Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1889-01-04
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 janvier 1889 04 janvier 1889
Description : 1889/01/04 (Numéro 2320). 1889/01/04 (Numéro 2320).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k526738c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2008
23' Année. _S'S~ia N"2320
PARIS ? IL CENTHMTES -t- BËPARTSMENTS ET GARES S CEÏ~TIMES
'VpndredT 4 Janys~~8g9~
_j<.àjM)!m~~ t-
ARTHUR MEYER
1 J)trecfattr `'
REDACTION
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ABONNEMENTS
Pans Départements
Ua mois. Bfr. Unmois. 8&
Trois mois. 1350 Trois mois. Mfr.
Siamois. 27 fr. Sixmois. 3a&
Un an. 64fr. Un an. 64fr.
Etranger
Tro!s mois (Union posfaJe). 18 &.
~~BTH~.M-Ê~E~s
'?'. iDtfco~ttf
A~MII~iISTI~ATION a.
t- .A~NI~TRATIO-N''
MS~~T~ ~s tta'Uems,
~N~Ë'S~ "<
~PN~~ÎENT~t~~Ë'e'lNNONOES.
*VMSe!~Efd"des Italiens, 9
ANNONCES
&tM. CH. LAGmANGrE, CEB-F <& CC'
6, PI.AOB DE LA BOURSE,-6
JE< d <'a<~Mtt?tM~C
SOMMAIRE
Nouvelles do l'extérieur: nouvelles for-
malités à la frontière.
L'élection do la Somme.
Latontine. 1
Los journaux de ce matin.
M Jt~TICE
'*T]mile Bergerat, dont la boutonnière est
-aujourd'huineuriederouge,racontait,ilya
.quelques jours, sous ce joli titre Ta~e
~Me, une des histoires les plus doulou-
reuses auxquelles les lecteurs aient ja-
mais senti se mouiller leurs yeux. Une
'candide et sainte vieille 611e, n'ayant ja-
'mais rien compris, rien vu, ni rien soup-
:çonné de la vie, se trouve brusquement,
par le hasard d'un héritage, à la tête d'une
'maison de commerce. Une fraude est com-
jmise sous sa gérance, une fraude dont
-elle est bien innocente, mais dont elle est
légalement responsable, et la pauvre et
'naïve femme passe en police correction-
nelle. EIIeyest condamnée à quinze jours
de prison, on l'emmène à Saint-Lazare,
et elle en sort épouvantée, stupéfiée,
'folle. Elle tombe morte en rentrant chez
elle.
Pour bien sentir toute la cruauté vraie
de cette histoire, il faut avoir un peu
suivi les choses du Palais, non pas en
avocat ni en juge, car on risquerait d'avoir
alors sur le cœur une taie comme en ont
sur les yeux les personnes qui ont la cata-
racte, mais en spectateur et en homme.
Il est toujours délicat de critiquer la Jus-
tice, et on ne sait pas, cependant, même
quand on l'observe avec le désir de la
trouver digne et juste, combien elle semble
quelquefois l'être peu. On n'a pas idée des
monstrueuses rigueurs sous lesquelles il
lui ar ive d'écraser des inconscients et des
aSol )3, on n'imagine pas les incomprê-
hen ibies ménagements qu'on lui voit
'~montrer d'autres fois, ni les pratiques at-
terrantes auxquelles elle s'abaisse à l'oc-
casion.
Un bon bourgeois vous allez voir la
bonté d'un bon bourgeois descendait
un soir d'un omnibus, quand une femme
le prie de lui tenir un instant son enfant,
pour lui permettre de monter. Le bon
bourgeois consent aimablement, mais à
peine a-t-il pris l'enfant, que la femme
~s'éclipse, ne reparaît plus, et le laisse au
milieu de la rue, à sept heures du soir,
par une pluie battante d'hiver, avec un
poupon sur les bras. A quoi songe, alors,
le bon bourgeois? 9
A ceci, qu'il est l'heure de dîner, que les
rôtis brûlent quand ils attendent, que sa
iemme est jalouse et soupçonneuse, et ne
croira jamais à une histoire ~le nourris-
son qu'on vous a déposé entre les mains
sur la plate-forme d'un omnibus, que les
Enfants-Trouvés sont loin, qu'une démar-
che chez le commissaire de police entraî-
nerait des formalités ennuyeuses, et le bon
bourgeois, bellement, se débarrasse de
l'enfant sur le trottoir d'une rue déserte,
le couche avec soin dans la boue, sous
l'eau qui tombe, et s'esquive, calculant
avec plaisir qu'il s'en tire sans désagré-
ment. Il avait seulement, le bon bour-
geois, laissé tomber son portefeuille en
se baissant, le portefeuille contenait sa
carte, et il passait tout dernièrement en
police correctionnelle. J'aurais, je l'avoue,
envoyé cet excellent bourgeois en prison
pour quelques mois. Il en a'été quitte
pour vingt-cinq francs d'amende
A peu près à là même époque, dans un t
aepartemeni au Mien, unpere et une mere
passaient en cour d'assises, accusés de
mauvais traitements envers leur fille. Ah!
;Ug peuvent aller loin, les mauvais traite-
'mcnts! Et ce père et cette mère les
avaient, en effet, poussés si loin, que la
.pauvre fille, âgée de dix-huit ans, était
folle! Depuis l'enfance, ils l'avaient bat-
tue, torturée, estropiée, séquestrée dans
'd'abominables maisons !La malheureuse,
réduite, par quinze ans déboute et de mar-
tyre, à un état complet d'idiotisme et d'in-
iirmité, paralysée, épileptique, toute se-
couée de danse de Saint-Guy, ne répon-
dait aux juges que par des aboiements, et
c'étaient son père et sa mère, deux mons-
tres qu'on voyait la, qui avaient commis
.sur elle, sur sa chair, sur son âme, cet
eifroyable crime de quinze ans!
De nombreux témoins en déposaient,
aucun doute n'était possible, c'était cer-
tain, prouvé, évident Savez-vous à
quoi ont été condamnés ces misérables ?
JUsontété acquittés! Et, pendant ce
temps-là, à Paris, on condamnait à dix
ans de travaux forcés un individu qui
avait crevé un œil, dans une rixe, au pa-
tron d'un établissement de tolérance 1
Ainsi, vous êtes une innocente et sainte
iille qui n'entendez rien au commerce?
Un employé commet chez vous un délit?
Quinze'jours de Saint-Lazare, et vous en
mourez! Vous jetez un enfant dans la
boue, sur le pavé, l'hiver, la nuit, par le
froid, par la pluie P,Vingt-cinq francs d'a-
mende Vous réduisez votre fille a la fo-
lie par quinze ans de tortures? Acquit-
lés! Mais vous crevez un œil à un
certain monsieur que vous savez?. Dix
ans de bagne I
A quoi quelqu'un a pu s'écrier juste-
ment
C'est beaucoup pour un délit de pê-
chë
Si nous regardons aussi indiscrètement
dans la maison de la Justice, c'est que les
scandales n'y manquent pas depuis quel-
que temps. On se rappelle l'acquittement
d'Eugénie Forestier. Peu après, on jugeait
a Blois un rôdeur qui avait assassine une
femme, et l'avocat général lui promettait
la vie s'il consentait à avouer. Le rôdeur,
alors, devant cette promesse~ avouait. Im-
médiatement, le ministère public deman-
dait la tête de l'assassin, lequel était con-
damné à mort, et vient d'être exécuté.
H y a là deux faits qui, lorsqu'on les
examine bien, ne .peuvent pas ne pas sem-
bler inouïs. Prado, à l'heure qu'il est, dort
dans le cimetière des suppliciés, si toute-
fois on peut dire qu'ils dorment des morts
qui sont enterrés avec leur tête entre les
jambes, et Eugénie Forestier, libre, et
très libre même sans doute, voyage dans
les pays de soleil, à moins qu'elle ne se
prépare à tirer les. Rois dans quelque en- ]
tKsoI bien chauSe! H faut biencependant
revenir, sinon sur l'affaire elle-même, du
moins sur le procédé de justice au moyen
duquel on a obtenu la condamnation de
Prado. Aucune preuve solide n'a jamais
établi la culpabilité de cet homme. Etait-il
ttonc impossible d'en avoir, des preu-
ves ? Non, et c'était même facile. Il suf-
fisait d'opérer l'instruction, non sur les
dénonciations des femmes, qui ne signi-
fiaient rien, et sur le voyage de l'accusé en
Espagne, qui n'amenait à rien, mais sur
le séjour d'Eugénie Forestier dans un hô-
tel meublé, sous le nom de Marie Agué"
tant, un mois avant le meurtre. Là, on se-
rait arrivé à des certitudes, ou tout au
moins à des probabilités saisissantes.
Selon toute vraisemblance, seulement,
on y aurait découvert la complicité avérée
et effective de la Forestier, cette jolie Fo-
restier qui avait été si utile à M. Guillot,
et qui séduisait tant les jurés! Et cela, on
ne le voulait pas, c'était ce qu'il ne fallait
pas Eugénie avait donc livré Prado ?
En échange, on lui avait donc garanti un
acquittement ? II y avait donc marché con-
clu ? La justice faisait donc honneur à sa
signature ?
Honneur à sa signature? C'était au
moins quelque chose. Mai s la justice, à
Blois, n'a même pas eu cette loyauté
commerciale et, ici, véritablement, on se
demande comment un magistrat peut
être laissé une heure sur son siège après
avoir dit d'abord à un accusé a Avouez,
et je vous relâche, N pour le faire con-
damner ensuite sur soïi aveu.
w '?
