Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1883-04-24
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 avril 1883 24 avril 1883
Description : 1883/04/24 (Numéro 282). 1883/04/24 (Numéro 282).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k524612j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2008
~«o.
PARIS fi. S Centimes. DËPARTE&ŒNTS ET GARES ~<~ CENTIME~
Dix-Septième Année Troisième Série Numéro 2§2
Mardi 24 Avril i§83
A.BX.TE'mjTB. JMTE~nER
Directeur
Bn GAULOIS et PARIS-JOURNAI.
RÉDACTION
)t, B''°ttimrat!e«ttat'enf, C
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LES
FEMMES BE LEmES
On a, dans le monde, dans le inonde
des lettres surtout, de certains sourires
quand on parle des femmes de lettres. Ce
ssontdes bas-bleus, dit-on. Soit. Mais les
bas-bleus sont intéressants.
Beaucoup d'hommes, ~es philosophes
émments, condamnât en bloc toutes ces
femmes en v~~i du principe général que
voici < femme n'est pas faite pour les
"~a.ux intellectuels. »
Ils en donnent la preuve, d'ailleurs, une
-preuve accablante. C'est que, depuis l'ori-
gine du monde, aucune femme n'a produit
--un chef-d'œuvre, si court qu'il soit. Elle.
n'a pas, malgré des qualités accessoires
..remarquables, les qualités essentielles de
'l'esprit qui permettent d'imaginer, de rai-
~sonner, d'observer, de pondérer, de mé-
langer, d'établir les proportions dans les
"rapports absolus qui font d'une œuvre un
J chef-d'ouvré.
L,M femmes ont répondu
–Cela tient à un défaut d'éducation.
Les femmes ne sont pas élevées comme
il faut pour leur permettre de produire des
."œuvres d'art.
Mais les philosophes ont riposté
Vous étudiez plus que nous la pein-
*1;m'@ et la musique; vous approfondissez
la. partie technique de ces deux artsau-
Jtant qu'aucun homme. Or, citez-moi une
seule de vous qui ait jamais été un grand
.peintre ou un grand musicien.
Un illustre penseur anglais explique
ainsi cette infériorité
En comparant les facultés intellec-
tuelles des deux sexes, on ne distingue
~'pas assez la réceptivité de la faculté.créa-
p triée. Ces deux choses sont presque in-
commensurables j la réceptivité peut exis-
~ter cela se présente souvent et être
très développée là où il n'y a que peu ou
'même point de faculté créatrice.
L Mais la plus grave des erreurs que l'on
commet généralement en faisant ces com-
,.paraisons, c'est peut-être de négliger la
limite du pouvoir mental normal. Chaque
~sexe est capable, sous l'influence de sti-
~mulants particuliers, de manifester des
.facultés ordinairement réservées à l'au-
tre mais nous ne devons pas considérer
les déviations amenées, par ces causes
'comme fournissant des* points de compa-
raison convenables. Ainsi, pour prendre
un cas extrême, une excitation spéciale
'peut faire donner du lait aux mamelles
des hommes on connaît plusieurs cas de
gynécomastie, et on a vu, pendant des fa-
mines, de petits enfants privés de leurs
mères être sauvés de cette façon. Nous ne
.mettrons pourtant pas cette faculté d'a-
voir du lait, qui doit, quand elle apparaît,
s'exercer aux dépens de la force mascu-
line, au nombre des attributs du mâle. Et
même, sous l'influence d'une discipline
spéciale, l'inteUigence féminine donnera
des produits supérieurs à ceux que peut
donner l'intelligence de la plupart des
hommes. Mais nous ne devons pas comp-
ter cette capacité de production comme
réellement féminine si elle est aux dépens
),des fonctions naturellas. La seule vigueur
mentale normale féminine est celle qui
.peut coexister avec la production et l'al-
laitement du nombre voulu d'enfants bien
'portants. Une force d'intelligence qui
~amènerait la disparition d'une société si
elle était générale parmi les femmes de
cette société, doit être négligée dans l'es-
timation de la nature féminine, en tant
que facteur social.
Donc les vraies femmes de lettres sont
des phénomènes,– pardon, mesdames.
Mais, par cela même qu'elles sont des phé-
nomènes, elles doivent nous sembler plus
précieuses, dans le bon sens du mot, plus
intéressantes, plus curieuses à étudier, à
connaître. Leur rareté fait leur prix. Et
ce serait un livre curieux, celui qui nous
'dirait l'histoire de l'intelligence féminine,
'de l'intelligence créatrice des femmes,
depuis Sapho jusqu'à Mlle Marie Colom-
.bier.
Ce qu'on pourrait, en général, repro-
cher à tous ces écrivains en robe, c'est
l'absence de cette chose subtile, indéfinis-
sable, qu'on appelle l'art. Force mysté-
rieuse que produisent certains esprits
d'élite, soufHe inconnu qui glisse dans les
mots, harmonie insaisissable, âme de la
phrase, que sais-je ? On ne peut dire où ré-
side, d'où vient, comment s'exhale ce par-
fum délicat des livres. Mais on sait qu'il
est, on le sent, on le subit, on s'en grise.
La femme, en général, quel que soit songé-
nie, ne connaît point, ne produit point, et
ne comprend guère cette chose vague et
toute-puissante. "`
Le Beau littéraire n'est point Ce qu'elle
cherche. La première des femmes-écri-
vains, George Sand, ne semble jamais
avoir été effleurée par ce mal étrange, par
cette torture des artistes que travaille Ta-
mour, l'appétit, la rage du style. Et
n'est pas le mot qu'il faudrait employer.
La langue ne fournit pas de terme pour
exprimer cette idée de l'harmonie litté-
raire, de cette concordance des mots avec
les choses, qui est l'art.
La femme s'efforce surtout d'exprimer
ses rêveries, sans avoir jamais été atteinte
par la fièvre j~de l'adjectif, par la grande
passion du verbe. Elle écrit naïvement,
souvent très bien, sans recherche, avec
'aisance. On peut classer en deux camps
les femmes-auteurs
1" Celles qui ont un tempérament d'é-
crivain~
2° Celles qui ont de la grâce et de l'es-
prit..
Je veux citer quelques-unes de celles
dont on parle le plus.
*Laplus connue est assurément Mme Ju-
liette Lamber. Hantée par l'amour de la
Grèce, elle conçoit un livre comme un
sculpteur rêve une Statue. Elle croit aux
dieux, aux choses antiques, aux formes
pures, aux grands sentiments~ et elle prq-
duit des œuvres eh qui revit quelque chose
del'autrefois païen. Belle d'une beauté
puissante et saine, sans coquetterie ap-
prise, sans maniérisme aucun, elle est
bien la femme de son âme et de ses `
croyance$,
croyances. roman de cet écrivain
Mais un nouveau roman de cet écrivain
est sur le pointde paraître, JP~ïeMMe. C'est
alors qu'il conviendra de parler longue-
ment du livre et de l'auteur.
Voici une autre femme de lettres qui ne
ressemble guère à Mme Juliette Lamber..
Celle-là, c'est une Parisienne moderne,
et une raffinée, et une coquette, en litté-
rature, naturellement. Elle signait jadis
des chroniques .charmantes du nom de
Thilda, aujournal~ ~raHc~,et d'autres,
non moins charmantes, d~ nom de Jeanne,
au nue Jeànne-Thilda, et publie un livre ex-
cellent, ayant pour titre :.PoMr~w~ey.
C'est un recueil de unes nouvelles,
joyeuses, bien nées, un peu poivrées par-
fois, mais jamais trop. Cela est alerte,
.bien français, bien spirituel. et bien. ga-
lant. On sent Paris dans ce livre, on y sent
le boulevard et le salon. Le style élégant
garde une sorte de grâce féminine; il sent
bon comme un bouquet de corsage; et
vraiment quelque chose de subtilement
amoureux semble courir dans les pages.
~0! fallait.
L'auteur Jeanne-Thilda est une grande
femme à la chevelure ardente, à l'œil
hardi, à la taille élégante. Elle aime le
monde, on le sait; elle aime les homma-
ges, on le devine; elle aime toutes les
élégances et tous les raffinements. de la
vie, on le sent.
Je prédis un grand succès à votre livre.
J'ouvris un jour, par hasard, un roman
intitulé l'.Mïo<. C'était une œuvre sin-
gulière, naïve et puissante.
L'auteur, doué remarquablement, mais
inhabile, révélait un vrai tempérament
d'écrivain, instinctif, sans raisonnement
ni science.
