Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1933-08-31
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 août 1933 31 août 1933
Description : 1933/08/31 (A65,ED2,N50650). 1933/08/31 (A65,ED2,N50650).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5270143h
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/04/2020
65* ANNEE — N° 50.650
JEUDI
31
AOUT 1933
2 Edition
I ——. 1
L’INDÉPENDANT
20 Centimes DES P Y RENÉES Emile CARET, fondai?
JOURNAL RÉPUBLICAIN QUOTIDIEN :
BID ACTION h •DMINIBTBATION
P»!a!« de* l'yrénêM
Télégramme*
INDEPKNDANT-PAO J
Téléphone : 38.01 (trol* ligna»
O/fi Bordeaux 17B.H
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Pau - Parla
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i • -
Ministre des Finances
ET
Ministre du Budget
Parce qu’il est le Ministre de
l’équilibre, le très distingué Minis-
tre du Budget attire à. lui sinon lu
meilleure, tout au moins la plus
forte part de l’attention publique
Le non moins distingué Ministre
des Finances semble s’être canton-
né dans le rôle de Ministre du Tré-
sor.
Par ses soins, les caisses de l’Etat
contiennent, à tout moment, les
espèces nécessaires pour faire face
à d’innombrables et formidables
paiements. Ce n’est pas entreprise
facile. C’est cependant oeuvre né-
cessaire. Imaginez, en effet, que,
au retour d’un de ces retentissants
Congrès où le Sénat a été méprisé,
la Chambre stigmatisée et le gou-
vernement vilipendé pour avoir
prétendu retarder la retraite ou
marchander quelque avantage, les
fonctionnaires, pressés de récupé-
rer leurs frais de voyage en tou-
chant le traitement que l’Etat leur
a servi jusqu’ici, avec une scrupu-
leuse régularité, s’entendent répon-
dre par le comptable public :
« Vous repasserez, il n’y a pas
d’argent. » C’est ça qui serait une
révolution. Nous sommes si habi-
tués à l’ordre dans les finances,
que nous avons fini par considérer
la fermeture des guichets comme
une sorte d’impossibilité physique.
Voilà cependant des années que les
fonctionnaires de nos amis rou-
mains, surtout ceux qui sont éloi-
gnés de la capitale, attendent en
vain la rémunération de leurs ser-
vices. Voilà des mois que les insti-
tuteurs de Chicago ne reçoivent
plus leurs salaires. La France res-
te un doux pays...
C’est aux impôts que revient en
premier le rôle de tenir le Trésor
à l’étiagc voulu. Mais ils arrivent
par soubresauts saisonniers, avec
des retards tandis" que les paie-
ments s’imposent avec une fatale
et mécanique régularité. Afin de
combler les creux dessinés par la
courbe sinueuse des impôts, le mi-
nistre du Trésor emprunte. Il est le
ministre de l’emprunt. Il emprun-
te à jet continu, en principe à
court terme. Si, à la fin de l’année,
il a pu rembourser grâce à l’afflux
des impôts, tout va bien. Sinon se
dresse, à l'horizon de l’exercice,
l’affreux spectre du déficit.
Hélas !... nous le voyons se dessi-
ner pour notre prochaine Saint-
Sylvestre et nous le devinons cha-
que jour grandissant. Ce dernier
Juin, notre grand argentier, fit
médiocre récolte. La cueillette des
impôts fut mauvaise par rapport
à la correspondante de Juin 32
(moins-value de 227.922.300 fres).
Mais aussi elle a déçu nos espéran-
ces cependant pessimistes (moins-
valuc sur les évaluations budgé-
taires de 138.223.000 francs). De
tout cela résulte que. dans les pre-
miers six mois de l’année couran-
te, le ministre des Finances a tou-
ché 673 millions de moins que dans
le premier semestre de 32. Ça ne
doit pas faire bien loin du milliard
de déception pour l’année entière.
D’autre part, les recettes des Che-
mins de fer diminuent. A côté du
déficit budgétaire, le déficit laté-
ral.
' Le gouffre se creuse...
Cependant, de la rue de Rivoli
; rayonnent des communiqués opti-
; mistes que soulignent, dans quel-
. ques journaux, des titres clairon-
■ liant comme bulletins de victoire.
Et pourquoi V parce que le minis-
tre a pu emprunter. Où en som-
mes-nous pour qu’on veuille illu-
miner pour si peu ?
- « Il est arrivé », disait-on d’un
homme heureux. « Oui, mais dans
quel état ? » riposta le pessimiste.
Nous UVOJ-S emprunté. Mais dans
quelles conditions ?
Pour n’avoir pas été suivie des
mesures qu’elle postulait et qui
avaient été promises, la conver-
sion, qui a infligé aux épargnants
une dure perte de 17 'A, n’a pas
donné à l’Etat les avantages qu’il
en pouvait attendre. Elle n’a pas
amélioré son crédit ni abaissé le
loyer de l’argent. Je me réjouis du
succès du dernier emprunt. Je le
mesure. Le Gouvernement, qui de-
mandait deux milliards, s’en est
vu présenter plus de trois
(3.200.000.000). Mais il avait dû
offrir, pour dix ans, un intérêt de
5.80 'A. Or, en une minute, et à
4 le Canada empruntait 1.275
millions. En un jour et à 3,50 '/c
les Etats-Unis qui demandaient
500 millions de dollars, en trouvent
trois milliards (environ GO milliards
de francs).
J’obéis à la consigne officielle, je
me félicite de la fermeté de nos
rentes et je me complimente pa-
triotiquement d’avoir refusé 100
francs de mon titre converti puis-
qu'il est monté, si je puis dire, à
83 fr. 40. Mais le 3 1/2 % est au
pair à Londres, au-dessus du pair
à New-York.
Ces communiqués lénifiants se
proposent de restaurer la confian-
ce. Mais, pour l’heure, la simple et
austère vérité serait plus salubre.
Pour la rentrée d’Octobre, tous, si
nous ne voulons périr, préparons-
nous à des sacrifices sévères.
JOSEPH-BARTHELEMY.
Membre de l’Institut.
(Le Capital)
A ■
M. MAURICE BLOCII c
premier president à la Cour des i
Comptes, est mort hier à Paris, f
(Cliché Adam) 1
HEURES POLITIQUES
Leur psraiie
Il faut remercier M. Marquet de
la franchise de ses précisions.
Grâce au discours qu’il a pro-
noncé dimanche à Angoulême,
nous savons où nous mènent les
néo - socialistes, ceux que nous
avons appelé les « nazis de chez
nous », parce qu’ils ont copié leur
attitude et leurs principes sur ceux
des nationaux - socialistes alle-
mands.
Ce fut grande habileté de leur
part, d’avoir décidé de porter leur
action sur le plan national, pour
attirer à eux les classes moyennes,
les artisans, les paysans, tous ceux
qui, jusqu’à ce jour, reprochaient
principalement au socialisme de
méconnaître l’idée de patrie.
Mais à ceux que risquerait de
séduire cette concession faite au
sentiment général, et qui se laisse-
raient prendre à la magic de cer-
tains mots répondant aux aspira-
tions actuelles, il était temps qu’on
opposât le programme d’action
immédiate que nos nazis entendent
réaliser, soit au pouvoir s’ils y sont
appelés demain, soit à la tête de
la majorité gouvernementale dont
M. Daladier se réclame et qu’ils
comptent bien dominer.
Ce programme, M. Marquet nous
l’a fait connaître ; c’est celui de
la salle Huyghens, celui qu’en juin
1932, le groupe socialiste de la
nouvelle Chambre a soumis aux
radicaux-socialistes et à leur chef,
M. Herriot, en les priant de le
contrc-signcr. C’est même un pro-
gramme d’Huyghcns aggravé, puis-
qu’il comprend la semaine de qua-
rante heures, l’augmentation des
salaires, la lutte pour les mono-
poles, l’extension des assurances
sociales et le plan d’outillage de
30 à 40 milliards, dont M, Bedouce
est le père et qu’il serait impossible
de financer sans recourir à l’in-
flation- et aH prélèvement sur le
capital.
Les radicaux-socialistes, par l’or-
gane de M. Herriot, ont repoussé,
l’année dernière, ce programme
d’étatisation et de bouleversement
de l'économie nationale. L’accep-
teront-ils aujourd’hui ? S’ils ont
cette faiblesse, s’ils ne profitent
pas de leur congrès d’octobre pour 1
marquer vigoureusement ce qui les
sépare de ces révolutionnaires ca- !
moufles et pour agir en consé-
quence dès la rentrée parlemcn- (
taire, nous aurons un drôle d’hiver, i
■
XX.
