Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1915-12-30
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 décembre 1915 30 décembre 1915
Description : 1915/12/30 (A49,N60). 1915/12/30 (A49,N60).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5274659b
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/05/2020
Quarante-Neuvième Année. — N° 60.
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Prix : 5 Centimes
Jeudi 30 Décembre 4945.
ËJ I ^ ^
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3 Mois: 6 Mois: 1 An:
Pau, département, et limitrophes 6 fr. » 10 fr. 20 fr.
Autres départements 6 fr. 50 12 fr. 24 fr.
Étranger 10 fr. » 18 fr. 36 fr.
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3RÉDA.OTIOIT 9D A.3DMHTISTKA.TX02ST : 3.1. Buo des Cordslie**, 3PA.TX.
Rédacteur en chef : OCTAVE AUBERT
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Tout ce qui concerne les Abonnements et les Annonces doit être adressé à PAO à M. George* HAURET, Administrateur* Comptable.
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LES MANUSCRITS NON INStRtS NE SONT PAS RENDUS
ANNONCES i
Annonces judiciaires SO c. Ig ligne..
Annonces ordinaires..» 30 — '
Réclames.. 50 •
Chronique locale ou Faits divers f franc.
Les Annonces de durée se traitent à forfait
loiiîelles Officielles.
Mercredi (Matin).
En Belgique, notre artillerie a fait sauter un dépôt de munitions en face de
Sfeenstraete.
En Artois, nous avons bombardé efficacement la gare de Lens et le 9ecteur
d’Angres.
Dans la région de Reims, un tir de nos batteries dirigé sur les ouvrages enne-
mis, dans un bois à l’ouest do Prunay, a provoqué une grand incendie.
En Lorraine, notre artillerie a canonné avec succès les ouvrages adverses de
la région de Docnèvre et de Brémenil.
Dans les Vosges, lutte d’artillerie Intense entre la Plaine et le Bonhomme.
A l’Harîmannswillerkopf, nous noue sommes emparés de quelques tranchées
que l’er.ncmi tenait encore entre les deux sommets du Rehfelsen et du Hirzstein.
Une centaine de prisonniers dont un officier sont restés entre nos mains.
Mercredi (Soir).
Nuit calme, sauf dans le secteur de Chaulnes, où l’on signale un combat à
coups de grenades et en Champagne, où nous avons bombardé les organisations
ennemies à rou23t de >la Ferme Navarin.
wo K*? sur: • -• • ■*cnif r— ■IBJ—ygMaca—'JWUMBR—w—P
NO ïîv2LLESdela GUERRE
■ ê
L’EXPÉDSTiON CONTRE L’EGYPTE |
ROME. — On mande de Bucarest au
« Mcssaggero » que le maréchal Macken-
son scrast en Bukovine, où il ferait de
grands préparatifs pour l’expédition con*
tr'o l’Egypte.
Un train compcsé de 25 wagons a em-
moné par la Signe Be’grade-Sofia-Con3-
tant’nople deux mortiers de 420 destinés
aux opérations d’Egypte.
Los préparatifs^ de l’expédition sont ac-
tivement poussés. |
SUR L KARÏMANNSWILLERKÛPF
GENEVE. — Vendredi, du matin au
stiir, le vicient combat d’artillerie a con-
tinué autour du « Vieil Armand ». A mi-
nuit, les belligérants ont salué l’arrivée
de Noël par troï3 coups de canon qui se
sent mêlés aux sonneries des cloches,
ainsi que par de nombreuses fusée-3. Dè3
le petit jour, les gros calibres ont recom-
mencé ds tenner jusque vers midi.
Dimanche, ,J ausi d’artillerie s’est dé-
chaîné le matin oi raprès-midî.
Sur le reste du fi ent du Sunssgau règne
une tranquillité relative.
L’ACTIVITÉ DE NOS AVIONS
AMSTERDAM. — On mande de Belgi-
que au « Telegraph » que dimanche huit
aviateurs alliés faisant une reconaissance
au-dessus de !a Belgique, ont lancé avec
succès des bombes sur les dépôts alle-
mands près tie îa frontière française.
Un aviateur a volé durant une heure
au-dessus des landes et a été violemment
bombardé. M a pu se retirer sain et sauf.
UN DÉRAILLEMENT
GEN E Vie. — On mande de Pcsen que
hier, à trois heures quarante, un train
de militaires en congé venant de Berlin
a déraill é en passant à la station de
Benischen. On compta 13 hommes tués et
4/ blessés.
LA MALADIF. DE GUILLAUME
ROME. — La « Tribuna » confirme que
le kaiser atteint d’une maladie grave, su-
«ira prochainement, à Berlin, une opéra-
tion de la gorge, qui l’obligera à garder
le lit pendant un mois.
ARRESTATION DE SOCIALISTES
ZURICH. — 3:Î annonce de Carüsrube
l'arrestation de nombreux socialistes ac- j
cusés d’avoir propagé lo Maniteste de ;
l’Union internationale des femmes socia-
liste?, envoyé de Berne 1.
LE3 PERTES ALLEMANDES
Af/iS i (iiîD&îvI. — Juqu’au 22 novembre
dernier, les partes allemandes s’élèvent à
3.709.C99 hommes. Le fait que le nombre-
des tués, des blessés et manquants atteint
ce chiffre ressert des listes officielles des
pertes ailcmandes jusqu’à y compris la
liste n° 800.
Cas letos comptent 10.305 pages. La der-
nière maintiens: lo chiffre des pertes quo-
tiificnnos à près de p.OOu. Les listes mon-
trent que des compagnies entières d'in—
fanîorio aUs-na.ndscontinuent à ôtre
anéanties en bîoe. Do lourdes pertes chez
les sous-ot'fiuio-i' restent îa caractéristique
cl': presque tsuiea las ilotes. Les pertes
subies par les Matait;ans de la landwehr
et du lundsiurm,, composés d’hommes
tFâgo moyen, cou*: le trait caractéristique
de Unîtes les listes prussiennes, bavaroi-
ses, v/urtembrrgoiscs eî saxonnes.
HINDENBURG «
NE PEUT PAS AVANCER
PETROGRAD. — Le « Reich a croît sa-
voir que le maréchal Slindenburg a refusé
d’entreprendro toute action plus vigou-
reuse contre Dvinsk avec les renforts in-
euffisar.is qu’il a reçus. Il a définitive-
ment donné l’ordre de so borner à des j
opérations iocalss. j
PETROGRAD. — La « Gazette de la
Bourse » constate le rigoureux hiver de
cette année, qui rappelle celui de 1812
avec toutes ses- conjectures militaires ;
outre les gelées terribles, il faut relever
le fait analogue que les Allemands, arrê-
tés par la Dvina, parlent de paix, tout
comme Napoléon quand il s’arrêta sur
ce même fleuve.
