Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1936-04-09
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 avril 1936 09 avril 1936
Description : 1936/04/09 (A68,ED2,N51432). 1936/04/09 (A68,ED2,N51432).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k52716565
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/04/2020
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68 ANNEE — N'51.432
JEUDI
9
AVRIL 1936
2' Edition
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L’INDÉPENDANT
20 Centimes DES PYRENEES Emile GÂRET, fondai
JOURNAL RÉPUBLICAIN QUOTIDIEN
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CE QUE SERONT LES ELECTIONS
Par M. Edouard PFEIFFER
Ancien Secrétaire Général du Parti Radical-Socialiste
L’électeur anglais aime le chan-
gement : il lui plaît, après avoir
voté pour le conservateur, de
donner une chance au travailliste.
En France, par contre, l’électeur
demeure attaché à la droite ou à
la gauche, tout au moins dans les
petites villes et dans les campa-
gnes. Certes, il lui arrivera parfois,
au scrutin d’arrondissement, de
voter pour « un pays » plutôt que
pour un Parisien inconnu de sa
couleur politique. Mais, en général,
11 tient à sa tendance, par tradi-
tion comme par goût : ce n’est
guère que dans les grandes villes
que se rencontre le « flottant »
électoral, et il comprend tout juste
quelques centaines de milliers
d’électeurs sur un total de près de
12 millions d’inscrits. Ce flottant
se porte habituellement à gauche
quand la droite a été au pouvoir,
et vice-versa; dans les périodes de
difficultés économiques, il est
enclin à rallier les partis révolu-
tionnaires.
Mais le mode de scrutin et les
alliances entre les partis entraî-
nent toujours des répercussions
plus importantes encore que les
changements survenus dans la
mentalité des électeurs.
C'est ainsi qu’en 1919 et eh 1924
le ipays avait; voté de la même
manière, mais, en 1919, la Chambre
avait été de droite, les modérés
ayant été favorisés par la prime à
la plus -forte moyenne; et en 1924,
elle avait été de gauche, les radicaux
et les socialistes s’étant unis pour
former le Cartel.
Les alliances électorales de 1936
vont-elles ressembler à celles de
1932 ? Oui, à une nuance près. C’est
que les communistes se désisteront
pour les radicaux et pour les socia-
listes, alors que la dernière fois iis
s'étaient maintenus.
Do ce fait, les modérés devraient
perdre 14 sièges dont les titulaires
n'avaient dû leur élection qu’au
maintien communiste : onze d’en-
tre eux avaient été élus dans la
Seine, la Seine-et-Oise et le Nord:
c'est dans ces trois départements
qu’il faut envisager pour demain
une poussée extrémiste, poussée que
la crise doit logiquement aggraver.
Par contre, il ne faut pas oublier
que dans les campagnes les partis
de gauche éprouveront quelques
difficultés à consolider leurs gains
importants de 1932.
C'est en partant de ces données
qu'ont été établis ces premiers poin-
tages. Us ne tiennent aucun compte
de la répercussion possible des der-
niers événements extérieurs sur les
élections, ni de l’action éventuelle
des Croix de Feu dans un Certain
nombre d’arrondissements. Ce sont
là les deux inconnues de demain.
'*•
Ainsi que je l'avais déjà indiqué
aux lecteurs du Capital — et Henri
de Kérillis dans Y Echo de Paris,
comme Lucien Romier dans le Figa-
ro. sont arrivés aux mêmes conclu-
sions — les communistes paraissent
devoir être les seuls gagnants des
prochaines élections: ils passeraient
de 10 à environ 40; mais il ne faut
pas oublier qu’en 1932, avec la
représentation proportionnelle, ils
auraient obtenu 60 mandats.
Les socialistes perdraient quelques
sièges au profit des communistes,
ils en gagneraient d’autres au dé-
triment des radicaux : dans l’en-
semble ils réaliseraient quelques
gains.
Les radicaux, eux. ne perdraient
qu’un nombre restreint de sièges;
les gros perdants, ce seraient les
néos, les républicains-socialistes, les
socialistes français et indépendants
de gauche; en un mot, tous les
petits groupes de la Chambre, que
l’on appelle généralement « l’Union
Socialiste ». Ils devraient perdre au
total plus de 20 sièges.
Quant aux modérés — je range
sous cette étiquette les groupes qui
s’échelohnent de la Gauche Radi-
cale à la Fédération Républicaine
— ils maintiendraient leurs posi-
tions à une dizaine de sièges près :
ils perdraient un terrain apprécia-
ble dans la Seine, dans la Seine-et-
Oise, dans le Nord de la France et
dans les Bouches-du-Rhône; ils eh
regagneraient, par contre, dans la
Gironde, dans les trois départements
pyrénéens, en Bretagne, ainsi que
dans un certain nombre de circons-
criptions isolées.
Les gains et les pertes s’établi-
raient alors de la manière suivante,
ces pronostics n’étant naturellement
que tout à fait approximatifs ;
Communistes +30
S. F. I. O. + 10
Radicaux — 10
Union Socialiste.... —20
Modérés — 10
Si ces prévisions venaient à se réa-
liser, ce seraient les éléments mo-
dérés du Front Populaire qui per-
draient du terrain au bénéfice de
ses éléments avancés. Il y aurait
une nouvelle poussée vers la gau-
che, mais, ce ne seraient plus, com-
me en 1932, les modérés qui en se-
raient les victimes, mais bien les
radicaux et surtout l’Union Socia-
liste.
Sur le plan gouvernemental la
majorité du Front Populaire ne
serait pas accrue; elle serait, au
contraire, légèrement diminuée.
Ceci a tout l’air d’un paradoxe, mais
il ne faut -pas oublier que les com-
munistes votent habituellement
contre le Gouvernement; si par ha-
sard ils votaient exceptionnelle-
ment pour, il y aurait immédiate-
ment un certain nombre de radi-
caux modérés qui se détacheraient
de la majorité.
En 1932, les partis de gauche et
d’extrème-gauche comptaient 380
députés, dont 10 communistes; la
majorité de Cartel était de 370.
Si. en 1936. le Front Populaire
venait à gagner 10, sièges sur les
modérés, les partis de gauche et
d'extrême-gauche comprendraient
au total 390 députés; mais les com-
munistes étant par hypothèse au
nombre de 40, la majorité de Front
Populaire ne serait plus que de 350
au lieu de 370.
