Titre : L'Avenir de Pau et des Pyrénées : organe de défense des intérêts de la ville de Pau et des stations pyrénéennes ["puis" organe républicain nationaliste, journal hebdomadaire, politique, littéraire et de sport, paraissant le dimanche]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1900-10-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb410916084
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 octobre 1900 14 octobre 1900
Description : 1900/10/14 (A3,N112). 1900/10/14 (A3,N112).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k52744461
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3181
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/04/2020
TROISIÈME ANNEE. — N° 112
6 CENTIMES
DIMANCHE 14 OCTOBRE 1900
ii ' imTmïW 'VSSSBSSBOnHBI
—
ET DES PYRÉNÉES
ORGANE RÉPUBLICAIN NATIONALISTE
Journal Politique, Littéraire et de Sport
Paraissant les Jeudis et Dimanches pendant la Saison d’Hiser et les Dimanches pendant la Saison d'Eté
Abonnomcnlw x
#, FRANCE : Un An 5 fr. —
«(I — Six mois.. 3 -
* — Trois mois.,...,.. 2 —
ETRANGER.... Port en sus.
RÉDACTEUR EÜST CHEF : O-ASTOTST CASTAY
RÉDACTION et ADMIPJTBTnATION : 70, Rue Oawelee (1« étase)
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Annonoe*i
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Ordinaires.,.,...,. 25 — — £
Réclames 40 — — *
On trait* à forfait pair le» Ataanoe* de darte
Lf Avenir do Pou est en vente dans
tous les kiosques et marchands de
journaux de la Ville et dans les prin-
cipales gares du département.
COURS DE LA BOURSE
ihiSjoin Aijuud’liai
3 »L 97 50 99 80
3 °/o amort. (an liq.) 1(M » 99 05
3 J/2 •/„ 1891 .. 102 » 102 25
Banque do France 1000 » 4000 »
Crédit foncier, {act. 500) 520 * 519 50
Crédit Lyonnais 1080 » 1077 »
Société Générale » » 610 *
Est 1100 » 1095 »
Paris-Lyon-Méditerrannée 1835 » 1815 »
Midi.. 1300 » 1290 »
Nord 2320 * 2305 »
Orléans 1139 » 1102 »
Ouest 1074 » t050 »
Suez (actions) 3520 » 3510 »
Rus&e 1804. 100 60 100 35
— consolidé 4 “J® 99 50 98 70
1891 3 »1 84 50 83 60
Nord Espagne 200 » » »
Angleterre 2,75 “/# » * » »
Etats-Unis 4 » s » »
Obligations
/Ob',. 1805 4 »/0 534 » 535 »
» 1809 3 ofa 419 » 421 »
“ » 1871 3 »/„ 401 » 403 »
nïl » 1871-nuarts 3 °/ » » 104 »
2 1875 4 » 548 50
n.\ » 1870 4 547 * 548 75
» 1892 2 1/2 "/o 317 50 349 »
H j » 1892 quarts 92 » 93 »
* 1894-96 21/2"/,,. », 346 »
» 1894-96 quarts 21/2 %. 89 » » »
« , 1898 2 % * » 399 »
►4 » 1898 quarts 2 100 » 10150
JJ » Ii!r*pnlit»ii2t7„r, 160 f. payés » » 37125
^î» — quarts 40 f. payés. 9150 » *
» — r. 500 f. tout payé. 371 » 373 »
» - r. 125 f. - , 93 » 94 *
/Obi. Com. 1879 2.60 °L 416 » 443 »
M » Com. 1879 5">" r. 100 f. 99 » 97 »
*1 » Fonc. 1879 3 •/„ 490 » 497 »
» Com. 1880 3 480 » 482 50
E1 > Fonc. 188:) 3 «/„ 430 75 430 »
g » Fonc. 1885 2.80 ”/„ .... 447 50 435 »
“ » Fonc. 1885 5">« r. 100 f. 97 75 94 50
S( » Com. 18913 «/o. 391 » 380 »
g j » Com. 18!>2 2.80 °/ 437 » 437 »
o » Fonc. 1895 2,80 •/» 443 * 442 *
**1 » CM. 1899 2.60 *|,r. 500 f » » 436 »
fcf » CM. 1809 2,60 •/„r. 200 i* » » 430 »
g] » r* 1899 3.75»/„ 500 » 500 »
g Bons 100 f. lots, 1887, au port' 43 » 43 »
\ » 100 F. - 1888, — 43 43 25
Lu stage de SMIlé
Je voudrais pouvoir, sans acrimonie
parler, ici, du stage de scolarité ; je sens
bien qu’il me sera impossible de m’ex-
primer à cet égard avec aménité, mais
j’essuierai, tout en ne cachant pas la
façon de penser, de ne pas céder à une
irritation d’esprit.