UNE PATROUILLE AUTRICHIENNE
ENGLOUTIE
GENEVE. — On mande d’Innsbruck
qu’une patrouille autrichienne, qui opé-
rait sur le Tonale, a été engiloutie par une
avalanche. Un seul homme a pu être re-
tiré vivant. Tous les autres ont péri.
A SALONIQUE
L’Attitude de la Grèce..
LONDRES. — L’ « Evening Standard » f ,
reçoit d'Athènes, de source autorisée, les $ '
renseignements suivants sur l’attitude l
qu’adopteraient les autorités militaires j
grecques en ce qui concerne l’incursion i
bulgare-allemande en Macédoine
Les commandants grecs recevront l’or- 1
dre do ne faire aucune opposition à,
l’avance bulgare contre les forces alliées 1
en tant que cette avance constituera une ;
attaque de front ; triais les armées grec-
ques ne devront pa3 permettre l’invasion 1
bulgare sur d'autres peints de la frontlè- 3
re, invasion qui constituerait une attaque 1
do flanc. ,
Dette décision cause du désappointe- <
ment parmi les autorités mîfiitaires bul- |
gares, qui préféreraient passer de flanc i
sur le territoire grec.
« La Grèce, dit le correspondant de la 1
« Gazette de Franjort », serait décidée à
adopter vi3-à-yîs des Austro-Allemands <
une attitude similaire à celle qu’elle a ,
prise à l’égard des alliés et elle autorise-
rait les Austro-Allemands à venir en Gré-
ce. Les pourparlers actuels auraient seu-
lement pour objet d’étudier les moyens 1
d’épargner le mieux les intérêts des i
Grecs. <
La Presse Grecque, j
ATHENES. — Les journaux du gourer* 1
nement essaient maintenant de préparer
l’opinion publique à l’invasion bulgare, ’
ot un artiolo de P « Embros » dit : « Après 1
tout ,quei mai y aurait-il à ce que, les Bul* I
gares entrent en Grèce, puisqu'ils seront <
bien gardés et forcés par les Allemands ]
de se conduire honnêtement, et puisqu’il <
y aura toujours une formidable armée \
grecque sur leurs flancs ?»
Par contre, Ha presse vcnizelisto impri-
me des commentaires attristés ; ses jour- (
naux paraissent encadrés de deuil et par- (
lent de la « dégradation » du pays. J
DOCUMENTS DIPLOMATIQUES j
SERBES (
VOLÉS PAR L’ALLEMAGNE 1
ZURICH. — D’après une dépêche de So- ,
fia à l’agènoe Wolff, dans le palais du ,
prince héritier de Serbie, à Nisoîi, on 1
aurait trouvé d’importants documents c
diplomatiques, ainsi qu’un voliumineux 6
paquet de lettres échangées entre le prin- f
ce et des souverains étrangers. Il y aurait j
aussi un important autographe du tsar c
Nicolas, au sujet des relations serbo-bul-
gares et des négociations de la Bulgarie r
aveo les puissances de S’Entente. ;
Les lettres ainsi trouvées seraient au c
nombre de 500, et l’Agence Wolff affirme
que ces documente jetteront sans doute 1
beaucoup de lumière sur la politique de c
la Serbie avant que la guerre mondiale j
éoiatàt, ainsi que sur les négociations qui r
ont provoqué la guerre serbo-bulgare de
1815.
On doit donc s’attendre dans quelques i
jours à une série d’articles de la « Ga-
zette de l'Allemagne du Nord » dans le s
genre de ceux publiés iü y a quelque r
temps sur les prétendues révélations sur G
la üf JÎ, lin j
DERRIÈRE [HEURE
(Service spécial de L’IHDÈPENDANT).
Mercredi, 4 heures,
La conscription en Angleterre,
LONDRES. — Le « Times » dit que IftCabiitet a tenu hier une réunion décisive.
La majorité des ministres aurait adopté le prinelpe de l'application de fa cons-
cription.
Le premier ministre fera vraisemblablement mardi prochain à la Chambre dee
communes des déeflaratione à ce sujet.
Cette décision fut vivement combattue par une minorité Importante, et le
oabfnet se trouve divisé en deux partis k peu près égaux.
Toutefois tee « Dali/ News » disent que dans les milieux influents on espère
qu’une crise ministérielle pourra être évitée.
Grèce et Bulgarie.
ZURICH. — Selon un organe du gouvernement bulgare, la Grèce a informé (a
Bulgarie qu’elle ne «'opposerait pas à l’Invasion de son territoire, par les Bulga-
res, si l’opération était dictée par un intérêt militaire.
En Grèce.
BERNE. — La « Gazette de Voes » dit que la Grèce ne sait pas encore si la
guerre continuera sur son territoire et quelle sera l’armée qui franchira sa fron-
tière.
Les Bulgares.
ATHENES. — Les Bulgares se concentrent à Monastlr vraisemblablement
contre une attaque éventuelle des Serbo-Italiens.
Sur le front des Balkans.
ZURICH. — Les milieux militaires s’attendent à une prochaine bataille sur
les hauteurs de Kilkitsch et la voie ferrée de Doiran à Salonique.
De fort contingents franco-anglais sont concentrés dans cette région.
L’occupation de l’Albanie.
ATHENES. — La Grèce aurait demandé à la Bulgarie i’évaouation du terri-
toire albanais occupé par oette dernière.
La Réforme judiciaire.
Certes il est très important et très r
nécessaire d’améliorer l’organisation
judiciaire, de simplifier les rouages de
la justice, de donner aux magistrats
une situation digne de leur haute et
délicate fonction, mais qui donc peut
sérieusement penser que le temps de
guerre est favorable à l'examen appro-
fondi, impartial et serein d’une ques-
tion de si grande importance ? !
On a appris avec 'quelque surprise
que M. Viviani avait déposé un projet
de loi qüi modifie profondément l’orga-
nisation judiciaire.