De même qu’il y avait dans la
Chambre expirante deux majorités
sensiblement équivalentes de Front
Populaire et d’Union Nationale, il
y aurait sans doute dans la Cham-
bre prochaine une majorité de
Front Populaire de 350 voix et unp
majorité d’Union Nationale de
400 voix.
*
* *
C’est certainement à un radical
que sera confiée la mission de for-
mer le premier Cabinet de la pro-
chaine législature, mais il est dou-
teux que ce radical forme un gou-
vernement de Front Populaire, et,
ainsi que l’a fait ressortir l’éminent
critique politique qu’est Alfred
Fabre-Luce, il est encore beaucoup
plus douteux que le Front Popu-
laire puisse se maintenir au pouvoir
même pendant un court laps de
temps.
En résumé, les prochaines élecr
tions décevront profondément ceux
qui attendent de la prochaine con-
sultation électorale un indispensa-
ble renouvellement, mais elles ras-
sureront ceux qui appréhendaient
une législature de Front Populaire
ou un écrasement des partis mo-
dérés.
Edouard PFEIFFER.
(Le Capital)
Mme Louise Weiss et Mme FincU, veuve du pilote aviateur, sont
candidates aux élections législatives dans le 5" arrondissement, à Paris,
et ont commencé leur campagne.
J
L’INSOUTENABLE
CONTRADICTION
MM. Eden et Flandin sont par-
tis pour Genève, afin d assister
aux réunions du Comité des
Treize et des puissances locar-
niennes. Le Comité des Treize q
la lourde tâche de faire la paix
entre l’Ethiopie et l'Italie; il en a
pris la responsabilité; il a lancé
un appel aux belligérants ; la
réponse favorable qu’il en a reçue
lui crée d’impérieux devoirs qu’il
ne saura d’ailleurs pas remplir.
La presse anglaise a repris sa
campagne sanctionniste en voyant
les troupes italiennes s’approcher
des sources du Nil et l’embargo
sur le pétrole est de nouveau
envisagé.
Mais, d’abord, le Comité des
Treize n’est qu’un Comité de
conciliation ; ce n’est pas devant
lui que le problème de l’aggra-
vation des sanctions doit être
posé. D’autre part, les Anglais
manquent vraiment un peu trop
de logique. Comment peuvent-ils
vouloir encore des sanctions con-
tre l’Italie, alors qu’ils n’en ont
pas voulu contre l’Allemagne ? Si
la loi internationale a été violée
par les armées qui s’avancent vers
le Nil, elle a été violée aussi par
les troupes qui viennent de réoc-
cuper les deux rives du Rhin.
Pourquoi donc agir contre Rome,
alors qu’on refuse d’agir contre
Berlin ?
Il se peut que les intérêts britan-
niques s’accommodent de cette
contradiction, mais la S. D. N.
n’est tout de même pas au service
de l’Angleterre, et si elle admet-
tait la discrimination insoutenable
que celle-ci prétend faire, elle se
montrerait d’une faiblesse et
d une partialité révoltantes.
M. Flandin a une belle occasion
de redresser cette situation et de
dire à M. Eden : « Ou bien vous
adopterez des sanctions économi-
ques et financières contre l’Alle-
magne, ou bien vous vous résou-
drez à lever les sanctions contre
l’Italie. » Le gouvernement fran-
çais a un intérêt immédiat à pren-
dre cette position, car l’Italie est
une puissance garante de l’acte
de Locarno et nous avons plus que
jamais besoin de son concours.
Or, l’Italie s’est jusqu’ici réservée ;
elle attend pour soutenir notre
thèse vis-à-vis des puissances
locarniennes que les sanctions
soient levées, ou du moins que
notre intervention fasse obstacle à
leur aggravation.
Le moment est donc venu pour
nos dirigeants qui savent mainte-
nant que leur faiblesse à l’égard
de la politique sanctionniste de
\ Angleterre ne leur a été d’aucune'
utilité vis-à-vis de 1.’Allemagne,
d avoir enfin une politique plus
indépendante et plus spécifique-
ment française. 11 ne s’agit pas de
choisir entre Londres et Rome ; il
s’agit d’être maître de soi et de
ne plus se laisser vassaliser.
XX.
I— >» —i
Une pluie de boue sur Perpignan
Perpignan. — La nuit dernière et
mardi matin est tombée sur Perpignan
et ses environs une pluie de couleur
brune, laissant des dépôts.
La même pluie de boue a été remar-
quée parfois dans le Roussillon et a
fait, à diverses reprises l'objet de com-
munications à l’Académie des sciences.
Elle est attribuée à de la poussière cap-
tée dans le Sahara et véhiculée par des
nuages par-dessus la Méditerranée.
DEMAIN, + +
L’INDÉPENDANT SPORTIF
+ +- DEUX PAGES
J >'
LE FRONT POPULAIRE R L’OEIWHE EH ESPAMIE
M. ÀLCALA ZAMORA
Président de la République
est destitué
M. MAEMTIJVJEZ HAERIO
est nommé
président intérimaire
Madrid. — Par 283 voix contre 5, les
Cortès ont voté hier une motion pré-
sentée par le Front Populaire, blâmant
M'. Alcala Zamora. président de la Ré-
publique d'avoir dissous l'Assemblée, le
7 janvier 1936-
Le vote de cette motion a entraîné
ipsojacto la destitution du président
de la République.
Après le vote et après une longue sus-
pension, la séance a repris sous la pré-
sidence de M. Jimenez de Asua. socialis-
te. premier vice-président, en présence
des membres du gouvernement.
M. Jimenez de Asua a lu un acte
constatant que M- Alcala Zamora avait
fait remarquer qu’aucun article de la
Constitution ne l'obligeait à recevoir
personnellement la communication du
bureau de la Chambre.
Un secrétaire a donné lecture de
l'article 74 de la Constitution qui pré-
voit la substitution au président de la
République du président de la Chambre.
M. Martinez Barrio, président des
Cortès, a prêté serment de fidélité à la
Constitution peur son mandat intéri-
maire, aux applaudissements enthousias-
tes de. la majorité.
Aujourd'hui, la Chambre s'ajournera
au 15 avril.
