Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1889-01-12
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 janvier 1889 12 janvier 1889
Description : 1889/01/12 (Numéro 2329). 1889/01/12 (Numéro 2329).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k526746z
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2008
23' -Année. –3'Sëne N"2329
PARIS iL5 CENTïMES––JU~'ARTEHE!!TS ET GARES SK) CENTIMES
sametE 12 Janvier iS89
ARTHUR MEYER
JttrecteKf
REDACTION
$, tbeateTard ABONNEMENTS
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Us mois. Bfr Unmois. 6fr.
Trotsmois. t350 Trois mois. 16&
Smmois. 27 fr. Six mois. 3Zfr.
Un an. B4fr. Un an. 64 ff.
Etranger
Tt~ts mois (Union postale). 18 &.
M T H~ R M EVE
JMfMteMf ;r'
ADMINISTRATION.
Jb~Bïev&iKï des ttatiens, C
ABONNEMENTS, PETITES ANNON.9, boulevard des ItaUeas, 9
ANNONCES
MM. CH. LAGrUA-NGrE, CERF & C?'
6, PLACE DE LA BOURSE, 6
B< d fOi~tMtMM~attO~t ~M JOMt~t~
3L.A.
-fission (te M. ~ism)(
A
L'ALLEMAGNE EN TUN)S!€
LE CON&RËS'DE LA PAIX
.ET LE GOUVERNEMENT ITALIEN
La démission do M. do Bismarck
~Npns recevons les dépêchés suivantes do nos
correspondants de Vienne et de Berlin.]
Vienne, 9 h. soir.
LtL Presse de VMKKS déclare tenir de
bonne source que la démission de M. de Bis-
marck n'est plus qu'une affaire de quelques
semaines.
Berlin, M h. 40 soir.
11 paraîtrait que l'incident Mbrier aurait été
Soulevé par. le comte Herbert de Bismarck,
avec l'assentiment de l'Empereur, en dehors
du grand-chancelier, qui, dans un entretien
qu'u a eu aujourd'hui avec Guillaume II, au-
rait oïfert sa démission.
B.
L'Allemagne en Tunisie
(De Mo~ecoM'MpOM~a~jpar~tCMHe~)
Berlin, 11 janvier, 7 h. 35.
Les journaux mentionnent unLruit d'après
lequel le consul général d'Allemagne à Tu-
nis, le conseiller intime von Eckardt, serait
rappelé de son poste et recevrait une autre
destination. A en croire certains journaux,
M. von Eckardt serait envoyé à Marseille, en
qualité de consul général.
Cette nouvelle ne parait mériter aucune
créance. Ce qui est certain, c'est que M.
von Eckardt est persona tM~a~MSMMŒ à
Borne, et que le consul général d'Italie a Tu-
nis ne manque aucune occasion d'intriguer
contre son collègue d'Allemagne et de lui être
désagréable. Vous demandez ce qui a. attiré à
M. von Eckardt l'animosité de la diplomatie
italienne?
Il parait qu'il s'est refusé d'épouser la po-
litique de mauvaise foi et d'approuver les
procédés jésuitiques que M. Crispi a inaugu-
rés en Tunisie à. l'égard du protectorat de la
France. Il aurait de plus, dans une circon-
stance récente, fait une comparaison entre
l'élément français et l'élément italien de la
régence, laquelle comparaison, énoncée avec
une grande franchise n'était pas du tout à
l'avantage des compatriotes de M. Crispi et
aurait profondément vexé le consul italien.
Gela sufnt pour que M. Crispi dénonce le
représentant de l'Allemagne à Tunis d'avoir
des sympathies pour la France, et pour qu'il
emploie tous les moyens d'obtenir son dé-
placement mais il est douteux qu'il arrive à
ses uns. 11 parait que cette question a donné
lieu a.un échange de communications entre
M. le comte de Munster et M. Goblet, d'une
i~art, et entre M. Goblet et M. Massicault
d'autre part.
Le congrès de la paix et le gouverne-
ment italien
(De notre eorre~poM~aM~ par~tCMHer)
Rome, il janvier.
A l'occasion de l'arrivée prochaine, a. Mi-
lan, des députés français Cluseret, Michelin
et autres, le gouvernement fait publier, par
les journaux officieux, la note suivante
« On annonce comme imminente l'arrivée
& Milan de plusieurs délégués français, qui
'viennent prendre part au congrès du 13, en
laveur du maintien de la paix. On compte
parmi ces délégués, presque tous radicaux,
des députés de la Chambre française. Les
prévisions, justifiées maintenant par toutes
les apparences, indiquent que cette réunion
aura un caractère républicain très marqué.
u Dans ces conditions, on assure que beau-
coup de citoyens d'abord décidés à prendre part
a,u congrès, s'abstiendront, bien persuadés
qu'il ne s'agirait plus pour eux d'aller discu-
ter du maintien de la paix, mais de prendre
part à la glorification delà république. w
f~ U B
'~nMa~'a~B~E~
D'AUJOURD'HUI
On frémit en pensant que les femmes
&e sont pas encore tout à fait émancipées.
Pour compléter cette œuvre, qui sera
riionneur de notre époque, un certain
nombre de femmes appartenant au monde
où l'on s'émancipe ont décidé d'organiser,
pendant l'Exposition, un congrès im-
mense et solennel où les droits dits de la
femme seront discutés et définitivement
établis sur des bases aussi inébranlables
que celles de la tour EiSéI. Ce congres
sera, en outre, international. C'est dire
que la Belgique pourra y prendre part.
Les personnes qu'une disposition natu-
relle pousse à.se moquer des choses les
plus sacrées ont aussitôt demandé si le
congrès aurait lieu dans l'Exposition mê-
me et s'il ferait partie des attractions si
on pourrait le visiter moyennant une mo-
dique rétribution, y boire des liqueurs
fortes et y entendre de la musique. Il pa-
raît que non. Le congrès en remontrera,
pour le sérieux, à celui qui vient de jeter
un si vif éclat sur toute la rue Cadet.
On y débitera les droits de la femme
seulement.
Ces droits n'ont jamais étédénnis d'une
façon satisfaisante. Car, sauf que les da-
mes ne sont pas admises aux fauteuils
d'orchestre de la Comédie-Française, ni
de l'Opéra, je ne vois pas que la société
se montre moins cruelle envers les hom-
mes qu'envers le sexe auquel nous allons
bientôt devoir un congrès de plus. Est-ce
les fauteuils d'orchestre que réclamera le
congrès dans sa première séance? `?
Mais alors, à quoi sera consacrée la se-
conde ? Il y a seulement dix ans, les ai-
mables émancipatrices auraient pu se
plaindre, avec jus te raison, que l'on ne déco-
rait pas suffisamment les femmes, et que
les distinctions nationales étaient presque
exclusivement réservées au sexe inverse.
Les temps sont changés, depuis, Aujour- j
d'hui, il ji'y a plus guère que les enfants
en bu.s-âge que l'on ne décore pa.s d'un or-
dre ou d'un autre. Tous les sexes peuvent
aspirer A la croix, au Mérite ou aux pal-
mes. On cite des familles où la grand-
mère, la mère et les demoiselles ont reçu
les palmes d'académie au 1" janvier der-
nier. Les hommes, seuls, n'ont rien eu.
Les femmes ont aussi, glorieusement
conquis le droit au revolver. Elles sont
arrivées, avec du travail et de la persévé-
rance, à manier cette arme conjugale avec
autant de dextérité que le tireur des Fo-
lies-Bergère, et elles mettent très bien six
baUes de suite dans le bonhomme, quand
elles le surprennent en flagrant délit. Les
~urés font preuve, àleur égard, d'une man-
suétude qui n'est pas exempte d'une cer-
taine galanterie, et le même jury qui a
acquitté le pharmacien de la place Pe-
reire a fait une collecte pour Mlle Jamais,
qui avait tenté de décimer son aMant à
coups de revolver. Je ferai remarquer, en
passant, qu'on n'a pas fait de collecte pour
le pharmacien.
Si les hommes ont la faculté d'abandon-
ner de malheureuses nlles av~c des en-
fants, sur les bras, il' n'est pas rare, non
plus, de voir des mères de famille quitter
leur maison avec des croupiers de cercle,
acte qui n'implique pas une grande déli-
catesse ni un sentiment exquis des con-
venances. Le congrès ne fera probable-
ment pas allusion à ce déplorable état de
choses.
Tout porte à croire qu'il se rabattra sur
le costume.
Depuis un temps immémorial, les hom-
mes et les femmes ont contracté l'ha-
bitude de se vêtir diSéremment pour
éviter de regrettables confusions.
De nos jours, les Jhommes ont adopté
des redingotes, des vestons' et des cha-
peaux hauts de forme; les femmes ont
choisi, par esprit d'opposition, des robes
avec des tournures çà et là, et des cha-
meaux sur lesquels elles disposent des
fleurs et des animaux artificiels. Si le
congrès exige que dorénavant les femmes
auront la faculté de mettre des redingo-
tes, il est juste que les hommes, de leur
côté, acquièrent le droit de porter des
tournures. Il est inutile d'insister sur
l'aspect étrange que, dans ces conditions-
là, présenteraient les salies de spectacle,
par exemple. La vérité est que les fem-
mes ne demandent la permission de s'ha-
biller en hommes que pour assister aux
exécutions capitales. Que l'on supprime
demain la peine de mort, et le congrès
n'aura pas lieu.
Reste la question des droits politiques.
Les iemmes n'ont pas accès aux fonctions
publiques, quoique certaines pourtant
leur soient spécialement réservées. Elles
se plaignent surtout, de la façon la plus
aigre, de n'être pas appelées dans les as-
semblées délibérantes mais le législa-
teur a voulu éviter ainsi qu'au moment
d'ouvrir la séance un huissier ne vînt an-
noncer que le président était chez sa cou-
turière. Il n'en faut souvent pas davan-
tage pour empêcher un budget d'être voté
convenablement.
