Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-11-12
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 novembre 1882 12 novembre 1882
Description : 1882/11/12 (Numéro 119). 1882/11/12 (Numéro 119).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k524423n
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/02/2008
Dimanche 12 Novembre
PARIS :'&~ centime.DÉPARTEMENTS ET ~ARES: ~~CENTIME~
Seizième Année Troisième Série Numéro 119
3E. E3SS. ~?3â!~rs
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Dn6AULOISetPARIS-JOURNAï.
ADMYNISTRATfoU
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ABONNEMENTS, PETiTES AMMOMOE9
RENSEIGNEMENTS
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S< & t~c!n!)[t:ts<<'
A~'s'm~j.m. Mm~jsm
O~f~M~
D~S&UI.OIS et PARIS-JOURNAL
RÉDACTION
$, toalevard dès ~tsitBBOEOXB!SnRSBAM!Mtt
ABONNEMENTS
Pari* 'DépartecaeNts
Untaois. Sfr. Unmois. 6m.
Trois mois. 1350 Trois mois. t6a'\
SixmoM. 37 fr. Sixmois. 32n- Il
Un an. 54 fr. Un an. 64 ir.
Etrang~f
Trot< moM (Union posts.ie). t8 'r.
L~ FEMM~~E,
LE CERCLE & LE SALON
J'avais l'honneur, cette semaine, de
rendre visite à l'une des vieilles fem-
mes les plus intelligentes d'aujourd'hui.
Etes-vous comme moi ? J'adore ces no-
bles créatures en qui se résume l'esprit
du siècle. Les ans ont passé sur elles
sans les amoindrir. Eties étaient brunes
ou blondes: les voici blanches; mais
eUes n'ont pas vieiHi. Le'n' <;œur à gardé
l'éterne!le jeunesse de l'esprit et de la
bonté. Plus d'une a souSert plus d'une
conserve, au fond d'un cuRf'et. de~ let-
tres jaunies et des fleurs fanées. Elles
aussrsont des neursfanées il leur reste
ce parfum vague et doux des sachets
évaporés. Leur sourire est induigent et
bon parce qu'elles ont souNert. Observez
leurs yeux quand elles regardent dans
le vide: on dirait qu'elles s'obstinent à
suivre avec la pensée un souvenir dis-
paru ou une illusion envolée.
Ma noble amie est de celles-là. La ba-
-ronne de X. était l'une des reines de
Paris à la fin durègne de Louis Philippe
et au commencement de l'Empire. JEUe
a reçu Emile Augier. dans l'éclat de sa
gloire naissante, et Meyerbeer en p'eine
noraison, etDalacroix.qui a fait d'elle
un crayon. C'est sur son àtbum que Ber-
ryer a écrit cette beUe phrase
ryer a cette belle phrase
< Mourir? monter en grade. »
Or, Mme de X. me parlait des jeunes
gens d'aujourd'hui.
La politesse s'en va, me disait-elle
avec tristesse. J'ai vu !e temps où un
homme n'aurait point osé parler devant
une femme comme on le fait mainte-
nant.
Elle doit avoir raison car eue n'est
point la seule à qui j'aie entenda formu-
ler cette plainte. La politesse s'en va,
c'est un fait, hétas t Et, par ce mot, j'en-
tends la correction des manières, cette
gentiïhommerie d'allures, cette distinc-
tion de langage que nos pères avaient
et que nous ignorons.
V. =~
Non que je sois parmi les ~M~or<~
~?Mpormire franchement ce qu'il faut admirer.
Pour moi, le dix-neuvième siëcie est le
grand siècle de l'intelligence. Hugo,
Musset et Lamartine sont glorieux
parmi les plus glorieux; nos illustres
peintres valent, à mon humble avis,
tous ceux d'autrefois; Beaumarchais ap-
pellerait Dumas nls son maître, et Mo-
zart dirait volontiers à Gounod < Bon-
jour, mon frère. Alors pourquoi cet
.amoindrissement dans les moeurs?
Pourquoi cette disparition sensible de
Ja poittesse qui frappait tant la baronne
de X.? qui frappe tout le monde? '1
Faut-il l'attribuer à nos bouleverse-
ments politiques? Je ne crois pas. La
politique peut innuer sur les idées non
sur les mœurs. J'ai réfléchi aux paroles
de ma vieille amie. Si les hommes sont
plus mal élevés, c'est qu'ils aiment
moins, c'est qu'ils n'aiment plus
la société des femmes.
Lisez les mémoires des deux derniers
siècles vous y verrez que tous les peu-
ples d'Europe enviaient et cherchaient
a copier nos bonnes manières. C'est que
la France, seule, donnait à la femme la
vraie place qu'elle doit occuper. Encore
aujourd'hui, chez nous seulement la
femme est l'associée véritabie du mari.
Malheureusement nous ne recherchons
pins sa compagnie, comme il y a vingt
ans. Le cercle a pris une telle impor-
tance dans les mœurs que les hommes
n'en bougent plus.
D'abord, on joue maintenant beaucoup
plus qu'il y a trente ans. Le jeu s'est ré-
pandu dans des couches de la Société où
H ne semblait pas devoir pénétrer.' Le
G'qu'un ancien ministre avait gagné, en
une nuit, 200,000 francs à l'un de ses
collègues de la Chambre? Or, pour
jouer beaucoup, il faut aller beaucoup
an cercle. Et voilà le grand mot pro-
noncé..
Le cercle! mais c'est l'ennemi du
comme-il-faut, de l'élégance et de la dis-
tinction. C'est non seulement l'endroit
ouïes fortunes s'engloutissent, mais en-
core où le bon ton se perd. Et tout le
monde conviendra que jamais la mode
n'en a été plus répandue, que jamais les
hommes de la meilleure société, et de la
plus raffinée, n'ont quitté avec plus
d'empressement les salons rares et bien
choisis, pour ces larges pièces enfumées
où tout se dit, Dieu sait sur quel, ton ) 1
Scinde moi l'idée d'entreprendre la
physiologie du cercle. Il y en a tant, et
de tant d'espèces ) A commencer par
celui où l'on cause, pour finir par celui
où l'on vole. On raconte, à tout venant,
sur le pavé de Paris, l'histoire de ces
décavés qui, las d'être exploités, se sont
mis à exploiter les autres. Est-ce qu'il
n'existe pas plusieurs individus deve-
nus millionnaires en quelques années,
grâce aux banques taillées < dans leurs
salons? ·
A côté de ces tripots, il y a les clubs
sérieux, ceux où il est difficile de péné-
trer, dont les membres bien choisie
écartent avec soin les brebis galeuses.
Eh bien, je ferai le même reproche aux
uns et aux autres. Ils retiennent les
hommes; ils les prennent à la société
des femmes ils les empêche de s'af&-
ner pa.r un contact supérieur.
Comme vous avez mal joué, ce soir,
mon cher Chopin.disait une fois Liszt au
grand compositeur.
C'est qu'il n'y avait pas de femmes,
répliqua. il.
Devant un auditoire de femmes, un
homme d'esprit cherche à briller. Il ra-
contera telle anecdote avec un parti pna
d'élégance. Il dira les choses telles qu'il
les imprimerait, s'il étaitécrivain. Vieux
jeu! me répoudra-t-on. Evidemment,
par ces temps de troubles, où la. dyna-
mite gouverne, une cantilène en l'hon-
neur des femmes paraîtra, un peu démo-
dée. Eh eh il n'est pas mauvais quel-
quefois d'être démodé ) l
Dans son beau livre, .P'r~Wc 77 et
.MarM-ZT~~g, paru hier. M. le duc de
Broglie raconte une anecdote bien ty-
pique. Après une attaque folle, Maurice
de Saxe s'empare de Prague par sur-
prise. Si bien par surprise, qu'on don-
nait un bat dans la ville. Les ofnciers
français, noirs de poudre, déchirés et
tout couverts de sang, rencontrent les
j')!ies danseuses, qui s'en retournaient
cheze!!es.eSa!'ées.et leur oSrent ga-
lamment le bras/Aujourd'hui, au lieu
d'être galants et bien élevés, les mêmes
officiers auraient taillé un bac daas la
salle de bal I `
Trop de cercles ) On n'en sort pas as'
sez on y vit trop on y parle trop. Peu
à peu, le sans-façon gagne nos ma-
nières. Sur la fin de sa vie, Alfred de
Musset, naguère si élégant, si soigné,
se montrait débraillé. Et, comme on lui
en faisait la remarque, il répliqua:
A quoi boB~mon cher? Je ne bouge
pas du ctub
Le plus drôle, et je vais dire là une
chose que peu de gens savent, c'est
que le cgyc/c existe du haut en bas de
la société ) Pas d'individu, si pauvre
qu'il soit, qui ne puisse faire partie d'un
cercle. Je ne parle pas seulement des
gens de maison ou des cochers de nacre.