M. Alcala Zamora demande
que la communication
de sa destitution lui soit faite
par écrit et officiellement
Madrid. —-, Le bureau de la Cham-
bre, conduit par M. Jimenez de Asua,
premier vice-président, s’est rendu au
Palais national pour faire connaître à
M. Alcala Zamora les résultats du débat
à la Chambre.
Le président se trouvant à son domi-
cile particulier, le bureau de la Cham-
bre s’y est rendu pour accomplir sa
mission. Les deux membres de la
C.E.D.A. appartenant au bureau, n'ont
pas pris part à cette démarche.
En quittant le domicile particulier
de M. Alcala Zamora pour sc, rendre
à nouveau au Palais national, les mem-
bres du bureau sc sont refusés à tou-
te déclaration.
On croit savoir, toutefois, que le pré-
sident de la République a refusé de les
recevoir et qu'il a demandé que la coin-
municaiion de sa destitution lui soit
faite par écrit. Ceci explique le retour
des membres du bureau du Palais na-
tional, où ils devaient se présenter offi-
ciellement.
Les raisons du vote
des Cortès
Madrid. — Hostile à la politique sui-
vie par M. 'Alcala Zamora, homme libé-
ral, modéré, républicain, mais porté
aux interventions personnelles dans le
gouvernement du ' pays, n’ayant pas
oublié que le chef de l’Etat avait dis-
sous l'Assemblée Constituante républi-
caine en 1933, malgré qu’elle fonction-
nât régulièrement et à la suite, il est
vrai, d'un double désaveu électoral de
cette Assemblée par le pays, craignant
enfin et surtout) de nouvelles initiatives
personnelles de M. Alcala Zamora dans
le domaine de la politique parlemen-
taire, la majorité du Front populaire
issue des élections du 16 février et du
1er mars en Espagne a voulu, sous la.
poussée d'une campagne politique dé-
chaînée principalement par le chef so-
cialiste. M. Frieto, profiter de l'occasion
qui lui était offerte par l’article 81 de
la Constitution pour se libérer d'un
tuteur estimé dangereux — et oui pro-
- J
M. ALCALA ZAMORA
balcmcnt l’était réellement — en vertu
de sa modération politique, de son
orientation personnelle et de l'interpré-
tation qu'il donnait habituellement à
son rôle constitutionnel.
ENCORE DES ATTENTATS
A Barcelone deux bombes ont éclaté
dans les ateliers d’une usine d'automo-
biles située dans le quartier Saint-An-
dré, produisant quelques dégâts.
Deux autres engins ont également
fait explosion dans une usine de chaus-
sures du même quartier, appartenant à
une société, américaine. Les dégâts ma-
tériels sont assez importants.
A. Madrid une bombe a fait explosion
au domicile de l’avocat, Eduardo Ortega
y Gasset. conseiller municipal, frère du
philosophe. Les dégâts sont purement
matériels.
Un inconnu se présenta au domicile
de l'avocat en disant qu'il apportait de
la part d'une personne qui voulait gar-
der l'anonymat, un cadeau consistant
en un poulet et une douzaine d'oeufs. Il
déposa le panier contenant le prétendu
cadeau dans la cuisine et partit. Quel-
ques minutes après, une bombe dissi-
mulée sous les oeufs fit explosion, cau-
sant des dégâts au mobilier et un com-
mencement d’incendie qui fut rapide-
ment éteint.
Enfin un inconnu a tiré plusieurs
coups de revolver sur le directeur de la
prison de Barcelone M. Rojas, celui-ci
n'a pas été atteint.
I.attentat a été commis à la porte
même de la prison au moment où M.
Rojas rentrait, son agresseur l’ayant
suivi en taxi.
Depuis longtemps déjà, les extrémis-
tes minent contre M. Rojas une très
vive campagne. Il fut déjà l’objet, il y
a quelques temps, d’un attentat dont il
sortit indemne, mais un fonctionnai-
re de la police qui l’accompagnait fut
grièvement blessé. _________
MISSION D’ETUDE AERIENNE
MK-
Chargés de mission par les ministères de l’Air et des Colonies,
Philippe ' d’Estailleurs-Clianteraine et ses compagnons ont quitté Le
Bourget à destination des Indes françaises.
De gauche à droite : MM. Ver nas, mécanicien, docteur Richou,
d'EsltiUl'eur-Chanterainc et Paul de Forges.
V - / ' ' •; '
On construit
de nombreuses
casernes
en Rhénanie
Cologne. — On travaille ià triple
équipe à la construction des nouvelles
casernes dans le quartier de Poil; on
édifie un groupe de cinq immeubles
dans la Siegburgstrasse où on logera
les sections et l’artillerie contre avions.
Des constructions analogues sont
mises en chantier à Cologne-Mulheim
et à Cologne-Deckstrein.
Tout près de Siegen, on construit en
montagne 63 casernes, casemates et
abris qui sont presque terminés.
DES EFFECTIFS CONSIDERABLES
La zone remilitarisée possédait avant
le 7 mars quatre divisions de Landes-
polizei, de police régionale absolument
analogues à celles de la Reichswehr.
Depuis le 7 mars, trois autres divisions
sont disséminées sur le duché de Bade
et le sud du Wurtemberg.
Neuf divisions, dès que tous les ca-
sernements seront terminés, occupe-
ront la Rhénanie.
La division de Francfort-sur-le-Mein
sera commandée par le général Lud-
ke. Le général Khune commandera
celle d'Aix-la-Chapolle et de Dussel-
dorf.
La Sarre recevra une division.
Depuis le 7 mars et jusqu'au 1er
avril, 50 bataillons d’infanterie sont
venus occuper l’ancienne zone démili-
tarisée. Ils sont accompagnés des sec-
tions de mitrailleuses, de lance-mines,
d'artillerie de défense contre chars
d’assaut, soit l'effectif de douze ba-
taillons.
L’artillerie comprend quarante bat-
teries, dont la moitié au moins d’ar-
tillerie lourde. Il n'est pas encore pos-
sible d’évaluer les forces de l’aviation.
On peut évaluer à 100.000 hommes
de troupes régulières les effectifs de
la zone rhénane, bien entendu en ne
comprenant ni la police régionale ni
les formations S. A. et S. S. ni les
effectifs des camps de travail.