Il est malaisé lorsqu’on pratique le
goût de l’indépendance et que l’on
révère entre tout le culte de la liberté,
de considérer avec sang froid, avec
une stoïque sérénité les atteintes inces-
santes entreprises contre l’apanage le
plus précieux de la République et con-
tre le plus glorieux héritage de la Révo-
lution Française. Maigre [soi on serre
les poings et volontiers, j’oserais dire
sans métaphase excessive, que l’on
serait facilement disposé à faire le coup
de feu pour la défense du plus intan-
gible des droits de l’homme et du
citoyen, je veux dire la Liberté.
Jamais en effet, elle ne fut moins
asservie, jamais en fouillant avec une
passion curieuse les monuments de
l’histoire on ne remarquera qu’elle fut
autant annihilée. Elle a été longtemps
une illusion, mais il est de chères illu
sions, et parfois l’idée est assez belle
pour déterminer les concours, alors
même qu’un abîme sépare l’idée de la
réalisation. On n’a pas souvent goûté
la liberté mais on en connaît l’espérance
et je tiens qu’il est infiniment louable
de lutter pour le seul espoir malgré les
fréquentes déconvenues de la bataille.
On a bien gravé sur nos murs la
belle devise de l’émancipation et sur
tous les monuments publics flam-
boyaient naguère les attributs alîégo
tiques du triptyque républicain, mais
hélas la mousse a envahi la sculpture
et voilé de sa rouille la maxime fonda-
mentale d’une saine démocratie. La
nature a pressenti l’oeuvre profane de
l’homme, elle n’a pas voulu qu'il y eut
une antinomie brutale entre le précepte
et l'exemple, elle n'a pas voulu que les
yeux puissent lire liberté quand il n’y
avait partout qu'oppression et despo-
tisme.
Quand le grand orateur d'Atbènes
comprit que sa voix vengeresse serait
désormais sans écho, il se voila la face
avant de se figer dans la grande im-
mobilité, et de même la poussière et les
lézardes ont déchiré sur les parois le
mot sublime, quand l’homme s’est ef-
forcé de le rayer de nos lois.
Comme elle retentit lugubre à nos
oreilles à plus d’un siècle de distance,
l’apostrophe do Mme Roland montant à
l’échafaud. On l'a guillotinée au nom
de la liberté comme on a guillotiné
Lavoisier au nom de la science et sans
doute comme on a mis Galilée à la
torture au nom du génie.
On a fait mieux depuis !
Vous tous qui avez eu le bonheur de
vous asseoir au banquet de l'étude, ne
vous souvient-il pas de l’ardeur de vos
maîtres, appréciant le caractère des
vieux Romains 1 Quelles belles et tou-
chantes et sincères périodes dans 1 a leçon
d’histoire ï Que de louanges et de véné-
rations pour l’autorité du père de fa-
mille ! Comme elle impressionne, étin-
celle, éclate dans la grande figure du
pater familtus ! L'un des Brutus (mais
c’étaient les temps héroïques) ne fut-
il pas loué pour avoir puni de mort ses
deux fils rebelles aux lois de Rome î
Que les temps sont changés !
