Titre : Le Patriote des Pyrénées : paraissant tous les jours excepté le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1906-09-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32834057k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 septembre 1906 23 septembre 1906
Description : 1906/09/23 (A10,N3092)-1906/09/24. 1906/09/23 (A10,N3092)-1906/09/24.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5251329p
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3195
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/03/2020
PIwmiIm et Lundi 2 a*24
TÉLÉPHONE — 0.45
tÉLÉOnAMHES : PÀTBIOTE-PAU
Le Numéro ; 5 Centimes
Des Pyrénées
‘ 'Y*' , . *
Panlsut tons les Jours
EXCEPTÉ
LE DIMANCHE
L'Administration décline toute respon
sabilité en ce qui concerne les Annonoei
et la Revue Financière.
Le Numéro : S Centimes
* ht ,ii *tt , t
A KO N N ICM K MT Ni
1 O francs,
Pao, Départements et Limitrophes .*, 580 francs.
Antres Départements., t4 —
■ *(, t l * ltM * Ml l l * M -** l - l | *******>***** 1 H ^ ^ “
5 (francs
« -
Las Abonnements sont payables (Enfance ; ils «o^t «ecaiseéfl aux fiais de l’abonné.
Les Annonces de durée te traitant A forfait.
Las Annonces sont reçues A Pan.dans noa Bures irr ; : Paris, dans tontes les Agences de Publicité.
■ il .
ANNONCES
Annonces Judiciaires., O.MO la ligne jj Hfclamee 0.40 la liga
Annonces Commerciale» O.M& - j| CLymiqu* locale ou hit» divers 0.00 —
2"" ÉDITION, 7 HEURES
BOURSE DE PARIS
Cours d’ouverture du 29
T KAMI
21
22
■ •/• Frànçals
96 70
90 72
Crédit Lyohhais ......
1201 »
12ül #
Sourmwtce
» »
1210 »
Banque Ottomane
671 »
672 »
Rues* 4 •/*. 1901...-,r .
8 »
D »
Barragosse..
413 »
415 »
Italien
B 0
» »
extérieure Es»iagu»....
96 60
96 «0
Buax.
» n
»
Turc unifié
95 1?
94 80
Portugais
» »
» »
Tharsln . .
178 »
177 .
Rio Tint i èrJlaelfs
1818 »
1823 »
■uanrhàc*
99 »
98 .
De Roera
470 »
T »
R»M Mtne*...,
155 *
158 .
Rns«e 5 0|0 1906.
80 85
» »
Oours de fermeture du 21
nam
- 2l I
22
_xédlt Lyonnais
Risse 4 »/* ÎUÛÏ
Fémurs........
Russe S •/» 189* —.
Rauque ottomane.
Egypte ntdîlée
Barrage *ee. • •
Italieu 5 •/•
Nord Espagne
Extérieure Espagnole
Suer
Turc uiur.é
Rio iu*u ordinal:*
Portugais 3
TLarhis
Russe consolidé
Lyon
Rcumeln 4 10PP ...
Midi
Relire 1 V 1M85
Orléeni
Suisse 0 180(1.
Nord
Angleterre, consolidé.
Raad M neb
Autrlch 1 4 ..
Sltnci ‘t sud Jack
Russ r S V* 1MW
Os P-OefS . ,
Brésil 5 »/• I^N
Cape Cupper..........
Chinois 4 •/* 1895 ....
MAtropuDU-M- ,
flOBJlOA.C»*.... .......
BlIAlu . l , t . A
8rijuu»k
96 T6'
tnn »
m io;
474 »!
«S 70
672 »>
10(5 30
414 *
108 75
205 »
96 55
4451 «
95 05
1 1710 »
70 70|
177 s|
71 011
1825 d|
90 01
b ■
» D
1385 »
» »
1725 »
» l
ISO
130 01
32 w
« »
4*58 v
99 25
1(50
185
1208
09
n
9*5 42
1194 »
*59 80
473
158 50
0«7 »
10(5 50
414 »
» »
204 •
00 42
4450 e
94 40
1710 r
70 55
177
71 01
1315
l»
1122
1380
1715
87 70
154 »
129 80
32 »
57 25
400 »
99 50
160 »
90 01
485 »
1192 »
99 »
l s
Valeurs Eu Comptant
■tats et Villes
Argentine 4 1900
3réeil 4 •/• 1889
Brésil Fundlng Î8y«. .
wLinois 5 •/« 189$ .. . •
laponaie 4 */* 1975 .
Busse 5 •/• 1294... ....
Sons Ruses 1904 -—
3erbe 4 •/•
gfllo de Paris 1871
Boelétés de Crédit
Banque de France.....
Bgnq. Paris fis Pays-B.
Comptoir d'Escompte
:ie Algérienne
Crédit Foncier
7rWH Industriel
Soeiété Générale
Foncière 1879
Conurmnales 1880...».
Ohemlne de Per
Action llotie Gnaltna ..
ârtiûn Ouest
Action Est
Artien «ud de Frênes..
Action WagUnsrUls.
DW. Est anc. 3
— Midi anc. 3 •/•...
— Nord ano. 3 •(*..
— Orléans anc. 3 •/•
— Ouest anc. 3
— p. t, M. ane. 3
— ?ud Franee 3 */•!
Action* Andalou*
— Portugais —
— Autrichiens...
Dbl. Andalou* I",.-',
Lombardes «ne. » 0/9..
— Nord F.sp. V*....
— N B.-Ahuries t*»
— N F.-T'amuelnn*.
— Port «trais P» 8
— «.'.i’:» j'ni'.u 1 n
Transports Maritimes
Act. Ch enyetrn» Réunis.
— Mes. Mar. prier .
— Trait*Ml. prir> r .
Obi. Mas. Mam. 3 i •/*
— TiansaR. 3 */°-
Valeur» Induoêrietlee
Act. Aciéries Marine..
—> A tel. at chant L»
— Briaask
— Forges Nord et Est
— Jouis. Gaz. Pnri *4
Bons à Lots
Bon* PsmMn*.........
du CMitt- -•
R LaAMAn
WuwfftjjNV
MVttrid
I.fsbSrHVS
Rb» d* J o4*iru.........
iWwtnvAyie*
20
97 60
90 85
» »
5*16 »
91 96
«l 26
471 «
» »
406 »
404 >
3915 »
3915 »
1570 t
1.766 »
S67 *
638 >
924 t
925 »
889 #
665 »
654 •
«M »
653 »
653 t
502 •
502 v
505 »
505 t
706 »
709 »
874 »
870 »
894 >
890 »
256 »
250 •
380 »
380 50
445 •
444 25
438 50
452 50
441 »
437 »
442 25
431 »
235
438 »
» »
338 ».
885* »
3H7 »
3:6 »
370 50
882 50
lot 50
766 »
290 «
r?ô *
449 »
582 50
lus ;
* »
294 t
!*2P *
3r>5 »
m
Ht .
I 11 ÎO
I 612 .
i Ri b/s»
437 60
451 75
440 50
436 »
441 »
432 »
233 »
» »
722 »
336 »
338 75
387 50
377 »
372 »
382 >
400 »
7 *», *
»
223
446
838
1419
»
296
1840
361
1)6
11 10
54! N*
UN CONTE PAR SEMAINE
Les Mes le la Mer
EN DERIVE
Lé « Victor Eugène », trois-mâts goélet
te tam-aeuvien, uoyen de lu liottilie nor
mande — R avait pies de clinquante gps
do inci — était eu partance uu port dé
Grai»ville ù destination des Bancs où il
e liait pêcher la morue. Le vieux navire
faisait son dernier voyage avant de pren
dre ses invalides comme ponton dan* les
bassins de Cherbourg!
On piu*i»lt môrcredi des Cendres.
Cinq goélettos étaient de sortjn avec lui :
les « L)eux-l ! rères », lu « Jeanne-Marié *>,
1' ne » et le, ù Mouette ». .
Fidèles à la tradition immémoriale,les
matelots avaient la veille, fêté le Curna-
\ al avec un débordement qu'éxcus* bien
un peu la perspective des f»*pi ou nuit
mois d’horrible existance sous la zone
glaciale, dont le glas tinterait -le lende
main â la cloche de la jetée signalant le
(tassage du navire â l’écluse.
Le « Viçtoc-'Eugèn.e » était raflstolô,
pour sa dernière campagne, ses vieilles
Mesures calfatées puis cachée* Soit s tin è
couche de brillante peinture, la voiluré
rapiécée. Il portait beàu encore, le doyen.
— L’appel ! commanda le capitaine.
Tout le monde à barrière !
Après lecture du rôle, maître Frédéric
constata avec mauvaise humeur l’ab&en-
co de trois hommes. « Tant p»s», pensa i-i!
tout haut, on va déhalér, on les attendra
dehors sous le « loup ».
