Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-09-21
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 septembre 1882 21 septembre 1882
Description : 1882/09/21 (Numéro 67). 1882/09/21 (Numéro 67).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k524368m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/02/2008
~ÂMS i. S Centimes, -r- DÉPARTEMENTS ET GARES CÉNTIM!
Seizième Année Troisième Série Numéro 67
Jeudi 2i Septembre 188~
~]EE&TFBB:tIIB. BSJE~'JER
Dtrec
ABONNEMENTS
fana Départements
Unmois. 5 fr. Un mois. 6fr.'
Trois mois. 1350 Trois mois. 16 fr.
Six mois. 37 fr. Six mois. SSfr.i
Unan. 54 fr. Un an. 64fr.
Etracger t~
Trois mois (Union postale). 18 fr.
RÉDACTION
9, boulevard dos Italiens, 9
CE DEUX HEURES A MINUIT
:H:. 3DE F~ISTB
R~~ctc~ettr e/t CAe/'
ANNONCES
MM. CH. LAGmANGrE, CERJF & C*'
6,PLACEDEt.ABONRSE,.6
J?< & !t!n:s{ra<:oyt dK ~OMf/ta!
ADMINISTRATION
DB NX HEURES A CtNQ HEURES
è, boutevard dew ttaHenw, <
ABONNEMEN.TS,PET)TES ANNONCES
RENSEIGNEMENTS
9, boulevard d6s Italiens, 9
AU
PAILLON CE FMEE
Le ministère a eu une idée
Le premier vice-président du Conseil
municipal de Paris, M. de Bouteilier,
écrivait l'autre jour au JoM~M<~ ~e Ge-
M~e qu'il savait de source, certaine que
le ministère Duclerc avait le projet de
dissoudre l'assemblée du Pavillon de
Flore. Ce ministère d'union républicaine
ne rêve plus que de dissoudre les assem-
blées républicaines~ La Chambre, le
Conseil municipal de Paris, quoi encore?
Paris comprend vingt arrondisse-
ments; chaque arrondissement quatre
quartiers chaque quartier élit un con-
seiller municipal; et leConseil se trouve
ainsi composé de quatre-vingts mem-
bres. Ceci pour l'intelligence du projet
du ministère. Le ministère voudrait
se débarrasser des intransigeants et des
conservateurs du Conseil, en changeant
cette circonscription en faisant élire
les conseillers au scrutin de liste par
arrondissement, ce qui ferait vingt lis-
tes, ou mieux encore, et s'il peut l'obte-
nir des Chambres,– et c'est là son but,
au scrutin de liste par zone, ce qui
ferait cinq listes. On ferait des vingt ar-
rondissements cinq zones, comprenant
chacune quatre arrondissements, où se
trouveraient noyés les quartiers conser-
vateurs ou intransigeants qui disposent
aujourd'hui de la majorité du Conseil.
Voilà le plan, voilà l'idée
Le Conseil municipal est divisé en
trois groupes le groupe de l'autonomie
communale, le groupe opportuniste, la
droite. Les deux premiers comptent cha-
cun 35 ou 36 membres, et le troisième, 9.
L'un de ceux-ei, M. Watel, se sépare de
ses collègues sur le terrain constitution-
nel, il est républicain, et il forme à lui
seul, au Pavillon de Flore, le centre gau-
che. < La France est centre-gauche, ré-
pétait M. Thiers, et c'est pour cela que le
centre gauche est représenté par une voix
au Conseil municipal de Pans, et par 15
à la Chambre, sur 532 députés.
Après le vote de l'amnistie, il fallut,
poufle Conseil municipal qui avait pour-
suivi cette mesure politique, trouver
une nouvelle .~C'est alors que futrédigé un programme
de franchises municipales, où tout n'est
pas à condamner, et qui devait enchaî-
ner les coeurs parisiens à cette avant-
garde de la démocratie. Ce programme
ne réunit pas l'unanimité du Conseil,
qui se divisa en deux fractions à peu
près égales celle qui ne tenait pas
compte de la pensée de M. Gambetta, et
celle qui, au contraire, s'en faisait une
règle. i-,
La fraction, restée sur cette ~a<-
/brM. a pris le nom de groupe de l'au-
tonomie communale. Elle n'a pas la ma-
jorité, mais elle forme le groupe le plus
nombreux, le mieux discipliné, le plus
actif, le mieux dirigé. D'ailleurs, en
beaucoup de rencontres, elle rallie des
voix de l'autre camp. Par exemple, pour
les questions qui touchent à la religion,
questions qui, entre parenthèses, pas-
sionnent beaucoup plus les républicains
que les monarchistes, elle est sûre de
la majorité. On peut dira qu'à peu près
toujours elle fait prévaloir ses doctrines
et ses hommes dans le Conseil.
Ce groupe de l'autonomie communale
a pour chef M. Sigismond Lacroix, Po-
lonais naturalisé Français, et qui a fran-
cisé son nom de Krysanowski. Il expose
clairement les questions, mais il n'a pas
de facultés oratoires, et c'est par d'au-
tres qualités qu'il exerce son influence.
Froid, sec, il a un certain don de com-
mandement, et c'est un habile tacticien
parlementaire. Mais sa carrière politi-
que a été ondoyante et diverse, et ce
passé le gêne dans ses entournures.
C'est ainsi qu'au lieu de se présenter
lui-même à la présidence, il a discrète-
ment posé la candidature de M. Songeon,
très honnête homme, très invariable ré-
publicain, mais esprit chimérique, d'une
vanité peu supportable, et qui parle avec
une abondance qui en .fait, ce qu'en argot
on appelle un ~a&'e! Sans avoir fait
sonder la droite, M. Sigismond Lacroix
avait calculé que, mécontente des atta"
ques des opportunistes, elle voterait
peut-être avec hésitation pour lui, mais
avec résolution pour un candidat de son
choix, et c'est ators qu'il a inventé M.
Songeon, sacrinant ce qu'il pouvait
avoir de chances personnelles, au succès
de son parti. Là se révèle le tacticien, le
politique. II y a une leçon à tirer de
cette élection, c'est le rôle que peut
jouer toute minorité, même infime, dans
line assemblée, lorsqu'elle ne s'embar-
rasse pas dans des scrupules de procè-
dure:
De sorte que, malgré la prépondérance
de sa situation, M. Sigismond Lacroix
pourrait bien n'être, longtemps encore,
qu'un Warwick, un faiseur de prési-
dents du Conseil municipal et de dé-
putés de Paris. M. Songeon, que l'apo-
théose de Garibaldi, le banquet de l'Hô-
tel de-Ville ont mis en évidence, sera
sans doute député avant lui. Ce sera un
grand bonheur pour, M. Songeon, qui
grille de s'asseoir au palais Bourbon,
et une nouvelle déception pour l'ancien
secrétaire de M. Frédéric Lévy, maire
du deuxième arrondissement, sous l'Em-
pire.
Les autres gros bonnets de l'autono-
mie communale sont M. de Bouteiller, an-
cien ofncierde marine, correspondant du
./o!mais que ses collègues trouvent un peu
bien Parisien, ce qui'ne laisse pas d'être
piquant de la part de ces Panstens-lâ
M. Yves Guyot, à qui les belles de nuit
font brûler des cierges laïques M. IIo-
velacq~e, qui trouve moyen de se dis-
tinguer par son irréligion dans une as-
semblée qui n'a que la passion de l'irréli-
gion; M. Maihé, qui est versé dans les
aSaires.lia. pour principal organe le
2?a;<~c~, de M. Henry Maret.
I L'autre fraction de la majorité, qui a
refusé de monter sur la ~orm des
franchises municipales, est connue dans
le monde sous le nom de groupe oppor-
tuniste. A part le solitaire M. Watel,
il comprend tous les républicains du.
Conseil, qui ne font pas partie de l'auto-
nomie communale. C'est assez dire qu'il
manque de cohésion. On peut le parta-
ger en deux tranches d'égale dimen-
sion la'tranche gambettiste, et la tran-
che indépendante,-chacune de dix-sept
ou dix-huit membres réunies, trente-
cinq ou trente six. Depuis l'amnistie, il
s'est un peu modifié, puisqu'il compte
maintenant des ennemis de M. Gam-
betta. Son organe est- la Ville de .Par~.