Sans compter qu'on lirait de temps a
autre dans les journaux, sous la rubrique
~VoM~Hes pa~e~eM<7'6s
« Hier, à l'issue de la séance de la
Chambre, une des personnalités les plus
élégantes du centre gauche, la belle
Mme X. a été enlevée par un de ses col-
lègues. Cet événement a~produit dans le
monde politique une impression d'autant
plus pénible que le mari appartient à ce
mêmegroupe. »
Que veulent-elles donc de plus, les
émancipatrices ? Elles ont la science, la
Légion d'honneur, les palmes, le revol-
ver elles sont médecins, professeurs,
conférencières, journalistes, voyageuses,
tout. Les trois quarts des jeunes épouses
sont plus savantes que leurs maris, et les
petites filles de quinze ans connaissent
l'anatomie dans ses moindres détails. De-
main peut-être, nous verrons à la qua-
trième page de nos gazettes l'annonce sui-
vante
TEUNE HOMME, beau, millionnaire, libre,
(! demande, pour l'épouser, femme ne sachant
ni lire ni écrire. Ne tient pas à l'âge ni à la
beauté. N'exige qu'une ignorance absolue.
Et lejeune homme ne trouvera pas. Et
il sera obligé d'épouser un médecin.
A.
B.
c.
Beaucoup de personnes s'imaginent que
le progrès n'est pas une mystincation et
qu'il viendra une heure où la justice sera
autre chose que le journal de M. Clémen-
ceau. Décevante illusion que les mauvai-
ses lectures procurent à notre esprit 1
L'année 1889, quoi qu'elle ait l'honneur
d'être le centenaire de la grande Révolu-
tion, ne verra probablement ni la Eu du
paupérisme ni celle du boulevard Hauss-
mann. Les philanthropes n'en seront pas
réduits à se mettre en grève et à aller
exercer sous une autre latitude les escar-
pes continueront à vous arrêter nuitam-
ment pour vous dévaliser et non pour
vous remettre des bijoux, et quand on
crochettera les coffres-forts,ce ne sera pas
pour y ajouter des valeurs.
Ni l'Exposition ni la tour Eiffel ne mo-
difieront des habitudes invétérées, et au
commencement même du vingtième siè-
cle les hommes robustes continueront à
rosser les faibles, attendu qu'on a oublié
l'égalité des muscles dans la déclaration
des Droits de l'homme.
Les droits de Paulus ne sont pas non
plus suffisamment garantis par nos lois,
et ce n'est pas sans un douloureux éton-
nement, .que ses innombrables admira-
teurs apprendront que l'illustre artiste a du
quitter Poitiers sans avoirpu ouvrir la bou-
che. Sur l'initiative de M. Floquet, le con-
seil des ministres a décidé qu'il ne conve-
nait pas de laisser pénétrer r'venant
Voilà Paulus obligé de redevenir bou-
langiste. Le gouvernement, par une mala-
dresse inqualifiable, s'est privé d'un col-
laborateur tout-puissant. Nous tenons, en
enët, de bonne source que, s'il n'avait
pas éts inquiété par les agents de M. Flo-
quet, Paulus se disposait à prendre une
part active aux. élections parisiennes. Il
avait préparé, dit-on, une adaptation de
la chanson populaire ? Tour ~x~ac-
~Mes, qu'il appelait simplement la Tour
~ac~Mélectoral. Ce n'est rien de supposer que
trois cent mille électeurs au moins eus-
sent été entraînés par cette adaptation.
Les évolutions politiques de Paulus sont
intimement liées à l'histoire contempo-
raine, et l'historien qui, plus tard, les né-
gligerait risquerait de ne pas comprendre
un mot aux événements de ces dernières
années. Nous les noterons brièvement
De mars 1888 à juillet, Paulus était bou-
langiste. Le 3 octobre ii abjura et devint
antiboulangiste, état d'esprit qui persista
jusqu'au 15 novembre environ. A partir
de cette époque, ses intimes constatèrent
qu'il était neutre et qu'aucun parti politi-
que ne pouvait prétendre compter sur
lui. Hier, Paulus a trouvé son chemin
de Poitiers. Cela va déterminer évidem-
ment une nouvelle év.olution dont nous
étudierons les conséquences dans un
prochain article.
ALFREOOAPUS
Ce qui se passe
ËCBOS PQLmSUES
M. Floquet depuis que la Chambre a
refusé de s'occuper de l'anaire de Panama,
refusait, lui, de recevoir les malheureux
intéressés.
Mais. le général Boulanger les ayant
reçus l'autre jour, M. Floquet s'est em-
pressé de les recevoir hier.
Le gouvernement avait été vainement
sollicité de prendre une décision quelcon-
que au sujet du trou noir qui attriste, le
soir, le boulevard des Italiens. Il affectait
de ne répondre à aucune sollicitation.
Mais. le général Boulanger se présen-
tant à Paris, il s'agit, pour le gouverne-
ment, de se brouiller avec le moins de
monde possible. M. Floquet a reçu hier
les commerçants du quartier, auxquels il
a donné, à défaut.d'autre chose, de bon-
nes paroles, en attendant le scrutin.
Pareille considération poussera, di-
manche, M. Carnot à rendre visite aux
travaux de l'Exposition.
C'est ainsi que, sans être du gouverne-
ment, le général, par la peur qu'il inspire
aux gouvernants, les modère dans leurs
sottises naturelles. L. D.
v ËCHOS DE PARÎS
Les maisons de France et de. Dane"
mark célébreront demain le vingt-unième
anniversaire de la naissance de la prin-
cesse Marie d'Orléans, fille de S. A. R.
le duc de Chartres, mariée au princ e Val-
demar de Danemark.
La princesse Clémentine d'Orléans, ac-
compagnée de la baronne de Bach, sa
dame d'honneur, est arrivée mercredi soir
à Paris.
Son Altesse Royale est descendue à
l'hôtel de Londres, où Elle a dîné avec son
nls, le prince Auguste de Saxe-Cobourg et
M. le marquis et Mme la marquise de
Beauvoir.
Le lendemain, Son Altesse a reçu la vi-
site de Leurs Altesses Royales le duc de
Nemours, le prince de Joinville, le duc et
la duchesse de Chartres et le duc de Pen-
thièvre, qui se sont rendus à la gare de
l'Est pour saluer leur sœur et tante à son
départ de Paris.
La princesse Clémentine se rend à
Vienne, pour soumettre, dit-on, à l'appro-
bation de l'empereur d'Autriche-Hongrie
le projet de mariage entre le prince Fer-
dinand de Bulgarie et la princesse Hen-
riette, fille aînée de LL. AA. RR. le comte
et la comtesse de Flandre.
Le général Boulanger assistera aujour-
d'hui à la séance de la Chambre il y arri-
vera avec le nouveau député de la Cha-
rente-Inférieure, M. Duport.
On annonce que la fermeture de la
chasse est nxée au 37 janvier.
C'est un moyen cousu de fil blanc
d'empêcher les chasseurs de voter pour le
général Boulanger.
Les chasseurs voterontà l'ouverture des
sections, c'est-à-dire à huit heures du ma-
tin après quoi ils iront fermer la chasse
avec la satisfaction du devoir accompli.
.C'est la saison des dîners intimes;
douze couverts. rarement plus.
Hier soir, on dînait ainsi chez la ba-
ronne de Eœnigswarter.
Parmi les convives Mme. Gavini de
Campile, baron de Heeckeren, M. et Mme
Lippmann.
On a causé du mariage du baron Mau-
rice de Kœnigswarter avec Mlle Irma de
Gutmann, qui aura lieu à Vienne, à la fin
du mois prochain.
Nous apprenons le mariage de M.Mar-
cel de Curzon, fils de M. Emmanuel de
Curzon, un des intimes du comte de
Chambord, avec Mlle Ludovique du Brest
Le Breton, dont la famille compte parmi
les plus anciennes et les plus nobles de
Bretagne.
Un groupe de Brésiliens, de Portugais
et de Français a organisé, pour le mer-
credi 16 janvier, un. banquet en l'honneur
de S. Exc. M. le baron de Arinos, envoyé
extraordinaire et ministre plénipoten-
tiaire de S. M. l'empereur du Brésil.
La commission d'organisation est com-
posée du baron d'EstreMa, de M. F. de
Santa-Anna Nery, du vicomte d'Azevedo
Ferreira, de MM. Camillo de Moraes, Mar-
tin Rée et Schmolle.
MM. Cornu, Leroy-Beaulieu et Hervey
de Saint-Denis, de l'Institut, et 'M. Nal-
lart, professeur à Paris, viennent d'être
nommés membres correspondants de l'A-
cadémie des sciences de Saint-Péters-
bourg.
Avis aux bonneteurs t
La brigade de police cha rgé& de la sur-
veillance des jeux, sous la direction de
l'otûcierdepaix Auger, devient momen-
tanément une brigade politique placée
sous les ordres directs du préfet de police.
Ce nouveau service a été créé en vue de
l'élection du 37. Les agents ont pour mis-
sion d'assister aux réunions publiques et
d'adresser un rapport sur l'état du bou-
langisme.
Les commissaires de police de la ban-
lieue ont reçu également des ordres dans
le même sens. Ils devront envoyer au pré-
fet de police la liste des électeurs boulan-
gistes influents de leur circonscription.
Messieurs les bonneteurs, travaillez en
paix!
ËGSOS DEPR07INGE
On se prépare, à Biarritz, à recevoir di-
gnement la reine Victoria, qui sera ac-
compagnée de sa fille, la princesse Béa- J
trice de Battenberg d'un médecin, d'un
chambellan, de deux aides de camp et
d'une suite de soixante-quatre personnes.