Le projet, comme l’explique une
note officieuse, introduit dans- notre lé-
gislation le principe — acceptable
d’ailleurs en beaucoup de cas — du
juge unique, tout en tempérant l’appli- j
cation dans la pratique. j
Le juge, dit la note du ministère de ]
la justice, assume seul et dans tous ;
les cas la responsabilité de la sen- j
tence ; mais dans les cas graves ou j
douteux, il peut recueillir l’avis du juge j
rapporteur appelé sur sa demande à l
siéger à ses côtés aveo voix consulta-
tive. j
D’autre part, le jùge unique ne ]
demeure pas isolé au siège de la cir- 4
conscription ; les trois cent cinquante-
îeuf tribunaux d’arrondissement sont
tous maintenus, mais groupés autour ;
les plus importants d’entre eux qui ]
ieviennent les chefs-lieux de cent j
/ingt-huit circonscriptions judiciaires. |
C’est un juge de la circonscription f
lui, délégué dan-s chaque arrondisse- ■
nen-t, y rend la justice, aux cours \
l’assises périodiques, assisté d’ailleurs •
m cas de besoin, ou suppléé par des >
nagistrats résidant sur place, dont, le j
uge d’instruction qui est maintenu \
lans ses fonctions.' i.
Un représentant du.ministère public \
?$t également conservé dans enaque i
irrondissement. j
En appel, les arrêts seront désormais !
’e.ndus par trois conseillers au lieu de j
;inq aujourd’hui, en vertu de la règle : '<
uge unique en premier ressort, juges -
nultiples en appel.
En matière correctionnelle, le projet
iccorde au juge, mais seulement dans
es cas les plus graves, l’assistance
sinon du jury sous sa forme tradition-
îelle, du moins de plusieurs citoyens
lésignés par le sort sur les listes du
ury et qui sont appelés à délibéçpr
avec le président sur l’application de
la peine. Seule, la petite répression en
correctionnelle est assurée par un ma-
gistrat unique.
Aucune modification n’est apportée
à l’organisation de la Cour de cassa-
tion.
Tout en s’orientant vers des écono-
mies assez sensibles par une réduction
importante du personnel judiciaire, le
projet s’inspire, avant tout, du désir
d’assurer entre les magistrats une
meilleure répartition dp labeur com-
mun. Il tient un juste compte du sur-
croît dè- travail et de responsabilités
qui leur sera dévolu en améliorant
notablement leur situation morale et
matérielle.
C’est ainsi que les magistrats déta-
chés dans chaque tribunal pour y as-
surer comme juge unique lé cours de
la justice recevront des émoluments
en rapport avec l'importance de leurs
nouvelles fonctions- j
Toute l’échelle dos traitements de la !
magistrature, à l’exception des postes !
actuellement les mieux rémunérés, est j
aussi relevée.
De plus, il est institué au profit des
magistrats une clctsse personnelle à
laquelle ils accéderont de plein droit,
sous la seule réserve de réunir les con-
ditions requises d’ancienneté de ser-
vice dans leurs fonctions.
Il n’est pas porté atteinte au principe
de l’inamovibilité, mais des disposi-
tions transitoires sont prévues, de ma-
nière à ménager les situations acqui-
ses et à faciliter l’application de la loi ;
nouvelle. j
Telles sont les. intentions de M. le
garde des sceaux. Son projet peut
servir de base à des discussions très
sérieuses, très intéressantes et d’rtme ,
portée considérable. Beaucoup de j
choses sont, à, approuver dans le
système présenté inopinément par M. i
Viviani, a’aptres sont sujettes à d’im- \
portantes réserves. (
Il serait très présomptueux de
donner d’otres et déjà un avis définitif
sur une question pareille. Ce serait
aussi bien inopportun, et M. le garde
des sceaux, dont on admire certaines
prestigieuses qualités de parole, per-1
mettra bien qu’on lui dise que l’im-
mense majorité des Français estiment
qu’à l’heure présente tous les efforts .
du gouvernement et des pouvoirs ;
publics doivent s’employer à l’oeuvre
de la défense nationale. Quand les
Allemands seront hors de France,
nous discuterons avec liberté d’esprit
les remaniements des circonscriptions
judiciaires et les attributions des juges.
A l’heure présente, nous nous re-
fusons à croire que le Conseil des Mi-
nistres ait eu vraiment le loisir d’étu-
dier le projet et d’en délibérer avec le
calme, l’impassibilité et le sérieux con-
venables.
Octave AUBERT.
i iNimMMMNsnMwnam»
A la Chambre.
Séance du 28 décembre,
Après avoir adopté sans débat
divers projets et propositions de loi, la
Chambre entend M. Raoul Péret, rap-
porteur général du budget, sur la
question des trois douzièmes provisoi-
res de 1916;
La commission du budget propose
un texte transactionnel en ce qui con-
cerne l’application de L’impôi sur le
revenu, au sujet du laquelle le Sénat
,et la, Chambre sont en désaccord.
M. Raoul Péret déclare que l’on doit
pouvoir atteindre, dès maintenant, les
revenus, sauf les ménagements à
garder vis-à-vis de certains contri-
buables, et il demanda, à la Chambre
d’adopter la nouvelle rédaction de la
Commission.
M. Paul Beauregard eombat les con-
clusions du rapporteur et il estime
que l’on a tort* pendant a guerre; de
se lancer dans ce qu’il appelle une
aventure.,, , . ;
M. Klotz, au contraire défend le rap-
port de la Commission., Il afflime fth®
le projet de loi dont il s’agit donnera
au pays des ressources supplémen-
taires, sans préjudicier aux moyens et
aux petits contribuables. « Il faut, dès
maintenant, conclut-il, donner à ceux
qui reviendront des tranchées, la jus-
tice fiscale, que le projet actuel réa-
lise. »
M. Ribot déclare ensuite que l’impôt
sur le revenu est le plus équitable et
qu’il sera appliqué en toute loyauté.
. Lo texte transactionnel relatif à
l’application de l’impôt sur lo revenu
à dater du 1er janvier 1916 est alors
adopté par 412 voix contre 100 et
l’ensemble du projet des douzièmes
est voté à l’unanimité.
La Chambre reprend ensuite la dis-
cussion du projet sur la vente et la ré-
partition des charbons.
M. Siegfried critique la création
d’un Office national. «La concurrence,
dit-il, est le seul moyen de faire dimi-
nuer les prix. Ce sont les surestaries
qui augmentent considérablement le
prix du charbon, et ce sont elles qu’il
faut supprimer ou diminuer. Il con-
vient ayant tout d’améliorer les trans-
ports. » L’orateur conclut en’deman-
dant le renvoi du projet à la Commis-
sion.
M. Peytral est d’avis qu’il faut re-
courir à l’exploitation rationnelle de la
houille blanche. M. l’amiral Bienaimé
et M. Louis Dubois critiquent à leur
tour le projet. Après des explications
du président de la commission des
mines qui en défend les conclusions, j
la Chambre vote le passage à la dis- :
cuasion des articles et s’ajourne au
lendemain.
