Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-11-13
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 novembre 1882 13 novembre 1882
Description : 1882/11/13 (Numéro 120). 1882/11/13 (Numéro 120).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5244241
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/02/2008
J~ARIS fi. S Centimes. DÉPART~EENTSET CrARES 2!<~ CENTIME~
Lundi 13 Novembre f8M
Seizième Année Troisième S~no Numéro 120
3EK. 3DB: ~~3~388
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Du GAULOIS et PARIS-JOURNAL
ADMINISTRATION
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ABONNEMENTS. PETtTE'SANNONCEa
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t, boalevard des Italiens, A:
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Dn GAULOIS et PARIS-JOURNAL
RÉDACTION
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-'ABONNEMENTS
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Onmois. Sfr. Unmois. 6fr.
Trois moia. 1350 Trois mois. 16 fr.
Six mois. 27 fr. Six mois. 82.fr.
Un an. 54 fr. Un an. Mfir.
Etrana'er
Trois mois f Union postale). &8 tr.
UN.'
ESSÂt D'APMSEMEMT
M.Andrieux a déjeuné hier à l'Elysée,
et l'on ajoute qu'il y a passé une bonne
partie de l'aprësmidi.
Le Ia.nga.ge que M. Andrieux a tenu
samedi à la tribune de la Chambre des
députés n'est pas, en f-Ret, de nature à
deptaire au président de la République
et encore moins à son entourage. Nous
sommes nême intimement convaincu
que le discours de l'ancien préfet de po-
lice a pu être une surprise pour tout le
monde, à la Chambre et au dehors, ex-
cepté pour les hôtes du palais de la pré-
sidence.
Nous sommes persuadé que l'ex-en-
vbyé de la République à Madrid était,
en cette circonstance, l'ambassadeur ex-
traordinaire da M. Grévy auprès du
parlement et du pays, et qu'il a rempli
une mission de corjûance en ayant l'air
d'obéir à une inspiration personnelle.
Si vous avez présents à la mémoire
les termes du petit discours par lequel
le président dé la République saluait
naguère le nouveau nonce du Pape à
Paris; si vous vous rappelez que, la cé-
rémonie officielle de la présentation des
lettres de créance une fois terminée,
Mgr di Rende fut courtoisement retenu
et très gracieusement invité à présen-
ter ses hommages à Mme Grévy et à
Mme WUson, vous serez sur la voie qui
conduit à l'interprétation exacte de l'in-
cident d'avant-hier.
Le président de la République se fait
vieux. A i âge qu'il a atteint, après les
épreuves que sa santé a, dit-on, subies
dans ces derniers temps, l'homme se re-
plie sur lui-même~ et il ~e préoccupe du
grand saut qu'un peu plus tôt, un peu
plus tard, il lui faudra faire dans 1 éter-
nité.
Je ne prétends pas que M. Grévy, ab-
jurant d'anciennes erreurs, soit absorbé
avant tout, comme disaient nos
aïeux par ~Mwe de so~ s~M< mais
nous pensons que la religion tient dé-
sormais dans sa pensée une place plus
considérable qu'autrefois.
La maturité des ans, l'expérience du
pouvoir, une connaissance plus exacte
des hommes et des choses doivent le
rapprocher des vérités éternelles, trop
longtemps méconnues. Il a pu voir
aussi, apprécier, comparer. dans la haute
Situation qu'il occupe, les éléments puis-
sants d'ordre et de bon gouvernement
que la religion apporte à ceux qui re-
connaissent la légitimité et la nécessité
de son pouvoir parmi les hommes, en
même temps qu'tl avait l's yeux crevés
par les périls du matérialisme révolu-
tionnaire, qui logiquement aboutit aux
bombes et au pétrole.
Comment, à moins d'admettre que la
cécité règne à l'Elysée, croire que M.
Grévy ne s'aperçoit point, comme tout
i& monde, du terrain que la République
a perdu chez les honnêtes geus depuis
qu'elle s'est mise à proscrire Dieu, à in-
cfuiéter les consciences, à persécuter la
foi? '1
L'homme de l'Elysée a donc dû cher-
cher un moyen de ramener dans des
voie& plus sages le régime dont il est le
premier magistrat. Son iuté. et terrestre
et, qui sait? l'intérêt de son âme, au sort
de laquelle il n'est peut être pas in-
di&érent, sont ici d'accord pour lui con-
~Hf-'r trava.i))er à la restauration
de 1~ République inaugurée par- M.
Tniëfs.
D atlieurs. les hommes qu'on aime le
moins a: l'Elysée cesontceux qui ont pris
pour devise de leur politique le fameux
cri de guerre < Le cléricalisme, voilà
l'ennemi b
A mesure que les jours se suivent,
que la vie du Président s'abrège et que
le temps de sa présidence s'écoule, il
doit penser davantage à ce qui viendra
après lui.
Après lui, pourquoi ne serait-ce pas
le tour de M. Wilson, son gendre ? 9
Tout homme au pouvoir songe fatale-
ment à maintenir le pouvoir dans sa
famille par une hérédité réelle ou dé-
guisée.
M. Wilson est une manière de Dau-
phin.
Le gendre de M. Grévy est assuré-
ment un ambitieux de première gran-
deur. Il rêve la présidence de la Répu-
blique, pourquoi pas lui aussi bien
qu'un autre ? et on la rêve auprès de
lui. pour lui.
Il est à l'Elysée, il s'y trouve bien,
pourquoi n'y resterait-il pas? Pourquoi
ne succéderait-il pas à son beau père?
Le rôle à prendre était toutin~'que:
rassurer, paciSer, regagner à la Repu-
blique ceux qu'elle s'est aliénés depuis
que l'on pratique la politique de vio-
lence dite politique des décrets.
M. Andrieux, avec sa hardiesse etson
indépendance d'allure, a paru l'homme
d'avant-garde le plus propre à engager
le feu. Il a rempli cette mission, comme
on vient de le voir.
Si l'on vous disait qu'il y a sur le pa-
pier un cabinet tout prêt à essayer de
cette politique d'apaisement, à tenter de
nouveau une expérience (te république
modérée, on vous surprendrait, sans
doute., et pourtant c'est l'exacte vérité.
Bien entendu, M. Andrieux entrerait
la tête haute dans ce ministère dont il
est l'avant-coureur.
A lui le portefeuille de l'intérieur et
peut-être des cultes; avec lui, M. de
Freycinet aux aNaires étrangères; le
général Billot garderait la guerre, où
l'on tend à l'immobiliser, comme M.Co-
chery aux postes, comme l'amiral Jau-
réguiberry à la marine; M. Léon Say
reprendrait les finances, où la haute
banque et le sens commun déplorent M.
.Tirard M. Ribot est indiqué pour la
justice; M. Mézières irait à l'instruction
publique, un département où il y a à
éteindre l'incendie allumé par MM. Jules
Ferry et Paul Bert; on parle aussi de
MM. Goblet et Varroy, comme aptes à
entrer dans un cabinet de pacification.
Sera-t-il donné suite à ce projet qui se
trame actuellement dans l'intimité de
l'Elysée, et auquel les inflaences fémini-
nes ne sont assurément pas étrangères? '1
Nous le croyons.
Le vent soufne aujourd'hui de ce côté-
là. Mais les vents sont changeants.
Le discours de M. Andrieux est le
prulogue d'une action qui se dessi-
nerait après les fêtes du 1"' janvier.
Resterait à examiner quelle devra
être l'attitude des conservateurs si, dans
une certaine mesure, le gouvernement
de la République cessait le feu contre
eux.
Nous ne croyons pas à la République
conservatrice, nous n'y avons pas cru
avec MM. Thiers, Dufaure, Jufes Simon,
ce n'est pas pour y croire avec leur très
petite monnaie. Les conservateurs de-
vront donc se tenir sur leurs gardes si
un peu de sagesse paraissait faire sa
rentrée dans les conseils et les concilia-
bules de famiUe ou autres de l'E)ysée.
Que le Seau républicain vienne à modé-
rer ses coups, le patriotisme nous or-
donnerait de nous en réjouir, mais nous
B'en resterions pas moins invincible-
ment attaché à nos convictions mo-
narchiques. Là seulement est le salut.
Tout autre combinaison ne peut être
qu'un palliatif et probablement un
leurre.
K. DE PÈKE
Nos Echos
AUJOUROHUt
A 6 heures. dinar au Grand-Hôtel, admisaion
jusqu'à 6 heures et demie.
Pendant la. durée du dtner, l'orchestra de
M. D engranges jouera. dans la nouvelle "allé de
musique.
MENU
Potage à la Pesa-ro
Hors-d'osuvre
Filets de soles à. la Cavour
Pommes de terre à la hollandaise
Pièce de bœuf à 1" Rosami
TImbal-'s milanMse
` Dindonneau au creaaon
Salade
Epina,rds au velouté de volailles,
Gâteau, vénitien
Glace italienne
Desserts
Le aalon des dames est ouvert aux voyagecre.