Tout le monde sait qu'ils ont les leurs.
Mais ce qu'on ignore, c'est qu'il y a des
cercles pour les commissionnaires. Par-
faitement) Un soir, je revenais de l'O-
déon, avec Paul Bourget, je crois. Au
coin de la rue de Seiûe et de la rue Vis-
conti, j'avisai un marchand de vins très
propre. Dans la première salie, on bu-
vait dans la seconde, une quinzaine de
commissionnaires jouaient. Un être in-
forme remplissait les fonctions de croM-
jp:er. Et quel croupier! Edgar Poe en
eût rêvé.
Ceia prouve que l'humanité est
joueuse ) dira-t-on. Certes. Il me sem-
ble cependant que, il y a quinze ans seu-
lement, ce n'était pas réglé pratique-
ment comme aujourd'hui. Et la meil-
leure preuve c'est que, à mesure que les
cercles augmentent, les salons dimi-
nuent. La mort a fermé celui de Mme la
comtesse d'Haussonville il y a bien
encore le saton de Mme la marquise de
BloequeviUe, celui de Mme Charles Bu-
loz, quelques asiles encore d'où la con-
versation n'est point chassée. Mais il
me semble que, du train où cela mar-
che, il ne peut pas y en a.voiy pour bien
longtemps. DELPIT
Nos Echos
AUJOURD'HUI
A 6 heures. d!ner au Grand-Hôtal. admission
jusqu'à 6 heures et demie. .r i. ~j
Pendant la. durée du diner, l'orchestra de
M. Deagranges jouera. dans la nouvelle salle de
muaiqua.
MENU
Potage Brunoite
Hors-d'œuvre
Truite saumonée sauce homa.rd
Croquettes Parmentier
Filet de bœuf à la Savarin
PiReons en compota.
Fa.isans bardés
S&la.de
Ha.rieots p&nachét mattre-d'hAtel
Tarte aux poires duchcso
Glace
Vanille et fraoboiMt
Desserts
Le sa,lon des d~nes est ouvert aux voyageur*.
Pia.no. tnb)es de jeux.– D!ner à la c&rta au res-
taurant. Le jour et le soir, séances et leçons de
billard, par M. Gibelin. Café Divan.
Le prcgra.mma du dîner-concert. (Votr a ta
4' page.) '<
Musée Grevin, 10, boulevard Montmartre.
De onze heurea du matin & onze heures du soir.
Français, 8 h. –La FamKi$ Po~MO~.
f.e Mnr.f<<- «~ t'o" <'e?t7tKf<
Opéra-Comique, 7 h. 1/2. Rt'~are! CceKf-
de-LtO~. Les DMnt
~E MONDE ET LA VtLLE
La. princesse Frédéric-GuiUaume de
Prusse, nUe de la reine Victoria, s'est
embarquée, hier, avec ses enfants, sur
un paquebot spécial pour Douvres.
Trop de fleurs 1
La Société des naturalistes de Moscou
vient de décerner des diplômes de mem-
bre honoraire à MM. Jutes Grévy,
président de la République française et
à M. de Quatrefages, membre de l'Insti-
tu de France.
Va pour M. de Qaa.trefa.ges.
MaisM.&révy? `?
Est-ce au café de la Régence qu'il a
fait ses études de naturaliste ? R
Je me suis laissé dire qu'il y étudiait
d'autres e~Ms que ceux de la nature.
Trop de fleurs
Ce matin paraît au -TbMfHs~ o/~c!~ la
nomination de M. Pascal Duprat, ancien
député, comme ministre plénipoten-
tiaire au Chili.
L'ambassadeur d'Espagne attend de
jour en jour la nouvelle des couches de
*la reine Marie-Christine.
Cet événement aura pour résultat le
départ immédiat de M. le duc de Fer-
nan-Nu.nezpour Madrid, où il restera
jusqu'à Noël, afin d'assister aux fêtes
qui suivront les relevailles de la jeune
souveraine.
Il y avait, avant.hier soir, grand dîner
chez le baron A. de Rothschild pour fê-
ter le passage à Paris du duc et dQ la du-
chesse de Colonna. les richissimes pro-
priétaires de Rome.
Sont arrivés également à Paris, et
descendus à l'hôtel Bristol, la princesse
Frederika da Hanovre et son mari le
baron de Pawel-Rammingen.
On se rappelle avec quel dévouement
cette princesse. fille de l'héroïque Geor-
ges V, roi de Hanovre, joua près de son
père aveugle, lorsqu'il fut expulsé de
ses Etats, le rôle d'Antigone ou desûlles
de Milton.
Elle est la sœur du duc de Cumberland,
marié depuis deux ans à la princesse
Tyrrha de Danemark.
Le baron et la baronne de Pawel-Ram-
mingen ne feront qu'un court séjour à.
Paris. Hs partiront bientôt pour pagnë-
res-de-Bigorre, où ils doivent jpasser
l'hiver.
Sur la nouvelle que M. le duc d'Au-
diffret-Pasquier serait assez gravement t
malade, nous avons envoyé prendre de
ses nouvelles, à son hôtel, avenue de la
Tour-Maubburg.
La duc, nous a t on dit, était attendu à
Paris ces jours derniers. Il a dû retar-
der son départ par suite de cette indis-
position, qui, du reste, n'offre pas de
danger sérieux.
L'Académie des sciences morales et
politiques a procédé hier & la nomina-
tion de son secrétaire perpétuel, eu
remplacement de M. Mignet, démission-
naire.
Cette section de l'Institut se compose
de 50 membres, sur lesquels 43 ont pris
part au vote. 42 voix. se sont portées sur
M. Jules Simon, 1 sur M. Picot. Il y a eu
deux bulletins blancs.
L'auteur de l'OMurt~re, qui est aussi
membre de l'Académie française, fait
partie, depuis 1863, de l'Académie des
sciences morales et politiques, où il rem-
plaça M. Dunoyer.
Le poste de secrétaire perpétuel n'est
pas purement honorifique. Le secré-
taire, outre ses jetons de présence, tou-
che six mille francs par an. Il est, de
plus, logé confortablement au palais
Mazarin, éclairé, chauffé, et autres me-
nus agréments. gratuits.
Une vraie bague au doigt.
Au même moment, l'Académie des
beaux-arts (section de sculpture) clas-
sait les candidats qui se présentent à
l'élection du 18 novembre, dans l'ordre
suivant
'1° M. Crauk 2° M. Falguiëre 3° e <~MO, MM. Barrias et Mercier.
H est rare que, le_jour du vote, le
classemenfsubisse'une modification.
Toutes les chances sont donc pour
M. Crauk.
M. J. Mackay, l'Américainqui ne con-
naît pas ses millions heureuse igno-
rance vient de rentrer daus son bel
hôtel de la rue de Tilsitt.
Les mauvaises nouvelles qu'il avait
reçues de la santé de Mme Mackay lui
avaient fait hâter son retour. Mais il a
eu la joie, à son arrivée, de trouver sa
femme en convalescence.
Enfui M. Wilson a son organe
Avant hier a paru le premier numéro
de la Petite -F~Mce, ce journal tou-
rangeau à qui la griffe présidentielle a
fait une si belle réclame gratuite.
Le titre dit LA PETITE FRANCE, o~-
~a~e <%M Centre et de ~'OMe~.
Est ce du centre de la Chambre ? q
Que va dire la ~Mcc, sans diminutif,
qui avait menacé d'un procès sa petite
sœur adultérine ?
Une dépêche de Madrid, arrivée en
dernière heure, annonce la mort de M.
Figneras, qui, en i8'?3, fut président de
la République espagnole. Il était né
en 182S.
Ah que j'aime les militaires,
J'aime les militaires (bis).
Les soldats belges sont dans la joie
une vieille demoiselle de Courtrai vient
de leur léguer sa fortune, éval&éu à un
million.
Cette somme sera partagée entre tous
les hommes de troupe, à l'exception de
dix régiments.
Pourquoi cette exclusion, et que dia-
ble ont pu faire les dix régiments en
question pour démériter aux yeux de la
vieille demoiselle ?
On sait qu'une expédition argentine
avait été srganisée pour aller, sous les
ordres de M. Fontana, rechercher les
restes du docteur Creyaux et de ses com-
pagnons.
D'après une communication reçue à la
Société de géographie, cette expédition
vient de rentrer bredouille à Baenos-
Ayres, sans avoir pu recueillir aucune
information précise concernant la fin
tragique de notre regretté compatriote.
NOUVELLES A LA MAtN
Petit dialogue à Mont-sous-Vaudrey
Pourquoi donc, dit Albert à Ju-
les, ne chasses-tu jamais qu'au chien
d'arrêt?