La villa du comte Gaston de La Ro-
chefoucauld, où descendra Sa Majesté, a
été habitée l'été dernier par la princesse i
Youriewsky.
,c ¡ 1 illlf,¡ 1II,1_I!1!!1i'!l!JiIÍ I~fi IIi '1ÍL:11tIi!!Ir~.
Les appartements du premier étage sont
réservés à la Reine. La princesse Béa-
trice sera installée au rez-de-chaussée.
Les personnages de la Cour habiteront
le pavillon, la suite logera dans la villa
Ewers.
Trois voitures et huit chevaux viendront
de Londres pour les nombreuses excur-
sions que'-la Reine fera pendant son séjour
à Biarritz.
Sa Majesté débarquera à Saint-Jean-de-
Luz, où se trouvera à sa rencontre la prin-
cesse Frédérique de Hanovre, qui habite
la villa Bon-Air, à Biarritz.
On assure que deux escadrons de cava-
lerie seront détachés à Biarritz pendant
le séjour de la Reine.
Le général Hervé est nommé comman-
dant de la 11" division à Nancy;
Né à Uzel, le février 1837, le général
est un Breton bretonnant s'il en tut ja-
mais, et sa nature de Breton lui a donné
une qualité de premier ordre .pour un fu-
tur général en chef une ténacité à toute
épreuve.
H a passé la plus grande partie de sa
vie en Atrique..
Entré, en 1855, comme sous-lieutenant
aux zouaves, lacampagne de E~bylie lui va-
lut, moins de deux ans âpres, le grade de
lieutenant (12 août 1857).
En 1861, il était capitaine il avait
alors vingt-quatre ans. En 1866, il était
décoré.
Lorsque survint la guerre avec l'Alle-
magne, il partit avec son régiment, le
3e zouaves, et il fut promu cheide bataillon
le 20 août 1870.
Apres la guerre, il fut nommé ofncier de
la~Légion d'honneur et passa, en 1874,
lieutenant-colonel au 66" de ligne, à
Nantes.
En 1878, il fut nommé colonel du 1~ zoua-
ves, à Alger, où il lui arriva un eSroyabIe
accident. Pendant une promenade,, son
cheval s'emballa, le renversa, et une voi-
ture qui vient derrière lui, au grand trot,
lui passa sur les jambes.
H s'en tira heureusement aprësune dou-
loureuse et longue convalescence. Nommé
général en 1883, il commande la subdivi-
sion de Verdun, puis la 34" brigade d'in-
fanterie à Châlons. Promu général de di-
vision en juillet 1888, il prit le comman-
dement de la 20" division d'inianterie à
Saint-Servan, qu'il va quitter, pour aller
occuper, à Nancy, le poste important que
le ministre delà guerre vi.entdelui confier.
Le mariage de M. Maurice de Croze
avec Mlle de Carmantrand de la Roussille
a été célébré, hier, à l'église de Notre-
Dame de Marthuret (Puy-de-Dôme).
La bénédiction nuptiale a été donnée
par M. l'abbé de Pélacat, vicaire général.
Témoins du ïiancé comte de Jarnage
et vicomte de Quincy; témoins de la
ûancée MM. Cellier et de Douhet de Vil-
losanges.
Remarqué dans la nombreuse assis-
tance
Prince de La Tour-d'Auvergne, comte et
comtesse de Roquefeuil, marquis du Crozet,
M. et Mlle de Rochefor~. Mme de Douhet, vi-
comte et vicomtesse d'Aubeterre, M. et Mme
Clappier, comte et comtesse de Châteauneuf-
Randon, baronne de Flaghac, marquis de
Lastic, baron de Langlade, M. Grellet de la
Deyte, M. de Ch-atelperron, M. et Mme Cha-
lus. comte de Montyon, vicomte de Bar, M.
et Mme Montaigu, M., Mme et Mlles de
Dreuzy, etc.
Les jeunes mariés, après avoir passé
leur lune de miel au château de la Rous-
sille, viendront s'installer à Paris.
Au pays du soleil.
Cette semaine sont arrivés à Nice le
prince Ruspoli, le comte de Velay, la
comtesse de Germiny, le baron de Saint-
Clair, M. Saint-Genest, le baron d'Ep-
pinghoven, M. de SeIezneS, etc.
A Cannes, on nous signale l'arrivée de
la princesse de Rohan, lady Mariott, le
baron et la baronne de Villiers, le comte
et la comtesse de Bouillé, etc.
Le grand-duc Wladimir viendra rejoin-
dre la grande-duchesse au mois de mars.
Nous avons narré la piquante aventure
de M. Gaillard, député radical de l'Isère,
accusé et convaincu par son propre jour-
nal on n'est trahi que par les siens
d'avoir illuminé sa maison de La Verpil-
liëre le 8 décembre, en l'honneur de la
Sainte-Vierge. Or, on sait qu'être entaché
de cléricalisme, c'est le plus grand crime
que puisse commettre un radical.
Le député Gaillard, au lieu de répon-
dre simplement qu'il respecte les croyan-
ces de sa femme et que cette illumination
a touiours eu lieu depuis longtemps, a
bafouillé et s'est excusé en rendant son
domestique responsable.
Seulement, le domestique, pas content,
écrit à un journal qu'il a gardé la lettre
par laquelle M. Gaillard lui donnait l'or-
dre d'illuminer et il se propose de la
publier.
Pauvre M. Gaillard 1
~fH<19 Ï~P T'~Ttï&M'B
&~B,Ua M& Ju&mRMb&K
De Berlin
Le prince de Bismarck est arrivé de
Friedrichsruhe,hiersoir,à neuf heures,
malgré l'opposition de son médecin, M.
Schweninger, qui craint pour la santé du
chancelier les fatigues du voyage et les
surexcitations des débats parlementaires.
Des que M. de Bismarck aura prononcé
son discours au Reichstag, il repartira
pour Varzin, où il passera le reste de
l'hiver.
On parle des prochaines fiançailles de
la princesse Louise, de SIesvig-HoIstein,
troisième sœur de l'impératrice d'Allema-
gne, avec le prince Frédéric-Léopold, fils
aîné de feu le prince Frédéric-Charles.
D'Amsterdam
Le Roi va mieux. Les médecins croient
qu'il surmontera la crise.
De Washington
Ordre a été donné d'accélérer l'arme-
ment de trois bâtiments de guerre.
Le bruit court qu'ils seront envoyés à
Samoa ou à Panama.
A travers les livres
Un très charmant portrait de Mlle Ré-
jane, dont le succès personnel vient d'être
si grand, à l'Odéon. figure à la première
nl~`~
page du numéro de T!7M~e~ fHtM~ du
12 janvier, où nous devons signaler égale-
ment une superbe double page d'art, un
dessin sur la brillante reprise d'.ETeM~ 7/7
à la Comédie-Française, des croquis sur
l'Exposition de 1889, un portrait du nou-
veau député de la Somme, le général
Montaudon, etc., etc.
MOUVELLES A LA MAtN
Nos bébés:
Bob a six ans. Le matin de sa fête, en
s'éveillant, il trouve un, superbe polichi-
nelle couché sur son lit. Bob le regarde
avec surprise.
C'est le bon Dieu qui t'a envoyé cela,
lui dit sa maman.
Ah 1 fait Bob rêveur; mais sile bon
Dieu a voulu me taire plaisir, comment
n'a-t-il pas su que j'aimais mieux un tam-
bour ? q
UN DOMfNO
PETITE CNROMtQUE
Lundi soir, quinzième dîner familial dé l'Union
méditerranéenne. Les dames sont admises.
On s'inscrit aux btu'eaux de l'Union méditer-
ranéen ne.
MTM~ M~ MT!!TAT\!
fMMii!!tjH M HMUMAit)
Parmi les nombreuses lettres que nous
attire journellement la lutte électorale, nous
choisissons celle-ci, parce qu'elle résume, sous
une forme saisissante et ndèle, les arguments
les plus frappants en faveur de la politique
du bon sens
Monsieur le directeur,
Voulez-vous permettre à un conserva-
teur de la province de vous donner son
entière adhésion au sujet de la tactique
que vous recommandez aux électeurs ? Je
sais que certains royalistes pM~s combat-
tent votre manière de voir;. mais cepen-
dant les faits sont là, et, Dieu merci, ils
parlent assez clairement.
M. Edouard Hervé disait dernièrement
aux conservateurs de la Gironde « Nous
sommes prêts à prendre le pouvoir
c'est à vous à nous faire de bonnes élec-
tions.
L'important est donc de faire de bon-
nes élections.
Or, si nous nous reportons aux résultats
des élections partielles depuis 1885, nous
voyons que, tant que les conservateurs se
sont tenus à l'écart du mouvement révi-
sionniste, ils ont perdu
Trois sièges dans le Nord
Deux sièges dans le Pas-de-Calais
Un siège dans l'Aveyron;
Un siège dans les Basses-Pyrénées;
Un siège dans l'Eure.
Au contraire, depuis que la Ligue de la
consultation nationale a pris la tête du
mouvement, en donnant ce mot d'ordre
aux électeurs: « Dissolution t Revision 1 x
nous avons vu
Les républicains battus et désorganisés
dans le Nord, à la suite de la double élec-
tion BouIanger-Koechlin.
Les conservateurs triompher, avec M.
Taillefer, dans la Dordogne, qui, en 1885,
avait élu huit députés républicains triom-
pher également dans la Charente, avec M.
Gellibert des Seguins dans Maine-et-
Loire, avec le général de Lacretelle; dans
les Côtes-du-Nord, avec MM. Le Cerf et
de La Noüe; dans la Charente-Inférieure,
avec M. Duport, et dans la Somme, avec
le général Montaudon.