Au même instant nos trois gaillards dé
bouchaient sur la jetée, le pa? lourd»
vêtus encore de la délrwa»»** uêîi p*o»’»ots
de GernftvttL
— l'as de fainéants, hurla le capit ï. ta,
croyez-vous qu’on va laisser pusior la
marée pour vous attendre. Votis fuiif il
j>as une Victoria pour voué conil -h*. Al
lons 1 ouste, pare a démarrer, tpiit le mon
de ù son poste. Largué In inisalné...
Et tout abftsbhfuls encore, les trois
pierrots étaient grimpés dans la mnt.»” 0 ,
souS lès quolibets de la foule, amusée par
l'imprévu du spectacle.
— Eh ! le*grand Charles, t’as bien vnbé
liier, tu vas danser dans la grande ta-se
à présent.
Jülos ! aie pas le mal de mer ga serait
dangereux ce matin. Gare dessous !
— Si c’est pas malheureux, bopg > mait
une vieille, an teint parcheminé io.nme
la toile à voiles, .léan üufruit que '7a
dans c't'ètnt h l’heure du départ. Et qu’il
y o pas six mois qu’il a perdu c’t’amour
de petite Yvonne, qui voulait en faire
son homme et qui en raffolait quasiment.
Croyez aux gars ù présent. Y sont tous du
même bois.... des sans-cœur et des proprn-
.i-rien. Ah ! dans ma jeunesse.,..
s**
Par le travers du golfe de Gascogne le
« Victor-Eugène » avait attrapé du inau-
voîs temps, un coup de vent à tout casser
qui souleva des montagnes de vagues
hautes comme les Pyrénées. 11 fallut
« souquer » ferme, mais les Granvillais
ont du cœur au ventre, le bateau tint bon
sous la tempête.
Jean Dufruit, fin matelot, mérita les
élogts du capitaine :
— Si tu as dansé avec cette souplesse
au bal Deguctte, mes compliments le
gars. Les payses ont pas dû s’ennuyer.
Comme Jean ne répondait pas, le capi
taine remarqua son air affligé :
— Eh ben I quoi, tu regrettes le9 bel
les je parie. Ce que je viens de te dire te
rend tout chose, on dirait. Qui m’a donné
un moussaillon de ton espèce, tendre
comme une demoiselle.
— Capitaine, dit Jean d’un ton grave,
oui, j’ai de la peine, mais ne vous y trom
pez pas, je ne regrette rien ni personne là-
bas. Et tout au contraire, je suis heureux
de faire campagne. Vous aurez un solide
matelot, je vous le jure. Et s’il y a un
mauvais coup de tabac à recevoir, pensez
ù mol ça me serait égal de lever l’an
cre pour le voyage dont on ne revient
pas.
-— Tu dis des bêtises, mon garçon. QuM-
le lubie te prend ù présent : 26 ans, solide
au poste, de l’instruction, sais-tu bien que
tu peux aller loin... Les belleB filles ne
manquent pas à Granville, tu te marie
ras et àu besoin jtu renonceras aux Bancs,
pour prendre du service a uport, car lu
pêche ne donne plus guère a présent et
je crâins bien qu’avec tous « leurs trai
tés » avec les Englisch, ça n’aille de mal
en pis. Si ça continue on sera obligé de
« boëter » les lignes avec sa propre vian
de.
- Capitaine, fini le bonheur pour moi
W s it. connui:.sez mu'. J’ai fêtaillé ù
Carnaval, c’est vrai, à preuve que j’ai fait
la manœuvre en pierrot, vous vou3 rap
pelez Je voulais m’étourdir...
Après un silence, Jean reprît :
— J’y pense toujours, vous savez, capi
taine... a cette petite Yvonne que j’ado
rais. Je no peux pas la détacher de ma
tête et de mon cœur, te bon Dieu l’a pri
se. Pourquoi ne voudrait-ii pas de moi.
Je la retrouverais...
— Jean, dit le capitaine, plue ému qu’il
ne le voulait paraître (levant cette dou
leur simple et poignante, tu os jeune, tu
g no» ras.
. - La mort attire la mort, dit Jean dou-
ïoiireusernont.
vm |
Le a ViCor-Rugèrifi », après un VoySIge
long et pénible qui dura 84 Jours, était en
fin crivé sur les Bancs dé Terre-Neuve.
te navire avait jeté l’ancre sur eette froi-
Là pécheavait commencé aussitût. Dur
labeur, pltrs ih^rstt éheore que le travail
dds mineurs qui ont au moins la consola
tion de vivre chaque soir la vie familiale.
— La boèto était rare et la morue ne don
nait pas.
Vji ipatin, ù l’aube, le capitaine ù qui
dos nommes venant cle fêiêv )r les lignes
avaient «igriulâ un passage, se mil, en
tête; nialgré l’état asSfez IruJUlétftnt d» lâ
mér» >1» doubler la besogne.
— Hardi les gars Lci’iu t-ll dans l’entre
pont où les matelots dpriuairnt lourde
ment, 11 y a du travail pour tout le monde.
Jean fut un des premiers sur le pnnt.
— Alloris otistd, maître Jacques dit-il
à « 6on matelot », Un pêcheur qui comp
tait 26’ cftrhprtgnes: lin ébup de << tafia i>
pour nous rnettrfe eh route. M’est avi»,
ijouta-t-il en badinant, que la gueuse eet
de mauvais poil ot qu’il faudra de l’huile
dans la lampe, si on veut lui causer.
lit. descendus dans ie uoris — petit ca
not étroit, à quille plato — les deux hom
me» s’éloignèrent du bord en fredonnant
la vieille chanson du pays.
C’est la GranvUlaise
Fieu»' de la falaise.
Après un quart d’heure de navigation,
maître Jacgsies s’écria. : « WiHfi millions
Je corsaires 1 nous avons oublié l'ancre.»
Puis, insouciant comme le sont tous les
narins familiarisés avec le danger :
'< Zut 1 oo ne vire pas de bord ; le diaple
Ifl vieux dlir a culrè cbrnme mW. i*
Courageusement, d’un effort prolongé,
•es deux hommes se mirent à l'ouvrage,
.a brume se levait et, non loin d’eux, le
i Victor-Eugène » se balançait sur la huu-
o un peu forte.
G autre hèum» passèrent La brise était
'dtnhêè éi la Hfllmë — One brMitiê gla
ciale — à nouveau faisait sa réappari
tion.....
Là misé s’épaississait, au point qu’on
ne voyait plus à deux brasses de l’embar-
eation.
— En route, dit Jacques.
Les deux hommes prirent les avirons et
ïamèrent dans la direction supposée du
< Victor-Eugène ». Noyé dans l’Océan de
brume. Plus perfide que In mer qui le
portai», le dbris navigua Un quart d'heu
re, pins deux ; une heure s’écouia. Le
" le Victor-Eugène » n’apparaissait tou
jours pas.
— Mon pauvre Jacques, dit Jean tran
quillement, je crois bien que nous sommes
fichus. Pas plus de « Victor-Eugène » que
ans le creux de main, I,e mieux est d’at
tendre la fln de la brume. La mer est cal
me, nous ne dériverons pas trop, espérons
le par Notre-Dame;
Les deiix hommes se signèrent .L’un à
l’avant, l’autre à l’arrière ils s’accotè
rent sur leurs lignes après avoir cassé la
croûte.
— Bonté divine ! dit Jacques, si on moi-
fit ici, ce sera la crève. Voilà, 1 edernler
biscuit dans nos soutes.
Les deux matelots en avaient vu de plus
iliices; sans trop d’inquiétudes ils ? endor
mirent.
i Trois jours et trois nuits passèrent sans '
que le voile odieux de la brume homicide
se déchirât.
Les deux hommes avaient faim. 7-citi
tête oppesantle menaçait, disait Jean, de
se précipiter dans le gouffre de leur esto
mac.
Enfin, au matin du quatrième jour un
vent de Nord-Est dissipa les nuée6 r t
bientôt un pâle soleil apparut.
Les yeux fixéB sur l’horizon qui sfi«u-
gissait à vue d’œil, les deux matelots ^t* 3-
13aèrent l’horreur de leur sltuadm Te
r Victor-Eugène » avait disparu. J*»i
néinmoins voulut plaisanter.
—Un fait divers de plus pour le «Grand-
Viila' », dit-il : « Un dovls du « V.\t >•
« L. gène », monté par deux :m„* - , t. 3
» | r i*t regagné le bord « Roq . o« »nt lit
; CCP... »
— Tais-toi, dit Jacques gravement, tu
vas offenser Dieu. Recommandes-toi p'm
tôt à Notre-Dame du Cap Llhou.
— A tes souhaits, oui, dit Jean, mais
quunt à moi. tu sais, je ne tiens pas au
trement à la vie. Je suis trop chrétien
pour me donner la mort; mais si c’est la
destinée, à Dieu vat !