Mais, mon bon ami, c'est élémen-
taire c'est que les chiens d'arrêt sont
les seuls qui rapportent
A la Chambre dans une tribune
Deux spectatrices lorgnent les dépu-
tés, en cherchant à mettre des noms sur
les ngures.
–Regarde-donc ce vieux-là, qui est
si laid, un vrai singe. Sais-tu qui
c'est ? R
Sans doute, le député d'Orang
UN BCM")0
PET!TE BOURBE DU SO~
30/0. 8065.
50/0. !1472.77.
{talion. 89 05.
Turc. 1210,12.10.
Bmqnc ottomaM. 771 S5,77250,76812,770.
Lots turcs. 5437..
Ëcvote. 34875,34937,34750.
Extérieur nouveau. C2 13/16, 7/8.
Rio. ~60350.603 13.
Pa.na.mm.Tt77 50.
Autrichiens.7&3 75, 7:)5.
r'TîTT'!T'!T'P''nr '~Aunf!R)'T'
À uiLLhHù ith MnsUM~jb
ï' ,'r'
Audran, Chivot etDuru,
Sont trois hommes de mérite
Lepublicenestféru.
Audran, Chivot etDuru
N'ont jamais en vain couru
Le succès, qui court si vite.
Audran, Chivot et Duru
Sont trois hommes de mérite.
Duru ~ait, avec Chivot,
La gloire des opérettes
Et le bonheur du Caveau. r
Duru fait, avec Chivot,
Du couplet galant qui vaut
Son pesant de castagnettes.
Duru fait avec Chivot
La gloire des opérettes..
Audran, à lui tout seul, fait 'j"
Des bibelots en. musique,
Du plus excellent effet. )
Audran, à lui tout seul, fait
Un compositeur parfait
Pour la volupté publique.
Audran, à lui tout seul, fait
Des bibelots en musique.
Onlesaime,onaraison;
Mais à tous trois je préfère
Une seule Montbazon.
Onlesaime,onaraison;
Mais la moindre Montbazon `
Ferait bien mieux mon affaire.
Onlesaime,onaraison; °
Mais Montbazon je préfère.
MtRUTON
LA BOUTtQUE! l
Ombrageux, outrecuidant, mauvais s
confrère, tel se montre enyers nous le
F'~M'0.
Ce n'est pas notre faute s'il veut la
guerre avec nous, mais ça nous flatte.
Si le Ca~oM ne grandissait pas, M. Ma-
gnard le verrait d'un meilleur œil.
Nous faisons de grands eSorts le pu-
Mie veut bien s'en apercevoir et nous
en récompenser.
De là la colère du Figaro, qui répond
à nos bons procédés par tout le con-
traire.
Il refuse nos annonces payées, il in-
terdit le nom du GaM~M dans ses. colon-
nes. Soit, chacun est maître chez soi.
Mais l'amour qu'on a pour sa propre
boutique ne doit pas aller jusqu'à dis-
créditer l'entreprise du voisin. En mo-
rale, c'est une mauvaise action en ma-
tière commercia-le, un acte de concur-
rence déloyale.
Le J'o a fait paraître hier matin,
10 novembre, un supplément littéraire
consacré à Le Roi ~'a~M~ dont la repré-
sentation doit avoir lieu le 22. C'est son
affaire.
Le (3o;M~'s doit publier le 22, jour de
la solennité, un supplément curieuse-
ment illustré, également consacré à Le
Roi s'c~Mse. Le garo, s'est adressé à l'obligeance inépui-
sable et impartiale de M. Emile Perrin,
directeur de la Comédie-Française. M.
Perrin a fait pour nous ce qu'il a faitpour
leF~-o.cequ'il aurait fait pour tout
autre journal qui se serait adressé à son
obligeance il nous .a ouvert les trésors
artistiques de la maison qu'il dirige si
dignement. M. Perrin a prévenu le Fi-
~ro de ce qu'il faisait pour nous, comme
il nous a prevenusde ce qu'ilfaisaitpour
le Figaro.
Le journal de M. Magnard cherchant
ailleurs que dans l'illustration le succès
de son supplément sur Le Roi s'amM~,
et le ûaM~M ayant l'intention de repro-
duire les dessins originaux, les costu-
mes, etc. dus aux artistes célèbres
dlil y a cinquante~ns, les deux journaux
ne suivaient pas la même piste.
Mais le Figaro nous défend, paraît-il,
d'en suivre aucune.
Il nous défend de marcher.
Il crache sur~ce que nous faisons. I)
dit < -~VoMs auM~s ~0~~ décors et les cosP~eH< M. ~~K MOM& <ïpa~MMM6KocreM~M<ïM~e~s?ïVoilà la mauvaise action, monsieur
Magnard.
Voilà la concurrence déloyale.
Le public jugera, en voyant le 22 no-
vembre le supplément illustré du <3~o!S. si cette résurrection artisti-que mé-
ritait les dédains du Figaro.
Notre confrère, à force de brouter les
lauriers de feu Villemessant, est décidé-
ment entré dans la phase de l'admira-
tion de soi poussée jusqu'à l'ivresse.
N'a-t-il pas l'impertinence de dire que
c'est poMf ë~e a~r~6et leur permettre de puiser sans peine
dans les renseignements qu'il a réunis,
lui.àgrand'peine, que son supplément
paraît onze jours avant l'échéance
Voilà le comble de l'infatuation. Qu'en
pensent les confrères invités si insolem-
ment à la curée ?
Nous sommes de bonnehumeur, parce
que nous poussons; le Figaro est de mé-
~chante humeur sentirait-il sa .fortune
décroître ? `t
M. Magnard nous en veut, au lieu de
s'en vouloir à lui-même de sa gauche
attitude dans la récente aNaire du F'
garo avec les comédiens. Il nous en
veut du départ de M. MirbeM et aussi
de la perte qu'il vient de faire d'un de
ses plus précieux collaborateurs, comme
'-si'c'était notre fauteuil devrait nous
Savoir'Tûon gré, au contraire, de tout
'ce que nous avons fait pour ne pas in-
tervenir dans sa querelle avec les co-
Tnédiens. Ceux-ci, parmi lesquels nous
comptons tant d'amis, tant de collabo-
rateurs des bonnes œuvres que nous
avons pu, grâce à leur concours, mener
à bien, et dont il ne nous appartient pas
de rappeler ici les noms, sont venus à
nous,en grand nombre quand ils ont vu
le ~aro les renier si maladroitement.'
'Nous avons fermé notre porte à toute
récrimination violente. Nous en sommes
peu récompensés, mais nous ne le re-
grettons pas. Nous ne poussons pas,
comme M. Magnard, le fanatisme de la
boutique jusqu'à l'oubli de tous les pro-
cédés, et nous ne mangeons pas le blé
du prochain en herbe.
ARTHUR MEYER
Bloc-Notes Parisien
tLc TT~ait* des Ve!oMtairea
Le hasard m'a fait voyager hier sur la
ligne de Paris à Tours. Dans chaque train
qui passait, les wagons étaient remplis de
voyageurs, militaires et civils. Les pre-
miers, engagés conditionnels libérés le
jour même, s'interpellaient d'une voi-
ture à l'autre, chantant des chansons de ré-
giment d'un goût plus ou moins douteux,
et leur joie contrastait singulièrement
avec l'air de tristesse qui régnait sur le
front de presque tous leurs compagnons
de route. C'est que ceux-ci, moins heu-
reux que les premiers, s'en allaient com-
mencer ce que les autres venaient de
finir leur volontariat d'un an.
La plupart des jeunes volontaires étaient
accompagnés de leurs familles et plusieurs
d'entre elles occupaient seules un compar-
timent tout entier.
En les voyant, l'idée me vint de m'arrê-
ter à Orléans, ne fût-ce que quelques heu-
res et, de visiter, le jour même de l'arrivée
des volontaires, une caserne d'artillerie.
Nos casernes d'infanterie, me disais-
je, sont toutes les mêmes et je les connais
par cœur. Un quartier d'artillerie sera du
nouveau pour moi.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je descendis à
Orléans et m'en allai trouver un de mes ca-
marades, capitaine au j;o° d'artillerie qui,
fort gracieusement, se mit à ma disposi-
tion.
L'artillerie du corps, dont le quartier
général est à Orléans, était, il y a huit
jours, commandée par le général Maucou-
rant. Depuis quarante-huit heures, le géné-
ral n'est plus général, en ce sens qu'il
vient d'être nommé contrôleur général de
première classe, fonction équivalente par
sa situation, quoique l'assimilation n'existe
pas, au grade de général de division. Il
avait sous ses ordres deux régiments, le
~o° (régiment divisionnaire), dont le quar-
tier est boulevard Alexandre-Martin, près
de la cathédrale, et le ~2° (régiment de
corps), dont le quartier est rue Guillerault,
à côté de la gare.