A LA RECHERCHE D’UN
NOUVEAU GAZ
Une fabrique de gaz nocifs est en
pleine exploitation à Gelsenkirchen-
buer. Les cheministes y procèdent à
des recherches d’un nouveau gaz niais
la fabrication n’est pas encore au
point et on signale journellement des
accidents.
Il y a quelques jours trois ingénieurs
y sont morts asphyxiés.
LE NÉGUS
SE RÉFUGIERAIT
EN TERRITOIRE
BRITANNIQUE
Rome. — On prête au Négus l’inten-
tion de se sauver en territoire britan-
nique. dans le dessein d’éviter une ca-
pitulation et de se prévaloir de la pro-
tection anglaise pour se refuser à sc
déclarer vaincu et à entamer, comme
tel, des négociations de paix.
MEME SI LES SANCTIONS
SONT AGGRAVEES
L’ITALIE NE CHANGERA PAS
SA CONDUITE A L’EGARD
DE I/ETHIOPIE
Rome. — Les déclarations qu'a fai-
tes lundi à la Chambre des Communes
M. Anthony Eden, ministre des affai-
res étrangères, sur le conflit italo-
éthiopien sont reproduites sans com-
mentaires par 1 les journaux du matin.
A défaut des réactions produites par
ces paroles dans les milieux officiels,
réactions qui ne seront connues qu'ul-
térieurement, on peut toutefois signa-
ler l'impression qu’elles produisent
dans les sphères politiques et qui est
nettement défavorable.
On note en effet que. prenant la
parole après un long silence sur les
événements d’Afrique, M. Eden n’a
tenu aucun compte de la situation ré-
sultant des victoires italiennes, et qu’il
est revenu sur la question de l’em-
bargo du pétrole.
On affirme d’ailleurs ici que cette
éventualité ne saurait avoir aucune
Influence sur la conduites du gouver-
nement italien.
On déclare inacceptable pour l’Italie
le principe d’entrer en négociations
sous une menace quelconque et on
ajoute avec assez de force, que le
gouvernement fasciste se refusera à
traiter tant qu'il sera parlé d'embargo
sur le pétrole.
On s’attend au surplus à ce que la
France refuse de suivre l'Angleterre
dans la voie d'une aggravation des
sanctions, qui ne ferait que rendre
plus critique la situation déjà tendue.
MOBILISATION GENERALE
EN ETHIOPIE
Addis-Abeba. — (Dép. Havas). —
Tous les Ethiopiens en état de porter
les armes ont été appelés sous les dra-
peaux, en vertu d’une proclamation
impériale lue, hier après-midi, au pa-
lais.
.aggaBgaggsgggggggggaggggggg
UN CAMION TOMBE
DE 80 METRES
DANS UN TORRENT ,
Deux morts
Grenoble. — Un camion de trois
tonnes appartenant à l'entreprise de
transports Faillet, de Bellegarde (Ain),
s’engagea sans avoir ralenti sous le
viaduc du chemin de fer de Lyon à
Genève. La route, très large présente
un virage à grand rayon qui longe les
gorges de la Valserine qu’elle domine
à plus de 80 mètres de hauteur. Le
conducteur du camion, M. Noël Cad-
det, " vingt-trois ans, demeurant à
Coupy, bien que connaissant bien la
route, redressa trop vite sa direction.
Le camion franchit le talus, faucha un
frêne et fut précipité dans le canon
où la Valserine roule ses eaux torren-
tueuses.
Le camion rebondit de rocher en
rocher pour s-’écraser finalement sur
la passerelle d’accès des vannes de
l’usine hydro-électrique de Chanteau.
Le ponceau s’effondra et le camion
avec son conducteur et un ouvrier qui
l’accompagnait disparurent dans les
eaux profondes. Seuls, les débris de la
passerelle effondrée signalèrent aux
gendarmes qu’il y avait eu un acci-
dent effroyable. Les recherches em-
pêchées par la nuit, ont été entrepri-
ses ce matin pour retrouver le corps
de l’infortuné Caddet.
m 9 ^
UN TRAIN DYNAMITE
AU MEXIQUE
Des morts et des blessés
Mexico. — Au cours de la nuit, à
Paso del Macho, au kilomètre 354. le
train Veracruz-Mexico, a été dynamité.
Cinq employés ont été tués, quatre
employés et plusieurs voyageurs, une
dizaine selon la Compagnie des che-
mins de fer mexicains, ont été blesses.
La charge d-explosifs a éclaté au mi-
lieu d’un pont. La locomotive, deux
pullmans, im wagon de 2e classe, un
wagon-poste tombèrent dans le ravin
et ont été complètement détruits.
Aux premières nouvelles, on a an-
noncé que cinq employés avaient été
tués et que quatre autres et une dizai-
ne de voyageurs avaient été blessés.
, Mais bientôt on a su que le nombre
des morts était de neuf, dont cinq
employés, et celui des blessés de sept.
Et l’on a appris que M. Cohoa Zamun-
do, était parmi les morts.
On a indiqué qu'il s’agissait d'un
attentat politique dirigé contre le co-
lonel Eduardo HJernandez-Olazaro, le
député fédéral Joaquin Munoz, can-
didats gouvernementaux à Vera-Cruz
qui revenaient des élections et qui
voyageaient en pullman. Le général
Heriberto Jara, chef de la zone mili-
taire où s’est produit l’attentat, est
parti avec un régiment pour en pour-
suivre les auteurs.
'i
M. FRANKLIN - BOUILLON
a prononcé hier soir
le premier discours
électoral radiodiffusé
M. FRANKLIN-BOUILLON
m —
Le tragique bilan
de la tornade
aux Etats-Unis
U————J
Gainesville (Géorgie). — Le nombre,
des morts causées par la tornade qui
vient de s’abattre sur la région, aug-
mente à mesure que les informations se
font plus précises. On compte mainte-
nant près de 400 morts, dont 200 à
Tupelo. et plus de 150 à Gainesville :
plus de 2.000 blessés, plus de 650 mai-
sons démolies.
Dans une fabrique où travaillaient
125 personnes, des femmes pour la ’
plupart, il n’est resté que trois survi-
vants. La fabrique s’est effondrée sous
la force du vent, puis a pris ‘feu. ren-
dant impossible tout sauvetage des ou-
vrières.