■» » m
Manoeuvres en montagne
Perpignan. — Deux régiments de là
ile division d'infanterie et deux ré-
giments de ia 32e division effectuent
les manoeuvres en montagne dans la
-égion de la Ccrdagne. Y participent r
■gaiement une batterie 75 de monta-
rne et une escadrille d'avions venue r
le Pau. r
-» — c
La santé de Lord Grey
t
paris. — Les dernières nouvelles sur
l'état de santé de lord Grey of Fallo- f
Ion, ancien secrétaire d'Etat au Fo-
reign Office, font craindre une issue '
fatale. Les membres de la famille de
l'illustre malade - sont à son chevet.
————ra—^_g. I
On lit dans les journaux de Paris... :
: (
LA FRANCE ET L’ALLEMAGNE
DEVANT LE MONDE
Le jour même où le pangerma-
nisme hitlérien déployait tout son
faste, et, pourrait-on dire toutes
scs provocations, à Tannenberg et
à Niederwald. le président du con-
seil français allait simplement
inspecter nos fortifications de l’Est,
et faisait à Sarreguemines, une très
sobre déclaration. Combien de fois,
déjà, fut soulignée cette opposition
de sentiments à propos de laquelle
le Journal écrit :
D'un côté, des manifestations tumul-
tueuses et menaçantes et des discours
provocants. De l'autre, la nette et clai-
re affirmation d'en chef de gouver-
nement bien décidé à préserver^J’inté-
grité du territoire dont il a la charge
et qui veille à l'efficacité des moyens
de défense. Ainsi se trouvent opposées
à la face du monde, en même temps
que le tempérament de deux peuples,
deux politiques. La première orientée
vers les secousses violentes et la guer-
re, la seconde uniquement préoccupée
de défendre et maintenir la paix.
Est-ce qu'il y a un peuple au monde
qui pourrait hésiter à dire de quel .cô-
té se trouvent la raison et le droit ?
Mais cela ne suffit pas. L'Allemagne
a complètement oublié les leçons de
la défaite et nous l'y avons, d’ailleurs
tous aidée, en Europe et ailleurs, par
des concessions prématurées et impru-
dentes. Elle ne croit plus qu’à la force
et estime la sienne invincible. Il im-
porte donc de commencer à lui faire
comprendre qu’elle se trompe et que,
contrairement à ce qu’elle imagine, les
plus gros risques sont certainement
pour elle. Le jour où la solidarité in-
ternationale s'exercera dans ce sens,
la paix sera sauvée.
wv
DEFENSE NATIONALE
M. Daladier, est allé inspecter
nos organisations défensives de la
frontière de l’Est. Elles constituent
une sérieuse garantie contre toute
tentative d’invasion. Nous pouvons,
de ce côté-là, dormir tranquilles.
Mais, dit le Temps la défense na-
tionale, n’est pas faite seulement
d’ouvrages de béton :
Un rempart, si puissant qu'il soit
n'est, en lui-mëmc. jamais inviolable ;
il ne le devient que par la résolution
rie ses défenseurs. La force morale d’un
pays pacifique est sa meilleure arme
défensive : le patriotisme, le dévoue-
ment à la chose publique, l’abnégation
des individus au regard de la collecti-
vité. l'amour et F respect de la tradi-
tion nationale : tels sont les impondé-
rables qui, plus forts que la pierre et
le fer. assurent seuls vraiment l'invio-
labilité du territoire.
Or. cette force morale est, chez nous,
menacée. Sans doute, le pays, dans son
ensemble, est sain, et il serait léger de
notre part, imprudent de la part de
nos voisins belliqueux, de conclure hâ-
tivement du particulier au général,
d’étendre à la France entière la défail-
lance d'une petite minorité. Il n'en est
pas moins vrai que trop de Français
subordonnent le sentiment national à
leurs idéologies ou à leurs passions po-
litiques. et qu’une attitude antipatrio-
tique telle que celle des instituteurs
illégallistes peut à bon droit inspirer
des appréhensions à ceux que préoccu-
pe l'avenir, même immédiat, de notre
pays. Nous voudrions que les pouvoirs
publics eussent au degré qu'il faut
l'idée, claire et distincte des conditions
réelles de la défense nationale, et son- 1
gent à l’assurer aussi bien sur le plan
moral qu’ils ont su le faire sur le plan
matériel.
WA [
DES ECONOMIES ! '
DES ECONOMIES ! ]
1
Avec une ténacité, dont il faut ,
le louer, le Matin jxmrsuit sa cam- '
pagne pour l’assainissement de la
situation financière par les écono-
mies. Il écrit aujourd’hui :
Si tous les citoyens français étaient
imposés à l’impôt direct — comme ce-
la se devrait et comme l’avaient décré- '
té les assemblées de la Révolution 1
française — et payaient une contribu- i
tion, si minime qu’elle fut. ils seraient 1
attentifs à ce que les dépenses publi- ]
ques fussent sévèrement administrées ;
et contrôlées.
Ceux qui ne payent pas l’impôt se
désintéressent trop de la nécessité de !
faire des économies pour équilibrer le 1
budget. <
Us commettent une grave erreur. (
Les impôts écrasants acquittés par ]
une minorité de contribuables, chaque {
jour moins nombreux, ont une réper- .
cussion sur le prix de la vie dont l’élé-
vation les frappe durement.
L’exonération à la base — ne le sa-
vent-ils pas ? — est une monnaie élec-
torale, donc une fausse monnaie. v
Si le ministre du budget persiste à s
demander au pays un effort nouveau, c
, ils seront les premières victimes de
cette politique de « facilité ».
Il n’y a qu’un seul remède, répétons- c
le sans nous lasser : r
Des économies ! des économies ! c
AUX ÉTATS-UNIS
UN TRAIN TOMBE
DANS UN RAVIN
72 morts, 50 blessés
Amarillo (Texas). — Un train de
luxe a déraillé sur un pont, à 9 kilo-
mètres à l'ouest de Tucumcari (New-
Mexico ).
LÀ catastrophe est due au fait que
le train s'est engagé sur un pont que
la crue du torrent avait emporté en
partie. Bien que le train marchât à
faible vitesse, le mécanicien n’a pas
aperçu la brèche à temps.
Le train transportait 43 voyageurs
à destination d'EI Paso (Texas). On
compte jusqu'ici 12 morts et une cin-
quantaine de blessés.
LE RAPIDE PARIS-ROY AN
A DÉRAILLÉ
Il y a un mort blessés '
Paris. — Un déraillement s’est pro-
duit mardi après-midi, à 15 h. 35. sur
la ligne Paris-Royan, au kilomètre
248, à Meigné-lc-Vicomtc (Maine-et-
Loire).
Le train 778 qui est direct jusqu’à
Parts, avait quitté Saumur à 15 h. 8. Il
venait de brûler la petite gare de Mei-
gné-lc-Vicomte. Il marchait alors à une
vitesse horaire de 80 kilomètres, lors-
qu'un bruit épouvantable retentit : le
dernier wagon de voyageurs et le four-
gon « garde-queue » venaient de quit-
ter les rails.
Dès qu’il sentit le choc, le mécani-
cien, avec un grand sang-froid, blo-
qua progressivement ses freins et im-
mobilisa rapidement son convoi.
Les deux voitures, après avoir labou-
ré la voie, s’étaient à demi-renversées ;
vingt-cinq blessés furent relevés. Quant
au chef de train qui, au moment de
l’accident, se trouvait dans la cabine du
garde-frein, il avait été tué sur le coup.
C'est M. Chazal, demeurant à Saintes.
La liste des blessés
Voici la liste des vingt-huit person-
nes blessées dans l'accident de chemin
de fer de Meigné-le-Vicomte :
M. Leblanc, demeurant à Onaing
(Nord). — Mlle Mantel. demeurant à
Charly. (Aisne). — Mlle Messonnet. de-
meurant à La Fèrp-en-Tardenois. —
M. Duc. demeurant à Chôisy-le-Roi. —
M. Albert Raby. demeurant à Ville-
neuve-sur-Yonne. — M. Arata, 24. rue
?aul-Bert, à Nogent-sur-Marne. — M.
Casari, 20. rue Jean-Jaurès à Ulichy.
— M. Gilette, 61. avenue Valenton, à
Viileneuve-Saint-C'Gorges. — M.. Mme
et Mlle Frugicr, 146, rue Jean-Jaurès,
à Puteaux. — M. et Mme Claval, 54,
rue Buffault, à Paris. — Mme Chrétien, *
2. rue Jaquemont, Paris. — Mme Aro-
Jo. 229 faubourg Saint-Honoré, Paris.