On sentait qu'il devait écrire d'abon-
dance, laissant couler les phrases et les
.choses, simplement, sans apprêt, sans
artifice. Et cette simple manière donnait
parfois des effets singulièrement beaux.
Cet homme voyait juste par nature; il
avait l'œil d'un observateur, et cependant
il gâtait souvent des pages excellentes et
justes par l'inexpérience de son imagina-
tion, par des inventions inutiles, par une
abondance regrettable.
Son pseudonyme me surprit. Paria-Ko-
rigan Pourquoi cet étrange accouplement
de mots baroques ? Une femme seule pou-
vait avoir combiné ce nom plus biznrre
qu'heureux.
L'o~ est d'une femme, en effet.
Et cette femme possède des qualités.
bien rares dans son sexe. Elle est douée,
elle est née avec un cerveau de romancier
remarquable. Elle fera, certes, des livres,
de vrais livres qui contiendront de la vraie
vie, et de vrais paysages, et des sensa-
tions vraies.
Si j'avais un conseil timide à lui don-
ner, ce serait de se méfier de son imagina-
tion et de son enthousiasme; car ses qua-
lités maîtresses sont justement lés quali-
tés contraires l'observation, la vision
juste, l'intuition nette des choses. Elle a
un tempérament d'homme auquel se mêle
une exaltation de femme.
De toutes les femmes de lettres de
France, Mme Henry Grréville est celle dont
les livres atteignent le plus d'éditions.
Celle-là est surtout un conteur, un con-
teur gracieux et attendri. On la lit avec
un plaisir doux et continu et, quand on
connaît un de ses livres, on prendra tou-
jours volontiers les autres.
Mmes Georges de Peyrebrune, Gyp,
Mary Summer, de Grandfort, ont écrit
aussi des œuvres pleines de qualités char-
mantes. Mme de Montifaut, cette victime
de l'intolérance des mâles, chassée de par-
tout, emprisonnée, honnie pour des livres
qui n'auraient pas fait sourciller signés
d'un homme, a donné, certes, des preuves
de talent.
Mais avez-vous lu ce récit exquis, de-
puis longtemps célèbre d'ailleurs, qui
s'appelle le Péché de ML'auteur?. On nomme tout bas Mme
Garo ? Qui que vous soyez, madame, pour-
quoi ne faites-vous plus rien?
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50/0. 111 75, 70, 77, 53.
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Egypte. 384 37, 383 75.
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Suez. 3,575,2,580.
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No s Echo s
AUJOURD'HU) U 1
A 6 heure*, dîner au Grand-Hôte), «tmiMion
jusqu'à 6 heures et demie.
L orchestre de M. Desgranges se fera entendre
pendant la. durée du dtner.
tbtND
Potage pot-au-feu
Hors-d'oeuvre
Turbot sauce erevettos
JSommos de-terre à t'anglaisa
Côte de bœuf à la Dauphins
Pieds cendrillon à la Périgueux
Poulardes de la Bresse au cresson
Salade
Asperges nouvelles en branches
Pudding à la carême sauce abricots
Glace ·
Bombe à l'ananas
Dessert
Le *&Ion de< dames est ouvert aux voye.gaurPiano, tables de jeux. Dîner à la carte au res-
raurant. Le jour et te soir, aéances et tetOM
de billard, par M. Gibelin. Café Divan.
Le programme du diner-oonoert. (Voir & I&
4' page.)
Musée Grévin, 10, boulevard Montmartre.
De onze hecret du matin à onze heurM du *oir.
Français, 8 h. Le Jeu de ~'aotOMr ~< ~t< /t«-.
.~c: Le Gett~e de Af..Pot'rt'e~.
Opéra-Comique, 8 h. 1/4. j~cAw~.
~~MBËM~-
'l..A PODTtOU~
La loi contre les récidivistes, annoncée;
par M. Gambetta dans la fameuse réunion!
de Belleville < J'irai vous chercher jus-
que dans vos repaires! est enfin in-
scrite à l'ordre du jour de la Chambre.
Elle a été présentée comme une révoca-
tion de l'édit de Nantes rendu en faveur
des individus qui ont pris part à la Com-
mune.
La pensée qui l'a inspirée commande
donc une attention particulière.
.Si un criminaliste, charge de régle-
"mentei' le droit de punir, avait rédigé
~cette loi, on pourrait lui dire < Vous
vous êtes inspiré d'un esprit peu humain,
en faisant trop élastique votre catégorie
des récidivistes, en les retranchant défi-
nitivement du corps social, sans chercher
à les moraliser, sans admettre leur re-
pentir.
Mais ses origines sont de l'ordre politi-
que l'aveu-vient, d'en être rappelé. Et
la portée en doit.avoir le même caractère,
dans les calculs de ses auteurs. Il y a là
une objection préjudicielle qui ne permet
pas de pousser plus loin.
On ne saurait, en effet, mettre aux
mains des partis un instrument, dont
ils ne manqueraient point, tôt ou tard,
de se servir pour dresser des tables d,e
proscription. –,L. T.
LE MONDE ET LA V
M. Waddington, ambassadeur extraor-
dinaire de France à Moscou pour le cou-
ronnement de l'empereur de Russie, a été
reçu hier, dans l'après-midi, à l'Elysée.
M. Grévy a eu un long entretien avec
M. Waddington, dont son prochain
voyage a fait tous les frais.
La fedme du prince Kropotkine va
adresser une supplique au ministre de
l'intérieur, lui demandant, pour son mari,
des adoucissements au régime sévère de
Clairvaux, et notamment des facilités de-
vant lui permettre de continuer ses tra-
vaux scientiûques.
Une première démarche a été faite
hier par M. Clemenceau auprès de M.
Margue.
Le sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur a
promis au député de Montmartre de ten-
ter à nouveau une démarche auprès de M.
Waldeck-Rousseau; mais il a ajouté ne
conserver que peu d'espoir pour la suite
désirée.
M. Paul Collet, président de section au
conseil d'Etat, vient de, '.faire distribuer
aux conseillers son rapport sur le recours
comme d'abus formé par le ministre de la
justice et des cultes contre l'archevêque
d'AIbi, les évêques d'Annecy, Langres,
'Vivier et Valence.
Ce rapport conclut à la prise en consi-,
dération du recours du ministre.
On voit là une première influence du
nouveau premier président Cazot.
Une indisposition bénigne va éloigner
du monde, pendant quelques jours, une
des personnalités les plus élégances et les
plus justement en vue de la haute société:
Mme la comtesse Octave de Behagué. On
espère que le mal cédera vite devant les
soins et les sympathies, et que Mme Oc-
tave de Behague pourra aider la comtesse
de Behague, sa belle mère, à présider la
grande fête de charité annoncée pour le
9 mai à l'hôtel de l'avenue Bosquet.
La. mode de demain
Cette mode, nous l'avons vue à Mme la
comtesse de Pourtalès et à Mme la. com-
tesse Aimery de La Rochefoucauld.
Une robe décolletée. Du milieu du cor-
sage part une sorte de ganse, presque in-
visible, qui s'arrondit sur l'épaule, des-
cend vers le dos et va rejoindre le das. du
corsage, où elle se fixe. Cela donne l'im-
pression d'un sautoir, on cherche le car-
quois derrière.
A hauteur du cou, nu et sans bijoux,
naturellement, et un peu plus bas que la ,a
ligne des épaules, une grosse broche est
attachée à la ganse, mais de façon
qu'on ne voie pas le point d'attache. Cette
broche a l'air ainsi d'être fixée à la peau,
ce qui est charmant.
Au lieu de la ganse, très fine, on peut
aussi mettre un ruban, de soie ou de ve-
lours, sur lequel, tout le long, sont piqués
de gros diamants laissant retomber,
comme des aiguillettes, des pendeloques
de perles fines.
Cette mode de porter les bijoux va faire
fureur, croyez-le bien. Et nous ensommea
charmas, car elle est véritablement ex-
quise.
j.t.
Samedi 28 avril, à midi, en l'église
Saint-Philippe-du-Roule, le cardinal ar-
cherêque de Paris donnera la bénédiction
nuptiale à M. Edgar Humann, capi-
taine de vaisseau, et Mlle Habellede Bou-
thillier-Ghavigny, petite-nièce de la mar-
quise Dalon, fille du vicomte et de la vi-
comtesse de Bouthillier-Chavigny.
M. Edgar Humann est le fils du géné-
ral Humann.