Aujourd'hui le père de famille n'est
plus le maître d'élever ses enfants, et
ceux-ci n’ont plus le droit à la vie,
Qu’importe que sa fortune ne lui per-
mette pas l’accès des collèges de l'Etat,
qu’importe qu’avec ses quatre ou cinq
mille francs de revenus annnels (et
cette moyenne est fort exagérée) il ne
puisse suffire à diriger ses affaires, à
tenir son rang, à assurer l’économie du
ménage, s’il lui faut, à défaut d’une
bourse, toujours aléatoire, au profit de
ses enfants, les entretenir à prix scan-
daleux dans un lycée, pour leur garan-
tir le pain quotidien à l’âge d’homme.
Et que pèsent ces considérations au-
près de l’aveugle rage des contemp-
teurs de l’ordre social !
Le législateur prend le père de famille
à la gorge. Ton fils est intelligent, lui
dit-il, il peut rendre des services à l’E-
tat et gagner à ce prix une existence
honorable. Confie-le à mes soins. Celà
le coûtera cher, et des sacrifices supé-
rieurs à tes moyens; ils ne seront pas
mieux élevés qu’ailleurs,mais si tu veux
en faire quelque chose il faut en passer
par ma volonté. Si tu ue t’y plies pas ou
si ton budget s’y refuse, tant pis pour
toi, nous lui préférerons un crétin plus
fortuné ou plus docile, tu mourras de
désespoir et ion fils vivra dans la misère.
Je t'apporte dans ma toge la paix ou la
guerre. Choisis : la paix, si tu m’obéis;
je ne m’inquiète pas de tes ressources,
de tes croyances, j’en fais litière. Con-
somme ta ruine, piétine tes convictions
mais sois mon esclave et crions de com-
pagnie : « Vive la Liberté ! »
Et voilà l’oeuvre de la Défense Répu-
blicaine !
Je le disais l’autre jour, ces artisans
de décadence ne font rien sans appuyer
leurs actes d’une référence cueillie dans
le passé. Les voici qui à l’occasion de
ce crime, le stage de scolarité, rappel-
lent la constitution de Lacédémone et
la domination do Lycurgue. Alors, les
enfants appartenaient à l'Etat. D’accord,
mais l’Etat pourvoyait à leurs besoins.
Il les élevait mais il les nourrissait et
ils n'étaient point une charge, on ne
payait pas pour leur instruction, et s’ils
n’avaient que le brouet Spartiate du
moins Y Egalité les réunissait tous.
Laissez donc Lycurgue puisque aussi
bien vous n’appliquez pas sa loi dans
son intégralité et confessez votre turpi-
tude.
Ce qui vous afflige c’est la décadence
de l’Université et la désertion des cours
officiels. A qui la faute î rendez-les plus
abordables; ne nous offrez pas l’affli-
geant spectacle de quelque blanc-bec
envolé de Normale et prenant des idées
subversives, ne tablez pas sur la sénilité
de certains pédagogues en rupture de
bon sens et pressez-lcs de réserver ex-
clusivement aux élèves confiés à leurs
soins les restes d’une voix qui tombe et
d'une ardeur qui s’éteint. Donnez-nous
des professeurs soucieux de leur de-
voir et épargnez-nous des hâbleurs de
carrefour. Ils sont payés pour enseigner
et non pour faire métier de charlatans.
Réformez la méthode mais n’achevez
pas le discrédit, ou bien ne dites plus
qu’ils sont exécrables les temps où la
féodalité écrasait le pauvre peuple de
ses privautés seigneuriales. Vous faites
cent fois pis. Vous nous imposez un
servage plus deshonorant que celui des
Ilotes. N’oubliez pas qu’ils se révoltè-
rent, on a dit qu’ils étaient ivres, mais
on peut l’étre de répression. Ne nous
y poussez pas.
GASTON CASTAY.
La Grève des Typographes
En France, depuis quelques temps, les
grèves se multiplient avec une soudaineté
déconcertante, et ici-même, A Pau, malgré
l'esprit calme bien connu de ses habitants,
les typographes n'ont pas fait exception au
mouvement ouvrier formidable qui se dessine
un peu partout.