— M. et Mme Korobellich et leurs cinq
infants. — MM. Duban, Mochrini et
Uranan, tous demeurant à Paris. —
M. Mésange, agent (lu train.
NOUVELLES
COMPLICATIONS
EN EXTREME-ORIENT
Tokio. — Le croiseur « Isuhu » et
ieux destroyers japonais sont partis
jour Ma Ouei, près de Fou Tchéou,
ni. selon des renseignements reçus au
iepartement de la marine, l'approche
le troupes communistes cause de gra-
ves inquiétudes.
En outre, un croiseur et vingt-deux
;orpilleurs japonais, qui se trouvent
actuellement à Mako (lies de Formo-
*■>, ont reçu l'ordre de se rendre im-
nédiatement vers la même destination.
Deux navires américains croisent
devant la ville menacée par les
communistes
Washington. — Le ministre des Etats-
Unis à Pékin a demandé au comman-
dant en chef de la flotte américaine
;n Extrême-Orient, d’envoyer un na-
vire de guerre à P’ou Tchéou, pour pro-
téger les Américains qui se trouvent
dans la zone où opèrent les bandes
communistes.
Les deux navires de guerre « Tulsa »
:t « Sacremento » se trouvent à proxi-
mité de Fou Tchéou.
La France enverra-t-elle
des vaisseaux à Fou Tchéou ?
Tokio. — Le consul de France au-
rait demandé de son côté à son gou-
vernement d'envoyer des vaisseaux à
Fou Tchéou, pour assurer la protec-
tion des Français qui se trouvent dans
la région. ^
Une fillette de 12 ans cambriole
l’appartement d’un procureur
de la République
A ubusùtn. — En villégiature à Ladi-
veix, commune de MagnaW'Etrange,
M. Dallant, procureur de la République
à Chartres, s’était rendu au bourg de
Magnat pour passer la journée avec des
parents. A son retour, il a trouvé soni
appartement complètement saccagé.
L’enquête ouverte par la gendarmerie
n'a pas tardé à établir que le cambrio-
lage avait été commis par une fillette’
de douze ans, Marie Laillant. La pré-
coce voleuse, qui avait déjà commis
précédemment un autre cambriolage, a
été écrouée.
— - O — —-
Des villages anglais privés d’eau <
Londres. — Dans le Lincolnshire. les i
villages de Cambridge, Shire, Wilt- ;
ihire, Berkshire, Bicking, Amshire et <
Suffolk, sont privés d’eau. Des mesu- i
•es ont été prises pour amener l’eau
ians des tonneaux. A Friesthorpe, le <
nanque d’eau se fait sentir depuis (
;inq semaines.
U FRONTIÈRE DE L'EST EST BIEN DÉFENDUE
M. Georges Arqué, rédacteur au Pe-
tit Parisien, a suivi M. Daladier dans
îOjt inspection des travaux défensifs de
la frontière de l’Est. Nous extrayons de
son reportage les passages ci-dessous :
Les cités lacustres ? Le noman’s land,
terre de feu ? Los cités souterraines ?
C’est presque cela certes. C’est peut-être
mieux que cela.
Imaginez-vous un front de plus de
cent kilomètres et à douze kilomètres
de la frontière — ce qui affirme mieux
que des mots combien on n'a entendu
effectuer que des travaux défensifs —
une série ininterrompue d'ouvrages
singuliers dont l’existence ne se révèle
guère que par un moutonnement plus
iccentué du sol et, ici et là, surgissant
de terre ainsi qu’une énorme méduse,
des embrasures.
D'innombrables « ensembles » s'éche-
lonnent ainsi, reliés par des ouvràgçs
lecondaires. Pour en suivre la litofij,
.1 n'est sans doute que de consulter
une carte, mais on n'attendra pgjç cfe
nous que nous situons remplacement
ixact de ces modernes forteresses.
Tout cela ne constitue plus désor-
mais qu’une seule et même fantastique
cité souterraine, où tout un monde, dès
demain, pourra vivre et se défendre
contre le plus armé et le plus redou-
table des agresseurs.
Partout, au long de cette frontière,
même spectacle.
D’énormes barbelés, fiches profondé-
nent dans le ciment, ici dans un bois,
là à découvert, indiquent qu'on se trou-
ve — l’eût-on pu découvrir sans cela ? —
luprès d’une forteresse insoupçonnée,
parmi l’immensité d'un système défen-
sif sur lequel, pour l'admirer et le com-
prendre. l’imagination — trop tard —
devra réfléchir longuement. Sous les
pieds il y a une forteresse dont la puis-
sance — et c’est la parole même d'un
officier de grande valeur — saurait dé-
fier les engins les plus redoutables.
Pour nous en persuader il a fallu que
nous fussions admis à pénétrer dans
l’un de ces forts. Figurez-vous un énor-
me cuirassé tout de fer. enfoncé dans la
terre à des profondeurs auxquelles sont
accoutumés les mineurs. Des milliers de
mètres cubes de terre ont été jetés sur
cette masse qui ne laisse passer, ainsi
que nouç l'avons dit, que de rares cou-
poles d’où, déjà, jaillissent les bouches
des canons de tous calibres.
Il nous est permis de dire que cha-
cune de ces coupoles atteint générale-
ment un poids qui he descend pas au-
dessous de 36.000 kilos.
Il a. fallu encore, pour nous convain-
cre. que nous soyons admis à descen-
dre dans les entrailles fantastiques de
ce monstre. A pins de 100 mètres sous
terre, nous avons découvert ia cité in-
connue, la moderne cité guerrière, tra-
versée de larges avenues brillamment
éclairées et sous lesquelles, affirme-t-on,
dort un volcan, un volcan dont le cra-
tère s’étendrait sur une surface telle
que sa soudaine éruption anéantirait
d’énormes surfaces. Il a fallu que. a
cette profondeur et derrière le chef du
gouvernement, nous découvrions un
chemin de fer et que, sur des wagons
presque confortables, nous explorions à
une allure d’express cette cité stupé-
fiante, dans laquelle tout a été prévu
pour l’existence d’armées entières pen-
dant de longs mois.
Il a fallu tout cela et tant d'autres
chôses encore pour que nous osions au-
jourd’hui affirmer que M. Daladier a
été au-dessous de la vérité lorsqu'il a
déclâré que « tout était prévue pour la
défense d’un territoire particulièrement
cher au coeur de la France et que celle-
ci. à aucun pri::. ne tolérerait d'aban-
donner une fois de plus ».
Et ce n’est pas tout.
Ici. il n’y a plus de terre. Le sol est
de béton et de fer. Le dénivellement fait
place soudain à un précipice que des
chars d’assaut, ne sauraient apercevoir
suffisamment à temps pour éviter d’y
veiur s'écraser. La forteresse souterraine
elle-même — ce qui, du moins, en trans-
paraît — a été construite ici de telle
manière qu’il faudrait, pour que ceux
qui pourraient être appelés à lhabiter
fassent touchés, que les lois mêmes de
la trajectoire se trouvassent transfor-
mées.
Voici mieux-, voici plus hallucinant :
d'étranges travaux, au bord de cette ri-
vière. qui. sous la pression d’une main,
feront que toute une étendue du terri-
toire. en quelques heures, se trouvera
submergée, routes coupées, ponts em-
portés :
— La région des étangs, a-t-on
annoncé à M. Daladier, qui, grave,
recueilli, a entendu inlassablement,
durant toute une longue et dure jour-
née. les explications de techniciens.
Et c’est en connaissance de cause
que le chef du gouvernement put, le
soir, à Sarreguemines. où il coucha,
exprimer du balcon d'un hôtel, à la
population massée sur la place :
« Je sais que vous êtes tous des
Français et que vous voulez le demeu-
rer. Sachez donc bien ceci : nous ne
provoquons personne, car la France ne
provoque jamais, mais nous sommes
résolus à rester la France et, aujour-
d’hui, je suis fier des résultats obte-
nus après quatre années d’un labeur
surhumain. Grâce à ce labeur, nous
sommes désormais à l'abri de toute
surprise, car les travaux que je viens
de visiter étaient d'un intérêt capital
pour la France. »
Comment fut arrêtée Violette Nozières
«•»
Paris. — Une semaine, jour pour
jour et presque heure pour heure,
après l'exécution de son abominable
forfait, Violette Nozières a été retrou-
vée vivante.
Celle qui voulait « vivre sa vie ».
gui. pour jouir plus vite- des quelque
150.000 francs constituant son héritage
3t pour se libérer de la tutelle pater-
nelle, n'hésita pas à empoisonner les
luteurs dp ses jours, celle-là, démas-
quée, traquée, perdue, ne s'est pas sui-
cidée.