Vers le soir de ce quatrième jour, un
transatlantique passa sur la ligne de l’ho-
j rlzon. Les deux matelots essayèrent en
vain des signaux de détressé, le gigantes
que navire, hnletant de force en sa course
rapide, n’aperçut point la coquille de noix
perdue dans l’immensité. Le lendemain
un autre navire passa de même sans les
voir. Les deux hommes prirent les rames
et follement essayèrent de le rejoindre.
Cet inutile effort meut d’autre résultat que
d'épuiser totalement leur reste de forces.
Le sixième Jouv, comme one fumée ap
paraissait encore à l’horizon, Jacques, en
S rôle soudain à une crise de désespoir,
ta ses hottes de me».disant ù Jean : » J'en
pi tissez ; plutôt que do mourir ici Je vais
essayer de « le » rejoindre, àltt nage, en
coupant par le travers ». Et le malheu
reux que Jsê.n (i»t impuissant ù reténîi
en sa folie, se Jeta à l’eau. Il n’avalt pas
fait dix brasses, qu’épuisé, il disparut
dans les flots, en jetant un cri.
J$an pleura. 11 eut peur, d'une peur
physique qui le raccrochait à la vie ; il
en arrivait ù sc Juger maudit pour avoir
osé souhaiter la mort. 8a pauvre tête se
déséquilibrait, ses Jambes flageolaient et
c’est à peine s’il pouvait se tenir debout,
même Celé eu banc. Désespéré, il s'aftala
et attendu la fin...
P s’endormit ot alors le cauçhempr, cê
(vsiif/iur de i’imagipatien, ham» sa. rervel-
1e. Dans ton rêvé ténlstrê toute image
était caricaturé, On le prenait à la gor
ge, oit l’étouffait.... T) vit .Targues, cads.
vr r raidi qui fui pnrinlt, l'accusant d esn
ifi( t " Tu ns trvifé Dieu » disait 1» noyé
<>t de 1 b cavité de ses vpox — ses yeux
mAngée par les 4>êfes de la mer, horreur I
— sortaient des éclaire qui foudroyaient
lestqilhotiroux -
Y ailla» pour souffrir le cauchemar vivant
•rtd*la réalité qui le clouait sur cette bar
que égarée en plein océan.
Brisé mourant, il c’était rendormi.
Yvonne, la trépassée, lui apparut. Chose
étrange et grotesque, la fiancée était vê-
tuo en Pierrot. Il crut â un reproche et
son cœur saigna, les lunnes coulèrent sur
ses joues amaigries.
Mais voici que doucement, Yvonne s’ap
procha de lui; ses beaux chevaux noir»
flottaient au vent. Elle le caressait du
regard profond de ses yeux de velours ;
un sourire d’ange fleurissait sa bouche
gr icléUso. Puis «lie lui parla et aa douce
v - 'x tintait à ses oreilles comme une mu-
, “ - ■''.œ •
S ^i«J»f«w»TiAnr n Be réveilla... Soulevant
Brusquement .* endolori
avéé peine sdh pauvre J' rp9
A deux encâbltifè*, un tro!*-uJ ls
retentir le son strident <îê «rt sLène.
quipngo avant aperçu un doris en dérive,
le capitaine commandait des signaux
pour yèrifler si lVmbarcatlon ne portuit
pas qiielaue mnlheureux perau <’h mer.
— Yvonne m’a sauvé. J’ava.is tenté
Dieu, murmura Jean.
Il avait 13 jours que le doris n° 3
du « Victor-Eugène » était en dérive...
N. L. C.
— Sauf les noms et quelques détails le
'’écit de ce drame de la mer e9t une his
toire vraie.
Informations
L’ÂNTIMILITARISME. — A Brest, l’ou
vrier do l’arsenal Pengam, qui va être ap
pelé sous les drapeaux, a présidé une
dohférencë antimilitariste organisée par
la Confédération générale du travail. Il
a dit qu’il refusera d’obéir aux ordres qui
lui seront donnés, si sa conscience le lui
défend.
La presse verdunoise zela^te un acte
d’antiipUitorisme qui s’est produit à Ver
dun. Un soldat libéré du service quittait
Verdun. Au moment où le train allait s’é
branler, il sc mit à la portière et cria :
» A bas l’armée 1 » On fit arrêter aussitôt
le train. Le jeune antimilitariste fut con
duit à la place, où il a été incarcéré, en
attendant sa comparution devant un Con
seil de guerre.
D’un autre côté, un journal local affir
me dans un long article qu’un vent de ré
volte s’est manifesté parmi les territo
riaux casernée à Jardin-Fontaine. C’est
grâce à un lieutenant que l’agitation ne
s’est pas produite. Les territoriaux se se
raient plaints du logement insalubre et
de la nourriture.
LES P06SIER8 DES COMMISSAIRES.
— Le minlBtre de l’intérieur a adressé
aux commissaires spéciaux et municipaux
une circulaire leur spéeflant qu’ils doi
vent se placer dans leurs fonctions à l’u
nique point de vue de la sûreté publique
en dehors de toute préoccupation d’ordre
politique.
Le ministre leur rappelle qu’ils ne doi
vent donner aucun renseignement puisé
dans leurs fiches aux simples particuliers,
et qui doivent être réservés aux magis
trats, sans s’oxposer à des peines admi
nistratives sévères et à dos poursuites.
UNE FETE OHEZ M. ANTIDIl-BOYER.
— M. Antide Boyer, ancien ouvrier tui
lier et député de Marseille, n’a jamais
voulu admettre qu’on lé représente com
me possesseur d’un castel. Il a naguère
flagellé d’un démenti indigné un journal
qui l’avait traité de « châtelain », grave
offense pour un socialiste.
.e dépoté de Marseille démentira-t-il
encore l’entrefilet par lequel Le « Petit
Niçois ». journal ministériel, s’extasie
sur la fête donnée par M. et Mme Antide
Boyer dans leur villa « La Jeannette »,
à Théoule (Alpes-Maritimqe) ?
« 11 y a eu, dit le « Petit Niçois », un
» dîner suivi de représentation théâtrale
» « dans le parc. Mme Antide Boyer por-
» tait une robe princesse de drap blanc,
» adornée d’une écharpe vert d’eau d’un
» goût exquis, ajoute la chronique. La rô
ti présentation a été suivie d’un bal qui
» n’a pris hn qu’aux premières lueurs de
» l’aube, sous les arbres illuminée. »
Que ce socialiste s’amuse pomme un car
bitaliste, c’est son affaire. Mais pourquoi
se fâchè-t-ll auési fort quand on lui
le de son castel ?
par-
mtensitiT^e la dtftlMiV il se hé-
LES ETUDES SOCIALES DANS LES
GRANDS 8EMINAIRE8. - Mgr Salva
dor y Barrera, évêque de Madrid, adresse
à ses diocésains, à l’occasion de l’inaugu
ration d'un nouveau séminaire, une let
tre pastorale qui Jt produit la meilleure
impression au Vatican. L’évêque y parle
surtout de sociologl^.
’ « De la solution de la question sociale,
dit-il, solution qui ne peut être autre que
pelle tracée dans les enseignements de l’E-
vangile et lés principes do la philosophie
chrétienne, dépend la restauration chrê-
liehne de la société; or, cette restauration
Mt l’objet de la mission que Dieu, comme
i’s dit. Pi* % danu es première Eaoyoib
nue, semblé asiifiïer aüi catholique* rtu
p&» SlècW...,.p j
u On n’arriveia jau»**a à cette fln (que
jle prêtre soit l'Inspirateur ot l'epétre du
niôMveinent soclai), si l'on n'introduit pas
dans leR séminaires des leçons, au moine
hebdomadaires, pour les élèves des cours
sucérieui», pù soit données avec la com-
pSétehce Voulue et Vma fcuffls&btu pr&cidldh
les enseignements de la sociologie catho
lique.
« La sociologie catholique s’est dévelop
pée avec éclat depuis « Rerum Novarum »
comme le démontrent les livres et les Te
xtes qui, s’inspirant de ce lumineux do
cument, se publient tous les jours, et
les œuvres sociales qui, par suite, surgis
sent par l'Initiative de l'Eglise chez tous
les peuples catholiques au bénéfice de la
classe ouvrières... »
Au séminaire de Madrid les cours de so
ciologie ont Heu deux fois la semaine.
L'ENTENTE OORDIALE. — Le comte
Aberdeen, président de l’association fran
co-écossaise, a adressé le télégramme sui-
varit à M. Delcassé, empêché d'assister
aux fêtes de l’Association, qui ont lieu en
ce moment ep Ecosse :
« Aberdeen, 20 septembre 1906.