~tt
Nombreuse et brillante assistance hier
au mariage de M. Henri Noël, fils du ban-
quier bien connu, avec Mlle Groult, fille
du riche fabricant de pâtes alimentaires.
On annonce, pour les premiers jours de
mai, un grand festival dans l'immense
salle dea fêtes du Trocadéro.
Ce festival est donné au bénéfice de -la
.paisse des retraites de la Société de se-
-cours mutuels des anciens militaires.
On sait, en effet, que la loi, qui accorde
des pensions aux militaires estropiés ou
devenus infirmes par suite du service, ne
fait rien pour compenser le sacrifice des
plus belles années, l'oubli du travail pro-
fessionnel~ l'affaiblissement des forces
physiques et même le sang versé. Cette
tâche est laissée au sentiment patriotique.
La bienfaisance peut-elle trouver meil-
leure occasion de s'exercer ?
L'impresario de ce festival ne l'a pas
pensé. Aussi fait-il à la fois acte de bien-
faisance et de divulgation artistique.
M. le duc delà Camposelice est cet im-
presario. Il payera-de ses deniers tous
les frais et versera la recette brute à la
caisse des retraites des anciens militaires.
Le programme, qui n'est pas encore
complètement arrêté, contient comme at-
traction principale la première représen-
tation de l'opéra ZMC~er, d'un célè-
bre compositeur belge, M. Pierre Benoît,
correspondant, croyons-nous, de l'Insti-
tut de France.
Plus de trois cents exécutants sont ou
seront engagés pour cette représentation,
qui fera certainement événement parmi
les fêtes de la saison.
Nous avons le regret d'apprendre la
mort de ~me la comtesse Hugues de Mon-
teynard, née de Pisançon, décédée à Gre-
noble., hier soir lundi, à la suite de cou-
ches.
I~arie de Pisançon était la iUle unique
du marquis de Pisançon; le comte Hu-
gues, son mari, est le fils aine du vicomte
de Monteynard, marié à une Chaponnay.
:i,
M. lé comte Théoàore Zichy, le sympa-
thique secrétaire de l'ambassade autri-
chienne, vient de perdre son frère, le
comte François z~chy, camérier secret et
prélat de la maison de Sa Sainteté le Pape.
Le comte François Zichy, qui semblait
appelé à devenir une des illustration du
clergé hongrois, est mort à Rome, après
une courte maladie, à l'âge de .'trente et
un ans.
'i:
Sont attendus aujourd'hui à Paris':
Le duc de Nemours, venant d'Hyères.
Le prince Léopold, duc de Saxe, îils de
la reine d'Angleterre, et la princesse Léo-
pold, venant de Londres.
Le prince et la.' princesse, qui descen-
dront à l'hôtel Bristol, ne passeront que
quelques jours à Paris et se rendront en-
suite à Fontainebleau.
Petit courrier de Rome, du SI avril
Ce mâtin, samedi, à huit heures et de-
mie, en. l'église Saint-Louis-des-Fran-
çais,.Mlle Julie Decrais, fille de l'ambas-
sadeur de France près le Quirinal, a fait
sa première communion.
Des fauteuils d'honneur avaient été dis-
posés pour M. et Mme Decrais, parents
de la jeune communiante, pour leur fils
et pour le comte Lefebvre de Béhaine,
ambassadeur de France près le Vatican,
et Mme de Béhaine.
Le personnel des deux ambassades
françaises s'était joint à ses chefs, qui
jouissent de l'estime et de la sympathie
de la société romaine.
On dit que Léon XIII a envoyé sa bé-
Tiédiction à Mlle Julie Decrais.
Cette pieuse cérémonie a produit une
certaine émotion car, saut erreur, M.
Decrais esi, protestant.
Treizeàtable! 1
Encore une superstition qui s'en va
Un statisticien américain s'est mis en
tête de la combattre et il vient de dresser
un tableau d'après lequel, étant donné
Fâge moyen des personnes assises autour
d'une table, si elles s'y trouvent treize, il
n'y a de probabilités de décès pour un
des convives que s'ils sont octogénaires, ou
àpeuprès.
Voici ce curieux~tableau:
Nombre nécessaire depet'sonno
Stable pourqu'it
Agemoye« yaitprobabititoquet'une
des!nvne<- d'eUesmeuredansi'anneo.
10 a.ns. 134 personn es
15 131
20 129
25 134
30 119
35– 113
40– 103
45 90
.50 73
55 54
60 35
? 25
70 17
73 ans et 6 mois. 13
La. comtesse Géza. Andrassy, belle-fille
de l'ancien chancelier de l'empire austro-
hongrois, vient de tomber malade à Paris.
La comtesse est atteinte de la diphthé-
rie.
La conversion de la rente 5 0/0 a amené
une recrudescence de demandes de billets
.à la direction de la Loterie nationale des
Arts décoratifs.
Les spéculateurs et. rentiers qui n'ont
pas été favorisés par la conversion se re-
portent sur cette loterie, qui comprend
,pour deux millions de lots, dont un de
500,000 francs.
On nous annonce le départ de M. Van
Tienhoven, bourgmestre d'Amsterdam,
descendu au Grand-Hôtel, en même temps
que l'arrivée, au même hôtel, du général
Nériman-Kban, ambassadeur de Perse,, à
Vienne.
NOUVELLES A LA MAIN
Lu au cimetière de Saint-Denis, sur la
tombe d'un libre-penseur
Ce tMOMMMMM~ a été élevé 0; tKa! M:~)KOt!*C
et à celle de mes enfants
Ce qu'il y a de plus curieux c'est que ce
libre-penseur n'est pas encore mort.
Get excellent boursicotier de X. a des
mœurs d'un léger ) 1
De ses innombrables liaisons extra-lé-
gales, il est résulté trois mioches qu'il
élève près de lui.
Un indiscret demandait l'autre jour au
plus jeune, en désignant une dame qui se
trouvait là
Est-ce ta maman, mon petit?
Non, monsieur, répondit-il, c'est celle
de mon grand frère. Nous avons chacun
la nôtre! ~N nomibe
UN DOMtNe
)))! ïf)))MH'!Cm MSSCSfm
A AfotmeM~ rt~w~, MttMM~e ~<~ /tMa)tM Monsieur le ministre,
J'étais mort. Même j'étais enterré. On
peut dire, sans être taxé d'exagération.
quececoupdu lapin~ dont je me serais
bien passé, c'est vous gui me l'avez porté.
Ennn, je commençais à, m'habituer àl'é-
.ternité, et j'avais pris toutes mes précau-
tions pour me la couler douce, dans mon
cercueil.
Les vers ne sont point d'aussi méchan-
tes personnes qu'on.veut bien le dire; et,
pourvu qu'on leur laisse certaines liber-
tés, on peut encore s'arranger avec eux.
Donc j'étais à peu près tranquille.
Mais le diable, qui se mêle des choses de
la vie, se mêle des choses de la mort. Et
le voilà qui, ce matin, en ricanant, se met
à me passer l'0/c~.
–Lis ça, Tournepique, me dit-il.
Je lus. Une sueur froide me courut sur
le corps. Je n'en croyais pas mes yeux.
Eh bien me dit le diable, qu'en
dis-tu? q
Je dis, je dis que Tirard est une
canaille Et, sije pouvais, je lui enverrais
une bonne paire de témoins. Mais c'est
impossible, je suis mort) 1
Ecoute-moi, fit le diable. Tournepi-
que, l'instant est solennel. As-tu une
âme? q
-Je ne sais pas.
-Donne-la-moi tout de même, tends-
la-moi. Et je te ressuscite, et tu iras te
battre avec Tirard. Cela te va-t-il ?
Tire-t-il bien, ce Tirard ? Je ne le
"connais que comme ministre, homme d'é-
pée, je l'ignore.
Bast un horloger. tu plaisantes.
Eh bien, c'est convenu, j'accepte.
Une minute après, j'étais ressuscité.
Et me voilà, et je vis, monsieur le mi-
nistre, et je ne suis pas un spectre, et je
viens vous dire':
Monsieur le ministre, en pleine tribune,
vous m'avez démenti; en pleine tribune,
vous avez dit: Je n'ai pas autorisé Tour-
nepique à faire les déclarations qu'il a
faites dans les journaux; je renie Tourne-
pique. Cela vous plaît à dire mainte-
nant. Pourquoi ne m'avez-vous pas dé-
menti pendant que je vivais? Vous avez
attendu ma mort pour commettre cette
lâcheté. Vous vous êtes dit < Les morts
ont bon dos, et Tournepique ne ressusci-
tera pas. Eh bien, vous vous êtea
trompé. Je ressuscite, comme Lazare,
un Tournepique de ce temps-là, je re-
jette le couvercle de mon tombeau et je
vous dis Vous m'avez adressé la plus
grave insulte qu'un ministre vivant puisse
adresser à un conndent mort. Je vous dé-
clare ceci, moi Tournepique, moi Lazare,
moi Rocambole, que, sans préjudice des
lettres dont je vais inonder îes journaux,
vous recevrez ce soir la visite de deux de
mes amis chargés de vous demander une
réparation par les armes. Votre lieu, votre
heure, vos armes
J'ail'honneur de vous saluer.