En l'absence du général, le commande-
ment de la brigade appartiendra au colonel
Voisin, du ~o°, un des plus beaux militaires
de France, comme l'appelait l'empereur
Napoléon III, lorsque cet officier faisait
partie de sa garde. Au ~2° commande le
colonel Harel, brillant officier également,
qui s'occupe de son régiment avec une
sollicitude toute paternelle. En veut-on
un exemple ?
Il y a quelques jours, un chef d'escadron
entre à la cantine des sous-officiers; il s'ap-
proche de la table et demande à goûter le
vin. Il le trouve mauvais, fait boucher la
bouteille qu'il remet à un planton, et or-
donne à ce dernier de le suivre chez le co-
lonel. A son tour, celui-ci prend le vin, le
fait cacheter et l'envoie à Paris, au labora-
toire municipal, d'où on le lui renvoie il y
a trois jours, avec la mention ~.M~/f.
Voilà le colonel en fureur; il court au quar-
tier, fait appeler les cantiniers et les me-
nace da les casser si pareille chose se re-
nouvelle. Et depuis trois jours, le vin est
bon aux cantines du ~2".
Pour les cuisines, il agit de même il
n'est pas de semaine qu'il ne s'y rende pour
goûter la soupe et le rata. Je l'ai goûté
aussi, ce rata; il est bon, ma foi! Et les sol-
dats n'ont rien à dire Il est vrai qu'ils ne
disent rien.
Il est à souhaiter que nos régiments
de toutes armes soient aussi bien traités que
ceux de la ~° brigade d'artillerie. D'abord
la cuisine se fait à la vapeur. Dans une pe-
tite chambre sont installées deux machines,
dont une fonctionne, tandis que l'autre est
au repos.
La machine qui est sous pression envoie
la vapeur dans la cuisine du régiment, im-
mense salle où se trouvent alignés le long
des murs deux percolateurs et huit mar-
mites énormes. Ces marmites, où se fait la
~o~o~, sont à double paroi de fonte, l'in-
tervalle des deux cylindres étant rempli
par la vapeur, qui chauffe d'une manière
continue.
Quant au menu du régiment, voulez-
vous le connaître? Il est extraordinaire.
Tous les matins, la soupe. comme dans
l'infanterie.
Le soir, le rata, qui se compose, pour
les sept jours de la semaine, de la façon
suivante
Bœuf aux pommes de terre. Ragoût de
mouton aux haricots. Oie au riz. Bœuf aux
pommes de terre. Ragoût de mouton au
riz. Oie aux pommes de terre. Mouton rôti
au macaroni.
Parfois ce sont des lentilles au lieu de
riz ou de macaroni.
Enfin la nourriture est aussi variée que
possible, et les soldats s'en trouvent fort
bien.
A Paris les cuisines de la caserne du
Prince-Eugène fonctionnent de la même fa-
çon, mais ce sont les seules. Quand donc
l'infanterie, qui, elle aussi, travaille dur,
sera-t-elle nourrie de cette façon ?
Les deux régiments da la brigade sont
armés de pièces de ~o et de 8~ (système
de Bange); les pièces de ~5, qu'on tvait il
y a un an encore, sont mises de c&te~ et
seront utilisées pour la défense des places.
..Enfin, chose curieuse, on sesertencors des
anciennes pièces de /). se chargeant par la.
bouche. Mais on ne s'en sert que pour les
évolutions des batteries attelées et la con-
duite des voitures, afin de ne point user
ni détériorer le matériel de guerre, qui ne
sort, lui, que pour les revues, les parades,
ou les exercices à feu.
Au moment où, ma visite ~nie, je
vais remonter en wagon, on m'apprend que
S. A. le prince Victor, accompagné de
son père le prince Jérôme-Napoléon,
vient d'arriver à Orléans pour faire son
volontariat d'un an au ~2* d'artillerie.
Le prince sera, m'assure-t-on, placé à 1<,
i a" batterie du régiment (batterie à cheval)
où commandait il y a un an encore, en qua-
lité d'officier de réserve, notre confrère
Edmond Noël, l'auteur des .FM~e~ <&*
7~?-M< et il répondra à l'appel au nom
de Napoléon. Le ~2°, où il vient d'entrer,
a été formé en 187~, à Vincennes, avec trois
batteries du 2 5* d'artillerie, quatre jlu 19
et quatre du i~ `
TOUT-PABXt
LA (MFESSMN ~AMMI
M. Andrieux s'est converti, voilà l'é-
vénement du jour. M. Andrieux & mon-
tré du courage et de l'esprit. Il a dé-
pouillé le vieil homme de l'anticoncile
de Naples et s'est brouille avee le préfet
de police qui, naguère, crochetait les
couvents. M. Andrieux a fait amende
honorable. Il a demandé pardon à Dieu
et aux hommes, comme disait Jules Fa-
vre. Il a fait comme cet autre homme d'es-
prit, Clément Laurier, lorsque, éclairé
par les leçons de l'expérience, il adorait
ce qu'il avait brûlé, et saluait d'une
belle parole de repentir patriotique l'ar-
mée dont, sous l'Empire, emporté par
l'esprit d'opposition, il avait inconsidé-
rément prêché le mépris.
Voilà donc où en est la république 1
le peu d'hommes intelligents qu'il y a
dans le parti en sont réduits à la renier.
M. Andrieux fait à son tour comme M.
Jules Simon, comme M. Vàcherot il
reconnaît bien haut que la république
se trompe et qu'elle est en train de ce
perdre. Quel enseignement dans ces
aveux et dans ces repentirs
M. Andrieux ne veut plus qu'on dise:
« Le cléricalisme, voilà l'ennemi t II
voit, tout simplement parce qu'il est
lucide, que le péril est ailleurs tl s'aper-
çoit que le fanatisme antireligieux n'a.
pas porté bonheur à la république tout
craque, au contraire, depuis le jour où,
sous prétexte de résistance au cléricalis-
me. ou a attenté à la liberté, au droit, à
la justice, à la.,propriété, et forcé le~
cœurs honnêtes et les esprits indépen-
dants à la révolte.
Il est écœuré de ce qu'il a fait, et H a.
le courage de ne pas cacher son ôcoau-
rement.
Nous ne prétendons pas qu'à partir
d'aujourd'hui M. Andrieux soit des nô-
tres il s'en faut de beaucoup que nous
le pensions. Mais, il n'a pas voulu piM
longtemps être du parti de la persécu-
tion. Nous l'en félicitons, et nous cous
en réjouissons. C'est un commence-
ment.
Le discours prononcé hier par M. An-
drieux aura un retentissement considé-
rable dans le pays. Il a ému la Cb&m-
bre. Il remuera considérablement l'opi-
nion au dehors. Il indique quel travail
est en train de s'opérer. Le vase d'ini-
quités et de maladresses est rempli il
déborde parmi ceux-là, même qui
avaient le plus contribué à y verser le
nel, il se fait un mouvement d'horreur
et de dégoût pour leur œuvre. Plus di-
rectement mêlé que personne dans le
côté matériel et brutal des exécutions
qui ont révolté la conscience française,
M. Andrieux a pensé qu'il était temps
pour lui de rompre aveMes iniquités dont
la République s'est souillée.
N'eut-il agi q~ue par ambition per-
sonnelle et dans l'intérêt de son avenir
politique, nous ne nous en réjouirions
pas moins de l'acte qu'il vient d'accom-
plir, car c'est un acte que son discours.
Patriotisme ou égoïsme, peu importe.
La portée de la conversion de M. An-
drieux, quels qu'en soient les motifs, est
la même et elle est considérable.
H. DE PÊNE
Journée Parlementaire
Nje Budget de« cuttes à ta Chambf«
M. Jules Roche est un fanatique fi-
landreux, à la façon de Robespierre. H
ne parle jamais moins de sept quarts
d'heure, montre en main. C'est lui qui a
ouvert le feu contre le budget des cul-
tes, son ennemi personnel, et, naturel-
lement, il en a demandé la suppression.
Ce qu'il a pu dire, vous le devinez. Il l'a
déjà ressassé, rabâché et radoté mille
fois. Pourquoi payer un clergé qui veut
du mal à la République, et qui d'ail-
leurs est assez riche de son propre
fonds ? On l'a dépouillé, autrefois; il ne
reste plus guère qu'à le tuer aujour-
d'hui. C'est la théorie de ce bon M*. Ro-
che.