» Lies EcoisjM 8 et Fonçais, invités de la
chambre dp come^v.®’ envo ‘f n ‘ message
de sympathie et cordiale admiration au
grand ministre qui a travaille sI heureu
sement au rapprochement de l’An£' e l erre
et de la France. — Comte Aberdeen. »
M. Delcassé a répondu :
« Aix-les-Thermes, 21 sept. 1906.
» Votre appréciation de mes efTorts pour
amener entre l’Angleterre et la France le
rapprochement que commandaient avec
une égale force et que doivent maintenir
l’intérêt économique, l’intérêt colonial et
l’intérêt européen, me touche vivement,
ot je vous prie d’agréer l’expression de
ma profonde gratitude. — Delcassé. »
L'AFFAIRE DU « METEOR ». — Les
journaux font du bruit autour de l’affaire
du « Meteor », vapeur allemand auquel
1rs autorités du port de Portsmouth au
raient interdit de rester dans le port, mal.
gré la tempête, sous prétexte d’espion
nage.
Le « Tageblat » et la « Post » déclarent
que les milieux officiels ne sont pas en
core saisis de l’incident La « National
Zeitung » écrit que l’affaire sera traitée
par la voie diplomatique. Le « Lokalan-
zelger » estime que ce serait le meilleur
moyen d’obtenir de véritables éclaircisse
ments.
Vendredi à la Wilhesmstrasse, on n’a-
pait pas encore reçu de renseignements
officiels sur l’incident du « Meteor ».
Dans les milieux officiels ,on estime que
l’affaire repose sur un simple malentendu
ot on se refuse à y voir, comme une cer-
laine partie de la presse le déclare, un
acte hostile de l’Angleterre. On est con
vaincu que cette affaire ne donnera, lieu
à aucun incident diplomatique.
NOUVEAU FUSIL EN ALLEMAGNE.
— Malgré lè sêcret le plus absolu recom
mandé par le grand état-major, des per
sonnes qui ont des attaches avec la Leip-
ziger Strasse ont appris qu’une commis
sion spéciale étudie depuis quelque temps
le projet de munir l’armée allemande
d’un fusil automatique.
Les essais du fusil Pradon en France
ont particulièrement éveillé l’attention de
l’administration militaire allemande, et
à Berlin on fait maintenant tous les ef
forts pour n’ôtre pas dépassé par la Fran
ce.
Poignée de Nouvelle «
Qn mande de Constantinople que le mi
nistre de la guerre a commandé définiti
vement 70 mitrailleuses à l’industrie fran
çaise. ,
— La reine d’Angleterre, venant de Co
penhague est attendue à Kiel à bord du
yacht « Victoria-and-Albert » et escorté
par le cuirassé « Roxburgh ». Bile traver
sera le canal de Kiel en route pour l’An
gleterre.
— Lù reine d'Italie, dquairière, voya
geant Incognito sous le nom de comtesse
Stutinidgi, est arrivée à Grenoble, ven
dredi, accompagnée de deux dames d’hon
neur, d’un aide de camp et d’une suite de
six personnes.
— On télégraphie de Santiago du Chili
qu’une yiolêqte secousse de tremblement
de terre a été ressentie à Taica ; elle a
été suivié de plusieurs autres plus faibles,
causant une grande panique parmi la
population.
— On a volé, à la Monnaie-Royale de
Munich, environ 130.000 marks en pièces
de 10 marks récemment frappées. Les vo-
leprs avaient pu pénétrer dans rétablis
sement par un canal souterrain que l’on
avait mis à sec pour le nettoyer.
— Six hommes de la 9» compagnie du
138* d’infanterie à Reims atteints de fiè
vre dyphoïde sont en traitement & l’hô
pital. On annonce qu’un décès s’est pro
duit et que deux autres soldats seraient
sérieusement atteints.
— tîn CQcl»er qui conduisait des étran
gers en promenade aux Sanguinaires a
découvert, éntpe deux roches, lè cadavre
d’un inconnu hsblllé Jusqu’à la ceinture
loe vêle nié j»w étaient nèufs le vlaafjê était
déVQNf. On crojl sc trouver ch
omc
eft THilrita déVQ
présence du caflâtie d^in
cter anglais.
--Jeudi soir, sur la ligné ferrée Nantes-
Hl iin, mi passage à nivoéu de la Pirmau-
dière, près Notre-Dame-des-Landes, un
train von ont de Nantes & tamponné une
voiture Conduite par M. Guillaume Le-
goto, àgt de 84 ans, mhîn de Ntfire-'Da-
jns ÿnr }nj xnofiaq k •sapuuq-sap-atn
le coup.
— A Montagny, près de Roanne, les
nomrAés Vindrier, âgé de dix-huit ans,et
Bernay, âgé de 45 ans, domestique de M.
Rivière, cultivateur, sont morts asphyxiés
dans une cuve À vendange. Bernay périt
victime de son dévoûment en voulant sau
ver Vindrier qui foulait le raisin.
— Une collision entre deux trains s’est
produite sur la ligne du Nord, à Saint-
Paul. Treize voyageurs ont été blessés,
mais aucun grièvement.
— On a de vives inquiétudes sur le va
peur « Coat-Coal », de Lorient, dont on
•’st sans nouvelles depuis samedi, il était
part* à destination de New-port et aurait
l^s douze hommes d’équipage sont origi
naires du Morbihan.
— A la Corogae (Espagne), en sept
jours, 2.000 émigrante sont partis pour
l’Amérique du Sud.
— Le commandant Dreyfus vient d’en
gager des poursuites contre les signatai
res d’une affiche mÿurieuse pour lui et
qpe les membres de la Ligue de l’Action
francise viennent de faire apposer à
Paris.
EN RUSSIE
La propagande révolutionnaire
Lep révolutionnaires russes font circu
ler parmi leurs compatriotes à Nagasaki,
Kobe et Yokohama un appel contre la ty-
rannie oligarchique, disant que les aoL
dats et les marins russes peuvent mettre
immédiatement fin au misérable état de
choses actuel en s’unissant pour sauver
leurs familles de la boucherie et leurs
compatriotes d’une oppression insuppor
table.
Los Bruits d’Attentat
Plusieurs journaux annoncent que c’est
au moment de la descente du cercueil du
général Trépofî dans le caveau que la po
lice a arrêté, près de l’église de Péterhof,
six personnes suspectes munies de revol
vers.
Le même jour, la police a arrêté, près
une automobile occupée par des gendar
mes. Toutes ces personnes ont été enfer-
nées dans la prison dé Péterhof. De nom-
Inreuses perquisitions ont été faites à Pé
terhof.
En outre, le bruit circule que c’est à la
suite de la découverte de préparatifs d’un
attentat au moyen d’un système de mi
nes que l’empereur aurait ajourné son
retour à Péterhof. Ce système de mines
était habilement dissimulé pour faire ex
plosion sur le passage du cortège funè
bre. Dans les sphères officielles, on ne
donne aucune confirmation de l’exactitu
de de ces informationa
La Santé de Mite Stoiypine
L'état de la fille de M. Stoiypine, bles
sée pendant l’explosion de la bombe et
actuellement soignée chez ses parents, au
Palais-d’Hiver, s’est aggravé subitement;
ses jambes ont enflé et présentent des
symptômes de gangrène ; son état est
alarmant.
Les mr.ssaeree
Suivant des lettres de Bakou, les offi
ciers dï la garnison ont déclaré que si un
seul soldat est attaqué, non seulement
l’auteur de l’attentat mais tous les chefs
du mouvement révolutionnaire seront
tués. \
L'Agitation agraire
Le zemstvo local a informé le gouver
neur que tous les paysans du district d’O
dessa sans exception refusent de payer
les arriérés des taxes rurales. Des mesu
res de coercition ont été tentées, mais el
les n’ont donné aucun résultat Le zemst
vo sè voit donc dans l’impossibilité d’as
surer l’entretïen des écoles et des hôpi
taux.
Nos Dépêches
Arrestation oa masse
St-Pétêrsbourg, 22 sept.
Un grand nombre d’arrestations ont
été opérées à Bgint-Pétersbourg, hier au
voir, à la suite de la découverte du com
plot de Péterhof!. La « Gaxette de la Bour
re » annonce que des projecteurs sont
employés à Peterhof pour balayer de leur
projections la mer et la terre de tous les
côtés.
Le fait de l'établissement à Péterhof de
forts projecteurs électriques éclairant ù
une grande distance le golfe et les envi
rons de la ville, est vivement commenté
dans le public surtout par aa coïnciden
ce avec le bruit de la prétendue décou-
vtrte d’un complot politique.
Tsrrlbée explosion
^•PéterjVourf 2? sept.