Si honteuse, si précaire que fût son
existence depuis ces huit jours, elle y
tenait encore trop et l’on peut dire
même qu'elle a joui de ce reste de li-
berté pour continuer à vivre jusqu'au
août cette vie qui lui semblait la plus
oelle de toutes : une vie de plaisir
misérable et de commerce honteux.
Depuis plusieurs jours, les enquê-
teurs avaient acquis la conviction que
Violette Nozières n’avait pas quitté
’aris. Il était peu probable qu’elle pas-
àt ses nuits dehors et à tout hasard les
policiers contrôlaient avec un soin spé-
cial les fiches des hôtels. Certes, ils n’es-
jéraient pas que la fugitive s’y fut
nscrite sous son nom véritable ; mais
la psychologie des fugitifs leur est fa-
nilière. Ils savent que ceux qui veulent
:e dérober aux recherches emploient
souvent les moyens les plus simples et
les plus naïfs.
Ils eurent ainsi l'idée qu’elle avait
iu s'inscrire soit sous le nom de sa
mère, soit sous celui d’une amie, par
exemple, de cette jeune Madeleine De-
bize. qui fut la compagne de ces der-
nières escapades.
Ce calcul devait se trouver justifié
dimanche : une fiche d’un hôtel de
Montmartre portait Madeleine Debize,
7, rue Claude Decaen.
Seul le retard inévitable de la trans-
mission des fiches ne permit pas dès
lors de serrer Violette Nozières d’assez
près, mais il fut bientôt possible de
retrouver des persopnes que la jeune
fille semblait avoir adoptées comme
compagnons préférés depuis trois jours
et l’on espérait bien la voir revenir
dans les quelques endroits où l’on put,
dès ce moment, retrouver sa trace.
Dès l’aube, lundi matin, l’on pou-
viait prévoir que le dénouement du
drame qui s’était déroulé rue de Ma-
dagascar était proche !
Avec quelle activité, durant tout le
jour, l'inspecteur principal Moreux et
le brigadier-chef Gripois se dépensè-
rent, dirigés par le commissaire Guil-
laume. chef de la brigade spéciale à
la police judiciaire. Ils allèrent d’hô-
tel en hôtel, sillonnant Paris, courant
d'un quartier à un autre, vérifiant sans
cesse tous les renseignements recueil-
lis;
Le filet se resserrait. Subitement,
dans la soirée, le zèle des policiers fut
récompensé. La Providence se mettait
enfin de leur côté.
Tandis qu’une élémentaire prudence
faisait émigrer la fugitive le soir vers
Montmartre, où elle n'allait jamais
jusque-là, Violette Nozières passait
d'étranges après-midis.
Le Champ de Mars était devenu, en
effet, le lieu choisi de ses promenades
vespérales. Et n'allez pas croire qu’elle
s’y réfugiait dans d’impénétrables bos-
quets. Non. elle se promenait pleine
d’aisance .et presque d'insouciance et
au premier jour, elle y reçut sans fa-
çon les hommages de trois jeunes étu-
diants. Elle leur y donna rendez-vous
pour le lendemain. Chacun y fut ponc-
tuel et l’idylle eût continué ainsi tant
qu’il plairait à Dieu... et à la police !
Les jeunes gens ne furent pas sans
remarquer l'étrange ressemblance qu’of-
frait l’inconnue avec la fugitive tra-
quée par la police. Nul, cependant, ne
>’en inquiéta outre mesure.
— « Veux-tu voir Violette Nozières ? » 1
iemandait dimanche soir à un de ses
unis, un élève de l’école de cavalerie.
Incontinent, il fixa à son camarade
un rendez-vous pour hier après-midi.
— « Vous ressemblez fort à celle que
l’on recherche. », dit le jeune homme
dès qu’il fut en présence de la fille.
—• « Pensez-vous ! répliqua celle-ci,
à peine démontée. Je m’appelle Chris-
tiane- d’Arfeuille et j’habite rue Bas-
sano. Mon père, ingénieur à .la compa-
gnie P. L. M., est mort l’an dernier.
Mais j’ai des permis de circulation tout
de même. Ainsi, pour aller à Cannes,
je ne paie que douze sous. Ma mère
est première d’une grande maison de
couture... »
N'empêche ! Dans l'dsprit de l'étu-
diant .plus averti que ses amis, un rap-
prochement se fit aussitôt. Il téléphona
en hâte à M. Bressot, directeur du
cabinet du préfet de police, pour le
prévenir qu’il croyait avoir rencontré
Violette Nozières avec qui il avait
pris un autre rendez-vous pour 21 heu-
res dans un café de l’avenue de La
Motte-Picquet.
Il était alors 20 heures. M. Bressot
s’empressa d’alerter MM. Barthélemy,
directeur adjoint de la police judiciaire,
et Guillaume, chef de la brigade spé-
ciale. Le brigadier-chef Gripois. les
inspecteurs Verdier et Lelièvre furent
alors envoyés dare-dare au Champ de
Mars. Ils arrivèrent à l’angle de l'ave-
nue La Motte-Picquet au moment pré-
cis où Violette Nozières pénétrait dans
le café.
L’inspectcur Gripois la reconnut aus-
sitôt et s’approcha d'elle. Quand il lui
posa la main sur le bras, c’est à peine
û elle eut un léger mouvement de
recul.
— « Vous vous appelez Violette No-
zières ! »
La jeune femme n'eut qu’une brève
hésitation, puis le plus simplement du
monde répondit :
— « Oui. »
— « Veuillez nous suivre ! »
Telles furent les péripéties très sim-
ples de l'arrestation.
À 21 heures. Violette Nozières. tou-
jours encadrée des trois inspecteurs,
faisait son entrée à la police judiciaire
dans le cabinet de M. Guillaume.
Le commissaire divisionnaire atten-
dait la jeune criminelle. Là une ques-
tion simple et menaçante fut encore
posée :
— « Vous êtes Violette Nozières ? »
Alors celle qui avait longuement pré-
médité son crime, l'avait avec sang-
froid exécuté, celle qui, convaincue du
plus odieux des forfaits, trouvait encore
la force de flirter dans un jardin pu-
blic, la fille que son arrestation même
n'avait pas semblé émouvoir outre me-
sure cet être sans cervelle et sans
coeur se mit à avoir des nerfs...
A la question deux fois répétée elle
ne répondit rien. Des larmes inatten-
dues .commencèrent à couler de ses
yeux, ses membres se mirent à trembler
2t-sa poitrine tut soulevée de violents
sanglots. ■
Violette Nozières s’abirtia alors dans
une cris» de nerfs en régie et il fallut
réconfor er le monstre! Enfin elle put
parler.
Comme nôas- l’avons rapporté hier,
•e ne fut ni pour nier ni pour implo-
rer lui pardon. Ce fut, ses nerfs étant
un lieu remise en place, polir recon-
naître simplement les faits avec un
calme soudain et une bonhe volonté qui
désarmèrent les témoins de cette effa-
rante confession.
400.000 personnes
vivent du crime
aux Etats-Unis
Washington. — Plus de quatre cent
mille personnes aux Etats-Unis ont le
•rime pour principale source de reve-
nus, a déclaré 1» secrétaire à la guerre,
M. Dem, dans un discours où il a de-
nandé au peuple américain de donner
son entier appui au gouvernement dans
a lutte contre l'armée sanglante du
crime. .
M. Dem a ajoiiô- : « Le joug des
gangsters pèse plus lourdement sur
tous rue le joug colonial sur nos an-
•étres. Nous devons lutter pour l’affran-
:hissement de notre pays de ce fléau. »
UNE CULTIVATRICE
ASSASSINÉE
Tulle. — A Saint-Fréjoux, un culti-
vateur a tué à coups de revolver Mme
Rebeyre, cultivatrice, âgée de 53 ans.
Le gendre de la victime est arrivé
trop tard et n’a pu qu’apercevoir le
meurtrier qui a pris la fuite.
Mais celui-ci a été arrêté peu apres.
11 s’agit d’un nommé Jean Maison,
âgé de 21 ans. cultivateur dans une
commune voisine. Il a refusé de faire
connaître le mobile de son crime qui a
été prémédité, car il a été établi que
le revolver a été acheté, dimanche, à
Ussel.
Demain :
L'INDEPENDANT SPORTIF
LA MANIFESTATION DU NIEDERWALD
A gauche, une vue d’une rue de Rüdsheim, pendant la manifesta-
tion; à droite, la foule devant le m onument de la « Germania ».