Il est d habitude de dire quand une grève
éclate : « c’est la faute à Millerand. » Eh
bien I je suis forcé de reconnaître que
ce dernier n’a rien il voir dans la présente
grève des ouvriers typographes, et que la
responsabilité entière incombe aux patrons.
Ceux-ci n’ayant pas su s’entendre au préa-
lable, se sont trouvés dans l’obligation d’ac-
cepter individuellement les conditions qui
leur étaient soumises par le Syndicat des
Travailleurs du Livre.
La faute en est aux patrons, dis-je, car s
à la réunion projetée il y a un mois, ceux-ci
avaient répondu par leur présence A l’invi-
tation qui leur avait été adressée et aux dé-
marches faites personnellement, l’entente pa-
tronale aurait su éviter la grève actuelle.
Mais non ! il a été Impossible de réaliser
cette entente et ce que quatre-vingts ouvriers
avaient réussi A faire puur défendre leurs in-
térêts, une demi domaine de patrons n’ont
pu y parvenir pour la même cause.
A chacun sa responsabilité dans le conflit
actuel, localisé seulement A deux maisons.
Le tarif présenté aux différentes imprime-
ries n’avait dans ses grandes lignes, A part
quelques rares exceptions, rien d’excessif. U
était très juste que des ouvriers dont la
plupart ont femme et enfants ne puissent
continuer A se contenter d’un modeste salaire
qui, pour la généralité, ne dépassait pas
3 fr. 25 par jour.
Les demandes deB ouvriers étant fondées,
Il était de toute nécessité également, que Le
tarif présenté soit discuté entre patrons et nul
doute qu’il n’en soit sorti des mesures pro-
pres A concilier tous les intérêts.
Et voilA justement la faute commise par
les patrons de ne pas s’ètre concerté pour
examiner ensemble les moyens nécessaires
afin d’atténuer dans la mesure du possible ce
que cette augmentation de salaire allait leur
o -casionner.
Pourquoi ne pas s’étre réuni afin d’exami-
ner les propositions ouvrières et jeter lee
bases d’un tarif patronal pour les différents
travaux î
Je sais bien qu’il sera répondu que cela
n’est guère possible, les imprimeries de la
ville.ayant A lutter contre les maisons étran-
gères qui viennent sur la place enlever de
grosses commandes d’imprimés nécessaires
aux différentes industries de notre ville.
A cette objection il est aisé de répondre.
Croit-on qu’il aurait été impossible de faire
appel aux commerçants palois, leur dire que
les réclamations ouvrières étant justes, et
qu’en y faisant droit, nous comptions sur leur
bonne volonté pour nous aider dans l’oeuvre
émfincipatrice et sociale que nous acceptions,
car A des situations nouvelles répondent des
besoins nouveaux.
Croit-on que notre appel n’eùt pas été en-
tendu T Et je suis certain que tel négociant
n’aurait pas regardé A une différence de prix
— minime quelquefois — pour faire exécuter
dans ht ville où lui-même tire ses moyens
d’existence, les imprimés qui lui seraient
devenus nécessaires.
Et c'est en cet état de division des patrons
que la Fédération des Travailleurs du Livre
délégua M. Chapeau président de la Section
bordelaise, avec pleins pouvoirs et mission de
faire accepter le tarif.
Lors de ma première entrevue avec M.
Chapeau — un de mes bons amis de Bor-
deaux au temps où j’appartenais comme syn-
diqué A la section bordelaise —je n’ai pas
manqué de lui dire ce que le défaut d’entente
patronal allait être cause et malheureuse-
ment j’ai été bon prophète c’est vrai aussi
que le Béarn est un peu loin de la Gasco-
gne !!!..