SÉNAT
| Le Sénat discute l’appel de la classe
1917. M. le Général Galtiéni, Ministre
de la Guerre, montre à la tribune, i
« La classe 1917, dit-il, doit être prête 1
au mois de mai. Nous la demandons j
pour le 5 janvier. Nous devons réaliser j
toutes nos ressources dans la mesure ;
du possible. La nation accompagne de ■
ses voeux cette jeune classe, que nous !
n’appelons que par mesure de prévo-
yance. »
En termes précis et énergiques, le
Ministre de la Guerre résume l’oeuvre
qu’il s’est efforcé d’entreprendre et
qu’il cherche à mener à-bien.
Le Sénat ordonne l’affichage de son
discoure et adopte le projet relatif à
l’appel de la-classe 1917.
M. Ribot dépose ensuite le projet j
de loi relatif, aux trois premiers dou-}
zièmes provisoires. i
M. Lebert demande ensuite que l’on [
remédie à la criée des ti^nspprts qui
immobilise les industries. Le colonel
Gassouin commissaire du gouverne-
ment répond que l’on prend toutes
mesures à cet effet.
Le Sénat vote à ce sujet un projet
de résolution de M. Trouillot, qui est
renvoyé à la Commission,
Prochaine séance,. jeudi 29 décem-
bre.
DU COTE RUSSE
Le Communiqué.
Pôtnograd — Dans la direction d» lit-
toral, vers la région de Schmarden, une
attaque a été organisée par un détache-
ment de partisans. Vers quatre heures
du matin, le détachement s’est approché
sans être remarqué d’un poste allemand
se trouvant dans des huttes, derrière la
tranchée en fer à cheval. Il a coupé en
plusieurs endroits les fils de fér barbelés
et s’est jeté vigoureusement vers tes
t huttes, lançant dans les fenêtres des gre-
nades à main. Les Allemands qui réussi-
rent à sortir ont été tués à la baïonnette,
et après un court corps-à-corps, éout le
poste fut anéanti ; six soldats ont été
faits prisonniers. Une petite partie réus-
sit à fuir dan9 différentes directions.
Malgré un feu violent, les partisans se
sont retirés heureusement Nos pertes
sont insignifiante®.
- Dans la région do la gare de Tcbarto-
riski, près du cimetière du village nou-
veau, de Podtchererovitchy, nous ayons
anéanti également un poste allemand,
faisant seize prisonniers.
Dans la Mer Noire, nos torpilleurs ont
anéanti, près des rivages bulgares, deux
voiliers et bombardé les postes côtiers.
Des attaques des sous-marins ennemis
. contre le torpilleur « Gromky » ont été
repoussées par le feu de l’artillerie.
En Bukovlne.
Paris. — Le « Petit Parisien »> apprend
de bonne source que le feld-maréchal
Mackensen dirige actuellement les pré-
paratifs militaires austro-afiemahd» ep
Buk ovine.
Les Munitions.
Pétrograd. — La Russie travaHM fié»
vreusement pour la guerre. Les usines
fermées ont été rouvertes. Des usines
nouvelles ont été créées, des techniciens
sont venus de France.
La production d’obus a plus que dou-
blé depuis le mois d’août, et le chifhrs
atteint aujourd’hui sera quadruplé en-
core quand toutes les machines comman-
dées fonctionneront.
Cet immense pays, dont les ressources
matérielles sont inépuisables, pourra dé-
biter sans bompter des obus sur son
front.
L’artillerie russe tire plus que l’artille-
rie allemande. La supériorité sera, écra-
sante dans pou de temps. La productibn
et T importation en fusils aqgipéntept
chaque jour de façon satisfaisante- Il est
certain que la Russie pourra armer seé
nombreuses réserves.
Aussi, quels que soient les souda dô
Lheura présente dans les Balkans, ■ on
I peut être assuré que la balance des fèr-
5 ces s’établira irrésistiblement en favepr
j des alliés sur les deux grands théâtres' u»
; Russie et de France.
SJUR NOTRE FRONT AuX
Dans la région de Lombaertzydé.
. .
Paris. — Dans la région de Lombaert-
zyde, le mois de décembre a été plu»
animé ; il y a eu quelques combats de
mines et de genades à mains, et le 8 dtë-
; cernbre, au sud de Lombaertzyde et près
j de Nieuport, par surprise, les Allemands
> purent, la nuit, enlever un petit poste*
Dès le lendemain le petit poste était re*
pris et réoeçupé par nos poilus, qui infli-
gèrent aux Boches' une jolie frottée.
Les jours suivants, la lutte d’artillerie
s’est continuée, mêlée de tirs des marmi-
tes par les lance-bombes.
Le 24 décembre, nos savants artilleurs
dispersèrent par leurs feux des contin-
gents d’infanterie allemands qui se ras-
semb.lotent dans les tranchées ôt boyaux
en avant dé Nieuport. Et députe trois
jours les Boches ne se sont plus montrés
. aané ce célèbre secteur.
] EN BELGI ODE
Le Hâvre. — 1 On signale des mouve-
ments militaires importants sa poursui-
vant en Belgique, près d’Ecaussines et
d’Audenarde. De fortes unités de mitrail-
leurs continuent à se concentrer oan«
celte dernière localité. Les Boches ont
aocumulô d® grosses quantités de muni-
tions notamment à l’école communale ef
dans une grande usine tout A proximité
de la gare.
A Alost, à Enghien, à Ath et & Secaetta
Boni cantonnées de nombreuses troupes
de cavalerie prussienne.
En diverses localités formant presque
une li^ne droite de Gand à Landeu, il y
a 70 bataillons d’infSiïterie. Toutes COJ
troupes sont cantonnées et ne logent pas
chez i’habitant.
A Hall, les Allemands ont établi vingt»
cibq lignes de garage supplémentaires.
La semaine dernière, dix-sept de ces li-
gnes étaient occupées par des wagons
chargés d’artillerie. Trois compagnies
d’infanterie sont chargées de la gords dis
ces lignes et de ces wagons.
A Bruges, tout est calme. Les reîtres
qui reviennent de Middelkerke, de Leke
et de Larren se plaignent de devoir mar-
cher durant des heures dans là boue
pour atteindre les premières lignes; ïjs
ne croient pas à unç offensive boche sur
l’Yser, mais plutôt d’Yprea, vers Anhea-
tières et la Bassée, car sur le front belge
subsiste un grand obstacle : ï’inonda-
tion. Du côté de GhisteHes, de Vlacteteo,
d’Eesen, de Zarren et d’Eernegheoe, imi-
tes les prairies basses sont sous une nap-
pe d'eau qui s'épaissit d’heure eh heure.