(Cliché Adam).
JEUDI
31
AOUT 1933
2 Edition
I ——. 1
L’INDÉPENDANT
20 Centimes DES P Y RENÉES Emile CARET, fondai?
JOURNAL RÉPUBLICAIN QUOTIDIEN :
BID ACTION h •DMINIBTBATION
P»!a!« de* l'yrénêM
Télégramme*
INDEPKNDANT-PAO J
Téléphone : 38.01 (trol* ligna»
O/fi Bordeaux 17B.H
Ï
c m x-i t-x iJ " " i 111 "
PDBLICITB
•uz Bureaux da JeatDil
e« à l’Agenoe IITN
Pau - Parla
>t *
i • -
Ministre des Finances
ET
Ministre du Budget
Parce qu’il est le Ministre de
l’équilibre, le très distingué Minis-
tre du Budget attire à. lui sinon lu
meilleure, tout au moins la plus
forte part de l’attention publique
Le non moins distingué Ministre
des Finances semble s’être canton-
né dans le rôle de Ministre du Tré-
sor.
Par ses soins, les caisses de l’Etat
contiennent, à tout moment, les
espèces nécessaires pour faire face
à d’innombrables et formidables
paiements. Ce n’est pas entreprise
facile. C’est cependant oeuvre né-
cessaire. Imaginez, en effet, que,
au retour d’un de ces retentissants
Congrès où le Sénat a été méprisé,
la Chambre stigmatisée et le gou-
vernement vilipendé pour avoir
prétendu retarder la retraite ou
marchander quelque avantage, les
fonctionnaires, pressés de récupé-
rer leurs frais de voyage en tou-
chant le traitement que l’Etat leur
a servi jusqu’ici, avec une scrupu-
leuse régularité, s’entendent répon-
dre par le comptable public :
« Vous repasserez, il n’y a pas
d’argent. » C’est ça qui serait une
révolution. Nous sommes si habi-
tués à l’ordre dans les finances,
que nous avons fini par considérer
la fermeture des guichets comme
une sorte d’impossibilité physique.
Voilà cependant des années que les
fonctionnaires de nos amis rou-
mains, surtout ceux qui sont éloi-
gnés de la capitale, attendent en
vain la rémunération de leurs ser-
vices. Voilà des mois que les insti-
tuteurs de Chicago ne reçoivent
plus leurs salaires. La France res-
te un doux pays...
C’est aux impôts que revient en
premier le rôle de tenir le Trésor
à l’étiagc voulu. Mais ils arrivent
par soubresauts saisonniers, avec
des retards tandis" que les paie-
ments s’imposent avec une fatale
et mécanique régularité. Afin de
combler les creux dessinés par la
courbe sinueuse des impôts, le mi-
nistre du Trésor emprunte. Il est le
ministre de l’emprunt. Il emprun-
te à jet continu, en principe à
court terme. Si, à la fin de l’année,
il a pu rembourser grâce à l’afflux
des impôts, tout va bien. Sinon se
dresse, à l'horizon de l’exercice,
l’affreux spectre du déficit.
Hélas !... nous le voyons se dessi-
ner pour notre prochaine Saint-
Sylvestre et nous le devinons cha-
que jour grandissant. Ce dernier
Juin, notre grand argentier, fit
médiocre récolte. La cueillette des
impôts fut mauvaise par rapport
à la correspondante de Juin 32
(moins-value de 227.922.300 fres).
Mais aussi elle a déçu nos espéran-
ces cependant pessimistes (moins-
valuc sur les évaluations budgé-
taires de 138.223.000 francs). De
tout cela résulte que. dans les pre-
miers six mois de l’année couran-
te, le ministre des Finances a tou-
ché 673 millions de moins que dans
le premier semestre de 32. Ça ne
doit pas faire bien loin du milliard
de déception pour l’année entière.
D’autre part, les recettes des Che-
mins de fer diminuent. A côté du
déficit budgétaire, le déficit laté-
ral.
' Le gouffre se creuse...
Cependant, de la rue de Rivoli
; rayonnent des communiqués opti-
; mistes que soulignent, dans quel-
. ques journaux, des titres clairon-
■ liant comme bulletins de victoire.
Et pourquoi V parce que le minis-
tre a pu emprunter. Où en som-
mes-nous pour qu’on veuille illu-
miner pour si peu ?
- « Il est arrivé », disait-on d’un
homme heureux. « Oui, mais dans
quel état ? » riposta le pessimiste.
Nous UVOJ-S emprunté. Mais dans
quelles conditions ?
Pour n’avoir pas été suivie des
mesures qu’elle postulait et qui
avaient été promises, la conver-
sion, qui a infligé aux épargnants
une dure perte de 17 'A, n’a pas
donné à l’Etat les avantages qu’il
en pouvait attendre. Elle n’a pas
amélioré son crédit ni abaissé le
loyer de l’argent. Je me réjouis du
succès du dernier emprunt. Je le
mesure. Le Gouvernement, qui de-
mandait deux milliards, s’en est
vu présenter plus de trois
(3.200.000.000). Mais il avait dû
offrir, pour dix ans, un intérêt de
5.80 'A. Or, en une minute, et à
4 le Canada empruntait 1.275
millions. En un jour et à 3,50 '/c
les Etats-Unis qui demandaient
500 millions de dollars, en trouvent
trois milliards (environ GO milliards
de francs).
J’obéis à la consigne officielle, je
me félicite de la fermeté de nos
rentes et je me complimente pa-
triotiquement d’avoir refusé 100
francs de mon titre converti puis-
qu'il est monté, si je puis dire, à
83 fr. 40. Mais le 3 1/2 % est au
pair à Londres, au-dessus du pair
à New-York.
Ces communiqués lénifiants se
proposent de restaurer la confian-
ce. Mais, pour l’heure, la simple et
austère vérité serait plus salubre.
Pour la rentrée d’Octobre, tous, si
nous ne voulons périr, préparons-
nous à des sacrifices sévères.
JOSEPH-BARTHELEMY.
Membre de l’Institut.
(Le Capital)
A ■
M. MAURICE BLOCII c
premier president à la Cour des i
Comptes, est mort hier à Paris, f
(Cliché Adam) 1
HEURES POLITIQUES
Leur psraiie
Il faut remercier M. Marquet de
la franchise de ses précisions.
Grâce au discours qu’il a pro-
noncé dimanche à Angoulême,
nous savons où nous mènent les
néo - socialistes, ceux que nous
avons appelé les « nazis de chez
nous », parce qu’ils ont copié leur
attitude et leurs principes sur ceux
des nationaux - socialistes alle-
mands.
Ce fut grande habileté de leur
part, d’avoir décidé de porter leur
action sur le plan national, pour
attirer à eux les classes moyennes,
les artisans, les paysans, tous ceux
qui, jusqu’à ce jour, reprochaient
principalement au socialisme de
méconnaître l’idée de patrie.
Mais à ceux que risquerait de
séduire cette concession faite au
sentiment général, et qui se laisse-
raient prendre à la magic de cer-
tains mots répondant aux aspira-
tions actuelles, il était temps qu’on
opposât le programme d’action
immédiate que nos nazis entendent
réaliser, soit au pouvoir s’ils y sont
appelés demain, soit à la tête de
la majorité gouvernementale dont
M. Daladier se réclame et qu’ils
comptent bien dominer.
Ce programme, M. Marquet nous
l’a fait connaître ; c’est celui de
la salle Huyghens, celui qu’en juin
1932, le groupe socialiste de la
nouvelle Chambre a soumis aux
radicaux-socialistes et à leur chef,
M. Herriot, en les priant de le
contrc-signcr. C’est même un pro-
gramme d’Huyghcns aggravé, puis-
qu’il comprend la semaine de qua-
rante heures, l’augmentation des
salaires, la lutte pour les mono-
poles, l’extension des assurances
sociales et le plan d’outillage de
30 à 40 milliards, dont M, Bedouce
est le père et qu’il serait impossible
de financer sans recourir à l’in-
flation- et aH prélèvement sur le
capital.
Les radicaux-socialistes, par l’or-
gane de M. Herriot, ont repoussé,
l’année dernière, ce programme
d’étatisation et de bouleversement
de l'économie nationale. L’accep-
teront-ils aujourd’hui ? S’ils ont
cette faiblesse, s’ils ne profitent
pas de leur congrès d’octobre pour 1
marquer vigoureusement ce qui les
sépare de ces révolutionnaires ca- !
moufles et pour agir en consé-
quence dès la rentrée parlemcn- (
taire, nous aurons un drôle d’hiver, i
■
XX.