PiaM. tah)es de jeux.- D!ner à la carte M ra"-
taurant.- Le jour et le soir. séances et leçons de
billard, par M. Gibelin. Café Divan.
Le programma du dîner-concert. (Voir A la
4' page.)
Muaee Urevm, 10. boulevard Montmartre.
De onze heures du matin à onze heure* du eoir.
Opéra, 7 h. 3/4. FrfMcoMe de .!MttHM.
Français, 8 h. PAt~6f/-te l'Aoet<'péra-Comiqne, 7 h. 3/4. Le CA&tet pre-
mières reprfsentattons de la JVm< de t(tJea/t et do BaMe~ PAt~dor
LA POLYNOME
Hier dimanche a eu lieu dans !a pre-
mière circonscription deVervins (Aisne)
une élection législative pour le rempla-
cement de M. Soye, décédé..
Résultat
Inscrits 16,671. Votants 11,539
MM.Dupuis, maire répubtica.m. 5,143
S~odrique, opportuniste. 4,285
Dasnmzures, r~dica.1. 1~655
Bu!tetinsbta.nos,divorset n~ls. 476
Ba.llotta.ge.
t.E tMONDE ET LA V!)LE
Voyez-vous les souverains étrangers
se réveillant le matin et se disant
–Qu'est-ce que je vais bien envoyer
& M. Grévy qut puisse lui faite plaisir ? `?
C'est pourtant ce qui vient d'arriver à
l'empereur du Maroc.
Et, sous l'empire de cette préoccupa-
tion, il vient d'envoyer deux superbes
chevaux arabes au président de la Ré-
publique.
Pauvres bêtes! il va falloir se serrer
le ventre 1 -1
Paris n'est pas seulement une ville de
plaisir: c'est encore une ville de piété.
On s'y amuse, mais on y prie.
La villégiature et les châteaux, en se
dépeuplant, n'ont pas seulement rempli
nos théâtres, mais aussi nos églises. Et, t
si celles-ci, comme ceux-là, envoyaient
leurs recettes aux journaux, on serait t
surpris de l'énormité du chiffre.
C'est surtout à la messe d'une heure
de la Madeleine, qu'on peut constater
ces magninques élans de foi.
Et nous ne serions pas étonné que ce
fût là que M. Andrieux a trouvé son
chemin de Da.mas t
A ceux qui aiment les émotions
douces, nous recommandons le spectacle
qu'on peut voir, tous les dimanches, à
cette messe d'une heure le comte et la
comtesse de Lesseps, entourés de leurs
huit enfants, assistant, perdus dans la
foule, au service divin.
Cela repose des Reclus.
Tous les dimanches, les devoirs reli-
gieux remplis, M. de Lessepset ses trois
jeunes nls montent à cheval et vont cou-
rir la campagne.
Hier, à quatre heures, ils arrivaient
à Saint-Cloud et mettaient pied à terre,
pour goûter, devant un pâtissier de la
Grand'Rue.
Avec la popularité dont jouit M. de
Lesseps, il lui est difficile de garder l'in-
cognito. Reconnus, les quatre excur-
sionnistes furent entourés en un clin
d'œ~ et c'est à qui, des braves gens
empressés autour d'eux, tiendrait la
bride de leurs chevaux. Au moment de
remonter en selle, M. de Lesseps crut
devoir remercier ces valets de pied vo-
lontaires, et, leur présentant ses trois
nls:
Mes aoits, leur dit-il, voici mes en-
faais ce seront un jour de bons soldats.
~uant à mes ailes, eh bien) &u besoin,
si le destin le veut, ce seront des canti-
Dièrest
On a battu des mains, et le départ de
la cavalcade a été saltié par ces cris
Vive M. de Lesseps t Vive le grand
Français) 1
MHord, le chien favori d'Alexan-
dre II, vient de mourir à Pau, dans
l'appartement qu'occupait, à l'hôtel
Beauséjoar, S. A. I. la princesse Dol-
gorouky.
Il est mort d'un mal incurable.
Le chagrin?
Non. La vieillesse.
Décidément, il n'y a plus de chiens 1
Un drame épouvantable, qui met en
deuil plusieurs des grandes familles
d'Athènes vient de consterner cette ville
et aura un douloureux écho paris, où
naguère le comte Kalinski accompa-
guait, en qualité de secrétaire, S. M. le
roi de Grèce.
Or, c'est le comte Kalinski et les siens
qui sont frappés en ce moment.
Sa nlle, la comtesse Roidi, belle entre
les plus b~llfs, est mère de deux en-
fants un ûls, André, âgé de douze
ans, et une fille, la petite Argentine, qui
a dix ans.
Les deux enfants jouaient dans le
jardin. ,1
Le petit garçon, armé d'un pistolet
FIobert qu'on croyait inoffensif, s'amu-
sait à coucher en joue sasosur.
L'arme était mortelle, au contraire;
le coup est parti, et Argentine a été at-
teinte par le projectile dans le cou.
Elle tombe; puis, se reculant ensan-
glantée
Va, dit-elle à son frère éperdu, ne
crains rien, je vais mourir; mais je ne
dirai pas que c'est toi qui m'as tuée,
pour qu'on ne te gronde pas.
La chère petite victime n'est pas morte
sur le coup; son agonie a duré six jours.
Le meurtrier involontaire, les parents
sont littéralement broyés par le déses-
poir. La mère est presque tolte, et toute
la journée elle redit ces paroles
Je n'ai plus d'enfants mes deux
enfants sont morts) I
J~Mce contre PcM/e F'
Le titre de la P<*<:posé par la .P~nce, qui comptait l'util!
ser prochainement pour la création
d'unH feuille à cinq cent)mes.
A8.i d'éviter un procès, le journal de
M. Wtlsonaprisie sous-titre: o~/a~
~M CeM~c ci! de ~'OMM<, mais le conseil
d'administration de la grande F'trouve ce,correctif insafa~ant et intente
décidément une action..
Marianne fait sa prude.
Elle a fait saisir la Vie ~M"M;!eM~,
sous prétexte qu'il y avait un tas de pe-
tites femmes en costume sommaire qui
faisaient de l'oeil aux lecteurs.
Eh bien 1 et le tas de petites femmes
qui, à toute heure du jour et de la. nuit,
& tous les coins de rue, font de l'oail aax
passants les saisit on ? Au contraire.
Est-ce que vraiment, en fait de li-
berté, il n'y aurait ptus en France que
la liberté du trottoir ? q
La Société libre des artistes français
s'est réunie samedi soir en assemblée
générale, salle de la Redoute, rue Jean-
Jacques-Rousseau, pour procéder à l'é-
lection d'un nouveau comité.
Le- vote a donné les résultats sui-
vants
~ecMM. Frappa, Robert Fleury, Lalanne,
Humbert, Benjamin Constant, Renouf,
H. Leroux, Lansyer, Gatine (R. de),
Quost, Lavieille. Dutschold, Paris, Val-
lois, Sausay, Brielman, Lubin, Istra,
Polack, Pille. Coblentz, Heill, Borthon,
Yon, Saint-Pierre, Pointelin, Bracque-
mont, Beauverie, Benner.
.Sec~~ de seM~Boisseau. Cappellaro, Decrou, Delorme,
Deloye. Guilbert, Jetot, Marcelin, Ma-
thunnMoreau,01iva, Taluet.Truphëme,
Vaudet, Vidai.
Supplémentaires: MM. Astruc.Zacha-
rie, Capter, Croisy, Paris, Roubaud,
Thabard.
Il est bon de faire remarquer que la
Société libre des artistes français est
complètement distincte de la Société des
artistes qui organise le Salon annuel du
palais de l'Industrie, et que les membres
du comité de la Société libre considèrent
comme incompatible avec leur mandat
celui de membre du comité des Quatre-
vingt dix.
Les beaux mariages de la semaine
M. Henry Dieudonné-Etienne-Victor-
Auguste de Levezon de Vesins, sous-
lieutenant au 93° régiment de ligne, en
garnison à Laroche sur-Yon (Vendée),
fus du marquis de Levezon de Vesins,
et de Mme Louise-Marie-Thérèse Oudi-
not de Rpggio, et Mlle Antoinette-
Louise-ElodiH Rous de la Mazelière, ûlle
du marquis Rous de la Mazelière, et de
Mme Jeanne-Chariotte-Marie de Rouge.
M. Barthélémy-René Lefebvre de
Nailly, attaché au ministère des nuan-
ces, et Mlle Marie-Blanche-Gabrielle
ArmynotduCbâtelet.