Le dessus du panier gambettiste, qui
se vide peu à peu ses hommes impor-
tants étant entrés à la Chambre, sont
M. Réty, avoué, très fin, très acerbe M.
Germer-Bailliëre, l'éditeur, apprécié
pour sa connaissance des services de
trésorerie de la Ville; M. Depasse, ré-
dacteur à la 7?~M&M~Me /<2Mp~e, écri-
vain délicat qui, en sortant du 7o! de jPa~s, avait sa place marquée au
JoM~M~ ~es Z~a~ M. Narcisse Leven,
avocat israélite.
Les indépendants comprennent des
ennemis déclarés de M. Gambetta,
comme M. Jobbé-DuvaI, qui a peint
beaucoup de murs d'église et qui n'aime
pas les dictateurs, ni spirituels, ni tem-
porels, na des modérés, comme M.
Jacques, qu'entoure la sympathie de ses
collègues, etc. Leur indépendance
s'exerce plus à l'égard des personnes
que des choses.
De la Droite, qui ne peut être qu'un
bataillon volant, faisant l'appoint dans
les scrutins où le groupe opportuniste
et le groupe de l'autonomie communale
sont au complet l'un contre l'autre, les
membres sont tous connus MM. Riant,
Edouard Hervé, Denys Cochin, Marius
Martin, Binder, Gamard, Despatys, Bar-
tholoni, Watel. t_
Les orateurs du Conseil sont la plupart
aujourd'hui à la Chambre MM. Clemen-
ceau, Allain-Targé, Jules Roche, de La-
nessan, de Hérédia, etc. Cependant, il
en reste quelques uns qui feraient t
bonne figure à la Chambre, dont la
moyenne n'est pas supérieure à celle du
Conseil à droite, M. Edouard Hervé,
dont la parole pure, mesurée, précise, fe-
rait sensation dans un Parlement pour
de bon M. Denys Cochin qui, élevé en
dehors du barreau et des lettres, possède
un charme auquel tout le Conseil se
montre sensible M. Gamardqui expose
en parfait notaire les questions les plus
hérissées de chiffres; M. Marius Martin,
dont la véhémence est forte; M. Despa-
tys, méthode de magistrat qui irrite son
adversaire à gauche, M. Réty, M. Nar-
cisse Leven, plusieurs des conseillers
déjà nommés; M. Amouroux, ancien
membre de la Commune, peut-être le
mieux doué de tous, éloquence convain-
cue, chaude, originale, mais un peu
emphatique, un peu étrange. Un oppor-
tuniste, orfèvre comme M.Tirard.M.
Murât, a quelque chose de ce tempéra-
ment, mais lui s'e~&aMc en des adju-
rations qui tournent facilement au ri-
dicule.
Ce n'est pas la tolérance qui règne en
souveraine au Pavillon de Flore. Il est
arrivé aux orateurs de la minorité d'être
assaillis à la tribune par les interpella-
tions plus que violentes du docteur Bour-
neville, du mécanicien Geoffrin, de' l'of-
ficier de santé Cattiaux. Ce dernier est
tellement hargneux qu'il est tenu en
quarantaine par tout le monde. D'excel-
lents esprits estimentque parmi les fran-
chises municipales réclamées par le
parti de M. Sigismond Lacroix, la pu-
blicité des séances aurait du moins
pour effet de rendre plus difficiles les
scènes grossières.
Un certain nombre, environ un quart,
restent un peuisolés, pour des motifs plus
délicats. Le Conseil a affaire à de grandes
compagnies: chemins de fer, omnibus,
tramways, gaz, électricité, vidange, etc~
etc.; et il a le souci qui lui fait honneur,
que ses membres soient comme la fem-
me de César. Malheureusement la fem-
me de César n'a pas toujours été irré-
prochable, même dans les Conseils mu-
nicipaux. Les autres ont des relations
plus ou moins superficielles, mais cour-
toises et même ouvertes sur le terrain
de l'honorabilité.
Demandez à qui vous voudrez de ces-
quatre-vingts conseillers, ce qu'il pense
du Conseil, il vous répondra que c'est la
première assemblée de Paris et, par
conséquent, de France. Tous sont péné-
trés de l'importance de leur mandat
qui, en effet, est important, puisque
sous le rapport nuancier ~seulement, le
budget de la ville de Paris est à peu
près celui de la Belgique, deux cent cin-
quante millions, c'est-à dire supérieur
au budget de plusieurs républiques ou
royaumes, et que leur mandat peut
devenir bt~n plus important encore.
Ici, l'on touche aux motifs qui pous-
sent le ministère Duclerc à dissoudre le
Conseil municipal de Paris, motifs que
passe sous silence le correspondant du
./OMr?K~ de
Le ministère Duclerc se rappelle <
qu'au 4 Septembre la députation de Pa-
ris, et c'a été un trait de génie t s'est ]
constituée en gouvernement provisoire,
et il tremble que le Conseil municipal
de Paris, par une habile coalition au-
tour du groupe de l'autonomie commu- ]
nale, n'en fasse autant, dans une cir-
constance prochaine.
C'est une assemblée qui connaît les af-
faires nuances, voirie, instruction pu-
blique, eaux et égouts, assistance pu-
blique, domaine municipal, beaux-arts,
etc., etc. elle est en mesure, aussi bien
que les hommes du 4 Septembre, de
constituer un gouvernement, on vient
de le voir par la rapide esquisse de ses
groupes et de ses physionomies, et par
l'explication du jeu de ses partis.
Or, le ministère prévoit le jour où la
succession de M. Grévy s'ouvrira; où ie
Congrès se réunira à Versailles; où l'é-
lection d'un président de la République
ne se fera pas toute seule, comme le
30 janvier 1879; où, à la faveur des com-
pétitions, la vacance du pouvoir exécu-
tif se prolongera; où, sous l'empire de
l'émotion qui résultera de ce retard,
Paris sera agité, la France incertaine du
lendemain; et où, enfin, le Conseil mu-
nicipal de Paris dira': Je suis là ) »
Le ministère Duclerc voudrait que les
Chambres se délivrassent de ce cauche-
mar, en votant cette réforme électorale,
qui ne donnerait peut-être pas les ré-
sultats attendus, mais dont il espère un
Conseil où il n'y aurait ni conservateurs
ni intransigeants, ni droite ni groupe
de l'autonomie communale, et'qui serait
inoffensif comme celui de Pontoise ou de
Nanterre. M. Grévy est donc bien ma-
lade ? `?
LOU)S TESTE
BOURSE M LONDRES. 20 SEPTEMBRE
Derniers cours Consolidés, 99 87. Egyp-
tienne, 6762; parité, 343 Espagnol
nouveau 64 57. parité, 64 75. Turc, 1231;
parité, 13 35. Banque ottomane, 21 28; pa-
rité. 788 15. Rio Tinto, 26 25; parité, 6G3 90.
La. Banque ottomane très recherchée sur
les bruits que la Régie des tabacs lui est
enfin concédée.
IS&v *S~S
s~ S~~&~F%6S
& S~ ~Ejt U M v S~
AUJOURD'HMC
A 6 heures et demie, diner au Grand-Hôtel
admission jusqu'à7heuros.
l'ondant la. durée du dîner, l'orchestre de
M. Desgranges jouera, dans la nouvelle salle de
musique..
MENU
° Potage pot-au-feu
Hors-d'ceuvre
Truite saumonée sauce ravigote
Croquettes duchesse
Fttet de bœuf & la parisienne
Poulardes au riz sauce suprême
Quartier de chevreuil
Salade
Choux-fleurs gratines au parmesan
Génoise glacée
Glace
Bombe panachée
Desserts
Fromages, fruits et petits-fours
Le salon des dames est ouvert aux voyageurs.
Piano, orgues, tables de jeux.– Diner à la carte
au restaurant. Billards au Café Divan.
Le programme du dîner-concert. (Voir à la
4~' page.)
Musée Grévin, 10, boulevard Montmartre.
De onze heures du matin à onze heures du soir.
Français, 8 h. 1/4. Les Co/'&ectt~.
Opéra-Comique, 8 h. Rome~ et ~MMe~e.
Gymnase, 7 It. 1/2. ~e7ot~e Paranquet.