LA GUERRE DANS LES
A ELRassan.
Genève. — Les Bulgares ont occupé El-
Bossan, qui au coeur de l’Albanie centra-
te, à peu prè^ à égale distatfcê du lao
lg=r- — — '■»■-»■ ■■ — . ■i- 11»
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Tout ce qui concerne les Abonnements et les Annonces doit être adressé à PAO à M. George* HAURET, Administrateur* Comptable.
A PARIS, aux diverses Agences pour les Annonces.
LES MANUSCRITS NON INStRtS NE SONT PAS RENDUS
ANNONCES i
Annonces judiciaires SO c. Ig ligne..
Annonces ordinaires..» 30 — '
Réclames.. 50 •
Chronique locale ou Faits divers f franc.
Les Annonces de durée se traitent à forfait
loiiîelles Officielles.
Mercredi (Matin).
En Belgique, notre artillerie a fait sauter un dépôt de munitions en face de
Sfeenstraete.
En Artois, nous avons bombardé efficacement la gare de Lens et le 9ecteur
d’Angres.
Dans la région de Reims, un tir de nos batteries dirigé sur les ouvrages enne-
mis, dans un bois à l’ouest do Prunay, a provoqué une grand incendie.
En Lorraine, notre artillerie a canonné avec succès les ouvrages adverses de
la région de Docnèvre et de Brémenil.
Dans les Vosges, lutte d’artillerie Intense entre la Plaine et le Bonhomme.
A l’Harîmannswillerkopf, nous noue sommes emparés de quelques tranchées
que l’er.ncmi tenait encore entre les deux sommets du Rehfelsen et du Hirzstein.
Une centaine de prisonniers dont un officier sont restés entre nos mains.
Mercredi (Soir).
Nuit calme, sauf dans le secteur de Chaulnes, où l’on signale un combat à
coups de grenades et en Champagne, où nous avons bombardé les organisations
ennemies à rou23t de >la Ferme Navarin.
wo K*? sur: • -• • ■*cnif r— ■IBJ—ygMaca—'JWUMBR—w—P
NO ïîv2LLESdela GUERRE
■ ê
L’EXPÉDSTiON CONTRE L’EGYPTE |
ROME. — On mande de Bucarest au
« Mcssaggero » que le maréchal Macken-
son scrast en Bukovine, où il ferait de
grands préparatifs pour l’expédition con*
tr'o l’Egypte.
Un train compcsé de 25 wagons a em-
moné par la Signe Be’grade-Sofia-Con3-
tant’nople deux mortiers de 420 destinés
aux opérations d’Egypte.
Los préparatifs^ de l’expédition sont ac-
tivement poussés. |
SUR L KARÏMANNSWILLERKÛPF
GENEVE. — Vendredi, du matin au
stiir, le vicient combat d’artillerie a con-
tinué autour du « Vieil Armand ». A mi-
nuit, les belligérants ont salué l’arrivée
de Noël par troï3 coups de canon qui se
sent mêlés aux sonneries des cloches,
ainsi que par de nombreuses fusée-3. Dè3
le petit jour, les gros calibres ont recom-
mencé ds tenner jusque vers midi.
Dimanche, ,J ausi d’artillerie s’est dé-
chaîné le matin oi raprès-midî.
Sur le reste du fi ent du Sunssgau règne
une tranquillité relative.
L’ACTIVITÉ DE NOS AVIONS
AMSTERDAM. — On mande de Belgi-
que au « Telegraph » que dimanche huit
aviateurs alliés faisant une reconaissance
au-dessus de !a Belgique, ont lancé avec
succès des bombes sur les dépôts alle-
mands près tie îa frontière française.
Un aviateur a volé durant une heure
au-dessus des landes et a été violemment
bombardé. M a pu se retirer sain et sauf.
UN DÉRAILLEMENT
GEN E Vie. — On mande de Pcsen que
hier, à trois heures quarante, un train
de militaires en congé venant de Berlin
a déraill é en passant à la station de
Benischen. On compta 13 hommes tués et
4/ blessés.
LA MALADIF. DE GUILLAUME
ROME. — La « Tribuna » confirme que
le kaiser atteint d’une maladie grave, su-
«ira prochainement, à Berlin, une opéra-
tion de la gorge, qui l’obligera à garder
le lit pendant un mois.
ARRESTATION DE SOCIALISTES
ZURICH. — 3:Î annonce de Carüsrube
l'arrestation de nombreux socialistes ac- j
cusés d’avoir propagé lo Maniteste de ;
l’Union internationale des femmes socia-
liste?, envoyé de Berne 1.
LE3 PERTES ALLEMANDES
Af/iS i (iiîD&îvI. — Juqu’au 22 novembre
dernier, les partes allemandes s’élèvent à
3.709.C99 hommes. Le fait que le nombre-
des tués, des blessés et manquants atteint
ce chiffre ressert des listes officielles des
pertes ailcmandes jusqu’à y compris la
liste n° 800.
Cas letos comptent 10.305 pages. La der-
nière maintiens: lo chiffre des pertes quo-
tiificnnos à près de p.OOu. Les listes mon-
trent que des compagnies entières d'in—
fanîorio aUs-na.ndscontinuent à ôtre
anéanties en bîoe. Do lourdes pertes chez
les sous-ot'fiuio-i' restent îa caractéristique
cl': presque tsuiea las ilotes. Les pertes
subies par les Matait;ans de la landwehr
et du lundsiurm,, composés d’hommes
tFâgo moyen, cou*: le trait caractéristique
de Unîtes les listes prussiennes, bavaroi-
ses, v/urtembrrgoiscs eî saxonnes.
HINDENBURG «
NE PEUT PAS AVANCER
PETROGRAD. — Le « Reich a croît sa-
voir que le maréchal Slindenburg a refusé
d’entreprendro toute action plus vigou-
reuse contre Dvinsk avec les renforts in-
euffisar.is qu’il a reçus. Il a définitive-
ment donné l’ordre de so borner à des j
opérations iocalss. j
PETROGRAD. — La « Gazette de la
Bourse » constate le rigoureux hiver de
cette année, qui rappelle celui de 1812
avec toutes ses- conjectures militaires ;
outre les gelées terribles, il faut relever
le fait analogue que les Allemands, arrê-
tés par la Dvina, parlent de paix, tout
comme Napoléon quand il s’arrêta sur
ce même fleuve.