M. Etienne-Marie de Champeaux-La-
boulaye, attaché au ministère de la ma-
rine, et Mlle A(phonsine-Antoinette Mo-
ring, ûlte de M. Pierre Moring, ancien
directeur de l'Assistance publique, dé-
cédé, et de Mme Marie-Alphonsine
Lasne des Essarts.
C'est demain que M. Oustry, le nou-
veau préfet de la Seine, reçoit le per-
sonnel de l'administration centrale, les
maires et les adjoints de Paris, les mem-
bres du conseil de préfecture, du tribu-
nal et de la chambre dé commerce, des
commissions administratives, les insti-
tuteurs du département, les ingénieurs,
le colonel et lés ofnciers de la garde ré-
ptibHcainj3, de ia gendarmerie, des sa-
peurs pompiers, etc.
La réception aura lieu dans les salons
du pavillon de Flore, spécialement amé-
nagés pour la circonstance.
.Nous souhaitons à M. Oustry plus
d'agrément dans ces diverses entrevues
que dans sa première rencontre avec le
conseil municipal.
NOUVELLES A LA MAIN
Voyant, dans le salon d'un parvenu,
un magnifique appareil téléphonique,
en ébëne incrusté
Ou correspond-il? lui demande un
de ses amis.
Nulle part.
Alors, pourquoi l'avez-vous fait
étabtir?
–Çameuble! 1
Vous savez? M. Andheux a dé-
jeuné ce matin chez M. Grévy.
Bah t Après son discours d'hier, le
Président voudrait-il le charger de la
formation d'un nouveau ministère?
Vous voulez dire un nouveau mo-
nastère t
UN DOMtNO
P!GURES DE CIRE
t
` JULES GREVY
La présidence de la République est une
sinécure tempérée par des économies.
Le Président a une maison civile, une
maison militaire et plusieurs maisons sur
le boulevard Malesherbes.
Le Roi disait Mes sujets. Grévy dit:
Mes locataires. ·
DANIEL WILSON
Gendre du précédent.
Appelle familièrement la République
Ma belle mère.
Des plaisants de société ont fait courir
le bruit que tous les Français avaient été
ministres. C'est une exagération évidente.
Nous sommes en mesure d'afnrmer qu'il
n'y en a pas même la moitié.
Les ministres (du latin w~M~r, domes-
tique) sont les bonnes à tout faire du Par-
lement. Néanmoins, ce n'est qu'en des cir-
constances exceptionnelles qu'ils balayent
les Chambres, opération connue sous le
no m de coup d'Etat.
Ils se recrutent dans toutes les classes
de la Société. Ainsi, M. Davaux sort d'une
classe de troisième.
Les ministres, congédiés avec de bons
certificats trouvent facilement de l'ouvrage
dans les maisons de banque et autres so-
ciétés nnanclères. A plus fote raison,
quand les certificats sont mauvais.
Des hommes politiques, qui prennent
pour un instant le nom de sous-secré-
taires d'Etat, sont préposés aux sécrétions
subalternes.
Les ministres ont, en outre, des secré-
taires particuliers les sous-secrétaires
d'Etat en ont aussi. Les secrétaires de ces
messieurs ont eux mêmes des valets de-
chambre le valet de chambre est un se
crétaire qui n'a pas réussi.
DUCLERC (py~M~ti! ~M cdH&'e~)
Chez les peuples civilisés, on choisit en
général, pour la présidence du conseil, le
ministre qui a subi le moins de condamna-
tions M. Duclerc.n'en ayant jusqu'à
présent aucune, jouit à ce titre d'une haute
considération.
A débuté dans une imprimerie en corri-
geant des épreuves; en a traversé bien
d'autres depuis. Après avoir occupé une
situation importante dans les affaires à
Paris, joue un rote minime dans les affaires
étrangères. Cet homme d'Etat n'exerce
qu'une action médiocre dans le concert eu-
ropéen. qu'on ne doit pas confondre avec
celui des Ambassadeurs, quoi qu'il soit
composé de ministres plénipotentiaires.
J9. M. Duclerc n'a rien de commun
avec son homonyme de la lune. Il nous
prie de le faire savoir aux lecteurs du
G~M~OM.
DEVÊs(YMs~ce)
Ayant sauvé un nombre incalculable de
ministères, figure maintenant parmi les
noyés du cabinet.
Ce rôle esUnnniment plus ingrat que le
précédent.
La grande préoccupation de sa. vie a
toujours été la réforme de la magistrature,
qui consiste à mettre les magistrats à la
réforme comme de vulgaires chevaux
d'omnibus.
Député de Bagnères, il a gravé sur la
sienne (?~w&eM
VARAMBON (~OMS-secr~s~)
Le sous-secrétaire d'Etat à la justice se
nomme Varambon; on recouse de se nom-
mer aussi président dans les cours les
mieux rétribuées.
TiRARD (FMM~CM)
Sa jeunesse s'est écoulée dans le com-
merce intime des pendules. Aujourd'hui,
n'est plus horloger à la même enseigne.
Chargé de remonter cet instrument de
précision qu'on appelle le budget, il y ap-
porte une minutie relative l'instrument
ne retarde guère que de cent millions et
quelques mmutes sur l'heure de la Banque.
Où est l'échoppe paternelle? Mais où
sont celles que Gambetta consommait au
café Procope ?
LABUZE (soMS secrétaire ~S~<)
Est atteint d'un nom, sur lequel on s'est
permis une foule de plaisanteries que nous
ne saurions approuver. Il est d'un goût
déplorable de tourner en ridicule les in8t-
mités physiques des gens.
FALLIÈRE (TM~tgMr)
Ministre de l'intôriear le plus conforta-
ble.
Député de Nérac, son élection s'est faite
sur le terrain j'allais dire la terrine
de la séparation de rEgiisc et de l'Etat.
DEVELLE (sOMS-secr~SM~ ~Député de l'Eure où nous écrivons ces
lignes.
DuvAUX(7?M
L'inséparable de M. Jules Ferry ne fait
rien sans sa collaboration, ce qui l'a fait
surnommer Davaux à deux têtes so-
briquet sous lequel il est avantageusement
connu sur tous les champs de foire de la
République française.
LOGEROTTE (~MS-sec~S~ ~'jE'~)
Un nom à loger dehors. 'N'insistons pas.
DE MAHY (~~CM~M~e e~ Commence)
Célèbre par le blé auquel il a donné son
nom. Cela suffit à expliquer la haute situa-
tion qu'il occupe dans l'agriculture de son
pays.
PIERRE LEGRÂ.ND (7'y~~Ma? ~MMtCS)
A été condamne aux travaux publics
pour quelques folies de jeunesse. Mais
nous avons tout lieu de croire qu'il sera
gracié avant peu.
C'est à tor~ qu'on lui attribue la con-
struction des quais de la Neva et de la
perspective Newski œuvres d'un de ses
homonymes.
BILLOT (
Attendons d'autres campagnes que celle
de Frigolet pour faire sa billot~raphie.
L'AMIRAL JAURË&UIBERRY (~rDans son intimité, on se plaît à l'appeler
l'animal Jâuréguiboitard. Cette familiarité
ne dépasse pas le cercle de quelques amis.
Un député de la droite qui se la per-
mettrait à la tribune serait probablement
rappelé à l'ordre.
COCHERY (Postes et T~Inébranlable, quoique sa situation ne
tienne qu'à un fil.
Le chouchou du cabiaet tous ces mes-
sieurs l'appellent leur Çocochéri.
bupUtSETCOTONNET
(A NMtNre)
LA
NAISSANCE BTN INFANT
Un grand événement se prépare pour
l'Espagne. A l'heure où paraîtront ces
lignes, il sera même sans doute accom-
pli. La reine Marie-Christine a ressenti
hier, à quatre heures du matin, les pre-
mières douleurs de l'enfantement.
Les dignitaires du royaume et les dé-
putations des Chambres sont en perma-
nence au palais.
En attendant que le télégraphe nous
ait appris si c'est une sœur où un frère
que la Reine aura donné à la princesse
des Asturies,néelel2 septembre ~880,
nous sommes en mesure d'indiquer le
cérémonial qui sera suivi dans l'un ou
l'autre cas.
Dès que l'événement sera connu, le
marquis de Alcanices, duc de Sexto,
grand-maître du palais (~e/'e <~ rea~s-
~cïo) enverra un exprès à M. Sagasta,
président du conseil, qui se rendra sur
îe champ au palais. Puts il donnera l'or-
dre de tirer les coups de canon usités
quinze coups pour une infante, seize
pour un infant, se succédant à un inter-
valle d'une minute. C'est dans le Campo
del Moro que s'accomplit cette formalité.
Dans le palais, aussitôt que la déli-
vrance sera apprise, cinq personnes seu-
lement entoureront le lit de la Reine: le
Roi, la reine Isabelle, l'archiduchesse
Elisabeth, le médecin autrichien, doc-
teur Rœdel, et l'institutrice future (l'a?/a).