On discute beaucoup, aujourd'hui, sur
la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et on
a beaucoup discuté, autrefois, sur la sé-
paration des pouvoirs, mais il y a une
séparation qu'il serait grandement moral
d'accomplir, c'est celle de la Justice et de
la Police. Jouer à cache-cache avec les
malfaiteurs, mentir plus qu'ils ne men-
tent eux-mêmes, les dépasser en sauts de
carpe, en impudences et en pasquinades
cyniques, leur tendre les ma~ns comme
pour les sauver et leur broyer les poi-
gnets, c'est de la police, et c'est peut-
être nécessaire, mais ce n'est certaine-
ment pas de la justice. Recrute-t-on les
juges comme on recrute les agents?
Non. Un magistrat sort ou doit toujours
sortir d'une souche honorable. En dit-on,
en pourrait-on dire autant de tous les
agents ? On sait bien que non, et on sait
même qu'il en est dont l'origine admi-
nistrative est singulière, quand toutefois
elle n'est pas sinistre.
Non, la Justice et la Police ne devraient
jamais être ce qu'elles sont trop souvent,
presque toujours, deux maisons sous le
même toit, deux mains sous le même
manteau. Si l'une peut se trouver dans la
nécessité d'agir avec des masques, des
pièges, des chausses-trapes, pour s'em-
parer du gibier qu'elle chasse, l'autre, une
fois les voleurs, les escrocs et les meur-
triers présumés pris, ne doit plus voir en
eux un gibier, mais des prévenus, et
envers les prévenus, la Justice n'a plus
qu'un devoir appliquer les lois avec di-
gnité et équité, les appliquer sereinement
et tutélairement 1
MAURtCE TALMEYR
Ce qui se passe
ÉCHOS DE PARIS
L'ambassadeur de Russie.qui, à la der-
nière réception diplomatique du quai d'Or-
say, annonçait au ministre -des aïfaires
étrangères son prochain départ pour la
Russie, quittera Paris demain.
Le baron de Mohrenheim se rend a
Saint-Pétersbourar avec toute sa famille.
pour présenter d'abord ses hommages à
l'empereur et à l'impératrice de Russie, à
l'occasion du premier jour de l'an russe,
qui tombe le Î3 janvier, et pour revoir
ensuite ses nombreux, parents et amis.
Son congé ne durera que deux mois. Il
reprendra la. direction de l'ambassade à
Paris dans les premiers jours du mois de
mars.
Comme nous l'avions annonce, Mlle
Edwige de Mohrenheim, fille cadette de
l'ambassadeur, sera nommée demoiselle
d'honneur de la Czafine, dignité qui avait
été, il y a quelques années, conférée à sa
sœur aînée, Mile Marie de Mohrenheim.
Pendant l'absence du baron de Mohren-
heim, l'ambassade russe à Paris sera di-
rigée par M. de Kotzebue.
La Noël russe, suivant le calendrier ju-
lien, sera célébrée dimanche prochain.
Il y aura un grand service à l'église de
la rue Daru, auquel assisteront tous les
membres de l'ambassade, en grand uni-
forme.
Les vêpres solennelles de la veille de
Noël seront célébrées demain, à huit heu-
res du soir.
Ainsi que nous l'avions fait prévoir, le
rattachement de la direction générale. des
postes et télégraphes au ministère du
commerce est décidée ofuciellement le
décret sera promulgué incessamment.
M. Coulon conservera ses fonctions de
directeur général.
li paraît qu'une des raisons qui ont dé-
terminé cette modification considérable a
été l'amoindrissement des attributions du
ministre du commerce résultant du trans-
fert, de son département à celui de l'inté-
rieur, du service de l'hygiène publique,
qui, adjoint à la direction de l'assistance
publique, prendra à l'avenir la dénomina-
tion de direction de l'Assistance publique
et de l'hygiène.
Les patineurs se sont rendus; hier, en
grand nombre au bois de Boulogne. La
vue de la gelée blanche et le froid leur
avait laissé espérer que la g!ace serait as-
sez résistante pour leur permettre de se
livrer au patinage.
Hélas! la glace n'avait que deux centi-
mètres d'épaisseur au grand lac, et des
affiches/apposées toutautour, défendaient t
d'en essayer la résistance,
li en était-de même au cercle des pati-
neurs, qui ne résonnait que des coups de
lusil du tir aux pigeons.
Le père Cartouche nous a dit que l'an-
née ne s'annonce pas bien poar le pati-
nage.
La gelée blanche, au lieu d'être le pré-
sage d'un fort abaissement de la tempéra-
ture, ne fait qu'annoncer le dégel et la
pluie. 0
Pour que la glace de jK~aca. nous di-1 <
) sait-il, ait son épaisseur réglementaire de
six centimètres, il faut que, pendant deux
nuits au moins, nous subissions un froid
de dix degrés.
Le maximum de la température d~
deux nuits dernières n'a été que de sept
degrés.
Disciples du patin, il faut attendre en-
core et espérer.
Le commerce du papier va bien mar-
cher.
La profession de foi du général Boulan-
ger a été placardée la nuit dernière à cent
mille exemplaires, dit-on, dans Paris.
Aujourd'hui ce sera le tour de la ban-
lieue.
M. de Freycinet doit soumettre demain
à l'approbation dénnitive de ses collègues
les noms des nouveaux inspecteurs d'ar-
mée, destinés à remplacer les généraux
Février et LewaI, récemment atteints par
la limité d'âge.
On parle des généraux Davoutet Berge,
commandants actuels des 14~ et 16" corps
d'armée.
Gil Blas publie aujourd'hui une très
curieuse Revue littéraire en vers, par
Emile Bergerat.
Le concert spirituel qui devait avoir lieu
aujourd'hui, au panorama de Jérusalem,
aux Champs-Elysées, est remis à cause
des prescriptions théâtrales concernant le
mode de chauffage et d'éclairage, qui né-
cessitent de grands travaux.
La date de la reprise des auditions sera
prochainement nxée.
Relevé sur le rapport de la préfecture
de police.
Pendant l'année 1888, les agents du ser-
vice de la Sûreté ont opéré dans Paris, la
banlieue et dans quelques voyages en pro-
vince 19,304 arrestations.
Mais combien de malfaiteurs n'ont pas
été arrêtés 1
~fTïf)~ Tt'E* BBf~7'Krff
a~aUô UE fROVÏNGE
Le ministre de la marine à Toulon.
L'amiral Krantz a visité les chantiers
de la Seyne, où l'on achève les cuirassés
Marceau, le C~o~MT' et CecitMg. Il
a visité également la tourelle blindée de
l'~WM~-Z'M~rye où s'est produite une
explosion.
Aujourd'hui, essais dénnitifs- du bateau
sous-marin G'y~~odu voyage du ministre, est de donner une
vive impulsion aux travaux des croiseurs
Fcmtow, SMc~e~ et Davout, du cuirassé
tous les quatre en construction
à l'arsenal du Mourillon. Le ministre de
la marine tient aussi à se rendre compte
de visu de l'état des navires en réserve
devant prendre la mer au premier signal.
Enfin il examinera, la question de la sépa-
ration en deux portions du 4" régiment
d'infanterie de marine, ainsi que les pro-
positions des municipalités d'Hyères et
de Marseille pour le casernement de plu-
sieurs compagnies, si les locaux de Tou-
lon sont insufnsants.
Le maire d'Alençon aurait été avisé par
le général-directeur du génie du 4" corps,
que la ville d'Alençon recevra, dans le
courant de 1889, un des nouveaux régi-
ments de cavalerie en formation.
Lure, dont les casernements ne sont pas
tout à fait prêts, ne recevra un de ces ré-
giments qu'en 1890.
Le prieuré de Fontfroide, près Nar-
Donne, a reçu de tiome une lettre de dom
Gregorio Bartoleni, lui annonçant renvoi
du décret qui érige le monastère de Font-
froide en abbaye et qui nomme Révéren-
dissime abbé de la nouvelle abbaye le
R. P. Jean, prieur actuel de cette mai-
son.
La cérémonie solennelle de la prise de
possession de l'abbé aura lieu le S février
prochain. Elle se fera dans la cathédrale
de Narbonne.
~fHft~ m? T'f'B&'M'S'B
JitU.SUM M& J~&ARRi'JH'&~
De Rome
Le bruit cour!, que le Pape a repris,
d'accord avec le gouvernement français,
les négociations avec la Chine, pour l'é-
tablissement d'une nonciature à Pékin.
La France aurai!, adhéré au désir du
Pape, à la condition que le nonce fût un
Français.
Ainsi que nous le faisait prévoir notre
correspondant de Rome dans sa dépêche
d'hier, M. Gérard, conseiller d'ambassade
près le Quirinal, est nommé ministre de
France à Cettigne, en remplacement de
M. Patrimonio, récemment désigné pour
le poste de ministre à Belgrade.
M. Marchand, conseiller d'ambassade à
Berne, remplace M. Gérard à Rome.
M. de Diesbach, secrétaire a Stockholm,
succède, à Berne, à M. Marchand.
De Belgrade
La clôture solennelle de la Skouptchina
a eu lieu hier.
Le président a lu un ukase du Roi, dans
lequel ce dernier déclare que, pour expri-
mer sa satisfaction au sujet du succès de
la revision, il amnistie toutes les person-
nes condamnées dans ces derniers temps
pour lèse-majesté, outrages envers l'auto-
rité, délits de presse et délits électoraux.,
ou qui sont sous le coup d'une instruction
à l'occasion de pareils délits; il ne sera
fait exception que pour les injures per-
sonnelles faites par voie de presse.
Cette déclara.tion a été accueillie par des
applaudissements prolongés.
Le Roi, accompagné du prince héritier,
est arrivé ensuite, et a lu le discours du
trône au milieu de vives acclamations.
-Le Roi aremercié, en terminant, ]a
majorité de l'esprit de sagesse et de pa-
triotisme dont elle a donné la preuve
par. son vote, et il a déclaré que désor-
mais il régnerait en souverain parlemen-
taire.