■» » m
Manoeuvres en montagne
Perpignan. — Deux régiments de là
ile division d'infanterie et deux ré-
giments de ia 32e division effectuent
les manoeuvres en montagne dans la
-égion de la Ccrdagne. Y participent r
■gaiement une batterie 75 de monta-
rne et une escadrille d'avions venue r
le Pau. r
-» — c
La santé de Lord Grey
t
paris. — Les dernières nouvelles sur
l'état de santé de lord Grey of Fallo- f
Ion, ancien secrétaire d'Etat au Fo-
reign Office, font craindre une issue '
fatale. Les membres de la famille de
l'illustre malade - sont à son chevet.
————ra—^_g. I
On lit dans les journaux de Paris... :
: (
LA FRANCE ET L’ALLEMAGNE
DEVANT LE MONDE
Le jour même où le pangerma-
nisme hitlérien déployait tout son
faste, et, pourrait-on dire toutes
scs provocations, à Tannenberg et
à Niederwald. le président du con-
seil français allait simplement
inspecter nos fortifications de l’Est,
et faisait à Sarreguemines, une très
sobre déclaration. Combien de fois,
déjà, fut soulignée cette opposition
de sentiments à propos de laquelle
le Journal écrit :
D'un côté, des manifestations tumul-
tueuses et menaçantes et des discours
provocants. De l'autre, la nette et clai-
re affirmation d'en chef de gouver-
nement bien décidé à préserver^J’inté-
grité du territoire dont il a la charge
et qui veille à l'efficacité des moyens
de défense. Ainsi se trouvent opposées
à la face du monde, en même temps
que le tempérament de deux peuples,
deux politiques. La première orientée
vers les secousses violentes et la guer-
re, la seconde uniquement préoccupée
de défendre et maintenir la paix.
Est-ce qu'il y a un peuple au monde
qui pourrait hésiter à dire de quel .cô-
té se trouvent la raison et le droit ?
Mais cela ne suffit pas. L'Allemagne
a complètement oublié les leçons de
la défaite et nous l'y avons, d’ailleurs
tous aidée, en Europe et ailleurs, par
des concessions prématurées et impru-
dentes. Elle ne croit plus qu’à la force
et estime la sienne invincible. Il im-
porte donc de commencer à lui faire
comprendre qu’elle se trompe et que,
contrairement à ce qu’elle imagine, les
plus gros risques sont certainement
pour elle. Le jour où la solidarité in-
ternationale s'exercera dans ce sens,
la paix sera sauvée.
wv
DEFENSE NATIONALE
M. Daladier, est allé inspecter
nos organisations défensives de la
frontière de l’Est. Elles constituent
une sérieuse garantie contre toute
tentative d’invasion. Nous pouvons,
de ce côté-là, dormir tranquilles.
Mais, dit le Temps la défense na-
tionale, n’est pas faite seulement
d’ouvrages de béton :
Un rempart, si puissant qu'il soit
n'est, en lui-mëmc. jamais inviolable ;
il ne le devient que par la résolution
rie ses défenseurs. La force morale d’un
pays pacifique est sa meilleure arme
défensive : le patriotisme, le dévoue-
ment à la chose publique, l’abnégation
des individus au regard de la collecti-
vité. l'amour et F respect de la tradi-
tion nationale : tels sont les impondé-
rables qui, plus forts que la pierre et
le fer. assurent seuls vraiment l'invio-
labilité du territoire.
Or. cette force morale est, chez nous,
menacée. Sans doute, le pays, dans son
ensemble, est sain, et il serait léger de
notre part, imprudent de la part de
nos voisins belliqueux, de conclure hâ-
tivement du particulier au général,
d’étendre à la France entière la défail-
lance d'une petite minorité. Il n'en est
pas moins vrai que trop de Français
subordonnent le sentiment national à
leurs idéologies ou à leurs passions po-
litiques. et qu’une attitude antipatrio-
tique telle que celle des instituteurs
illégallistes peut à bon droit inspirer
des appréhensions à ceux que préoccu-
pe l'avenir, même immédiat, de notre
pays. Nous voudrions que les pouvoirs
publics eussent au degré qu'il faut
l'idée, claire et distincte des conditions
réelles de la défense nationale, et son- 1
gent à l’assurer aussi bien sur le plan
moral qu’ils ont su le faire sur le plan
matériel.
WA [
DES ECONOMIES ! '
DES ECONOMIES ! ]
1
Avec une ténacité, dont il faut ,
le louer, le Matin jxmrsuit sa cam- '
pagne pour l’assainissement de la
situation financière par les écono-
mies. Il écrit aujourd’hui :
Si tous les citoyens français étaient
imposés à l’impôt direct — comme ce-
la se devrait et comme l’avaient décré- '
té les assemblées de la Révolution 1
française — et payaient une contribu- i
tion, si minime qu’elle fut. ils seraient 1
attentifs à ce que les dépenses publi- ]
ques fussent sévèrement administrées ;
et contrôlées.
Ceux qui ne payent pas l’impôt se
désintéressent trop de la nécessité de !
faire des économies pour équilibrer le 1
budget. <
Us commettent une grave erreur. (
Les impôts écrasants acquittés par ]
une minorité de contribuables, chaque {
jour moins nombreux, ont une réper- .
cussion sur le prix de la vie dont l’élé-
vation les frappe durement.
L’exonération à la base — ne le sa-
vent-ils pas ? — est une monnaie élec-
torale, donc une fausse monnaie. v
Si le ministre du budget persiste à s
demander au pays un effort nouveau, c
, ils seront les premières victimes de
cette politique de « facilité ».
Il n’y a qu’un seul remède, répétons- c
le sans nous lasser : r
Des économies ! des économies ! c
AUX ÉTATS-UNIS
UN TRAIN TOMBE
DANS UN RAVIN
72 morts, 50 blessés
Amarillo (Texas). — Un train de
luxe a déraillé sur un pont, à 9 kilo-
mètres à l'ouest de Tucumcari (New-
Mexico ).
LÀ catastrophe est due au fait que
le train s'est engagé sur un pont que
la crue du torrent avait emporté en
partie. Bien que le train marchât à
faible vitesse, le mécanicien n’a pas
aperçu la brèche à temps.
Le train transportait 43 voyageurs
à destination d'EI Paso (Texas). On
compte jusqu'ici 12 morts et une cin-
quantaine de blessés.
LE RAPIDE PARIS-ROY AN
A DÉRAILLÉ
Il y a un mort blessés '
Paris. — Un déraillement s’est pro-
duit mardi après-midi, à 15 h. 35. sur
la ligne Paris-Royan, au kilomètre
248, à Meigné-lc-Vicomtc (Maine-et-
Loire).
Le train 778 qui est direct jusqu’à
Parts, avait quitté Saumur à 15 h. 8. Il
venait de brûler la petite gare de Mei-
gné-lc-Vicomte. Il marchait alors à une
vitesse horaire de 80 kilomètres, lors-
qu'un bruit épouvantable retentit : le
dernier wagon de voyageurs et le four-
gon « garde-queue » venaient de quit-
ter les rails.
Dès qu’il sentit le choc, le mécani-
cien, avec un grand sang-froid, blo-
qua progressivement ses freins et im-
mobilisa rapidement son convoi.
Les deux voitures, après avoir labou-
ré la voie, s’étaient à demi-renversées ;
vingt-cinq blessés furent relevés. Quant
au chef de train qui, au moment de
l’accident, se trouvait dans la cabine du
garde-frein, il avait été tué sur le coup.
C'est M. Chazal, demeurant à Saintes.
La liste des blessés
Voici la liste des vingt-huit person-
nes blessées dans l'accident de chemin
de fer de Meigné-le-Vicomte :
M. Leblanc, demeurant à Onaing
(Nord). — Mlle Mantel. demeurant à
Charly. (Aisne). — Mlle Messonnet. de-
meurant à La Fèrp-en-Tardenois. —
M. Duc. demeurant à Chôisy-le-Roi. —
M. Albert Raby. demeurant à Ville-
neuve-sur-Yonne. — M. Arata, 24. rue
?aul-Bert, à Nogent-sur-Marne. — M.
Casari, 20. rue Jean-Jaurès à Ulichy.
— M. Gilette, 61. avenue Valenton, à
Viileneuve-Saint-C'Gorges. — M.. Mme
et Mlle Frugicr, 146, rue Jean-Jaurès,
à Puteaux. — M. et Mme Claval, 54,
rue Buffault, à Paris. — Mme Chrétien, *
2. rue Jaquemont, Paris. — Mme Aro-
Jo. 229 faubourg Saint-Honoré, Paris.