Au dehors, et dans un grand salon, se
tiendront, accourus en toute hâte, sur
l'avis de quatre-vingts gardes du corps,
les grands d'Espagne, le corps diploma-
tique, le bureau du Sénat et de la Cham-
bre des députés, tous les généraux pré-
sents à Madrid, le haut clergé et les au-
torités madrilènes. Tous seront arrivés
en carrosses de gala.
Lorsqu'ils seront réunis, S. M. Don
Alphonse quittera la chambre de la
Reine, entrera dans le salon et présen-
tera sur un plateau d'argent l'infant ou
l'infante aux assistants. Avant que le
nouveau-né soit remis aux mains des
femmes, M. Sagasta, président du con-
seil, lèvera le voile de blonde, et M.
Alonzo Martinez, ministre de la justice,
faisant fonctions de notaire royal, fera
les déclarations relatives au sexe. L'acte
de naissance sera dressé immédiatement
devant tous les dignitaires. En voici la
formule
< Dans la ville de Madrid, le. no-
vembre 1882, à. heures du.
moi, Alonzo Martinez, grand-croix
d'Isabelle la Catholique, ministre de
grâce et de justice, et comme tel notaire
de ce royaume, certine que, cejour-
d'hui, prévenu par un individu du corps
royal des haliebardiers, pour qu'immé-
diatement je me rende au palais de Sa
Majesté dona Maria-Christina (~Mg ~)~M
~a~de !). qui s'est ressentie des douleurs
de l'enfantement, d'après la déclaration
des médecins de Sa Majesté et de. (SM!-
vent les MOMtS et ~!MïM~S <~e&' ~MtOMM.) D
Nous passons le reste de l'acte, qui
est rédigé en la forme ordinaire, et qui
ne tient pas moins de douze ou quinze
pages, dont une bonne partie est prise
par les prénoms.
Si le nouveau-né est une infante, elle
n'aura pas de parrain. Si c'est un in-
fant, il aura pour parrain le cardinal
Moreno, archevêque de Tolède. Dans
les deux cas, la reine Isabelle sera la
marraine.
La présentation terminée, on ouvrira
la chapelle royale et l'on y chantera un
Te Z~MMt, pendant que quinze cloches,
lancées à toute volée, confirmeront à la
population de Madrid la nouvelle de
l'heureuse délivrance de la Reine.
L'ayuntamiento fera, de son côté, chan-
ter un Te DfMMt à l'église San-Isidro.
L'assistance sera la même qu'à la céré-
monie de la présentation.
Les Espagnols attendent un infant.
Ils le désirent de tous leurs vœux. Au
premier coup de canon, la foule encom-
brera le Campo del Moro. Elle prêtera
l'oreille, anxieuse, aux coups qui se suc-
céderont de minute en minute. Si le sei-
ziëme coup retentit, sa joie se traduira
par des manifestations bruyantes.
Si son espérance est trompée, elle
se dispersera lentement; mais, avec
la mobilité des races méridionales, elle
prendra vite son parti de sa déconve-
nue et, comme à la naissance de la prin-
cesse des Asturies, on entendra sortir
de toutes les poitrines ce cri F~a
Ti~/a~
MUXt-AMMT
Bloc-Notes Pa-risien
~oustet*ct'isty!e o
Allons bon voilà encore que tout ss
détraque. Le .P~MM~ s'en va bon train;
le 7'M~c et le ~M~ dégringolent les
Rentes s'effondrent, et M. Tirard, distrai-
tement, comme on égare un chien ou une
canne, égare cent soixante millions on ne
sait où. Les figures sont soucieuses les
pontes qui, malgré tout, croient à la hausse
comme on croit en Dieu, voient leurs der-
niers sous, à grand'peine sauves du krach,
irrémédiablement perdus et les remisiers,
qui, peu à peu, avaient repris leurs petite~
habitudes de vie joyeuse, s'aperçoive~
qu'il va falloir, encore une fois, remiser
la charrette, vendre le petit cheval noir et
dire un second adieu à Nini Trompette. Ça
baisse ferme.
L'un d'entre eux vous savez bien
cette tête jaune et fripée, ornée d'une
courte moustache blonde, ce grand diable
qui ressemble à un sergent de ville, tou-
jours obséquieux, le domestique docile de
M. Un Tel, et de M. Un Autre, ces deux
gros bonnets d'un cercle qui n'est pas au coin
du quai,, redouble ses courbettes, et tend
plus que jamais son dos servile aux rebuf-
fades et aux bourrades, heureux quand il
peut panser, avec un courtage de vingt-
cinq francs, les plaies faites à son amour-
propre. Il est, ce grand remisier, le ther-
momètre du marché. Arrogant quand il
gagne de l'argent c'est la hausse petit,
courbé et suppliant, quand il en perd,
ou quand il manque d'en gagner c'est
la baisse. On le voit, courant de ci, de là,
attrapant les gens par l'épaule, et leur cou-
lant dans l'oreille des tuyaux impossibles.
Il a vu Un Tel, ce matin; Un Tel lui a dit
ceci, lui a affirmé cela. Et, la fiche toute
prête, le crayon à la main, il attend,
anxieux, l'ordre qui ne vient pas.
Si le remisier est agité et sombre, l'oreille
aux aguets, la narine flairant la nouvelle
qui passe le banquier, lui, appuyé contre
sa colonne, reste impassible. Cela n'a pas
l'air de l'intéresser. Il répond d'un air in-
différent aux confidences; déploie lente-
nant l'~4~Mc<" ./7apporter; déchire avec mollesse les dépê-
ches qui arrivent, et cause volontiers de
l'Opéra, de la gentille Subra, et d'autre
chose. S)
Et ça baisse toujours.
On s'inquiète, les quelques rares re-
parus des cercles et du monde, qu'on
peut facilement compter aujourd'hui dans
la cohue; on se perd en des commen-
taires subtils; on cherche des causes im-
possibles.
Ah tant que nous n'aurons pas un
gouvernement 1 mais un vrai
C'est la haute banque qui tient tout
le paquet, vous comprenez; et, quand elle
lâche, de temps à autre, quelques titres
sur ce marché malade, dame
Toujours les Allemands, parbleu
Ecoutez donc, dans un pays où tous
les jours éclate de la dynamite 1
C'est dégoûtant. On n'ose rien faire.
Acheter? c'est impossible. Vendre? c'est
dangereux.
Et les nouvelles de plus en plus circu-
lent. Les conseils vous sautent à la gorge.
Vendez du Panama. Le Panama? Ça
n'existe pas. Une pure invention. Où
c'est-y, le Panama? Le Panama, dans huit
jours, voulez-vous, mon avis? Le Panama
sera à cent francs, peut-être à cent sous.
Vendez du Turc, vous dit un autre.
J'ai reçu une dépêche de Constantinople.
très alarmante
Vendez de tout, clame un troisième.
Et, désorienté, effaré, on ne sait que faire.
On va du coulissier à l'agent du banquier
qui est de votre cercle au remisier qui con-
naît les gros meneurs; et, en fin de compte,
de conseils en avis, on achète de ci, on
vend de là on se livre à de petits arbitra-
ges bien étudiés, et, à la liquidation, il faut
payer, payer encore et payer toujours.
Ah c'est dur d'être à la Bourse, pour un
homme du monde
yoUT-PARtS
LES AMBASSADEURS
BU JME€~E&AtS y
AnttSous l'Empire, nous écrivions l'un et
l'autre au yoMr?!a< jP~~zs. M. Decrais
y publiait d"s articles sur les querelles
des protestants–il est protestant lui-
même et je ne me rappelle pas bien
s'il était avec les orthodoxes ou avec les
libéraux, il devait se tenir entre les
deux écoles.
Mes yeux ne s'ouvrirent pas à la lu-
mière du 4 Septembre, mais lui se laissa
guider par ses rayons, ii les rechercha
même, et ils l'ont successivement con-
duit à la préfecture de Tours, à celle de
Bordeaux, au conseil d'Etat, à notre lé-
gation à Bruxelles, à la direction poli-
tique aux Affaires étrangères, ennn a.
l'ambassade de France au Qairinal.
Petit, brun, le regard vif et froid, le~
allures sèches et correctes, la parole
nette, l'intelligence lucide. D'un coup
d'œil il a vu que si la nature des inati~
tutions nouvelles ne permettait pas de
dire des républicains, avec Beaumar-
chais, qu'ils ont pris la peine de naître,
au moins pouvait-on dire d'eux, avec
Molière, qu'ils savent tout sans avoir
rien appris, et que lui qui avait de la
culture, ferait à plus forte raison son
chemin.