Avec une per&die qui est certaine*
ment un trait de caractère, cet ancien
séminariste a longuement insisté sur ce
qu'il appelle les richesses de l'Eglise. Il
touchait là une des cordes sensibles de
la Chambre. Malgré les séductions d'un
tel discours, et la tentation que la per-
spective d'un bon coup à faire excite or-
dinairement chez l'auditoire délicat au-
quel s'adressait M. Jules Roche, on y &
médiocrement mordu. L'orateur était
trop assommant t On attendait un coup
de fouet, on n'avait qu'une conférence
interminable, un cours d'histoire ecclé-
siastique, une lourde et indigeste com-
pilation, bourrée de chigres,' comme
une oi~ de marrons. Exciter à plaisir les
PARIS :'&~ centime.DÉPARTEMENTS ET ~ARES: ~~CENTIME~
Seizième Année Troisième Série Numéro 119
3E. E3SS. ~?3â!~rs
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Dn6AULOISetPARIS-JOURNAï.
ADMYNISTRATfoU
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ABONNEMENTS, PETiTES AMMOMOE9
RENSEIGNEMENTS
S, bomtevscd des îtalians, a
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3~M.. CH. :AT3'B-A.NSB:, G.Ei&~ A
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Pari* 'DépartecaeNts
Untaois. Sfr. Unmois. 6m.
Trois mois. 1350 Trois mois. t6a'\
SixmoM. 37 fr. Sixmois. 32n- Il
Un an. 54 fr. Un an. 64 ir.
Etrang~f
Trot< moM (Union posts.ie). t8 'r.
L~ FEMM~~E,
LE CERCLE & LE SALON
J'avais l'honneur, cette semaine, de
rendre visite à l'une des vieilles fem-
mes les plus intelligentes d'aujourd'hui.
Etes-vous comme moi ? J'adore ces no-
bles créatures en qui se résume l'esprit
du siècle. Les ans ont passé sur elles
sans les amoindrir. Eties étaient brunes
ou blondes: les voici blanches; mais
eUes n'ont pas vieiHi. Le'n' <;œur à gardé
l'éterne!le jeunesse de l'esprit et de la
bonté. Plus d'une a souSert plus d'une
conserve, au fond d'un cuRf'et. de~ let-
tres jaunies et des fleurs fanées. Elles
aussrsont des neursfanées il leur reste
ce parfum vague et doux des sachets
évaporés. Leur sourire est induigent et
bon parce qu'elles ont souNert. Observez
leurs yeux quand elles regardent dans
le vide: on dirait qu'elles s'obstinent à
suivre avec la pensée un souvenir dis-
paru ou une illusion envolée.
Ma noble amie est de celles-là. La ba-
-ronne de X. était l'une des reines de
Paris à la fin durègne de Louis Philippe
et au commencement de l'Empire. JEUe
a reçu Emile Augier. dans l'éclat de sa
gloire naissante, et Meyerbeer en p'eine
noraison, etDalacroix.qui a fait d'elle
un crayon. C'est sur son àtbum que Ber-
ryer a écrit cette beUe phrase
ryer a cette belle phrase
< Mourir? monter en grade. »
Or, Mme de X. me parlait des jeunes
gens d'aujourd'hui.
La politesse s'en va, me disait-elle
avec tristesse. J'ai vu !e temps où un
homme n'aurait point osé parler devant
une femme comme on le fait mainte-
nant.
Elle doit avoir raison car eue n'est
point la seule à qui j'aie entenda formu-
ler cette plainte. La politesse s'en va,
c'est un fait, hétas t Et, par ce mot, j'en-
tends la correction des manières, cette
gentiïhommerie d'allures, cette distinc-
tion de langage que nos pères avaient
et que nous ignorons.
V. =~
Non que je sois parmi les ~M~or<~
~?Mpor
Pour moi, le dix-neuvième siëcie est le
grand siècle de l'intelligence. Hugo,
Musset et Lamartine sont glorieux
parmi les plus glorieux; nos illustres
peintres valent, à mon humble avis,
tous ceux d'autrefois; Beaumarchais ap-
pellerait Dumas nls son maître, et Mo-
zart dirait volontiers à Gounod < Bon-
jour, mon frère. Alors pourquoi cet
.amoindrissement dans les moeurs?
Pourquoi cette disparition sensible de
Ja poittesse qui frappait tant la baronne
de X.? qui frappe tout le monde? '1
Faut-il l'attribuer à nos bouleverse-
ments politiques? Je ne crois pas. La
politique peut innuer sur les idées non
sur les mœurs. J'ai réfléchi aux paroles
de ma vieille amie. Si les hommes sont
plus mal élevés, c'est qu'ils aiment
moins, c'est qu'ils n'aiment plus
la société des femmes.
Lisez les mémoires des deux derniers
siècles vous y verrez que tous les peu-
ples d'Europe enviaient et cherchaient
a copier nos bonnes manières. C'est que
la France, seule, donnait à la femme la
vraie place qu'elle doit occuper. Encore
aujourd'hui, chez nous seulement la
femme est l'associée véritabie du mari.
Malheureusement nous ne recherchons
pins sa compagnie, comme il y a vingt
ans. Le cercle a pris une telle impor-
tance dans les mœurs que les hommes
n'en bougent plus.
D'abord, on joue maintenant beaucoup
plus qu'il y a trente ans. Le jeu s'est ré-
pandu dans des couches de la Société où
H ne semblait pas devoir pénétrer.' Le
G'
une nuit, 200,000 francs à l'un de ses
collègues de la Chambre? Or, pour
jouer beaucoup, il faut aller beaucoup
an cercle. Et voilà le grand mot pro-
noncé..
Le cercle! mais c'est l'ennemi du
comme-il-faut, de l'élégance et de la dis-
tinction. C'est non seulement l'endroit
ouïes fortunes s'engloutissent, mais en-
core où le bon ton se perd. Et tout le
monde conviendra que jamais la mode
n'en a été plus répandue, que jamais les
hommes de la meilleure société, et de la
plus raffinée, n'ont quitté avec plus
d'empressement les salons rares et bien
choisis, pour ces larges pièces enfumées
où tout se dit, Dieu sait sur quel, ton ) 1
Scinde moi l'idée d'entreprendre la
physiologie du cercle. Il y en a tant, et
de tant d'espèces ) A commencer par
celui où l'on cause, pour finir par celui
où l'on vole. On raconte, à tout venant,
sur le pavé de Paris, l'histoire de ces
décavés qui, las d'être exploités, se sont
mis à exploiter les autres. Est-ce qu'il
n'existe pas plusieurs individus deve-
nus millionnaires en quelques années,
grâce aux banques taillées < dans leurs
salons? ·
A côté de ces tripots, il y a les clubs
sérieux, ceux où il est difficile de péné-
trer, dont les membres bien choisie
écartent avec soin les brebis galeuses.
Eh bien, je ferai le même reproche aux
uns et aux autres. Ils retiennent les
hommes; ils les prennent à la société
des femmes ils les empêche de s'af&-
ner pa.r un contact supérieur.
Comme vous avez mal joué, ce soir,
mon cher Chopin.disait une fois Liszt au
grand compositeur.
C'est qu'il n'y avait pas de femmes,
répliqua. il.
Devant un auditoire de femmes, un
homme d'esprit cherche à briller. Il ra-
contera telle anecdote avec un parti pna
d'élégance. Il dira les choses telles qu'il
les imprimerait, s'il étaitécrivain. Vieux
jeu! me répoudra-t-on. Evidemment,
par ces temps de troubles, où la. dyna-
mite gouverne, une cantilène en l'hon-
neur des femmes paraîtra, un peu démo-
dée. Eh eh il n'est pas mauvais quel-
quefois d'être démodé ) l
Dans son beau livre, .P'r~Wc 77 et
.MarM-ZT~~g, paru hier. M. le duc de
Broglie raconte une anecdote bien ty-
pique. Après une attaque folle, Maurice
de Saxe s'empare de Prague par sur-
prise. Si bien par surprise, qu'on don-
nait un bat dans la ville. Les ofnciers
français, noirs de poudre, déchirés et
tout couverts de sang, rencontrent les
j')!ies danseuses, qui s'en retournaient
cheze!!es.eSa!'ées.et leur oSrent ga-
lamment le bras/Aujourd'hui, au lieu
d'être galants et bien élevés, les mêmes
officiers auraient taillé un bac daas la
salle de bal I `
Trop de cercles ) On n'en sort pas as'
sez on y vit trop on y parle trop. Peu
à peu, le sans-façon gagne nos ma-
nières. Sur la fin de sa vie, Alfred de
Musset, naguère si élégant, si soigné,
se montrait débraillé. Et, comme on lui
en faisait la remarque, il répliqua:
A quoi boB~mon cher? Je ne bouge
pas du ctub
Le plus drôle, et je vais dire là une
chose que peu de gens savent, c'est
que le cgyc/c existe du haut en bas de
la société ) Pas d'individu, si pauvre
qu'il soit, qui ne puisse faire partie d'un
cercle. Je ne parle pas seulement des
gens de maison ou des cochers de nacre.