TOURNEPIQUE.
Bloc-Notes Parisien
Le prince fio
Le prince Pio de Savoie, marquis de Cas-
tel-Rodrigo, est mort hier matin à Milan,
des suites d'une maladie de cœur dont il
souffrait cruellement depuis plus de deux
ans.
Le prince Pio n'avait que cinquante-huit
ans, et était le frère du duc Fernan-Nunez,
le très aimé ambassadeur d'Espagne à Pa-
ris. C'était un homme charmant, très élé-
gant et très doux, à la figure un peu pâle,
spirituelle et distinguée, grand seigneur
par l'allure et par les sentiments. Il avait
été l'ami intime du roi Victor-Emmanuel,
comme son père avait été dans l'intimité
du roi Charles-Albert. Ami de rois, pres-
que rois eux-mêmes, les Castel-Rodrigo
le premier du nom son fils et son petit-
fils, avaient été gouverneurs des Pays-Bas.
Il habitait Milan, la ville chantée par 1
Stendhal, ou du moins il avait son palais i
à Milan; mais il passait, comme tous les
seigneurs milanais, son temps à la campa-
gne, cette campagne délicieuse et féerique
qui se baigne dans les eaux bleues du lac
Majeur.
Le marquisat de Castel-Rodrigo date, au
dire de Saint-Simon, de la fin du seizième
siècle. Il fut octroyé au premier vice-roi
d'Espagne en Portugal.J
Quand le Portugal fut sépare de FBspa.
gne, le marquis de Castel-Rodrigo, d'ori-
gine portugaise, d'ailleurs, prit parti pour
le roi catholique, et conserva toute une
province la province de Castel-Rodrigo.
Ce faii créa à cette famille une situation
tout à fait exceptionnelle en Espagne, étant
déjà une des plus illustres grandessesd~ ce
p~ys-
En ce temps, le marquis de Castel-Ro-
drigo portait ausssi le titre de marquis
d'Almonacid, un titre très illustre, que le
duc Fernan-Nunez a hérité; car il fut ac-
crédite comme ambassadeur auprès de la
Répubique française sous les titres sui-
vants marquis d'Almonacid, duc Fernan-
Nunez.
Le prince Pio possédait une fortune con-
sidérable, fortune territoriale surtout, qui
se divisait en énormes propriétés en Italie
et en Espagne. A Madrie), là montagne au
haut de laquelle est bâtie la caserne qu'on
aperçoit près de la gare, en arrivant, porte
le nom de montagne Pio. Ce quartier ap-
partenait au prince qui vient de mourir.
Le prince était chambellan du roi Al-
phonse, chambellan honoraire, car il ve-
nait rarement en Espagne. C'est un titre
honorifique qu'ont beaucoup de grands
d'Espagne, et qui n'engage à aucune fonc-
tion.
Le prince s'était fixé en Italie, parce
qu'il avait épousé la marquise Trivulcio,
une des plus grandes et desplus nobles
dames de l'Italie, et qui avait 'mis pour
condition à son mariage qu'elle ne quitte-
rait jamais ce pays qu'elle adorait. De son
côté, le prince aimait beaucoup l'Italie.
Tout était donc au mieux. D'ailleurs il n'est
point rare que les Espagnols, même les Es-
pagnols des plus grandes familles, s'expa-
trient et se fixent dans des pays où leurs
ancêtres eurent des attaches politiques et
des propriétés. Ainsi Fernand Certes, due
de Monteleone, réside à Naples; le prince
Hugo de Moncada, le descendant du fa-
meux général de Charles-Quint, ne quitte
pas Palerme. Ce qui ne les empêche point
de rester Espagnoîs et de conserver leur
nationalité.
Le prince Pio était adoré à Milan, où il
ne faisait que le bien. Sa maladie, qui le
faisait beaucoup souffrir, l'avait éloigné.. du
monde et il aimait à se retirer dans ses
terres, passant d'une propriété dans une
autre, et semant partout les bienfaits. Sa
mort va être un véritable deuil pour l'aris-
tocratie de Milan, et aussi pour'les'pau-
vres. Il avait été un des plus beaux cava-
liers de son temps et son commerce, était
des plus recherchés.
Cette mort va mettre en deuil l'ambas-
sade d'Espagne, où, il y a quelques jours,
la duchesse avait donné à la société pari-
sienne la plus magnifique fête qui se
puisse voir, et qui comptait en donner de
nouvelles..
Le duc, retenu à son poste, ne pourra as-
sister aux obsèques de son frère. Il était
allé, il y a quelques mois, l'embrasser, à
la nouvelle d'une crise aiguë, qui déjà
~vait failli l'emporter.
S. M. Alphonse XII, en apprenant cette
mort douloureuse, s'est empressé d'adres-
ser à son ambassadeur une dépêche de
condoléance, et la société parisienne s'ept
déjà inscrite à l'hôtel du duc.
MUT-PAH)B
Journée Parlementaire
L<& Conversion & t& Ch&mbra
Décidément, M. Alfred Naquet est un
homme universel. On le connaissait déjà
comme chimiste et comme divorceur; le
voilà 6nancier t Le long rapport qu'il a lu
àFouverture de la séance a au moins le
mérite de la clarté. L'enthousiasme n'y
règne pas mais où règne-t-il.? La Cham-
bre n'est pas plus gaie que la commission,
et la commission n'est pas plus gaie que
le rapporteur. On sent que quelque chose
craque, et tous les visages portent l'em-
preinte d'une persistante mélancolie. M.
Naquet n'a point dissimulé les objections
que soulève le projet Tirard il a discuté
avec une certaine bienveillance les amen-
dements que divers membres y ont oppo-
sés, et notamment l'unification en 3 pour
100. En somme, il s'est borné à dévelop-
per cette raison majeure qu'on appelle la
carte forcée: le ministère demande lacon-
version, votons-la, puisqu'il la demande,
votons-la telle qu'il la demande; c'est son
affaire et non la nôtre 1
Cette conclusion n'était point de nature
à relever les fronts abattus. La Chambre
n'a témoigné, durant toute la lecture de
M. Naquet, qu'une envie d'en unir. Les
médecines s'avalent vite 1
Malheureusement la majorité avait
compté sans M. Paul de Cassagnac, qui
l'a forcée de boire jusqu'à la lie ce calice
d'amertume. D'un bout à l'autre d'un dis-
cours qu'elle a dû trouver long, mais dont
les rentiers et les contribuables apprécie-
ront certainement la vérité et l'à-propos,
le député du Gers lui a rappelé ses me-
faits et a établi sa complicité dans la dé-
tresse actuelle de la République. N'est ee
pas elle qui a encouragé, pendant six ans,
Tillusion-des rentiers? N'est-ce pas elle
qui a soutenu de ses applaudissements
tous les ministres des finances qui ont
successivement renvoyé la conversion aux
calendes grecques, et M. Léon Say lui-
même, avec son fameux programme
JV! ~MMM!OK, ni CO?M?er~Ot!
M. Paul da Cassagnac. J'aSrme qus
le gouvernement républicain, représenté soit.
par ses hommes les plus importants, soit par
ses ministres, par ses journaux, a toujours
éloigné de l'opinion publique la pensée de la.
conversion. (Très bien très bien & droite.)
Chaque fois qu'il l'a pu, le gouvernement
républicain a attiré l'épargne sur le 5 0/0-;
elle y est venue de tous côtés et, quand elle
y a été accumulée, le piège s'est refermé et
l'épargne s'est trouvée prise. (Très bien très
bien à à droite. Bruit.)
En 1883, M. Léon Say disait Pour. fau'a
un emprunt, vous ne cherchez même pas &
préparer le terrain; vous n'examinez! rien;
vous décrétez, voilà tout! Je connais'cette
doctrine, c'est la doctrine autoritaire; en ma.-
PARIS fi. S Centimes. DËPARTE&ŒNTS ET GARES ~<~ CENTIME~
Dix-Septième Année Troisième Série Numéro 2§2
Mardi 24 Avril i§83
A.BX.TE'mjTB. JMTE~nER
Directeur
Bn GAULOIS et PARIS-JOURNAI.