Si, comme moi, il avait eu l'impru~
dence de perdre ses meilleures années
dans l'étude de l'Italie, certainement,
nous serions encore côte à côte, à faire
expier leurs péchés aux lecteurs; et si
j'avais eu l'habileté de passer mon temps
avec les maires d'Indre et-Loire, il est
possible qu'en ce moment mêmeje~sse
mes malles pour me rendre pour !,a pre-
mière fois de mes jours en Ïtajtie.
comme ambassadeur.
Lundi 13 Novembre f8M
Seizième Année Troisième S~no Numéro 120
3EK. 3DB: ~~3~388
'
Du GAULOIS et PARIS-JOURNAL
ADMINISTRATION
t, )Kmtev
ABONNEMENTS. PETtTE'SANNONCEa
RENSEIGNEMENTS
t, boalevard des Italiens, A:
.ANNONCES'
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Am~B~jm ME~E~
0
Dn GAULOIS et PARIS-JOURNAL
RÉDACTION
~}euÏevaT~ dez ttaHent~t t"
e)t Bttnt m:nBBt A MH
-'ABONNEMENTS
Faria 1 DépartemMttx
Onmois. Sfr. Unmois. 6fr.
Trois moia. 1350 Trois mois. 16 fr.
Six mois. 27 fr. Six mois. 82.fr.
Un an. 54 fr. Un an. Mfir.
Etrana'er
Trois mois f Union postale). &8 tr.
UN.'
ESSÂt D'APMSEMEMT
M.Andrieux a déjeuné hier à l'Elysée,
et l'on ajoute qu'il y a passé une bonne
partie de l'aprësmidi.
Le Ia.nga.ge que M. Andrieux a tenu
samedi à la tribune de la Chambre des
députés n'est pas, en f-Ret, de nature à
deptaire au président de la République
et encore moins à son entourage. Nous
sommes nême intimement convaincu
que le discours de l'ancien préfet de po-
lice a pu être une surprise pour tout le
monde, à la Chambre et au dehors, ex-
cepté pour les hôtes du palais de la pré-
sidence.
Nous sommes persuadé que l'ex-en-
vbyé de la République à Madrid était,
en cette circonstance, l'ambassadeur ex-
traordinaire da M. Grévy auprès du
parlement et du pays, et qu'il a rempli
une mission de corjûance en ayant l'air
d'obéir à une inspiration personnelle.
Si vous avez présents à la mémoire
les termes du petit discours par lequel
le président dé la République saluait
naguère le nouveau nonce du Pape à
Paris; si vous vous rappelez que, la cé-
rémonie officielle de la présentation des
lettres de créance une fois terminée,
Mgr di Rende fut courtoisement retenu
et très gracieusement invité à présen-
ter ses hommages à Mme Grévy et à
Mme WUson, vous serez sur la voie qui
conduit à l'interprétation exacte de l'in-
cident d'avant-hier.
Le président de la République se fait
vieux. A i âge qu'il a atteint, après les
épreuves que sa santé a, dit-on, subies
dans ces derniers temps, l'homme se re-
plie sur lui-même~ et il ~e préoccupe du
grand saut qu'un peu plus tôt, un peu
plus tard, il lui faudra faire dans 1 éter-
nité.
Je ne prétends pas que M. Grévy, ab-
jurant d'anciennes erreurs, soit absorbé
avant tout, comme disaient nos
aïeux par ~Mwe de so~ s~M< mais
nous pensons que la religion tient dé-
sormais dans sa pensée une place plus
considérable qu'autrefois.
La maturité des ans, l'expérience du
pouvoir, une connaissance plus exacte
des hommes et des choses doivent le
rapprocher des vérités éternelles, trop
longtemps méconnues. Il a pu voir
aussi, apprécier, comparer. dans la haute
Situation qu'il occupe, les éléments puis-
sants d'ordre et de bon gouvernement
que la religion apporte à ceux qui re-
connaissent la légitimité et la nécessité
de son pouvoir parmi les hommes, en
même temps qu'tl avait l's yeux crevés
par les périls du matérialisme révolu-
tionnaire, qui logiquement aboutit aux
bombes et au pétrole.
Comment, à moins d'admettre que la
cécité règne à l'Elysée, croire que M.
Grévy ne s'aperçoit point, comme tout
i& monde, du terrain que la République
a perdu chez les honnêtes geus depuis
qu'elle s'est mise à proscrire Dieu, à in-
cfuiéter les consciences, à persécuter la
foi? '1
L'homme de l'Elysée a donc dû cher-
cher un moyen de ramener dans des
voie& plus sages le régime dont il est le
premier magistrat. Son iuté. et terrestre
et, qui sait? l'intérêt de son âme, au sort
de laquelle il n'est peut être pas in-
di&érent, sont ici d'accord pour lui con-
~Hf-'r trava.i))er à la restauration
de 1~ République inaugurée par- M.
Tniëfs.
D atlieurs. les hommes qu'on aime le
moins a: l'Elysée cesontceux qui ont pris
pour devise de leur politique le fameux
cri de guerre < Le cléricalisme, voilà
l'ennemi b
A mesure que les jours se suivent,
que la vie du Président s'abrège et que
le temps de sa présidence s'écoule, il
doit penser davantage à ce qui viendra
après lui.
Après lui, pourquoi ne serait-ce pas
le tour de M. Wilson, son gendre ? 9
Tout homme au pouvoir songe fatale-
ment à maintenir le pouvoir dans sa
famille par une hérédité réelle ou dé-
guisée.
M. Wilson est une manière de Dau-
phin.
Le gendre de M. Grévy est assuré-
ment un ambitieux de première gran-
deur. Il rêve la présidence de la Répu-
blique, pourquoi pas lui aussi bien
qu'un autre ? et on la rêve auprès de
lui. pour lui.
Il est à l'Elysée, il s'y trouve bien,
pourquoi n'y resterait-il pas? Pourquoi
ne succéderait-il pas à son beau père?
Le rôle à prendre était toutin~'que:
rassurer, paciSer, regagner à la Repu-
blique ceux qu'elle s'est aliénés depuis
que l'on pratique la politique de vio-
lence dite politique des décrets.
M. Andrieux, avec sa hardiesse etson
indépendance d'allure, a paru l'homme
d'avant-garde le plus propre à engager
le feu. Il a rempli cette mission, comme
on vient de le voir.
Si l'on vous disait qu'il y a sur le pa-
pier un cabinet tout prêt à essayer de
cette politique d'apaisement, à tenter de
nouveau une expérience (te république
modérée, on vous surprendrait, sans
doute., et pourtant c'est l'exacte vérité.
Bien entendu, M. Andrieux entrerait
la tête haute dans ce ministère dont il
est l'avant-coureur.
A lui le portefeuille de l'intérieur et
peut-être des cultes; avec lui, M. de
Freycinet aux aNaires étrangères; le
général Billot garderait la guerre, où
l'on tend à l'immobiliser, comme M.Co-
chery aux postes, comme l'amiral Jau-
réguiberry à la marine; M. Léon Say
reprendrait les finances, où la haute
banque et le sens commun déplorent M.
.Tirard M. Ribot est indiqué pour la
justice; M. Mézières irait à l'instruction
publique, un département où il y a à
éteindre l'incendie allumé par MM. Jules
Ferry et Paul Bert; on parle aussi de
MM. Goblet et Varroy, comme aptes à
entrer dans un cabinet de pacification.
Sera-t-il donné suite à ce projet qui se
trame actuellement dans l'intimité de
l'Elysée, et auquel les inflaences fémini-
nes ne sont assurément pas étrangères? '1
Nous le croyons.
Le vent soufne aujourd'hui de ce côté-
là. Mais les vents sont changeants.
Le discours de M. Andrieux est le
prulogue d'une action qui se dessi-
nerait après les fêtes du 1"' janvier.
Resterait à examiner quelle devra
être l'attitude des conservateurs si, dans
une certaine mesure, le gouvernement
de la République cessait le feu contre
eux.
Nous ne croyons pas à la République
conservatrice, nous n'y avons pas cru
avec MM. Thiers, Dufaure, Jufes Simon,
ce n'est pas pour y croire avec leur très
petite monnaie. Les conservateurs de-
vront donc se tenir sur leurs gardes si
un peu de sagesse paraissait faire sa
rentrée dans les conseils et les concilia-
bules de famiUe ou autres de l'E)ysée.
Que le Seau républicain vienne à modé-
rer ses coups, le patriotisme nous or-
donnerait de nous en réjouir, mais nous
B'en resterions pas moins invincible-
ment attaché à nos convictions mo-
narchiques. Là seulement est le salut.
Tout autre combinaison ne peut être
qu'un palliatif et probablement un
leurre.
K. DE PÈKE
Nos Echos
AUJOUROHUt
A 6 heures. dinar au Grand-Hôtel, admisaion
jusqu'à 6 heures et demie.
Pendant la. durée du dtner, l'orchestra de
M. D engranges jouera. dans la nouvelle "allé de
musique.
