-
tantes et si lourdes do conséquences
qui doivent être prises on ce moment.
Le chancelier déclara que le gou-
vernement saisit cette occasion pour
communiquer à la grande Commis-
sion du Reichstag un rapport détaillé
sur les négociations qui ont déjà eu
lieu à Brest-Litovsk et pour recevoir
en même temps les conseils des
membres du Reichstag.
On peut dire cependant, ajoute le
chancelier, si les communications
qu’il fait aujourd’hui concernant
l’état des négociations de Brest-Li-
tovsk auront conservé demain lefur
valeur, et il ajouta !
» La situation n’est pas tout à fait
claire, on doit être constamment pré-
parés à de nouveaux incidents ; ce-
jneodant, on conserve un bon espoir
Sue les pourparlers se termineront
’une façon satisfaisante. »
Le sous-secrétaire d’Etat aux affai-
res étrangères, le baron Busche, prit
irLnitc la parole et exposa qu’au
ïrturs des pourparlers des difficultés
Surent âu fait que, d’un côté, qua-
tre ouissances se trouvent représer,-
î™/ tandis que de l’autre, une seule
«A trouve en présence. Busche expli-
nue ensuite que la publication des
romDtes rendus détaillés faite par les
SnitTes devient encore une cause de
îufflrultés, parce que, par là, l’Entente
es mise en demeure d’agir d’une fa-
çon défavorable pour le succès des
nÔBus<5te°donna ensuite une longue
communication relative aux négocia-
is économiques engagées avec les
délégués russes, communication qui
lut déclarée devoir conserver le ca-
ractère secret.
Djavld Bey & Berlin.
Bâle. — On mande de Berlin que le
Ministre des Finances de Turquie,
Titavld Bey, est arrivé hier à Berlin.
P1Diavid bey a déclaré qu’il venait à
Berlin en vue de contracter unnou-
ZS emprunt. Le dernier accord flnan-
« $r £n™u pour ils moto avec l’Aile-
magne et qui assurait à la Turquie
une subvention mensuelle de 7 mil-
lions de livres turques pour les dé-
penses de guerre, expirant en février,
la Turquie désirerait conclure un
nouvel emprunt analogue.
Djavid bey a ajouté que la dette
turque s’élève actuellement à 8 mil-
liards contre 3 au début de la guerre.
En Bohème. #
Zurich. — Un télégramme de Pra-
gue annonce qu’après délibération du
Comité exécutif du parti nationa
social-tchéque, le député Striborny a
adressé une lettre au Président des
Associations tchèques.
Dans cette lettre, M. Striborny, se
référant aux déclarations faites par
le comte Czernin durant les négocia-
tions de Brest-Litovsk relativement
au droit des nationalités de disposer
d elles-mêmes, propose, en vue d’en-
gager une action tendant à la convo-
cation immédiate du Parlement tchè-
que, de réunir dans le plus bref
délai le Congrès de tous les députés
tchèques, en y comprenant ceux qui
ont été déclarés déchus de leur man-
dat, ainsi que tous les représentants
des landtags do Bohême, de Moravie
et de silésie.
A SALONIQUE
Une allocution du Général Guillaumat
Salonique.—Le général Guillaumat,
commandant en chef des armées
alliées, a prononcé une allocution en’
réponse aux souhaits exprimés par
la colonie française à L’occasion du
Nouvel An :
« Il ne faut pas, a-t-il ‘dit, considé-
rer la situation comme réduite à ce
front de Macédoine où, du reste, com-
me partout ailleurs, nous avons su
tenir tête à l’ennemi et conserver vls-
à-vis de lui la supériorité morale et
militaire.
» C’est notre devoir, à nous qui
arrivons de France, de vous dire que
les nuages qui pourraient obscurcir
cette conliance, cette foi absoluedans
la victoire finale, ont depuis longtemps
disparu du ciel de notre patrie. L’in-
vlolabilitô de notre front no se discute
mémeplus,
» C’est à l’abri de ce front, défendu
par nos vaillants alliés et par nous,
que nous pouvons attendre en toute
confiance le développement de l’effort
plus gigantesque encore que fait en
cé moment. l’Amérique en entrant
dans la guerre pour lui donner non
seulement une intensité plus grande
qu’on n’avait jamais rôvôe, mais en-
core le caractère définitif d’une lutte
sans merci du droit et de la civilisa-
tion contre la force brutale et la bar-
barie.