Miian I" a signé ensuite la nouvelle
Constitution.
Le bruit, court, à Londres du prochain
mariage de la princesse Louise, fille du
prince de Galles, avec un membre de la
Shambre des lords. le comte de Fife.
La. princesse Louise, l'aînée des filles
du prince et de la princesse de Galles, est
dans sa vingt-deuxième année. Le comte
Fife est né en 1849. Il est un ami person-
~~el du prince de Galles. Il descend de l'il-
'lùstre maison des DuS' (ou Mac Duff),
dontun représentant: ugure dans Mac&e~.
Il possède une des plus grandes fortunes
territoriales des Trois-Royaumes. Jadis li-
béral et l'un des amis les plus fidèles de
,M. Gladstone, il'est aujourd'hui unio-
niste.
A travers les livres
Le recueil de la famille par excellence,
le ~o~ ~oM~a~, publie actuellement
« Mondaine )) par Hector Malot puis com-
mencera sous peu la reproduction du nou-
veau roman de M. Georges Ohnet, le « Doc-
teur Rameau)). Un abonnement au Bon
JowM~ peut très bien s'offrir comme ca-
deau d'étrennes, cadeau très agréable, du
reste.
MOUILLES A LA M~!M
Guibollard passant hier rue des Mar-
tyrs, voit agenouillé sous une porte co-
chère un aveugle qui mendie
Peut-on choisir un métier pareil? `?
murmure Guibollard en s'éloignant.
Tout le monde sait que si X. est d'une
taille gigantesque, en revanche, son in-
telligence est assez courte.
Hier, à l'Opéra, un de nos amis di-
sait à B. qui est très vétilleux
Mais qui cherchez vous donc ainsi
des yeux ? 9
–-X.répondit B. <~
Oh! cette fois, on ne vous accusera
pas de chercher. ? pe~e M~?.
UM DOMINO
M~T~M ~N~M~M
ifiÂMbUM Mi.uAiMMM
Decops~tiomst de jomr die l'An
M. CALNOT, UN MONSIEUR
M.. CARNOT
Je viens de Ure vos let.tresderecomma.n-
da.tion. Elles sont excellentes. On tâchera.
de vous avoir quelque chose. Avez-vous une
idée?
LE MONSIEUR
Il me semble que la Légion d'honneur.
M.GARNOT
Diable c'est impossible. Nous avons tout
donné pour le jour de l'An. Il ne nous reste
plus rien dans ce genre-là.
LE MONSIEUR, contrarié
J'avais pourtant bien promis à ma fa-
mille.
M. CA.RNOT, conciliant
Attendez l'Exposition. Qu'est-ce que ça
vous fait? On vous décorera comme expo-
sant.
LE MONSIEUR
Mais je n'expose pas
'M. CARNOT
Vous exposerez. Ça n'est pas difficile.
Vous exposerez n'importe quoi.
LE MONSIEUR
J'ai une villa aux environs de Paris. j'ex-
poserai des légumes.
M.CARNOT
Parfait Mais, en attendantje voudrais bien
faire quelque chose pour vous. Voulez-vous
te Mérite agricole? Vous;a.vez une villa.
LE MONSIEUR, de~t~M~M~ `
Peuh! 1
M. CA.RNOT
Voulez-vous une médaille de sauvetage ?
LE MONSIEUR
Ce n'est pas assez décoratif.
M.CA.RNOT
Je n'ai plus grand'chose à vous oSrir. Je ne
vous propose pas les palmes d'académie. Je
suppose que vous les avez déj&
LE MONSIEUR
Mais, non.TiensijeneS'et.
M. CA.RNOT
Comment ) vous n'êtes pas ofCcier d'aca-
démie ?
LE MONSIEUR
Non.
M.CARNOT
Vous êtes le seul. (~ lui ~OM~e les ~a?-
M~.) Comme ça, il n'y aura plus personne.
ALFREO CAPUS
L'IMPORTANT
EST
OU'ÛN_ARRÏVE!
Le crédit que nous avions réclame, hier,
de nos amis les royalistes n'aura pas épuisé
leur patience.
Nous les priions, avant de prendre
une détermination, d'attendre la publica-
tion de la profession de foi du général
Boulanger. Cette profession de ici vient
de paraître. La voici
Electeurs de la Seine,
Les parlementaires, qui ont tout fait pour
me rendre éligible, sont aujourd'hui affolés à
l'idée de me voir élu. Mon épee les inquiétait.
Ils me l'ont retirée. Et les voilà plus inquiets
qu'à l'époque où je la portais encore 1
En réalité, ce n'est pas de moi qu'ils ont
peur c'est du suffrage universel, dont les
jugements réitérés témoignent du dégoût
qu'inspire au pays l'état d'abâtardissement
où leur incapacité, leurs basses intrigues et
leurs discussions fastidieuses ont réduit la
république.
il leur est, en en'et, plus commode de me
rendre responsable du discrédit où ils sont
tombés que de l'attribuer à leur égoïsme et à
leur indiSërence pour les intérêts et les souf-
frances du peuple.
Pour ne pas être obligés de s'accuser eux-
mêmes, c'est moi qu'iis accusent en me pré-
tant. les plus invraisemblables projets dicta-
toriaux. Car on m'a renversé comme ministre
sous prétexte que j'étais la guerre, et on me
combat comme candidat sous prétexte que je
suis la dictature.
La dictature N'est-ce pas nous qui l'avons
subie sous toutes les formes ? Ne propose-t-
on pas tous les jours d'inventer des lois d'ex-
ception pour mes'electeurs et pour moi? Si la
pensée de jouer au dictateur avait pu me ve-
nir, il me semble que c'eût été quand j'avais,
en qualité de ministre de la guerre, toute
l'armée dans la main. Rien dans mon atti-
tude a-t-il pu alors justifier ce soupçon inju-
rieux ?
Non t J'ai accepté les sympathies de tous
sans songer à < voler la. popularité de per- o
t sonne. Qu'y a-t-il de dictatorial dans un pro-
t gramme qui réclame une révision constitu-
tionnelle par le système le plus démocratique,
c'est-à-dire au moyen d'une Constituante où
chaque député aura toute faculté de défendre
et de faire prévaloir ses opinions ? R
Les chefs du parti républicain s'étaient
fondés sur mon républicanisme pour m'ou-
vrir les portes du ministère. En quoi ai-je
donc depuis lors, démérité de la république ? `r
Qu'on me cite un seul acte, une seule profes-
sion de foi où je ne l'aie pas nettement affir-
mée Mais je veux, comme la France veut
aussi, une république composée d'autre
chose que d'une réunion d'ambitions et de
cupidités. Que pouvons-nous espérer de gens
qui, après s'être, de leur propre aveu, trom-
pés depuis quinze ans, osent se représenter
à vous en vous redemandant votre confiance? l'
Electeurs de la Seine,
La France a aujourd'hui soif de justice, de
droiture et de désintéressement. Tenter avec'
vous de l'arracher au gaspillage qui l'épuise
et aux compétitions qui l'avilissent, c'est
pour moi la servir encore. La patrie est notre
patrimoine à tous. Vous l'empêcherez de de-
venir une proie pour quelques-uns.
Vive la France
Vive la république f
GËNËRAL BOULANGER
Paris, le 3 janvier 1889.
Les intransigeants de notre parti au-
raient le triomphe trop facile si nous nous
montrions pleinement satisfaits de cette
profession de foi républicaine. Il y a trop
de choses que nous aimons qui n'y sont
pas, il y a trop de choses qui y sont que
nous n'aimons pas.
Est-il grand besoin de dire les points
sur lesquels nous ne sommes pas d'ac-
cord avec le général Boulanger? Il cher-
che le bien de la démocratie dans la répu-
blique nous le cherchons dans la mo-
narchie. Il croit à jjne république hon-
nête nous croyons que la monarchie
seule peut amener un régime honnête. Il a
l'illusion de penser qu'on peut améliorer
la république; nous pensons, nous, qu'il
n'y a qu'un moyen de l'améliorer, c'est de
la détruire.
Mais s'agit-il de notre goût, ou de notre
but? Certes, j'aimerais 'mieux que I& gé-
néral Boulanger iùt royaliste. Cela serait
plus simple. Mais cela n'est pas. Il faut
bien que je prenne les choses et les gens
comme ils sont, au mieux des intérêts de
mon pays et de ma cause. Or, le général
Boulanger est républicain, et il parle en
républicain. Cela choque mon goût; mais,
ce qui sert absolument mon but, c'est
que je constate dans la circulaire du gé-
néral Boulanger, le respect de la souve-
raineté nationale, et du droit pour tous
de la revendiquer solennellement en at-
tendant d'elle la solution que chacun pour-
suit.
Qui de nous ne pourrait écrire la phrase
suivante que je détache de cette circu-
4aire
ÛM'y a-~Z de ~C~O~M!~ dans MM ~0-
~rstitutionnelle par le s~s~~e p~s dé-
mocratique, c'es<< aM ~0! ~'M~e
C'oMS/~CMM~ ~e ~6~re de faire preM~OM~
ses opinions?
N'est-ce pas là le langage du général
Montaudon dans la Somme, de M. Duport
dans la Charente-Inférieure, de tous les
mécontents, de tous les exploités ?
Et ce que je trouve bon chez les candi-
dats que je défends, puis-je décemment
le trouver mauvais chez le général Bou-
langer, simplement parce qu'il est répu-
blicain, quand au surplus, c'est lui qui a
eu l'honneur d'afnrmer, le premier, ce pro-
gramme de la protestation nationale ? 9
A la veille de la triple élection du 19
août, nous répondions aux républicains
qui imaginaient, pour les besoins de
leur cause, de travestir le général Bou-
langer en je ne sais quel lieutenant géné-
ral du royaume, que le général avait une
mission des plus nobles, mais tout autre,
qui était de rendre la parole au pays et
de faire respecter sa volonté.