Tout le monde sait qu'ils ont les leurs.
Mais ce qu'on ignore, c'est qu'il y a des
cercles pour les commissionnaires. Par-
faitement) Un soir, je revenais de l'O-
déon, avec Paul Bourget, je crois. Au
coin de la rue de Seiûe et de la rue Vis-
conti, j'avisai un marchand de vins très
propre. Dans la première salie, on bu-
vait dans la seconde, une quinzaine de
commissionnaires jouaient. Un être in-
forme remplissait les fonctions de croM-
jp:er. Et quel croupier! Edgar Poe en
eût rêvé.
Ceia prouve que l'humanité est
joueuse ) dira-t-on. Certes. Il me sem-
ble cependant que, il y a quinze ans seu-
lement, ce n'était pas réglé pratique-
ment comme aujourd'hui. Et la meil-
leure preuve c'est que, à mesure que les
cercles augmentent, les salons dimi-
nuent. La mort a fermé celui de Mme la
comtesse d'Haussonville il y a bien
encore le saton de Mme la marquise de
BloequeviUe, celui de Mme Charles Bu-
loz, quelques asiles encore d'où la con-
versation n'est point chassée. Mais il
me semble que, du train où cela mar-
che, il ne peut pas y en a.voiy pour bien
longtemps. DELPIT
Nos Echos
AUJOURD'HUI
A 6 heures. d!ner au Grand-Hôtal. admission
jusqu'à 6 heures et demie. .r i. ~j
Pendant la. durée du diner, l'orchestra de
M. Deagranges jouera. dans la nouvelle salle de
muaiqua.
MENU
Potage Brunoite
Hors-d'œuvre
Truite saumonée sauce homa.rd
Croquettes Parmentier
Filet de bœuf à la Savarin
PiReons en compota.
Fa.isans bardés
S&la.de
Ha.rieots p&nachét mattre-d'hAtel
Tarte aux poires duchcso
Glace
Vanille et fraoboiMt
Desserts
Le sa,lon des d~nes est ouvert aux voyageur*.
Pia.no. tnb)es de jeux.– D!ner à la c&rta au res-
taurant. Le jour et le soir, séances et leçons de
billard, par M. Gibelin. Café Divan.
Le prcgra.mma du dîner-concert. (Votr a ta
4' page.) '<
Musée Grevin, 10, boulevard Montmartre.
De onze heurea du matin & onze heures du soir.
Français, 8 h. –La FamKi$ Po~MO~.
f.e Mnr.f<<- «~ t'o" <'e?t7tKf<
Opéra-Comique, 7 h. 1/2. Rt'~are! CceKf-
de-LtO~. Les DMnt
~E MONDE ET LA VtLLE
La. princesse Frédéric-GuiUaume de
Prusse, nUe de la reine Victoria, s'est
embarquée, hier, avec ses enfants, sur
un paquebot spécial pour Douvres.
Trop de fleurs 1
La Société des naturalistes de Moscou
vient de décerner des diplômes de mem-
bre honoraire à MM. Jutes Grévy,
président de la République française et
à M. de Quatrefages, membre de l'Insti-
tu de France.
Va pour M. de Qaa.trefa.ges.
MaisM.&révy? `?
Est-ce au café de la Régence qu'il a
fait ses études de naturaliste ? R
Je me suis laissé dire qu'il y étudiait
d'autres e~Ms que ceux de la nature.
Trop de fleurs
Ce matin paraît au -TbMfHs~ o/~c!~ la
nomination de M. Pascal Duprat, ancien
député, comme ministre plénipoten-
tiaire au Chili.
L'ambassadeur d'Espagne attend de
jour en jour la nouvelle des couches de
*la reine Marie-Christine.
Cet événement aura pour résultat le
départ immédiat de M. le duc de Fer-
nan-Nu.nezpour Madrid, où il restera
jusqu'à Noël, afin d'assister aux fêtes
qui suivront les relevailles de la jeune
souveraine.
Il y avait, avant.hier soir, grand dîner
chez le baron A. de Rothschild pour fê-
ter le passage à Paris du duc et dQ la du-
chesse de Colonna. les richissimes pro-
priétaires de Rome.
Sont arrivés également à Paris, et
descendus à l'hôtel Bristol, la princesse
Frederika da Hanovre et son mari le
baron de Pawel-Rammingen.
On se rappelle avec quel dévouement
cette princesse. fille de l'héroïque Geor-
ges V, roi de Hanovre, joua près de son
père aveugle, lorsqu'il fut expulsé de
ses Etats, le rôle d'Antigone ou desûlles
de Milton.
Elle est la sœur du duc de Cumberland,
marié depuis deux ans à la princesse
Tyrrha de Danemark.
Le baron et la baronne de Pawel-Ram-
mingen ne feront qu'un court séjour à.
Paris. Hs partiront bientôt pour pagnë-
res-de-Bigorre, où ils doivent jpasser
l'hiver.
Sur la nouvelle que M. le duc d'Au-
diffret-Pasquier serait assez gravement t
malade, nous avons envoyé prendre de
ses nouvelles, à son hôtel, avenue de la
Tour-Maubburg.
La duc, nous a t on dit, était attendu à
Paris ces jours derniers. Il a dû retar-
der son départ par suite de cette indis-
position, qui, du reste, n'offre pas de
danger sérieux.
L'Académie des sciences morales et
politiques a procédé hier & la nomina-
tion de son secrétaire perpétuel, eu
remplacement de M. Mignet, démission-
naire.
Cette section de l'Institut se compose
de 50 membres, sur lesquels 43 ont pris
part au vote. 42 voix. se sont portées sur
M. Jules Simon, 1 sur M. Picot. Il y a eu
deux bulletins blancs.
L'auteur de l'OMurt~re, qui est aussi
membre de l'Académie française, fait
partie, depuis 1863, de l'Académie des
sciences morales et politiques, où il rem-
plaça M. Dunoyer.
Le poste de secrétaire perpétuel n'est
pas purement honorifique. Le secré-
taire, outre ses jetons de présence, tou-
che six mille francs par an. Il est, de
plus, logé confortablement au palais
Mazarin, éclairé, chauffé, et autres me-
nus agréments. gratuits.
Une vraie bague au doigt.
Au même moment, l'Académie des
beaux-arts (section de sculpture) clas-
sait les candidats qui se présentent à
l'élection du 18 novembre, dans l'ordre
suivant
'1° M. Crauk 2° M. Falguiëre 3° e
H est rare que, le_jour du vote, le
classemenfsubisse'une modification.
Toutes les chances sont donc pour
M. Crauk.
M. J. Mackay, l'Américainqui ne con-
naît pas ses millions heureuse igno-
rance vient de rentrer daus son bel
hôtel de la rue de Tilsitt.
Les mauvaises nouvelles qu'il avait
reçues de la santé de Mme Mackay lui
avaient fait hâter son retour. Mais il a
eu la joie, à son arrivée, de trouver sa
femme en convalescence.
Enfui M. Wilson a son organe
Avant hier a paru le premier numéro
de la Petite -F~Mce, ce journal tou-
rangeau à qui la griffe présidentielle a
fait une si belle réclame gratuite.
Le titre dit LA PETITE FRANCE, o~-
~a~e <%M Centre et de ~'OMe~.
Est ce du centre de la Chambre ? q
Que va dire la ~Mcc, sans diminutif,
qui avait menacé d'un procès sa petite
sœur adultérine ?
Une dépêche de Madrid, arrivée en
dernière heure, annonce la mort de M.
Figneras, qui, en i8'?3, fut président de
la République espagnole. Il était né
en 182S.
Ah que j'aime les militaires,
J'aime les militaires (bis).
Les soldats belges sont dans la joie
une vieille demoiselle de Courtrai vient
de leur léguer sa fortune, éval&éu à un
million.
Cette somme sera partagée entre tous
les hommes de troupe, à l'exception de
dix régiments.
Pourquoi cette exclusion, et que dia-
ble ont pu faire les dix régiments en
question pour démériter aux yeux de la
vieille demoiselle ?
On sait qu'une expédition argentine
avait été srganisée pour aller, sous les
ordres de M. Fontana, rechercher les
restes du docteur Creyaux et de ses com-
pagnons.
D'après une communication reçue à la
Société de géographie, cette expédition
vient de rentrer bredouille à Baenos-
Ayres, sans avoir pu recueillir aucune
information précise concernant la fin
tragique de notre regretté compatriote.
NOUVELLES A LA MAtN
Petit dialogue à Mont-sous-Vaudrey
Pourquoi donc, dit Albert à Ju-
les, ne chasses-tu jamais qu'au chien
d'arrêt?
Mais, mon bon ami, c'est élémen-
taire c'est que les chiens d'arrêt sont
les seuls qui rapportent
A la Chambre dans une tribune
Deux spectatrices lorgnent les dépu-
tés, en cherchant à mettre des noms sur
les ngures.