&.A POUTtOUE
Deux élections sénatoriales auront
lieu le 5 novembre prochain, dans le dé-
partement du Finistére,à l'effet de pour-
voir aux sièges laissés vacants par suite
des décos de MM. Monjaret de Kerjégu
et le vicomte de Forsanz.
Les conseils municipaux des commu-
nes comprises dans ce département sont
convoqués pour le dimanche 1°' octobre
prochain, pour nommer leurs délégués
et suppléants.
Les murs du premier arrondissement
sont tapissés en ce moment d'affiches
blanches sur lesquelles se détache un
seul mot .E~cMMoM.
Il s'agit en eSet d'une exécution, et la
pire de toutes: celle de la loi scolaire.
C'est l'exécution d'une foule de petits in-
nocents.
LE MONDE ET LA ~
M. Fournier-Hébran, ancien garde
du corps du roi Charles X, vient de
mourir à Saint-Gilles, à l'âge de quatre-
vingt-un ans.
Royaliste convaincu, M. Fournier-IM-
bran avait quitté la France après 1830,
et s'était renduâ Namur, où il a dirigé
pendant de longues années un grand
établissement industriel.
M. Antonio Rodrigues Sampaio, qui
a occupé en Portugal une haute situa-
tion comme journaliste et comme
homme d'Etat, vient de moarir à Lis-
bonne.
Après avoir été quatre fois ministre,
il a fini pauvre. Son seul luxe était une
bibliothèque, qui contenait une foule
d'ouvrages curieux.
Le général Billot, ministre de la
guerre, et le général Pittié sont arrivés
hier à Mont-sous-Vaudrey.
Dans la soirée, le conseil municipal a
été présenté à M. Grévy.
La ville était pavoisée.
On le serait à moins
Le compositeur Membrée, qui vient
de mourir, était dans une situation de
fortune plus que modeste.
Nous apprenons qu'un certain nombre
de peintres, ses amis de longue date,
s'occupent d'organiser une vente de ta-
bleaux au Mnéhce de sa veuve et de ses
deux ÛIles.
Un des'Tiéros de la mission Flatters,
le maréchal des logis Pobôgu;a, du
spahis, va avoir une statue dans sa ville
natale, à Clégaérec, près de Pontivy.
On sait que ce fut le maréchal des lo-
gis Pobéguin qui conduisit à travers le
j désert infesté de Touaregs, la glorieuse
et désastreuse retraite des survivants do.
premier massacre.
Ce monument, élevé par souseriotibn
publique, sera inauguré dimanche pro-
chain.
Le docteur Emile Landsberg, un des
correspondants parisiens les plus in-
ftuents de la presse allemande, a été en-
terré hier matin.
Le prince de IIohenlohe, le comte Go-
luchowsky et la plus grande partie du
personnel des ambassades d'Allemagne
et d'Autriche assistaient aux obsèques.
On remarquait, avec quelque étonne-
ment, l'absence de M. Ranc, à qui le dé-
funt avait tout bonnement sauvé la vie
en lui procurant les moyens de s'évader
après la Commune.
Nouvelles bibliographiques
On sait que Balzac avait laissé inache-
vés quelques romans de jeunesse et di-
vers ouvrages plus importants, que sa
veuve, par respect pour la mémoire de
l'illustre romancier, n'avait point voulu
livrer de son vivant au public.
Un érudit belge, M. le vicomte de
Spoelberg de Lovenjoul, vient de se ren-
dre acquéreur de ces manuscrits, ainsi
que de la collection complète des lettres
de Balzac à sa femme. Il se propose de
les publier, et est actuellement en pour-
parlers avec un grand éditeur parisien.
On vient de découvrir à Valencia, dans
l'Andalousie, l'édition primitive de Don
Quichotte, annotée et corrigée par Cer-
vantes lui-même.
Echos cynégétiques:
Brillants tirés hier, à Triel, chez M.
Ratisbonhe.
Quelques bons fusils: M-M. Louis
Stern, Singer, comte de Quélen, Isaac
de Gamondo..
100 pièces au tableau.
Grande chasse, avant-hier, au cMteau
de Chevaincourt, chez M. et Mme Muns-
ter, dont les réceptions recherchées sont
à citer en première ligne.
M. Munster est, comme on sait, le
frère de Mme la baronne Liadières.
f
Brillante réunion chez M. et Mme
d'IIendecourt, à Ronqueux, où les meil-
leurs fusils de la vallée de Chevreuse se
~ont donné rendez-vous.
Les révolutionnaires du quartier Latin
fondent un journal, l'M~ qui pa-
raîtra le 7 octobre prochain.
Le directeur sera M. Maurice Ajane,
membre du Cercle révolutionn~Rre des
Ecoles.
C'est la première feuille politique faite
au quartier Latin depuis le 4 Septembre.
Sous l'Empire, M. Clémenceau en avait
fondé une, intitulée ~s ~?co~s, qui ût
assez de bruit.
Chapellerie internationale.
A l'occasion des funérailles de Gari-
baldi, les chapeliers de Paris avaient
envoyé à Rome une magnifique cou-
ronne. ¿
Les chapeliers romains, afin de ne pas
être en reste de politesse, font frapper
une médaille d'argent pour leurs con-
frères de Paris.
On voit que ces chapeliers ne man-
quent pas de formes.
Un sport inédit
Le desservant d'une petite paroisse
d'Angleterre, ayant besoin de fonds pour
les cloches de son église, imagina de
donner à leur bénénce une représenta-
tion originale.
On dessina dans un parc un échiquier;
sur chacune des cases, un homme en
costume du quinzième siècle figurait
une pièce et jouait son rôle.
Les joueurs, entraînés depuis plusieurs
semaines, ont manœuvré avec la plus
grande précision, et la partie a bien
marché.
La recette a été bonne la petite église
aura ses cloches.
Chronique du duel
Une rencontre au pistolet'vient d'à voir
lieu entre un ofncicr a.mérica.in, le colo-
nel James Garcoket.un Peau-Rouge
de qualité, le chef de la petite tribu
des Chatawas, de l'Iludson.
Les deux combattants ont été atteints
et ont succombé à leurs blessures.
Absolument authentique.
NOUVELLES A LA MAtM
M. Joseph Prudhomme entre dans un
de ces chalets modernes dont nos édiles
ont autorisé la construction le long des
boulevards extérieurs.
Monsieur, désire-t-il un cabinet. à
cinq ou à quinze centimes, demande
gracieusement la buraliste.
Madame répond M. Prudhommo~
en imitant un geste célèbre de Frederick
Lemaître il y a dans la vie des circons-
tances où je ne recule devant aucun sa-
crince 1
Un de nos amis, homme doux, afnigé
d'une compagne difûeiie,–affligé, mais
résigné, vient de subir, au logis, une
tempête de nerfs.
Exaspérée, madame prend la porte et
descend l'escalier quatre à quatre.
Quand rentreras-tu? demande mon-
sieur.
Quand il me plaira.
Pas plus tard supplie-t-il timide-
ment.
WN BOWM<)
LE PAYS .EN 'ACTIONS ;î
On se rappelle t'adresse hyperbolique que les
Pomllonnais viennent de transmettre a M. Du-
ctero. président du conseil des ministres, par l'in-
termédiare du docteur Lassègue, leur citoyen
ma-u'e. o j
On ne se rappelle pas moins la lettre épique
de M. Duclerc au docteur Lassègue.
Apres un aveu d'impuissance. a traduire sa.
douée émotion, Je président du conseil ajoute
< St tous ceux qui onta du pays comprennent leur devoir. x
.Ac~o/i. ?. Pluriel ~c
Grand émoi, hier, à la Bourse. Quelles ae~t'oy:!
SOCIETE J
DM
DESIREES DU PAYS ~os~e?M&
CAPtTAth
32,000,000 de Fran.çais
SIÈGE SOCIAL r. T:
Q~ .-Monsieur, s
Depuis de longues années, le navire de l'Etat, sans direction; sans pilote sans
boussole, va à la dérive et menace de toucher au milieu des écueUs si~acilement
accumulés par les partis extrêmes.