En un mot
Avant la trouée, les conservateurs ne
pouvaient pas faire élire un de leurs can-
didats.
Avec la « trouée », les conservateurs
sont élus partout.
Il me semble que c'est clair.
Deux remarques pour nnir dans l'Ar-
dèche, les royalistes ont refusé de voter
pour le général Boulanger, et se sont
abstenus: ils ont ainsi amené l'élection
d'un opportuniste et consolidé la position
des républicains dans ce département.
Dans Ille-et-Vilaine, au contraire, où le
boulangisme a fait de rapides progrès,
nous constatons les deux faits suivants
1" Dans une élection partielle, M. Ca-
ron, conservateur, a été élu à dix mille
voix de. majorité. (Ne pas oublier que
Ille-et-Vilaine avait nommé neuf députés
républicains en 1885.)
S" Aux élections sénatoriales de 1888,
trois sénateurs de droite ont été élus,
remplaçant les trois sénateurs de gauche
nommés en 1879.
Décidément, monsieur, je crois ferme-
ment que vous aurez raison de vous dés-
/!OMore~Ie 27 janvier; je ne demande
qu'une chose, c'est que l'occasion me soit
donnée d'en faire autant.
Un conservateur.
Bloc-Notes Parisien
PARtS-tMOSCOU
Lisez-vous parfois les petites revues, celles
dont on ne parle guère dans les salons, et qui
ont cependant des milliers de lecteurs, revues
spéciales qui ont un public spécial dont vous
ne faites point partie ?
Non, n'est-ce'pas ? Vous apercevez de temps
à autre la couverture de ces revues, à votre
cercle, chez votre médecin, chez un officier,
chez un ingénieur, chez votre curé, ou à ta li-
brairie voisine et, distraitement, vous regardez
te titre, le sommaire, l'en-tête d'un article, et ta
question spéciale vous enraie et vous fait fuir.
Eh bien, vous avez tort parfois de ne pas
mieux regarder; car, en parcourant ces revues,
vous trouveriez, de ci, de là, des articles qui
feraient battre votre cœur et vous feraient ou-
blier toutes les questions spéciales.
Hier, par hasard, mes yeux sont tombés sur
la Revue générale de clinique et de thérapeu-
f~Hf?, journa) des praticiens. Grand Dieu 1
qu'est-ce ta ? Clinique, thérapeutique, virus ra-
bique, et tous tes ~ue du monde, je n'en veux
rien savoir. Adieu, docte revue, Hippocrate
vous ait en sa sainte et digne garde 1
Et, tout en taisant ces ré8exions,je voyais
au bas de ia page fe!«'o~. A~ofM !'M-
~'re.M/on.! de foyag'e ~r RtfM~'e.
Ah ce doit être un médeccin qui va nous
parler de la médecine en Russie. Ça n'est
guère intéressant. Peut-être ont-Us fraternisé
-entre médecins russes et français. L'alliance
par ta médecine Pourquoi pas ? On tait bien
des alliances par le canon pourquoi ne les 1
ferait-on pas par ceux qui guérissent les plaies
de ta guerre. `
Voyons un peu. °
C'est singuher. Mais c'est très intéressant ce
que raconte ce médecin. Comment diable s'ap-
petie-t-it? Il signe Henri Huchard. Oui, je
sais, c'est un médecin très apprécié et très re-
cherché, jeune encore, mais déjà cétèbre.
!t nous dit qu'il a été envoyé en mission
parte ministère de l'instruction publique, pour
étudier les progrès de l'art médical et chirur-
gtcat en Russie. Sont-its bien forts, les Russes
Manombre de cliniques et une école de médecine
célèbre.
Quel enthousiasme de la part des professeurs
et des élèves, à t'êgard de la mtssion française! t
quet accueil, quelles ovations t Morbteu! je
m'intéresse à la médecine, cela me và'a.ucceur.
Mais lisons.
La mission française est reçue à la gare par
te professeur Minor, et un étève de ta faculté
est mis à ta disposition des médecins français
pendant leur séjour à Moscou, absolument
comme un aide'de camp à la disposition d'uc
souverain étranger. Le lendemain le docteut
Huchard se rend à t'hôpitat de" Catherine-là.
Grande; il est reçue à l'entrée, par te direqteut
de t'hôpttat et les étudiants. On te conduit à
ta clinique du professeur Ostroouinon, et t~
c'est une première ovation, à l'entrée et à):
sortie. w°-
Le AfgM~er de Moscou apprend l'arrivée
des savants français, et leur souhaite la bien<
venue.
Les jours suivants, mêmes visites et même
enthousiasme des élèves et des maîtres. Dam
un banquet offert par les professeurs, au res-
taurant de l'Ermitage, c'est une suite ininter-
rompue de toasts en t'honiieur de la médecine
française et de ta France. On nous reproche de
trop rechercher l'amitié de la Russie, mais li-
sez cela, et vous verrez que les Russes sont,
pour le moins, aussi aimables pour nous que
nous le somt))es pour eux.
De tous ces toasts, je ne veux retenir que ce-
lui-ci, qui termine la série par un mot char<
mant
Messieurs, dit le docteur Minor, on s'oc.
cupe beaucoup en France de l'hypnotisme,
mais c'est là une question à laquelle les Fran-
çais n'entendent rien, car ils ne savent pas en~
dormir its ne savent que réveiller t
Merci, cher docteur. Puisse cet écho de vo.
tre spirituel discours, réveiller encore beaucoup
de sympathies pour notre patrie, dans votre
grand et généreux pays 1
Mais ce n'est pas tout. Les docteurs HucHard
et Lesguillon se présentent enfin à la'clinique
d'un des plus célèbres professeurs de la Russie,
le docteur Zaccharine, et là encore c'est le
maître qui donne le signât de l'ovation et cé<
tèbre en termes émus la gloire de la France et
ses gloires médicales. Les élèves sont debout
et battent des mains à trois reprises. C'est de
t'enthousiasme, et les représentants de ta
science française ont peine à retenir teurs Iar<
mes.
Et, partout, on leur témoigne cette même
estime, partout on célèbre Pasteur et Charcot~
après Laennec, Bichat, Andral et Claude Ber-
nard partout, on venge la science française
des attaques jalouses des Facultés allemandes.
!t n'y a pas que les Allemands, cependant,
qui attaquent nos célébrités médicales.
Et Bittroth ?'
Bittroth, répond un professeur russe, c'est
un Saxon égaré à Vienne. Vos progrès sont in-
contestables, et l'Allemagne peut les enviet
avec raison.
Eh bien! tout cela fait ptaisir, non seule-
ment pour la science française, que les Atte<
mands font profession dedédaigner, mais aussi
pour notre pays, qui conserve par-dessus la
tnpte alliance des sympathies si chaudes et si
puissantes.
Ce sont là des manifestations peu commu-
nes en faveur d'un pays vaincu, et elles n'ho-
norent pas moins ceux qui en sont les auteurs,
que ceux qui en sont l'objet.
Lisez donc tes petites revues. On y trouve
parfois de quoi faire battre le cœur.
PLNE D'Amms
Aujourd'hui sera placardée une réponse
du général Boulanger à l'affiche de M.
Jacques Pas <%e Sedan! contre laquelle
nous avons protesté hier.
Le général Boulanger doit répondre, as-
sure-t-ou, très dignement et très patrioti.
quement à cette manœuvre indigne et te-
nir un langage très pacifique, tout en assu'
rant que la France est prête.
La guerre d'affiches va continuer, du
reste.
Aujourd'hui, également, on pourra voir
s'étaler sur les murs cinquante mille af-
fiches reproduisant les lettres du général
Boulanger à Mgr le duc d'Aumale.
Après l'odieux, le comique.
< L. L.
fb/y aux ~o~ps suivantes
Les souscripteurs de Panama chez M.
Floquet. Une lettre de M. Dugué de
Fauconnerie. La réunion de la Droite
royaliste. Les journaux de ce matin:
la profession de foi du citoyen Boulé.
Nécrologie. <-Nomination do généraux.
Les Premières la < Porteuee da
pain e à l'Ambigu.
LA QUEST!ON
DE
L'OPËRA-CM!$ÎJE
P&morajma~ Sqm&re Concept
Les délégués des habitants des deuxiè<
me et neuvième arrondissements se sont'
rendus, hier matin, à dix heures, au pa-
lais Bourbon, accompagnés de MM. Me-
sureur, Pichon, Achard, Spuller, députés;
Gamard, Berry et Cusset, conseillers mu-
nicipaux.
La délégation a été présentée par M,
Anatole de La Forge à M. Floquet.
M. Gamard, conseiller municipal con-
servateur, a pris le premier la parole pour
exposer au ministre de l'intérieur les ré-
clamations du quartier de l'Opéra-Co-
mique.
« C'est une honte, a-t-il dit, de voir,
deux ans bientôt après la catastrophe, ce
trou béant qui rappelle l'épouvantable si-
nistre. La place Boieldieu est désolée et
morne..
» Les commerçants sont ruinés et me-
nacés de la faillite. Il importe qu'on s'oc-
cupe de la reconstruction de l'Opéra-Co-
mique sur son ancien emplacement, et
que le premier coup de pioche soit promp-
tement donné. »
M. Gamard a critiqué le projet de re<
construction avec façade sur les boule.
vards. L'expropriation des maisons qui
devraient être rasées exige des sommes
considérables, qui feront toujours reculer
indéfiniment une solution.
Pourquoi ne pas se contenter de l'an-
cien emplacement, qui était, assurément,
suffisant?
Le Conseil municipal s'est prononcé à
l'unanimité contre ce projet; vraiment im-
praticable.