» Cette confiance dans le succès je
vous la porte de France et je vous
demande de la répandre autour de
vous. »
A PROPOS DE L’OFFENSIVE
AUSTRO - ALLEMANDE
CONTRE NOTRE FRONT
•
Londres. — Un officier supérieur
l’armée anglaise fait observer que,
bien qu’il soit vrai que des troupes
arrivent continuellement du front est,
ce n’est pas par cèntalnes de mille,
attendu qu’il faut tenir compte des
difficultés de transport et de la rareté
du combustible en Allemagne. Il s’en
faut encore de beaucoup que l’en-
nemi possède sur le front ouest des
effectifs supérieurs à ceux des Alliés.
Néanmoins, il faut nous attendre
à une offensive allemande sur une
échelle plus vaste qu’auparavant;
mais il n’y a pas lieu de craindre
que les Allemands nous infligent des
portes aussi grandes que celles que
nous leur avons infligées dans notre
offensive. Les Alliés sont les maîtres
de la plupart des plateaux et des
crêtes; leurs positions sont meil-
leures qu’elles ne l’ont jamais ôté
mai9 il faut s’attendre, en cas de forte
offensive allemande, à ce que nous
DERNIÈR
{Service spècial de
perdions un peu de terrain, des pri-
sonniers et des canons; non pas que
cela doive nécessairement arriver,,
mals^c’est pour le soldat une possi-
bilité à envisager.
LES CORTÈS SONT DISSOUTES
Madrid. — Le roi a signé le décret
de la dissolution des Chambres. Les
élections sont fixées au 17 février et
la réunion des nouvelles Chambres,
au 11 mars.
UNE QFFRE DE PAIX
DANS DIX JOURS
Berne. — Les «Dernières Nouvelles
de Munich » affirment oue les Puis-
sances centrales vont, d'ici dix jours,
faire une nouvelle déclaration au
sujet des conditions de paix, offertes
psr l’Allemagne, conditions qui pour-
ront être modifiées d’après l’attitude
des Puissance de l’Entente.
Cette phraséologie signifie que le
gouvernement allemand va faire une
nouvelle offre de paix générale pour
soutenir le moral de la population
civile de l’Allemagne.
Les Gages allemands.
Londres. — On confirme que dans
le cas de la signature d’uno paix
séparée, les Allemands insisteront
pour garder jusqu’à la fin de la
guerre les centres industriels de la
Russie.
iE HEURE
L'INDÉPENDANT.)
Vendredi (4 heures).
LE» NEGOCIATIONS POUR LA PAIX
Pétrograd. — Dans la dernière réu-
nion du Conseil exécutif, le délégué
Koumaneff a insisté sur l’obscurité des
conditions allemandes touchant le
droit de nationalité.
Le refus de l’Allemagne de quitter
les territoires envahis est le point cri-
tique des négociations. Mais la Russio
ne transigera pas,une résolution ayant
été votée par le prolétariat, exprimant
son mécontentement des exigences al-
lemandes.
L’UKRAINE EXIGE
Lembcrg. — Le congrès Ukranien a
adopté une résolution demandant que
les négociations pour la paix soient
suivies par des délégués ukraniens-au-
trichiens. Il demande également que
la Galicic Orientale et la Bukovine du
nord soient réunies en un seul grou-
pement administratif.
DECLARATION DE M.CLEMENCEAU
Londres. — Le « Daily-Maill » re-
çoit un télégramme de M. Clemen-
ceau disant :
Nous ne déposerons pas les armes
avant d’avoir réduit l’esprit arbitraire
d’oppression contre lequel nous lut-
tons. Le sçuvenir do nos morts renou-
TTiTïüïl
velle notre énergie par delà toutes les
embûches.
ALLEMANDS AVANT TOUT....
Rome. — Les métallurgistes do
Wcstphalie espérant que la paix assu-
rera a l’Allemagne les bassins houil-
liers de Belgique et de France, crai-
gnent que les négociations avec la
Russie contraignent l’Allemagne à dé-
voiler « ouvertement » ses buts de
guerre.