Le général Boulanger vient d'affirmer à
nouveau cette résolution. Sur ce pro-
gramme, les conservateurs des divers dé-
partements où le général se présentait,
n'ont pas hésité à voter pour lui, sans
rien abdiquer de leurs préférences et de
leurs espérances. Les braves gens de Pa-
ris ne sont pas plus bêtes que les braves
gens de province. Ils savent où ils veulent
aller ils iront n'importe avec qui et
n'importe comment. L'important est qu'on
arrive.
ARTHUR MEYER
Btoe-Notes Parisien
LA COUR DES TUILERIES
Aujourd'hui paraît, à ta librairie Ollendorff,
un livre qui fera sensation dans le monde im-
périaliste. Beaucoup de ceux qui ont fait par-
tie de la Cour des Tuiferies ont écrit et con-
servé des notes sur ce règne qui fut brillant à
tant de points de vue et Hnit si tristement. On
pensait cependant que rien ne paraîtrait de ces
notes tant que vivrait la femme qui, après
avoir reçu d'une façon si inattendue la cou-
ronne impériale et avoir atteint l'apogée de la
fortune humaine, a perdu si subitement et
d'une façon si cruelle tout ce qui faisait son
bonheur.
Les ~OM~n; ~i~'MM, que publie aujour-
d'hui Mme Carette, ne sont pas, cependant,
pour froisser aucune dou!euf,et ceux qui comp-
tent y trouver quelque révélation piquante en
trouveront, certes, en grand nombre, mais de
celles qui ne peuvent attrister personne.
C'est plutôt une évocation du passé qu'une
série de racontars intimes dans un safon. Mme~
Carette se pta!t dans ses souvenirs et plu-
sieurs s'y piatront avec ette, tant elle a su dire
!es choses les ptus difficiles avec un art con- <
somme.
Mme Carette n'est pas une ôubtiée, mais l
!e puMic a un peu désappris les choses de ce C
temps au soufne des papotages républicains.
L'intimité de M. Grévy a remplacé dans la cu~
riosité publique l'intimité de la Cour des Tui-
leries, et l'esprit public; se rendant compte des Ii
degrés descendus, n'a guère repris les chemins r
oubliés.
Aussi n'est-il pas inutile de rappeler qui d
était Mme Carette. ~10
Ene fut connue longtemps sous le nom de P
MUe Bouvet, lectrice de l'Impératrice. Petite- P
fitte de t'amirat Bouvet, qui s'était distingué
dans les guerres maritimes de t'Inde, ette habi- C
Ea;t Brest ayee sa famiiiet tandis que son grand- 9
père restait dans la retraite & Sa!nt-Ma!o. Jeune,
grande, élancée, d'une beauté merveilleuse.
avec ce qu'on appelle un profil de camée, elle
avait été vite rémarquée par l'Impératrice au
bat de ta Préfecture maritime de Brest, lors du
voyage de Leurs Majestés Impénates en Bre.
tagne.
Elle sel-etrouva à Saint-Mato quand !es sou.
verams y arrivèrent et fut encore remarquée.
En tSô~, elle était appelée aux Tuileries au-
près de t'impératrice, qui lui donnait te poste
de seconde tectrice après la comtesse de Pons
de Wagner, qui était première lectrice et fut
remplacée, à sa mort, par ta sœur du générât
Bourbaki, Mme Lebreton, encore aujourd'hui
de service auprès de l'Impératrice.
Disons en passant que )a mère de M)!e Bou'
vet était sœur de Mme Paton et de Mme Gé-
linard, et fiile de l'éditeur de musique Paccini,
chez qui t'éditeur Choudens a fait ses débuts.
Tenant par ses origines au monde bourgeois
et a la marine, Mlle Bouvet en avait conservé
une certaine raideur de caractère, une grande
austérité de langage et une tenue irréprocha-
ble, dont l'Impératrice lui était particulière-
ment reconnaissante. Un peu isolée, peut-être
même jalousée au milieu des grands noms
dont s'entouraient tes souverains, elle savait
garder sa place avec une dignité parfaite.
La destinée de cette lectrice, si hautement
protégée par l'Impératrice, semblait fixée d'à.
vance.
Les mariages les plus brillants lui furent of-
ferts. Elle sut les écarter sans froisser ni sa
souveraine ni les personnes proposées. Son in-
struction très solide et son art exquis dans la
lecture, qu'elle tenait de son oncle, M. Paton,
le premier liseur de France avec M. Legouvé,
ajoutafent encore à l'attachement que i'Impé-
ratnceéprouvaitpouretle.Cependantelteépousa
M. Carette un peu malgré tout le monde son
cœur avait parlé, elle n'écoutait que lui.
L'Impératrice en témoigna un peu de dé-
plaisir et lui donna cependant le titre de dame
du palais, laissé vacant depuis quelques années
par la retraite de la comtesse de Lezay-Marne-
sia mais Mlle Bouvet, devenue Mme Carette.
ne tarda pas à suivre son mari, qui oossédait
dans 1 Est de vastes propriétés.
Elle ne reparut guère à la Cour des Tuileries,
et fut remplacée par une jeune nUe disne de
tout intérêt, Mlle de Lermina qui, plus tard,
fut dotée par testement du Prince impérial et
épousa un de nos ofnciers généraux'les plus
distingués.
On dit que M. Carette a perdu sa fortune et
que c'est un peu par nécessité que Mme Ça.
Mtte, mettant à profit son instruction et ses
goûts littéraires, a pris bravement la plume et
s'est faite femme de lettres.
Ses premiers romans, P~M:oM et l'0:ont eu du succès. Ils dénotent un tempéra-
ment d'écrivain dépourvu de ce savoir-faire
que l'expérience seule peutdonner. Ce nouveau
livre renversera peut-être la proposition et mon-
trera plus de savoir-faire que de tempérament,
car il est difficile d'entraîner le lecteur lorsqu'il
faut modérer l'expression et ne dire que les
choses permises.
Mais que de souvenirs évoqués par ces sou-
venirs, que d'à cd~e rappelés par les choses di-
tes. Tout cela viendra à son heure, et l'histoire
y puisera de quoi changer bien des opinions
faites et reçues aujourd'hui pour véridiques.
Terminons par une anecdote racontée par
Mme Carette au sujet de l'attentat d'Orsini de-
vant l'Opéra
« Un inspecteur de la police, pensant qu(
les souverains devaient être atteints et crai-
gnant que de nouvelles explosions ne vinssent
à se produire, s'élança pour ouvrir la portière.
L'Empereur voyant un homme s? précipiter
vers lui, et croyant que c'était un assassin qui
cherchait à l'atteindre à la faveur de l'épou-
vante générale, lui asséna un vigoureux coup
de poing qui l'envoya rouler à terre.
J'ai été tout de suite rassuré, disait cet
homme en se relevant.
TOUT-PAno
L'ÉLE'CTION DE 5
]La. t'émMion dmcpMgpës T'6p!BMiLa commission d'initiative du congrf s
électoral républicain de la Seine s'est
réunie hier soir.
Nous avons note, au passage; MM. Tony
Révillon, Maillard, Achard, Mesureur,
Clémenceau, Camille Pelietan, Pichon,
Camille Dreyfus, Tolain, Georges Martin,
Songeon, Dépasse, Strauss, Paulard,
Chautemps, Mathë, Leven, Allaire, Eu-
gène Mayer, Charles Laurent, La.f6tte,
Andrieux, Portails, Gérin, Montprofit,
Victor Simond, Valentin Simond, Raoul
Canivet.
La séance, ouverte à dix heures seule-
ment, sous la présidence de M. Mesureur,
s'est terminée à onze heures et demie.
L'entrée de la salle était rigoureusement
interdite aux représentants de la presse.
« La situation est trop grave, leur a-t-on
répondu; c'est la lutte pour l'existence
qui va commencer; les journaux n'ont
rien à voir dans nos délibérations, a
Et l'on a délibéré à huis clos.
Puis, quand tout a été terminé, on a
bien voulu nous communiquer la note
suivante
» La commission d'initiative du congrès
électoral républicain de la Seine avait con-
voqué, hier soir, une réunion de citoyens
appartenant à toutes les nuances du parti
républicain.
» Cette réunion a décidé que le congrès
serait convoqué pour dimanche prochain
6janvier,à une heure de l'après-midi.
» Les comités républicains antiboulan-
gistes sont invités à faire parvenir d'ur-
gence, à M. Mesureur, député, 3î, rue d'U-.
zès, le nom de leurs délégués.
» Un avis ultérieur fera connaître le lo-
cal du congrès, ainsi que les dispositions
d'ordre arrêtées par la commission d'ini-
tiative. »
Il semble résulter, de cette communica-
tion que la réunion s'est occupée seule-
ment des détails d'organisation matérielle
du congrès la vérité est qu'on a aussi
examiné le nom du candidat que l'on es-
sayera de faire adopter par ce congrès. M.
Jacques, président du conseil général delà
Seine, a réuni la presque unanimité des
sunrages.
Et maintenant, attendons dimanche l
Chez M< Ferdinand BnvaJt
La réunion du bureau du comité con.
servateur et des présidents des comités
d'arrondissement, qui avait été annoncé?
pour hier, aura lieu seulement aujour-
d'hui vendredi, au siège du comité, sous.
la présidence de M.Ferdinand.Duval.t
Nous avons vu, hier, l'ancien protêt de.
[a Seine, et l'avons entretenu quelques
instants de la situation électorale.