–Regarde-donc ce vieux-là, qui est
si laid, un vrai singe. Sais-tu qui
c'est ? R
Sans doute, le député d'Orang
UN BCM")0
PET!TE BOURBE DU SO~
30/0. 8065.
50/0. !1472.77.
{talion. 89 05.
Turc. 1210,12.10.
Bmqnc ottomaM. 771 S5,77250,76812,770.
Lots turcs. 5437..
Ëcvote. 34875,34937,34750.
Extérieur nouveau. C2 13/16, 7/8.
Rio. ~60350.603 13.
Pa.na.mm.Tt77 50.
Autrichiens.7&3 75, 7:)5.
r'TîTT'!T'!T'P''nr '~Aunf!R)'T'
À uiLLhHù ith MnsUM~jb
ï' ,'r'
Audran, Chivot etDuru,
Sont trois hommes de mérite
Lepublicenestféru.
Audran, Chivot etDuru
N'ont jamais en vain couru
Le succès, qui court si vite.
Audran, Chivot et Duru
Sont trois hommes de mérite.
Duru ~ait, avec Chivot,
La gloire des opérettes
Et le bonheur du Caveau. r
Duru fait, avec Chivot,
Du couplet galant qui vaut
Son pesant de castagnettes.
Duru fait avec Chivot
La gloire des opérettes..
Audran, à lui tout seul, fait 'j"
Des bibelots en. musique,
Du plus excellent effet. )
Audran, à lui tout seul, fait
Un compositeur parfait
Pour la volupté publique.
Audran, à lui tout seul, fait
Des bibelots en musique.
Onlesaime,onaraison;
Mais à tous trois je préfère
Une seule Montbazon.
Onlesaime,onaraison;
Mais la moindre Montbazon `
Ferait bien mieux mon affaire.
Onlesaime,onaraison; °
Mais Montbazon je préfère.
MtRUTON
LA BOUTtQUE! l
Ombrageux, outrecuidant, mauvais s
confrère, tel se montre enyers nous le
F'~M'0.
Ce n'est pas notre faute s'il veut la
guerre avec nous, mais ça nous flatte.
Si le Ca~oM ne grandissait pas, M. Ma-
gnard le verrait d'un meilleur œil.
Nous faisons de grands eSorts le pu-
Mie veut bien s'en apercevoir et nous
en récompenser.
De là la colère du Figaro, qui répond
à nos bons procédés par tout le con-
traire.
Il refuse nos annonces payées, il in-
terdit le nom du GaM~M dans ses. colon-
nes. Soit, chacun est maître chez soi.
Mais l'amour qu'on a pour sa propre
boutique ne doit pas aller jusqu'à dis-
créditer l'entreprise du voisin. En mo-
rale, c'est une mauvaise action en ma-
tière commercia-le, un acte de concur-
rence déloyale.
Le J'o a fait paraître hier matin,
10 novembre, un supplément littéraire
consacré à Le Roi ~'a~M~ dont la repré-
sentation doit avoir lieu le 22. C'est son
affaire.
Le (3o;M~'s doit publier le 22, jour de
la solennité, un supplément curieuse-
ment illustré, également consacré à Le
Roi s'c~Mse. Le garo, s'est adressé à l'obligeance inépui-
sable et impartiale de M. Emile Perrin,
directeur de la Comédie-Française. M.
Perrin a fait pour nous ce qu'il a faitpour
leF~-o.cequ'il aurait fait pour tout
autre journal qui se serait adressé à son
obligeance il nous .a ouvert les trésors
artistiques de la maison qu'il dirige si
dignement. M. Perrin a prévenu le Fi-
~ro de ce qu'il faisait pour nous, comme
il nous a prevenusde ce qu'ilfaisaitpour
le Figaro.
Le journal de M. Magnard cherchant
ailleurs que dans l'illustration le succès
de son supplément sur Le Roi s'amM~,
et le ûaM~M ayant l'intention de repro-
duire les dessins originaux, les costu-
mes, etc. dus aux artistes célèbres
dlil y a cinquante~ns, les deux journaux
ne suivaient pas la même piste.
Mais le Figaro nous défend, paraît-il,
d'en suivre aucune.
Il nous défend de marcher.
Il crache sur~ce que nous faisons. I)
dit < -~VoMs auM~s ~0~~
Magnard.
Voilà la concurrence déloyale.
Le public jugera, en voyant le 22 no-
vembre le supplément illustré du <3
ritait les dédains du Figaro.
Notre confrère, à force de brouter les
lauriers de feu Villemessant, est décidé-
ment entré dans la phase de l'admira-
tion de soi poussée jusqu'à l'ivresse.
N'a-t-il pas l'impertinence de dire que
c'est poMf ë~e a~r~6
dans les renseignements qu'il a réunis,
lui.àgrand'peine, que son supplément
paraît onze jours avant l'échéance
Voilà le comble de l'infatuation. Qu'en
pensent les confrères invités si insolem-
ment à la curée ?
Nous sommes de bonnehumeur, parce
que nous poussons; le Figaro est de mé-
~chante humeur sentirait-il sa .fortune
décroître ? `t
M. Magnard nous en veut, au lieu de
s'en vouloir à lui-même de sa gauche
attitude dans la récente aNaire du F'
garo avec les comédiens. Il nous en
veut du départ de M. MirbeM et aussi
de la perte qu'il vient de faire d'un de
ses plus précieux collaborateurs, comme
'-si'c'était notre fauteuil devrait nous
Savoir'Tûon gré, au contraire, de tout
'ce que nous avons fait pour ne pas in-
tervenir dans sa querelle avec les co-
Tnédiens. Ceux-ci, parmi lesquels nous
comptons tant d'amis, tant de collabo-
rateurs des bonnes œuvres que nous
avons pu, grâce à leur concours, mener
à bien, et dont il ne nous appartient pas
de rappeler ici les noms, sont venus à
nous,en grand nombre quand ils ont vu
le ~aro les renier si maladroitement.'
'Nous avons fermé notre porte à toute
récrimination violente. Nous en sommes
peu récompensés, mais nous ne le re-
grettons pas. Nous ne poussons pas,
comme M. Magnard, le fanatisme de la
boutique jusqu'à l'oubli de tous les pro-
cédés, et nous ne mangeons pas le blé
du prochain en herbe.
ARTHUR MEYER
Bloc-Notes Parisien
tLc TT~ait* des Ve!oMtairea
Le hasard m'a fait voyager hier sur la
ligne de Paris à Tours. Dans chaque train
qui passait, les wagons étaient remplis de
voyageurs, militaires et civils. Les pre-
miers, engagés conditionnels libérés le
jour même, s'interpellaient d'une voi-
ture à l'autre, chantant des chansons de ré-
giment d'un goût plus ou moins douteux,
et leur joie contrastait singulièrement
avec l'air de tristesse qui régnait sur le
front de presque tous leurs compagnons
de route. C'est que ceux-ci, moins heu-
reux que les premiers, s'en allaient com-
mencer ce que les autres venaient de
finir leur volontariat d'un an.
La plupart des jeunes volontaires étaient
accompagnés de leurs familles et plusieurs
d'entre elles occupaient seules un compar-
timent tout entier.
En les voyant, l'idée me vint de m'arrê-
ter à Orléans, ne fût-ce que quelques heu-
res et, de visiter, le jour même de l'arrivée
des volontaires, une caserne d'artillerie.
Nos casernes d'infanterie, me disais-
je, sont toutes les mêmes et je les connais
par cœur. Un quartier d'artillerie sera du
nouveau pour moi.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je descendis à
Orléans et m'en allai trouver un de mes ca-
marades, capitaine au j;o° d'artillerie qui,
fort gracieusement, se mit à ma disposi-
tion.
L'artillerie du corps, dont le quartier
général est à Orléans, était, il y a huit
jours, commandée par le général Maucou-
rant. Depuis quarante-huit heures, le géné-
ral n'est plus général, en ce sens qu'il
vient d'être nommé contrôleur général de
première classe, fonction équivalente par
sa situation, quoique l'assimilation n'existe
pas, au grade de général de division. Il
avait sous ses ordres deux régiments, le
~o° (régiment divisionnaire), dont le quar-
tier est boulevard Alexandre-Martin, près
de la cathédrale, et le ~2° (régiment de
corps), dont le quartier est rue Guillerault,
à côté de la gare.
En l'absence du général, le commande-
ment de la brigade appartiendra au colonel
Voisin, du ~o°, un des plus beaux militaires
de France, comme l'appelait l'empereur
Napoléon III, lorsque cet officier faisait
partie de sa garde. Au ~2° commande le
colonel Harel, brillant officier également,
qui s'occupe de son régiment avec une
sollicitude toute paternelle. En veut-on
un exemple ?