LA SUITE DU PLAN
AUSTRO-ALLEMAND
Rome.— Selon les cercles dirigeants
autrichiens, une descente dans les
plaines de la Lombardie s’accompli-
rait vers le 15 Janvier,
ILS S’ACCROCHENT A TOUT
Washington. — Le département d’E-
tat a des preuves qu’il existe à Valpa-
raiso un bureau de propagande alle-
mande ayant pour but de retarder la
rupture du Chili avec l’Allemagne.
UN GAGE DE PAIX l
Pétrograd. — Les Allemands ont dé-
porté en Allemagne 3CKT.000 russes pro-
venant des pays envahis.
ILLUSIONS 1
/
Pétrograd. — Les délégués russes
croient que l’Allemagne fera des con-
cessions afin de s’assurer les avanta-
ges de son accord avec la Russie,
iiliiiï
M. Helfferich est chargé d’étudier les
questions économiques qui devront
être résolues lors fies négociations de
paix. Il supposo que son Allemagne
sera victorieuse et il dit : « Il ne doit
pas y avoir et il n’y aura pas de guer-
re économique après la guerre... La
guerre et les négociations qui la sui-
vront doivent nous assurer une situa-
tion économique telle que nous nous
trouvions garantis contre toute velléi-
té étrangère 3o poursuivre la lutte con-
tre nous sur le terrain économique. »
Les conditions économiques de la
paix auront proportionnellement, c’est
I certain, une importance plus grande
que les conditions territoriales, La
but de la guerre allemande, on ne sau-
• rait trop le répéter, était un but, d’ex-
pansion économique. Et ' les hommes
do la C. G. T* qui prétendent attacher
tout leur juste prix aux questions éco-
nomiques, devraient comprendre que,
dans ces conditions, la paix sans in-
demnité, sans pénalisation pour les
crimes commis contre ]e droit, serait
une victoire allemande.
L’Allemagne, bien que saignée en
hommes, a travaillé pendant la guerre
à l’avenir économique ; elle s’est enri-
chie de tout le matériel volé ou réqui-
sitionné en territoires envahis et, corn-
mo le remarque M. Georges Rçraont,
elle a porté à un degré dé Çbnçentra-
tion extrême l’organisation industriel-
le et commerciale dont elle a le génie.
L’Etat allomand a Tait directement des
avanoei en vue de l’offensive économi-
que d’après-guerre, Les transactions
ont été très actives entre la Suisse, la
.
Hollande, le Danemark, la Suède et la
Norvège ; quant à l’Espagne, elle est
devenue une colonie industrielle de
l’Allemagne. Pendant ce temps, la
France a usé son matériel et ses ma-
tières premières ; ses mines et ses usi-
ne du Nord ont été détruites*; même,
une organisation parfaite ne nous au- <
rait pas sauvés de l’épuisement. Vrai- i
ment, après la résistance héroïque de
la France et ses victoires magnifiques,
la paix sans indemnité et sans condi- ,
tions économiques favorables à l’En-
tente serait pour l’agresseur, pour le \
violateur du droit la victoire économi- .
que qu’il cherchait justement le jour ,
où il a envahi la Belgique et le bassin ,
de Briey. L’Entente donc doit être as-
sez forte, assez victorieuse, assez unie,
pour imposer à l’Allemagne, pendant
une période à fixer, ce contrôle écono-
mique dont M. Helfferich ne veut pas.
Quelle solution pratique ? M. Her- .
sent, dans « Le Correspondant » en
présente deux : ou bien limiter en
poids, en quantité et en valeur, les
marchandises autorisées à entrer en
Allemagne ou à en sortir, ou bien éta- t
blir sur les frontières alliées des droits
différentiels sur les produits destinés
à l’exportation ou à l’importation alle-
mandes. M. Hersent préfère la secon-
de méthode qui est moins humiliante,
plus souple et d’une application plus ai
sée. Il faut dire aussi qu’elle fournirait
un gage naturel aux indemnités que
l’Allemagne ne pourrait nous régler.