Nous avons trop de respectpour M. Fer-
linand Duval, membre éminent de notra
parti, pour changer quoi que ce soit à ses
paroles. Il a ses idées, nous avons les nô-
tres elles di&èrent du tout au tout sur
;ette question. M. Ferdinand Duval croit
~ue le général Boulanger n~ura pas
PARIS ? IL CENTHMTES -t- BËPARTSMENTS ET GARES S CEÏ~TIMES
'VpndredT 4 Janys~~8g9~
_j<.àjM)!m~~ t-
ARTHUR MEYER
1 J)trecfattr `'
REDACTION
?, b
ABONNEMENTS
Pans Départements
Ua mois. Bfr. Unmois. 8&
Trois mois. 1350 Trois mois. Mfr.
Siamois. 27 fr. Sixmois. 3a&
Un an. 64fr. Un an. 64fr.
Etranger
Tro!s mois (Union posfaJe). 18 &.
~~BTH~.M-Ê~E~s
'?'. iDtfco~ttf
A~MII~iISTI~ATION a.
t- .A~NI~TRATIO-N''
MS~~T~ ~s tta'Uems,
~N~Ë'S~ "<
~PN~~ÎENT~t~~Ë'e'lNNONOES.
*VMSe!~Efd"des Italiens, 9
ANNONCES
&tM. CH. LAGmANGrE, CEB-F <& CC'
6, PI.AOB DE LA BOURSE,-6
JE< d <'a<~Mtt?tM~C
SOMMAIRE
Nouvelles do l'extérieur: nouvelles for-
malités à la frontière.
L'élection do la Somme.
Latontine. 1
Los journaux de ce matin.
M Jt~TICE
'*T]mile Bergerat, dont la boutonnière est
-aujourd'huineuriederouge,racontait,ilya
.quelques jours, sous ce joli titre Ta~e
~Me, une des histoires les plus doulou-
reuses auxquelles les lecteurs aient ja-
mais senti se mouiller leurs yeux. Une
'candide et sainte vieille 611e, n'ayant ja-
'mais rien compris, rien vu, ni rien soup-
:çonné de la vie, se trouve brusquement,
par le hasard d'un héritage, à la tête d'une
'maison de commerce. Une fraude est com-
jmise sous sa gérance, une fraude dont
-elle est bien innocente, mais dont elle est
légalement responsable, et la pauvre et
'naïve femme passe en police correction-
nelle. EIIeyest condamnée à quinze jours
de prison, on l'emmène à Saint-Lazare,
et elle en sort épouvantée, stupéfiée,
'folle. Elle tombe morte en rentrant chez
elle.
Pour bien sentir toute la cruauté vraie
de cette histoire, il faut avoir un peu
suivi les choses du Palais, non pas en
avocat ni en juge, car on risquerait d'avoir
alors sur le cœur une taie comme en ont
sur les yeux les personnes qui ont la cata-
racte, mais en spectateur et en homme.
Il est toujours délicat de critiquer la Jus-
tice, et on ne sait pas, cependant, même
quand on l'observe avec le désir de la
trouver digne et juste, combien elle semble
quelquefois l'être peu. On n'a pas idée des
monstrueuses rigueurs sous lesquelles il
lui ar ive d'écraser des inconscients et des
aSol )3, on n'imagine pas les incomprê-
hen ibies ménagements qu'on lui voit
'~montrer d'autres fois, ni les pratiques at-
terrantes auxquelles elle s'abaisse à l'oc-
casion.
Un bon bourgeois vous allez voir la
bonté d'un bon bourgeois descendait
un soir d'un omnibus, quand une femme
le prie de lui tenir un instant son enfant,
pour lui permettre de monter. Le bon
bourgeois consent aimablement, mais à
peine a-t-il pris l'enfant, que la femme
~s'éclipse, ne reparaît plus, et le laisse au
milieu de la rue, à sept heures du soir,
par une pluie battante d'hiver, avec un
poupon sur les bras. A quoi songe, alors,
le bon bourgeois? 9
A ceci, qu'il est l'heure de dîner, que les
rôtis brûlent quand ils attendent, que sa
iemme est jalouse et soupçonneuse, et ne
croira jamais à une histoire ~le nourris-
son qu'on vous a déposé entre les mains
sur la plate-forme d'un omnibus, que les
Enfants-Trouvés sont loin, qu'une démar-
che chez le commissaire de police entraî-
nerait des formalités ennuyeuses, et le bon
bourgeois, bellement, se débarrasse de
l'enfant sur le trottoir d'une rue déserte,
le couche avec soin dans la boue, sous
l'eau qui tombe, et s'esquive, calculant
avec plaisir qu'il s'en tire sans désagré-
ment. Il avait seulement, le bon bour-
geois, laissé tomber son portefeuille en
se baissant, le portefeuille contenait sa
carte, et il passait tout dernièrement en
police correctionnelle. J'aurais, je l'avoue,
envoyé cet excellent bourgeois en prison
pour quelques mois. Il en a'été quitte
pour vingt-cinq francs d'amende
A peu près à là même époque, dans un t
aepartemeni au Mien, unpere et une mere
passaient en cour d'assises, accusés de
mauvais traitements envers leur fille. Ah!
;Ug peuvent aller loin, les mauvais traite-
'mcnts! Et ce père et cette mère les
avaient, en effet, poussés si loin, que la
.pauvre fille, âgée de dix-huit ans, était
folle! Depuis l'enfance, ils l'avaient bat-
tue, torturée, estropiée, séquestrée dans
'd'abominables maisons !La malheureuse,
réduite, par quinze ans déboute et de mar-
tyre, à un état complet d'idiotisme et d'in-
iirmité, paralysée, épileptique, toute se-
couée de danse de Saint-Guy, ne répon-
dait aux juges que par des aboiements, et
c'étaient son père et sa mère, deux mons-
tres qu'on voyait la, qui avaient commis
.sur elle, sur sa chair, sur son âme, cet
eifroyable crime de quinze ans!
De nombreux témoins en déposaient,
aucun doute n'était possible, c'était cer-
tain, prouvé, évident Savez-vous à
quoi ont été condamnés ces misérables ?
JUsontété acquittés! Et, pendant ce
temps-là, à Paris, on condamnait à dix
ans de travaux forcés un individu qui
avait crevé un œil, dans une rixe, au pa-
tron d'un établissement de tolérance 1
Ainsi, vous êtes une innocente et sainte
iille qui n'entendez rien au commerce?
Un employé commet chez vous un délit?
Quinze'jours de Saint-Lazare, et vous en
mourez! Vous jetez un enfant dans la
boue, sur le pavé, l'hiver, la nuit, par le
froid, par la pluie P,Vingt-cinq francs d'a-
mende Vous réduisez votre fille a la fo-
lie par quinze ans de tortures? Acquit-
lés! Mais vous crevez un œil à un
certain monsieur que vous savez?. Dix
ans de bagne I
A quoi quelqu'un a pu s'écrier juste-
ment
C'est beaucoup pour un délit de pê-
chë
Si nous regardons aussi indiscrètement
dans la maison de la Justice, c'est que les
scandales n'y manquent pas depuis quel-
que temps. On se rappelle l'acquittement
d'Eugénie Forestier. Peu après, on jugeait
a Blois un rôdeur qui avait assassine une
femme, et l'avocat général lui promettait
la vie s'il consentait à avouer. Le rôdeur,
alors, devant cette promesse~ avouait. Im-
médiatement, le ministère public deman-
dait la tête de l'assassin, lequel était con-
damné à mort, et vient d'être exécuté.
H y a là deux faits qui, lorsqu'on les
examine bien, ne .peuvent pas ne pas sem-
bler inouïs. Prado, à l'heure qu'il est, dort
dans le cimetière des suppliciés, si toute-
fois on peut dire qu'ils dorment des morts
qui sont enterrés avec leur tête entre les
jambes, et Eugénie Forestier, libre, et
très libre même sans doute, voyage dans
les pays de soleil, à moins qu'elle ne se
prépare à tirer les. Rois dans quelque en- ]
tKsoI bien chauSe! H faut biencependant
revenir, sinon sur l'affaire elle-même, du
moins sur le procédé de justice au moyen
duquel on a obtenu la condamnation de
Prado. Aucune preuve solide n'a jamais
établi la culpabilité de cet homme. Etait-il
ttonc impossible d'en avoir, des preu-
ves ? Non, et c'était même facile. Il suf-
fisait d'opérer l'instruction, non sur les
dénonciations des femmes, qui ne signi-
fiaient rien, et sur le voyage de l'accusé en
Espagne, qui n'amenait à rien, mais sur
le séjour d'Eugénie Forestier dans un hô-
tel meublé, sous le nom de Marie Agué"
tant, un mois avant le meurtre. Là, on se-
rait arrivé à des certitudes, ou tout au
moins à des probabilités saisissantes.
Selon toute vraisemblance, seulement,
on y aurait découvert la complicité avérée
et effective de la Forestier, cette jolie Fo-
restier qui avait été si utile à M. Guillot,
et qui séduisait tant les jurés! Et cela, on
ne le voulait pas, c'était ce qu'il ne fallait
pas Eugénie avait donc livré Prado ?
En échange, on lui avait donc garanti un
acquittement ? II y avait donc marché con-
clu ? La justice faisait donc honneur à sa
signature ?
Honneur à sa signature? C'était au
moins quelque chose. Mai s la justice, à
Blois, n'a même pas eu cette loyauté
commerciale et, ici, véritablement, on se
demande comment un magistrat peut
être laissé une heure sur son siège après
avoir dit d'abord à un accusé a Avouez,
et je vous relâche, N pour le faire con-
damner ensuite sur soïi aveu.
w '?