Il y a quelques jours, un chef d'escadron
entre à la cantine des sous-officiers; il s'ap-
proche de la table et demande à goûter le
vin. Il le trouve mauvais, fait boucher la
bouteille qu'il remet à un planton, et or-
donne à ce dernier de le suivre chez le co-
lonel. A son tour, celui-ci prend le vin, le
fait cacheter et l'envoie à Paris, au labora-
toire municipal, d'où on le lui renvoie il y
a trois jours, avec la mention ~.M~/f.
Voilà le colonel en fureur; il court au quar-
tier, fait appeler les cantiniers et les me-
nace da les casser si pareille chose se re-
nouvelle. Et depuis trois jours, le vin est
bon aux cantines du ~2".
Pour les cuisines, il agit de même il
n'est pas de semaine qu'il ne s'y rende pour
goûter la soupe et le rata. Je l'ai goûté
aussi, ce rata; il est bon, ma foi! Et les sol-
dats n'ont rien à dire Il est vrai qu'ils ne
disent rien.
Il est à souhaiter que nos régiments
de toutes armes soient aussi bien traités que
ceux de la ~° brigade d'artillerie. D'abord
la cuisine se fait à la vapeur. Dans une pe-
tite chambre sont installées deux machines,
dont une fonctionne, tandis que l'autre est
au repos.
La machine qui est sous pression envoie
la vapeur dans la cuisine du régiment, im-
mense salle où se trouvent alignés le long
des murs deux percolateurs et huit mar-
mites énormes. Ces marmites, où se fait la
~o~o~, sont à double paroi de fonte, l'in-
tervalle des deux cylindres étant rempli
par la vapeur, qui chauffe d'une manière
continue.
Quant au menu du régiment, voulez-
vous le connaître? Il est extraordinaire.
Tous les matins, la soupe. comme dans
l'infanterie.
Le soir, le rata, qui se compose, pour
les sept jours de la semaine, de la façon
suivante
Bœuf aux pommes de terre. Ragoût de
mouton aux haricots. Oie au riz. Bœuf aux
pommes de terre. Ragoût de mouton au
riz. Oie aux pommes de terre. Mouton rôti
au macaroni.
Parfois ce sont des lentilles au lieu de
riz ou de macaroni.
Enfin la nourriture est aussi variée que
possible, et les soldats s'en trouvent fort
bien.
A Paris les cuisines de la caserne du
Prince-Eugène fonctionnent de la même fa-
çon, mais ce sont les seules. Quand donc
l'infanterie, qui, elle aussi, travaille dur,
sera-t-elle nourrie de cette façon ?
Les deux régiments da la brigade sont
armés de pièces de ~o et de 8~ (système
de Bange); les pièces de ~5, qu'on tvait il
y a un an encore, sont mises de c&te~ et
seront utilisées pour la défense des places.
..Enfin, chose curieuse, on sesertencors des
anciennes pièces de /). se chargeant par la.
bouche. Mais on ne s'en sert que pour les
évolutions des batteries attelées et la con-
duite des voitures, afin de ne point user
ni détériorer le matériel de guerre, qui ne
sort, lui, que pour les revues, les parades,
ou les exercices à feu.
Au moment où, ma visite ~nie, je
vais remonter en wagon, on m'apprend que
S. A. le prince Victor, accompagné de
son père le prince Jérôme-Napoléon,
vient d'arriver à Orléans pour faire son
volontariat d'un an au ~2* d'artillerie.
Le prince sera, m'assure-t-on, placé à 1<,
i a" batterie du régiment (batterie à cheval)
où commandait il y a un an encore, en qua-
lité d'officier de réserve, notre confrère
Edmond Noël, l'auteur des .FM~e~ <&*
7~?-M< et il répondra à l'appel au nom
de Napoléon. Le ~2°, où il vient d'entrer,
a été formé en 187~, à Vincennes, avec trois
batteries du 2 5* d'artillerie, quatre jlu 19
et quatre du i~ `
TOUT-PABXt
LA (MFESSMN ~AMMI
M. Andrieux s'est converti, voilà l'é-
vénement du jour. M. Andrieux & mon-
tré du courage et de l'esprit. Il a dé-
pouillé le vieil homme de l'anticoncile
de Naples et s'est brouille avee le préfet
de police qui, naguère, crochetait les
couvents. M. Andrieux a fait amende
honorable. Il a demandé pardon à Dieu
et aux hommes, comme disait Jules Fa-
vre. Il a fait comme cet autre homme d'es-
prit, Clément Laurier, lorsque, éclairé
par les leçons de l'expérience, il adorait
ce qu'il avait brûlé, et saluait d'une
belle parole de repentir patriotique l'ar-
mée dont, sous l'Empire, emporté par
l'esprit d'opposition, il avait inconsidé-
rément prêché le mépris.
Voilà donc où en est la république 1
le peu d'hommes intelligents qu'il y a
dans le parti en sont réduits à la renier.
M. Andrieux fait à son tour comme M.
Jules Simon, comme M. Vàcherot il
reconnaît bien haut que la république
se trompe et qu'elle est en train de ce
perdre. Quel enseignement dans ces
aveux et dans ces repentirs
M. Andrieux ne veut plus qu'on dise:
« Le cléricalisme, voilà l'ennemi t II
voit, tout simplement parce qu'il est
lucide, que le péril est ailleurs tl s'aper-
çoit que le fanatisme antireligieux n'a.
pas porté bonheur à la république tout
craque, au contraire, depuis le jour où,
sous prétexte de résistance au cléricalis-
me. ou a attenté à la liberté, au droit, à
la justice, à la.,propriété, et forcé le~
cœurs honnêtes et les esprits indépen-
dants à la révolte.
Il est écœuré de ce qu'il a fait, et H a.
le courage de ne pas cacher son ôcoau-
rement.
Nous ne prétendons pas qu'à partir
d'aujourd'hui M. Andrieux soit des nô-
tres il s'en faut de beaucoup que nous
le pensions. Mais, il n'a pas voulu piM
longtemps être du parti de la persécu-
tion. Nous l'en félicitons, et nous cous
en réjouissons. C'est un commence-
ment.
Le discours prononcé hier par M. An-
drieux aura un retentissement considé-
rable dans le pays. Il a ému la Cb&m-
bre. Il remuera considérablement l'opi-
nion au dehors. Il indique quel travail
est en train de s'opérer. Le vase d'ini-
quités et de maladresses est rempli il
déborde parmi ceux-là, même qui
avaient le plus contribué à y verser le
nel, il se fait un mouvement d'horreur
et de dégoût pour leur œuvre. Plus di-
rectement mêlé que personne dans le
côté matériel et brutal des exécutions
qui ont révolté la conscience française,
M. Andrieux a pensé qu'il était temps
pour lui de rompre aveMes iniquités dont
la République s'est souillée.
N'eut-il agi q~ue par ambition per-
sonnelle et dans l'intérêt de son avenir
politique, nous ne nous en réjouirions
pas moins de l'acte qu'il vient d'accom-
plir, car c'est un acte que son discours.
Patriotisme ou égoïsme, peu importe.
La portée de la conversion de M. An-
drieux, quels qu'en soient les motifs, est
la même et elle est considérable.
H. DE PÊNE
Journée Parlementaire
Nje Budget de« cuttes à ta Chambf«
M. Jules Roche est un fanatique fi-
landreux, à la façon de Robespierre. H
ne parle jamais moins de sept quarts
d'heure, montre en main. C'est lui qui a
ouvert le feu contre le budget des cul-
tes, son ennemi personnel, et, naturel-
lement, il en a demandé la suppression.
Ce qu'il a pu dire, vous le devinez. Il l'a
déjà ressassé, rabâché et radoté mille
fois. Pourquoi payer un clergé qui veut
du mal à la République, et qui d'ail-
leurs est assez riche de son propre
fonds ? On l'a dépouillé, autrefois; il ne
reste plus guère qu'à le tuer aujour-
d'hui. C'est la théorie de ce bon M*. Ro-
che.
Avec une per&die qui est certaine*
ment un trait de caractère, cet ancien
séminariste a longuement insisté sur ce
qu'il appelle les richesses de l'Eglise. Il
touchait là une des cordes sensibles de
la Chambre. Malgré les séductions d'un
tel discours, et la tentation que la per-
spective d'un bon coup à faire excite or-
dinairement chez l'auditoire délicat au-
quel s'adressait M. Jules Roche, on y &
médiocrement mordu. L'orateur était
trop assommant t On attendait un coup
de fouet, on n'avait qu'une conférence
interminable, un cours d'histoire ecclé-
siastique, une lourde et indigeste com-
pilation, bourrée de chigres,' comme
une oi~ de marrons. Exciter à plaisir les
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