Cette condition de paix serait un acte
de prévoyance et de justice, mais il
faut bien s’entendre. Il ne s’agit pas,
selon l’expression même de M. Geor-
ges Hersent, de ^prétendre éliminer
l’Allemagne du marché mondial par un
boycottage serré et un blocus perma-
nent, mais do lui imposer un régime
de transition entre l’èrc de dévastation
sauvage et systématique où elle s’obs-
line et Père de liberté commerciale
qu’elle désire sournoisement.
Il faut éviter une grave erreur et ici
nous no tenons pas le langage du sen-
timent, mais celui de la raison. Puis-
que tout le monde déclare que la paix
future devra être une paix définitive,
on ne saurait adopter une politique
commerciale qui aurait un résultat
précisément opposé, c’est-à-dire celui
de perpétuer la guerre en Europe,
tant sous forme de décrets prohibitifs
que de grève des consommateurs et do
créer des coalitions économiques ten-
dant à diviser le monde en deux camps !
ennemis. Le3 fils de fer barbelés de la
douane empêchant les marchandises
de passer dans les deux sens.il n’est ni :
possible ni avantageux de nous priver
pour nos exportations du marché des 11
puissances centrales qui comptent !
plus de cent millions de consomma- I
tours. Une des conséquences de la vie- i
toire nécessaire des alliés sera de nous i
ouvrir les marchés de l’Europe centra- <
le. Si l’on établit un mur, avec des i
portes pour notre exportation qui se- i
raient fermées pour l’importation, on <
oblige l’étranger à ruser, à tricher, à
s’ingénier à la contrebande intensive, i
Certes, il est très important d’assurer j
aux peuples de l’Entente lc9 équitables ,
réparations et ils doivent prendro les*]
garanties nécessaires, mais les alliés ,
no peuvent pas, luttant pour la liberté,
essayer de ressusciter, en temps de j
paix, le blocus du temps do guerre. Il j «
[ faut toujours songer qqe la guerre se I )
5 fait entre Etals et non entre incÏÏvidus, ,
i et penser à l’intérêt des simples parti* i
culiers. Or l’intérêt des ÇQpsomma- » g
teurs qui voudront voir décroître la,!
cherté dç la vie, est que le commerce »
continué do se faire entre individus ! »
ayant besoin d’échanger au mieux- des * J
intérêts de chacun.Comme le disent les l î
libre-échangistea, cette action indivi- > [
ducllo quotidienne a la concurrence i f
pour force motrice. i J
On ne peut s’endormir sur le mol j z
oreiller de la protection. C’est du côté j :
de la liberté que la France trouvera J f
des armes sévères et solides. Confor* ; J
mément à notre tempérament, notre I "
tactique doit finir par être, après les * .
“restitutions et le* réparations justes et? F
indispensables, ^offensive commercia- JJ
lè. Nous devons, par notre ingéniosité d
et notre activité conquérir les marchés. 5
où nos ennemis faisaient la lot, 1 d
La prohibition peut être une nêce*., r
sité dans lo$ moments critiques 0. eifft ! n
ne peut devenir une règ*'. normale 0
dans les rapporta de- peuples. Uno j *
trop étroite et trop ri- \ 8
gidç ré^’j^an^ )CS transactions et faus- • r
sant les cours, continuerait la guerre î
aveo ses aléas, ses dangers et ses f
pertes. La contrainte économique que • 11
nous imposerions à nos ennemis pour f J
un temps no devrait être qu’un moyen JJ
ae pression pour les obliger à hâter. «
les restitutions légitimes et les indem- 1 Q
nités indispensables qui permettront c
les reconstitutions, les réparations et ▼
la remise en train de nos industries de A
tout ordre qui ont pâtiHe la guerre. |
Octave AUBERT. * 4
L’Appel des Radicanx français
aux Républicains russes.
Paris. — Le bureau du Comité exé-
cutif du parti républicain radical et
radical socialiste adresse aux répu-
blicains russes l’appel suivant :
Les nouvelles qui nous viennent
des conférences commencées à Brest-
Litovsk suscitent en nous une vive
émotion. Nous refusons de croire
pourtant que la démocratie russe
s’abandonne au militarisme prus-
sien.