MENU
Potage à la Pesa-ro
Hors-d'osuvre
Filets de soles à. la Cavour
Pommes de terre à la hollandaise
Pièce de bœuf à 1" Rosami
TImbal-'s milanMse
` Dindonneau au creaaon
Salade
Epina,rds au velouté de volailles,
Gâteau, vénitien
Glace italienne
Desserts
Le aalon des dames est ouvert aux voyagecre.
PiaM. tah)es de jeux.- D!ner à la carte M ra"-
taurant.- Le jour et le soir. séances et leçons de
billard, par M. Gibelin. Café Divan.
Le programma du dîner-concert. (Voir A la
4' page.)
Muaee Urevm, 10. boulevard Montmartre.
De onze heures du matin à onze heure* du eoir.
Opéra, 7 h. 3/4. FrfMcoMe de .!MttHM.
Français, 8 h. PAt~6f/-te l'Aoet
mières reprfsentattons de la JVm< de t(t
LA POLYNOME
Hier dimanche a eu lieu dans !a pre-
mière circonscription deVervins (Aisne)
une élection législative pour le rempla-
cement de M. Soye, décédé..
Résultat
Inscrits 16,671. Votants 11,539
MM.Dupuis, maire répubtica.m. 5,143
S~odrique, opportuniste. 4,285
Dasnmzures, r~dica.1. 1~655
Bu!tetinsbta.nos,divorset n~ls. 476
Ba.llotta.ge.
t.E tMONDE ET LA V!)LE
Voyez-vous les souverains étrangers
se réveillant le matin et se disant
–Qu'est-ce que je vais bien envoyer
& M. Grévy qut puisse lui faite plaisir ? `?
C'est pourtant ce qui vient d'arriver à
l'empereur du Maroc.
Et, sous l'empire de cette préoccupa-
tion, il vient d'envoyer deux superbes
chevaux arabes au président de la Ré-
publique.
Pauvres bêtes! il va falloir se serrer
le ventre 1 -1
Paris n'est pas seulement une ville de
plaisir: c'est encore une ville de piété.
On s'y amuse, mais on y prie.
La villégiature et les châteaux, en se
dépeuplant, n'ont pas seulement rempli
nos théâtres, mais aussi nos églises. Et, t
si celles-ci, comme ceux-là, envoyaient
leurs recettes aux journaux, on serait t
surpris de l'énormité du chiffre.
C'est surtout à la messe d'une heure
de la Madeleine, qu'on peut constater
ces magninques élans de foi.
Et nous ne serions pas étonné que ce
fût là que M. Andrieux a trouvé son
chemin de Da.mas t
A ceux qui aiment les émotions
douces, nous recommandons le spectacle
qu'on peut voir, tous les dimanches, à
cette messe d'une heure le comte et la
comtesse de Lesseps, entourés de leurs
huit enfants, assistant, perdus dans la
foule, au service divin.
Cela repose des Reclus.
Tous les dimanches, les devoirs reli-
gieux remplis, M. de Lessepset ses trois
jeunes nls montent à cheval et vont cou-
rir la campagne.
Hier, à quatre heures, ils arrivaient
à Saint-Cloud et mettaient pied à terre,
pour goûter, devant un pâtissier de la
Grand'Rue.
Avec la popularité dont jouit M. de
Lesseps, il lui est difficile de garder l'in-
cognito. Reconnus, les quatre excur-
sionnistes furent entourés en un clin
d'œ~ et c'est à qui, des braves gens
empressés autour d'eux, tiendrait la
bride de leurs chevaux. Au moment de
remonter en selle, M. de Lesseps crut
devoir remercier ces valets de pied vo-
lontaires, et, leur présentant ses trois
nls:
Mes aoits, leur dit-il, voici mes en-
faais ce seront un jour de bons soldats.
~uant à mes ailes, eh bien) &u besoin,
si le destin le veut, ce seront des canti-
Dièrest
On a battu des mains, et le départ de
la cavalcade a été saltié par ces cris
Vive M. de Lesseps t Vive le grand
Français) 1
MHord, le chien favori d'Alexan-
dre II, vient de mourir à Pau, dans
l'appartement qu'occupait, à l'hôtel
Beauséjoar, S. A. I. la princesse Dol-
gorouky.
Il est mort d'un mal incurable.
Le chagrin?
Non. La vieillesse.
Décidément, il n'y a plus de chiens 1
Un drame épouvantable, qui met en
deuil plusieurs des grandes familles
d'Athènes vient de consterner cette ville
et aura un douloureux écho paris, où
naguère le comte Kalinski accompa-
guait, en qualité de secrétaire, S. M. le
roi de Grèce.
Or, c'est le comte Kalinski et les siens
qui sont frappés en ce moment.
Sa nlle, la comtesse Roidi, belle entre
les plus b~llfs, est mère de deux en-
fants un ûls, André, âgé de douze
ans, et une fille, la petite Argentine, qui
a dix ans.
Les deux enfants jouaient dans le
jardin. ,1
Le petit garçon, armé d'un pistolet
FIobert qu'on croyait inoffensif, s'amu-
sait à coucher en joue sasosur.
L'arme était mortelle, au contraire;
le coup est parti, et Argentine a été at-
teinte par le projectile dans le cou.
Elle tombe; puis, se reculant ensan-
glantée
Va, dit-elle à son frère éperdu, ne
crains rien, je vais mourir; mais je ne
dirai pas que c'est toi qui m'as tuée,
pour qu'on ne te gronde pas.
La chère petite victime n'est pas morte
sur le coup; son agonie a duré six jours.
Le meurtrier involontaire, les parents
sont littéralement broyés par le déses-
poir. La mère est presque tolte, et toute
la journée elle redit ces paroles
Je n'ai plus d'enfants mes deux
enfants sont morts) I
J~Mce contre PcM/e F'
Le titre de la P<*<:
ser prochainement pour la création
d'unH feuille à cinq cent)mes.
A8.i d'éviter un procès, le journal de
M. Wtlsonaprisie sous-titre: o~/a~
~M CeM~c ci! de ~'OMM<, mais le conseil
d'administration de la grande F'
décidément une action..
Marianne fait sa prude.
Elle a fait saisir la Vie ~M"M;!eM~,
sous prétexte qu'il y avait un tas de pe-
tites femmes en costume sommaire qui
faisaient de l'oeil aux lecteurs.
Eh bien 1 et le tas de petites femmes
qui, à toute heure du jour et de la. nuit,
& tous les coins de rue, font de l'oail aax
passants les saisit on ? Au contraire.
Est-ce que vraiment, en fait de li-
berté, il n'y aurait ptus en France que
la liberté du trottoir ? q
La Société libre des artistes français
s'est réunie samedi soir en assemblée
générale, salle de la Redoute, rue Jean-
Jacques-Rousseau, pour procéder à l'é-
lection d'un nouveau comité.
Le- vote a donné les résultats sui-
vants
~ec
Humbert, Benjamin Constant, Renouf,
H. Leroux, Lansyer, Gatine (R. de),
Quost, Lavieille. Dutschold, Paris, Val-
lois, Sausay, Brielman, Lubin, Istra,
Polack, Pille. Coblentz, Heill, Borthon,
Yon, Saint-Pierre, Pointelin, Bracque-
mont, Beauverie, Benner.
.Sec~~ de seM~
Deloye. Guilbert, Jetot, Marcelin, Ma-
thunnMoreau,01iva, Taluet.Truphëme,
Vaudet, Vidai.
Supplémentaires: MM. Astruc.Zacha-
rie, Capter, Croisy, Paris, Roubaud,
Thabard.
Il est bon de faire remarquer que la
Société libre des artistes français est
complètement distincte de la Société des
artistes qui organise le Salon annuel du
palais de l'Industrie, et que les membres
du comité de la Société libre considèrent
comme incompatible avec leur mandat
celui de membre du comité des Quatre-
vingt dix.
Les beaux mariages de la semaine
M. Henry Dieudonné-Etienne-Victor-
Auguste de Levezon de Vesins, sous-
lieutenant au 93° régiment de ligne, en
garnison à Laroche sur-Yon (Vendée),
fus du marquis de Levezon de Vesins,
et de Mme Louise-Marie-Thérèse Oudi-
not de Rpggio, et Mlle Antoinette-
Louise-ElodiH Rous de la Mazelière, ûlle
du marquis Rous de la Mazelière, et de
Mme Jeanne-Chariotte-Marie de Rouge.
M. Barthélémy-René Lefebvre de
Nailly, attaché au ministère des nuan-
ces, et Mlle Marie-Blanche-Gabrielle
ArmynotduCbâtelet.
M. Etienne-Marie de Champeaux-La-
boulaye, attaché au ministère de la ma-
rine, et Mlle A(phonsine-Antoinette Mo-
ring, ûlte de M. Pierre Moring, ancien
directeur de l'Assistance publique, dé-
cédé, et de Mme Marie-Alphonsine
Lasne des Essarts.