— M. et Mme Korobellich et leurs cinq
infants. — MM. Duban, Mochrini et
Uranan, tous demeurant à Paris. —
M. Mésange, agent (lu train.
NOUVELLES
COMPLICATIONS
EN EXTREME-ORIENT
Tokio. — Le croiseur « Isuhu » et
ieux destroyers japonais sont partis
jour Ma Ouei, près de Fou Tchéou,
ni. selon des renseignements reçus au
iepartement de la marine, l'approche
le troupes communistes cause de gra-
ves inquiétudes.
En outre, un croiseur et vingt-deux
;orpilleurs japonais, qui se trouvent
actuellement à Mako (lies de Formo-
*■>, ont reçu l'ordre de se rendre im-
nédiatement vers la même destination.
Deux navires américains croisent
devant la ville menacée par les
communistes
Washington. — Le ministre des Etats-
Unis à Pékin a demandé au comman-
dant en chef de la flotte américaine
;n Extrême-Orient, d’envoyer un na-
vire de guerre à P’ou Tchéou, pour pro-
téger les Américains qui se trouvent
dans la zone où opèrent les bandes
communistes.
Les deux navires de guerre « Tulsa »
:t « Sacremento » se trouvent à proxi-
mité de Fou Tchéou.
La France enverra-t-elle
des vaisseaux à Fou Tchéou ?
Tokio. — Le consul de France au-
rait demandé de son côté à son gou-
vernement d'envoyer des vaisseaux à
Fou Tchéou, pour assurer la protec-
tion des Français qui se trouvent dans
la région. ^
Une fillette de 12 ans cambriole
l’appartement d’un procureur
de la République
A ubusùtn. — En villégiature à Ladi-
veix, commune de MagnaW'Etrange,
M. Dallant, procureur de la République
à Chartres, s’était rendu au bourg de
Magnat pour passer la journée avec des
parents. A son retour, il a trouvé soni
appartement complètement saccagé.
L’enquête ouverte par la gendarmerie
n'a pas tardé à établir que le cambrio-
lage avait été commis par une fillette’
de douze ans, Marie Laillant. La pré-
coce voleuse, qui avait déjà commis
précédemment un autre cambriolage, a
été écrouée.
— - O — —-
Des villages anglais privés d’eau <
Londres. — Dans le Lincolnshire. les i
villages de Cambridge, Shire, Wilt- ;
ihire, Berkshire, Bicking, Amshire et <
Suffolk, sont privés d’eau. Des mesu- i
•es ont été prises pour amener l’eau
ians des tonneaux. A Friesthorpe, le <
nanque d’eau se fait sentir depuis (
;inq semaines.
U FRONTIÈRE DE L'EST EST BIEN DÉFENDUE
M. Georges Arqué, rédacteur au Pe-
tit Parisien, a suivi M. Daladier dans
îOjt inspection des travaux défensifs de
la frontière de l’Est. Nous extrayons de
son reportage les passages ci-dessous :
Les cités lacustres ? Le noman’s land,
terre de feu ? Los cités souterraines ?
C’est presque cela certes. C’est peut-être
mieux que cela.
Imaginez-vous un front de plus de
cent kilomètres et à douze kilomètres
de la frontière — ce qui affirme mieux
que des mots combien on n'a entendu
effectuer que des travaux défensifs —
une série ininterrompue d'ouvrages
singuliers dont l’existence ne se révèle
guère que par un moutonnement plus
iccentué du sol et, ici et là, surgissant
de terre ainsi qu’une énorme méduse,
des embrasures.
D'innombrables « ensembles » s'éche-
lonnent ainsi, reliés par des ouvràgçs
lecondaires. Pour en suivre la litofij,
.1 n'est sans doute que de consulter
une carte, mais on n'attendra pgjç cfe
nous que nous situons remplacement
ixact de ces modernes forteresses.
Tout cela ne constitue plus désor-
mais qu’une seule et même fantastique
cité souterraine, où tout un monde, dès
demain, pourra vivre et se défendre
contre le plus armé et le plus redou-
table des agresseurs.
Partout, au long de cette frontière,
même spectacle.
D’énormes barbelés, fiches profondé-
nent dans le ciment, ici dans un bois,
là à découvert, indiquent qu'on se trou-
ve — l’eût-on pu découvrir sans cela ? —
luprès d’une forteresse insoupçonnée,
parmi l’immensité d'un système défen-
sif sur lequel, pour l'admirer et le com-
prendre. l’imagination — trop tard —
devra réfléchir longuement. Sous les
pieds il y a une forteresse dont la puis-
sance — et c’est la parole même d'un
officier de grande valeur — saurait dé-
fier les engins les plus redoutables.
Pour nous en persuader il a fallu que
nous fussions admis à pénétrer dans
l’un de ces forts. Figurez-vous un énor-
me cuirassé tout de fer. enfoncé dans la
terre à des profondeurs auxquelles sont
accoutumés les mineurs. Des milliers de
mètres cubes de terre ont été jetés sur
cette masse qui ne laisse passer, ainsi
que nouç l'avons dit, que de rares cou-
poles d’où, déjà, jaillissent les bouches
des canons de tous calibres.
Il nous est permis de dire que cha-
cune de ces coupoles atteint générale-
ment un poids qui he descend pas au-
dessous de 36.000 kilos.
Il a. fallu encore, pour nous convain-
cre. que nous soyons admis à descen-
dre dans les entrailles fantastiques de
ce monstre. A pins de 100 mètres sous
terre, nous avons découvert ia cité in-
connue, la moderne cité guerrière, tra-
versée de larges avenues brillamment
éclairées et sous lesquelles, affirme-t-on,
dort un volcan, un volcan dont le cra-
tère s’étendrait sur une surface telle
que sa soudaine éruption anéantirait
d’énormes surfaces. Il a fallu que. a
cette profondeur et derrière le chef du
gouvernement, nous découvrions un
chemin de fer et que, sur des wagons
presque confortables, nous explorions à
une allure d’express cette cité stupé-
fiante, dans laquelle tout a été prévu
pour l’existence d’armées entières pen-
dant de longs mois.
Il a fallu tout cela et tant d'autres
chôses encore pour que nous osions au-
jourd’hui affirmer que M. Daladier a
été au-dessous de la vérité lorsqu'il a
déclâré que « tout était prévue pour la
défense d’un territoire particulièrement
cher au coeur de la France et que celle-
ci. à aucun pri::. ne tolérerait d'aban-
donner une fois de plus ».
Et ce n’est pas tout.
Ici. il n’y a plus de terre. Le sol est
de béton et de fer. Le dénivellement fait
place soudain à un précipice que des
chars d’assaut, ne sauraient apercevoir
suffisamment à temps pour éviter d’y
veiur s'écraser. La forteresse souterraine
elle-même — ce qui, du moins, en trans-
paraît — a été construite ici de telle
manière qu’il faudrait, pour que ceux
qui pourraient être appelés à lhabiter
fassent touchés, que les lois mêmes de
la trajectoire se trouvassent transfor-
mées.
Voici mieux-, voici plus hallucinant :
d'étranges travaux, au bord de cette ri-
vière. qui. sous la pression d’une main,
feront que toute une étendue du terri-
toire. en quelques heures, se trouvera
submergée, routes coupées, ponts em-
portés :
— La région des étangs, a-t-on
annoncé à M. Daladier, qui, grave,
recueilli, a entendu inlassablement,
durant toute une longue et dure jour-
née. les explications de techniciens.
Et c’est en connaissance de cause
que le chef du gouvernement put, le
soir, à Sarreguemines. où il coucha,
exprimer du balcon d'un hôtel, à la
population massée sur la place :
« Je sais que vous êtes tous des
Français et que vous voulez le demeu-
rer. Sachez donc bien ceci : nous ne
provoquons personne, car la France ne
provoque jamais, mais nous sommes
résolus à rester la France et, aujour-
d’hui, je suis fier des résultats obte-
nus après quatre années d’un labeur
surhumain. Grâce à ce labeur, nous
sommes désormais à l'abri de toute
surprise, car les travaux que je viens
de visiter étaient d'un intérêt capital
pour la France. »
Comment fut arrêtée Violette Nozières
«•»
Paris. — Une semaine, jour pour
jour et presque heure pour heure,
après l'exécution de son abominable
forfait, Violette Nozières a été retrou-
vée vivante.
Celle qui voulait « vivre sa vie ».
gui. pour jouir plus vite- des quelque
150.000 francs constituant son héritage
3t pour se libérer de la tutelle pater-
nelle, n'hésita pas à empoisonner les
luteurs dp ses jours, celle-là, démas-
quée, traquée, perdue, ne s'est pas sui-
cidée.