UNE PATROUILLE AUTRICHIENNE
ENGLOUTIE
GENEVE. — On mande d’Innsbruck
qu’une patrouille autrichienne, qui opé-
rait sur le Tonale, a été engiloutie par une
avalanche. Un seul homme a pu être re-
tiré vivant. Tous les autres ont péri.
A SALONIQUE
L’Attitude de la Grèce..
LONDRES. — L’ « Evening Standard » f ,
reçoit d'Athènes, de source autorisée, les $ '
renseignements suivants sur l’attitude l
qu’adopteraient les autorités militaires j
grecques en ce qui concerne l’incursion i
bulgare-allemande en Macédoine
Les commandants grecs recevront l’or- 1
dre do ne faire aucune opposition à,
l’avance bulgare contre les forces alliées 1
en tant que cette avance constituera une ;
attaque de front ; triais les armées grec-
ques ne devront pa3 permettre l’invasion 1
bulgare sur d'autres peints de la frontlè- 3
re, invasion qui constituerait une attaque 1
do flanc. ,
Dette décision cause du désappointe- <
ment parmi les autorités mîfiitaires bul- |
gares, qui préféreraient passer de flanc i
sur le territoire grec.
« La Grèce, dit le correspondant de la 1
« Gazette de Franjort », serait décidée à
adopter vi3-à-yîs des Austro-Allemands <
une attitude similaire à celle qu’elle a ,
prise à l’égard des alliés et elle autorise-
rait les Austro-Allemands à venir en Gré-
ce. Les pourparlers actuels auraient seu-
lement pour objet d’étudier les moyens 1
d’épargner le mieux les intérêts des i
Grecs. <
La Presse Grecque, j
ATHENES. — Les journaux du gourer* 1
nement essaient maintenant de préparer
l’opinion publique à l’invasion bulgare, ’
ot un artiolo de P « Embros » dit : « Après 1
tout ,quei mai y aurait-il à ce que, les Bul* I
gares entrent en Grèce, puisqu'ils seront <
bien gardés et forcés par les Allemands ]
de se conduire honnêtement, et puisqu’il <
y aura toujours une formidable armée \
grecque sur leurs flancs ?»
Par contre, Ha presse vcnizelisto impri-
me des commentaires attristés ; ses jour- (
naux paraissent encadrés de deuil et par- (
lent de la « dégradation » du pays. J
DOCUMENTS DIPLOMATIQUES j
SERBES (
VOLÉS PAR L’ALLEMAGNE 1
ZURICH. — D’après une dépêche de So- ,
fia à l’agènoe Wolff, dans le palais du ,
prince héritier de Serbie, à Nisoîi, on 1
aurait trouvé d’importants documents c
diplomatiques, ainsi qu’un voliumineux 6
paquet de lettres échangées entre le prin- f
ce et des souverains étrangers. Il y aurait j
aussi un important autographe du tsar c
Nicolas, au sujet des relations serbo-bul-
gares et des négociations de la Bulgarie r
aveo les puissances de S’Entente. ;
Les lettres ainsi trouvées seraient au c
nombre de 500, et l’Agence Wolff affirme
que ces documente jetteront sans doute 1
beaucoup de lumière sur la politique de c
la Serbie avant que la guerre mondiale j
éoiatàt, ainsi que sur les négociations qui r
ont provoqué la guerre serbo-bulgare de
1815.
On doit donc s’attendre dans quelques i
jours à une série d’articles de la « Ga-
zette de l'Allemagne du Nord » dans le s
genre de ceux publiés iü y a quelque r
temps sur les prétendues révélations sur G
la üf JÎ, lin j
DERRIÈRE [HEURE
(Service spécial de L’IHDÈPENDANT).
Mercredi, 4 heures,
La conscription en Angleterre,
LONDRES. — Le « Times » dit que IftCabiitet a tenu hier une réunion décisive.
La majorité des ministres aurait adopté le prinelpe de l'application de fa cons-
cription.
Le premier ministre fera vraisemblablement mardi prochain à la Chambre dee
communes des déeflaratione à ce sujet.
Cette décision fut vivement combattue par une minorité Importante, et le
oabfnet se trouve divisé en deux partis k peu près égaux.
Toutefois tee « Dali/ News » disent que dans les milieux influents on espère
qu’une crise ministérielle pourra être évitée.
Grèce et Bulgarie.
ZURICH. — Selon un organe du gouvernement bulgare, la Grèce a informé (a
Bulgarie qu’elle ne «'opposerait pas à l’Invasion de son territoire, par les Bulga-
res, si l’opération était dictée par un intérêt militaire.
En Grèce.
BERNE. — La « Gazette de Voes » dit que la Grèce ne sait pas encore si la
guerre continuera sur son territoire et quelle sera l’armée qui franchira sa fron-
tière.
Les Bulgares.
ATHENES. — Les Bulgares se concentrent à Monastlr vraisemblablement
contre une attaque éventuelle des Serbo-Italiens.
Sur le front des Balkans.
ZURICH. — Les milieux militaires s’attendent à une prochaine bataille sur
les hauteurs de Kilkitsch et la voie ferrée de Doiran à Salonique.
De fort contingents franco-anglais sont concentrés dans cette région.
L’occupation de l’Albanie.
ATHENES. — La Grèce aurait demandé à la Bulgarie i’évaouation du terri-
toire albanais occupé par oette dernière.
La Réforme judiciaire.
Certes il est très important et très r
nécessaire d’améliorer l’organisation
judiciaire, de simplifier les rouages de
la justice, de donner aux magistrats
une situation digne de leur haute et
délicate fonction, mais qui donc peut
sérieusement penser que le temps de
guerre est favorable à l'examen appro-
fondi, impartial et serein d’une ques-
tion de si grande importance ? !
On a appris avec 'quelque surprise
que M. Viviani avait déposé un projet
de loi qüi modifie profondément l’orga-
nisation judiciaire.
Le projet, comme l’explique une
note officieuse, introduit dans- notre lé-
gislation le principe — acceptable
d’ailleurs en beaucoup de cas — du
juge unique, tout en tempérant l’appli- j
cation dans la pratique. j
Le juge, dit la note du ministère de ]
la justice, assume seul et dans tous ;
les cas la responsabilité de la sen- j
tence ; mais dans les cas graves ou j
douteux, il peut recueillir l’avis du juge j
rapporteur appelé sur sa demande à l
siéger à ses côtés aveo voix consulta-
tive. j
D’autre part, le jùge unique ne ]
demeure pas isolé au siège de la cir- 4
conscription ; les trois cent cinquante-
îeuf tribunaux d’arrondissement sont
tous maintenus, mais groupés autour ;
les plus importants d’entre eux qui ]
ieviennent les chefs-lieux de cent j
/ingt-huit circonscriptions judiciaires. |
C’est un juge de la circonscription f
lui, délégué dan-s chaque arrondisse- ■
nen-t, y rend la justice, aux cours \
l’assises périodiques, assisté d’ailleurs •
m cas de besoin, ou suppléé par des >
nagistrats résidant sur place, dont, le j
uge d’instruction qui est maintenu \
lans ses fonctions.' i.