On discute beaucoup, aujourd'hui, sur
la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et on
a beaucoup discuté, autrefois, sur la sé-
paration des pouvoirs, mais il y a une
séparation qu'il serait grandement moral
d'accomplir, c'est celle de la Justice et de
la Police. Jouer à cache-cache avec les
malfaiteurs, mentir plus qu'ils ne men-
tent eux-mêmes, les dépasser en sauts de
carpe, en impudences et en pasquinades
cyniques, leur tendre les ma~ns comme
pour les sauver et leur broyer les poi-
gnets, c'est de la police, et c'est peut-
être nécessaire, mais ce n'est certaine-
ment pas de la justice. Recrute-t-on les
juges comme on recrute les agents?
Non. Un magistrat sort ou doit toujours
sortir d'une souche honorable. En dit-on,
en pourrait-on dire autant de tous les
agents ? On sait bien que non, et on sait
même qu'il en est dont l'origine admi-
nistrative est singulière, quand toutefois
elle n'est pas sinistre.
Non, la Justice et la Police ne devraient
jamais être ce qu'elles sont trop souvent,
presque toujours, deux maisons sous le
même toit, deux mains sous le même
manteau. Si l'une peut se trouver dans la
nécessité d'agir avec des masques, des
pièges, des chausses-trapes, pour s'em-
parer du gibier qu'elle chasse, l'autre, une
fois les voleurs, les escrocs et les meur-
triers présumés pris, ne doit plus voir en
eux un gibier, mais des prévenus, et
envers les prévenus, la Justice n'a plus
qu'un devoir appliquer les lois avec di-
gnité et équité, les appliquer sereinement
et tutélairement 1
MAURtCE TALMEYR
Ce qui se passe
ÉCHOS DE PARIS
L'ambassadeur de Russie.qui, à la der-
nière réception diplomatique du quai d'Or-
say, annonçait au ministre -des aïfaires
étrangères son prochain départ pour la
Russie, quittera Paris demain.
Le baron de Mohrenheim se rend a
Saint-Pétersbourar avec toute sa famille.
pour présenter d'abord ses hommages à
l'empereur et à l'impératrice de Russie, à
l'occasion du premier jour de l'an russe,
qui tombe le Î3 janvier, et pour revoir
ensuite ses nombreux, parents et amis.
Son congé ne durera que deux mois. Il
reprendra la. direction de l'ambassade à
Paris dans les premiers jours du mois de
mars.
Comme nous l'avions annonce, Mlle
Edwige de Mohrenheim, fille cadette de
l'ambassadeur, sera nommée demoiselle
d'honneur de la Czafine, dignité qui avait
été, il y a quelques années, conférée à sa
sœur aînée, Mile Marie de Mohrenheim.
Pendant l'absence du baron de Mohren-
heim, l'ambassade russe à Paris sera di-
rigée par M. de Kotzebue.
La Noël russe, suivant le calendrier ju-
lien, sera célébrée dimanche prochain.
Il y aura un grand service à l'église de
la rue Daru, auquel assisteront tous les
membres de l'ambassade, en grand uni-
forme.
Les vêpres solennelles de la veille de
Noël seront célébrées demain, à huit heu-
res du soir.
Ainsi que nous l'avions fait prévoir, le
rattachement de la direction générale. des
postes et télégraphes au ministère du
commerce est décidée ofuciellement le
décret sera promulgué incessamment.
M. Coulon conservera ses fonctions de
directeur général.
li paraît qu'une des raisons qui ont dé-
terminé cette modification considérable a
été l'amoindrissement des attributions du
ministre du commerce résultant du trans-
fert, de son département à celui de l'inté-
rieur, du service de l'hygiène publique,
qui, adjoint à la direction de l'assistance
publique, prendra à l'avenir la dénomina-
tion de direction de l'Assistance publique
et de l'hygiène.
Les patineurs se sont rendus; hier, en
grand nombre au bois de Boulogne. La
vue de la gelée blanche et le froid leur
avait laissé espérer que la g!ace serait as-
sez résistante pour leur permettre de se
livrer au patinage.
Hélas! la glace n'avait que deux centi-
mètres d'épaisseur au grand lac, et des
affiches/apposées toutautour, défendaient t
d'en essayer la résistance,
li en était-de même au cercle des pati-
neurs, qui ne résonnait que des coups de
lusil du tir aux pigeons.
Le père Cartouche nous a dit que l'an-
née ne s'annonce pas bien poar le pati-
nage.
La gelée blanche, au lieu d'être le pré-
sage d'un fort abaissement de la tempéra-
ture, ne fait qu'annoncer le dégel et la
pluie. 0
Pour que la glace de jK~aca. nous di-1 <
) sait-il, ait son épaisseur réglementaire de
six centimètres, il faut que, pendant deux
nuits au moins, nous subissions un froid
de dix degrés.
Le maximum de la température d~
deux nuits dernières n'a été que de sept
degrés.
Disciples du patin, il faut attendre en-
core et espérer.
Le commerce du papier va bien mar-
cher.
La profession de foi du général Boulan-
ger a été placardée la nuit dernière à cent
mille exemplaires, dit-on, dans Paris.
Aujourd'hui ce sera le tour de la ban-
lieue.
M. de Freycinet doit soumettre demain
à l'approbation dénnitive de ses collègues
les noms des nouveaux inspecteurs d'ar-
mée, destinés à remplacer les généraux
Février et LewaI, récemment atteints par
la limité d'âge.
On parle des généraux Davoutet Berge,
commandants actuels des 14~ et 16" corps
d'armée.
Gil Blas publie aujourd'hui une très
curieuse Revue littéraire en vers, par
Emile Bergerat.
Le concert spirituel qui devait avoir lieu
aujourd'hui, au panorama de Jérusalem,
aux Champs-Elysées, est remis à cause
des prescriptions théâtrales concernant le
mode de chauffage et d'éclairage, qui né-
cessitent de grands travaux.
La date de la reprise des auditions sera
prochainement nxée.
Relevé sur le rapport de la préfecture
de police.
Pendant l'année 1888, les agents du ser-
vice de la Sûreté ont opéré dans Paris, la
banlieue et dans quelques voyages en pro-
vince 19,304 arrestations.
Mais combien de malfaiteurs n'ont pas
été arrêtés 1
~fTïf)~ Tt'E* BBf~7'Krff
a~aUô UE fROVÏNGE
Le ministre de la marine à Toulon.
L'amiral Krantz a visité les chantiers
de la Seyne, où l'on achève les cuirassés
Marceau, le C~o~MT' et CecitMg. Il
a visité également la tourelle blindée de
l'~WM~-Z'M~rye où s'est produite une
explosion.
Aujourd'hui, essais dénnitifs- du bateau
sous-marin G'y~~o
vive impulsion aux travaux des croiseurs
Fcmtow, SMc~e~ et Davout, du cuirassé
tous les quatre en construction
à l'arsenal du Mourillon. Le ministre de
la marine tient aussi à se rendre compte
de visu de l'état des navires en réserve
devant prendre la mer au premier signal.
Enfin il examinera, la question de la sépa-
ration en deux portions du 4" régiment
d'infanterie de marine, ainsi que les pro-
positions des municipalités d'Hyères et
de Marseille pour le casernement de plu-
sieurs compagnies, si les locaux de Tou-
lon sont insufnsants.
Le maire d'Alençon aurait été avisé par
le général-directeur du génie du 4" corps,
que la ville d'Alençon recevra, dans le
courant de 1889, un des nouveaux régi-
ments de cavalerie en formation.
Lure, dont les casernements ne sont pas
tout à fait prêts, ne recevra un de ces ré-
giments qu'en 1890.
Le prieuré de Fontfroide, près Nar-
Donne, a reçu de tiome une lettre de dom
Gregorio Bartoleni, lui annonçant renvoi
du décret qui érige le monastère de Font-
froide en abbaye et qui nomme Révéren-
dissime abbé de la nouvelle abbaye le
R. P. Jean, prieur actuel de cette mai-
son.
La cérémonie solennelle de la prise de
possession de l'abbé aura lieu le S février
prochain. Elle se fera dans la cathédrale
de Narbonne.
~fHft~ m? T'f'B&'M'S'B
JitU.SUM M& J~&ARRi'JH'&~
De Rome
Le bruit cour!, que le Pape a repris,
d'accord avec le gouvernement français,
les négociations avec la Chine, pour l'é-
tablissement d'une nonciature à Pékin.
La France aurai!, adhéré au désir du
Pape, à la condition que le nonce fût un
Français.
Ainsi que nous le faisait prévoir notre
correspondant de Rome dans sa dépêche
d'hier, M. Gérard, conseiller d'ambassade
près le Quirinal, est nommé ministre de
France à Cettigne, en remplacement de
M. Patrimonio, récemment désigné pour
le poste de ministre à Belgrade.
M. Marchand, conseiller d'ambassade à
Berne, remplace M. Gérard à Rome.
M. de Diesbach, secrétaire a Stockholm,
succède, à Berne, à M. Marchand.
De Belgrade
La clôture solennelle de la Skouptchina
a eu lieu hier.
Le président a lu un ukase du Roi, dans
lequel ce dernier déclare que, pour expri-
mer sa satisfaction au sujet du succès de
la revision, il amnistie toutes les person-
nes condamnées dans ces derniers temps
pour lèse-majesté, outrages envers l'auto-
rité, délits de presse et délits électoraux.,
ou qui sont sous le coup d'une instruction
à l'occasion de pareils délits; il ne sera
fait exception que pour les injures per-
sonnelles faites par voie de presse.
Cette déclara.tion a été accueillie par des
applaudissements prolongés.
Le Roi, accompagné du prince héritier,
est arrivé ensuite, et a lu le discours du
trône au milieu de vives acclamations.
-Le Roi aremercié, en terminant, ]a
majorité de l'esprit de sagesse et de pa-
triotisme dont elle a donné la preuve
par. son vote, et il a déclaré que désor-
mais il régnerait en souverain parlemen-
taire.