Je ne manquai, pas de lui faire connaître
les objections faites personnellement au tarif
présenté, ce A quoi il me répondit avec ce
calme que je lui envie : « Il ne m’est
guère possible d’accepter des modifications
propres A chaque maison, car ce qui serait
valable pour l’un serait préjudiciable A l’au-
tre. C'étaient aux patrons de se réunir et
présenter alors de6 réclamations eollectivea.
Nul doute qu’avec des concessions récipro-
ques rassemblée générale des ouvriers n’eut
sanctionné par un vote unanime, l’entente
entre ouvriers et patrons. »
Et c’est parce que des maisons ont trouvé
le sacrifice au-dessus de leur force, ne pou-
vant accéder aux demandes de leur personnel
que la grè^e a été décidée.
Grève calme s’il en fut et qui n’a rien du
tableau noir qu’en a tracé Coppée dans sa
Grèce des -^Forgerons.
le Mont-de-Piété refuse
Le dernier matelas comme étant trop mauvais
La Fédération des Travailleurs du Livre
(130 sections comprenant 9.000 fédérés),
en bonne mère prévoyante, assure aux gré-
vistes pendant 3 mois un salaire journalier de
3 fr. 50 par jour,
Les ouvriers ont le droit de se montrer
non pas fiers, ce sentiment serait ridicule
de leur part, mais satisfaits des résultats
6 CENTIMES
DIMANCHE 14 OCTOBRE 1900
ii ' imTmïW 'VSSSBSSBOnHBI
—
ET DES PYRÉNÉES
ORGANE RÉPUBLICAIN NATIONALISTE
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3 »L 97 50 99 80
3 °/o amort. (an liq.) 1(M » 99 05
3 J/2 •/„ 1891 .. 102 » 102 25
Banque do France 1000 » 4000 »
Crédit foncier, {act. 500) 520 * 519 50
Crédit Lyonnais 1080 » 1077 »
Société Générale » » 610 *
Est 1100 » 1095 »
Paris-Lyon-Méditerrannée 1835 » 1815 »
Midi.. 1300 » 1290 »
Nord 2320 * 2305 »
Orléans 1139 » 1102 »
Ouest 1074 » t050 »
Suez (actions) 3520 » 3510 »
Rus&e 1804. 100 60 100 35
— consolidé 4 “J® 99 50 98 70
1891 3 »1 84 50 83 60
Nord Espagne 200 » » »
Angleterre 2,75 “/# » * » »
Etats-Unis 4 » s » »
Obligations
/Ob',. 1805 4 »/0 534 » 535 »
» 1809 3 ofa 419 » 421 »
“ » 1871 3 »/„ 401 » 403 »
nïl » 1871-nuarts 3 °/ » » 104 »
2 1875 4 » 548 50
n.\ » 1870 4 547 * 548 75
» 1892 2 1/2 "/o 317 50 349 »
H j » 1892 quarts 92 » 93 »
* 1894-96 21/2"/,,. », 346 »
» 1894-96 quarts 21/2 %. 89 » » »
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/Obi. Com. 1879 2.60 °L 416 » 443 »
M » Com. 1879 5">" r. 100 f. 99 » 97 »
*1 » Fonc. 1879 3 •/„ 490 » 497 »
» Com. 1880 3 480 » 482 50
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S( » Com. 18913 «/o. 391 » 380 »
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\ » 100 F. - 1888, — 43 43 25
Lu stage de SMIlé
Je voudrais pouvoir, sans acrimonie
parler, ici, du stage de scolarité ; je sens
bien qu’il me sera impossible de m’ex-
primer à cet égard avec aménité, mais
j’essuierai, tout en ne cachant pas la
façon de penser, de ne pas céder à une
irritation d’esprit.
Il est malaisé lorsqu’on pratique le
goût de l’indépendance et que l’on
révère entre tout le culte de la liberté,
de considérer avec sang froid, avec
une stoïque sérénité les atteintes inces-
santes entreprises contre l’apanage le
plus précieux de la République et con-
tre le plus glorieux héritage de la Révo-
lution Française. Maigre [soi on serre
les poings et volontiers, j’oserais dire
sans métaphase excessive, que l’on
serait facilement disposé à faire le coup
de feu pour la défense du plus intan-
gible des droits de l’homme et du
citoyen, je veux dire la Liberté.