Une dépêche uc Tlfiis, 21 septembre, dit
ifu’iu cours cl'uoç visite domiciliai »t pp'
ré? par la police chez fui nommé ÂHelov
T .nriv'Ufl ,t -, |» çrr.:nbre du ieune
homme une boite contenant du matériel
d’imprimerie. A peine le 8 agents avaient-
ilâ fdreé cette bhfte, qu’upe terrible pxpto-
sRW» §e pt'bdMM!!) frbM hommes furent
TÉLÉPHONE — 0.45
tÉLÉOnAMHES : PÀTBIOTE-PAU
Le Numéro ; 5 Centimes
Des Pyrénées
‘ 'Y*' , . *
Panlsut tons les Jours
EXCEPTÉ
LE DIMANCHE
L'Administration décline toute respon
sabilité en ce qui concerne les Annonoei
et la Revue Financière.
Le Numéro : S Centimes
* ht ,ii *tt , t
A KO N N ICM K MT Ni
1 O francs,
Pao, Départements et Limitrophes .*, 580 francs.
Antres Départements., t4 —
■ *(, t l * ltM * Ml l l * M -** l - l | *******>***** 1 H ^ ^ “
5 (francs
« -
Las Abonnements sont payables (Enfance ; ils «o^t «ecaiseéfl aux fiais de l’abonné.
Les Annonces de durée te traitant A forfait.
Las Annonces sont reçues A Pan.dans noa Bures irr ; : Paris, dans tontes les Agences de Publicité.
■ il .
ANNONCES
Annonces Judiciaires., O.MO la ligne jj Hfclamee 0.40 la liga
Annonces Commerciale» O.M& - j| CLymiqu* locale ou hit» divers 0.00 —
2"" ÉDITION, 7 HEURES
BOURSE DE PARIS
Cours d’ouverture du 29
T KAMI
21
22
■ •/• Frànçals
96 70
90 72
Crédit Lyohhais ......
1201 »
12ül #
Sourmwtce
» »
1210 »
Banque Ottomane
671 »
672 »
Rues* 4 •/*. 1901...-,r .
8 »
D »
Barragosse..
413 »
415 »
Italien
B 0
» »
extérieure Es»iagu»....
96 60
96 «0
Buax.
» n
»
Turc unifié
95 1?
94 80
Portugais
» »
» »
Tharsln . .
178 »
177 .
Rio Tint i èrJlaelfs
1818 »
1823 »
■uanrhàc*
99 »
98 .
De Roera
470 »
T »
R»M Mtne*...,
155 *
158 .
Rns«e 5 0|0 1906.
80 85
» »
Oours de fermeture du 21
nam
- 2l I
22
_xédlt Lyonnais
Risse 4 »/* ÎUÛÏ
Fémurs........
Russe S •/» 189* —.
Rauque ottomane.
Egypte ntdîlée
Barrage *ee. • •
Italieu 5 •/•
Nord Espagne
Extérieure Espagnole
Suer
Turc uiur.é
Rio iu*u ordinal:*
Portugais 3
TLarhis
Russe consolidé
Lyon
Rcumeln 4 10PP ...
Midi
Relire 1 V 1M85
Orléeni
Suisse 0 180(1.
Nord
Angleterre, consolidé.
Raad M neb
Autrlch 1 4 ..
Sltnci ‘t sud Jack
Russ r S V* 1MW
Os P-OefS . ,
Brésil 5 »/• I^N
Cape Cupper..........
Chinois 4 •/* 1895 ....
MAtropuDU-M- ,
flOBJlOA.C»*.... .......
BlIAlu . l , t . A
8rijuu»k
96 T6'
tnn »
m io;
474 »!
«S 70
672 »>
10(5 30
414 *
108 75
205 »
96 55
4451 «
95 05
1 1710 »
70 70|
177 s|
71 011
1825 d|
90 01
b ■
» D
1385 »
» »
1725 »
» l
ISO
130 01
32 w
« »
4*58 v
99 25
1(50
185
1208
09
n
9*5 42
1194 »
*59 80
473
158 50
0«7 »
10(5 50
414 »
» »
204 •
00 42
4450 e
94 40
1710 r
70 55
177
71 01
1315
l»
1122
1380
1715
87 70
154 »
129 80
32 »
57 25
400 »
99 50
160 »
90 01
485 »
1192 »
99 »
l s
Valeurs Eu Comptant
■tats et Villes
Argentine 4 1900
3réeil 4 •/• 1889
Brésil Fundlng Î8y«. .
wLinois 5 •/« 189$ .. . •
laponaie 4 */* 1975 .
Busse 5 •/• 1294... ....
Sons Ruses 1904 -—
3erbe 4 •/•
gfllo de Paris 1871
Boelétés de Crédit
Banque de France.....
Bgnq. Paris fis Pays-B.
Comptoir d'Escompte
:ie Algérienne
Crédit Foncier
7rWH Industriel
Soeiété Générale
Foncière 1879
Conurmnales 1880...».
Ohemlne de Per
Action llotie Gnaltna ..
ârtiûn Ouest
Action Est
Artien «ud de Frênes..
Action WagUnsrUls.
DW. Est anc. 3
— Midi anc. 3 •/•...
— Nord ano. 3 •(*..
— Orléans anc. 3 •/•
— Ouest anc. 3
— p. t, M. ane. 3
— ?ud Franee 3 */•!
Action* Andalou*
— Portugais —
— Autrichiens...
Dbl. Andalou* I",.-',
Lombardes «ne. » 0/9..
— Nord F.sp. V*....
— N B.-Ahuries t*»
— N F.-T'amuelnn*.
— Port «trais P» 8
— «.'.i’:» j'ni'.u 1 n
Transports Maritimes
Act. Ch enyetrn» Réunis.
— Mes. Mar. prier .
— Trait*Ml. prir> r .
Obi. Mas. Mam. 3 i •/*
— TiansaR. 3 */°-
Valeur» Induoêrietlee
Act. Aciéries Marine..
—> A tel. at chant L»
— Briaask
— Forges Nord et Est
— Jouis. Gaz. Pnri *4
Bons à Lots
Bon* PsmMn*.........
du CMitt- -•
R LaAMAn
WuwfftjjNV
MVttrid
I.fsbSrHVS
Rb» d* J o4*iru.........
iWwtnvAyie*
20
97 60
90 85
» »
5*16 »
91 96
«l 26
471 «
» »
406 »
404 >
3915 »
3915 »
1570 t
1.766 »
S67 *
638 >
924 t
925 »
889 #
665 »
654 •
«M »
653 »
653 t
502 •
502 v
505 »
505 t
706 »
709 »
874 »
870 »
894 >
890 »
256 »
250 •
380 »
380 50
445 •
444 25
438 50
452 50
441 »
437 »
442 25
431 »
235
438 »
» »
338 ».
885* »
3H7 »
3:6 »
370 50
882 50
lot 50
766 »
290 «
r?ô *
449 »
582 50
lus ;
* »
294 t
!*2P *
3r>5 »
m
Ht .
I 11 ÎO
I 612 .
i Ri b/s»
437 60
451 75
440 50
436 »
441 »
432 »
233 »
» »
722 »
336 »
338 75
387 50
377 »
372 »
382 >
400 »
7 *», *
»
223
446
838
1419
»
296
1840
361
1)6
11 10
54! N*
UN CONTE PAR SEMAINE
Les Mes le la Mer
EN DERIVE
Lé « Victor Eugène », trois-mâts goélet
te tam-aeuvien, uoyen de lu liottilie nor
mande — R avait pies de clinquante gps
do inci — était eu partance uu port dé
Grai»ville ù destination des Bancs où il
e liait pêcher la morue. Le vieux navire
faisait son dernier voyage avant de pren
dre ses invalides comme ponton dan* les
bassins de Cherbourg!
On piu*i»lt môrcredi des Cendres.
Cinq goélettos étaient de sortjn avec lui :
les « L)eux-l ! rères », lu « Jeanne-Marié *>,
1' ne » et le, ù Mouette ». .
Fidèles à la tradition immémoriale,les
matelots avaient la veille, fêté le Curna-
\ al avec un débordement qu'éxcus* bien
un peu la perspective des f»*pi ou nuit
mois d’horrible existance sous la zone
glaciale, dont le glas tinterait -le lende
main â la cloche de la jetée signalant le
(tassage du navire â l’écluse.
Le « Viçtoc-'Eugèn.e » était raflstolô,
pour sa dernière campagne, ses vieilles
Mesures calfatées puis cachée* Soit s tin è
couche de brillante peinture, la voiluré
rapiécée. Il portait beàu encore, le doyen.
— L’appel ! commanda le capitaine.
Tout le monde à barrière !
Après lecture du rôle, maître Frédéric
constata avec mauvaise humeur l’ab&en-
co de trois hommes. « Tant p»s», pensa i-i!
tout haut, on va déhalér, on les attendra
dehors sous le « loup ».
Au même instant nos trois gaillards dé
bouchaient sur la jetée, le pa? lourd»
vêtus encore de la délrwa»»** uêîi p*o»’»ots
de GernftvttL
— l'as de fainéants, hurla le capit ï. ta,
croyez-vous qu’on va laisser pusior la
marée pour vous attendre. Votis fuiif il
j>as une Victoria pour voué conil -h*. Al
lons 1 ouste, pare a démarrer, tpiit le mon
de ù son poste. Largué In inisalné...