Le projet que défend M. Gamard, d'ac-
cord avec tous ses collègues, est celui que
M. Jules Comte, directeur des bâtiments
civils, avait conçu avant le sinistre l'E-
tat achèterait, sans le démolir, l'immeuble
auquel était adossé le théâtre, entre les
rues Favart et Marivaux. Le théâtre da
PARIS iL5 CENTïMES––JU~'ARTEHE!!TS ET GARES SK) CENTIMES
sametE 12 Janvier iS89
ARTHUR MEYER
JttrecteKf
REDACTION
$, tbeateTard
a,uaaa .vvyoawuavuw
Us mois. Bfr Unmois. 6fr.
Trotsmois. t350 Trois mois. 16&
Smmois. 27 fr. Six mois. 3Zfr.
Un an. B4fr. Un an. 64 ff.
Etranger
Tt~ts mois (Union postale). 18 &.
M T H~ R M EVE
JMfMteMf ;r'
ADMINISTRATION.
Jb~Bïev&iKï des ttatiens, C
ABONNEMENTS, PETITES ANNON.
ANNONCES
MM. CH. LAGrUA-NGrE, CERF & C?'
6, PLACE DE LA BOURSE, 6
B< d fOi~tMtMM~attO~t ~M JOMt~t~
3L.A.
-fission (te M. ~ism)(
A
L'ALLEMAGNE EN TUN)S!€
LE CON&RËS'DE LA PAIX
.ET LE GOUVERNEMENT ITALIEN
La démission do M. do Bismarck
~Npns recevons les dépêchés suivantes do nos
correspondants de Vienne et de Berlin.]
Vienne, 9 h. soir.
LtL Presse de VMKKS déclare tenir de
bonne source que la démission de M. de Bis-
marck n'est plus qu'une affaire de quelques
semaines.
Berlin, M h. 40 soir.
11 paraîtrait que l'incident Mbrier aurait été
Soulevé par. le comte Herbert de Bismarck,
avec l'assentiment de l'Empereur, en dehors
du grand-chancelier, qui, dans un entretien
qu'u a eu aujourd'hui avec Guillaume II, au-
rait oïfert sa démission.
B.
L'Allemagne en Tunisie
(De Mo~ecoM'MpOM~a~jpar~tCMHe~)
Berlin, 11 janvier, 7 h. 35.
Les journaux mentionnent unLruit d'après
lequel le consul général d'Allemagne à Tu-
nis, le conseiller intime von Eckardt, serait
rappelé de son poste et recevrait une autre
destination. A en croire certains journaux,
M. von Eckardt serait envoyé à Marseille, en
qualité de consul général.
Cette nouvelle ne parait mériter aucune
créance. Ce qui est certain, c'est que M.
von Eckardt est persona tM~a~MSMMŒ à
Borne, et que le consul général d'Italie a Tu-
nis ne manque aucune occasion d'intriguer
contre son collègue d'Allemagne et de lui être
désagréable. Vous demandez ce qui a. attiré à
M. von Eckardt l'animosité de la diplomatie
italienne?
Il parait qu'il s'est refusé d'épouser la po-
litique de mauvaise foi et d'approuver les
procédés jésuitiques que M. Crispi a inaugu-
rés en Tunisie à. l'égard du protectorat de la
France. Il aurait de plus, dans une circon-
stance récente, fait une comparaison entre
l'élément français et l'élément italien de la
régence, laquelle comparaison, énoncée avec
une grande franchise n'était pas du tout à
l'avantage des compatriotes de M. Crispi et
aurait profondément vexé le consul italien.
Gela sufnt pour que M. Crispi dénonce le
représentant de l'Allemagne à Tunis d'avoir
des sympathies pour la France, et pour qu'il
emploie tous les moyens d'obtenir son dé-
placement mais il est douteux qu'il arrive à
ses uns. 11 parait que cette question a donné
lieu a.un échange de communications entre
M. le comte de Munster et M. Goblet, d'une
i~art, et entre M. Goblet et M. Massicault
d'autre part.
Le congrès de la paix et le gouverne-
ment italien
(De notre eorre~poM~aM~ par~tCMHer)
Rome, il janvier.
A l'occasion de l'arrivée prochaine, a. Mi-
lan, des députés français Cluseret, Michelin
et autres, le gouvernement fait publier, par
les journaux officieux, la note suivante
« On annonce comme imminente l'arrivée
& Milan de plusieurs délégués français, qui
'viennent prendre part au congrès du 13, en
laveur du maintien de la paix. On compte
parmi ces délégués, presque tous radicaux,
des députés de la Chambre française. Les
prévisions, justifiées maintenant par toutes
les apparences, indiquent que cette réunion
aura un caractère républicain très marqué.
u Dans ces conditions, on assure que beau-
coup de citoyens d'abord décidés à prendre part
a,u congrès, s'abstiendront, bien persuadés
qu'il ne s'agirait plus pour eux d'aller discu-
ter du maintien de la paix, mais de prendre
part à la glorification delà république. w
f~ U B
'~nMa~'a~B~E~
D'AUJOURD'HUI
On frémit en pensant que les femmes
&e sont pas encore tout à fait émancipées.
Pour compléter cette œuvre, qui sera
riionneur de notre époque, un certain
nombre de femmes appartenant au monde
où l'on s'émancipe ont décidé d'organiser,
pendant l'Exposition, un congrès im-
mense et solennel où les droits dits de la
femme seront discutés et définitivement
établis sur des bases aussi inébranlables
que celles de la tour EiSéI. Ce congres
sera, en outre, international. C'est dire
que la Belgique pourra y prendre part.
Les personnes qu'une disposition natu-
relle pousse à.se moquer des choses les
plus sacrées ont aussitôt demandé si le
congrès aurait lieu dans l'Exposition mê-
me et s'il ferait partie des attractions si
on pourrait le visiter moyennant une mo-
dique rétribution, y boire des liqueurs
fortes et y entendre de la musique. Il pa-
raît que non. Le congrès en remontrera,
pour le sérieux, à celui qui vient de jeter
un si vif éclat sur toute la rue Cadet.
On y débitera les droits de la femme
seulement.
Ces droits n'ont jamais étédénnis d'une
façon satisfaisante. Car, sauf que les da-
mes ne sont pas admises aux fauteuils
d'orchestre de la Comédie-Française, ni
de l'Opéra, je ne vois pas que la société
se montre moins cruelle envers les hom-
mes qu'envers le sexe auquel nous allons
bientôt devoir un congrès de plus. Est-ce
les fauteuils d'orchestre que réclamera le
congrès dans sa première séance? `?
Mais alors, à quoi sera consacrée la se-
conde ? Il y a seulement dix ans, les ai-
mables émancipatrices auraient pu se
plaindre, avec jus te raison, que l'on ne déco-
rait pas suffisamment les femmes, et que
les distinctions nationales étaient presque
exclusivement réservées au sexe inverse.
Les temps sont changés, depuis, Aujour- j
d'hui, il ji'y a plus guère que les enfants
en bu.s-âge que l'on ne décore pa.s d'un or-
dre ou d'un autre. Tous les sexes peuvent
aspirer A la croix, au Mérite ou aux pal-
mes. On cite des familles où la grand-
mère, la mère et les demoiselles ont reçu
les palmes d'académie au 1" janvier der-
nier. Les hommes, seuls, n'ont rien eu.
Les femmes ont aussi, glorieusement
conquis le droit au revolver. Elles sont
arrivées, avec du travail et de la persévé-
rance, à manier cette arme conjugale avec
autant de dextérité que le tireur des Fo-
lies-Bergère, et elles mettent très bien six
baUes de suite dans le bonhomme, quand
elles le surprennent en flagrant délit. Les
~urés font preuve, àleur égard, d'une man-
suétude qui n'est pas exempte d'une cer-
taine galanterie, et le même jury qui a
acquitté le pharmacien de la place Pe-
reire a fait une collecte pour Mlle Jamais,
qui avait tenté de décimer son aMant à
coups de revolver. Je ferai remarquer, en
passant, qu'on n'a pas fait de collecte pour
le pharmacien.
Si les hommes ont la faculté d'abandon-
ner de malheureuses nlles av~c des en-
fants, sur les bras, il' n'est pas rare, non
plus, de voir des mères de famille quitter
leur maison avec des croupiers de cercle,
acte qui n'implique pas une grande déli-
catesse ni un sentiment exquis des con-
venances. Le congrès ne fera probable-
ment pas allusion à ce déplorable état de
choses.
Tout porte à croire qu'il se rabattra sur
le costume.
Depuis un temps immémorial, les hom-
mes et les femmes ont contracté l'ha-
bitude de se vêtir diSéremment pour
éviter de regrettables confusions.
De nos jours, les Jhommes ont adopté
des redingotes, des vestons' et des cha-
peaux hauts de forme; les femmes ont
choisi, par esprit d'opposition, des robes
avec des tournures çà et là, et des cha-
meaux sur lesquels elles disposent des
fleurs et des animaux artificiels. Si le
congrès exige que dorénavant les femmes
auront la faculté de mettre des redingo-
tes, il est juste que les hommes, de leur
côté, acquièrent le droit de porter des
tournures. Il est inutile d'insister sur
l'aspect étrange que, dans ces conditions-
là, présenteraient les salies de spectacle,
par exemple. La vérité est que les fem-
mes ne demandent la permission de s'ha-
biller en hommes que pour assister aux
exécutions capitales. Que l'on supprime
demain la peine de mort, et le congrès
n'aura pas lieu.
Reste la question des droits politiques.
Les iemmes n'ont pas accès aux fonctions
publiques, quoique certaines pourtant
leur soient spécialement réservées. Elles
se plaignent surtout, de la façon la plus
aigre, de n'être pas appelées dans les as-
semblées délibérantes mais le législa-
teur a voulu éviter ainsi qu'au moment
d'ouvrir la séance un huissier ne vînt an-
noncer que le président était chez sa cou-
turière. Il n'en faut souvent pas davan-
tage pour empêcher un budget d'être voté
convenablement.