RÉDACTION
)t, B''°ttimrat!e«ttat'enf, C
fRUEUXHEUB.ESAMt~Utt
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Un mois. Sfr.ljj'nmois. 6fr.
Trois mois. i350'iisr
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LES
FEMMES BE LEmES
On a, dans le monde, dans le inonde
des lettres surtout, de certains sourires
quand on parle des femmes de lettres. Ce
ssontdes bas-bleus, dit-on. Soit. Mais les
bas-bleus sont intéressants.
Beaucoup d'hommes, ~es philosophes
émments, condamnât en bloc toutes ces
femmes en v~~i du principe général que
voici < femme n'est pas faite pour les
"~a.ux intellectuels. »
Ils en donnent la preuve, d'ailleurs, une
-preuve accablante. C'est que, depuis l'ori-
gine du monde, aucune femme n'a produit
--un chef-d'œuvre, si court qu'il soit. Elle.
n'a pas, malgré des qualités accessoires
..remarquables, les qualités essentielles de
'l'esprit qui permettent d'imaginer, de rai-
~sonner, d'observer, de pondérer, de mé-
langer, d'établir les proportions dans les
"rapports absolus qui font d'une œuvre un
J chef-d'ouvré.
L,M femmes ont répondu
–Cela tient à un défaut d'éducation.
Les femmes ne sont pas élevées comme
il faut pour leur permettre de produire des
."œuvres d'art.
Mais les philosophes ont riposté
Vous étudiez plus que nous la pein-
*1;m'@ et la musique; vous approfondissez
la. partie technique de ces deux artsau-
Jtant qu'aucun homme. Or, citez-moi une
seule de vous qui ait jamais été un grand
.peintre ou un grand musicien.
Un illustre penseur anglais explique
ainsi cette infériorité
En comparant les facultés intellec-
tuelles des deux sexes, on ne distingue
~'pas assez la réceptivité de la faculté.créa-
p triée. Ces deux choses sont presque in-
commensurables j la réceptivité peut exis-
~ter cela se présente souvent et être
très développée là où il n'y a que peu ou
'même point de faculté créatrice.
L Mais la plus grave des erreurs que l'on
commet généralement en faisant ces com-
,.paraisons, c'est peut-être de négliger la
limite du pouvoir mental normal. Chaque
~sexe est capable, sous l'influence de sti-
~mulants particuliers, de manifester des
.facultés ordinairement réservées à l'au-
tre mais nous ne devons pas considérer
les déviations amenées, par ces causes
'comme fournissant des* points de compa-
raison convenables. Ainsi, pour prendre
un cas extrême, une excitation spéciale
'peut faire donner du lait aux mamelles
des hommes on connaît plusieurs cas de
gynécomastie, et on a vu, pendant des fa-
mines, de petits enfants privés de leurs
mères être sauvés de cette façon. Nous ne
.mettrons pourtant pas cette faculté d'a-
voir du lait, qui doit, quand elle apparaît,
s'exercer aux dépens de la force mascu-
line, au nombre des attributs du mâle. Et
même, sous l'influence d'une discipline
spéciale, l'inteUigence féminine donnera
des produits supérieurs à ceux que peut
donner l'intelligence de la plupart des
hommes. Mais nous ne devons pas comp-
ter cette capacité de production comme
réellement féminine si elle est aux dépens
),des fonctions naturellas. La seule vigueur
mentale normale féminine est celle qui
.peut coexister avec la production et l'al-
laitement du nombre voulu d'enfants bien
'portants. Une force d'intelligence qui
~amènerait la disparition d'une société si
elle était générale parmi les femmes de
cette société, doit être négligée dans l'es-
timation de la nature féminine, en tant
que facteur social.
Donc les vraies femmes de lettres sont
des phénomènes,– pardon, mesdames.
Mais, par cela même qu'elles sont des phé-
nomènes, elles doivent nous sembler plus
précieuses, dans le bon sens du mot, plus
intéressantes, plus curieuses à étudier, à
connaître. Leur rareté fait leur prix. Et
ce serait un livre curieux, celui qui nous
'dirait l'histoire de l'intelligence féminine,
'de l'intelligence créatrice des femmes,
depuis Sapho jusqu'à Mlle Marie Colom-
.bier.
Ce qu'on pourrait, en général, repro-
cher à tous ces écrivains en robe, c'est
l'absence de cette chose subtile, indéfinis-
sable, qu'on appelle l'art. Force mysté-
rieuse que produisent certains esprits
d'élite, soufHe inconnu qui glisse dans les
mots, harmonie insaisissable, âme de la
phrase, que sais-je ? On ne peut dire où ré-
side, d'où vient, comment s'exhale ce par-
fum délicat des livres. Mais on sait qu'il
est, on le sent, on le subit, on s'en grise.
La femme, en général, quel que soit songé-
nie, ne connaît point, ne produit point, et
ne comprend guère cette chose vague et
toute-puissante. "`
Le Beau littéraire n'est point Ce qu'elle
cherche. La première des femmes-écri-
vains, George Sand, ne semble jamais
avoir été effleurée par ce mal étrange, par
cette torture des artistes que travaille Ta-
mour, l'appétit, la rage du style. Et
n'est pas le mot qu'il faudrait employer.
La langue ne fournit pas de terme pour
exprimer cette idée de l'harmonie litté-
raire, de cette concordance des mots avec
les choses, qui est l'art.
La femme s'efforce surtout d'exprimer
ses rêveries, sans avoir jamais été atteinte
par la fièvre j~de l'adjectif, par la grande
passion du verbe. Elle écrit naïvement,
souvent très bien, sans recherche, avec
'aisance. On peut classer en deux camps
les femmes-auteurs
1" Celles qui ont un tempérament d'é-
crivain~
2° Celles qui ont de la grâce et de l'es-
prit..
Je veux citer quelques-unes de celles
dont on parle le plus.
*Laplus connue est assurément Mme Ju-
liette Lamber. Hantée par l'amour de la
Grèce, elle conçoit un livre comme un
sculpteur rêve une Statue. Elle croit aux
dieux, aux choses antiques, aux formes
pures, aux grands sentiments~ et elle prq-
duit des œuvres eh qui revit quelque chose
del'autrefois païen. Belle d'une beauté
puissante et saine, sans coquetterie ap-
prise, sans maniérisme aucun, elle est
bien la femme de son âme et de ses `
croyance$,
croyances. roman de cet écrivain
Mais un nouveau roman de cet écrivain
est sur le pointde paraître, JP~ïeMMe. C'est
alors qu'il conviendra de parler longue-
ment du livre et de l'auteur.
Voici une autre femme de lettres qui ne
ressemble guère à Mme Juliette Lamber..
Celle-là, c'est une Parisienne moderne,
et une raffinée, et une coquette, en litté-
rature, naturellement. Elle signait jadis
des chroniques .charmantes du nom de
Thilda, aujournal~ ~raHc~,et d'autres,
non moins charmantes, d~ nom de Jeanne,
au nue Jeànne-Thilda, et publie un livre ex-
cellent, ayant pour titre :.PoMr~w~ey.
C'est un recueil de unes nouvelles,
joyeuses, bien nées, un peu poivrées par-
fois, mais jamais trop. Cela est alerte,
.bien français, bien spirituel. et bien. ga-
lant. On sent Paris dans ce livre, on y sent
le boulevard et le salon. Le style élégant
garde une sorte de grâce féminine; il sent
bon comme un bouquet de corsage; et
vraiment quelque chose de subtilement
amoureux semble courir dans les pages.
~0!
L'auteur Jeanne-Thilda est une grande
femme à la chevelure ardente, à l'œil
hardi, à la taille élégante. Elle aime le
monde, on le sait; elle aime les homma-
ges, on le devine; elle aime toutes les
élégances et tous les raffinements. de la
vie, on le sent.
Je prédis un grand succès à votre livre.
J'ouvris un jour, par hasard, un roman
intitulé l'.Mïo<. C'était une œuvre sin-
gulière, naïve et puissante.
L'auteur, doué remarquablement, mais
inhabile, révélait un vrai tempérament
d'écrivain, instinctif, sans raisonnement
ni science.
On sentait qu'il devait écrire d'abon-
dance, laissant couler les phrases et les
.choses, simplement, sans apprêt, sans
artifice. Et cette simple manière donnait
parfois des effets singulièrement beaux.