Jamais en effet, elle ne fut moins
asservie, jamais en fouillant avec une
passion curieuse les monuments de
l’histoire on ne remarquera qu’elle fut
autant annihilée. Elle a été longtemps
une illusion, mais il est de chères illu
sions, et parfois l’idée est assez belle
pour déterminer les concours, alors
même qu’un abîme sépare l’idée de la
réalisation. On n’a pas souvent goûté
la liberté mais on en connaît l’espérance
et je tiens qu’il est infiniment louable
de lutter pour le seul espoir malgré les
fréquentes déconvenues de la bataille.
On a bien gravé sur nos murs la
belle devise de l’émancipation et sur
tous les monuments publics flam-
boyaient naguère les attributs alîégo
tiques du triptyque républicain, mais
hélas la mousse a envahi la sculpture
et voilé de sa rouille la maxime fonda-
mentale d’une saine démocratie. La
nature a pressenti l’oeuvre profane de
l’homme, elle n’a pas voulu qu'il y eut
une antinomie brutale entre le précepte
et l'exemple, elle n'a pas voulu que les
yeux puissent lire liberté quand il n’y
avait partout qu'oppression et despo-
tisme.
Quand le grand orateur d'Atbènes
comprit que sa voix vengeresse serait
désormais sans écho, il se voila la face
avant de se figer dans la grande im-
mobilité, et de même la poussière et les
lézardes ont déchiré sur les parois le
mot sublime, quand l’homme s’est ef-
forcé de le rayer de nos lois.
Comme elle retentit lugubre à nos
oreilles à plus d’un siècle de distance,
l’apostrophe do Mme Roland montant à
l’échafaud. On l'a guillotinée au nom
de la liberté comme on a guillotiné
Lavoisier au nom de la science et sans
doute comme on a mis Galilée à la
torture au nom du génie.
On a fait mieux depuis !
Vous tous qui avez eu le bonheur de
vous asseoir au banquet de l'étude, ne
vous souvient-il pas de l’ardeur de vos
maîtres, appréciant le caractère des
vieux Romains 1 Quelles belles et tou-
chantes et sincères périodes dans 1 a leçon
d’histoire ï Que de louanges et de véné-
rations pour l’autorité du père de fa-
mille ! Comme elle impressionne, étin-
celle, éclate dans la grande figure du
pater familtus ! L'un des Brutus (mais
c’étaient les temps héroïques) ne fut-
il pas loué pour avoir puni de mort ses
deux fils rebelles aux lois de Rome î
Que les temps sont changés !
Aujourd'hui le père de famille n'est
plus le maître d'élever ses enfants, et
ceux-ci n’ont plus le droit à la vie,
Qu’importe que sa fortune ne lui per-
mette pas l’accès des collèges de l'Etat,
qu’importe qu’avec ses quatre ou cinq
mille francs de revenus annnels (et
cette moyenne est fort exagérée) il ne
puisse suffire à diriger ses affaires, à
tenir son rang, à assurer l’économie du
ménage, s’il lui faut, à défaut d’une
bourse, toujours aléatoire, au profit de
ses enfants, les entretenir à prix scan-
daleux dans un lycée, pour leur garan-
tir le pain quotidien à l’âge d’homme.
Et que pèsent ces considérations au-
près de l’aveugle rage des contemp-
teurs de l’ordre social !
Le législateur prend le père de famille
à la gorge. Ton fils est intelligent, lui
dit-il, il peut rendre des services à l’E-
tat et gagner à ce prix une existence
honorable. Confie-le à mes soins. Celà
le coûtera cher, et des sacrifices supé-
rieurs à tes moyens; ils ne seront pas
mieux élevés qu’ailleurs,mais si tu veux
en faire quelque chose il faut en passer
par ma volonté. Si tu ue t’y plies pas ou
si ton budget s’y refuse, tant pis pour
toi, nous lui préférerons un crétin plus
fortuné ou plus docile, tu mourras de
désespoir et ion fils vivra dans la misère.