Sans compter qu'on lirait de temps a
autre dans les journaux, sous la rubrique
~VoM~Hes pa~e~eM<7'6s
« Hier, à l'issue de la séance de la
Chambre, une des personnalités les plus
élégantes du centre gauche, la belle
Mme X. a été enlevée par un de ses col-
lègues. Cet événement a~produit dans le
monde politique une impression d'autant
plus pénible que le mari appartient à ce
mêmegroupe. »
Que veulent-elles donc de plus, les
émancipatrices ? Elles ont la science, la
Légion d'honneur, les palmes, le revol-
ver elles sont médecins, professeurs,
conférencières, journalistes, voyageuses,
tout. Les trois quarts des jeunes épouses
sont plus savantes que leurs maris, et les
petites filles de quinze ans connaissent
l'anatomie dans ses moindres détails. De-
main peut-être, nous verrons à la qua-
trième page de nos gazettes l'annonce sui-
vante
TEUNE HOMME, beau, millionnaire, libre,
(! demande, pour l'épouser, femme ne sachant
ni lire ni écrire. Ne tient pas à l'âge ni à la
beauté. N'exige qu'une ignorance absolue.
Et lejeune homme ne trouvera pas. Et
il sera obligé d'épouser un médecin.
A.
B.
c.
Beaucoup de personnes s'imaginent que
le progrès n'est pas une mystincation et
qu'il viendra une heure où la justice sera
autre chose que le journal de M. Clémen-
ceau. Décevante illusion que les mauvai-
ses lectures procurent à notre esprit 1
L'année 1889, quoi qu'elle ait l'honneur
d'être le centenaire de la grande Révolu-
tion, ne verra probablement ni la Eu du
paupérisme ni celle du boulevard Hauss-
mann. Les philanthropes n'en seront pas
réduits à se mettre en grève et à aller
exercer sous une autre latitude les escar-
pes continueront à vous arrêter nuitam-
ment pour vous dévaliser et non pour
vous remettre des bijoux, et quand on
crochettera les coffres-forts,ce ne sera pas
pour y ajouter des valeurs.
Ni l'Exposition ni la tour Eiffel ne mo-
difieront des habitudes invétérées, et au
commencement même du vingtième siè-
cle les hommes robustes continueront à
rosser les faibles, attendu qu'on a oublié
l'égalité des muscles dans la déclaration
des Droits de l'homme.
Les droits de Paulus ne sont pas non
plus suffisamment garantis par nos lois,
et ce n'est pas sans un douloureux éton-
nement, .que ses innombrables admira-
teurs apprendront que l'illustre artiste a du
quitter Poitiers sans avoirpu ouvrir la bou-
che. Sur l'initiative de M. Floquet, le con-
seil des ministres a décidé qu'il ne conve-
nait pas de laisser pénétrer r'venant
langiste. Le gouvernement, par une mala-
dresse inqualifiable, s'est privé d'un col-
laborateur tout-puissant. Nous tenons, en
enët, de bonne source que, s'il n'avait
pas éts inquiété par les agents de M. Flo-
quet, Paulus se disposait à prendre une
part active aux. élections parisiennes. Il
avait préparé, dit-on, une adaptation de
la chanson populaire ? Tour ~x~ac-
~Mes, qu'il appelait simplement la Tour
~ac~Mélectoral. Ce n'est rien de supposer que
trois cent mille électeurs au moins eus-
sent été entraînés par cette adaptation.
Les évolutions politiques de Paulus sont
intimement liées à l'histoire contempo-
raine, et l'historien qui, plus tard, les né-
gligerait risquerait de ne pas comprendre
un mot aux événements de ces dernières
années. Nous les noterons brièvement
De mars 1888 à juillet, Paulus était bou-
langiste. Le 3 octobre ii abjura et devint
antiboulangiste, état d'esprit qui persista
jusqu'au 15 novembre environ. A partir
de cette époque, ses intimes constatèrent
qu'il était neutre et qu'aucun parti politi-
que ne pouvait prétendre compter sur
lui. Hier, Paulus a trouvé son chemin
de Poitiers. Cela va déterminer évidem-
ment une nouvelle év.olution dont nous
étudierons les conséquences dans un
prochain article.
ALFREOOAPUS
Ce qui se passe
ËCBOS PQLmSUES
M. Floquet depuis que la Chambre a
refusé de s'occuper de l'anaire de Panama,
refusait, lui, de recevoir les malheureux
intéressés.
Mais. le général Boulanger les ayant
reçus l'autre jour, M. Floquet s'est em-
pressé de les recevoir hier.
Le gouvernement avait été vainement
sollicité de prendre une décision quelcon-
que au sujet du trou noir qui attriste, le
soir, le boulevard des Italiens. Il affectait
de ne répondre à aucune sollicitation.
Mais. le général Boulanger se présen-
tant à Paris, il s'agit, pour le gouverne-
ment, de se brouiller avec le moins de
monde possible. M. Floquet a reçu hier
les commerçants du quartier, auxquels il
a donné, à défaut.d'autre chose, de bon-
nes paroles, en attendant le scrutin.
Pareille considération poussera, di-
manche, M. Carnot à rendre visite aux
travaux de l'Exposition.
C'est ainsi que, sans être du gouverne-
ment, le général, par la peur qu'il inspire
aux gouvernants, les modère dans leurs
sottises naturelles. L. D.
v ËCHOS DE PARÎS
Les maisons de France et de. Dane"
mark célébreront demain le vingt-unième
anniversaire de la naissance de la prin-
cesse Marie d'Orléans, fille de S. A. R.
le duc de Chartres, mariée au princ e Val-
demar de Danemark.
La princesse Clémentine d'Orléans, ac-
compagnée de la baronne de Bach, sa
dame d'honneur, est arrivée mercredi soir
à Paris.
Son Altesse Royale est descendue à
l'hôtel de Londres, où Elle a dîné avec son
nls, le prince Auguste de Saxe-Cobourg et
M. le marquis et Mme la marquise de
Beauvoir.
Le lendemain, Son Altesse a reçu la vi-
site de Leurs Altesses Royales le duc de
Nemours, le prince de Joinville, le duc et
la duchesse de Chartres et le duc de Pen-
thièvre, qui se sont rendus à la gare de
l'Est pour saluer leur sœur et tante à son
départ de Paris.
La princesse Clémentine se rend à
Vienne, pour soumettre, dit-on, à l'appro-
bation de l'empereur d'Autriche-Hongrie
le projet de mariage entre le prince Fer-
dinand de Bulgarie et la princesse Hen-
riette, fille aînée de LL. AA. RR. le comte
et la comtesse de Flandre.
Le général Boulanger assistera aujour-
d'hui à la séance de la Chambre il y arri-
vera avec le nouveau député de la Cha-
rente-Inférieure, M. Duport.
On annonce que la fermeture de la
chasse est nxée au 37 janvier.
C'est un moyen cousu de fil blanc
d'empêcher les chasseurs de voter pour le
général Boulanger.
Les chasseurs voterontà l'ouverture des
sections, c'est-à-dire à huit heures du ma-
tin après quoi ils iront fermer la chasse
avec la satisfaction du devoir accompli.
.C'est la saison des dîners intimes;
douze couverts. rarement plus.
Hier soir, on dînait ainsi chez la ba-
ronne de Eœnigswarter.
Parmi les convives Mme. Gavini de
Campile, baron de Heeckeren, M. et Mme
Lippmann.
On a causé du mariage du baron Mau-
rice de Kœnigswarter avec Mlle Irma de
Gutmann, qui aura lieu à Vienne, à la fin
du mois prochain.
Nous apprenons le mariage de M.Mar-
cel de Curzon, fils de M. Emmanuel de
Curzon, un des intimes du comte de
Chambord, avec Mlle Ludovique du Brest
Le Breton, dont la famille compte parmi
les plus anciennes et les plus nobles de
Bretagne.
Un groupe de Brésiliens, de Portugais
et de Français a organisé, pour le mer-
credi 16 janvier, un. banquet en l'honneur
de S. Exc. M. le baron de Arinos, envoyé
extraordinaire et ministre plénipoten-
tiaire de S. M. l'empereur du Brésil.
La commission d'organisation est com-
posée du baron d'EstreMa, de M. F. de
Santa-Anna Nery, du vicomte d'Azevedo
Ferreira, de MM. Camillo de Moraes, Mar-
tin Rée et Schmolle.
MM. Cornu, Leroy-Beaulieu et Hervey
de Saint-Denis, de l'Institut, et 'M. Nal-
lart, professeur à Paris, viennent d'être
nommés membres correspondants de l'A-
cadémie des sciences de Saint-Péters-
bourg.
Avis aux bonneteurs t
La brigade de police cha rgé& de la sur-
veillance des jeux, sous la direction de
l'otûcierdepaix Auger, devient momen-
tanément une brigade politique placée
sous les ordres directs du préfet de police.
Ce nouveau service a été créé en vue de
l'élection du 37. Les agents ont pour mis-
sion d'assister aux réunions publiques et
d'adresser un rapport sur l'état du bou-
langisme.
Les commissaires de police de la ban-
lieue ont reçu également des ordres dans
le même sens. Ils devront envoyer au pré-
fet de police la liste des électeurs boulan-
gistes influents de leur circonscription.
Messieurs les bonneteurs, travaillez en
paix!
ËGSOS DEPR07INGE
On se prépare, à Biarritz, à recevoir di-
gnement la reine Victoria, qui sera ac-
compagnée de sa fille, la princesse Béa- J
trice de Battenberg d'un médecin, d'un
chambellan, de deux aides de camp et
d'une suite de soixante-quatre personnes.