Cet homme voyait juste par nature; il
avait l'œil d'un observateur, et cependant
il gâtait souvent des pages excellentes et
justes par l'inexpérience de son imagina-
tion, par des inventions inutiles, par une
abondance regrettable.
Son pseudonyme me surprit. Paria-Ko-
rigan Pourquoi cet étrange accouplement
de mots baroques ? Une femme seule pou-
vait avoir combiné ce nom plus biznrre
qu'heureux.
L'o~ est d'une femme, en effet.
Et cette femme possède des qualités.
bien rares dans son sexe. Elle est douée,
elle est née avec un cerveau de romancier
remarquable. Elle fera, certes, des livres,
de vrais livres qui contiendront de la vraie
vie, et de vrais paysages, et des sensa-
tions vraies.
Si j'avais un conseil timide à lui don-
ner, ce serait de se méfier de son imagina-
tion et de son enthousiasme; car ses qua-
lités maîtresses sont justement lés quali-
tés contraires l'observation, la vision
juste, l'intuition nette des choses. Elle a
un tempérament d'homme auquel se mêle
une exaltation de femme.
De toutes les femmes de lettres de
France, Mme Henry Grréville est celle dont
les livres atteignent le plus d'éditions.
Celle-là est surtout un conteur, un con-
teur gracieux et attendri. On la lit avec
un plaisir doux et continu et, quand on
connaît un de ses livres, on prendra tou-
jours volontiers les autres.
Mmes Georges de Peyrebrune, Gyp,
Mary Summer, de Grandfort, ont écrit
aussi des œuvres pleines de qualités char-
mantes. Mme de Montifaut, cette victime
de l'intolérance des mâles, chassée de par-
tout, emprisonnée, honnie pour des livres
qui n'auraient pas fait sourciller signés
d'un homme, a donné, certes, des preuves
de talent.
Mais avez-vous lu ce récit exquis, de-
puis longtemps célèbre d'ailleurs, qui
s'appelle le Péché de M
Garo ? Qui que vous soyez, madame, pour-
quoi ne faites-vous plus rien?
CUV DE MAUPASSANT
PET)TE BOURSE DU SOIR
30/0. 7937,35,22.
50/0. 111 75, 70, 77, 53.
Italien. 9170,65,70.
Turc. 1192, 80.
Banque ottomane. 754 37, 751 87.
Lots turcs. 5650,5637.
Egypte. 384 37, 383 75.
Extérieure. 64 7/32, 3 1/6, 7/32.
Rio. 59125,590.
Suez. 3,575,2,580.
Tunis. 47875.
No s Echo s
AUJOURD'HU) U 1
A 6 heure*, dîner au Grand-Hôte), «tmiMion
jusqu'à 6 heures et demie.
L orchestre de M. Desgranges se fera entendre
pendant la. durée du dtner.
tbtND
Potage pot-au-feu
Hors-d'oeuvre
Turbot sauce erevettos
JSommos de-terre à t'anglaisa
Côte de bœuf à la Dauphins
Pieds cendrillon à la Périgueux
Poulardes de la Bresse au cresson
Salade
Asperges nouvelles en branches
Pudding à la carême sauce abricots
Glace ·
Bombe à l'ananas
Dessert
Le *&Ion de< dames est ouvert aux voye.gaur
raurant. Le jour et te soir, aéances et tetOM
de billard, par M. Gibelin. Café Divan.
Le programme du diner-oonoert. (Voir & I&
4' page.)
Musée Grévin, 10, boulevard Montmartre.
De onze hecret du matin à onze heurM du *oir.
Français, 8 h. Le Jeu de ~'aotOMr ~< ~t< /t«-.
.~c: Le Gett~e de Af..Pot'rt'e~.
Opéra-Comique, 8 h. 1/4. j~cAw~.
~~MBËM~-
'l..A PODTtOU~
La loi contre les récidivistes, annoncée;
par M. Gambetta dans la fameuse réunion!
de Belleville < J'irai vous chercher jus-
que dans vos repaires! est enfin in-
scrite à l'ordre du jour de la Chambre.
Elle a été présentée comme une révoca-
tion de l'édit de Nantes rendu en faveur
des individus qui ont pris part à la Com-
mune.
La pensée qui l'a inspirée commande
donc une attention particulière.
.Si un criminaliste, charge de régle-
"mentei' le droit de punir, avait rédigé
~cette loi, on pourrait lui dire < Vous
vous êtes inspiré d'un esprit peu humain,
en faisant trop élastique votre catégorie
des récidivistes, en les retranchant défi-
nitivement du corps social, sans chercher
à les moraliser, sans admettre leur re-
pentir.
Mais ses origines sont de l'ordre politi-
que l'aveu-vient, d'en être rappelé. Et
la portée en doit.avoir le même caractère,
dans les calculs de ses auteurs. Il y a là
une objection préjudicielle qui ne permet
pas de pousser plus loin.
On ne saurait, en effet, mettre aux
mains des partis un instrument, dont
ils ne manqueraient point, tôt ou tard,
de se servir pour dresser des tables d,e
proscription. –,L. T.
LE MONDE ET LA V
M. Waddington, ambassadeur extraor-
dinaire de France à Moscou pour le cou-
ronnement de l'empereur de Russie, a été
reçu hier, dans l'après-midi, à l'Elysée.
M. Grévy a eu un long entretien avec
M. Waddington, dont son prochain
voyage a fait tous les frais.
La fedme du prince Kropotkine va
adresser une supplique au ministre de
l'intérieur, lui demandant, pour son mari,
des adoucissements au régime sévère de
Clairvaux, et notamment des facilités de-
vant lui permettre de continuer ses tra-
vaux scientiûques.
Une première démarche a été faite
hier par M. Clemenceau auprès de M.
Margue.
Le sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur a
promis au député de Montmartre de ten-
ter à nouveau une démarche auprès de M.
Waldeck-Rousseau; mais il a ajouté ne
conserver que peu d'espoir pour la suite
désirée.
M. Paul Collet, président de section au
conseil d'Etat, vient de, '.faire distribuer
aux conseillers son rapport sur le recours
comme d'abus formé par le ministre de la
justice et des cultes contre l'archevêque
d'AIbi, les évêques d'Annecy, Langres,
'Vivier et Valence.
Ce rapport conclut à la prise en consi-,
dération du recours du ministre.
On voit là une première influence du
nouveau premier président Cazot.
Une indisposition bénigne va éloigner
du monde, pendant quelques jours, une
des personnalités les plus élégances et les
plus justement en vue de la haute société:
Mme la comtesse Octave de Behagué. On
espère que le mal cédera vite devant les
soins et les sympathies, et que Mme Oc-
tave de Behague pourra aider la comtesse
de Behague, sa belle mère, à présider la
grande fête de charité annoncée pour le
9 mai à l'hôtel de l'avenue Bosquet.
La. mode de demain
Cette mode, nous l'avons vue à Mme la
comtesse de Pourtalès et à Mme la. com-
tesse Aimery de La Rochefoucauld.
Une robe décolletée. Du milieu du cor-
sage part une sorte de ganse, presque in-
visible, qui s'arrondit sur l'épaule, des-
cend vers le dos et va rejoindre le das. du
corsage, où elle se fixe. Cela donne l'im-
pression d'un sautoir, on cherche le car-
quois derrière.
A hauteur du cou, nu et sans bijoux,
naturellement, et un peu plus bas que la ,a
ligne des épaules, une grosse broche est
attachée à la ganse, mais de façon
qu'on ne voie pas le point d'attache. Cette
broche a l'air ainsi d'être fixée à la peau,
ce qui est charmant.
Au lieu de la ganse, très fine, on peut
aussi mettre un ruban, de soie ou de ve-
lours, sur lequel, tout le long, sont piqués
de gros diamants laissant retomber,
comme des aiguillettes, des pendeloques
de perles fines.
Cette mode de porter les bijoux va faire
fureur, croyez-le bien. Et nous ensommea
charmas, car elle est véritablement ex-
quise.
j.t.
Samedi 28 avril, à midi, en l'église
Saint-Philippe-du-Roule, le cardinal ar-
cherêque de Paris donnera la bénédiction
nuptiale à M. Edgar Humann, capi-
taine de vaisseau, et Mlle Habellede Bou-
thillier-Ghavigny, petite-nièce de la mar-
quise Dalon, fille du vicomte et de la vi-
comtesse de Bouthillier-Chavigny.