Miian I" a signé ensuite la nouvelle
Constitution.
Le bruit, court, à Londres du prochain
mariage de la princesse Louise, fille du
prince de Galles, avec un membre de la
Shambre des lords. le comte de Fife.
La. princesse Louise, l'aînée des filles
du prince et de la princesse de Galles, est
dans sa vingt-deuxième année. Le comte
Fife est né en 1849. Il est un ami person-
~~el du prince de Galles. Il descend de l'il-
'lùstre maison des DuS' (ou Mac Duff),
dontun représentant: ugure dans Mac&e~.
Il possède une des plus grandes fortunes
territoriales des Trois-Royaumes. Jadis li-
béral et l'un des amis les plus fidèles de
,M. Gladstone, il'est aujourd'hui unio-
niste.
A travers les livres
Le recueil de la famille par excellence,
le ~o~ ~oM~a~, publie actuellement
« Mondaine )) par Hector Malot puis com-
mencera sous peu la reproduction du nou-
veau roman de M. Georges Ohnet, le « Doc-
teur Rameau)). Un abonnement au Bon
JowM~ peut très bien s'offrir comme ca-
deau d'étrennes, cadeau très agréable, du
reste.
MOUILLES A LA M~!M
Guibollard passant hier rue des Mar-
tyrs, voit agenouillé sous une porte co-
chère un aveugle qui mendie
Peut-on choisir un métier pareil? `?
murmure Guibollard en s'éloignant.
Tout le monde sait que si X. est d'une
taille gigantesque, en revanche, son in-
telligence est assez courte.
Hier, à l'Opéra, un de nos amis di-
sait à B. qui est très vétilleux
Mais qui cherchez vous donc ainsi
des yeux ? 9
–-X.répondit B. <~
Oh! cette fois, on ne vous accusera
pas de chercher. ? pe~e M~?.
UM DOMINO
M~T~M ~N~M~M
ifiÂMbUM Mi.uAiMMM
Decops~tiomst de jomr die l'An
M. CALNOT, UN MONSIEUR
M.. CARNOT
Je viens de Ure vos let.tresderecomma.n-
da.tion. Elles sont excellentes. On tâchera.
de vous avoir quelque chose. Avez-vous une
idée?
LE MONSIEUR
Il me semble que la Légion d'honneur.
M.GARNOT
Diable c'est impossible. Nous avons tout
donné pour le jour de l'An. Il ne nous reste
plus rien dans ce genre-là.
LE MONSIEUR, contrarié
J'avais pourtant bien promis à ma fa-
mille.
M. CA.RNOT, conciliant
Attendez l'Exposition. Qu'est-ce que ça
vous fait? On vous décorera comme expo-
sant.
LE MONSIEUR
Mais je n'expose pas
'M. CARNOT
Vous exposerez. Ça n'est pas difficile.
Vous exposerez n'importe quoi.
LE MONSIEUR
J'ai une villa aux environs de Paris. j'ex-
poserai des légumes.
M.CARNOT
Parfait Mais, en attendantje voudrais bien
faire quelque chose pour vous. Voulez-vous
te Mérite agricole? Vous;a.vez une villa.
LE MONSIEUR, de~t~M~M~ `
Peuh! 1
M. CA.RNOT
Voulez-vous une médaille de sauvetage ?
LE MONSIEUR
Ce n'est pas assez décoratif.
M.CA.RNOT
Je n'ai plus grand'chose à vous oSrir. Je ne
vous propose pas les palmes d'académie. Je
suppose que vous les avez déj&
LE MONSIEUR
Mais, non.TiensijeneS'et.
M. CA.RNOT
Comment ) vous n'êtes pas ofCcier d'aca-
démie ?
LE MONSIEUR
Non.
M.CARNOT
Vous êtes le seul. (~ lui ~OM~e les ~a?-
M~.) Comme ça, il n'y aura plus personne.
ALFREO CAPUS
L'IMPORTANT
EST
OU'ÛN_ARRÏVE!
Le crédit que nous avions réclame, hier,
de nos amis les royalistes n'aura pas épuisé
leur patience.
Nous les priions, avant de prendre
une détermination, d'attendre la publica-
tion de la profession de foi du général
Boulanger. Cette profession de ici vient
de paraître. La voici
Electeurs de la Seine,
Les parlementaires, qui ont tout fait pour
me rendre éligible, sont aujourd'hui affolés à
l'idée de me voir élu. Mon épee les inquiétait.
Ils me l'ont retirée. Et les voilà plus inquiets
qu'à l'époque où je la portais encore 1
En réalité, ce n'est pas de moi qu'ils ont
peur c'est du suffrage universel, dont les
jugements réitérés témoignent du dégoût
qu'inspire au pays l'état d'abâtardissement
où leur incapacité, leurs basses intrigues et
leurs discussions fastidieuses ont réduit la
république.
il leur est, en en'et, plus commode de me
rendre responsable du discrédit où ils sont
tombés que de l'attribuer à leur égoïsme et à
leur indiSërence pour les intérêts et les souf-
frances du peuple.
Pour ne pas être obligés de s'accuser eux-
mêmes, c'est moi qu'iis accusent en me pré-
tant. les plus invraisemblables projets dicta-
toriaux. Car on m'a renversé comme ministre
sous prétexte que j'étais la guerre, et on me
combat comme candidat sous prétexte que je
suis la dictature.
La dictature N'est-ce pas nous qui l'avons
subie sous toutes les formes ? Ne propose-t-
on pas tous les jours d'inventer des lois d'ex-
ception pour mes'electeurs et pour moi? Si la
pensée de jouer au dictateur avait pu me ve-
nir, il me semble que c'eût été quand j'avais,
en qualité de ministre de la guerre, toute
l'armée dans la main. Rien dans mon atti-
tude a-t-il pu alors justifier ce soupçon inju-
rieux ?
Non t J'ai accepté les sympathies de tous
sans songer à < voler la. popularité de per- o
t sonne. Qu'y a-t-il de dictatorial dans un pro-
t gramme qui réclame une révision constitu-
tionnelle par le système le plus démocratique,
c'est-à-dire au moyen d'une Constituante où
chaque député aura toute faculté de défendre
et de faire prévaloir ses opinions ? R
Les chefs du parti républicain s'étaient
fondés sur mon républicanisme pour m'ou-
vrir les portes du ministère. En quoi ai-je
donc depuis lors, démérité de la république ? `r
Qu'on me cite un seul acte, une seule profes-
sion de foi où je ne l'aie pas nettement affir-
mée Mais je veux, comme la France veut
aussi, une république composée d'autre
chose que d'une réunion d'ambitions et de
cupidités. Que pouvons-nous espérer de gens
qui, après s'être, de leur propre aveu, trom-
pés depuis quinze ans, osent se représenter
à vous en vous redemandant votre confiance? l'
Electeurs de la Seine,
La France a aujourd'hui soif de justice, de
droiture et de désintéressement. Tenter avec'
vous de l'arracher au gaspillage qui l'épuise
et aux compétitions qui l'avilissent, c'est
pour moi la servir encore. La patrie est notre
patrimoine à tous. Vous l'empêcherez de de-
venir une proie pour quelques-uns.
Vive la France
Vive la république f
GËNËRAL BOULANGER
Paris, le 3 janvier 1889.
Les intransigeants de notre parti au-
raient le triomphe trop facile si nous nous
montrions pleinement satisfaits de cette
profession de foi républicaine. Il y a trop
de choses que nous aimons qui n'y sont
pas, il y a trop de choses qui y sont que
nous n'aimons pas.
Est-il grand besoin de dire les points
sur lesquels nous ne sommes pas d'ac-
cord avec le général Boulanger? Il cher-
che le bien de la démocratie dans la répu-
blique nous le cherchons dans la mo-
narchie. Il croit à jjne république hon-
nête nous croyons que la monarchie
seule peut amener un régime honnête. Il a
l'illusion de penser qu'on peut améliorer
la république; nous pensons, nous, qu'il
n'y a qu'un moyen de l'améliorer, c'est de
la détruire.
Mais s'agit-il de notre goût, ou de notre
but? Certes, j'aimerais 'mieux que I& gé-
néral Boulanger iùt royaliste. Cela serait
plus simple. Mais cela n'est pas. Il faut
bien que je prenne les choses et les gens
comme ils sont, au mieux des intérêts de
mon pays et de ma cause. Or, le général
Boulanger est républicain, et il parle en
républicain. Cela choque mon goût; mais,
ce qui sert absolument mon but, c'est
que je constate dans la circulaire du gé-
néral Boulanger, le respect de la souve-
raineté nationale, et du droit pour tous
de la revendiquer solennellement en at-
tendant d'elle la solution que chacun pour-
suit.
Qui de nous ne pourrait écrire la phrase
suivante que je détache de cette circu-
4aire
ÛM'y a-~Z de ~C~O~M!~ dans MM ~0-
~r
mocratique, c'es<< aM ~0! ~'M~e
C'oMS
ses opinions?
N'est-ce pas là le langage du général
Montaudon dans la Somme, de M. Duport
dans la Charente-Inférieure, de tous les
mécontents, de tous les exploités ?
Et ce que je trouve bon chez les candi-
dats que je défends, puis-je décemment
le trouver mauvais chez le général Bou-
langer, simplement parce qu'il est répu-
blicain, quand au surplus, c'est lui qui a
eu l'honneur d'afnrmer, le premier, ce pro-
gramme de la protestation nationale ? 9
A la veille de la triple élection du 19
août, nous répondions aux républicains
qui imaginaient, pour les besoins de
leur cause, de travestir le général Bou-
langer en je ne sais quel lieutenant géné-
ral du royaume, que le général avait une
mission des plus nobles, mais tout autre,
qui était de rendre la parole au pays et
de faire respecter sa volonté.