Seize pilleurs de ruines ont été ar-
rêtés. Plusieurs milliers d’habitants sont
sans abri. Les dégâts, rien que pour les
villes de Gainesville et de Tupelo. sont
évalués à plus de 8 millions de dollars.
La tornade n'a duré que trois minutes
en tout.
\
68 ANNEE — N'51.432
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L’électeur anglais aime le chan-
gement : il lui plaît, après avoir
voté pour le conservateur, de
donner une chance au travailliste.
En France, par contre, l’électeur
demeure attaché à la droite ou à
la gauche, tout au moins dans les
petites villes et dans les campa-
gnes. Certes, il lui arrivera parfois,
au scrutin d’arrondissement, de
voter pour « un pays » plutôt que
pour un Parisien inconnu de sa
couleur politique. Mais, en général,
11 tient à sa tendance, par tradi-
tion comme par goût : ce n’est
guère que dans les grandes villes
que se rencontre le « flottant »
électoral, et il comprend tout juste
quelques centaines de milliers
d’électeurs sur un total de près de
12 millions d’inscrits. Ce flottant
se porte habituellement à gauche
quand la droite a été au pouvoir,
et vice-versa; dans les périodes de
difficultés économiques, il est
enclin à rallier les partis révolu-
tionnaires.
Mais le mode de scrutin et les
alliances entre les partis entraî-
nent toujours des répercussions
plus importantes encore que les
changements survenus dans la
mentalité des électeurs.
C'est ainsi qu’en 1919 et eh 1924
le ipays avait; voté de la même
manière, mais, en 1919, la Chambre
avait été de droite, les modérés
ayant été favorisés par la prime à
la plus -forte moyenne; et en 1924,
elle avait été de gauche, les radicaux
et les socialistes s’étant unis pour
former le Cartel.
Les alliances électorales de 1936
vont-elles ressembler à celles de
1932 ? Oui, à une nuance près. C’est
que les communistes se désisteront
pour les radicaux et pour les socia-
listes, alors que la dernière fois iis
s'étaient maintenus.
Do ce fait, les modérés devraient
perdre 14 sièges dont les titulaires
n'avaient dû leur élection qu’au
maintien communiste : onze d’en-
tre eux avaient été élus dans la
Seine, la Seine-et-Oise et le Nord:
c'est dans ces trois départements
qu’il faut envisager pour demain
une poussée extrémiste, poussée que
la crise doit logiquement aggraver.
Par contre, il ne faut pas oublier
que dans les campagnes les partis
de gauche éprouveront quelques
difficultés à consolider leurs gains
importants de 1932.
C'est en partant de ces données
qu'ont été établis ces premiers poin-
tages. Us ne tiennent aucun compte
de la répercussion possible des der-
niers événements extérieurs sur les
élections, ni de l’action éventuelle
des Croix de Feu dans un Certain
nombre d’arrondissements. Ce sont
là les deux inconnues de demain.
'*•
Ainsi que je l'avais déjà indiqué
aux lecteurs du Capital — et Henri
de Kérillis dans Y Echo de Paris,
comme Lucien Romier dans le Figa-
ro. sont arrivés aux mêmes conclu-
sions — les communistes paraissent
devoir être les seuls gagnants des
prochaines élections: ils passeraient
de 10 à environ 40; mais il ne faut
pas oublier qu’en 1932, avec la
représentation proportionnelle, ils
auraient obtenu 60 mandats.
Les socialistes perdraient quelques
sièges au profit des communistes,
ils en gagneraient d’autres au dé-
triment des radicaux : dans l’en-
semble ils réaliseraient quelques
gains.
Les radicaux, eux. ne perdraient
qu’un nombre restreint de sièges;
les gros perdants, ce seraient les
néos, les républicains-socialistes, les
socialistes français et indépendants
de gauche; en un mot, tous les
petits groupes de la Chambre, que
l’on appelle généralement « l’Union
Socialiste ». Ils devraient perdre au
total plus de 20 sièges.
Quant aux modérés — je range
sous cette étiquette les groupes qui
s’échelohnent de la Gauche Radi-
cale à la Fédération Républicaine
— ils maintiendraient leurs posi-
tions à une dizaine de sièges près :
ils perdraient un terrain apprécia-
ble dans la Seine, dans la Seine-et-
Oise, dans le Nord de la France et
dans les Bouches-du-Rhône; ils eh
regagneraient, par contre, dans la
Gironde, dans les trois départements
pyrénéens, en Bretagne, ainsi que
dans un certain nombre de circons-
criptions isolées.
Les gains et les pertes s’établi-
raient alors de la manière suivante,
ces pronostics n’étant naturellement
que tout à fait approximatifs ;
Communistes +30
S. F. I. O. + 10
Radicaux — 10
Union Socialiste.... —20
Modérés — 10
Si ces prévisions venaient à se réa-
liser, ce seraient les éléments mo-
dérés du Front Populaire qui per-
draient du terrain au bénéfice de
ses éléments avancés. Il y aurait
une nouvelle poussée vers la gau-
che, mais, ce ne seraient plus, com-
me en 1932, les modérés qui en se-
raient les victimes, mais bien les
radicaux et surtout l’Union Socia-
liste.
Sur le plan gouvernemental la
majorité du Front Populaire ne
serait pas accrue; elle serait, au
contraire, légèrement diminuée.
Ceci a tout l’air d’un paradoxe, mais
il ne faut -pas oublier que les com-
munistes votent habituellement
contre le Gouvernement; si par ha-
sard ils votaient exceptionnelle-
ment pour, il y aurait immédiate-
ment un certain nombre de radi-
caux modérés qui se détacheraient
de la majorité.
En 1932, les partis de gauche et
d’extrème-gauche comptaient 380
députés, dont 10 communistes; la
majorité de Cartel était de 370.
Si. en 1936. le Front Populaire
venait à gagner 10, sièges sur les
modérés, les partis de gauche et
d'extrême-gauche comprendraient
au total 390 députés; mais les com-
munistes étant par hypothèse au
nombre de 40, la majorité de Front
Populaire ne serait plus que de 350
au lieu de 370.
De même qu’il y avait dans la
Chambre expirante deux majorités
sensiblement équivalentes de Front
Populaire et d’Union Nationale, il
y aurait sans doute dans la Cham-
bre prochaine une majorité de
Front Populaire de 350 voix et unp
majorité d’Union Nationale de
400 voix.