Un représentant du.ministère public \
?$t également conservé dans enaque i
irrondissement. j
En appel, les arrêts seront désormais !
’e.ndus par trois conseillers au lieu de j
;inq aujourd’hui, en vertu de la règle : '<
uge unique en premier ressort, juges -
nultiples en appel.
En matière correctionnelle, le projet
iccorde au juge, mais seulement dans
es cas les plus graves, l’assistance
sinon du jury sous sa forme tradition-
îelle, du moins de plusieurs citoyens
lésignés par le sort sur les listes du
ury et qui sont appelés à délibéçpr
avec le président sur l’application de
la peine. Seule, la petite répression en
correctionnelle est assurée par un ma-
gistrat unique.
Aucune modification n’est apportée
à l’organisation de la Cour de cassa-
tion.
Tout en s’orientant vers des écono-
mies assez sensibles par une réduction
importante du personnel judiciaire, le
projet s’inspire, avant tout, du désir
d’assurer entre les magistrats une
meilleure répartition dp labeur com-
mun. Il tient un juste compte du sur-
croît dè- travail et de responsabilités
qui leur sera dévolu en améliorant
notablement leur situation morale et
matérielle.
C’est ainsi que les magistrats déta-
chés dans chaque tribunal pour y as-
surer comme juge unique lé cours de
la justice recevront des émoluments
en rapport avec l'importance de leurs
nouvelles fonctions- j
Toute l’échelle dos traitements de la !
magistrature, à l’exception des postes !
actuellement les mieux rémunérés, est j
aussi relevée.
De plus, il est institué au profit des
magistrats une clctsse personnelle à
laquelle ils accéderont de plein droit,
sous la seule réserve de réunir les con-
ditions requises d’ancienneté de ser-
vice dans leurs fonctions.
Il n’est pas porté atteinte au principe
de l’inamovibilité, mais des disposi-
tions transitoires sont prévues, de ma-
nière à ménager les situations acqui-
ses et à faciliter l’application de la loi ;
nouvelle. j
Telles sont les. intentions de M. le
garde des sceaux. Son projet peut
servir de base à des discussions très
sérieuses, très intéressantes et d’rtme ,
portée considérable. Beaucoup de j
choses sont, à, approuver dans le
système présenté inopinément par M. i
Viviani, a’aptres sont sujettes à d’im- \
portantes réserves. (
Il serait très présomptueux de
donner d’otres et déjà un avis définitif
sur une question pareille. Ce serait
aussi bien inopportun, et M. le garde
des sceaux, dont on admire certaines
prestigieuses qualités de parole, per-1
mettra bien qu’on lui dise que l’im-
mense majorité des Français estiment
qu’à l’heure présente tous les efforts .
du gouvernement et des pouvoirs ;
publics doivent s’employer à l’oeuvre
de la défense nationale. Quand les
Allemands seront hors de France,
nous discuterons avec liberté d’esprit
les remaniements des circonscriptions
judiciaires et les attributions des juges.
A l’heure présente, nous nous re-
fusons à croire que le Conseil des Mi-
nistres ait eu vraiment le loisir d’étu-
dier le projet et d’en délibérer avec le
calme, l’impassibilité et le sérieux con-
venables.
Octave AUBERT.
i iNimMMMNsnMwnam»
A la Chambre.
Séance du 28 décembre,
Après avoir adopté sans débat
divers projets et propositions de loi, la
Chambre entend M. Raoul Péret, rap-
porteur général du budget, sur la
question des trois douzièmes provisoi-
res de 1916;
La commission du budget propose
un texte transactionnel en ce qui con-
cerne l’application de L’impôi sur le
revenu, au sujet du laquelle le Sénat
,et la, Chambre sont en désaccord.
M. Raoul Péret déclare que l’on doit
pouvoir atteindre, dès maintenant, les
revenus, sauf les ménagements à
garder vis-à-vis de certains contri-
buables, et il demanda, à la Chambre
d’adopter la nouvelle rédaction de la
Commission.
M. Paul Beauregard eombat les con-
clusions du rapporteur et il estime
que l’on a tort* pendant a guerre; de
se lancer dans ce qu’il appelle une
aventure.,, , . ;
M. Klotz, au contraire défend le rap-
port de la Commission., Il afflime fth®
le projet de loi dont il s’agit donnera
au pays des ressources supplémen-
taires, sans préjudicier aux moyens et
aux petits contribuables. « Il faut, dès
maintenant, conclut-il, donner à ceux
qui reviendront des tranchées, la jus-
tice fiscale, que le projet actuel réa-
lise. »
M. Ribot déclare ensuite que l’impôt
sur le revenu est le plus équitable et
qu’il sera appliqué en toute loyauté.
. Lo texte transactionnel relatif à
l’application de l’impôt sur lo revenu
à dater du 1er janvier 1916 est alors
adopté par 412 voix contre 100 et
l’ensemble du projet des douzièmes
est voté à l’unanimité.
La Chambre reprend ensuite la dis-
cussion du projet sur la vente et la ré-
partition des charbons.
M. Siegfried critique la création
d’un Office national. «La concurrence,
dit-il, est le seul moyen de faire dimi-
nuer les prix. Ce sont les surestaries
qui augmentent considérablement le
prix du charbon, et ce sont elles qu’il
faut supprimer ou diminuer. Il con-
vient ayant tout d’améliorer les trans-
ports. » L’orateur conclut en’deman-
dant le renvoi du projet à la Commis-
sion.
M. Peytral est d’avis qu’il faut re-
courir à l’exploitation rationnelle de la
houille blanche. M. l’amiral Bienaimé
et M. Louis Dubois critiquent à leur
tour le projet. Après des explications
du président de la commission des
mines qui en défend les conclusions, j
la Chambre vote le passage à la dis- :
cuasion des articles et s’ajourne au
lendemain.