II est temps d'ouvrir une c~ Mo?<~Me, sans renoncer cependant à c~ de la
Marseï~a:se. 1
Ingénieux, sinon ingénieur, j'ai été appelé à prendre le pouvoir sans
l'avoir cherché. J'y consacrerai tout ce qui me reste de forces, etie ne m'avance
pas en déclarant que j'en ferai une affaire de premier ordre, ~va~c
Mais, désireux de faire participer les Pouillonnais, en particulier, et les Fran-
çais, en général, aux avantages d'une combinaison politico-nnanciëre j'ai résolu
de mettre les Destinées du Pays en actions nominatives ou au porteur
Le prix de l'action sera de 500 fr., remboursable au pair (impair rouge, noire
passe et, manque), après quatre-vingt-dix ans d'e~o/~oK. se, uun.e,
Un rabais considérable sera accordé.â MM. les sénateurs et députés oui Dout--
ront aussi se libérer par l'abandon journalier du cinquième de leur indemnité par-
lementaire. De plus, et en raison de leur apport ~M~ il sera attribué à chacun
d'eux une action (libérée) sur < les Destinées du Pays qu'ils aient ou n'aient pas
cette action.
Des facilités analogues seront faites également à tout fonctionnaire de la Ré-
publique, détenteur déjà d'une ac<ïOM quelconque sur < les Destinées du Pavs
MM. les journalistes recevront aussi secrètement–des actions pareille-
ment libérées, pour les engager à écrire le plus grand bien de l'aSaire
A part les bénéfices ordinaires, sur lesquels la, société peut compter en toute
sécurité, le gouvernement, dont je suis le chef, autorisera exceptionnellement sur
la demande que je m'adresserai. et que je ne me refuserai pas.un certain nombre
de loteries, dont le produit accroîtra singulièrement notre caisse de réserve (Le
succès de la Loterie des arts décoratifs nous est un sûr garant du succès de ces lo~
teries.)
Le Conseil d'administration de la Société des Destinées du Pavs p~ ain~
composé «.tuât
MM. JULES GRËVY, grand-maître de la Légion d'honneur. Président honoraire
DucLERc. Président
LHON GrAMBETTA. -fr,–
DANIEL WiLsoN }- Vice-présidents!
DANIEL WILSON '1
KRACBETH-BEY.
HuGELM&NN, commandeur de Charles III nr
Don VIGO DE HuELVA. Membres
DOCTEUR LASSËGUE(DJEPomLLON). du
PAONpERCHER, chevalier de la Légion d'honneur. Conseil
GÉNÉRAL EERO Y CANAL.
0?: ~o?~cr!i! avec /M's ~a~ ~s &Mre
Pa~~s-l~as,
H S~SCtMPUM), 0!JYERÏE LE 3i SEPTEi~M, KE SERA JAMAtS CLOSE
Pour copie conforme,
MULFEMtER
LE C(mMmmT M CM
Le couronnement de l'empereur de
Russie va-t-it avoir lieu?
A cette question, nous sommes forcés
de répondre oui et non.
L'empereur et l'impératrice de Russie
sont arrivés à Moscou hier à midi,
nous dit le télégraphe, avec tes
princes leurs enfants et les grands-
ducs Georges, Alexis, Paul, Serge.
Leurs Majestés étaient en calèche dé-
couverte. Les vivats leur ont fait escorte
jusqu'à la chapelle Merskaja, d'où le
cortège impérial s'~st rendu au Krem-
lin, puis, une heure plus tard, à la ca-
thédrale d'Ouspensky. Ilya eu, ensuite,
grande réception au palais.
Demain ouvre l'Exposition indus-
trielle.
Tout paraît donc se préparer pour la
solennité du couronnement.
Il aura lieu le 25 septembre (style
russe), c'est-à dire, pour nous, le 7 oc-
tobre, si nous en croyons les nouvelles'
particulières qui nous arrivent par let-
tre de Moscou.
D'autres indiquent de préférence la
date du 11 octobre, anniversaire de l'ar-
rivée en Russie de S. M. l'Impératrice.
Toutefois le doute est encore permis.
D'après une personne en situation d'être
bien informée, le couronnement n'au-
rait pas lieu cette année-ci, l'Empereur
ayant pris la résolution de faire aupara-
vant, dans la mesure la plusiarge, toutes
les concessions réclamées par le parti
libéral.
A l'appui de cette dernière version, on
nous fait remarquer que les ambassa
deurs, dont la présence à la solennité du
couronnement est de rigueur, sont pres-
que tous en congé.
Qu'd en est de même de plusieurs of-
ficiers de la maison impériale, parmi
lesquels des congés assez nombreux
viennent encore d'être accordés ces
jours ci.
Le prince WoronzoN, notamment, mi-
nistre de la maison de l'Empereur, est
absent.
On voitdonc que, malgré les nouvelles
affirmatives, le doute est encore permis
quant au couronnement prochain du
Czar.
L. DESMOUDNS
BMG-NOTES PAHSIEN
Notre pays eut jadis la royauté du sport.
Nos voisins d'outre-Manche ont prétendu
nous dérober cette suprématie, comme les
autres. Nous avons eu la modestie outrée
nouvelle! et non encore cotées? Mystère ph)s
do mystère d'ailleurs que de surprise. On connaît
son Duolerc. Ça. n'est pas seulement un homme
de politique, c'est aussi un homme d'ac~to~s' `
N avait-on pas parle d'un « ministère -d'af-
faires "? Les affaires, M. Duolerc en etait-i) tes
compter ? P
La circulaire que voici jette un jour sur cette
pénombre. Pour émaner du ministère desan'aires
étrangères elle n'en est pas plus diploma-
tique.
11 s'agissait bien d'une éniission
Les destinées du pays en-actions! »
de faire de trop faciles concessions à lor-
gueil britannique.
Nos écuries n'ont plus rien à envier au\
plus célèbres de l'Angleterre.
Chez nous, les lords seuls n'ont pas le
privilège du sport. Je ne sais si, de l'autre
côté du détroit, on eût pu voir un
mieux hanté que celui de la Chapelle-en.
Serval, hier mercredi. On sait que 'ce
coquet diminutif de Chantilly est la pro.
pnété d'un de nos confrères, M. Laloue
directeur de la France. Le château, comme
celui de Chantilly, borde la pelouse, et
l'hippodrome, comme celui de S. A. R.
MgrIeducd'Aumale, est la dépendance
du château. Le maître du logis n'a pas be-
soin de tribune pour voir les courses aux-
quelles il préside; rien de plus charmant
que cette habitation sportique, où après
avoir goûté les émotions des courses de
chevaux, les invités savourent le charme
d'une large hospitalité.
Ce goût du sport fait chaque jour des
progrès dans les c~~ du ~'< Le
cercle de la rue Royale, ce Royal-Bébé
qui est le rendez-vous de la jeunesse la
plus titrée, la plus mondaine, donne au-
jourd hui la plus grande part de ses soins
aux choses du sport. Son président, le
prince de Sagan, n'est-il pas l'organisateur
le plus industrieux, l'initiateur le plus en.
treprenant de ces plaisirs de la grande vie
de château?
Et voilà que ces ~H d'élite, non
contents d encourager les chevaux, pren-
nent sous leur patronage les frères "nfé.
rieurs de la noble bête, ses. auxiliaires de
chasse les chiens.
La Société centrale d'amélioration pour
les races de chiens, après la disparition du
cercle de la Chasse, vient de se transpor-
ter au cercle de la rue Royale. Les mem-
bres du bureau de la société ont été
admis d'emblée au Bébé-Club; et MM le
prince de Wagram, le marquis de Nicolaï,
de Cadush, ont conquis droit de cité rue
~r~. octobre, le comité de la
Société d amélioration suivra ses chefs.
« Le chien, a dit Charlet, est ce qu'H y a
de meilleur dans l'homme.~ Ami infatigable
et dévoué du chasseur à tir, il est leëom-
pagnon des princes et des grands aux chas.
ses à courre. Sans lui, les magnifiques réu-
nions mondaines n'existeraient pas Est.iî
plus beau spectacle que celui de la Saint-
Hubert, alors que les meutes assistent à la
messe célébrée en l'honneur du patron du
sport?