C'est demain que M. Oustry, le nou-
veau préfet de la Seine, reçoit le per-
sonnel de l'administration centrale, les
maires et les adjoints de Paris, les mem-
bres du conseil de préfecture, du tribu-
nal et de la chambre dé commerce, des
commissions administratives, les insti-
tuteurs du département, les ingénieurs,
le colonel et lés ofnciers de la garde ré-
ptibHcainj3, de ia gendarmerie, des sa-
peurs pompiers, etc.
La réception aura lieu dans les salons
du pavillon de Flore, spécialement amé-
nagés pour la circonstance.
.Nous souhaitons à M. Oustry plus
d'agrément dans ces diverses entrevues
que dans sa première rencontre avec le
conseil municipal.
NOUVELLES A LA MAIN
Voyant, dans le salon d'un parvenu,
un magnifique appareil téléphonique,
en ébëne incrusté
Ou correspond-il? lui demande un
de ses amis.
Nulle part.
Alors, pourquoi l'avez-vous fait
étabtir?
–Çameuble! 1
Vous savez? M. Andheux a dé-
jeuné ce matin chez M. Grévy.
Bah t Après son discours d'hier, le
Président voudrait-il le charger de la
formation d'un nouveau ministère?
Vous voulez dire un nouveau mo-
nastère t
UN DOMtNO
P!GURES DE CIRE
t
` JULES GREVY
La présidence de la République est une
sinécure tempérée par des économies.
Le Président a une maison civile, une
maison militaire et plusieurs maisons sur
le boulevard Malesherbes.
Le Roi disait Mes sujets. Grévy dit:
Mes locataires. ·
DANIEL WILSON
Gendre du précédent.
Appelle familièrement la République
Ma belle mère.
Des plaisants de société ont fait courir
le bruit que tous les Français avaient été
ministres. C'est une exagération évidente.
Nous sommes en mesure d'afnrmer qu'il
n'y en a pas même la moitié.
Les ministres (du latin w~M~r, domes-
tique) sont les bonnes à tout faire du Par-
lement. Néanmoins, ce n'est qu'en des cir-
constances exceptionnelles qu'ils balayent
les Chambres, opération connue sous le
no m de coup d'Etat.
Ils se recrutent dans toutes les classes
de la Société. Ainsi, M. Davaux sort d'une
classe de troisième.
Les ministres, congédiés avec de bons
certificats trouvent facilement de l'ouvrage
dans les maisons de banque et autres so-
ciétés nnanclères. A plus fote raison,
quand les certificats sont mauvais.
Des hommes politiques, qui prennent
pour un instant le nom de sous-secré-
taires d'Etat, sont préposés aux sécrétions
subalternes.
Les ministres ont, en outre, des secré-
taires particuliers les sous-secrétaires
d'Etat en ont aussi. Les secrétaires de ces
messieurs ont eux mêmes des valets de-
chambre le valet de chambre est un se
crétaire qui n'a pas réussi.
DUCLERC (py~M~ti! ~M cdH&'e~)
Chez les peuples civilisés, on choisit en
général, pour la présidence du conseil, le
ministre qui a subi le moins de condamna-
tions M. Duclerc.n'en ayant jusqu'à
présent aucune, jouit à ce titre d'une haute
considération.
A débuté dans une imprimerie en corri-
geant des épreuves; en a traversé bien
d'autres depuis. Après avoir occupé une
situation importante dans les affaires à
Paris, joue un rote minime dans les affaires
étrangères. Cet homme d'Etat n'exerce
qu'une action médiocre dans le concert eu-
ropéen. qu'on ne doit pas confondre avec
celui des Ambassadeurs, quoi qu'il soit
composé de ministres plénipotentiaires.
J9. M. Duclerc n'a rien de commun
avec son homonyme de la lune. Il nous
prie de le faire savoir aux lecteurs du
G~M~OM.
DEVÊs(YMs~ce)
Ayant sauvé un nombre incalculable de
ministères, figure maintenant parmi les
noyés du cabinet.
Ce rôle esUnnniment plus ingrat que le
précédent.
La grande préoccupation de sa. vie a
toujours été la réforme de la magistrature,
qui consiste à mettre les magistrats à la
réforme comme de vulgaires chevaux
d'omnibus.
Député de Bagnères, il a gravé sur la
sienne (?~w&eM
VARAMBON (~OMS-secr~s~)
Le sous-secrétaire d'Etat à la justice se
nomme Varambon; on recouse de se nom-
mer aussi président dans les cours les
mieux rétribuées.
TiRARD (FMM~CM)
Sa jeunesse s'est écoulée dans le com-
merce intime des pendules. Aujourd'hui,
n'est plus horloger à la même enseigne.
Chargé de remonter cet instrument de
précision qu'on appelle le budget, il y ap-
porte une minutie relative l'instrument
ne retarde guère que de cent millions et
quelques mmutes sur l'heure de la Banque.
Où est l'échoppe paternelle? Mais où
sont celles que Gambetta consommait au
café Procope ?
LABUZE (soMS secrétaire ~S~<)
Est atteint d'un nom, sur lequel on s'est
permis une foule de plaisanteries que nous
ne saurions approuver. Il est d'un goût
déplorable de tourner en ridicule les in8t-
mités physiques des gens.
FALLIÈRE (TM~tgMr)
Ministre de l'intôriear le plus conforta-
ble.
Député de Nérac, son élection s'est faite
sur le terrain j'allais dire la terrine
de la séparation de rEgiisc et de l'Etat.
DEVELLE (sOMS-secr~SM~ ~Député de l'Eure où nous écrivons ces
lignes.
DuvAUX(7?M
L'inséparable de M. Jules Ferry ne fait
rien sans sa collaboration, ce qui l'a fait
surnommer Davaux à deux têtes so-
briquet sous lequel il est avantageusement
connu sur tous les champs de foire de la
République française.
LOGEROTTE (~MS-sec~S~ ~'jE'~)
Un nom à loger dehors. 'N'insistons pas.
DE MAHY (~~CM~M~e e~ Commence)
Célèbre par le blé auquel il a donné son
nom. Cela suffit à expliquer la haute situa-
tion qu'il occupe dans l'agriculture de son
pays.
PIERRE LEGRÂ.ND (7'y~~Ma? ~MMtCS)
A été condamne aux travaux publics
pour quelques folies de jeunesse. Mais
nous avons tout lieu de croire qu'il sera
gracié avant peu.
C'est à tor~ qu'on lui attribue la con-
struction des quais de la Neva et de la
perspective Newski œuvres d'un de ses
homonymes.
BILLOT (
Attendons d'autres campagnes que celle
de Frigolet pour faire sa billot~raphie.
L'AMIRAL JAURË&UIBERRY (~r
l'animal Jâuréguiboitard. Cette familiarité
ne dépasse pas le cercle de quelques amis.
Un député de la droite qui se la per-
mettrait à la tribune serait probablement
rappelé à l'ordre.
COCHERY (Postes et T~
tienne qu'à un fil.
Le chouchou du cabiaet tous ces mes-
sieurs l'appellent leur Çocochéri.
bupUtSETCOTONNET
(A NMtNre)
LA
NAISSANCE BTN INFANT
Un grand événement se prépare pour
l'Espagne. A l'heure où paraîtront ces
lignes, il sera même sans doute accom-
pli. La reine Marie-Christine a ressenti
hier, à quatre heures du matin, les pre-
mières douleurs de l'enfantement.
Les dignitaires du royaume et les dé-
putations des Chambres sont en perma-
nence au palais.
En attendant que le télégraphe nous
ait appris si c'est une sœur où un frère
que la Reine aura donné à la princesse
des Asturies,néelel2 septembre ~880,
nous sommes en mesure d'indiquer le
cérémonial qui sera suivi dans l'un ou
l'autre cas.
Dès que l'événement sera connu, le
marquis de Alcanices, duc de Sexto,
grand-maître du palais (~e/'e <~ rea~s-
~cïo) enverra un exprès à M. Sagasta,
président du conseil, qui se rendra sur
îe champ au palais. Puts il donnera l'or-
dre de tirer les coups de canon usités
quinze coups pour une infante, seize
pour un infant, se succédant à un inter-
valle d'une minute. C'est dans le Campo
del Moro que s'accomplit cette formalité.
Dans le palais, aussitôt que la déli-
vrance sera apprise, cinq personnes seu-
lement entoureront le lit de la Reine: le
Roi, la reine Isabelle, l'archiduchesse
Elisabeth, le médecin autrichien, doc-
teur Rœdel, et l'institutrice future (l'a?/a).