La villa du comte Gaston de La Ro-
chefoucauld, où descendra Sa Majesté, a
été habitée l'été dernier par la princesse i
Youriewsky.
,c ¡ 1 illlf,¡ 1II,1_I!1!!1i'!l!JiIÍ I~fi IIi '1ÍL:11tIi!!Ir~.
Les appartements du premier étage sont
réservés à la Reine. La princesse Béa-
trice sera installée au rez-de-chaussée.
Les personnages de la Cour habiteront
le pavillon, la suite logera dans la villa
Ewers.
Trois voitures et huit chevaux viendront
de Londres pour les nombreuses excur-
sions que'-la Reine fera pendant son séjour
à Biarritz.
Sa Majesté débarquera à Saint-Jean-de-
Luz, où se trouvera à sa rencontre la prin-
cesse Frédérique de Hanovre, qui habite
la villa Bon-Air, à Biarritz.
On assure que deux escadrons de cava-
lerie seront détachés à Biarritz pendant
le séjour de la Reine.
Le général Hervé est nommé comman-
dant de la 11" division à Nancy;
Né à Uzel, le février 1837, le général
est un Breton bretonnant s'il en tut ja-
mais, et sa nature de Breton lui a donné
une qualité de premier ordre .pour un fu-
tur général en chef une ténacité à toute
épreuve.
H a passé la plus grande partie de sa
vie en Atrique..
Entré, en 1855, comme sous-lieutenant
aux zouaves, lacampagne de E~bylie lui va-
lut, moins de deux ans âpres, le grade de
lieutenant (12 août 1857).
En 1861, il était capitaine il avait
alors vingt-quatre ans. En 1866, il était
décoré.
Lorsque survint la guerre avec l'Alle-
magne, il partit avec son régiment, le
3e zouaves, et il fut promu cheide bataillon
le 20 août 1870.
Apres la guerre, il fut nommé ofncier de
la~Légion d'honneur et passa, en 1874,
lieutenant-colonel au 66" de ligne, à
Nantes.
En 1878, il fut nommé colonel du 1~ zoua-
ves, à Alger, où il lui arriva un eSroyabIe
accident. Pendant une promenade,, son
cheval s'emballa, le renversa, et une voi-
ture qui vient derrière lui, au grand trot,
lui passa sur les jambes.
H s'en tira heureusement aprësune dou-
loureuse et longue convalescence. Nommé
général en 1883, il commande la subdivi-
sion de Verdun, puis la 34" brigade d'in-
fanterie à Châlons. Promu général de di-
vision en juillet 1888, il prit le comman-
dement de la 20" division d'inianterie à
Saint-Servan, qu'il va quitter, pour aller
occuper, à Nancy, le poste important que
le ministre delà guerre vi.entdelui confier.
Le mariage de M. Maurice de Croze
avec Mlle de Carmantrand de la Roussille
a été célébré, hier, à l'église de Notre-
Dame de Marthuret (Puy-de-Dôme).
La bénédiction nuptiale a été donnée
par M. l'abbé de Pélacat, vicaire général.
Témoins du ïiancé comte de Jarnage
et vicomte de Quincy; témoins de la
ûancée MM. Cellier et de Douhet de Vil-
losanges.
Remarqué dans la nombreuse assis-
tance
Prince de La Tour-d'Auvergne, comte et
comtesse de Roquefeuil, marquis du Crozet,
M. et Mlle de Rochefor~. Mme de Douhet, vi-
comte et vicomtesse d'Aubeterre, M. et Mme
Clappier, comte et comtesse de Châteauneuf-
Randon, baronne de Flaghac, marquis de
Lastic, baron de Langlade, M. Grellet de la
Deyte, M. de Ch-atelperron, M. et Mme Cha-
lus. comte de Montyon, vicomte de Bar, M.
et Mme Montaigu, M., Mme et Mlles de
Dreuzy, etc.
Les jeunes mariés, après avoir passé
leur lune de miel au château de la Rous-
sille, viendront s'installer à Paris.
Au pays du soleil.
Cette semaine sont arrivés à Nice le
prince Ruspoli, le comte de Velay, la
comtesse de Germiny, le baron de Saint-
Clair, M. Saint-Genest, le baron d'Ep-
pinghoven, M. de SeIezneS, etc.
A Cannes, on nous signale l'arrivée de
la princesse de Rohan, lady Mariott, le
baron et la baronne de Villiers, le comte
et la comtesse de Bouillé, etc.
Le grand-duc Wladimir viendra rejoin-
dre la grande-duchesse au mois de mars.
Nous avons narré la piquante aventure
de M. Gaillard, député radical de l'Isère,
accusé et convaincu par son propre jour-
nal on n'est trahi que par les siens
d'avoir illuminé sa maison de La Verpil-
liëre le 8 décembre, en l'honneur de la
Sainte-Vierge. Or, on sait qu'être entaché
de cléricalisme, c'est le plus grand crime
que puisse commettre un radical.
Le député Gaillard, au lieu de répon-
dre simplement qu'il respecte les croyan-
ces de sa femme et que cette illumination
a touiours eu lieu depuis longtemps, a
bafouillé et s'est excusé en rendant son
domestique responsable.
Seulement, le domestique, pas content,
écrit à un journal qu'il a gardé la lettre
par laquelle M. Gaillard lui donnait l'or-
dre d'illuminer et il se propose de la
publier.
Pauvre M. Gaillard 1
~fH<19 Ï~P T'~Ttï&M'B
&~B,Ua M& Ju&mRMb&K
De Berlin
Le prince de Bismarck est arrivé de
Friedrichsruhe,hiersoir,à neuf heures,
malgré l'opposition de son médecin, M.
Schweninger, qui craint pour la santé du
chancelier les fatigues du voyage et les
surexcitations des débats parlementaires.
Des que M. de Bismarck aura prononcé
son discours au Reichstag, il repartira
pour Varzin, où il passera le reste de
l'hiver.
On parle des prochaines fiançailles de
la princesse Louise, de SIesvig-HoIstein,
troisième sœur de l'impératrice d'Allema-
gne, avec le prince Frédéric-Léopold, fils
aîné de feu le prince Frédéric-Charles.
D'Amsterdam
Le Roi va mieux. Les médecins croient
qu'il surmontera la crise.
De Washington
Ordre a été donné d'accélérer l'arme-
ment de trois bâtiments de guerre.
Le bruit court qu'ils seront envoyés à
Samoa ou à Panama.
A travers les livres
Un très charmant portrait de Mlle Ré-
jane, dont le succès personnel vient d'être
si grand, à l'Odéon. figure à la première
nl~`~
page du numéro de T!7M~e~ fHtM~ du
12 janvier, où nous devons signaler égale-
ment une superbe double page d'art, un
dessin sur la brillante reprise d'.ETeM~ 7/7
à la Comédie-Française, des croquis sur
l'Exposition de 1889, un portrait du nou-
veau député de la Somme, le général
Montaudon, etc., etc.
MOUVELLES A LA MAtN
Nos bébés:
Bob a six ans. Le matin de sa fête, en
s'éveillant, il trouve un, superbe polichi-
nelle couché sur son lit. Bob le regarde
avec surprise.
C'est le bon Dieu qui t'a envoyé cela,
lui dit sa maman.
Ah 1 fait Bob rêveur; mais sile bon
Dieu a voulu me taire plaisir, comment
n'a-t-il pas su que j'aimais mieux un tam-
bour ? q
UN DOMfNO
PETITE CNROMtQUE
Lundi soir, quinzième dîner familial dé l'Union
méditerranéenne. Les dames sont admises.
On s'inscrit aux btu'eaux de l'Union méditer-
ranéen ne.
MTM~ M~ MT!!TAT\!
fMMii!!tjH M HMUMAit)
Parmi les nombreuses lettres que nous
attire journellement la lutte électorale, nous
choisissons celle-ci, parce qu'elle résume, sous
une forme saisissante et ndèle, les arguments
les plus frappants en faveur de la politique
du bon sens
Monsieur le directeur,
Voulez-vous permettre à un conserva-
teur de la province de vous donner son
entière adhésion au sujet de la tactique
que vous recommandez aux électeurs ? Je
sais que certains royalistes pM~s combat-
tent votre manière de voir;. mais cepen-
dant les faits sont là, et, Dieu merci, ils
parlent assez clairement.
M. Edouard Hervé disait dernièrement
aux conservateurs de la Gironde « Nous
sommes prêts à prendre le pouvoir
c'est à vous à nous faire de bonnes élec-
tions.
L'important est donc de faire de bon-
nes élections.
Or, si nous nous reportons aux résultats
des élections partielles depuis 1885, nous
voyons que, tant que les conservateurs se
sont tenus à l'écart du mouvement révi-
sionniste, ils ont perdu
Trois sièges dans le Nord
Deux sièges dans le Pas-de-Calais
Un siège dans l'Aveyron;
Un siège dans les Basses-Pyrénées;
Un siège dans l'Eure.
Au contraire, depuis que la Ligue de la
consultation nationale a pris la tête du
mouvement, en donnant ce mot d'ordre
aux électeurs: « Dissolution t Revision 1 x
nous avons vu
Les républicains battus et désorganisés
dans le Nord, à la suite de la double élec-
tion BouIanger-Koechlin.
Les conservateurs triompher, avec M.
Taillefer, dans la Dordogne, qui, en 1885,
avait élu huit députés républicains triom-
pher également dans la Charente, avec M.
Gellibert des Seguins dans Maine-et-
Loire, avec le général de Lacretelle; dans
les Côtes-du-Nord, avec MM. Le Cerf et
de La Noüe; dans la Charente-Inférieure,
avec M. Duport, et dans la Somme, avec
le général Montaudon.
En un mot
Avant la trouée, les conservateurs ne
pouvaient pas faire élire un de leurs can-
didats.
Avec la « trouée », les conservateurs
sont élus partout.