SÉNAT
| Le Sénat discute l’appel de la classe
1917. M. le Général Galtiéni, Ministre
de la Guerre, montre à la tribune, i
« La classe 1917, dit-il, doit être prête 1
au mois de mai. Nous la demandons j
pour le 5 janvier. Nous devons réaliser j
toutes nos ressources dans la mesure ;
du possible. La nation accompagne de ■
ses voeux cette jeune classe, que nous !
n’appelons que par mesure de prévo-
yance. »
En termes précis et énergiques, le
Ministre de la Guerre résume l’oeuvre
qu’il s’est efforcé d’entreprendre et
qu’il cherche à mener à-bien.
Le Sénat ordonne l’affichage de son
discoure et adopte le projet relatif à
l’appel de la-classe 1917.
M. Ribot dépose ensuite le projet j
de loi relatif, aux trois premiers dou-}
zièmes provisoires. i
M. Lebert demande ensuite que l’on [
remédie à la criée des ti^nspprts qui
immobilise les industries. Le colonel
Gassouin commissaire du gouverne-
ment répond que l’on prend toutes
mesures à cet effet.
Le Sénat vote à ce sujet un projet
de résolution de M. Trouillot, qui est
renvoyé à la Commission,
Prochaine séance,. jeudi 29 décem-
bre.
DU COTE RUSSE
Le Communiqué.
Pôtnograd — Dans la direction d» lit-
toral, vers la région de Schmarden, une
attaque a été organisée par un détache-
ment de partisans. Vers quatre heures
du matin, le détachement s’est approché
sans être remarqué d’un poste allemand
se trouvant dans des huttes, derrière la
tranchée en fer à cheval. Il a coupé en
plusieurs endroits les fils de fér barbelés
et s’est jeté vigoureusement vers tes
t huttes, lançant dans les fenêtres des gre-
nades à main. Les Allemands qui réussi-
rent à sortir ont été tués à la baïonnette,
et après un court corps-à-corps, éout le
poste fut anéanti ; six soldats ont été
faits prisonniers. Une petite partie réus-
sit à fuir dan9 différentes directions.
Malgré un feu violent, les partisans se
sont retirés heureusement Nos pertes
sont insignifiante®.
- Dans la région do la gare de Tcbarto-
riski, près du cimetière du village nou-
veau, de Podtchererovitchy, nous ayons
anéanti également un poste allemand,
faisant seize prisonniers.
Dans la Mer Noire, nos torpilleurs ont
anéanti, près des rivages bulgares, deux
voiliers et bombardé les postes côtiers.
Des attaques des sous-marins ennemis
. contre le torpilleur « Gromky » ont été
repoussées par le feu de l’artillerie.
En Bukovlne.
Paris. — Le « Petit Parisien »> apprend
de bonne source que le feld-maréchal
Mackensen dirige actuellement les pré-
paratifs militaires austro-afiemahd» ep
Buk ovine.
Les Munitions.
Pétrograd. — La Russie travaHM fié»
vreusement pour la guerre. Les usines
fermées ont été rouvertes. Des usines
nouvelles ont été créées, des techniciens
sont venus de France.
La production d’obus a plus que dou-
blé depuis le mois d’août, et le chifhrs
atteint aujourd’hui sera quadruplé en-
core quand toutes les machines comman-
dées fonctionneront.
Cet immense pays, dont les ressources
matérielles sont inépuisables, pourra dé-
biter sans bompter des obus sur son
front.
L’artillerie russe tire plus que l’artille-
rie allemande. La supériorité sera, écra-
sante dans pou de temps. La productibn
et T importation en fusils aqgipéntept
chaque jour de façon satisfaisante- Il est
certain que la Russie pourra armer seé
nombreuses réserves.
Aussi, quels que soient les souda dô
Lheura présente dans les Balkans, ■ on
I peut être assuré que la balance des fèr-
5 ces s’établira irrésistiblement en favepr
j des alliés sur les deux grands théâtres' u»
; Russie et de France.
SJUR NOTRE FRONT AuX
Dans la région de Lombaertzydé.
. .
Paris. — Dans la région de Lombaert-
zyde, le mois de décembre a été plu»
animé ; il y a eu quelques combats de
mines et de genades à mains, et le 8 dtë-
; cernbre, au sud de Lombaertzyde et près
j de Nieuport, par surprise, les Allemands
> purent, la nuit, enlever un petit poste*
Dès le lendemain le petit poste était re*
pris et réoeçupé par nos poilus, qui infli-
gèrent aux Boches' une jolie frottée.
Les jours suivants, la lutte d’artillerie
s’est continuée, mêlée de tirs des marmi-
tes par les lance-bombes.
Le 24 décembre, nos savants artilleurs
dispersèrent par leurs feux des contin-
gents d’infanterie allemands qui se ras-
semb.lotent dans les tranchées ôt boyaux
en avant dé Nieuport. Et députe trois
jours les Boches ne se sont plus montrés
. aané ce célèbre secteur.
] EN BELGI ODE
Le Hâvre. — 1 On signale des mouve-
ments militaires importants sa poursui-
vant en Belgique, près d’Ecaussines et
d’Audenarde. De fortes unités de mitrail-
leurs continuent à se concentrer oan«
celte dernière localité. Les Boches ont
aocumulô d® grosses quantités de muni-
tions notamment à l’école communale ef
dans une grande usine tout A proximité
de la gare.
A Alost, à Enghien, à Ath et & Secaetta
Boni cantonnées de nombreuses troupes
de cavalerie prussienne.
En diverses localités formant presque
une li^ne droite de Gand à Landeu, il y
a 70 bataillons d’infSiïterie. Toutes COJ
troupes sont cantonnées et ne logent pas
chez i’habitant.
A Hall, les Allemands ont établi vingt»
cibq lignes de garage supplémentaires.
La semaine dernière, dix-sept de ces li-
gnes étaient occupées par des wagons
chargés d’artillerie. Trois compagnies
d’infanterie sont chargées de la gords dis
ces lignes et de ces wagons.
A Bruges, tout est calme. Les reîtres
qui reviennent de Middelkerke, de Leke
et de Larren se plaignent de devoir mar-
cher durant des heures dans là boue
pour atteindre les premières lignes; ïjs
ne croient pas à unç offensive boche sur
l’Yser, mais plutôt d’Yprea, vers Anhea-
tières et la Bassée, car sur le front belge
subsiste un grand obstacle : ï’inonda-
tion. Du côté de GhisteHes, de Vlacteteo,
d’Eesen, de Zarren et d’Eernegheoe, imi-
tes les prairies basses sont sous une nap-
pe d'eau qui s'épaissit d’heure eh heure.
LA GUERRE DANS LES
A ELRassan.
Genève. — Les Bulgares ont occupé El-
Bossan, qui au coeur de l’Albanie centra-
te, à peu prè^ à égale distatfcê du lao
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