*
* *
C’est certainement à un radical
que sera confiée la mission de for-
mer le premier Cabinet de la pro-
chaine législature, mais il est dou-
teux que ce radical forme un gou-
vernement de Front Populaire, et,
ainsi que l’a fait ressortir l’éminent
critique politique qu’est Alfred
Fabre-Luce, il est encore beaucoup
plus douteux que le Front Popu-
laire puisse se maintenir au pouvoir
même pendant un court laps de
temps.
En résumé, les prochaines élecr
tions décevront profondément ceux
qui attendent de la prochaine con-
sultation électorale un indispensa-
ble renouvellement, mais elles ras-
sureront ceux qui appréhendaient
une législature de Front Populaire
ou un écrasement des partis mo-
dérés.
Edouard PFEIFFER.
(Le Capital)
Mme Louise Weiss et Mme FincU, veuve du pilote aviateur, sont
candidates aux élections législatives dans le 5" arrondissement, à Paris,
et ont commencé leur campagne.
J
L’INSOUTENABLE
CONTRADICTION
MM. Eden et Flandin sont par-
tis pour Genève, afin d assister
aux réunions du Comité des
Treize et des puissances locar-
niennes. Le Comité des Treize q
la lourde tâche de faire la paix
entre l’Ethiopie et l'Italie; il en a
pris la responsabilité; il a lancé
un appel aux belligérants ; la
réponse favorable qu’il en a reçue
lui crée d’impérieux devoirs qu’il
ne saura d’ailleurs pas remplir.
La presse anglaise a repris sa
campagne sanctionniste en voyant
les troupes italiennes s’approcher
des sources du Nil et l’embargo
sur le pétrole est de nouveau
envisagé.
Mais, d’abord, le Comité des
Treize n’est qu’un Comité de
conciliation ; ce n’est pas devant
lui que le problème de l’aggra-
vation des sanctions doit être
posé. D’autre part, les Anglais
manquent vraiment un peu trop
de logique. Comment peuvent-ils
vouloir encore des sanctions con-
tre l’Italie, alors qu’ils n’en ont
pas voulu contre l’Allemagne ? Si
la loi internationale a été violée
par les armées qui s’avancent vers
le Nil, elle a été violée aussi par
les troupes qui viennent de réoc-
cuper les deux rives du Rhin.
Pourquoi donc agir contre Rome,
alors qu’on refuse d’agir contre
Berlin ?
Il se peut que les intérêts britan-
niques s’accommodent de cette
contradiction, mais la S. D. N.
n’est tout de même pas au service
de l’Angleterre, et si elle admet-
tait la discrimination insoutenable
que celle-ci prétend faire, elle se
montrerait d’une faiblesse et
d une partialité révoltantes.
M. Flandin a une belle occasion
de redresser cette situation et de
dire à M. Eden : « Ou bien vous
adopterez des sanctions économi-
ques et financières contre l’Alle-
magne, ou bien vous vous résou-
drez à lever les sanctions contre
l’Italie. » Le gouvernement fran-
çais a un intérêt immédiat à pren-
dre cette position, car l’Italie est
une puissance garante de l’acte
de Locarno et nous avons plus que
jamais besoin de son concours.
Or, l’Italie s’est jusqu’ici réservée ;
elle attend pour soutenir notre
thèse vis-à-vis des puissances
locarniennes que les sanctions
soient levées, ou du moins que
notre intervention fasse obstacle à
leur aggravation.
Le moment est donc venu pour
nos dirigeants qui savent mainte-
nant que leur faiblesse à l’égard
de la politique sanctionniste de
\ Angleterre ne leur a été d’aucune'
utilité vis-à-vis de 1.’Allemagne,
d avoir enfin une politique plus
indépendante et plus spécifique-
ment française. 11 ne s’agit pas de
choisir entre Londres et Rome ; il
s’agit d’être maître de soi et de
ne plus se laisser vassaliser.
XX.
I— >» —i
Une pluie de boue sur Perpignan
Perpignan. — La nuit dernière et
mardi matin est tombée sur Perpignan
et ses environs une pluie de couleur
brune, laissant des dépôts.
La même pluie de boue a été remar-
quée parfois dans le Roussillon et a
fait, à diverses reprises l'objet de com-
munications à l’Académie des sciences.
Elle est attribuée à de la poussière cap-
tée dans le Sahara et véhiculée par des
nuages par-dessus la Méditerranée.
DEMAIN, + +
L’INDÉPENDANT SPORTIF
+ +- DEUX PAGES
J >'
LE FRONT POPULAIRE R L’OEIWHE EH ESPAMIE
M. ÀLCALA ZAMORA
Président de la République
est destitué
M. MAEMTIJVJEZ HAERIO
est nommé
président intérimaire
Madrid. — Par 283 voix contre 5, les
Cortès ont voté hier une motion pré-
sentée par le Front Populaire, blâmant
M'. Alcala Zamora. président de la Ré-
publique d'avoir dissous l'Assemblée, le
7 janvier 1936-
Le vote de cette motion a entraîné
ipsojacto la destitution du président
de la République.
Après le vote et après une longue sus-
pension, la séance a repris sous la pré-
sidence de M. Jimenez de Asua. socialis-
te. premier vice-président, en présence
des membres du gouvernement.
M. Jimenez de Asua a lu un acte
constatant que M- Alcala Zamora avait
fait remarquer qu’aucun article de la
Constitution ne l'obligeait à recevoir
personnellement la communication du
bureau de la Chambre.
Un secrétaire a donné lecture de
l'article 74 de la Constitution qui pré-
voit la substitution au président de la
République du président de la Chambre.
M. Martinez Barrio, président des
Cortès, a prêté serment de fidélité à la
Constitution peur son mandat intéri-
maire, aux applaudissements enthousias-
tes de. la majorité.
Aujourd'hui, la Chambre s'ajournera
au 15 avril.
M. Alcala Zamora demande
que la communication
de sa destitution lui soit faite
par écrit et officiellement
Madrid. —-, Le bureau de la Cham-
bre, conduit par M. Jimenez de Asua,
premier vice-président, s’est rendu au
Palais national pour faire connaître à
M. Alcala Zamora les résultats du débat
à la Chambre.