Et tout abftsbhfuls encore, les trois
pierrots étaient grimpés dans la mnt.»” 0 ,
souS lès quolibets de la foule, amusée par
l'imprévu du spectacle.
— Eh ! le*grand Charles, t’as bien vnbé
liier, tu vas danser dans la grande ta-se
à présent.
Jülos ! aie pas le mal de mer ga serait
dangereux ce matin. Gare dessous !
— Si c’est pas malheureux, bopg > mait
une vieille, an teint parcheminé io.nme
la toile à voiles, .léan üufruit que '7a
dans c't'ètnt h l’heure du départ. Et qu’il
y o pas six mois qu’il a perdu c’t’amour
de petite Yvonne, qui voulait en faire
son homme et qui en raffolait quasiment.
Croyez aux gars ù présent. Y sont tous du
même bois.... des sans-cœur et des proprn-
.i-rien. Ah ! dans ma jeunesse.,..
s**
Par le travers du golfe de Gascogne le
« Victor-Eugène » avait attrapé du inau-
voîs temps, un coup de vent à tout casser
qui souleva des montagnes de vagues
hautes comme les Pyrénées. 11 fallut
« souquer » ferme, mais les Granvillais
ont du cœur au ventre, le bateau tint bon
sous la tempête.
Jean Dufruit, fin matelot, mérita les
élogts du capitaine :
— Si tu as dansé avec cette souplesse
au bal Deguctte, mes compliments le
gars. Les payses ont pas dû s’ennuyer.
Comme Jean ne répondait pas, le capi
taine remarqua son air affligé :
— Eh ben I quoi, tu regrettes le9 bel
les je parie. Ce que je viens de te dire te
rend tout chose, on dirait. Qui m’a donné
un moussaillon de ton espèce, tendre
comme une demoiselle.
— Capitaine, dit Jean d’un ton grave,
oui, j’ai de la peine, mais ne vous y trom
pez pas, je ne regrette rien ni personne là-
bas. Et tout au contraire, je suis heureux
de faire campagne. Vous aurez un solide
matelot, je vous le jure. Et s’il y a un
mauvais coup de tabac à recevoir, pensez
ù mol ça me serait égal de lever l’an
cre pour le voyage dont on ne revient
pas.
-— Tu dis des bêtises, mon garçon. QuM-
le lubie te prend ù présent : 26 ans, solide
au poste, de l’instruction, sais-tu bien que
tu peux aller loin... Les belleB filles ne
manquent pas à Granville, tu te marie
ras et àu besoin jtu renonceras aux Bancs,
pour prendre du service a uport, car lu
pêche ne donne plus guère a présent et
je crâins bien qu’avec tous « leurs trai
tés » avec les Englisch, ça n’aille de mal
en pis. Si ça continue on sera obligé de
« boëter » les lignes avec sa propre vian
de.
- Capitaine, fini le bonheur pour moi
W s it. connui:.sez mu'. J’ai fêtaillé ù
Carnaval, c’est vrai, à preuve que j’ai fait
la manœuvre en pierrot, vous vou3 rap
pelez Je voulais m’étourdir...
Après un silence, Jean reprît :
— J’y pense toujours, vous savez, capi
taine... a cette petite Yvonne que j’ado
rais. Je no peux pas la détacher de ma
tête et de mon cœur, te bon Dieu l’a pri
se. Pourquoi ne voudrait-ii pas de moi.
Je la retrouverais...
— Jean, dit le capitaine, plue ému qu’il
ne le voulait paraître (levant cette dou
leur simple et poignante, tu os jeune, tu
g no» ras.
. - La mort attire la mort, dit Jean dou-
ïoiireusernont.
vm |
Le a ViCor-Rugèrifi », après un VoySIge
long et pénible qui dura 84 Jours, était en
fin crivé sur les Bancs dé Terre-Neuve.
te navire avait jeté l’ancre sur eette froi-
Là pécheavait commencé aussitût. Dur
labeur, pltrs ih^rstt éheore que le travail
dds mineurs qui ont au moins la consola
tion de vivre chaque soir la vie familiale.
— La boèto était rare et la morue ne don
nait pas.
Vji ipatin, ù l’aube, le capitaine ù qui
dos nommes venant cle fêiêv )r les lignes
avaient «igriulâ un passage, se mil, en
tête; nialgré l’état asSfez IruJUlétftnt d» lâ
mér» >1» doubler la besogne.
— Hardi les gars Lci’iu t-ll dans l’entre
pont où les matelots dpriuairnt lourde
ment, 11 y a du travail pour tout le monde.
Jean fut un des premiers sur le pnnt.
— Alloris otistd, maître Jacques dit-il
à « 6on matelot », Un pêcheur qui comp
tait 26’ cftrhprtgnes: lin ébup de << tafia i>
pour nous rnettrfe eh route. M’est avi»,
ijouta-t-il en badinant, que la gueuse eet
de mauvais poil ot qu’il faudra de l’huile
dans la lampe, si on veut lui causer.
lit. descendus dans ie uoris — petit ca
not étroit, à quille plato — les deux hom
me» s’éloignèrent du bord en fredonnant
la vieille chanson du pays.
C’est la GranvUlaise
Fieu»' de la falaise.
Après un quart d’heure de navigation,
maître Jacgsies s’écria. : « WiHfi millions
Je corsaires 1 nous avons oublié l'ancre.»
Puis, insouciant comme le sont tous les
narins familiarisés avec le danger :
'< Zut 1 oo ne vire pas de bord ; le diaple
Courageusement, d’un effort prolongé,
•es deux hommes se mirent à l'ouvrage,
.a brume se levait et, non loin d’eux, le
i Victor-Eugène » se balançait sur la huu-
o un peu forte.
G autre hèum» passèrent La brise était
'dtnhêè éi la Hfllmë — One brMitiê gla
ciale — à nouveau faisait sa réappari
tion.....
Là misé s’épaississait, au point qu’on
ne voyait plus à deux brasses de l’embar-
eation.
— En route, dit Jacques.
Les deux hommes prirent les avirons et
ïamèrent dans la direction supposée du
< Victor-Eugène ». Noyé dans l’Océan de
brume. Plus perfide que In mer qui le
portai», le dbris navigua Un quart d'heu
re, pins deux ; une heure s’écouia. Le
" le Victor-Eugène » n’apparaissait tou
jours pas.
— Mon pauvre Jacques, dit Jean tran
quillement, je crois bien que nous sommes
fichus. Pas plus de « Victor-Eugène » que
ans le creux de main, I,e mieux est d’at
tendre la fln de la brume. La mer est cal
me, nous ne dériverons pas trop, espérons
le par Notre-Dame;
Les deiix hommes se signèrent .L’un à
l’avant, l’autre à l’arrière ils s’accotè
rent sur leurs lignes après avoir cassé la
croûte.
— Bonté divine ! dit Jacques, si on moi-
fit ici, ce sera la crève. Voilà, 1 edernler
biscuit dans nos soutes.
Les deux matelots en avaient vu de plus
iliices; sans trop d’inquiétudes ils ? endor
mirent.
i Trois jours et trois nuits passèrent sans '
que le voile odieux de la brume homicide
se déchirât.
Les deux hommes avaient faim. 7-citi
tête oppesantle menaçait, disait Jean, de
se précipiter dans le gouffre de leur esto
mac.
Enfin, au matin du quatrième jour un
vent de Nord-Est dissipa les nuée6 r t
bientôt un pâle soleil apparut.
Les yeux fixéB sur l’horizon qui sfi«u-
gissait à vue d’œil, les deux matelots ^t* 3-
13aèrent l’horreur de leur sltuadm Te
r Victor-Eugène » avait disparu. J*»i
néinmoins voulut plaisanter.
—Un fait divers de plus pour le «Grand-
Viila' », dit-il : « Un dovls du « V.\t >•
« L. gène », monté par deux :m„* - , t. 3
» | r i*t regagné le bord « Roq . o« »nt lit
; CCP... »
— Tais-toi, dit Jacques gravement, tu
vas offenser Dieu. Recommandes-toi p'm
tôt à Notre-Dame du Cap Llhou.
— A tes souhaits, oui, dit Jean, mais
quunt à moi. tu sais, je ne tiens pas au
trement à la vie. Je suis trop chrétien
pour me donner la mort; mais si c’est la
destinée, à Dieu vat !
Vers le soir de ce quatrième jour, un
transatlantique passa sur la ligne de l’ho-
j rlzon. Les deux matelots essayèrent en
vain des signaux de détressé, le gigantes
que navire, hnletant de force en sa course
rapide, n’aperçut point la coquille de noix
perdue dans l’immensité. Le lendemain
un autre navire passa de même sans les
voir. Les deux hommes prirent les rames
et follement essayèrent de le rejoindre.