Le général Boulanger vient d'affirmer à
nouveau cette résolution. Sur ce pro-
gramme, les conservateurs des divers dé-
partements où le général se présentait,
n'ont pas hésité à voter pour lui, sans
rien abdiquer de leurs préférences et de
leurs espérances. Les braves gens de Pa-
ris ne sont pas plus bêtes que les braves
gens de province. Ils savent où ils veulent
aller ils iront n'importe avec qui et
n'importe comment. L'important est qu'on
arrive.
ARTHUR MEYER
Btoe-Notes Parisien
LA COUR DES TUILERIES
Aujourd'hui paraît, à ta librairie Ollendorff,
un livre qui fera sensation dans le monde im-
périaliste. Beaucoup de ceux qui ont fait par-
tie de la Cour des Tuiferies ont écrit et con-
servé des notes sur ce règne qui fut brillant à
tant de points de vue et Hnit si tristement. On
pensait cependant que rien ne paraîtrait de ces
notes tant que vivrait la femme qui, après
avoir reçu d'une façon si inattendue la cou-
ronne impériale et avoir atteint l'apogée de la
fortune humaine, a perdu si subitement et
d'une façon si cruelle tout ce qui faisait son
bonheur.
Les ~OM~n; ~i~'MM, que publie aujour-
d'hui Mme Carette, ne sont pas, cependant,
pour froisser aucune dou!euf,et ceux qui comp-
tent y trouver quelque révélation piquante en
trouveront, certes, en grand nombre, mais de
celles qui ne peuvent attrister personne.
C'est plutôt une évocation du passé qu'une
série de racontars intimes dans un safon. Mme~
Carette se pta!t dans ses souvenirs et plu-
sieurs s'y piatront avec ette, tant elle a su dire
!es choses les ptus difficiles avec un art con- <
somme.
Mme Carette n'est pas une ôubtiée, mais l
!e puMic a un peu désappris les choses de ce C
temps au soufne des papotages républicains.
L'intimité de M. Grévy a remplacé dans la cu~
riosité publique l'intimité de la Cour des Tui-
leries, et l'esprit public; se rendant compte des Ii
degrés descendus, n'a guère repris les chemins r
oubliés.
Aussi n'est-il pas inutile de rappeler qui d
était Mme Carette. ~10
Ene fut connue longtemps sous le nom de P
MUe Bouvet, lectrice de l'Impératrice. Petite- P
fitte de t'amirat Bouvet, qui s'était distingué
dans les guerres maritimes de t'Inde, ette habi- C
Ea;t Brest ayee sa famiiiet tandis que son grand- 9
père restait dans la retraite & Sa!nt-Ma!o. Jeune,
grande, élancée, d'une beauté merveilleuse.
avec ce qu'on appelle un profil de camée, elle
avait été vite rémarquée par l'Impératrice au
bat de ta Préfecture maritime de Brest, lors du
voyage de Leurs Majestés Impénates en Bre.
tagne.
Elle sel-etrouva à Saint-Mato quand !es sou.
verams y arrivèrent et fut encore remarquée.
En tSô~, elle était appelée aux Tuileries au-
près de t'impératrice, qui lui donnait te poste
de seconde tectrice après la comtesse de Pons
de Wagner, qui était première lectrice et fut
remplacée, à sa mort, par ta sœur du générât
Bourbaki, Mme Lebreton, encore aujourd'hui
de service auprès de l'Impératrice.
Disons en passant que )a mère de M)!e Bou'
vet était sœur de Mme Paton et de Mme Gé-
linard, et fiile de l'éditeur de musique Paccini,
chez qui t'éditeur Choudens a fait ses débuts.
Tenant par ses origines au monde bourgeois
et a la marine, Mlle Bouvet en avait conservé
une certaine raideur de caractère, une grande
austérité de langage et une tenue irréprocha-
ble, dont l'Impératrice lui était particulière-
ment reconnaissante. Un peu isolée, peut-être
même jalousée au milieu des grands noms
dont s'entouraient tes souverains, elle savait
garder sa place avec une dignité parfaite.
La destinée de cette lectrice, si hautement
protégée par l'Impératrice, semblait fixée d'à.
vance.
Les mariages les plus brillants lui furent of-
ferts. Elle sut les écarter sans froisser ni sa
souveraine ni les personnes proposées. Son in-
struction très solide et son art exquis dans la
lecture, qu'elle tenait de son oncle, M. Paton,
le premier liseur de France avec M. Legouvé,
ajoutafent encore à l'attachement que i'Impé-
ratnceéprouvaitpouretle.Cependantelteépousa
M. Carette un peu malgré tout le monde son
cœur avait parlé, elle n'écoutait que lui.
L'Impératrice en témoigna un peu de dé-
plaisir et lui donna cependant le titre de dame
du palais, laissé vacant depuis quelques années
par la retraite de la comtesse de Lezay-Marne-
sia mais Mlle Bouvet, devenue Mme Carette.
ne tarda pas à suivre son mari, qui oossédait
dans 1 Est de vastes propriétés.
Elle ne reparut guère à la Cour des Tuileries,
et fut remplacée par une jeune nUe disne de
tout intérêt, Mlle de Lermina qui, plus tard,
fut dotée par testement du Prince impérial et
épousa un de nos ofnciers généraux'les plus
distingués.
On dit que M. Carette a perdu sa fortune et
que c'est un peu par nécessité que Mme Ça.
Mtte, mettant à profit son instruction et ses
goûts littéraires, a pris bravement la plume et
s'est faite femme de lettres.
Ses premiers romans, P~M:oM et l'0:
ment d'écrivain dépourvu de ce savoir-faire
que l'expérience seule peutdonner. Ce nouveau
livre renversera peut-être la proposition et mon-
trera plus de savoir-faire que de tempérament,
car il est difficile d'entraîner le lecteur lorsqu'il
faut modérer l'expression et ne dire que les
choses permises.
Mais que de souvenirs évoqués par ces sou-
venirs, que d'à cd~e rappelés par les choses di-
tes. Tout cela viendra à son heure, et l'histoire
y puisera de quoi changer bien des opinions
faites et reçues aujourd'hui pour véridiques.
Terminons par une anecdote racontée par
Mme Carette au sujet de l'attentat d'Orsini de-
vant l'Opéra
« Un inspecteur de la police, pensant qu(
les souverains devaient être atteints et crai-
gnant que de nouvelles explosions ne vinssent
à se produire, s'élança pour ouvrir la portière.
L'Empereur voyant un homme s? précipiter
vers lui, et croyant que c'était un assassin qui
cherchait à l'atteindre à la faveur de l'épou-
vante générale, lui asséna un vigoureux coup
de poing qui l'envoya rouler à terre.
J'ai été tout de suite rassuré, disait cet
homme en se relevant.
TOUT-PAno
L'ÉLE'CTION DE 5
]La. t'émMion dmcpMgpës T'6p!BMiLa commission d'initiative du congrf s
électoral républicain de la Seine s'est
réunie hier soir.
Nous avons note, au passage; MM. Tony
Révillon, Maillard, Achard, Mesureur,
Clémenceau, Camille Pelietan, Pichon,
Camille Dreyfus, Tolain, Georges Martin,
Songeon, Dépasse, Strauss, Paulard,
Chautemps, Mathë, Leven, Allaire, Eu-
gène Mayer, Charles Laurent, La.f6tte,
Andrieux, Portails, Gérin, Montprofit,
Victor Simond, Valentin Simond, Raoul
Canivet.
La séance, ouverte à dix heures seule-
ment, sous la présidence de M. Mesureur,
s'est terminée à onze heures et demie.
L'entrée de la salle était rigoureusement
interdite aux représentants de la presse.
« La situation est trop grave, leur a-t-on
répondu; c'est la lutte pour l'existence
qui va commencer; les journaux n'ont
rien à voir dans nos délibérations, a
Et l'on a délibéré à huis clos.
Puis, quand tout a été terminé, on a
bien voulu nous communiquer la note
suivante
» La commission d'initiative du congrès
électoral républicain de la Seine avait con-
voqué, hier soir, une réunion de citoyens
appartenant à toutes les nuances du parti
républicain.
» Cette réunion a décidé que le congrès
serait convoqué pour dimanche prochain
6janvier,à une heure de l'après-midi.
» Les comités républicains antiboulan-
gistes sont invités à faire parvenir d'ur-
gence, à M. Mesureur, député, 3î, rue d'U-.
zès, le nom de leurs délégués.
» Un avis ultérieur fera connaître le lo-
cal du congrès, ainsi que les dispositions
d'ordre arrêtées par la commission d'ini-
tiative. »
Il semble résulter, de cette communica-
tion que la réunion s'est occupée seule-
ment des détails d'organisation matérielle
du congrès la vérité est qu'on a aussi
examiné le nom du candidat que l'on es-
sayera de faire adopter par ce congrès. M.
Jacques, président du conseil général delà
Seine, a réuni la presque unanimité des
sunrages.
Et maintenant, attendons dimanche l
Chez M< Ferdinand BnvaJt
La réunion du bureau du comité con.
servateur et des présidents des comités
d'arrondissement, qui avait été annoncé?
pour hier, aura lieu seulement aujour-
d'hui vendredi, au siège du comité, sous.
la présidence de M.Ferdinand.Duval.t
Nous avons vu, hier, l'ancien protêt de.
[a Seine, et l'avons entretenu quelques
instants de la situation électorale.
Nous avons trop de respectpour M. Fer-
linand Duval, membre éminent de notra
parti, pour changer quoi que ce soit à ses
paroles. Il a ses idées, nous avons les nô-
tres elles di&èrent du tout au tout sur
;ette question. M. Ferdinand Duval croit
~ue le général Boulanger n~ura pas
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