Le président se trouvant à son domi-
cile particulier, le bureau de la Cham-
bre s’y est rendu pour accomplir sa
mission. Les deux membres de la
C.E.D.A. appartenant au bureau, n'ont
pas pris part à cette démarche.
En quittant le domicile particulier
de M. Alcala Zamora pour sc, rendre
à nouveau au Palais national, les mem-
bres du bureau sc sont refusés à tou-
te déclaration.
On croit savoir, toutefois, que le pré-
sident de la République a refusé de les
recevoir et qu'il a demandé que la coin-
municaiion de sa destitution lui soit
faite par écrit. Ceci explique le retour
des membres du bureau du Palais na-
tional, où ils devaient se présenter offi-
ciellement.
Les raisons du vote
des Cortès
Madrid. — Hostile à la politique sui-
vie par M. 'Alcala Zamora, homme libé-
ral, modéré, républicain, mais porté
aux interventions personnelles dans le
gouvernement du ' pays, n’ayant pas
oublié que le chef de l’Etat avait dis-
sous l'Assemblée Constituante républi-
caine en 1933, malgré qu’elle fonction-
nât régulièrement et à la suite, il est
vrai, d'un double désaveu électoral de
cette Assemblée par le pays, craignant
enfin et surtout) de nouvelles initiatives
personnelles de M. Alcala Zamora dans
le domaine de la politique parlemen-
taire, la majorité du Front populaire
issue des élections du 16 février et du
1er mars en Espagne a voulu, sous la.
poussée d'une campagne politique dé-
chaînée principalement par le chef so-
cialiste. M. Frieto, profiter de l'occasion
qui lui était offerte par l’article 81 de
la Constitution pour se libérer d'un
tuteur estimé dangereux — et oui pro-
- J
M. ALCALA ZAMORA
balcmcnt l’était réellement — en vertu
de sa modération politique, de son
orientation personnelle et de l'interpré-
tation qu'il donnait habituellement à
son rôle constitutionnel.
ENCORE DES ATTENTATS
A Barcelone deux bombes ont éclaté
dans les ateliers d’une usine d'automo-
biles située dans le quartier Saint-An-
dré, produisant quelques dégâts.
Deux autres engins ont également
fait explosion dans une usine de chaus-
sures du même quartier, appartenant à
une société, américaine. Les dégâts ma-
tériels sont assez importants.
A. Madrid une bombe a fait explosion
au domicile de l’avocat, Eduardo Ortega
y Gasset. conseiller municipal, frère du
philosophe. Les dégâts sont purement
matériels.
Un inconnu se présenta au domicile
de l'avocat en disant qu'il apportait de
la part d'une personne qui voulait gar-
der l'anonymat, un cadeau consistant
en un poulet et une douzaine d'oeufs. Il
déposa le panier contenant le prétendu
cadeau dans la cuisine et partit. Quel-
ques minutes après, une bombe dissi-
mulée sous les oeufs fit explosion, cau-
sant des dégâts au mobilier et un com-
mencement d’incendie qui fut rapide-
ment éteint.
Enfin un inconnu a tiré plusieurs
coups de revolver sur le directeur de la
prison de Barcelone M. Rojas, celui-ci
n'a pas été atteint.
I.attentat a été commis à la porte
même de la prison au moment où M.
Rojas rentrait, son agresseur l’ayant
suivi en taxi.
Depuis longtemps déjà, les extrémis-
tes minent contre M. Rojas une très
vive campagne. Il fut déjà l’objet, il y
a quelques temps, d’un attentat dont il
sortit indemne, mais un fonctionnai-
re de la police qui l’accompagnait fut
grièvement blessé. _________
MISSION D’ETUDE AERIENNE
MK-
Chargés de mission par les ministères de l’Air et des Colonies,
Philippe ' d’Estailleurs-Clianteraine et ses compagnons ont quitté Le
Bourget à destination des Indes françaises.
De gauche à droite : MM. Ver nas, mécanicien, docteur Richou,
d'EsltiUl'eur-Chanterainc et Paul de Forges.
V - / ' ' •; '
On construit
de nombreuses
casernes
en Rhénanie
Cologne. — On travaille ià triple
équipe à la construction des nouvelles
casernes dans le quartier de Poil; on
édifie un groupe de cinq immeubles
dans la Siegburgstrasse où on logera
les sections et l’artillerie contre avions.
Des constructions analogues sont
mises en chantier à Cologne-Mulheim
et à Cologne-Deckstrein.
Tout près de Siegen, on construit en
montagne 63 casernes, casemates et
abris qui sont presque terminés.
DES EFFECTIFS CONSIDERABLES
La zone remilitarisée possédait avant
le 7 mars quatre divisions de Landes-
polizei, de police régionale absolument
analogues à celles de la Reichswehr.
Depuis le 7 mars, trois autres divisions
sont disséminées sur le duché de Bade
et le sud du Wurtemberg.
Neuf divisions, dès que tous les ca-
sernements seront terminés, occupe-
ront la Rhénanie.
La division de Francfort-sur-le-Mein
sera commandée par le général Lud-
ke. Le général Khune commandera
celle d'Aix-la-Chapolle et de Dussel-
dorf.
La Sarre recevra une division.
Depuis le 7 mars et jusqu'au 1er
avril, 50 bataillons d’infanterie sont
venus occuper l’ancienne zone démili-
tarisée. Ils sont accompagnés des sec-
tions de mitrailleuses, de lance-mines,
d'artillerie de défense contre chars
d’assaut, soit l'effectif de douze ba-
taillons.
L’artillerie comprend quarante bat-
teries, dont la moitié au moins d’ar-
tillerie lourde. Il n'est pas encore pos-
sible d’évaluer les forces de l’aviation.
On peut évaluer à 100.000 hommes
de troupes régulières les effectifs de
la zone rhénane, bien entendu en ne
comprenant ni la police régionale ni
les formations S. A. et S. S. ni les
effectifs des camps de travail.
A LA RECHERCHE D’UN
NOUVEAU GAZ
Une fabrique de gaz nocifs est en
pleine exploitation à Gelsenkirchen-
buer. Les cheministes y procèdent à
des recherches d’un nouveau gaz niais
la fabrication n’est pas encore au
point et on signale journellement des
accidents.