Il me semble que c'est clair.
Deux remarques pour nnir dans l'Ar-
dèche, les royalistes ont refusé de voter
pour le général Boulanger, et se sont
abstenus: ils ont ainsi amené l'élection
d'un opportuniste et consolidé la position
des républicains dans ce département.
Dans Ille-et-Vilaine, au contraire, où le
boulangisme a fait de rapides progrès,
nous constatons les deux faits suivants
1" Dans une élection partielle, M. Ca-
ron, conservateur, a été élu à dix mille
voix de. majorité. (Ne pas oublier que
Ille-et-Vilaine avait nommé neuf députés
républicains en 1885.)
S" Aux élections sénatoriales de 1888,
trois sénateurs de droite ont été élus,
remplaçant les trois sénateurs de gauche
nommés en 1879.
Décidément, monsieur, je crois ferme-
ment que vous aurez raison de vous dés-
/!OMore~Ie 27 janvier; je ne demande
qu'une chose, c'est que l'occasion me soit
donnée d'en faire autant.
Un conservateur.
Bloc-Notes Parisien
PARtS-tMOSCOU
Lisez-vous parfois les petites revues, celles
dont on ne parle guère dans les salons, et qui
ont cependant des milliers de lecteurs, revues
spéciales qui ont un public spécial dont vous
ne faites point partie ?
Non, n'est-ce'pas ? Vous apercevez de temps
à autre la couverture de ces revues, à votre
cercle, chez votre médecin, chez un officier,
chez un ingénieur, chez votre curé, ou à ta li-
brairie voisine et, distraitement, vous regardez
te titre, le sommaire, l'en-tête d'un article, et ta
question spéciale vous enraie et vous fait fuir.
Eh bien, vous avez tort parfois de ne pas
mieux regarder; car, en parcourant ces revues,
vous trouveriez, de ci, de là, des articles qui
feraient battre votre cœur et vous feraient ou-
blier toutes les questions spéciales.
Hier, par hasard, mes yeux sont tombés sur
la Revue générale de clinique et de thérapeu-
f~Hf?, journa) des praticiens. Grand Dieu 1
qu'est-ce ta ? Clinique, thérapeutique, virus ra-
bique, et tous tes ~ue du monde, je n'en veux
rien savoir. Adieu, docte revue, Hippocrate
vous ait en sa sainte et digne garde 1
Et, tout en taisant ces ré8exions,je voyais
au bas de ia page fe!«'o~. A~ofM !'M-
~'re.M/on.! de foyag'e ~r RtfM~'e.
Ah ce doit être un médeccin qui va nous
parler de la médecine en Russie. Ça n'est
guère intéressant. Peut-être ont-Us fraternisé
-entre médecins russes et français. L'alliance
par ta médecine Pourquoi pas ? On tait bien
des alliances par le canon pourquoi ne les 1
ferait-on pas par ceux qui guérissent les plaies
de ta guerre. `
Voyons un peu. °
C'est singuher. Mais c'est très intéressant ce
que raconte ce médecin. Comment diable s'ap-
petie-t-it? Il signe Henri Huchard. Oui, je
sais, c'est un médecin très apprécié et très re-
cherché, jeune encore, mais déjà cétèbre.
!t nous dit qu'il a été envoyé en mission
parte ministère de l'instruction publique, pour
étudier les progrès de l'art médical et chirur-
gtcat en Russie. Sont-its bien forts, les Russes
Ma
célèbre.
Quel enthousiasme de la part des professeurs
et des élèves, à t'êgard de la mtssion française! t
quet accueil, quelles ovations t Morbteu! je
m'intéresse à la médecine, cela me và'a.ucceur.
Mais lisons.
La mission française est reçue à la gare par
te professeur Minor, et un étève de ta faculté
est mis à ta disposition des médecins français
pendant leur séjour à Moscou, absolument
comme un aide'de camp à la disposition d'uc
souverain étranger. Le lendemain le docteut
Huchard se rend à t'hôpitat de" Catherine-là.
Grande; il est reçue à l'entrée, par te direqteut
de t'hôpttat et les étudiants. On te conduit à
ta clinique du professeur Ostroouinon, et t~
c'est une première ovation, à l'entrée et à):
sortie. w°-
Le AfgM~er de Moscou apprend l'arrivée
des savants français, et leur souhaite la bien<
venue.
Les jours suivants, mêmes visites et même
enthousiasme des élèves et des maîtres. Dam
un banquet offert par les professeurs, au res-
taurant de l'Ermitage, c'est une suite ininter-
rompue de toasts en t'honiieur de la médecine
française et de ta France. On nous reproche de
trop rechercher l'amitié de la Russie, mais li-
sez cela, et vous verrez que les Russes sont,
pour le moins, aussi aimables pour nous que
nous le somt))es pour eux.
De tous ces toasts, je ne veux retenir que ce-
lui-ci, qui termine la série par un mot char<
mant
Messieurs, dit le docteur Minor, on s'oc.
cupe beaucoup en France de l'hypnotisme,
mais c'est là une question à laquelle les Fran-
çais n'entendent rien, car ils ne savent pas en~
dormir its ne savent que réveiller t
Merci, cher docteur. Puisse cet écho de vo.
tre spirituel discours, réveiller encore beaucoup
de sympathies pour notre patrie, dans votre
grand et généreux pays 1
Mais ce n'est pas tout. Les docteurs HucHard
et Lesguillon se présentent enfin à la'clinique
d'un des plus célèbres professeurs de la Russie,
le docteur Zaccharine, et là encore c'est le
maître qui donne le signât de l'ovation et cé<
tèbre en termes émus la gloire de la France et
ses gloires médicales. Les élèves sont debout
et battent des mains à trois reprises. C'est de
t'enthousiasme, et les représentants de ta
science française ont peine à retenir teurs Iar<
mes.
Et, partout, on leur témoigne cette même
estime, partout on célèbre Pasteur et Charcot~
après Laennec, Bichat, Andral et Claude Ber-
nard partout, on venge la science française
des attaques jalouses des Facultés allemandes.
!t n'y a pas que les Allemands, cependant,
qui attaquent nos célébrités médicales.
Et Bittroth ?'
Bittroth, répond un professeur russe, c'est
un Saxon égaré à Vienne. Vos progrès sont in-
contestables, et l'Allemagne peut les enviet
avec raison.
Eh bien! tout cela fait ptaisir, non seule-
ment pour la science française, que les Atte<
mands font profession dedédaigner, mais aussi
pour notre pays, qui conserve par-dessus la
tnpte alliance des sympathies si chaudes et si
puissantes.
Ce sont là des manifestations peu commu-
nes en faveur d'un pays vaincu, et elles n'ho-
norent pas moins ceux qui en sont les auteurs,
que ceux qui en sont l'objet.
Lisez donc tes petites revues. On y trouve
parfois de quoi faire battre le cœur.
PLNE D'Amms
Aujourd'hui sera placardée une réponse
du général Boulanger à l'affiche de M.
Jacques Pas <%e Sedan! contre laquelle
nous avons protesté hier.
Le général Boulanger doit répondre, as-
sure-t-ou, très dignement et très patrioti.
quement à cette manœuvre indigne et te-
nir un langage très pacifique, tout en assu'
rant que la France est prête.
La guerre d'affiches va continuer, du
reste.
Aujourd'hui, également, on pourra voir
s'étaler sur les murs cinquante mille af-
fiches reproduisant les lettres du général
Boulanger à Mgr le duc d'Aumale.
Après l'odieux, le comique.
< L. L.
fb/y aux ~o~ps suivantes
Les souscripteurs de Panama chez M.
Floquet. Une lettre de M. Dugué de
Fauconnerie. La réunion de la Droite
royaliste. Les journaux de ce matin:
la profession de foi du citoyen Boulé.
Nécrologie. <-Nomination do généraux.
Les Premières la < Porteuee da
pain e à l'Ambigu.
LA QUEST!ON
DE
L'OPËRA-CM!$ÎJE
P&morajma~ Sqm&re Concept
Les délégués des habitants des deuxiè<
me et neuvième arrondissements se sont'
rendus, hier matin, à dix heures, au pa-
lais Bourbon, accompagnés de MM. Me-
sureur, Pichon, Achard, Spuller, députés;
Gamard, Berry et Cusset, conseillers mu-
nicipaux.
La délégation a été présentée par M,
Anatole de La Forge à M. Floquet.
M. Gamard, conseiller municipal con-
servateur, a pris le premier la parole pour
exposer au ministre de l'intérieur les ré-
clamations du quartier de l'Opéra-Co-
mique.
« C'est une honte, a-t-il dit, de voir,
deux ans bientôt après la catastrophe, ce
trou béant qui rappelle l'épouvantable si-
nistre. La place Boieldieu est désolée et
morne..
» Les commerçants sont ruinés et me-
nacés de la faillite. Il importe qu'on s'oc-
cupe de la reconstruction de l'Opéra-Co-
mique sur son ancien emplacement, et
que le premier coup de pioche soit promp-
tement donné. »
M. Gamard a critiqué le projet de re<
construction avec façade sur les boule.
vards. L'expropriation des maisons qui
devraient être rasées exige des sommes
considérables, qui feront toujours reculer
indéfiniment une solution.
Pourquoi ne pas se contenter de l'an-
cien emplacement, qui était, assurément,
suffisant?
Le Conseil municipal s'est prononcé à
l'unanimité contre ce projet; vraiment im-
praticable.
Le projet que défend M. Gamard, d'ac-
cord avec tous ses collègues, est celui que
M. Jules Comte, directeur des bâtiments
civils, avait conçu avant le sinistre l'E-
tat achèterait, sans le démolir, l'immeuble
auquel était adossé le théâtre, entre les
rues Favart et Marivaux. Le théâtre da
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