Si honteuse, si précaire que fût son
existence depuis ces huit jours, elle y
tenait encore trop et l’on peut dire
même qu'elle a joui de ce reste de li-
berté pour continuer à vivre jusqu'au
août cette vie qui lui semblait la plus
oelle de toutes : une vie de plaisir
misérable et de commerce honteux.
Depuis plusieurs jours, les enquê-
teurs avaient acquis la conviction que
Violette Nozières n’avait pas quitté
’aris. Il était peu probable qu’elle pas-
àt ses nuits dehors et à tout hasard les
policiers contrôlaient avec un soin spé-
cial les fiches des hôtels. Certes, ils n’es-
jéraient pas que la fugitive s’y fut
nscrite sous son nom véritable ; mais
la psychologie des fugitifs leur est fa-
nilière. Ils savent que ceux qui veulent
:e dérober aux recherches emploient
souvent les moyens les plus simples et
les plus naïfs.
Ils eurent ainsi l'idée qu’elle avait
iu s'inscrire soit sous le nom de sa
mère, soit sous celui d’une amie, par
exemple, de cette jeune Madeleine De-
bize. qui fut la compagne de ces der-
nières escapades.
Ce calcul devait se trouver justifié
dimanche : une fiche d’un hôtel de
Montmartre portait Madeleine Debize,
7, rue Claude Decaen.
Seul le retard inévitable de la trans-
mission des fiches ne permit pas dès
lors de serrer Violette Nozières d’assez
près, mais il fut bientôt possible de
retrouver des persopnes que la jeune
fille semblait avoir adoptées comme
compagnons préférés depuis trois jours
et l’on espérait bien la voir revenir
dans les quelques endroits où l’on put,
dès ce moment, retrouver sa trace.
Dès l’aube, lundi matin, l’on pou-
viait prévoir que le dénouement du
drame qui s’était déroulé rue de Ma-
dagascar était proche !
Avec quelle activité, durant tout le
jour, l'inspecteur principal Moreux et
le brigadier-chef Gripois se dépensè-
rent, dirigés par le commissaire Guil-
laume. chef de la brigade spéciale à
la police judiciaire. Ils allèrent d’hô-
tel en hôtel, sillonnant Paris, courant
d'un quartier à un autre, vérifiant sans
cesse tous les renseignements recueil-
lis;
Le filet se resserrait. Subitement,
dans la soirée, le zèle des policiers fut
récompensé. La Providence se mettait
enfin de leur côté.
Tandis qu’une élémentaire prudence
faisait émigrer la fugitive le soir vers
Montmartre, où elle n'allait jamais
jusque-là, Violette Nozières passait
d'étranges après-midis.
Le Champ de Mars était devenu, en
effet, le lieu choisi de ses promenades
vespérales. Et n'allez pas croire qu’elle
s’y réfugiait dans d’impénétrables bos-
quets. Non. elle se promenait pleine
d’aisance .et presque d'insouciance et
au premier jour, elle y reçut sans fa-
çon les hommages de trois jeunes étu-
diants. Elle leur y donna rendez-vous
pour le lendemain. Chacun y fut ponc-
tuel et l’idylle eût continué ainsi tant
qu’il plairait à Dieu... et à la police !
Les jeunes gens ne furent pas sans
remarquer l'étrange ressemblance qu’of-
frait l’inconnue avec la fugitive tra-
quée par la police. Nul, cependant, ne
>’en inquiéta outre mesure.
— « Veux-tu voir Violette Nozières ? » 1
iemandait dimanche soir à un de ses
unis, un élève de l’école de cavalerie.
Incontinent, il fixa à son camarade
un rendez-vous pour hier après-midi.
— « Vous ressemblez fort à celle que
l’on recherche. », dit le jeune homme
dès qu’il fut en présence de la fille.
—• « Pensez-vous ! répliqua celle-ci,
à peine démontée. Je m’appelle Chris-
tiane- d’Arfeuille et j’habite rue Bas-
sano. Mon père, ingénieur à .la compa-
gnie P. L. M., est mort l’an dernier.
Mais j’ai des permis de circulation tout
de même. Ainsi, pour aller à Cannes,
je ne paie que douze sous. Ma mère
est première d’une grande maison de
couture... »
N'empêche ! Dans l'dsprit de l'étu-
diant .plus averti que ses amis, un rap-
prochement se fit aussitôt. Il téléphona
en hâte à M. Bressot, directeur du
cabinet du préfet de police, pour le
prévenir qu’il croyait avoir rencontré
Violette Nozières avec qui il avait
pris un autre rendez-vous pour 21 heu-
res dans un café de l’avenue de La
Motte-Picquet.
Il était alors 20 heures. M. Bressot
s’empressa d’alerter MM. Barthélemy,
directeur adjoint de la police judiciaire,
et Guillaume, chef de la brigade spé-
ciale. Le brigadier-chef Gripois. les
inspecteurs Verdier et Lelièvre furent
alors envoyés dare-dare au Champ de
Mars. Ils arrivèrent à l’angle de l'ave-
nue La Motte-Picquet au moment pré-
cis où Violette Nozières pénétrait dans
le café.
L’inspectcur Gripois la reconnut aus-
sitôt et s’approcha d'elle. Quand il lui
posa la main sur le bras, c’est à peine
û elle eut un léger mouvement de
recul.
— « Vous vous appelez Violette No-
zières ! »
La jeune femme n'eut qu’une brève
hésitation, puis le plus simplement du
monde répondit :
— « Oui. »
— « Veuillez nous suivre ! »
Telles furent les péripéties très sim-
ples de l'arrestation.
À 21 heures. Violette Nozières. tou-
jours encadrée des trois inspecteurs,
faisait son entrée à la police judiciaire
dans le cabinet de M. Guillaume.
Le commissaire divisionnaire atten-
dait la jeune criminelle. Là une ques-
tion simple et menaçante fut encore
posée :
— « Vous êtes Violette Nozières ? »
Alors celle qui avait longuement pré-
médité son crime, l'avait avec sang-
froid exécuté, celle qui, convaincue du
plus odieux des forfaits, trouvait encore
la force de flirter dans un jardin pu-
blic, la fille que son arrestation même
n'avait pas semblé émouvoir outre me-
sure cet être sans cervelle et sans
coeur se mit à avoir des nerfs...
A la question deux fois répétée elle
ne répondit rien. Des larmes inatten-
dues .commencèrent à couler de ses
yeux, ses membres se mirent à trembler
2t-sa poitrine tut soulevée de violents
sanglots. ■
Violette Nozières s’abirtia alors dans
une cris» de nerfs en régie et il fallut
réconfor er le monstre! Enfin elle put
parler.
Comme nôas- l’avons rapporté hier,
•e ne fut ni pour nier ni pour implo-
rer lui pardon. Ce fut, ses nerfs étant
un lieu remise en place, polir recon-
naître simplement les faits avec un
calme soudain et une bonhe volonté qui
désarmèrent les témoins de cette effa-
rante confession.
400.000 personnes
vivent du crime
aux Etats-Unis
Washington. — Plus de quatre cent
mille personnes aux Etats-Unis ont le
•rime pour principale source de reve-
nus, a déclaré 1» secrétaire à la guerre,
M. Dem, dans un discours où il a de-
nandé au peuple américain de donner
son entier appui au gouvernement dans
a lutte contre l'armée sanglante du
crime. .
M. Dem a ajoiiô- : « Le joug des
gangsters pèse plus lourdement sur
tous rue le joug colonial sur nos an-
•étres. Nous devons lutter pour l’affran-
:hissement de notre pays de ce fléau. »
UNE CULTIVATRICE
ASSASSINÉE
Tulle. — A Saint-Fréjoux, un culti-
vateur a tué à coups de revolver Mme
Rebeyre, cultivatrice, âgée de 53 ans.
Le gendre de la victime est arrivé
trop tard et n’a pu qu’apercevoir le
meurtrier qui a pris la fuite.
Mais celui-ci a été arrêté peu apres.
11 s’agit d’un nommé Jean Maison,
âgé de 21 ans. cultivateur dans une
commune voisine. Il a refusé de faire
connaître le mobile de son crime qui a
été prémédité, car il a été établi que
le revolver a été acheté, dimanche, à
Ussel.
Demain :
L'INDEPENDANT SPORTIF
LA MANIFESTATION DU NIEDERWALD
A gauche, une vue d’une rue de Rüdsheim, pendant la manifesta-
tion; à droite, la foule devant le m onument de la « Germania ».
(Cliché Adam).
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