Il y a quelques jours trois ingénieurs
y sont morts asphyxiés.
LE NÉGUS
SE RÉFUGIERAIT
EN TERRITOIRE
BRITANNIQUE
Rome. — On prête au Négus l’inten-
tion de se sauver en territoire britan-
nique. dans le dessein d’éviter une ca-
pitulation et de se prévaloir de la pro-
tection anglaise pour se refuser à sc
déclarer vaincu et à entamer, comme
tel, des négociations de paix.
MEME SI LES SANCTIONS
SONT AGGRAVEES
L’ITALIE NE CHANGERA PAS
SA CONDUITE A L’EGARD
DE I/ETHIOPIE
Rome. — Les déclarations qu'a fai-
tes lundi à la Chambre des Communes
M. Anthony Eden, ministre des affai-
res étrangères, sur le conflit italo-
éthiopien sont reproduites sans com-
mentaires par 1 les journaux du matin.
A défaut des réactions produites par
ces paroles dans les milieux officiels,
réactions qui ne seront connues qu'ul-
térieurement, on peut toutefois signa-
ler l'impression qu’elles produisent
dans les sphères politiques et qui est
nettement défavorable.
On note en effet que. prenant la
parole après un long silence sur les
événements d’Afrique, M. Eden n’a
tenu aucun compte de la situation ré-
sultant des victoires italiennes, et qu’il
est revenu sur la question de l’em-
bargo du pétrole.
On affirme d’ailleurs ici que cette
éventualité ne saurait avoir aucune
Influence sur la conduites du gouver-
nement italien.
On déclare inacceptable pour l’Italie
le principe d’entrer en négociations
sous une menace quelconque et on
ajoute avec assez de force, que le
gouvernement fasciste se refusera à
traiter tant qu'il sera parlé d'embargo
sur le pétrole.
On s’attend au surplus à ce que la
France refuse de suivre l'Angleterre
dans la voie d'une aggravation des
sanctions, qui ne ferait que rendre
plus critique la situation déjà tendue.
MOBILISATION GENERALE
EN ETHIOPIE
Addis-Abeba. — (Dép. Havas). —
Tous les Ethiopiens en état de porter
les armes ont été appelés sous les dra-
peaux, en vertu d’une proclamation
impériale lue, hier après-midi, au pa-
lais.
.aggaBgaggsgggggggggaggggggg
UN CAMION TOMBE
DE 80 METRES
DANS UN TORRENT ,
Deux morts
Grenoble. — Un camion de trois
tonnes appartenant à l'entreprise de
transports Faillet, de Bellegarde (Ain),
s’engagea sans avoir ralenti sous le
viaduc du chemin de fer de Lyon à
Genève. La route, très large présente
un virage à grand rayon qui longe les
gorges de la Valserine qu’elle domine
à plus de 80 mètres de hauteur. Le
conducteur du camion, M. Noël Cad-
det, " vingt-trois ans, demeurant à
Coupy, bien que connaissant bien la
route, redressa trop vite sa direction.
Le camion franchit le talus, faucha un
frêne et fut précipité dans le canon
où la Valserine roule ses eaux torren-
tueuses.
Le camion rebondit de rocher en
rocher pour s-’écraser finalement sur
la passerelle d’accès des vannes de
l’usine hydro-électrique de Chanteau.
Le ponceau s’effondra et le camion
avec son conducteur et un ouvrier qui
l’accompagnait disparurent dans les
eaux profondes. Seuls, les débris de la
passerelle effondrée signalèrent aux
gendarmes qu’il y avait eu un acci-
dent effroyable. Les recherches em-
pêchées par la nuit, ont été entrepri-
ses ce matin pour retrouver le corps
de l’infortuné Caddet.
m 9 ^
UN TRAIN DYNAMITE
AU MEXIQUE
Des morts et des blessés
Mexico. — Au cours de la nuit, à
Paso del Macho, au kilomètre 354. le
train Veracruz-Mexico, a été dynamité.
Cinq employés ont été tués, quatre
employés et plusieurs voyageurs, une
dizaine selon la Compagnie des che-
mins de fer mexicains, ont été blesses.
La charge d-explosifs a éclaté au mi-
lieu d’un pont. La locomotive, deux
pullmans, im wagon de 2e classe, un
wagon-poste tombèrent dans le ravin
et ont été complètement détruits.
Aux premières nouvelles, on a an-
noncé que cinq employés avaient été
tués et que quatre autres et une dizai-
ne de voyageurs avaient été blessés.
, Mais bientôt on a su que le nombre
des morts était de neuf, dont cinq
employés, et celui des blessés de sept.
Et l’on a appris que M. Cohoa Zamun-
do, était parmi les morts.
On a indiqué qu'il s’agissait d'un
attentat politique dirigé contre le co-
lonel Eduardo HJernandez-Olazaro, le
député fédéral Joaquin Munoz, can-
didats gouvernementaux à Vera-Cruz
qui revenaient des élections et qui
voyageaient en pullman. Le général
Heriberto Jara, chef de la zone mili-
taire où s’est produit l’attentat, est
parti avec un régiment pour en pour-
suivre les auteurs.
'i
M. FRANKLIN - BOUILLON
a prononcé hier soir
le premier discours
électoral radiodiffusé
M. FRANKLIN-BOUILLON
m —
Le tragique bilan
de la tornade
aux Etats-Unis
U————J
Gainesville (Géorgie). — Le nombre,
des morts causées par la tornade qui
vient de s’abattre sur la région, aug-
mente à mesure que les informations se
font plus précises. On compte mainte-
nant près de 400 morts, dont 200 à
Tupelo. et plus de 150 à Gainesville :
plus de 2.000 blessés, plus de 650 mai-
sons démolies.
Dans une fabrique où travaillaient
125 personnes, des femmes pour la ’
plupart, il n’est resté que trois survi-
vants. La fabrique s’est effondrée sous
la force du vent, puis a pris ‘feu. ren-
dant impossible tout sauvetage des ou-
vrières.
Seize pilleurs de ruines ont été ar-
rêtés. Plusieurs milliers d’habitants sont
sans abri. Les dégâts, rien que pour les
villes de Gainesville et de Tupelo. sont
évalués à plus de 8 millions de dollars.
La tornade n'a duré que trois minutes
en tout.
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