Cet inutile effort meut d’autre résultat que
d'épuiser totalement leur reste de forces.
Le sixième Jouv, comme one fumée ap
paraissait encore à l’horizon, Jacques, en
S rôle soudain à une crise de désespoir,
ta ses hottes de me».disant ù Jean : » J'en
pi tissez ; plutôt que do mourir ici Je vais
essayer de « le » rejoindre, àltt nage, en
coupant par le travers ». Et le malheu
reux que Jsê.n (i»t impuissant ù reténîi
en sa folie, se Jeta à l’eau. Il n’avalt pas
fait dix brasses, qu’épuisé, il disparut
dans les flots, en jetant un cri.
J$an pleura. 11 eut peur, d'une peur
physique qui le raccrochait à la vie ; il
en arrivait ù sc Juger maudit pour avoir
osé souhaiter la mort. 8a pauvre tête se
déséquilibrait, ses Jambes flageolaient et
c’est à peine s’il pouvait se tenir debout,
même Celé eu banc. Désespéré, il s'aftala
et attendu la fin...
P s’endormit ot alors le cauçhempr, cê
(vsiif/iur de i’imagipatien, ham» sa. rervel-
1e. Dans ton rêvé ténlstrê toute image
était caricaturé, On le prenait à la gor
ge, oit l’étouffait.... T) vit .Targues, cads.
vr r raidi qui fui pnrinlt, l'accusant d esn
ifi( t " Tu ns trvifé Dieu » disait 1» noyé
<>t de 1 b cavité de ses vpox — ses yeux
mAngée par les 4>êfes de la mer, horreur I
— sortaient des éclaire qui foudroyaient
lestqilhotiroux -
Y ailla» pour souffrir le cauchemar vivant
•rtd*la réalité qui le clouait sur cette bar
que égarée en plein océan.
Brisé mourant, il c’était rendormi.
Yvonne, la trépassée, lui apparut. Chose
étrange et grotesque, la fiancée était vê-
tuo en Pierrot. Il crut â un reproche et
son cœur saigna, les lunnes coulèrent sur
ses joues amaigries.
Mais voici que doucement, Yvonne s’ap
procha de lui; ses beaux chevaux noir»
flottaient au vent. Elle le caressait du
regard profond de ses yeux de velours ;
un sourire d’ange fleurissait sa bouche
gr icléUso. Puis «lie lui parla et aa douce
v - 'x tintait à ses oreilles comme une mu-
, “ - ■''.œ •
S ^i«J»f«w»TiAnr n Be réveilla... Soulevant
Brusquement .* endolori
avéé peine sdh pauvre J' rp9
A deux encâbltifè*, un tro!*-uJ ls
retentir le son strident <îê «rt sLène.
quipngo avant aperçu un doris en dérive,
le capitaine commandait des signaux
pour yèrifler si lVmbarcatlon ne portuit
pas qiielaue mnlheureux perau <’h mer.
— Yvonne m’a sauvé. J’ava.is tenté
Dieu, murmura Jean.
Il avait 13 jours que le doris n° 3
du « Victor-Eugène » était en dérive...
N. L. C.
— Sauf les noms et quelques détails le
'’écit de ce drame de la mer e9t une his
toire vraie.
Informations
L’ÂNTIMILITARISME. — A Brest, l’ou
vrier do l’arsenal Pengam, qui va être ap
pelé sous les drapeaux, a présidé une
dohférencë antimilitariste organisée par
la Confédération générale du travail. Il
a dit qu’il refusera d’obéir aux ordres qui
lui seront donnés, si sa conscience le lui
défend.
La presse verdunoise zela^te un acte
d’antiipUitorisme qui s’est produit à Ver
dun. Un soldat libéré du service quittait
Verdun. Au moment où le train allait s’é
branler, il sc mit à la portière et cria :
» A bas l’armée 1 » On fit arrêter aussitôt
le train. Le jeune antimilitariste fut con
duit à la place, où il a été incarcéré, en
attendant sa comparution devant un Con
seil de guerre.
D’un autre côté, un journal local affir
me dans un long article qu’un vent de ré
volte s’est manifesté parmi les territo
riaux casernée à Jardin-Fontaine. C’est
grâce à un lieutenant que l’agitation ne
s’est pas produite. Les territoriaux se se
raient plaints du logement insalubre et
de la nourriture.
LES P06SIER8 DES COMMISSAIRES.
— Le minlBtre de l’intérieur a adressé
aux commissaires spéciaux et municipaux
une circulaire leur spéeflant qu’ils doi
vent se placer dans leurs fonctions à l’u
nique point de vue de la sûreté publique
en dehors de toute préoccupation d’ordre
politique.
Le ministre leur rappelle qu’ils ne doi
vent donner aucun renseignement puisé
dans leurs fiches aux simples particuliers,
et qui doivent être réservés aux magis
trats, sans s’oxposer à des peines admi
nistratives sévères et à dos poursuites.
UNE FETE OHEZ M. ANTIDIl-BOYER.
— M. Antide Boyer, ancien ouvrier tui
lier et député de Marseille, n’a jamais
voulu admettre qu’on lé représente com
me possesseur d’un castel. Il a naguère
flagellé d’un démenti indigné un journal
qui l’avait traité de « châtelain », grave
offense pour un socialiste.
.e dépoté de Marseille démentira-t-il
encore l’entrefilet par lequel Le « Petit
Niçois ». journal ministériel, s’extasie
sur la fête donnée par M. et Mme Antide
Boyer dans leur villa « La Jeannette »,
à Théoule (Alpes-Maritimqe) ?
« 11 y a eu, dit le « Petit Niçois », un
» dîner suivi de représentation théâtrale
» « dans le parc. Mme Antide Boyer por-
» tait une robe princesse de drap blanc,
» adornée d’une écharpe vert d’eau d’un
» goût exquis, ajoute la chronique. La rô
ti présentation a été suivie d’un bal qui
» n’a pris hn qu’aux premières lueurs de
» l’aube, sous les arbres illuminée. »
Que ce socialiste s’amuse pomme un car
bitaliste, c’est son affaire. Mais pourquoi
se fâchè-t-ll auési fort quand on lui
le de son castel ?
par-
mtensitiT^e la dtftlMiV il se hé-
LES ETUDES SOCIALES DANS LES
GRANDS 8EMINAIRE8. - Mgr Salva
dor y Barrera, évêque de Madrid, adresse
à ses diocésains, à l’occasion de l’inaugu
ration d'un nouveau séminaire, une let
tre pastorale qui Jt produit la meilleure
impression au Vatican. L’évêque y parle
surtout de sociologl^.
’ « De la solution de la question sociale,
dit-il, solution qui ne peut être autre que
pelle tracée dans les enseignements de l’E-
vangile et lés principes do la philosophie
chrétienne, dépend la restauration chrê-
liehne de la société; or, cette restauration
Mt l’objet de la mission que Dieu, comme
i’s dit. Pi* % danu es première Eaoyoib
nue, semblé asiifiïer aüi catholique* rtu
p&» SlècW...,.p j
u On n’arriveia jau»**a à cette fln (que
jle prêtre soit l'Inspirateur ot l'epétre du
niôMveinent soclai), si l'on n'introduit pas
dans leR séminaires des leçons, au moine
hebdomadaires, pour les élèves des cours
sucérieui», pù soit données avec la com-
pSétehce Voulue et Vma fcuffls&btu pr&cidldh
les enseignements de la sociologie catho
lique.
« La sociologie catholique s’est dévelop
pée avec éclat depuis « Rerum Novarum »
comme le démontrent les livres et les Te
xtes qui, s’inspirant de ce lumineux do
cument, se publient tous les jours, et
les œuvres sociales qui, par suite, surgis
sent par l'Initiative de l'Eglise chez tous
les peuples catholiques au bénéfice de la
classe ouvrières... »
Au séminaire de Madrid les cours de so
ciologie ont Heu deux fois la semaine.
L'ENTENTE OORDIALE. — Le comte
Aberdeen, président de l’association fran
co-écossaise, a adressé le télégramme sui-
varit à M. Delcassé, empêché d'assister
aux fêtes de l’Association, qui ont lieu en
ce moment ep Ecosse :
« Aberdeen, 20 septembre 1906.
» Lies EcoisjM 8 et Fonçais, invités de la
chambre dp come^v.®’ envo ‘f n ‘ message
de sympathie et cordiale admiration au
grand ministre qui a travaille sI heureu
sement au rapprochement de l’An£' e l erre
et de la France. — Comte Aberdeen. »
M. Delcassé a répondu :
« Aix-les-Thermes, 21 sept. 1906.