Au dehors, et dans un grand salon, se
tiendront, accourus en toute hâte, sur
l'avis de quatre-vingts gardes du corps,
les grands d'Espagne, le corps diploma-
tique, le bureau du Sénat et de la Cham-
bre des députés, tous les généraux pré-
sents à Madrid, le haut clergé et les au-
torités madrilènes. Tous seront arrivés
en carrosses de gala.
Lorsqu'ils seront réunis, S. M. Don
Alphonse quittera la chambre de la
Reine, entrera dans le salon et présen-
tera sur un plateau d'argent l'infant ou
l'infante aux assistants. Avant que le
nouveau-né soit remis aux mains des
femmes, M. Sagasta, président du con-
seil, lèvera le voile de blonde, et M.
Alonzo Martinez, ministre de la justice,
faisant fonctions de notaire royal, fera
les déclarations relatives au sexe. L'acte
de naissance sera dressé immédiatement
devant tous les dignitaires. En voici la
formule
< Dans la ville de Madrid, le. no-
vembre 1882, à. heures du.
moi, Alonzo Martinez, grand-croix
d'Isabelle la Catholique, ministre de
grâce et de justice, et comme tel notaire
de ce royaume, certine que, cejour-
d'hui, prévenu par un individu du corps
royal des haliebardiers, pour qu'immé-
diatement je me rende au palais de Sa
Majesté dona Maria-Christina (~Mg ~)~M
~a~de !). qui s'est ressentie des douleurs
de l'enfantement, d'après la déclaration
des médecins de Sa Majesté et de. (SM!-
vent les MOMtS et ~!MïM~S <~e&' ~MtOMM.) D
Nous passons le reste de l'acte, qui
est rédigé en la forme ordinaire, et qui
ne tient pas moins de douze ou quinze
pages, dont une bonne partie est prise
par les prénoms.
Si le nouveau-né est une infante, elle
n'aura pas de parrain. Si c'est un in-
fant, il aura pour parrain le cardinal
Moreno, archevêque de Tolède. Dans
les deux cas, la reine Isabelle sera la
marraine.
La présentation terminée, on ouvrira
la chapelle royale et l'on y chantera un
Te Z~MMt, pendant que quinze cloches,
lancées à toute volée, confirmeront à la
population de Madrid la nouvelle de
l'heureuse délivrance de la Reine.
L'ayuntamiento fera, de son côté, chan-
ter un Te DfMMt à l'église San-Isidro.
L'assistance sera la même qu'à la céré-
monie de la présentation.
Les Espagnols attendent un infant.
Ils le désirent de tous leurs vœux. Au
premier coup de canon, la foule encom-
brera le Campo del Moro. Elle prêtera
l'oreille, anxieuse, aux coups qui se suc-
céderont de minute en minute. Si le sei-
ziëme coup retentit, sa joie se traduira
par des manifestations bruyantes.
Si son espérance est trompée, elle
se dispersera lentement; mais, avec
la mobilité des races méridionales, elle
prendra vite son parti de sa déconve-
nue et, comme à la naissance de la prin-
cesse des Asturies, on entendra sortir
de toutes les poitrines ce cri F~a
Ti~/a~
MUXt-AMMT
Bloc-Notes Pa-risien
~oustet*ct'isty!e o
Allons bon voilà encore que tout ss
détraque. Le .P~MM~ s'en va bon train;
le 7'M~c et le ~M~ dégringolent les
Rentes s'effondrent, et M. Tirard, distrai-
tement, comme on égare un chien ou une
canne, égare cent soixante millions on ne
sait où. Les figures sont soucieuses les
pontes qui, malgré tout, croient à la hausse
comme on croit en Dieu, voient leurs der-
niers sous, à grand'peine sauves du krach,
irrémédiablement perdus et les remisiers,
qui, peu à peu, avaient repris leurs petite~
habitudes de vie joyeuse, s'aperçoive~
qu'il va falloir, encore une fois, remiser
la charrette, vendre le petit cheval noir et
dire un second adieu à Nini Trompette. Ça
baisse ferme.
L'un d'entre eux vous savez bien
cette tête jaune et fripée, ornée d'une
courte moustache blonde, ce grand diable
qui ressemble à un sergent de ville, tou-
jours obséquieux, le domestique docile de
M. Un Tel, et de M. Un Autre, ces deux
gros bonnets d'un cercle qui n'est pas au coin
du quai,, redouble ses courbettes, et tend
plus que jamais son dos servile aux rebuf-
fades et aux bourrades, heureux quand il
peut panser, avec un courtage de vingt-
cinq francs, les plaies faites à son amour-
propre. Il est, ce grand remisier, le ther-
momètre du marché. Arrogant quand il
gagne de l'argent c'est la hausse petit,
courbé et suppliant, quand il en perd,
ou quand il manque d'en gagner c'est
la baisse. On le voit, courant de ci, de là,
attrapant les gens par l'épaule, et leur cou-
lant dans l'oreille des tuyaux impossibles.
Il a vu Un Tel, ce matin; Un Tel lui a dit
ceci, lui a affirmé cela. Et, la fiche toute
prête, le crayon à la main, il attend,
anxieux, l'ordre qui ne vient pas.
Si le remisier est agité et sombre, l'oreille
aux aguets, la narine flairant la nouvelle
qui passe le banquier, lui, appuyé contre
sa colonne, reste impassible. Cela n'a pas
l'air de l'intéresser. Il répond d'un air in-
différent aux confidences; déploie lente-
nant l'~4~Mc<" ./7apporter; déchire avec mollesse les dépê-
ches qui arrivent, et cause volontiers de
l'Opéra, de la gentille Subra, et d'autre
chose. S)
Et ça baisse toujours.
On s'inquiète, les quelques rares re-
parus des cercles et du monde, qu'on
peut facilement compter aujourd'hui dans
la cohue; on se perd en des commen-
taires subtils; on cherche des causes im-
possibles.
Ah tant que nous n'aurons pas un
gouvernement 1 mais un vrai
C'est la haute banque qui tient tout
le paquet, vous comprenez; et, quand elle
lâche, de temps à autre, quelques titres
sur ce marché malade, dame
Toujours les Allemands, parbleu
Ecoutez donc, dans un pays où tous
les jours éclate de la dynamite 1
C'est dégoûtant. On n'ose rien faire.
Acheter? c'est impossible. Vendre? c'est
dangereux.
Et les nouvelles de plus en plus circu-
lent. Les conseils vous sautent à la gorge.
Vendez du Panama. Le Panama? Ça
n'existe pas. Une pure invention. Où
c'est-y, le Panama? Le Panama, dans huit
jours, voulez-vous, mon avis? Le Panama
sera à cent francs, peut-être à cent sous.
Vendez du Turc, vous dit un autre.
J'ai reçu une dépêche de Constantinople.
très alarmante
Vendez de tout, clame un troisième.
Et, désorienté, effaré, on ne sait que faire.
On va du coulissier à l'agent du banquier
qui est de votre cercle au remisier qui con-
naît les gros meneurs; et, en fin de compte,
de conseils en avis, on achète de ci, on
vend de là on se livre à de petits arbitra-
ges bien étudiés, et, à la liquidation, il faut
payer, payer encore et payer toujours.
Ah c'est dur d'être à la Bourse, pour un
homme du monde
yoUT-PARtS
LES AMBASSADEURS
BU JME€~E&AtS y
Antt
l'autre au yoMr?!a< jP~~zs. M. Decrais
y publiait d"s articles sur les querelles
des protestants–il est protestant lui-
même et je ne me rappelle pas bien
s'il était avec les orthodoxes ou avec les
libéraux, il devait se tenir entre les
deux écoles.
Mes yeux ne s'ouvrirent pas à la lu-
mière du 4 Septembre, mais lui se laissa
guider par ses rayons, ii les rechercha
même, et ils l'ont successivement con-
duit à la préfecture de Tours, à celle de
Bordeaux, au conseil d'Etat, à notre lé-
gation à Bruxelles, à la direction poli-
tique aux Affaires étrangères, ennn a.
l'ambassade de France au Qairinal.
Petit, brun, le regard vif et froid, le~
allures sèches et correctes, la parole
nette, l'intelligence lucide. D'un coup
d'œil il a vu que si la nature des inati~
tutions nouvelles ne permettait pas de
dire des républicains, avec Beaumar-
chais, qu'ils ont pris la peine de naître,
au moins pouvait-on dire d'eux, avec
Molière, qu'ils savent tout sans avoir
rien appris, et que lui qui avait de la
culture, ferait à plus forte raison son
chemin.
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dence de perdre ses meilleures années
dans l'étude de l'Italie, certainement,
nous serions encore côte à côte, à faire
expier leurs péchés aux lecteurs; et si
j'avais eu l'habileté de passer mon temps
avec les maires d'Indre et-Loire, il est
possible qu'en ce moment mêmeje~sse
mes malles pour me rendre pour !,a pre-
mière fois de mes jours en Ïtajtie.
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