Le chef aux longues oreilles, tout enru-
banné, est tenu à la porte de la 'chapelle t
par les maîtres piqueurs le reste de l'é~
quipage attend avec recueillement la bé-
nédiction du prêtre, tandis que les trom-
pés sonnent leurs plus brillantes fanfares
interrompues seulement à l'élévation'
Eh bien (jusqu'à nos jours, la tradition
de l'élevage des chiens avait été non pas
Seizième Année Troisième Série Numéro 67
Jeudi 2i Septembre 188~
~]EE&TFBB:tIIB. BSJE~'JER
Dtrec
ABONNEMENTS
fana Départements
Unmois. 5 fr. Un mois. 6fr.'
Trois mois. 1350 Trois mois. 16 fr.
Six mois. 37 fr. Six mois. SSfr.i
Unan. 54 fr. Un an. 64fr.
Etracger t~
Trois mois (Union postale). 18 fr.
RÉDACTION
9, boulevard dos Italiens, 9
CE DEUX HEURES A MINUIT
:H:. 3DE F~ISTB
R~~ctc~ettr e/t CAe/'
ANNONCES
MM. CH. LAGmANGrE, CERJF & C*'
6,PLACEDEt.ABONRSE,.6
J?< & !t!n:s{ra<:oyt dK ~OMf/ta!
ADMINISTRATION
DB NX HEURES A CtNQ HEURES
è, boutevard dew ttaHenw, <
ABONNEMEN.TS,PET)TES ANNONCES
RENSEIGNEMENTS
9, boulevard d6s Italiens, 9
AU
PAILLON CE FMEE
Le ministère a eu une idée
Le premier vice-président du Conseil
municipal de Paris, M. de Bouteilier,
écrivait l'autre jour au JoM~M<~ ~e Ge-
M~e qu'il savait de source, certaine que
le ministère Duclerc avait le projet de
dissoudre l'assemblée du Pavillon de
Flore. Ce ministère d'union républicaine
ne rêve plus que de dissoudre les assem-
blées républicaines~ La Chambre, le
Conseil municipal de Paris, quoi encore?
Paris comprend vingt arrondisse-
ments; chaque arrondissement quatre
quartiers chaque quartier élit un con-
seiller municipal; et leConseil se trouve
ainsi composé de quatre-vingts mem-
bres. Ceci pour l'intelligence du projet
du ministère. Le ministère voudrait
se débarrasser des intransigeants et des
conservateurs du Conseil, en changeant
cette circonscription en faisant élire
les conseillers au scrutin de liste par
arrondissement, ce qui ferait vingt lis-
tes, ou mieux encore, et s'il peut l'obte-
nir des Chambres,– et c'est là son but,
au scrutin de liste par zone, ce qui
ferait cinq listes. On ferait des vingt ar-
rondissements cinq zones, comprenant
chacune quatre arrondissements, où se
trouveraient noyés les quartiers conser-
vateurs ou intransigeants qui disposent
aujourd'hui de la majorité du Conseil.
Voilà le plan, voilà l'idée
Le Conseil municipal est divisé en
trois groupes le groupe de l'autonomie
communale, le groupe opportuniste, la
droite. Les deux premiers comptent cha-
cun 35 ou 36 membres, et le troisième, 9.
L'un de ceux-ei, M. Watel, se sépare de
ses collègues sur le terrain constitution-
nel, il est républicain, et il forme à lui
seul, au Pavillon de Flore, le centre gau-
che. < La France est centre-gauche, ré-
pétait M. Thiers, et c'est pour cela que le
centre gauche est représenté par une voix
au Conseil municipal de Pans, et par 15
à la Chambre, sur 532 députés.
Après le vote de l'amnistie, il fallut,
poufle Conseil municipal qui avait pour-
suivi cette mesure politique, trouver
une nouvelle .~
de franchises municipales, où tout n'est
pas à condamner, et qui devait enchaî-
ner les coeurs parisiens à cette avant-
garde de la démocratie. Ce programme
ne réunit pas l'unanimité du Conseil,
qui se divisa en deux fractions à peu
près égales celle qui ne tenait pas
compte de la pensée de M. Gambetta, et
celle qui, au contraire, s'en faisait une
règle. i-,
La fraction, restée sur cette ~a<-
/brM. a pris le nom de groupe de l'au-
tonomie communale. Elle n'a pas la ma-
jorité, mais elle forme le groupe le plus
nombreux, le mieux discipliné, le plus
actif, le mieux dirigé. D'ailleurs, en
beaucoup de rencontres, elle rallie des
voix de l'autre camp. Par exemple, pour
les questions qui touchent à la religion,
questions qui, entre parenthèses, pas-
sionnent beaucoup plus les républicains
que les monarchistes, elle est sûre de
la majorité. On peut dira qu'à peu près
toujours elle fait prévaloir ses doctrines
et ses hommes dans le Conseil.
Ce groupe de l'autonomie communale
a pour chef M. Sigismond Lacroix, Po-
lonais naturalisé Français, et qui a fran-
cisé son nom de Krysanowski. Il expose
clairement les questions, mais il n'a pas
de facultés oratoires, et c'est par d'au-
tres qualités qu'il exerce son influence.
Froid, sec, il a un certain don de com-
mandement, et c'est un habile tacticien
parlementaire. Mais sa carrière politi-
que a été ondoyante et diverse, et ce
passé le gêne dans ses entournures.
C'est ainsi qu'au lieu de se présenter
lui-même à la présidence, il a discrète-
ment posé la candidature de M. Songeon,
très honnête homme, très invariable ré-
publicain, mais esprit chimérique, d'une
vanité peu supportable, et qui parle avec
une abondance qui en .fait, ce qu'en argot
on appelle un ~a&'e! Sans avoir fait
sonder la droite, M. Sigismond Lacroix
avait calculé que, mécontente des atta"
ques des opportunistes, elle voterait
peut-être avec hésitation pour lui, mais
avec résolution pour un candidat de son
choix, et c'est ators qu'il a inventé M.
Songeon, sacrinant ce qu'il pouvait
avoir de chances personnelles, au succès
de son parti. Là se révèle le tacticien, le
politique. II y a une leçon à tirer de
cette élection, c'est le rôle que peut
jouer toute minorité, même infime, dans
line assemblée, lorsqu'elle ne s'embar-
rasse pas dans des scrupules de procè-
dure:
De sorte que, malgré la prépondérance
de sa situation, M. Sigismond Lacroix
pourrait bien n'être, longtemps encore,
qu'un Warwick, un faiseur de prési-
dents du Conseil municipal et de dé-
putés de Paris. M. Songeon, que l'apo-
théose de Garibaldi, le banquet de l'Hô-
tel de-Ville ont mis en évidence, sera
sans doute député avant lui. Ce sera un
grand bonheur pour, M. Songeon, qui
grille de s'asseoir au palais Bourbon,
et une nouvelle déception pour l'ancien
secrétaire de M. Frédéric Lévy, maire
du deuxième arrondissement, sous l'Em-
pire.
Les autres gros bonnets de l'autono-
mie communale sont M. de Bouteiller, an-
cien ofncierde marine, correspondant du
./o!
bien Parisien, ce qui'ne laisse pas d'être
piquant de la part de ces Panstens-lâ
M. Yves Guyot, à qui les belles de nuit
font brûler des cierges laïques M. IIo-
velacq~e, qui trouve moyen de se dis-
tinguer par son irréligion dans une as-
semblée qui n'a que la passion de l'irréli-
gion; M. Maihé, qui est versé dans les
aSaires.lia. pour principal organe le
2?a;<~c~, de M. Henry Maret.
I L'autre fraction de la majorité, qui a
refusé de monter sur la ~orm des
franchises municipales, est connue dans
le monde sous le nom de groupe oppor-
tuniste. A part le solitaire M. Watel,
il comprend tous les républicains du.
Conseil, qui ne font pas partie de l'auto-
nomie communale. C'est assez dire qu'il
manque de cohésion. On peut le parta-
ger en deux tranches d'égale dimen-
sion la'tranche gambettiste, et la tran-
che indépendante,-chacune de dix-sept
ou dix-huit membres réunies, trente-
cinq ou trente six. Depuis l'amnistie, il
s'est un peu modifié, puisqu'il compte
maintenant des ennemis de M. Gam-
betta. Son organe est- la Ville de .Par~.