Je t'apporte dans ma toge la paix ou la
guerre. Choisis : la paix, si tu m’obéis;
je ne m’inquiète pas de tes ressources,
de tes croyances, j’en fais litière. Con-
somme ta ruine, piétine tes convictions
mais sois mon esclave et crions de com-
pagnie : « Vive la Liberté ! »
Et voilà l’oeuvre de la Défense Répu-
blicaine !
Je le disais l’autre jour, ces artisans
de décadence ne font rien sans appuyer
leurs actes d’une référence cueillie dans
le passé. Les voici qui à l’occasion de
ce crime, le stage de scolarité, rappel-
lent la constitution de Lacédémone et
la domination do Lycurgue. Alors, les
enfants appartenaient à l'Etat. D’accord,
mais l’Etat pourvoyait à leurs besoins.
Il les élevait mais il les nourrissait et
ils n'étaient point une charge, on ne
payait pas pour leur instruction, et s’ils
n’avaient que le brouet Spartiate du
moins Y Egalité les réunissait tous.
Laissez donc Lycurgue puisque aussi
bien vous n’appliquez pas sa loi dans
son intégralité et confessez votre turpi-
tude.
Ce qui vous afflige c’est la décadence
de l’Université et la désertion des cours
officiels. A qui la faute î rendez-les plus
abordables; ne nous offrez pas l’affli-
geant spectacle de quelque blanc-bec
envolé de Normale et prenant des idées
subversives, ne tablez pas sur la sénilité
de certains pédagogues en rupture de
bon sens et pressez-lcs de réserver ex-
clusivement aux élèves confiés à leurs
soins les restes d’une voix qui tombe et
d'une ardeur qui s’éteint. Donnez-nous
des professeurs soucieux de leur de-
voir et épargnez-nous des hâbleurs de
carrefour. Ils sont payés pour enseigner
et non pour faire métier de charlatans.
Réformez la méthode mais n’achevez
pas le discrédit, ou bien ne dites plus
qu’ils sont exécrables les temps où la
féodalité écrasait le pauvre peuple de
ses privautés seigneuriales. Vous faites
cent fois pis. Vous nous imposez un
servage plus deshonorant que celui des
Ilotes. N’oubliez pas qu’ils se révoltè-
rent, on a dit qu’ils étaient ivres, mais
on peut l’étre de répression. Ne nous
y poussez pas.
GASTON CASTAY.
La Grève des Typographes
En France, depuis quelques temps, les
grèves se multiplient avec une soudaineté
déconcertante, et ici-même, A Pau, malgré
l'esprit calme bien connu de ses habitants,
les typographes n'ont pas fait exception au
mouvement ouvrier formidable qui se dessine
un peu partout.
Il est d habitude de dire quand une grève
éclate : « c’est la faute à Millerand. » Eh
bien I je suis forcé de reconnaître que
ce dernier n’a rien il voir dans la présente
grève des ouvriers typographes, et que la
responsabilité entière incombe aux patrons.
Ceux-ci n’ayant pas su s’entendre au préa-
lable, se sont trouvés dans l’obligation d’ac-
cepter individuellement les conditions qui
leur étaient soumises par le Syndicat des
Travailleurs du Livre.
La faute en est aux patrons, dis-je, car s
à la réunion projetée il y a un mois, ceux-ci
avaient répondu par leur présence A l’invi-
tation qui leur avait été adressée et aux dé-
marches faites personnellement, l’entente pa-
tronale aurait su éviter la grève actuelle.
Mais non ! il a été Impossible de réaliser
cette entente et ce que quatre-vingts ouvriers
avaient réussi A faire puur défendre leurs in-
térêts, une demi domaine de patrons n’ont
pu y parvenir pour la même cause.