M. Edgar Humann est le fils du géné-
ral Humann.
~tt
Nombreuse et brillante assistance hier
au mariage de M. Henri Noël, fils du ban-
quier bien connu, avec Mlle Groult, fille
du riche fabricant de pâtes alimentaires.
On annonce, pour les premiers jours de
mai, un grand festival dans l'immense
salle dea fêtes du Trocadéro.
Ce festival est donné au bénéfice de -la
.paisse des retraites de la Société de se-
-cours mutuels des anciens militaires.
On sait, en effet, que la loi, qui accorde
des pensions aux militaires estropiés ou
devenus infirmes par suite du service, ne
fait rien pour compenser le sacrifice des
plus belles années, l'oubli du travail pro-
fessionnel~ l'affaiblissement des forces
physiques et même le sang versé. Cette
tâche est laissée au sentiment patriotique.
La bienfaisance peut-elle trouver meil-
leure occasion de s'exercer ?
L'impresario de ce festival ne l'a pas
pensé. Aussi fait-il à la fois acte de bien-
faisance et de divulgation artistique.
M. le duc delà Camposelice est cet im-
presario. Il payera-de ses deniers tous
les frais et versera la recette brute à la
caisse des retraites des anciens militaires.
Le programme, qui n'est pas encore
complètement arrêté, contient comme at-
traction principale la première représen-
tation de l'opéra ZMC~er, d'un célè-
bre compositeur belge, M. Pierre Benoît,
correspondant, croyons-nous, de l'Insti-
tut de France.
Plus de trois cents exécutants sont ou
seront engagés pour cette représentation,
qui fera certainement événement parmi
les fêtes de la saison.
Nous avons le regret d'apprendre la
mort de ~me la comtesse Hugues de Mon-
teynard, née de Pisançon, décédée à Gre-
noble., hier soir lundi, à la suite de cou-
ches.
I~arie de Pisançon était la iUle unique
du marquis de Pisançon; le comte Hu-
gues, son mari, est le fils aine du vicomte
de Monteynard, marié à une Chaponnay.
:i,
M. lé comte Théoàore Zichy, le sympa-
thique secrétaire de l'ambassade autri-
chienne, vient de perdre son frère, le
comte François z~chy, camérier secret et
prélat de la maison de Sa Sainteté le Pape.
Le comte François Zichy, qui semblait
appelé à devenir une des illustration du
clergé hongrois, est mort à Rome, après
une courte maladie, à l'âge de .'trente et
un ans.
'i:
Sont attendus aujourd'hui à Paris':
Le duc de Nemours, venant d'Hyères.
Le prince Léopold, duc de Saxe, îils de
la reine d'Angleterre, et la princesse Léo-
pold, venant de Londres.
Le prince et la.' princesse, qui descen-
dront à l'hôtel Bristol, ne passeront que
quelques jours à Paris et se rendront en-
suite à Fontainebleau.
Petit courrier de Rome, du SI avril
Ce mâtin, samedi, à huit heures et de-
mie, en. l'église Saint-Louis-des-Fran-
çais,.Mlle Julie Decrais, fille de l'ambas-
sadeur de France près le Quirinal, a fait
sa première communion.
Des fauteuils d'honneur avaient été dis-
posés pour M. et Mme Decrais, parents
de la jeune communiante, pour leur fils
et pour le comte Lefebvre de Béhaine,
ambassadeur de France près le Vatican,
et Mme de Béhaine.
Le personnel des deux ambassades
françaises s'était joint à ses chefs, qui
jouissent de l'estime et de la sympathie
de la société romaine.
On dit que Léon XIII a envoyé sa bé-
Tiédiction à Mlle Julie Decrais.
Cette pieuse cérémonie a produit une
certaine émotion car, saut erreur, M.
Decrais esi, protestant.
Treizeàtable! 1
Encore une superstition qui s'en va
Un statisticien américain s'est mis en
tête de la combattre et il vient de dresser
un tableau d'après lequel, étant donné
Fâge moyen des personnes assises autour
d'une table, si elles s'y trouvent treize, il
n'y a de probabilités de décès pour un
des convives que s'ils sont octogénaires, ou
àpeuprès.
Voici ce curieux~tableau:
Nombre nécessaire depet'sonno
Stable pourqu'it
Agemoye« yaitprobabititoquet'une
des!nvne<- d'eUesmeuredansi'anneo.
10 a.ns. 134 personn es
15 131
20 129
25 134
30 119
35– 113
40– 103
45 90
.50 73
55 54
60 35
? 25
70 17
73 ans et 6 mois. 13
La. comtesse Géza. Andrassy, belle-fille
de l'ancien chancelier de l'empire austro-
hongrois, vient de tomber malade à Paris.
La comtesse est atteinte de la diphthé-
rie.
La conversion de la rente 5 0/0 a amené
une recrudescence de demandes de billets
.à la direction de la Loterie nationale des
Arts décoratifs.
Les spéculateurs et. rentiers qui n'ont
pas été favorisés par la conversion se re-
portent sur cette loterie, qui comprend
,pour deux millions de lots, dont un de
500,000 francs.
On nous annonce le départ de M. Van
Tienhoven, bourgmestre d'Amsterdam,
descendu au Grand-Hôtel, en même temps
que l'arrivée, au même hôtel, du général
Nériman-Kban, ambassadeur de Perse,, à
Vienne.
NOUVELLES A LA MAIN
Lu au cimetière de Saint-Denis, sur la
tombe d'un libre-penseur
Ce tMOMMMMM~ a été élevé 0; tKa! M:~)KOt!*C
et à celle de mes enfants
Ce qu'il y a de plus curieux c'est que ce
libre-penseur n'est pas encore mort.
Get excellent boursicotier de X. a des
mœurs d'un léger ) 1
De ses innombrables liaisons extra-lé-
gales, il est résulté trois mioches qu'il
élève près de lui.
Un indiscret demandait l'autre jour au
plus jeune, en désignant une dame qui se
trouvait là
Est-ce ta maman, mon petit?
Non, monsieur, répondit-il, c'est celle
de mon grand frère. Nous avons chacun
la nôtre! ~N nomibe
UN DOMtNe
)))! ïf)))MH'!Cm MSSCSfm
A AfotmeM~ rt~w~, MttMM~e ~<~ /tMa)tM
J'étais mort. Même j'étais enterré. On
peut dire, sans être taxé d'exagération.
quececoupdu lapin~ dont je me serais
bien passé, c'est vous gui me l'avez porté.
Ennn, je commençais à, m'habituer àl'é-
.ternité, et j'avais pris toutes mes précau-
tions pour me la couler douce, dans mon
cercueil.
Les vers ne sont point d'aussi méchan-
tes personnes qu'on.veut bien le dire; et,
pourvu qu'on leur laisse certaines liber-
tés, on peut encore s'arranger avec eux.
Donc j'étais à peu près tranquille.
Mais le diable, qui se mêle des choses de
la vie, se mêle des choses de la mort. Et
le voilà qui, ce matin, en ricanant, se met
à me passer l'0/c~.
–Lis ça, Tournepique, me dit-il.
Je lus. Une sueur froide me courut sur
le corps. Je n'en croyais pas mes yeux.
Eh bien me dit le diable, qu'en
dis-tu? q
Je dis, je dis que Tirard est une
canaille Et, sije pouvais, je lui enverrais
une bonne paire de témoins. Mais c'est
impossible, je suis mort) 1
Ecoute-moi, fit le diable. Tournepi-
que, l'instant est solennel. As-tu une
âme? q
-Je ne sais pas.
-Donne-la-moi tout de même, tends-
la-moi. Et je te ressuscite, et tu iras te
battre avec Tirard. Cela te va-t-il ?
Tire-t-il bien, ce Tirard ? Je ne le
"connais que comme ministre, homme d'é-
pée, je l'ignore.
Bast un horloger. tu plaisantes.
Eh bien, c'est convenu, j'accepte.
Une minute après, j'étais ressuscité.