Le dessus du panier gambettiste, qui
se vide peu à peu ses hommes impor-
tants étant entrés à la Chambre, sont
M. Réty, avoué, très fin, très acerbe M.
Germer-Bailliëre, l'éditeur, apprécié
pour sa connaissance des services de
trésorerie de la Ville; M. Depasse, ré-
dacteur à la 7?~M&M~Me /<2Mp~e, écri-
vain délicat qui, en sortant du 7o!
JoM~M~ ~es Z~a~ M. Narcisse Leven,
avocat israélite.
Les indépendants comprennent des
ennemis déclarés de M. Gambetta,
comme M. Jobbé-DuvaI, qui a peint
beaucoup de murs d'église et qui n'aime
pas les dictateurs, ni spirituels, ni tem-
porels, na des modérés, comme M.
Jacques, qu'entoure la sympathie de ses
collègues, etc. Leur indépendance
s'exerce plus à l'égard des personnes
que des choses.
De la Droite, qui ne peut être qu'un
bataillon volant, faisant l'appoint dans
les scrutins où le groupe opportuniste
et le groupe de l'autonomie communale
sont au complet l'un contre l'autre, les
membres sont tous connus MM. Riant,
Edouard Hervé, Denys Cochin, Marius
Martin, Binder, Gamard, Despatys, Bar-
tholoni, Watel. t_
Les orateurs du Conseil sont la plupart
aujourd'hui à la Chambre MM. Clemen-
ceau, Allain-Targé, Jules Roche, de La-
nessan, de Hérédia, etc. Cependant, il
en reste quelques uns qui feraient t
bonne figure à la Chambre, dont la
moyenne n'est pas supérieure à celle du
Conseil à droite, M. Edouard Hervé,
dont la parole pure, mesurée, précise, fe-
rait sensation dans un Parlement pour
de bon M. Denys Cochin qui, élevé en
dehors du barreau et des lettres, possède
un charme auquel tout le Conseil se
montre sensible M. Gamardqui expose
en parfait notaire les questions les plus
hérissées de chiffres; M. Marius Martin,
dont la véhémence est forte; M. Despa-
tys, méthode de magistrat qui irrite son
adversaire à gauche, M. Réty, M. Nar-
cisse Leven, plusieurs des conseillers
déjà nommés; M. Amouroux, ancien
membre de la Commune, peut-être le
mieux doué de tous, éloquence convain-
cue, chaude, originale, mais un peu
emphatique, un peu étrange. Un oppor-
tuniste, orfèvre comme M.Tirard.M.
Murât, a quelque chose de ce tempéra-
ment, mais lui s'e~&aMc en des adju-
rations qui tournent facilement au ri-
dicule.
Ce n'est pas la tolérance qui règne en
souveraine au Pavillon de Flore. Il est
arrivé aux orateurs de la minorité d'être
assaillis à la tribune par les interpella-
tions plus que violentes du docteur Bour-
neville, du mécanicien Geoffrin, de' l'of-
ficier de santé Cattiaux. Ce dernier est
tellement hargneux qu'il est tenu en
quarantaine par tout le monde. D'excel-
lents esprits estimentque parmi les fran-
chises municipales réclamées par le
parti de M. Sigismond Lacroix, la pu-
blicité des séances aurait du moins
pour effet de rendre plus difficiles les
scènes grossières.
Un certain nombre, environ un quart,
restent un peuisolés, pour des motifs plus
délicats. Le Conseil a affaire à de grandes
compagnies: chemins de fer, omnibus,
tramways, gaz, électricité, vidange, etc~
etc.; et il a le souci qui lui fait honneur,
que ses membres soient comme la fem-
me de César. Malheureusement la fem-
me de César n'a pas toujours été irré-
prochable, même dans les Conseils mu-
nicipaux. Les autres ont des relations
plus ou moins superficielles, mais cour-
toises et même ouvertes sur le terrain
de l'honorabilité.
Demandez à qui vous voudrez de ces-
quatre-vingts conseillers, ce qu'il pense
du Conseil, il vous répondra que c'est la
première assemblée de Paris et, par
conséquent, de France. Tous sont péné-
trés de l'importance de leur mandat
qui, en effet, est important, puisque
sous le rapport nuancier ~seulement, le
budget de la ville de Paris est à peu
près celui de la Belgique, deux cent cin-
quante millions, c'est-à dire supérieur
au budget de plusieurs républiques ou
royaumes, et que leur mandat peut
devenir bt~n plus important encore.
Ici, l'on touche aux motifs qui pous-
sent le ministère Duclerc à dissoudre le
Conseil municipal de Paris, motifs que
passe sous silence le correspondant du
./OMr?K~ de
Le ministère Duclerc se rappelle <
qu'au 4 Septembre la députation de Pa-
ris, et c'a été un trait de génie t s'est ]
constituée en gouvernement provisoire,
et il tremble que le Conseil municipal
de Paris, par une habile coalition au-
tour du groupe de l'autonomie commu- ]
nale, n'en fasse autant, dans une cir-
constance prochaine.
C'est une assemblée qui connaît les af-
faires nuances, voirie, instruction pu-
blique, eaux et égouts, assistance pu-
blique, domaine municipal, beaux-arts,
etc., etc. elle est en mesure, aussi bien
que les hommes du 4 Septembre, de
constituer un gouvernement, on vient
de le voir par la rapide esquisse de ses
groupes et de ses physionomies, et par
l'explication du jeu de ses partis.
Or, le ministère prévoit le jour où la
succession de M. Grévy s'ouvrira; où ie
Congrès se réunira à Versailles; où l'é-
lection d'un président de la République
ne se fera pas toute seule, comme le
30 janvier 1879; où, à la faveur des com-
pétitions, la vacance du pouvoir exécu-
tif se prolongera; où, sous l'empire de
l'émotion qui résultera de ce retard,
Paris sera agité, la France incertaine du
lendemain; et où, enfin, le Conseil mu-
nicipal de Paris dira': Je suis là ) »
Le ministère Duclerc voudrait que les
Chambres se délivrassent de ce cauche-
mar, en votant cette réforme électorale,
qui ne donnerait peut-être pas les ré-
sultats attendus, mais dont il espère un
Conseil où il n'y aurait ni conservateurs
ni intransigeants, ni droite ni groupe
de l'autonomie communale, et'qui serait
inoffensif comme celui de Pontoise ou de
Nanterre. M. Grévy est donc bien ma-
lade ? `?
LOU)S TESTE
BOURSE M LONDRES. 20 SEPTEMBRE
Derniers cours Consolidés, 99 87. Egyp-
tienne, 6762; parité, 343 Espagnol
nouveau 64 57. parité, 64 75. Turc, 1231;
parité, 13 35. Banque ottomane, 21 28; pa-
rité. 788 15. Rio Tinto, 26 25; parité, 6G3 90.
La. Banque ottomane très recherchée sur
les bruits que la Régie des tabacs lui est
enfin concédée.
IS&v *S~S
s~ S~~&~F%6S
& S~ ~Ejt U M v S~
AUJOURD'HMC
A 6 heures et demie, diner au Grand-Hôtel
admission jusqu'à7heuros.
l'ondant la. durée du dîner, l'orchestre de
M. Desgranges jouera, dans la nouvelle salle de
musique..
MENU
° Potage pot-au-feu
Hors-d'ceuvre
Truite saumonée sauce ravigote
Croquettes duchesse
Fttet de bœuf & la parisienne
Poulardes au riz sauce suprême
Quartier de chevreuil
Salade
Choux-fleurs gratines au parmesan
Génoise glacée
Glace
Bombe panachée
Desserts
Fromages, fruits et petits-fours
Le salon des dames est ouvert aux voyageurs.
Piano, orgues, tables de jeux.– Diner à la carte
au restaurant. Billards au Café Divan.
Le programme du dîner-concert. (Voir à la
4~' page.)
Musée Grévin, 10, boulevard Montmartre.
De onze heures du matin à onze heures du soir.
Français, 8 h. 1/4. Les Co/'&ectt~.
Opéra-Comique, 8 h. Rome~ et ~MMe~e.
Gymnase, 7 It. 1/2. ~e7ot~e Paranquet.
&.A POUTtOUE
Deux élections sénatoriales auront
lieu le 5 novembre prochain, dans le dé-
partement du Finistére,à l'effet de pour-
voir aux sièges laissés vacants par suite
des décos de MM. Monjaret de Kerjégu
et le vicomte de Forsanz.
Les conseils municipaux des commu-
nes comprises dans ce département sont
convoqués pour le dimanche 1°' octobre
prochain, pour nommer leurs délégués
et suppléants.
Les murs du premier arrondissement
sont tapissés en ce moment d'affiches
blanches sur lesquelles se détache un
seul mot .E~cMMoM.
Il s'agit en eSet d'une exécution, et la
pire de toutes: celle de la loi scolaire.
C'est l'exécution d'une foule de petits in-
nocents.
LE MONDE ET LA ~
M. Fournier-Hébran, ancien garde
du corps du roi Charles X, vient de
mourir à Saint-Gilles, à l'âge de quatre-
vingt-un ans.
Royaliste convaincu, M. Fournier-IM-
bran avait quitté la France après 1830,
et s'était renduâ Namur, où il a dirigé
pendant de longues années un grand
établissement industriel.
M. Antonio Rodrigues Sampaio, qui
a occupé en Portugal une haute situa-
tion comme journaliste et comme
homme d'Etat, vient de moarir à Lis-
bonne.
Après avoir été quatre fois ministre,
il a fini pauvre. Son seul luxe était une
bibliothèque, qui contenait une foule
d'ouvrages curieux.
Le général Billot, ministre de la
guerre, et le général Pittié sont arrivés
hier à Mont-sous-Vaudrey.
Dans la soirée, le conseil municipal a
été présenté à M. Grévy.
La ville était pavoisée.
On le serait à moins
Le compositeur Membrée, qui vient
de mourir, était dans une situation de
fortune plus que modeste.
Nous apprenons qu'un certain nombre
de peintres, ses amis de longue date,
s'occupent d'organiser une vente de ta-
bleaux au Mnéhce de sa veuve et de ses
deux ÛIles.
Un des'Tiéros de la mission Flatters,
le maréchal des logis Pobôgu;a, du
spahis, va avoir une statue dans sa ville
natale, à Clégaérec, près de Pontivy.
On sait que ce fut le maréchal des lo-
gis Pobéguin qui conduisit à travers le
j désert infesté de Touaregs, la glorieuse
et désastreuse retraite des survivants do.
premier massacre.
Ce monument, élevé par souseriotibn
publique, sera inauguré dimanche pro-
chain.
Le docteur Emile Landsberg, un des
correspondants parisiens les plus in-
ftuents de la presse allemande, a été en-
terré hier matin.
Le prince de IIohenlohe, le comte Go-
luchowsky et la plus grande partie du
personnel des ambassades d'Allemagne
et d'Autriche assistaient aux obsèques.
On remarquait, avec quelque étonne-
ment, l'absence de M. Ranc, à qui le dé-
funt avait tout bonnement sauvé la vie
en lui procurant les moyens de s'évader
après la Commune.
Nouvelles bibliographiques
On sait que Balzac avait laissé inache-
vés quelques romans de jeunesse et di-
vers ouvrages plus importants, que sa
veuve, par respect pour la mémoire de
l'illustre romancier, n'avait point voulu
livrer de son vivant au public.
Un érudit belge, M. le vicomte de
Spoelberg de Lovenjoul, vient de se ren-
dre acquéreur de ces manuscrits, ainsi
que de la collection complète des lettres
de Balzac à sa femme. Il se propose de
les publier, et est actuellement en pour-
parlers avec un grand éditeur parisien.
On vient de découvrir à Valencia, dans
l'Andalousie, l'édition primitive de Don
Quichotte, annotée et corrigée par Cer-
vantes lui-même.
Echos cynégétiques:
Brillants tirés hier, à Triel, chez M.
Ratisbonhe.
Quelques bons fusils: M-M. Louis
Stern, Singer, comte de Quélen, Isaac
de Gamondo..
100 pièces au tableau.
Grande chasse, avant-hier, au cMteau
de Chevaincourt, chez M. et Mme Muns-
ter, dont les réceptions recherchées sont
à citer en première ligne.
M. Munster est, comme on sait, le
frère de Mme la baronne Liadières.
f
Brillante réunion chez M. et Mme
d'IIendecourt, à Ronqueux, où les meil-
leurs fusils de la vallée de Chevreuse se
~ont donné rendez-vous.
Les révolutionnaires du quartier Latin
fondent un journal, l'M~ qui pa-
raîtra le 7 octobre prochain.
Le directeur sera M. Maurice Ajane,
membre du Cercle révolutionn~Rre des
Ecoles.
C'est la première feuille politique faite
au quartier Latin depuis le 4 Septembre.
Sous l'Empire, M. Clémenceau en avait
fondé une, intitulée ~s ~?co~s, qui ût
assez de bruit.
Chapellerie internationale.
A l'occasion des funérailles de Gari-
baldi, les chapeliers de Paris avaient
envoyé à Rome une magnifique cou-
ronne. ¿
Les chapeliers romains, afin de ne pas
être en reste de politesse, font frapper
une médaille d'argent pour leurs con-
frères de Paris.
On voit que ces chapeliers ne man-
quent pas de formes.
Un sport inédit
Le desservant d'une petite paroisse
d'Angleterre, ayant besoin de fonds pour
les cloches de son église, imagina de
donner à leur bénénce une représenta-
tion originale.
On dessina dans un parc un échiquier;
sur chacune des cases, un homme en
costume du quinzième siècle figurait
une pièce et jouait son rôle.
Les joueurs, entraînés depuis plusieurs
semaines, ont manœuvré avec la plus
grande précision, et la partie a bien
marché.
La recette a été bonne la petite église
aura ses cloches.
Chronique du duel
Une rencontre au pistolet'vient d'à voir
lieu entre un ofncicr a.mérica.in, le colo-
nel James Garcoket.un Peau-Rouge
de qualité, le chef de la petite tribu
des Chatawas, de l'Iludson.
Les deux combattants ont été atteints
et ont succombé à leurs blessures.
Absolument authentique.
NOUVELLES A LA MAtM
M. Joseph Prudhomme entre dans un
de ces chalets modernes dont nos édiles
ont autorisé la construction le long des
boulevards extérieurs.
Monsieur, désire-t-il un cabinet. à
cinq ou à quinze centimes, demande
gracieusement la buraliste.
Madame répond M. Prudhommo~
en imitant un geste célèbre de Frederick
Lemaître il y a dans la vie des circons-
tances où je ne recule devant aucun sa-
crince 1
Un de nos amis, homme doux, afnigé
d'une compagne difûeiie,–affligé, mais
résigné, vient de subir, au logis, une
tempête de nerfs.
Exaspérée, madame prend la porte et
descend l'escalier quatre à quatre.
Quand rentreras-tu? demande mon-
sieur.
Quand il me plaira.
Pas plus tard supplie-t-il timide-
ment.
WN BOWM<)
LE PAYS .EN 'ACTIONS ;î
On se rappelle t'adresse hyperbolique que les
Pomllonnais viennent de transmettre a M. Du-
ctero. président du conseil des ministres, par l'in-
termédiare du docteur Lassègue, leur citoyen
ma-u'e. o j
On ne se rappelle pas moins la lettre épique
de M. Duclerc au docteur Lassègue.
Apres un aveu d'impuissance. a traduire sa.
douée émotion, Je président du conseil ajoute
< St tous ceux qui ont
.Ac~o/i. ?. Pluriel ~c
Grand émoi, hier, à la Bourse. Quelles ae~t'oy:!
SOCIETE J
DM
DESIREES DU PAYS ~os~e?M&
CAPtTAth
32,000,000 de Fran.çais
SIÈGE SOCIAL r. T:
Q~ .-Monsieur, s
Depuis de longues années, le navire de l'Etat, sans direction; sans pilote sans
boussole, va à la dérive et menace de toucher au milieu des écueUs si~acilement
accumulés par les partis extrêmes.
II est temps d'ouvrir une c~ Mo?<~Me, sans renoncer cependant à c~ de la
Marseï~a:se. 1
Ingénieux, sinon ingénieur, j'ai été appelé à prendre le pouvoir sans
l'avoir cherché. J'y consacrerai tout ce qui me reste de forces, etie ne m'avance
pas en déclarant que j'en ferai une affaire de premier ordre, ~va~c
Mais, désireux de faire participer les Pouillonnais, en particulier, et les Fran-
çais, en général, aux avantages d'une combinaison politico-nnanciëre j'ai résolu
de mettre les Destinées du Pays en actions nominatives ou au porteur
Le prix de l'action sera de 500 fr., remboursable au pair (impair rouge, noire
passe et, manque), après quatre-vingt-dix ans d'e~o/~oK. se, uun.e,
Un rabais considérable sera accordé.â MM. les sénateurs et députés oui Dout--
ront aussi se libérer par l'abandon journalier du cinquième de leur indemnité par-
lementaire. De plus, et en raison de leur apport ~M~ il sera attribué à chacun
d'eux une action (libérée) sur < les Destinées du Pays qu'ils aient ou n'aient pas
cette action.
Des facilités analogues seront faites également à tout fonctionnaire de la Ré-
publique, détenteur déjà d'une ac<ïOM quelconque sur < les Destinées du Pavs
MM. les journalistes recevront aussi secrètement–des actions pareille-
ment libérées, pour les engager à écrire le plus grand bien de l'aSaire
A part les bénéfices ordinaires, sur lesquels la, société peut compter en toute
sécurité, le gouvernement, dont je suis le chef, autorisera exceptionnellement sur
la demande que je m'adresserai. et que je ne me refuserai pas.un certain nombre
de loteries, dont le produit accroîtra singulièrement notre caisse de réserve (Le
succès de la Loterie des arts décoratifs nous est un sûr garant du succès de ces lo~
teries.)
Le Conseil d'administration de la Société des Destinées du Pavs p~ ain~
composé «.tuât
MM. JULES GRËVY, grand-maître de la Légion d'honneur. Président honoraire
DucLERc. Président
LHON GrAMBETTA. -fr,–
DANIEL WiLsoN }- Vice-présidents!
DANIEL WILSON '1
KRACBETH-BEY.
HuGELM&NN, commandeur de Charles III nr
Don VIGO DE HuELVA. Membres
DOCTEUR LASSËGUE(DJEPomLLON). du
PAONpERCHER, chevalier de la Légion d'honneur. Conseil
GÉNÉRAL EERO Y CANAL.
0?: ~o?~cr!i! avec /M's ~a~ ~s &Mre
Pa~~s-l~as,
H S~SCtMPUM), 0!JYERÏE LE 3i SEPTEi~M, KE SERA JAMAtS CLOSE
Pour copie conforme,
MULFEMtER
LE C(mMmmT M CM
Le couronnement de l'empereur de
Russie va-t-it avoir lieu?
A cette question, nous sommes forcés
de répondre oui et non.
L'empereur et l'impératrice de Russie
sont arrivés à Moscou hier à midi,
nous dit le télégraphe, avec tes
princes leurs enfants et les grands-
ducs Georges, Alexis, Paul, Serge.
Leurs Majestés étaient en calèche dé-
couverte. Les vivats leur ont fait escorte
jusqu'à la chapelle Merskaja, d'où le
cortège impérial s'~st rendu au Krem-
lin, puis, une heure plus tard, à la ca-
thédrale d'Ouspensky. Ilya eu, ensuite,
grande réception au palais.
Demain ouvre l'Exposition indus-
trielle.
Tout paraît donc se préparer pour la
solennité du couronnement.
Il aura lieu le 25 septembre (style
russe), c'est-à dire, pour nous, le 7 oc-
tobre, si nous en croyons les nouvelles'
particulières qui nous arrivent par let-
tre de Moscou.
D'autres indiquent de préférence la
date du 11 octobre, anniversaire de l'ar-
rivée en Russie de S. M. l'Impératrice.
Toutefois le doute est encore permis.
D'après une personne en situation d'être
bien informée, le couronnement n'au-
rait pas lieu cette année-ci, l'Empereur
ayant pris la résolution de faire aupara-
vant, dans la mesure la plusiarge, toutes
les concessions réclamées par le parti
libéral.
A l'appui de cette dernière version, on
nous fait remarquer que les ambassa
deurs, dont la présence à la solennité du
couronnement est de rigueur, sont pres-
que tous en congé.
Qu'd en est de même de plusieurs of-
ficiers de la maison impériale, parmi
lesquels des congés assez nombreux
viennent encore d'être accordés ces
jours ci.
Le prince WoronzoN, notamment, mi-
nistre de la maison de l'Empereur, est
absent.
On voitdonc que, malgré les nouvelles
affirmatives, le doute est encore permis
quant au couronnement prochain du
Czar.
L. DESMOUDNS
BMG-NOTES PAHSIEN
Notre pays eut jadis la royauté du sport.
Nos voisins d'outre-Manche ont prétendu
nous dérober cette suprématie, comme les
autres. Nous avons eu la modestie outrée
nouvelle! et non encore cotées? Mystère ph)s
do mystère d'ailleurs que de surprise. On connaît
son Duolerc. Ça. n'est pas seulement un homme
de politique, c'est aussi un homme d'ac~to~s' `
N avait-on pas parle d'un « ministère -d'af-
faires "? Les affaires, M. Duolerc en etait-i) tes
compter ? P
La circulaire que voici jette un jour sur cette
pénombre. Pour émaner du ministère desan'aires
étrangères elle n'en est pas plus diploma-
tique.
11 s'agissait bien d'une éniission
Les destinées du pays en-actions! »
de faire de trop faciles concessions à lor-
gueil britannique.
Nos écuries n'ont plus rien à envier au\
plus célèbres de l'Angleterre.
Chez nous, les lords seuls n'ont pas le
privilège du sport. Je ne sais si, de l'autre
côté du détroit, on eût pu voir un
mieux hanté que celui de la Chapelle-en.
Serval, hier mercredi. On sait que 'ce
coquet diminutif de Chantilly est la pro.
pnété d'un de nos confrères, M. Laloue
directeur de la France. Le château, comme
celui de Chantilly, borde la pelouse, et
l'hippodrome, comme celui de S. A. R.
MgrIeducd'Aumale, est la dépendance
du château. Le maître du logis n'a pas be-
soin de tribune pour voir les courses aux-
quelles il préside; rien de plus charmant
que cette habitation sportique, où après
avoir goûté les émotions des courses de
chevaux, les invités savourent le charme
d'une large hospitalité.
Ce goût du sport fait chaque jour des
progrès dans les c~~ du ~'< Le
cercle de la rue Royale, ce Royal-Bébé
qui est le rendez-vous de la jeunesse la
plus titrée, la plus mondaine, donne au-
jourd hui la plus grande part de ses soins
aux choses du sport. Son président, le
prince de Sagan, n'est-il pas l'organisateur
le plus industrieux, l'initiateur le plus en.
treprenant de ces plaisirs de la grande vie
de château?
Et voilà que ces ~H d'élite, non
contents d encourager les chevaux, pren-
nent sous leur patronage les frères "nfé.
rieurs de la noble bête, ses. auxiliaires de
chasse les chiens.
La Société centrale d'amélioration pour
les races de chiens, après la disparition du
cercle de la Chasse, vient de se transpor-
ter au cercle de la rue Royale. Les mem-
bres du bureau de la société ont été
admis d'emblée au Bébé-Club; et MM le
prince de Wagram, le marquis de Nicolaï,
de Cadush, ont conquis droit de cité rue
~r~. octobre, le comité de la
Société d amélioration suivra ses chefs.
« Le chien, a dit Charlet, est ce qu'H y a
de meilleur dans l'homme.~ Ami infatigable
et dévoué du chasseur à tir, il est leëom-
pagnon des princes et des grands aux chas.
ses à courre. Sans lui, les magnifiques réu-
nions mondaines n'existeraient pas Est.iî
plus beau spectacle que celui de la Saint-
Hubert, alors que les meutes assistent à la
messe célébrée en l'honneur du patron du
sport?
Le chef aux longues oreilles, tout enru-
banné, est tenu à la porte de la 'chapelle t
par les maîtres piqueurs le reste de l'é~
quipage attend avec recueillement la bé-
nédiction du prêtre, tandis que les trom-
pés sonnent leurs plus brillantes fanfares
interrompues seulement à l'élévation'
Eh bien (jusqu'à nos jours, la tradition
de l'élevage des chiens avait été non pas
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