A chacun sa responsabilité dans le conflit
actuel, localisé seulement A deux maisons.
Le tarif présenté aux différentes imprime-
ries n’avait dans ses grandes lignes, A part
quelques rares exceptions, rien d’excessif. U
était très juste que des ouvriers dont la
plupart ont femme et enfants ne puissent
continuer A se contenter d’un modeste salaire
qui, pour la généralité, ne dépassait pas
3 fr. 25 par jour.
Les demandes deB ouvriers étant fondées,
Il était de toute nécessité également, que Le
tarif présenté soit discuté entre patrons et nul
doute qu’il n’en soit sorti des mesures pro-
pres A concilier tous les intérêts.
Et voilA justement la faute commise par
les patrons de ne pas s’ètre concerté pour
examiner ensemble les moyens nécessaires
afin d’atténuer dans la mesure du possible ce
que cette augmentation de salaire allait leur
o -casionner.
Pourquoi ne pas s’étre réuni afin d’exami-
ner les propositions ouvrières et jeter lee
bases d’un tarif patronal pour les différents
travaux î
Je sais bien qu’il sera répondu que cela
n’est guère possible, les imprimeries de la
ville.ayant A lutter contre les maisons étran-
gères qui viennent sur la place enlever de
grosses commandes d’imprimés nécessaires
aux différentes industries de notre ville.
A cette objection il est aisé de répondre.
Croit-on qu’il aurait été impossible de faire
appel aux commerçants palois, leur dire que
les réclamations ouvrières étant justes, et
qu’en y faisant droit, nous comptions sur leur
bonne volonté pour nous aider dans l’oeuvre
émfincipatrice et sociale que nous acceptions,
car A des situations nouvelles répondent des
besoins nouveaux.
Croit-on que notre appel n’eùt pas été en-
tendu T Et je suis certain que tel négociant
n’aurait pas regardé A une différence de prix
— minime quelquefois — pour faire exécuter
dans ht ville où lui-même tire ses moyens
d’existence, les imprimés qui lui seraient
devenus nécessaires.
Et c'est en cet état de division des patrons
que la Fédération des Travailleurs du Livre
délégua M. Chapeau président de la Section
bordelaise, avec pleins pouvoirs et mission de
faire accepter le tarif.
Lors de ma première entrevue avec M.
Chapeau — un de mes bons amis de Bor-
deaux au temps où j’appartenais comme syn-
diqué A la section bordelaise —je n’ai pas
manqué de lui dire ce que le défaut d’entente
patronal allait être cause et malheureuse-
ment j’ai été bon prophète c’est vrai aussi
que le Béarn est un peu loin de la Gasco-
gne !!!..
Je ne manquai, pas de lui faire connaître
les objections faites personnellement au tarif
présenté, ce A quoi il me répondit avec ce
calme que je lui envie : « Il ne m’est
guère possible d’accepter des modifications
propres A chaque maison, car ce qui serait
valable pour l’un serait préjudiciable A l’au-
tre. C'étaient aux patrons de se réunir et
présenter alors de6 réclamations eollectivea.
Nul doute qu’avec des concessions récipro-
ques rassemblée générale des ouvriers n’eut
sanctionné par un vote unanime, l’entente
entre ouvriers et patrons. »
Et c’est parce que des maisons ont trouvé
le sacrifice au-dessus de leur force, ne pou-
vant accéder aux demandes de leur personnel
que la grè^e a été décidée.
Grève calme s’il en fut et qui n’a rien du
tableau noir qu’en a tracé Coppée dans sa
Grèce des -^Forgerons.
le Mont-de-Piété refuse
Le dernier matelas comme étant trop mauvais
La Fédération des Travailleurs du Livre
(130 sections comprenant 9.000 fédérés),
en bonne mère prévoyante, assure aux gré-
vistes pendant 3 mois un salaire journalier de
3 fr. 50 par jour,
Les ouvriers ont le droit de se montrer
non pas fiers, ce sentiment serait ridicule
de leur part, mais satisfaits des résultats
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