Et me voilà, et je vis, monsieur le mi-
nistre, et je ne suis pas un spectre, et je
viens vous dire':
Monsieur le ministre, en pleine tribune,
vous m'avez démenti; en pleine tribune,
vous avez dit: Je n'ai pas autorisé Tour-
nepique à faire les déclarations qu'il a
faites dans les journaux; je renie Tourne-
pique. Cela vous plaît à dire mainte-
nant. Pourquoi ne m'avez-vous pas dé-
menti pendant que je vivais? Vous avez
attendu ma mort pour commettre cette
lâcheté. Vous vous êtes dit < Les morts
ont bon dos, et Tournepique ne ressusci-
tera pas. Eh bien, vous vous êtea
trompé. Je ressuscite, comme Lazare,
un Tournepique de ce temps-là, je re-
jette le couvercle de mon tombeau et je
vous dis Vous m'avez adressé la plus
grave insulte qu'un ministre vivant puisse
adresser à un conndent mort. Je vous dé-
clare ceci, moi Tournepique, moi Lazare,
moi Rocambole, que, sans préjudice des
lettres dont je vais inonder îes journaux,
vous recevrez ce soir la visite de deux de
mes amis chargés de vous demander une
réparation par les armes. Votre lieu, votre
heure, vos armes
J'ail'honneur de vous saluer.
TOURNEPIQUE.
Bloc-Notes Parisien
Le prince fio
Le prince Pio de Savoie, marquis de Cas-
tel-Rodrigo, est mort hier matin à Milan,
des suites d'une maladie de cœur dont il
souffrait cruellement depuis plus de deux
ans.
Le prince Pio n'avait que cinquante-huit
ans, et était le frère du duc Fernan-Nunez,
le très aimé ambassadeur d'Espagne à Pa-
ris. C'était un homme charmant, très élé-
gant et très doux, à la figure un peu pâle,
spirituelle et distinguée, grand seigneur
par l'allure et par les sentiments. Il avait
été l'ami intime du roi Victor-Emmanuel,
comme son père avait été dans l'intimité
du roi Charles-Albert. Ami de rois, pres-
que rois eux-mêmes, les Castel-Rodrigo
le premier du nom son fils et son petit-
fils, avaient été gouverneurs des Pays-Bas.
Il habitait Milan, la ville chantée par 1
Stendhal, ou du moins il avait son palais i
à Milan; mais il passait, comme tous les
seigneurs milanais, son temps à la campa-
gne, cette campagne délicieuse et féerique
qui se baigne dans les eaux bleues du lac
Majeur.
Le marquisat de Castel-Rodrigo date, au
dire de Saint-Simon, de la fin du seizième
siècle. Il fut octroyé au premier vice-roi
d'Espagne en Portugal.J
Quand le Portugal fut sépare de FBspa.
gne, le marquis de Castel-Rodrigo, d'ori-
gine portugaise, d'ailleurs, prit parti pour
le roi catholique, et conserva toute une
province la province de Castel-Rodrigo.
Ce faii créa à cette famille une situation
tout à fait exceptionnelle en Espagne, étant
déjà une des plus illustres grandessesd~ ce
p~ys-
En ce temps, le marquis de Castel-Ro-
drigo portait ausssi le titre de marquis
d'Almonacid, un titre très illustre, que le
duc Fernan-Nunez a hérité; car il fut ac-
crédite comme ambassadeur auprès de la
Répubique française sous les titres sui-
vants marquis d'Almonacid, duc Fernan-
Nunez.
Le prince Pio possédait une fortune con-
sidérable, fortune territoriale surtout, qui
se divisait en énormes propriétés en Italie
et en Espagne. A Madrie), là montagne au
haut de laquelle est bâtie la caserne qu'on
aperçoit près de la gare, en arrivant, porte
le nom de montagne Pio. Ce quartier ap-
partenait au prince qui vient de mourir.
Le prince était chambellan du roi Al-
phonse, chambellan honoraire, car il ve-
nait rarement en Espagne. C'est un titre
honorifique qu'ont beaucoup de grands
d'Espagne, et qui n'engage à aucune fonc-
tion.
Le prince s'était fixé en Italie, parce
qu'il avait épousé la marquise Trivulcio,
une des plus grandes et desplus nobles
dames de l'Italie, et qui avait 'mis pour
condition à son mariage qu'elle ne quitte-
rait jamais ce pays qu'elle adorait. De son
côté, le prince aimait beaucoup l'Italie.
Tout était donc au mieux. D'ailleurs il n'est
point rare que les Espagnols, même les Es-
pagnols des plus grandes familles, s'expa-
trient et se fixent dans des pays où leurs
ancêtres eurent des attaches politiques et
des propriétés. Ainsi Fernand Certes, due
de Monteleone, réside à Naples; le prince
Hugo de Moncada, le descendant du fa-
meux général de Charles-Quint, ne quitte
pas Palerme. Ce qui ne les empêche point
de rester Espagnoîs et de conserver leur
nationalité.
Le prince Pio était adoré à Milan, où il
ne faisait que le bien. Sa maladie, qui le
faisait beaucoup souffrir, l'avait éloigné.. du
monde et il aimait à se retirer dans ses
terres, passant d'une propriété dans une
autre, et semant partout les bienfaits. Sa
mort va être un véritable deuil pour l'aris-
tocratie de Milan, et aussi pour'les'pau-
vres. Il avait été un des plus beaux cava-
liers de son temps et son commerce, était
des plus recherchés.
Cette mort va mettre en deuil l'ambas-
sade d'Espagne, où, il y a quelques jours,
la duchesse avait donné à la société pari-
sienne la plus magnifique fête qui se
puisse voir, et qui comptait en donner de
nouvelles..
Le duc, retenu à son poste, ne pourra as-
sister aux obsèques de son frère. Il était
allé, il y a quelques mois, l'embrasser, à
la nouvelle d'une crise aiguë, qui déjà
~vait failli l'emporter.
S. M. Alphonse XII, en apprenant cette
mort douloureuse, s'est empressé d'adres-
ser à son ambassadeur une dépêche de
condoléance, et la société parisienne s'ept
déjà inscrite à l'hôtel du duc.
MUT-PAH)B
Journée Parlementaire
L<& Conversion & t& Ch&mbra
Décidément, M. Alfred Naquet est un
homme universel. On le connaissait déjà
comme chimiste et comme divorceur; le
voilà 6nancier t Le long rapport qu'il a lu
àFouverture de la séance a au moins le
mérite de la clarté. L'enthousiasme n'y
règne pas mais où règne-t-il.? La Cham-
bre n'est pas plus gaie que la commission,
et la commission n'est pas plus gaie que
le rapporteur. On sent que quelque chose
craque, et tous les visages portent l'em-
preinte d'une persistante mélancolie. M.
Naquet n'a point dissimulé les objections
que soulève le projet Tirard il a discuté
avec une certaine bienveillance les amen-
dements que divers membres y ont oppo-
sés, et notamment l'unification en 3 pour
100. En somme, il s'est borné à dévelop-
per cette raison majeure qu'on appelle la
carte forcée: le ministère demande lacon-
version, votons-la, puisqu'il la demande,
votons-la telle qu'il la demande; c'est son
affaire et non la nôtre 1
Cette conclusion n'était point de nature
à relever les fronts abattus. La Chambre
n'a témoigné, durant toute la lecture de
M. Naquet, qu'une envie d'en unir. Les
médecines s'avalent vite 1
Malheureusement la majorité avait
compté sans M. Paul de Cassagnac, qui
l'a forcée de boire jusqu'à la lie ce calice
d'amertume. D'un bout à l'autre d'un dis-
cours qu'elle a dû trouver long, mais dont
les rentiers et les contribuables apprécie-
ront certainement la vérité et l'à-propos,
le député du Gers lui a rappelé ses me-
faits et a établi sa complicité dans la dé-
tresse actuelle de la République. N'est ee
pas elle qui a encouragé, pendant six ans,
Tillusion-des rentiers? N'est-ce pas elle
qui a soutenu de ses applaudissements
tous les ministres des finances qui ont
successivement renvoyé la conversion aux
calendes grecques, et M. Léon Say lui-
même, avec son fameux programme
JV! ~MMM!OK, ni CO?M?er~Ot!
M. Paul da Cassagnac. J'aSrme qus
le gouvernement républicain, représenté soit.
par ses hommes les plus importants, soit par
ses ministres, par ses journaux, a toujours
éloigné de l'opinion publique la pensée de la.
conversion. (Très bien très bien & droite.)
Chaque fois qu'il l'a pu, le gouvernement
républicain a attiré l'épargne sur le 5 0/0-;
elle y est venue de tous côtés et, quand elle
y a été accumulée, le piège s'est refermé et
l'épargne s'est trouvée prise. (Très bien très
bien à à droite. Bruit.)
En 1883, M. Léon Say disait Pour. fau'a
un emprunt, vous ne cherchez même pas &
préparer le terrain; vous n'examinez! rien;
vous décrétez, voilà tout! Je connais'cette
doctrine, c'est la doctrine autoritaire; en ma.-
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