Que nos amis nous comprennent
bien. Depuis quarante mois, la Répu-
blique française soutient le choc for-
midable des armées allemandes parce
qu’il a plu au kaiser de décider qu’une
petite nation slave n’avait plus la
droit do vivre libre. Rappelez-vous !
Nous qui depuis quarante ans n’a-
vions pas voulu tirer l’épée ni ensan-
glanter le monde pour reprendre
l’Alsace et la Lorraine arrachées à
notre patrie malgré la protestation
solennelle de leurs représentants,
nous avons répondu sans hésiter à
l’appel des Slaves; avec toutes nos
forces nous avons affronté les innom-
brables machines à tuer que Guil-
laume Il avait amassées pendant l a
paix.
Le sang de la France coule depuis
quarante mois par mille blessures.
Ses enfants par centaines de milliers
sont tombés pour la défense de la
•ause commune de la démocratie.
Entre Français et Russes, aucun,
malentendu ne s’est jamais élevé.
Nous avons acclamé votre Révolu-
tion. Nous étions persuadés que,
comme la qôtre, aux jours tragiques
de l’an II, où il semblait que les em-
pereurs et les rois autocrates allaient
tuer notre jeune République, la Ré-
publique russe, d’un effort violent,
briserait la puissance militaire dea
deux kaisers de Berlin ei de Vienne.
Nous nous plaisions à croire que 19
nouveau régime, basé sur la défait*
du militarisme prussier., verrait so
dérouler devant lui df, magnifiques
destinées.
Nous ignorions à ce moment l'é-
tendue des fautes accumulées par le
tzarisme agopisant. Nous ne savions
pas qu’il avait découragé les meilleu-
res volontés et usé toute persévé-
rance. Aujourd’hui nous n’ignorons
plus que tout le peuple russe veut la
pAix. Mais il la veut avec honneur,
sans doute. Il ne fait pas litière do-
ses amitiés. Il croit qu'il n’est con-
forme ni à ses intérêts, ni à ses sen-
timents, de se mettre dans la main
gantelôe de fer du kaiser. Il n’est pas
disposé à renier la France pour s/en
remettre au bon plaisir de Guilinu-
me IL Ce serait une singulière façon
le sauvegarder la Révolution* v
Persuadés que la majorité d&s Ré-
publicains russes pense qinsi nous
ui affirmons, malgré la douleur que ^
30U9 inspirent les derniers événe-
ments, que nous restons fidèles aux
principes qui ont animé nos deux
peuples dans la lutte effroyable pour
a défense du droit. SI le triste épi-
sode de la paix séparée, machiné par
Lénine et Troteky, nous attriste, il ne
tous décourage pas. L’oeuvre du sa-
ut public», entravée par cette trahi-
lon, sera continuée par le soin des
iQldats français et Alliés.
Il est du destin de la République
rançaise d'apporter le secours de ees
iîî? a?*„ÇauP,ea 3ui rêvent d’être
ibôrôs. A l’heure où la Russie fau-
filée, renonce à la lutte, n’est- cé Das
î d« ,«d9im4.RâpUbllqu^ f.ran«^8e
Ld® rama^é', dans un
gigantesque, qui es t seule ca-
îix6nff
un'peuple vaincu.
i® 8 difficulté/ actuelles, le
£5pV4t>lic‘*in 8 russes est
?* doit empêcher la nation
PoiPM6ts eux fers pré-
eres parte gouvernement allemand ;
Jouter dn la paix et livrer le pays
ie doivent pas être termes syno-
lymes, Nos voeux les accompagnent
u moment où l’Assemblée consti-
aante, enfin réunie, va rouvrir ses
ôances et donner une base légale au
égime improvisé.
Qu’ils disent, surtout aux nouveaux
lus et à nos amis que la République
rançaise et la République russe de-
ront en plein accord envisager le»
4868 d une politique commune. L*
tche est immense, elle sera pour
nus, républicains radicaux et radi-
aux socialistes, l’occasion de prou-
ar que rien de ce qui touche notre
lliôe ne nous laisse insensibles.
Les Républiquei et Démocratie»
tabiiront entre elles une étroite en-
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