» Votre appréciation de mes efTorts pour
amener entre l’Angleterre et la France le
rapprochement que commandaient avec
une égale force et que doivent maintenir
l’intérêt économique, l’intérêt colonial et
l’intérêt européen, me touche vivement,
ot je vous prie d’agréer l’expression de
ma profonde gratitude. — Delcassé. »
L'AFFAIRE DU « METEOR ». — Les
journaux font du bruit autour de l’affaire
du « Meteor », vapeur allemand auquel
1rs autorités du port de Portsmouth au
raient interdit de rester dans le port, mal.
gré la tempête, sous prétexte d’espion
nage.
Le « Tageblat » et la « Post » déclarent
que les milieux officiels ne sont pas en
core saisis de l’incident La « National
Zeitung » écrit que l’affaire sera traitée
par la voie diplomatique. Le « Lokalan-
zelger » estime que ce serait le meilleur
moyen d’obtenir de véritables éclaircisse
ments.
Vendredi à la Wilhesmstrasse, on n’a-
pait pas encore reçu de renseignements
officiels sur l’incident du « Meteor ».
Dans les milieux officiels ,on estime que
l’affaire repose sur un simple malentendu
ot on se refuse à y voir, comme une cer-
laine partie de la presse le déclare, un
acte hostile de l’Angleterre. On est con
vaincu que cette affaire ne donnera, lieu
à aucun incident diplomatique.
NOUVEAU FUSIL EN ALLEMAGNE.
— Malgré lè sêcret le plus absolu recom
mandé par le grand état-major, des per
sonnes qui ont des attaches avec la Leip-
ziger Strasse ont appris qu’une commis
sion spéciale étudie depuis quelque temps
le projet de munir l’armée allemande
d’un fusil automatique.
Les essais du fusil Pradon en France
ont particulièrement éveillé l’attention de
l’administration militaire allemande, et
à Berlin on fait maintenant tous les ef
forts pour n’ôtre pas dépassé par la Fran
ce.
Poignée de Nouvelle «
Qn mande de Constantinople que le mi
nistre de la guerre a commandé définiti
vement 70 mitrailleuses à l’industrie fran
çaise. ,
— La reine d’Angleterre, venant de Co
penhague est attendue à Kiel à bord du
yacht « Victoria-and-Albert » et escorté
par le cuirassé « Roxburgh ». Bile traver
sera le canal de Kiel en route pour l’An
gleterre.
— Lù reine d'Italie, dquairière, voya
geant Incognito sous le nom de comtesse
Stutinidgi, est arrivée à Grenoble, ven
dredi, accompagnée de deux dames d’hon
neur, d’un aide de camp et d’une suite de
six personnes.
— On télégraphie de Santiago du Chili
qu’une yiolêqte secousse de tremblement
de terre a été ressentie à Taica ; elle a
été suivié de plusieurs autres plus faibles,
causant une grande panique parmi la
population.
— On a volé, à la Monnaie-Royale de
Munich, environ 130.000 marks en pièces
de 10 marks récemment frappées. Les vo-
leprs avaient pu pénétrer dans rétablis
sement par un canal souterrain que l’on
avait mis à sec pour le nettoyer.
— Six hommes de la 9» compagnie du
138* d’infanterie à Reims atteints de fiè
vre dyphoïde sont en traitement & l’hô
pital. On annonce qu’un décès s’est pro
duit et que deux autres soldats seraient
sérieusement atteints.
— tîn CQcl»er qui conduisait des étran
gers en promenade aux Sanguinaires a
découvert, éntpe deux roches, lè cadavre
d’un inconnu hsblllé Jusqu’à la ceinture
loe vêle nié j»w étaient nèufs le vlaafjê était
déVQNf. On crojl sc trouver ch
omc
eft THilrita déVQ
présence du caflâtie d^in
cter anglais.
--Jeudi soir, sur la ligné ferrée Nantes-
Hl iin, mi passage à nivoéu de la Pirmau-
dière, près Notre-Dame-des-Landes, un
train von ont de Nantes & tamponné une
voiture Conduite par M. Guillaume Le-
goto, àgt de 84 ans, mhîn de Ntfire-'Da-
jns ÿnr }nj xnofiaq k •sapuuq-sap-atn
le coup.
— A Montagny, près de Roanne, les
nomrAés Vindrier, âgé de dix-huit ans,et
Bernay, âgé de 45 ans, domestique de M.
Rivière, cultivateur, sont morts asphyxiés
dans une cuve À vendange. Bernay périt
victime de son dévoûment en voulant sau
ver Vindrier qui foulait le raisin.
— Une collision entre deux trains s’est
produite sur la ligne du Nord, à Saint-
Paul. Treize voyageurs ont été blessés,
mais aucun grièvement.
— On a de vives inquiétudes sur le va
peur « Coat-Coal », de Lorient, dont on
•’st sans nouvelles depuis samedi, il était
part* à destination de New-port et aurait
naires du Morbihan.
— A la Corogae (Espagne), en sept
jours, 2.000 émigrante sont partis pour
l’Amérique du Sud.
— Le commandant Dreyfus vient d’en
gager des poursuites contre les signatai
res d’une affiche mÿurieuse pour lui et
qpe les membres de la Ligue de l’Action
francise viennent de faire apposer à
Paris.
EN RUSSIE
La propagande révolutionnaire
Lep révolutionnaires russes font circu
ler parmi leurs compatriotes à Nagasaki,
Kobe et Yokohama un appel contre la ty-
rannie oligarchique, disant que les aoL
dats et les marins russes peuvent mettre
immédiatement fin au misérable état de
choses actuel en s’unissant pour sauver
leurs familles de la boucherie et leurs
compatriotes d’une oppression insuppor
table.
Los Bruits d’Attentat
Plusieurs journaux annoncent que c’est
au moment de la descente du cercueil du
général Trépofî dans le caveau que la po
lice a arrêté, près de l’église de Péterhof,
six personnes suspectes munies de revol
vers.
Le même jour, la police a arrêté, près
une automobile occupée par des gendar
mes. Toutes ces personnes ont été enfer-
nées dans la prison dé Péterhof. De nom-
Inreuses perquisitions ont été faites à Pé
terhof.
En outre, le bruit circule que c’est à la
suite de la découverte de préparatifs d’un
attentat au moyen d’un système de mi
nes que l’empereur aurait ajourné son
retour à Péterhof. Ce système de mines
était habilement dissimulé pour faire ex
plosion sur le passage du cortège funè
bre. Dans les sphères officielles, on ne
donne aucune confirmation de l’exactitu
de de ces informationa
La Santé de Mite Stoiypine
L'état de la fille de M. Stoiypine, bles
sée pendant l’explosion de la bombe et
actuellement soignée chez ses parents, au
Palais-d’Hiver, s’est aggravé subitement;
ses jambes ont enflé et présentent des
symptômes de gangrène ; son état est
alarmant.
Les mr.ssaeree
Suivant des lettres de Bakou, les offi
ciers dï la garnison ont déclaré que si un
seul soldat est attaqué, non seulement
l’auteur de l’attentat mais tous les chefs
du mouvement révolutionnaire seront
tués. \
L'Agitation agraire
Le zemstvo local a informé le gouver
neur que tous les paysans du district d’O
dessa sans exception refusent de payer
les arriérés des taxes rurales. Des mesu
res de coercition ont été tentées, mais el
les n’ont donné aucun résultat Le zemst
vo sè voit donc dans l’impossibilité d’as
surer l’entretïen des écoles et des hôpi
taux.
Nos Dépêches
Arrestation oa masse
St-Pétêrsbourg, 22 sept.
Un grand nombre d’arrestations ont
été opérées à Bgint-Pétersbourg, hier au
voir, à la suite de la découverte du com
plot de Péterhof!. La « Gaxette de la Bour
re » annonce que des projecteurs sont
employés à Peterhof pour balayer de leur
projections la mer et la terre de tous les
côtés.
Le fait de l'établissement à Péterhof de
forts projecteurs électriques éclairant ù
une grande distance le golfe et les envi
rons de la ville, est vivement commenté
dans le public surtout par aa coïnciden
ce avec le bruit de la prétendue décou-
vtrte d’un complot politique.
Tsrrlbée explosion
^•PéterjVourf 2? sept.
Une dépêche uc Tlfiis, 21 septembre, dit
ifu’iu cours cl'uoç visite domiciliai »t pp'
ré? par la police chez fui nommé ÂHelov
T .nriv'Ufl ,t -, |» çrr.:nbre du ieune
homme une boite contenant du matériel
d’imprimerie. A peine le 8 agents avaient-
ilâ fdreé cette bhfte, qu’upe terrible pxpto-
sRW» §e pt'bdMM!!) frbM hommes furent
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.92%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.92%.
- Collections numériques similaires France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")Gournay Gournay /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Gournay" or dc.contributor adj "Gournay")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5251329p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5251329p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5251329p/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5251329p/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5251329p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5251329p
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5251329p/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest